L'Agriculture fauchée - Budget 2015-2016 - La Terre de chez nous

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L'Agriculture fauchée - Budget 2015-2016 - La Terre de chez nous
V o l . 86 , n o 13 – 1 er au 7 avr il 2015 – w w w . l a t e r r e . c a – U n c a h i e r – 2 8 p a g e s – 2,25 $

                                                                                                     Budget 2015-2016
                                                         L’Agriculture fauchée
                                                                                                                                   À LIRE EN PAGES 2 ET 3

        Budget MAPAQ : de 14,5 %                                                 Financière agricole:                                  de 150 M$
        CPTAQ : de 200 000 $

                                                                                                                                                                                            ARCHIVES/TCN

  Les petits                                                                                                                  Olymel
  producteurs                                                                                                                 La grève occasionne
                                                                                                                              une perte de 50 cents
  entrent à la SAQ                                                                                                            par porc
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                                                                                                                                                                               Vol 86 #13
                                                                                                                                                     13

                                                                                                                                                                                                 1
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                                                                                                                                                                                               78313 02664
                                                                                                                                                                                                 7

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L'Agriculture fauchée - Budget 2015-2016 - La Terre de chez nous
PAGE 2     LA TERRE DE CHEZ NOUS, 1er avril 2015

               BUDGET 2015-2016                                                                                                                                   La vidéo intégrale
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               L’Agriculture fauchée
                                                         et la Régie des marchés agricoles et        « équilibre budgétaire » présenté par le
                                                         alimentaires devront composer avec          ministre Leitao. Le budget des Affaires
                           YVON LAPRADE                  des crédits réduits au cours du pro-        municipales est amputé de 7 %, tandis
                          ylaprade@laterre.ca            chain exercice budgétaire. C’est tou-       que celui de la Forêt diminue de 5 %.
                                                         tefois la Financière qui avalera le plus      « Ce n’est pas nécessairement ce à
                 QUÉBEC — La grande faucheuse            gros bouillon. Ses crédits passeront de     quoi on s’attendait, bien au contraire »,
               est passée sur l’Agriculture. De tous     598 M$ à 447,3 M$, en baisse d’envi-        a réagi le président de la Fédération
               les ministères, c’est le MAPAQ            ron 25 %; ceux de la Régie des mar-         québécoise des municipalités (FQM),
               qui écope le plus durement dans le        chés agricoles chuteront à 3,9 M$. La       Richard Lehoux. « Nous espérions
               budget 2015-2016 du ministre des          baisse des crédits à la CPTAQ est de        un signal fort, un signal clair, a-t-il
               Finances, Carlos Leitao. En 2015-         200 000 $, sur un budget qui dépasse        ajouté, mais ce budget ne s’attaque pas
               2016, les crédits alloués au minis-       légèrement les 4 M$.                        aux principaux enjeux. »
               tère de l’Agriculture, des Pêcheries               Réaction du ministre                 « C’est un budget de boss! » a lancé

                                                                                                                                                                                              YVON LAPRADE/TCN
               et de l’Alimentation du Québec              « Nous pensons que la Financière          à la Terre, ironique, le président de la
               (MAPAQ) s’élèveront à 889,4 M$.           reste bien capitalisée et demeure           CSN, Jacques Létourneau. Un élément
               Il s’agit d’une baisse de 14,5 % par      capable de faire face à des éventualités,   paraît néanmoins positif : une somme
               rapport au budget précédent, qui attei-   si elles se matérialisaient », a affirmé    de 542 M$ est allouée à la valorisation      Carlos Leitao, ministre des Finances
               gnait 1,04 milliard de dollars.           le ministre des Finances, en entrevue       de la forêt dans le budget Leitao. Ces
                 La Financière agricole du Québec,       à la Terre. « C’est le seul endroit où      dépenses sont réparties ainsi : 225 M$       Alain Therrien, a dit voir dans les
               la Commission de protection du ter-       je vois qu’on pourrait voir certains        pour les travaux sylvicoles et 317 M$        mesures du gouvernement libéral
               ritoire agricole du Québec (CPTAQ)        facteurs négatifs pour l’agriculture,       pour l’aménagement de la forêt et sa         « un affaiblissement des régions ».
                                                         a-t-il ajouté. Mais le soutien [envers      gestion.                                     « Ça s’ajoute au démantèlement des
                                                         l’agriculture] est toujours là, l’engage-        Réaction du Parti québécois             régions », a-t-il dénoncé. « On a
                                                         ment est toujours là. »                       Questionné par la Terre, le                mis fin à la Politique sur la ruralité, a
                                                                    Régions touchées                 député péquiste Nicolas Marceau,             déploré de son côté le député Therrien.
                                                           Les régions ne sont pas épargnées         critique en matière de finances,             On a aussi éliminé les CLD [centres
                                                         dans le budget portant l’étiquette          qui était flanqué de son collègue            locaux de développement] ».

                                                          Réaction de l’UPA
                                                            Appelé à commenter le budget Leitao, l’économiste en chef de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Charles-Félix
                                                          Ross, s’est dit « déçu » de constater à quel point le gouvernement « semble ignorer l’agriculture et la contribution économique
                                                          de ce secteur d’activités ».
                                                            « On voit une stratégie maritime [1,5 G$], de l’aide aux grandes entreprises, mais rien de probant pour l’agriculture, a-t-il
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                                                          commenté. On réduit les crédits de façon substantielle pour la Financière, en présumant que le secteur agricole se porte bien
                                                          et qu’on intervient moins fortement dans les programmes de soutien. »
               Charles-Félix Ross, économiste en chef       « Mais on joue un jeu dangereux, ajoute-t-il. On réduit la marge de manœuvre sur notre terrain, et il faut s’inquiéter des
               de l’Union des producteurs agricoles.      conséquences lorsque le secteur agricole connaîtra des difficultés. »
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                                                                                                                                          BUDGET 2015-2016

3 minutes et 2 secondes Coupe de 150 M$
avec le ministre des    à la Financière agricole
Finances                                                                                                                                    Le ministre Paradis répondait alors
                                                                                                                                          à une question du député de Berthier
YVON LAPRADE                                    R : « Oui, mais c’est essentiellement                   PIERRE-YVON BÉGIN                 et porte-parole de l’opposition offi-
                                              dans la Financière. Les autres crédits du                 pybegin@laterre.ca                cielle en matière d’agriculture,
   QUÉBEC — La Terre a eu un entre-           ministère sont très peu affectés. »                                                         André Villeneuve. Celui-ci a accusé
tien express qui a duré très exactement         Q : Est-ce que c’est parce qu’on pré-          Pour son prochain exercice, la             le ministre de jouer à la loterie avec
3 minutes et 2 secondes avec le ministre      sume que l’industrie va bien?                  Financière agricole du Québec voit           l’agriculture, rappelant que la réduc-
des Finances, Carlos Leitao. Compte-            R : « C’est pour ça qu’on peut se per-       son budget réduit de 150 M$, soit            tion de 113 M$ l’an dernier s’expli-
rendu.                                        mettre cet ajustement dans les surplus de      de 37 M$ de plus que l’an dernier.           quait par une « année exceptionnelle ».
   Q : On a l’impression qu’il y a des        la Financière. On n’affecte pas les acti-      Le ministre de l’Agriculture, Pierre           « Rien ne justifie de sacrifier l’agri-
compressions plus importantes à l’Agri-       vités quotidiennes de la société d’État. »     Paradis, a confirmé le 26 mars à l’As-       culture sur l’autel de l’austérité
culture que dans les autres ministères?         Q : Est-ce que les régions sont laissées     semblée nationale que les crédits de         toxique libérale », a déclaré André
   R : « Je ne penserais pas. Ça dépend       pour compte?                                   l’institution sont ramenés de près de        Villeneuve. Mentionnons que celui-
comment vous regardez les chiffres. En          R : « Je pense qu’il y a, en effet, une      600 M$ à 447 M$.                             ci tirait son information du livre des
effet, pour ce qui est de l’agriculture, il   perception importante sur cette question.                                                   crédits remis aux députés ce matin. Le
y a toute une problématique autour de la      Nous avons changé les structures des                                                        livre des crédits accompagne la pré-
Financière agricole. « Mais nous pensons      programmes de développement régio-                                                          sentation du budget qui sera dévoilé
que la Financière reste bien capitalisée et   nal, surtout les CLD [centres locaux de
                                                                                                         André Villeneuve                 cet après-midi.
demeure capable de faire face à des éven-     développement]. Les budgets de fonc-                     a accusé le ministre                 Pierre Paradis a également fait valoir
tualités, si elles se matérialisaient.        tionnement sont affectés, mais ceux des                  de jouer à la loterie              que la Financière agricole n’a pas été
   « C’est le seul endroit où je vois qu’on   fonds disponibles pour la croissance                      avec l’agriculture.               dans l’obligation de couper des paie-
pourrait voir certains facteurs négatifs      économique régionale, eux, sont tou-                                                        ments à aucun agriculteur l’an dernier
pour l’agriculture.                           jours là.                                                                                   malgré la réduction de 113 M$. Si la
   « Mais le soutien [envers l’agricul-         « Le changement majeur qu’il y a,              « Cette année, ils [les agriculteurs]      situation se maintient en 2015, assure
ture] est toujours là, l’engagement est       c’est que nous considérons que les MRC         sont mis à contribution pour 150 M$,         le ministre, la Financière dispose de
toujours là.                                  sont le véhicule le plus approprié pour        soit 37 M$ de plus », a confirmé le          tout l’argent nécessaire pour assumer
  « On a adressé une des demandes de          mener le processus de développement            ministre en chambre. Il a rappelé que        ses obligations envers les agriculteurs.
longue date, provenant de producteurs         économique régional. C’est plus respon-        dans le cadre de l’atteinte du déficit         L’échange entre André Villeneuve
qui souhaitent faciliter le transfert d’en-   sable que les CLD.                             zéro, tous les ministères étaient mis à      et Pierre Paradis a été particulièrement
treprises pour la relève. »                     « Dans le budget, nous avons des cré-        contribution. L’an dernier, a-t-il dit, le   cinglant. Invité à « changer de car-
  Q : La baisse de 14,5 % au ministère        dits d’impôt que nous allons maintenir et      ministère de l’Agriculture a subi une        rière », le ministre a répliqué au député
de l’Agriculture demeure néanmoins la         bonifier pour la Gaspésie et les Îles-de-la-   réduction de 113 M$, les producteurs         qu’un journaliste l’avait décrit comme
plus importante de tous les ministères,       Madeleine. Notre intérêt pour le dévelop-      l’ayant accepté « avec générosité et         « frileux et quelque part déconnecté de
n’est-ce pas?                                 pement des régions est toujours présent. »     humilité ».                                  la réalité ».
L'Agriculture fauchée - Budget 2015-2016 - La Terre de chez nous
PAGE 4      LA TERRE DE CHEZ NOUS, 1er avril 2015

CAPERN

« Des accommodements raisonnables
pour sauver les régions »                                                                                                        – Robert Dutil, député de Beauce-Sud

YVON LAPRADE                                                                                                                                                        vit dans nos villages, il vaut mieux
                                                                                                                                                                    prendre un petit peu de terrains en
  QUÉBEC — Les régions ont besoin                                                                                                                                   territoire agricole plutôt que laisser
« d’accommodements raisonnables »                                                                                                                                   les terres en friche et en reboisement.
pour espérer retrouver une vitalité éco-                                                                                                                            Parce que si on ne fait rien, il n’y aura
nomique perdue, plaide Robert Dutil,                                                                                                                                plus de villages, plus d’industries, plus
député de Beauce-Sud.                                                                                                                                               d’emplois… »
  « Il faut trouver des solutions                                                                                                                                           Une usine et des emplois
concrètes pour favoriser une meilleure                                                                                                                                 Le député rappelle que le village
cohabitation entre trois secteurs vitaux :                                                                                                                          de Saint-Évariste-de-Forsyth a bien
l’agriculture, la forêt et les industries »,                                                                                                                        failli voir partir la firme Estampro.
précise le député libéral dans une entre-                                                                                                                           « La compagnie voulait prendre de
vue accordée à la Terre, à son bureau                                                                                                                               l’expansion en vue d’un gros contrat

                                                                                                                                                 YVON LAPRADE/TCN
de l’Assemblée nationale.                                                                                                                                           et elle a attendu deux ans avant qu’on
  « Notre ennemi pour préserver nos                                                                                                                                 lui permette de le faire sur le terrain
villages, insiste-t-il, ce n’est pas la                                                                                                                             convoité, évoque-t-il. Il y avait pour-
construction de résidences et de centres       Les villages sont dévitalisés et il faudrait permettre aux entreprises de s’y établir pour leur                      tant 145 emplois en jeu dans ce village
commerciaux, mais le reboisement et            redonner vie, estime le député libéral de Beauce-Sud, Robert Dutil.                                                  de 600 habitants. Mais la décision [de
les terres en friche, faute de monde pour                                                                                                                           la Commission de protection du ter-
occuper notre territoire. Est-ce qu’on a       agricoles [et les inquiétudes des pro-           d’accord sur cet enjeu : c’est sûr qu’il                            ritoire agricole du Québec] ne sortait
protégé l’agriculture en empêchant les         ducteurs], mais il y a aussi la dévitalisa-      faut s’occuper des régions. »                                       pas! C’était pourtant positif, cet inves-
municipalités d’avoir des industries?          tion de nos régions et ses conséquences.                    Redresser le tronc                                       tissement. »
Non. Ces industries vont toutes s’ins-         Il faut aller en profondeur sur les deux           Robert Dutil ne veut pas s’aventurer                                 Il insiste : « Une des hypothèses
taller en ville! »                             fronts. »                                        sur le terrain d’une quelconque aide                                qu’on peut avancer : il n’est pas ques-
          Inquiet et préoccupé                                                                  financière du gouvernement pour aider                               tion de réduire la superficie du territoire
  Robert Dutil concède qu’il est à la                                                           les régions à redresser le tronc. Mais il                           cultivé. On doit maintenir la quantité
fois inquiet et préoccupé par la dévi-
                                                       L’enjeu : faire cohabiter                croit qu’il serait possible, envisageable                           des terres en culture, on ne veut pas la
talisation des régions et des villages.                   agriculture, forêt                    même, de trouver des aménagements.                                  diminuer. On dit plutôt : si un terrain
Aussi souhaite-t-il faire intervenir le                      et industries                      Des accommodements « raisonnables »                                 est pris par une industrie, faut compen-
monde agricole et forestier avec un                                                             qui permettraient aux entreprises                                   ser par une friche de moins, de même
objectif bien précis : favoriser la créa-                                                       manufacturières – « la seule source de                              taille. On est d’accord avec le main-
tion d’emplois et mettre en place des            C’est-à-dire? « On en discute ferme            création et de maintien des emplois »,                              tien de la quantité de terres en culture
conditions favorables à l’implantation         au sein de notre caucus rural, sou-              rappelle-t-il – de trouver des terrains                             et le fait de ne pas la diminuer, mais
de nouvelles entreprises sur des terres        ligne le député de Beauce-Sud. On est            dans des zones agricoles pour s’instal-                             est-ce qu’on peut faire des échanges de
qui sont inutilisées. « Il y a deux dos-       25 députés, certains de milieux ruraux,          ler ou prendre de l’expansion.                                      terres déjà en friche pour accommo-
siers importants, résume-t-il. Oui, il y       d’autres de milieux urbains, à nous                Il s’explique : « On pense que, dans                              der une entreprise qui veut prendre de
a la question de la propriété des terres       poser la question. On échange. On est            la situation de dévitalisation qu’on                                l’expansion? »

 DANS LA TERRE CETTE SEMAINE                                                                                      Sur le Web laterre.ca
 CAPERN : DES ACCOMMODEMENTS                   LES PETITS PRODUCTEURS                                             Actualités/Politique
 RAISONNABLES POUR SAUVER LES                  DE CIDRES, VINS ET ALCOOLS                                         ÚVIDÉO – Coupe de 150 M$ à la Financière
 RÉGIONS                                       ENTRENT À LA SAQ
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                                                                                                                  ÚL’edamame cultivé au Québec bientôt dans votre assiette
 LA GRÈVE CHEZ OLYMEL                                                                                             Budget 2015-2016 : l’Agriculture fauchée
 OCCASIONNE DES PERTES DE                                                                                         ÚFaites-nous part de vos réactions au budget 2015-2016
 50 CENTS PAR PORC
                        PAGE 7                                                                                    Partagez vos photos et vidéos avec nous.

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                                                                                                                  ÚEst-ce que le budget provincial 2015-2016 nuira à l’agriculture?
                                               AGA HOULEUSE CHEZ LES                                              Venez répondre sur : laterre.ca
                                               PRODUCTEURS DE GRAINS
                                                                                 PAGE 9                           Résultats du sondage
                                               LE GLYPHOSATE : UN PESTICIDE
                                                                                                                  ÚCroyez-vous que le gouvernement va instaurer une loi pour
                                               CANCÉRIGÈNE PROBABLE
                                                                                                                  encadrer l’achat des terres par les grandes corporations?
                                                                       PAGE 10                                    Oui, c’est certain! 23% / Non, pas du tout! 69 % / Je ne sais pas 7 %
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                                                                                                                                                              CAPERN

La limite des 100 hectares :
pas encore de position
YVON LAPRADE                               les intentions des députés libéraux         convient-il. Ç’a été une des belles
                                           concernant une autre demande de             commissions à laquelle j’ai parti-
  QUÉBEC — Les députés libéraux            l’Union des producteurs agricoles           cipé. »
n’ont pas trouvé le temps de se pen-       (UPA).                                        « On a eu des points de vue diver-
cher sur la demande visant à limiter à       Rappelons que l’Union préconise           sifiés, bien argumentés, a-t-il observé.

                                                                                                                                                                                ARCHIVES/TCN
100 hectares par année, pendant 3 ans,     la mise en place d’un registre sur les      Évidemment, il y a eu des positions
l’achat de terres agricoles par des par-   transactions de terres. Une proposi-        contradictoires. Il faudra se faire une
ticuliers.                                 tion qui semble rallier la Financière       tête là-dessus. »
                                                                                                                                     Il faudra également attendre avant de
  « On n’a pas atterri là-dessus           agricole du Québec, qui est d’accord          Par ailleurs, le député d’expérience        connaître les intentions des députés
encore, convient le député de Beauce-      avec « l’idée d’un suivi des ventes de      dit faire partie de ceux qui croient          libéraux.
Sud, Robert Dutil. On va discuter          terres ».                                   qu’approfondir un sujet, ça permet, en
entre nous. Je ne veux pas prendre           Robert Dutil se dit par ailleurs          général, de trouver une solution.             les membres de la CAPERN, qu’ils
une position individuelle. » Le député     satisfait de ce qu’il a vu et entendu         « Des fois, dit-il, la solution, ce n’est   soient libéraux, péquistes ou caquistes,
reconnaît que « des choses intéres-        à la CAPERN. « On voulait faire cet         pas celle à laquelle on pensait initiale-     à trouver « le chemin qui convient »
santes » ont été dites lors des travaux    exercice-là pour comprendre,                ment. » Reste à voir si cela conduira         lorsqu’ils auront complété leur bilan.
de la Commission de l’agriculture,
des pêcheries, de l’énergie et des
ressources naturelles (CAPERN).
« On a écouté, on a fait la consulta-
tion. Ça a fait évoluer notre pensée »,
                                             Une consultation à venir
mentionne-t-il.                                QUÉBEC — Une consultation sur le sort des régions pourrait se tenir d’ici peu en présence des députés de la CAPERN,
           Financiarisation                  annonce le député beauceron.
  Robert Dutil ne veut pas non plus            « On en a discuté à huis clos au cours des derniers jours, mentionne-t-il. Ce sera une consultation qui portera sur la diffi-
se prononcer, pour le moment, sur            culté et la survie des régions. » Il confirme déjà que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ)
l’enjeu de la financiarisation soulevé       sera le premier intervenant à se présenter devant les parlementaires de la Commission.
par les opposants au modèle Pangea.            « On veut s’attaquer à la question du zonage pour les industries. On veut aussi parler du morcellement [des terres], pour-
Idem pour les interventions, sur le ter-     suit le député, qui aura bientôt 65 ans. Est-ce qu’il vaut mieux être plus souple sur la question du morcellement? Ou si on
rain, par le Conseil des entrepreneurs       ne veut pas être plus souple et prendre le risque que personne ne cultive et que la terre se retrouve en friche? »
agricoles (CEA), la Société d’investis-        Rappelons que le monde rural a perdu l’un de ses outils pour travailler sur des projets de concertation, Solidarité rurale,
sement en terres agricoles Agriterra et      en décembre dernier, après que le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, ait coupé les vivres prématurément,
Partenaires agricoles S.E.C. Il faudra       et de façon radicale, à l’organisme qui était dirigé par Claire Bolduc. Y. L.
également attendre avant de connaître
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ÉDITORIAL

Des coupes périlleuses dans le secteur agricole
                        MARCEL
                        GROLEAU
                        Président général de
                        l’Union des producteurs
                        agricoles

Carlos Leitao a déposé jeudi dernier son deuxième         530 $ CA/t en mars 2014. Ajoutons à cela que les           sont inadéquats. Parlez-en aux producteurs
budget à titre de ministre des Finances. Ce second        prévisions américaines pour la production porcine          de canneberges, qui vivent avec des prix
budget s’inscrit sans surprise dans la foulée du          et céréalière sont excellentes. En agriculture,            bas depuis plusieurs années. Le soutien à la
précédent. En théorie, il devrait permettre au            l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché      transition biologique, aux petites fermes et au
Québec d’atteindre l’équilibre budgétaire, c’est-         mondial est le fruit du hasard et, quand celui-ci          développement régional est plus que nécessaire.
à-dire que les dépenses ne dépasseront pas les            ne fait pas bien les choses, la chute des prix est         Lors des travaux du comité, il a clairement été
revenus. Comme le gouvernement a choisi de ne             brutale. Souvenons-nous du prix des céréales entre         démontré que les producteurs de céréales du
pas augmenter les taxes, les impôts et les tarifs         2000 et 2008 ou de celui du porc de 2009 à 2012.           Québec disposaient d’un régime moins avantageux
(sauf pour l’électricité), l’équilibre sera atteint par                                                              que leurs voisins américains et ontariens. Sans
une réduction des dépenses dans l’appareil de             Outre ce risque, l’insécurité générée par ce budget        parler des mises à niveau en raison des normes
l’État.                                                   est un autre impact important. On sentait depuis           de bien-être animal dans le secteur de l’élevage.
                                                          quelques mois un regain de confiance et une                Le ministre réalise-t-il le potentiel que représente
Pour l’agriculture, ce n’est pas une bonne                augmentation des investissements, notamment                notre secteur pour l’économie du Québec?
nouvelle. Avant même la lecture du budget,                dans le secteur des viandes. Ce budget n’est pas
le ministre de l’Agriculture, Pierre Paradis,             ce que les investisseurs espéraient et refroidira les      La révision tant attendue de la fiscalité foncière
confirmait à l’Opposition officielle que le budget        ardeurs des financiers, à commencer par la FADQ            agricole est aussi une grande absente dans ce
de la Financière agricole du Québec (FADQ)                elle-même. Pour un gouvernement qui prétend                budget. Le gouvernement doit continuellement
serait amputé de 151 M$ pour 2015-2016. Le                miser sur les investissements du secteur privé pour        augmenter les crédits pour le Programme de crédit
gouvernement du Québec présume en effet que le            relancer l’économie, il a raté la cible en agriculture.    de taxes foncières agricoles, alors qu’il coupe cette
contexte favorable actuel sur les marchés agricoles                                                                  année ceux de la Régie des marchés agricoles
permettra à la FADQ de remplir quand même sa              L’autre question en suspens, c’est la suite que            et alimentaires du Québec et de la Commission
mission.                                                  le gouvernement entend donner au rapport sur               de protection du territoire agricole, deux entités
                                                          la bonification des programmes de sécurité du              essentielles qui ont un besoin criant de ressources.
C’est un pari risqué, d’autant plus que plusieurs         revenu. Il y a rupture dans les engagements du
indicateurs sont à la baisse. À titre d’exemple, le       gouvernement à l’endroit des producteurs, car les          Messieurs Leitao et Paradis, tout en reconnaissant
prix global à l’indice de classement pour le porc         excédents de la FADQ devaient être utilisés pour           les responsabilités que le gouvernement doit
se chiffre cette semaine à 160,21 $ CA/100 kg. Il         améliorer les programmes.                                  assumer et la nécessité, pour l’État, de tendre
était de 281,73 $ CA/100 kg il y a 12 mois. Le prix                                                                  vers l’équilibre budgétaire, il me semble que
sur le marché local pour le soya se chiffrait quant       Les programmes pour les producteurs sans                   l’agriculture et les emplois qui en
à lui à 450 $ CA/t cette semaine. Il s’élevait à          assurance stabilisation ou gestion de l’offre              dépendent auraient mérité un
                                                                                                                     meilleur traitement.

                                                                                                                                                                                                  www.laterre.ca
                                                                                                                     Directeur                                 Coordonnateur                           Rédacteur en chef
                                                                                                                     André Savard                              ventes et distribution                  (par intérim)
                                                                                                                     Directrice                                Pierre Leroux                           Marc-Alain Soucy
                                                                                                                     de production                             Ventes                                  Chefs de pupitre
                                                                                                                     Brigit Bujnowski                          Christian Guinard                       Richelle Fortin
                                                                                                                     Directrice marketing et                   Sylvain Joubert                         Julie Desbiens
                                                                                                                     développement                             Daniel Lamoureux                        Impression
                                                                                                                     Laëtitia Parriaux                         Marc Mancini                            Imprimerie Transmag
                                                                                                                                                               Susan Rooke
                                                                                                                     Coordonnateur                                                                     Distribution en kiosque
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                                                                                                                     2 ans :     104,63 $
                                                                                                                     3 ans :     136,82 $
                                                                                                                     Paiement par chèque ou mandat
                                                                                                                     à l’ordre de La Terre de chez nous
                                                                                                                                 NUMÉRO GÉNÉRAL 1 800 528-3773
                                                                                                                     RÉDACTION                            PUBLICITÉ                                ABONNEMENTS ET
                                                                                                                     450 679-8483                         450 679-8483                             PETITES ANNONCES
                                                                                                                     poste 7270                           poste 7712                               1 877 679-7809
                                                                                                                     tcn@laterre.ca                       pub@laterre.ca                           abonnement@laterre.ca

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                                                                                                                     555, boulevard Roland-Therrien, bureau 100
                                                                                                                     Longueuil (Québec) J4H 3Y9

                                                                                                                               Dépôts légaux : Bibliothèque nationale du Québec - 1992 Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0040 - 3830
                                                                                                                               La Terre de chez nous, ISSN 0040-3830, is published weekly, 51 times per year except first week of January by La
                                                                                                                               Terre de chez nous c/o USACAN Media Corp. at 123A Distribution Way Building H-1, Suite 104, Plattsburgh, N.Y.
                                                                                                                               12901. Periodicals postage paid at Plattsburgh, N.Y. POSTMASTER send address changes to La Terre de chez nous,
                                                                                                                               P.O. Box 2888, Plattsburgh, N.Y. 12901. Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par
                                                                                                                               l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien. Convention de la poste
                                                                                                                               publication N° 40069165 N° d’enregistrement
                                                                                                                               07665, retourner toute correspondance ne pouvant
                                                                                                                               être livrée au Canada au Service des publications
                                                                                                              www.laterre.ca   555, boul. Roland-Therrien, Longueuil QC J4H 3Y9.                                                (2012-09-05)
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LA TERRE DE CHEZ NOUS, 1er avril 2015   PAGE 7

                                                                                                                                                            PORCS

La grève chez Olymel
occasionne une perte de 50 cents par porc
PIERRE-YVON BÉGIN                            manière à assumer une partie des            semaine en provenance de l’Ontario.       D’autres acheteurs ont aussi convenu
                                             coûts générés par la grève, notamment       De plus, les employés de son abattoir     d’accroître leur capacité d’abattage
  Les producteurs de porcs du Québec         des heures supplémentaires dans ces         de Saint-Esprit ont effectué des heures   pour réduire ces surplus et même dimi-
perdent 50 cents par porc en raison du       abattoirs qui acceptent de recevoir les     supplémentaires le samedi 21 mars         nuer si possible le nombre de porcs
conflit de travail à l’abattoir d’Olymel à   porcs destinés à Vallée-Jonction. Si le
Vallée-Jonction en Beauce. Au moment         conflit devait perdurer, il appréhende
où les 1 000 employés entreprennent          des conséquences importantes sur la                          David Boissonneault, président des Éleveurs
leur seconde semaine de grève, les pro-      rentabilité de plusieurs entreprises                    de porcs du Québec, appréhende des conséquences
ducteurs ont perdu le prix de référence      porcines.                                                    importantes sur la rentabilité de plusieurs
américain dont ils profitaient depuis          « Du point de vue d’un producteur,
quelques années.                             ajoute-t-il, c’est très inquiétant parce
                                                                                                                    entreprises porcines.
  « La paye aux producteurs pour             qu’on a à replacer nos porcs. »
tous les porcs livrés va être réduite de       Les Éleveurs de porcs du Québec ont       pour diminuer le nombre de porcs en       déjà en attente. Avant le déclenche-
50 cents par tête », confirme David          ainsi fait savoir que le coût de disposi-   attente. Après une consultation du        ment de la grève, 5 000 porcs se trou-
Boissonneault, président des Éleveurs        tion des porcs en attente est assumé à      comité des finisseurs et des acheteurs,   vaient dans cette situation. Le samedi
de porcs du Québec. En entrevue télé-        50 % par Olymel, l’autre moitié étant       d’autres mesures ont été adoptées.        28 mars, au moins quatre acheteurs
phonique, celui-ci rapporte que son          réduite du prix de vente selon une dis-       Olymel pourra ainsi faire abattre à     devaient procéder à des abattages.
organisation multiplie les efforts afin      position de la Convention.                  forfait près de la moitié des surplus       En début de semaine dernière,
d’optimiser l’achat de porcs par les           Pour traiter les porcs québécois en       hebdomadaires de porcs résultant de       Olymel a remercié 55 employés
autres abattoirs québécois. Il explique      priorité, rappelons qu’Olymel a annulé      la grève. Ces porcs seront payés selon    non syndiqués à ses installations de
que le prix de vente a été réduit de         la livraison de près de 23 000 porcs par    la formule de prix de la Convention.      Vallée-Jonction.
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ACTUALITÉ

Les petits producteurs de cidres,
vins et alcools entrent à la SAQ
                                                            distribution physique des produits par-
                                                            tout au Québec et la gestion de l’inven-
           MARTINE GIGUÈRE
                                                            taire physique dans les succursales.
           mgiguere@laterre.ca
                                                            Comment s’assurer que les produits se
                                                            retrouvent dans les succursales où ils
  BELŒIL — Cliquez, achetez, ramas-                         se vendent bien? « C’est compliqué à
sez : voilà la nouvelle offre de la SAQ.                    distribuer, des produits de niche dans
Dans un délai de trois à cinq jours, votre                  un réseau de 400 succursales. Avec la
commande sera livrée à la succursale                        gestion de l’offre virtuelle, les produits
de votre choix, près de chez vous. La                       sont entreposés et offerts dans tous les
livraison sera gratuite pour des achats                     points de vente du Québec. La SAQ
de plus de 75 $. Cette grande transfor-                     se positionne pour être un leader dans
mation ouvre la porte aux cidriculteurs,                    la consommation en ligne », a expli-
vignerons et producteurs d’alcool du                        qué Alain Brunet. Cela ouvre de nou-
Québec, car les producteurs avec de                         velles perspectives d’avenir pour les

                                                                                                                                                                                                          MARTINE GIGUÈRE/TCN
petits volumes auront dorénavant accès                      producteurs qui vivent entre autres de
à l’ensemble du réseau de la SAQ.                           l’agrotourisme. Les clients pourront
  « Le comportement de notre clientèle                      retrouver les produits qu’ils ont goûtés à la
est en mouvement et il faut s’adapter                       ferme en commandant sur le site                 Michel Jodoin et François Pouliot, respectivement président et 2e vice-président de la CAQ,
en continu et anticiper les choses », a                     transactionnel de la SAQ.                       en compagnie d’Alain Brunet, président et chef de la direction de la SAQ.
expliqué le président et chef de la direc-                     Augmenter l’offre de produits
tion de la SAQ, Alain Brunet, lors du                         La SAQ développera davantage son              12 500 produits sont offerts et on             produits québécois sont un choix d’af-
colloque des Cidriculteurs artisans du                      réseau, c’est-à-dire qu’elle augmentera         compte en proposer de 20 000 à 30 000          faires pour la SAQ, mais aussi un choix
Québec (CAQ) en mars dernier. La                            le nombre de ses points de vente tout en        d’ici quelques années. Cette augmen-           du cœur.
clientèle consulte abondamment le site                      diminuant la superficie de ses succur-          tation importante sera rendue possible           Nous avons pris position en faveur
de la SAQ avant de faire un saut en                         sales. Le président de la SAQ a donné           grâce à l’offre virtuelle, car la SAQ          des produits québécois parce que nous
succursale. Dès cet été ou au plus tard                     en exemple la nouvelle succursale de            n’aura plus à maintenir tous les produits      y croyons et que le consommateur en
à l’automne, la SAQ lancera une appli-                      Bromont, dont la superficie est de 4 000        sur les tablettes de ses magasins.             veut », a affirmé Alain Brunet. Ce der-
cation mobile transactionnelle.                             à 5 000 pi2 au lieu des 7 000 pi2 habi-           Cette évolution de la SAQ ouvrira            nier a souligné la grande qualité des
      Le défi de la distribution                            tuels. Pour y arriver, la SAQ veut boni-        la porte aux cidriculteurs, vignerons et       produits québécois, qui sont d’ailleurs
  Le plus gros défi de la SAQ est la                        fier son offre virtuelle. Aujourd’hui,          producteurs d’alcool du Québec. « Les          reconnus mondialement.

Fusion Kraft-Heinz : l’affaire est ketchup!
                                                            naissance au cinquième groupe agroa-            pourrait-il provenir des États-Unis            difficile de croire que l’usine d’Ingle-
                                                            limentaire au monde, avec la bénédic-           dans un avenir rapproché? Kraft Foods,         side, en Ontario, spécialisée dans la
           JEAN-CHARLES GAGNÉ                               tion du milliardaire Warren Buffet. La          bien connue pour sa gamme de pro-              fabrication de fromage, fermera, a-t-il
           jcgagne@laterre.ca
                                                            nouvelle société Kraft-Heinz réalisera          duits alimentaires tels que moutarde,          dit, puisque le marché de fromage de
                                                            des ventes de 28 G$ basées notamment            ketchup, saucisses, fromage à tartiner,        Kraft est important au Canada et que
 L’affaire est ketchup! pourrait-                           sur 8 marques qui enregistrent des              cafés, etc., est aussi le septième trans-      ce produit doit être fabriqué au pays. »
on dire, avec la fusion des géants                          ventes supérieures à 1 G$ et 5 autres           formateur de dindons aux États-Unis,           L’usine de Montréal, qui fabrique des
H. J. Heinz et Kraft Foods, qui donne                       qui affichent des revenus annuels com-          avec 280 millions de livres en 2014.           produits transformés, est plus à risque,
                                                            pris entre 500 M$ et 1 G$. Ce mariage                            Impacts                       croit le PDG du CILQ. « Si le groupe
                                                            salué par Wall Street devrait générer             « Cette transaction est avant tout           de Heinz a des usines plus modernes
                                                            des économies d’échelle de l’ordre de           financière et vise à créer des syner-          qui pourraient ramasser cette fabri-
                                                            1,7 G$ d’ici la fin de 2017.                    gies pour réduire les coûts et procurer        cation et si ces produits peuvent être
                                                              Kraft embauche 2 000 employés dans            de meilleurs rendements aux action-            fabriqués aux États-Unis puis impor-
                                                            ses 3 centres de distribution ainsi que         naires des deux fonds d’investissement         tés, cette usine est à risque », a-t-il
                                                            ses 2 usines de production et de trans-         impliqués », a commenté le président-          expliqué.
                                                            formation au Canada. Le Conseil des             directeur général du CILQ, Charles               Cette transaction pourrait peut-être
                                                            industriels laitiers du Québec (CILQ)           Langlois. Ce dernier anticipe des sup-         avoir aussi des effets sur les activi-
                                                            n’hésite pas à dire que cette transaction       pressions de postes d’abord dans le            tés de sous-traitance de Kraft avec
                                             ARCHIVES/TCN

                                                            majeure aura des répercussions néga-            personnel administratif des deux usines        ses partenaires québécois Agropur et
                                                            tives sur l’industrie laitière canadienne.      de Kraft au Canada. M. Langlois craint         Fromagerie Boivin, a ajouté le PDG
                                                            Le P’tit Québec, fabriqué en Ontario,           même une fermeture d’usine. « Il est           Langlois, avec prudence.
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                                                                                                                            CULTURES COMMERCIALES

AGA houleuse chez les producteurs de grains
MARTIN MÉNARD                               Overbeek, d’ailleurs réélu comme pré-
                                            sident (il entame sa 10e année), a signalé
   Drummondville — La 40e assemblée         que « les maraîchers pourraient verser
de la Fédération des producteurs de         300 000 $. Les serriculteurs aussi pour-
cultures commerciales du Québec, les 25     raient être mis à contribution. Au total,
et 26 mars derniers à Drummondville,        il y a 800 000 à 900 000 $ en manque à
s’est avérée l’une des plus musclées.       gagner pour l’UPA ».
Tout d’abord, on y a annoncé que la            Comme moyen de pression, la réso-
Fédération changeait de nom afin de         lution prévoyait de retenir les contri-
devenir les Producteurs de grains du        butions. « Nous retiendrons le 1,6 M$
Québec. Ensuite, on y a fait la démons-     qu’on verse à l’UPA tant que la partici-

                                                                                                                                                                                         MARTIN MÉNARD/TCN
tration qu’en cette époque des commu-       pation des autres ne sera pas à 100 % »,
nications, la Fédération avait consacré     a résumé l’un des producteurs de grains.
de nombreux efforts à la diffusion de          Pierre Lemieux a averti les partici-
l’information stratégique à ses membres.    pants : « La résolution, vous en ferez ce     Les producteurs de grains réclament plus d’équité. Ils veulent que tous les secteurs de pro-
D’ailleurs, une résolution portant sur      que vous voudrez, mais ça va créer de la      duction contribuent au financement de l’UPA.
le sujet a été votée. Celle-ci demande      frustration. On va tomber dans un climat
au gouvernement fédéral de se doter         de division […]. Les producteurs lai-         ci se limite à demander à l’UPA « de            daires, n’ont pas voulu créer de divi-
d’une politique de transparence des         tiers financent 50 % de l’UPA, mais ils       déposer un plan détaillé qui sera dis-          sion parmi leurs confrères agriculteurs.
marchés agricoles et d’aider à financer     sentent le besoin d’avoir une UPA forte.      cuté pour établir des orientations au           L’élastique de la patience des produc-
le Système de recueil et de diffusion de    Vous autres, à l’inverse, vous misez sur      Congrès général de décembre 2015 ».             teurs de grains semble cependant étiré
l’information (SRDI) de la Fédération,      une division politique […]. Je ne pense       Les producteurs, foncièrement soli-             au maximum…
citant en exemple la Commission du          pas que c’est la stratégie. »
blé de l’Alberta, qui reçoit 750 000 $ en      Au micro, les producteurs ont mani-
subventions. Les programmes de sécu-
rité du revenu de même que l’utilisation
                                            festé leur mécontentement :
                                               « Je vois qu’on enlève mon Agri-
                                                                                            Nouveau nom, nouveau logo
des pesticides et des biotechnologies       Québec en sachant que je vais la donner         La Fédération des producteurs de cultures com-
(ex. : OGM) ont également fait l’objet      à ceux qui ne contribuent pas. C’est ça,        merciales du Québec deviendra les Producteurs
de plusieurs résolutions.                   la frustration. »                               de grains du Québec. « Nous voulions mettre ça
           Une finale corsée                   Ou encore : « M. Lemieux, vous n’ai-         au goût du jour. Le nouveau nom fait davantage
   À la tombée du rideau, les produc-       mez pas les menaces, mais c’est ce que          référence à l’identité humaine du producteur plutôt
teurs de grains ont secoué l’Union des      nous avons trouvé comme moyen de                qu’à sa structure corporative », explique Christian
producteurs agricoles (UPA) et son          pression pour que ce dossier tombe au-          Overbeek, le président. La Fédération justifie également ce changement de nom
représentant, le premier vice-président     dessus de la pile. »                            par l’incompréhension du terme « cultures commerciales » par le grand public.
Pierre Lemieux, avec une résolution qui        Puis, des producteurs ont témoigné           Avant d’être effectif, le changement de nom devra être approuvé par la Régie des
demandait, sommairement, que l’en-          de leurs craintes face à cette résolution :     marchés agricoles et agroalimentaires du Québec. Avec le nouveau nom apparaît
semble des productions contribue au         « Ce n’est pas en faisant des menaces           un nouveau logo. Sa forme en bloc et sa typographie massive visent spécifique-
financement de l’Union dès le 1er août      qu’on va arriver à quoi que ce soit. Il         ment, nous dit-on, à dégager une image à la fois solide et forte et facile à com-
2016, et ce, à défaut de réclamer qu’une    faut demeurer unis. »                           prendre. La couleur verte témoigne des cultures en croissance tandis que le doré
cotisation supplémentaire soit exigée          Une heure plus tard, la résolution a         au centre fait référence aux récoltes. En haut, la forme de vagues incarne les
des producteurs qui ne contribuent pas      été votée à l’unanimité. De nombreux            trois principales cultures (blé, soya, maïs) en mouvement vers l’avenir. M.M.
au financement de l’UPA. Christian          amendements l’ayant amincie, celle-
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GRANDES CULTURES

Le glyphosate : un pesticide
cancérigène probable
MARTIN MÉNARD                                                                                                                                               glyphosates – ou d’autres pesticides –
                                                                                                                                                            sont pointés du doigt. Pierre Petelle,
  Certains disaient que le glyphosate                                                                                                                       vice-président chimie à CropLife
était un herbicide quasi inoffensif, et                                                                                                                     Canada, soutient qu’il faut prendre le
à la blague, qu’on pourrait même en                                                                                                                         rapport du CIRC avec un grain de sel.
mettre dans son café! Le Centre interna-                                                                                                                    « Ce groupe n’est pas un organisme
tional de recherche sur le cancer (CIRC)                                                                                                                    réglementaire. Depuis des années, il
vient cependant de classer le glyphosate                                                                                                                    catégorise plusieurs produits comme

                                                                                                                                        MARTIN MÉNARD/TCN
comme un « pesticide cancérigène pro-                                                                                                                       étant cancérigènes, par exemple l’ex-
bable pour l’humain », au même titre                                                                                                                        trait d’aloès, le téléphone cellulaire,
que les insecticides malathion et diazi-                                                                                                                    etc. Les produits de protection des
non.                                         Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) vient de classer le glyphosate                       cultures comme le glyphosate ont déjà
  Le rapport du CIRC mentionne que           comme un « pesticide cancérigène probable pour l’humain ».                                                     été évalués en profondeur par des orga-
l’évaluation scientifique réalisée sur les                                                                                                                  nismes réglementaires comme l’ARLA
glyphosates, conduite par un groupe de       cant que ces pesticides peuvent causer          En termes clairs, les glyphosates                              [Agence de réglementation de la lutte
17 experts provenant de 11 pays, quali-      le cancer chez les animaux de labora-         occupent maintenant le deuxième rang                             antiparasitaire], qui ont statué sur
fie l’aspect cancérigène de « probable »,    toire. Les preuves des effets cancéri-        du classement* des agents cancéro-                               les glyphosates, affirmant qu’ils sont
car il y a un niveau de preuve convain-      gènes sur l’humain sont « limitées ».         gènes (groupe 2A) établi par le CIRC.                            sécuritaires », explique-t-il.
                                                                                                  Des volumes importants                                      Selon M. Petelle, le glyphosate serait
                                                                                             Le document souligne que les gly-                              présentement en réévaluation au Canada
                                                                                           phosates, dont la production est la plus                         par l’ARLA ainsi qu’aux États-Unis.
                                                                                           importante en volume, sont utilisés mas-
                                                                                           sivement en agriculture dans le monde                            *Le CIRC définit cinq degrés d’indi-
                                                                                           entier. Ils causent des dommages aux                             cation de cancérogénicité pour l’être
                                                                                           cellules d’ADN et aux cellules repro-                            humain.
                                                                                           ductrices chez l’humain.                                         Groupe 1 : agent cancérogène (cancé-
                                                                                             Les glyphosates ont été détectés dans                          rogène avéré ou cancérogène certain);
                                                                                           l’air durant la pulvérisation, dans l’eau                        Groupe 2A : agent probablement can-
                                                                                           et dans la nourriture, selon le CIRC. La                         cérogène;
                                                                                           population exposée en premier lieu est                           Groupe 2B : agent cancérogène pos-
                                                                                           celle qui demeure près des zones où                              sible;
                                                                                           le produit a été pulvérisé. Les niveaux                          Groupe 3 : agent inclassable quant à sa
                                                                                           observés étaient généralement bas.                               cancérogénicité;
                                                                                                 Ce qu’en pense l’industrie                                 Groupe 4 : agent probablement pas
                                                                                             Ce n’est pas la première fois que les                          cancérogène.

                                                                                            Les champs de maïs productifs ont
                                                                                            des écosystèmes différents
                                                                                              Le gouvernement fédéral vient d’octroyer un montant de 1,19 M$ à la firme
                                                                                            ontarienne A&L Biologicals pour l’élaboration d’un test qui permettra aux pro-
                                                                                            ducteurs d’accroître leurs rendements de maïs.
                                                                                              La technologie vise plus précisément à diagnostiquer la présence des microor-
                                                                                            ganismes dans le sol qui ont le plus d’effet sur la productivité des plants de maïs.
                                                                                            En entrevue à la Terre, le directeur de recherche George Lazarovits mentionne
                                                                                            que l’écosystème à l’intérieur et à l’extérieur de la plante influe grandement sur
                                                                                            les performances. « Nous nous sommes rendu compte que des champs produisant
                                                                                            19 tonnes de maïs à l’hectare avaient des écosystèmes différents [en termes de
                                                                                            bactéries et autres microorganismes] de ceux qui produisaient moins. Les éco-
                                                                                            systèmes productifs affichaient des hausses de rendement de l’ordre de 75 % en
                                                                                            moyenne », explique-t-il.
                                                                                              Les recherches auront lieu cette année sur plusieurs sites en Ontario et se pour-
                                                                                            suivront dans d’autres provinces l’an prochain, dont au Québec. M.M.
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PAGE 12     LA TERRE DE CHEZ NOUS, 1er avril 2015

CULTURE

L’edamame cultivé au Québec
bientôt dans votre assiette
MARTINE GIGUÈRE                            et rendait une décision séance tenante.    vont également permettre de moduler
                                           « Nous sommes très contents que la         la régie des cultures selon le contexte

                                                                                                                                                                              MARTIN MÉNARD/TCN
  La consommation de l’edamame             décision ait été rendue sur le banc. Ça    agricole québécois, et plus précisé-
ne cesse d’augmenter partout dans le       nous donne la possibilité et les moyens    ment de trouver la meilleure densité de
monde. Aux États-Unis, la demande          de travailler au développement de cette    semis adaptée à la récolte mécanique.
croît de 8 % annuellement et la pro-       nouvelle production. Ça démontre           « On veut produire suffisamment de          L’edamame vient d’être ajouté au plan
duction en sol américain ne suffit pas.    qu’un plan conjoint est un levier qui      volume pour être en mesure d’effec-         conjoint de la FQPFLT.
Actuellement, l’edamame que l’on           peut servir à développer de nouvelles      tuer des tests en usine », indique Judith
consomme provient essentiellement de       opportunités pour le Québec », explique    Lupien. La FQPFLT travaille à ce pro-       filière pour la production d’edamame
l’Asie. Cette légumineuse est une fève     Judith Lupien, directrice générale de la   jet en collaboration avec Bonduelle.        au Québec. Ainsi, la FQPFLT travaille
soya verte non mature, riche en pro-       FQPFLT.                                    Pour cet industriel, il importe de faire    en partenariat avec Bonduelle, l’Asso-
téines de haute qualité.                     Dès le printemps, la Fédération entend   des essais de récolte mécanique et de       ciation québécoise de la distribution de
  Au Québec, des agriculteurs s’y inté-    mettre en place des parcelles d’essai      conservation – en gousses ou en grains.     fruits et légumes, les agriculteurs, etc.
ressent aussi. D’ailleurs, la Fédération   chez des producteurs. Dans un premier      « C’est une bonne nouvelle d’avoir un       On compte déjà quelques producteurs
québécoise des producteurs de fruits et    temps, on veut déterminer les varié-       leader comme Bonduelle dans le dos-         québécois qui cultivent l’edamame,
légumes de transformation (FQPFLT) a       tés les plus performantes et les mieux     sier; ça facilite notamment l’accès aux     dont Les productions BDA à Saint-
demandé à la Régie des marchés agri-       adaptées à la réalité du Québec. « On      grands semenciers et ça stimule leur        Valérien-de-Milton.
coles et alimentaires du Québec d’ajou-    doit aussi faire face au défi de trouver   intérêt à travailler avec nous », affirme      Si tout va bien et que les résultats
ter cette culture à son plan conjoint.     des semences en quantité, en plus de       Mme Lupien.                                 de cet été sont concluants, la FQPFLT
Ainsi, le 3 mars dernier, la Régie         repérer des variétés goûteuses », ajoute     Plusieurs acteurs sont enthousiastes      envisage une production destinée à la
entendait la demande de la Fédération      Judith Lupien. Les essais au champ         à l’égard du développement d’une            commercialisation pour 2016.
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