La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous

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La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
V o l . 8 6 , n o 35 – 2 au 8 septembre 20 15 – w w w . l a t e r r e . c a – U n c a h i e r – 3 2 p a g e s – 2,25 $

                                                                         EXPORTATION VERS LES ÉTATS-UNIS

                                             La voie est libre pour
                                                    les maraîchers
                                                                                                                         À LIRE EN PAGES 4 ET 5

                                                                                                                                                                                    PHOTOMONTAGE : JUDITH BOIVIN-ROBERT/TCN

                  Hausse de 27% de la valeur
  TRAVAILLEURS ÉTRANGERS
  Les Producteurs des terres en culture
                                                 À LIRE EN PAGE 2
  de pommes
  font pression
                                                                                                                                                                                    ARCHIVES/TCN

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                                                                                                                                                                     Vol 86 #35
                                                                                                                                           35

                                                                                                                                                                                                    1
                                                                                                                                           Messageries Dynamiques

                                                                                                                                                                                             78313 02664
                                                                                                                                                                                                    7

                                                                                                                                                                    2,25$   10013
La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
PAGE 2     LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015

Hausse de 27 % de la valeur
des terres en culture
                                                                                                                                                           agricoles qui effectuent ces tran-
                                                                                                                                                           sactions. Il y a de nouveaux joueurs
           MARTINE GIGUÈRE                                                                                                                                 non issus du monde agricole, soit des
           mgiguere@laterre.ca
                                                                                                                                                           fonds d’investissement ou des promo-
                                                                                                                                                           teurs immobiliers. C’est préoccupant,
   De 2013 à 2014, la valeur unitaire                                                                                                                      car cela amène de la spéculation »,
moyenne des terres en culture au Québec                                                                                                                    mentionne Charles-Félix Ross. La
est passée de 12 332 à 15 657 $ l’hec-                                                                                                                     FADQ n’a pas publié de données sur
tare, ce qui représente une hausse de                                                                                                                      la valeur des terres au Saguenay–
3 325 $ l’hectare ou de 27 %, a dévoilé la                                                                                                                 Lac-Saint-Jean en 2013. Pourtant,
Financière agricole du Québec (FADQ)                                                                                                                       cette région est largement touchée
le 26 août dernier. La Financière explique                                                                                                                 par le phénomène d’accaparement
cette hausse importante par un nombre                                                                                                                      des terres. En consultant les données
accru de transactions en Montérégie,                                                                                                                       de la FADQ de 2012, on note que la
dans Lanaudière et les Laurentides. Des                                                                                                                    valeur moyenne des terres en culture
régions, souligne-t-elle, où la valeur des                                                                                                                 s’y élevait à 3 770 $/ha. Elle a atteint
terres est plus élevée. Il y aurait égale-                                                                                                                 6 191 $/ha en 2014, une hausse de
ment eu plus de transactions dans le sec-                                                                                                                  60 % en deux ans.
teur maraîcher, où la valeur des terres est                                                                                                                  En Montérégie, dans Lanaudière
aussi très élevée.                                                                                                                                         et dans les Laurentides, la valeur
   Selon Charles-Félix Ross, écono-                                                                                                                        moyenne des terres en culture est
miste en chef de l’Union des produc-                                                                                                                       de plus de 20 000 $/ha. Les régions
teurs agricoles (UPA), cette hausse                                                                                                                        de l’Abitibi-Témiscamingue, de
est préoccupante : « Au cours des                                                                                                                          Lanaudière et des Laurentides ont

                                                                                                                                       MARTIN MÉNARD/TCN
cinq dernières années, on observe une                                                                                                                      connu les plus grands écarts compa-
hausse de 100 %. La valeur des terres                                                                                                                      rativement à 2013, soit une hausse
a ainsi plus que doublé, sans qu’il y                                                                                                                      respective de 43, 36 et 34 %. Seules
ait nécessairement plus de rentabi-           La valeur moyenne des terres en culture au Québec a grimpé de 27 % de 2013 à 2014, une                       les régions de Chaudière-Appalaches
lité économique pour les entreprises.         hausse préoccupante selon l’économiste en chef de l’UPA, Charles-Félix Ross.                                 Sud et Nord ont subi des baisses de
Globalement, cela nuit à la compétiti-                                                                                                                     7 et 4 % respectivement. Enfin, en
vité du secteur et a un impact majeur           L’UPA a documenté le fait qu’au            fréquence et de la valeur des transac-                          Montérégie Ouest, la valeur des terres
sur la transférabilité des entreprises        cours des dernières années, il y a eu        tions. « Cependant, on sait que ce ne                           en culture est demeurée semblable à
agricoles aux générations suivantes. »        une augmentation du nombre, de la            sont pas uniquement des producteurs                             celle de 2013.

Diminution des porcs en attente
                                                                                                                                                           la réduction des achats en Ontario
                                                                                                                                                           et des ententes d’abattage avec des
           PIERRE-YVON BÉGIN                                                                                                                               abattoirs concurrents ont conduit à ce
           pybegin@laterre.ca                                                                                                                              résultat.
                                                                                                                                                             Dans une décision rendue récem-
   La situation des porcs en attente                                                                                                                       ment, la Régie des marchés agricoles
d’abattage s’améliore sensible-                                                                                                                            et alimentaires du Québec a d’ailleurs
ment. Après un sommet de plus de                                                                                                                           suspendu l’application d’un article
19 000 cochons refoulés aux portes                                                                                                                         de la Convention de mise en marché.
des abattoirs d’Olymel ces dernières                                                                                                                       Celui-ci stipule que l’abattoir Agromex,
semaines, ce nombre vient de chuter                                                                                                                        propriété du groupe F. Ménard d’Ange
autour de 10 000.                                                                                                                                          Gardien, ne doit abattre que ses propres
   Richard Vigneault, porte-parole                                                                                                                         porcs. À la demande des Éleveurs et
d’Olymel, a dévoilé ce chiffre le                                                                                                                          d’Agromex, la Régie permet à celui-ci
                                                                                                                                       ARCHIVES/TCN

20 août, confirmant les progrès réalisés.                                                                                                                  d’abattre des porcs d’Olymel jusqu’au
Son entreprise, précise-t-il, a annulé                                                                                                                     10 septembre prochain.
plusieurs achats de porcs en Ontario et                                                                                                                      Les membres du comité de mise
il a bon espoir de voir se résorber l’at-     ont été retranchées de la liste d’attente    presse, 4 700 cochons auraient été rayés                        en marché des Éleveurs disent avoir
tente d’ici les prochains jours.              durant la semaine finissant le ven-          de cette liste.                                                 entrepris des discussions avec Olymel
   Selon les Éleveurs de porcs du             dredi 21 août, soit 500 de plus que les        L’organisation constate que l’aug-                            afin de s’assurer de l’abattage « priori-
Québec, un peu plus de 4 000 bêtes            prévisions. Au moment de mettre sous         mentation des abattages chez Olymel,                            taire » des porcs qui lui sont assignés.
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LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015         PAGE 3

Travailleurs étrangers temporaires :
les Producteurs de pommes en ont assez
MARTINE GIGUÈRE                             délivrance d’un deuxième permis pour      que des PPQ, on a bien accueilli l’en-
                                            les employés issus du programme des       gagement du fédéral de traiter en prio-
  Le gouvernement fédéral s’est             TET, les Producteurs de pommes            rité les demandes des pomiculteurs.
engagé le mercredi 26 août à traiter        du Québec (PPQ) se mobilisent.            Mais les deux organisations demeurent
de façon prioritaire les demandes de        « Ce délai met en péril la récolte de     prudentes. « On se réjouira lorsque les
permis pour les travailleurs étrangers      pommes pour de nombreux pomi-             producteurs recevront leur permis », a
temporaires (TET) dont les pomicul-         culteurs », avait déclaré à la Terre      soutenu Stéphanie Levasseur.
teurs québécois ont besoin pour la          Stéphanie Levasseur, présidente des         Rappelons qu’en avril dernier, CIC

                                                                                                                                                                               ARCHIVES/TCN
récolte.                                    PPQ, en juillet dernier. Aujourd’hui,     présentait les procédures à suivre
  Le fédéral admet que Citoyenneté          on estime que de 30 à 40 pomiculteurs     pour ce type de demande et confirmait
et Immigration Canada (CIC) est res-        et que près de 250 TET sont toujours      que le délai d’attente serait de sept
ponsable de la situation et le ministre     dans l’incertitude.                       semaines. Mais en juillet, CIC infor-     Selon Stéphanie Levasseur, présidente
                                                                                                                                des Producteurs de pommes du Québec,
d’État de l’Agriculture sortant,              Dans les vergers, on cueille déjà des   mait les pomiculteurs que celui-ci pas-   les pertes potentielles pourraient se situer
Maxime Bernier, a déclaré au Journal        variétés hâtives de pommes, mais le       sait à 14 semaines.                       entre 6 et 8 M$.
de Montréal « que la balle était main-      gros de la récolte commencera vers          Aux prises avec un manque de main-
tenant dans le camp du ministère ». Il a    le 10 septembre. « Selon la qualité       d’œuvre locale, des pomiculteurs se       permettre d’allonger et de terminer
invité les pomiculteurs à communiquer       des fruits, on estime que les pertes      tournent depuis quelques années vers      leur période de travail chez les pomi-
avec son bureau de comté où ils seront      pourraient se situer entre 6 et 8 M$,     les TET pour effectuer leur récolte.      culteurs, un deuxième permis de tra-
accompagnés dans leurs démarches            faute de travailleurs étrangers tempo-    Ceux qui comblent les besoins de          vail est nécessaire. Pour l’été 2015,
auprès du gouvernement afin que leur        raires », affirme Stéphanie Levasseur.    main-d’œuvre des pomiculteurs sont        FERME a fait plus de 300 demandes
dossier soit traité de façon prioritaire.     Tant du côté de la Fondation des        déjà à l’œuvre chez des maraîchers        de prolongation de permis de travail
  Devant un délai prolongé dans le          entreprises en recrutement de main-       ou dans d’autres entreprises agricoles    pour des travailleurs guatémaltèques
traitement de dossiers à CIC pour la        d’œuvre agricole étrangère (FERME)        pendant la saison estivale. Pour leur     et honduriens du programme de TET.
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                               Trois jumelages réussis
                                                       « Nous sommes de
                               dans Argenteuil
                               PIERRE-YVON BÉGIN
                                                       gros joueurs »      autres légumes auront été recueillies
                                                                                                                                                                                  – ANDRÉ PLANTE

                                                                           et distribuées aux plus démunis de la
                                 La banque de terres agricoles de la       région.                                                                                       « C’est tout un changement par rap-
                               MRC d’Argenteuil connaît un bon               « C’est au-delà de nos attentes »,                    YVON LAPRADE                       port à il y a 20 ans, ajoute-t-il. Au cours
                               départ. Un an après son lancement,          indique Jonathan Palardy, qui dit avoir                 ylaprade@laterre.ca                des années 1980, la saison de la laitue
                               le projet compte déjà trois jumelages       reçu des commentaires fort élogieux                                                        au Québec allait de juin à septembre. »
                               entre aspirants-agriculteurs et produc-     de représentants du Club agroenviron-                                                         Aujourd’hui, avec une « fenêtre de
                               teurs.                                      nemental de Lachute et du ministère           « Peut-être bien qu’un jour, le Québec       culture plus large », les producteurs
                                 « Il y a beaucoup d’intérêt pour la       de l’Agriculture régional.                  deviendra le bol de salade de l’Amé-           québécois sont en mesure d’alimenter
                               formule », affirme Jonathan Palardy,          Rappelons que la MRC d’Argen-             rique du Nord! »                               le réseau de distribution maraîcher au
                               celui qui joue le rôle de « marieur ».      teuil est propriétaire depuis 2013            André Plante, le directeur général de        pays de l’Oncle Sam, tandis que leurs
                               Celui-ci précise qu’un étudiant, un         d’un terrain de 245 ha en zone agri-        l’Association des producteurs maraî-           concurrents sont souvent absents du
                               regroupement de chefs cuisiniers et un      cole. Situé à Brownsburg-Chatham,           chers du Québec, ne fait pas de blague         marché pour des raisons climatiques.
                               jeune agriculteur désireux de prendre       ce terrain comprend 45 ha culti-            quand il parle du potentiel d’exporta-            Par ailleurs, André Plante n’est pas
                               de l’expansion ont jusqu’ici concrétisé     vables. Plusieurs agriculteurs ont          tion des « légumes de champ » chez nos         sans savoir que la Californie est tou-
                               des jumelages.                              participé à la réalisation du potager       voisins du Sud. « Nous sommes de gros          jours aux prises avec de très graves pro-
                                 « On s’aperçoit, ajoute-t-il, que c’est   communautaire, notamment en uti-            joueurs sur le marché américain avec           blèmes de « sécheresse extrême », qui
                               à l’automne que la quête est forte parce    lisant leur machinerie. Mentionnons         notre laitue, nos choux, nos carottes, nos     ont des effets dévastateurs au sein de
                               que les futurs producteurs veulent que      Raymond Jetté, Caroline Bélanger            brocolis et nos oignons verts », énumère       l’industrie maraîchère.
                               leurs champs soient prêts pour le prin-     et Simon Rochon, de la Ferme Belle          le directeur général.                             « On le répète, conclut-il, il y a des
                               temps. »                                    Roche, Heather Elliott, de la ferme           « Nous avons un climat nordique,             opportunités. C’est à nous d’y voir,
                                 Jonathan Palardy, agent de dévelop-       Aux champs qui chantent, Glenna             certes, mais avec le réchauffement cli-        mais en prenant soin de faire une bonne
                               pement agroalimentaire, indique que le      Poitras, des Entreprises Agri-Choux,        matique, ajoute-t-il, nous sommes en           analyse du marché. »
                               processus d’accompagnement requiert         ainsi que Michel Jetté et Réjeanne          mesure de produire sur de plus longues
                               de trois à six mois. Il dit être en train   Huot, propriétaires des serres du           périodes, et de faire mieux que plusieurs
                               de structurer le concept de manière à       même nom.                                   producteurs de la côte est des États-
                               viser une efficacité optimale.                « Ils nous ont aussi aidés à déter-       Unis. » Il voit cela comme un avantage
                                 « C’est un projet qui a beaucoup de       miner les légumes qui poussent bien         marqué, qui permet aux producteurs
                               portée et on a beau avoir des terres        ici », témoigne Jonathan Palardy.           d’ici de pénétrer de nouveaux marchés
                               disponibles, le succès repose sur les         Scott Pearce, préfet de la MRC, note      de l’autre côté de la frontière, à des prix
                               personnes sur le terrain », déclare-t-il.   pour sa part que cette idée novatrice       compétitifs. « Prenez le New Jersey,
                                 Par ailleurs, la toute première récolte   découle directement de l’adoption du        explique-t-il. Dans cet État américain, il
                               du volet d’agriculture communautaire        Plan de développement de la zone agri-      ne se produit plus de laitue dès le début

                                                                                                                                                                                                                      ARCHIVES/TCN
                               dans la MRC d’Argenteuil a jusqu’ici        cole en 2011. Il ajoute qu’elle valorise    juin parce qu’il y fait trop chaud. Au
                               totalisé 1 180 kg de légumes frais.         l’occupation dynamique du territoire        Québec, on commence à faire pousser
                               Au final, on prévoit que 12 tonnes de       et la multifonctionnalité de l’agri-        de la laitue dès la mi-mai et ça se ter-       André Plante, directeur général de l’Associa-
                               betteraves, zucchinis, rabioles, radis,     culture, le tout dans une approche de       mine à la troisième semaine d’octobre. »       tion des producteurs maraîchers du Québec.
                               carottes, tomates, pommes de terre et       développement durable.

                                                                                                                                       Sur le Web laterre.ca
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                                                                                                                                       Actualités/Cultures
                                                                                                                                       y Trois jumelages réussis dans Argenteuil

                                                                                                                                       Une saison difficile pour les apiculteurs
                                                                                                                                       y Commentez sur facebook.com/laterreca
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GRACIEUSETÉ MRC D’ARGENTEUIL

                                                                                                                                       Venez répondre sur laterre.ca
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                                                                                                                                          davantage développés?
                                                                                                                                       Oui 86 % / Non 10 % / Je ne sais pas 4 %
                               Les premières récoltes du projet d’agriculture communautaire dans la MRC d’Argenteuil
                               permettront de distribuer 12 tonnes de légumes aux plus démunis.
La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015             PAGE 5

« Le Québec peut devenir le potager
de l’est de l’Amérique » – SYLVAIN TERRAULT
YVON LAPRADE                                  Il rappelle qu’il y a des règles à suivre                  150 millions de consommateurs, qui se
                                              pour devenir un bon exportateur.                           trouve à moins de 12 heures de route.
   Le Québec a « tous les atouts » pour          « Par exemple, dit-il, il ne faut pas                   Par exemple, Boston, c’est 5 heures de
devenir « le potager de l’est de l’Amé-       minimiser les coûts liés au transport de                   camion. New York, c’est 6-7 heures. Il
rique » et un gros exportateur de fruits      nos légumes. Il est important, aussi, de                   y a aussi Detroit. Il y a du monde là-
et légumes chez nos voisins du Sud.           voir avec le client, ou le distributeur,                   dedans. Pourquoi ne pas y aller? »
   C’est ce que soutient Sylvain Terrault,    quels sont ses besoins, combien de                            « On est capables, au Québec, de
président-directeur général d’Hydro-          palettes [de produits frais] il souhaite                   distribuer nos produits frais, insiste-
serre Mirabel et président du conseil         acheter. Un petit producteur, tout seul,                   t-il. L’Ontario a commencé à le com-
d’administration de l’Association des         aura du mal à négocier. Il aura un meil-                   prendre. C’est pourquoi nos voisins

                                                                                                                                                                                                        ARCHIVES/TCN
producteurs maraîchers du Québec, qui         leur rapport de force s’il s’associe à                     font de plus en plus dans le maraîcher.
regroupe 400 membres.                         d’autres agriculteurs. »                                   Au Québec, il faut garder l’œil ouvert
   « Le moment est venu de tirer avan-           À tous ces éléments s’ajoute la bar-                    et nous positionner sur le marché du
                                                                                                                                                       Sylvain Terrault veut pousser la distribu-
tage du très fort potentiel d’exportation     rière de la langue, qui empêche parfois                    nord-est des États-Unis, surtout avec un      tion des produits frais d’ici bien au-delà des
dans plusieurs États du nord-est des          les producteurs maraîchers de s’aventu-                    dollar faible. »                              frontières du Québec.
États-Unis », fait-il valoir, en entrevue     rer sur le fertile terreau américain.                             Ramener des dollars US
à la Terre. « Pour y arriver, ajoute-t-il,       150 millions de consommateurs                              L’entrepreneur considère, en effet,        fournisseurs, qu’ils soient du Québec ou
il faudrait que nous prenions conscience         Sylvain Terrault connaît bien les                       que la faiblesse du huard par rapport         d’ailleurs sur la planète.
de nos forces et de notre capacité à culti-   enjeux du commerce extérieur. La ren-                      à la devise américaine constitue un             « D’où l’importance d’entretenir une
ver des produits de la terre de qualité et    tabilité de son entreprise – Hydroserre                    « autre avantage » dont devraient pou-        étroite relation avec les consommateurs
avec de gros volumes. »                       Mirabel produit de la laitue Boston en                     voir bénéficier les exportateurs québé-       québécois, plaide Sylvain Terrault. Il
   Le producteur en serre insiste toute-      serre – dépend largement de la vitalité                    cois.                                         faut les inciter davantage à acheter des
fois sur l’importance d’avoir une bonne       du marché américain. Il croit qu’il faut                      « Quand nous vendons nos produits          produits du Québec. »
stratégie, et il souligne qu’il ne faut pas   pousser le label « made in Québec ».                       de l’autre côté de la frontière, calcule-       Il est toutefois contrarié quand il
se lancer à la conquête de ce lucratif           « L’équation est simple, explique-                      t-il, nous sommes payés en dollars US         consulte les circulaires des grandes
marché sans une planification adéquate.       t-il. Nous avons accès à un marché de                      et on ramène ces dollars au Québec. On        chaînes, « qui font la promotion de pro-
                                                                                                         fait évidemment un profit avec le taux        duits importés à des périodes de l’année
                                                                                                         de change. C’est bon pour notre écono-        où on produit nous-mêmes de grandes
                                                                                                         mie et [avec les profits encaissés] ça fait   quantités du produit annoncé dans les
                                                                                                         travailler notre monde. »                     réclames, au plus fort de la saison ».
                                                                                                                     Le marché local                     « On ne peut empêcher les chaînes de
                                                                                                            Chose certaine, les producteurs restent    gérer leur business comme elles veulent,
                                                                                                         aux aguets. Tout en se tournant vers les      ajoute-t-il. Mais ça nous achale un peu. »
                                                                                                         marchés d’exportation, ils tiennent à           « À la fin, c’est le consommateur qui
                                                                                                         préserver leurs parts de marché locale-       décide, reconnaît-il. À prix égal, on va
                                                                                                         ment, dans les épiceries du Québec.           espérer qu’il va pencher de notre côté. »
                                                                                                            Or, la concurrence demeure féroce            Sylvain Terrault estime néanmoins
                                                                                                         et les grandes chaînes d’alimentation         que les grandes chaînes « travaillent de
                                                                                                         (Metro, IGA-Sobeys, Loblaw-Provigo)           mieux en mieux avec l’ensemble des
                                                                                          ARCHIVES/TCN

                                                                                                         – sans parler de Walmart et de Costco –       producteurs québécois ».
                                                                                                         sont de plus en exigeantes envers leurs

Des projets d’expansion
  Ce ne sont pas les projets d’expansion qui manquent          Grâce à cet investissement, les Serres Lefort dispo-                     depuis 2008. Il rappelle qu’il a racheté, il y a sept ans,
chez Hydroserre Mirabel, qui voit de plus en plus loin       seront de 12 hectares de cultures sous serre, ce qui en                    l’entreprise au sein de laquelle il travaille depuis un
dans ses ambitions de développement de nouveaux              fera le plus important complexe serricole au Québec.                       quart de siècle. Il ne cache pas que celle-ci a connu
marchés.                                                       Hydroserre Mirabel s’est entendu avec les Serres                         des ennuis financiers qui ont mis sa survie en péril,
  La PME de Mirabel a annoncé récemment un                   Lefort pour ce partenariat stratégique qui lui permettra                   en 2007.
investissement de 3 M$ avec les Serres Lefort pour la        de produire davantage de laitue Boston pour les mar-                         « On regarde droit devant, dit-il. On fait face à la
construction d’un complexe de serres de 1,4 hectare,         chés d’exportation, dans le nord-est des États-Unis.                       musique. Le marché a changé et la planète est petite
à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay, sur la rive sud de           « Ça va de mieux en mieux », convient Sylvain                            aujourd’hui. Si on veut rester vivant, il faut innover. »
Montréal.                                                    Terrault, l’unique actionnaire de l’entreprise de laitue                   Y.L.
La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
PAGE 6    LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015

ÉDITORIAL

Pesticides : se donner les moyens
de nos ambitions
                                                     Il faut s’en donner les moyens. À ce chapitre, l’État     de l’environnement. N’oublions pas qu’ils vivent
                                                     québécois traîne les pieds et manque de vision.           dans l’espace qu’ils cultivent. Ils sont les premiers
                      MARCEL                                                                                   exposés aux risques de l’usage des pesticides.
                      GROLEAU                        Cela fait plus de cinq ans que l’Union demande            Alors, s’ils sont accompagnés adéquatement et
                      Président général de
                      l’Union des producteurs
                                                     au gouvernement de renouveler le Plan                     si on leur donne des moyens de remplacement
                      agricoles                      d’action concerté sur l’agroenvironnement et              viables, ils seront les premiers à les adopter.
                                                     la cohabitation harmonieuse pour travailler
                                                     notamment à l’amélioration de la qualité de l’eau,        Si l’on a réussi, dans le passé, à améliorer la gestion
                                                     la gestion intégrée des ennemis des cultures et la        des matières fertilisantes, c’est parce qu’on s’est
Deux rapports du ministère du Développement          réduction des risques des pesticides. Le tout dans        donné collectivement les moyens d’y arriver. Les
durable, de l’Environnement et de la Lutte contre    une approche collective avec le souci d’assurer           actions au cours des prochaines années doivent
les changements climatiques (MDDELCC),               la viabilité économique des entreprises agricoles.        viser spécifiquement la pollution diffuse, plus
« Bilan des ventes de pesticides au Québec pour      Au lieu de cela, le ministère de l’Agriculture, des       difficile à circonscrire parce qu’elle est liée à une
l’année 2012 » et « Présence de pesticides dans      Pêcheries et de l’Alimentation du Québec sabre            multitude de sources. Le gouvernement ne peut
l’eau au Québec – Portrait et tendances dans les     dans le financement collectif des clubs-conseils en       plus remettre à plus tard le renouvellement du
zones de maïs et de soya – 2011-2014 », ont été      agroenvironnement, diminue les sommes allouées            Plan d’action concerté, en réel partenariat avec
publiés récemment. Ces rapports présentent des       au programme Prime-Vert et sous-finance la                les producteurs. Son financement doit par ailleurs
résultats mitigés. On y constate des améliorations   recherche de moyens de remplacement pour la               être assuré pour une période minimale de 10 ans
à certains égards, mais des détériorations sur       lutte aux ennemis des cultures.                           puisqu’en agroenvironnement, il faut travailler à
d’autres aspects.                                                                                              moyen et à long terme.
                                                     Les producteurs agricoles sont comme tous les
Ce qu’il y a de préoccupant dans ces rapports,       entrepreneurs. Pour survivre, ils doivent adopter         Tant que le gouvernement québécois continuera de
c’est qu’ils indiquent que les risques liés à        les mêmes techniques que leurs compétiteurs.              nier le bien-fondé de cette façon de faire, basée sur
l’usage des pesticides ne diminuent pas, malgré      Par exemple, si les néonicotinoïdes sont utilisés         l’implication des producteurs dans une approche
l’objectif de réduction de 25 % que s’est donné      sans restriction aux États-Unis, comment peut-on          collective, il continuera de se demander pourquoi
le gouvernement avec la Stratégie phytosanitaire     s’attendre à ce que nos producteurs choisissent           il a peine à atteindre les objectifs qu’il s’est fixés.
québécoise en agriculture 2011-2021. Préoccupant,    des moyens plus coûteux et moins sûrs pour                Au-delà des rapports et des stratégies énoncées, il
certes, mais pas étonnant. Il ne suffit pas          protéger leurs cultures? Cela tient de la pensée          serait temps d’accompagner les producteurs et de
d’annoncer un objectif pour qu’il se concrétise.     magique. Par contre, les producteurs sont soucieux        se donner les moyens de nos ambitions.

                                                                                                                                                                                            www.laterre.ca
                                                                                                               Directeur                                  Directeur                              Rédacteur en chef
                                                                                                               André Savard                               des ventes                             Bernard Blanchard
                                                                                                               Directrice                                 Pierre Leroux                          Chefs de pupitre
                                                                                                               de production                              Ventes                                 Richelle Fortin
                                                                                                               Brigit Bujnowski                           Sylvain Joubert                        Julie Desbiens
                                                                                                               Directeur                                  Daniel Lamoureux
                                                                                                               administration                             Marc Mancini
                                                                                                               Vincent Bélanger-Marceau                   Susan Rooke

                                                                                                               ABONNEMENT AU QUÉBEC                                                              Impression
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                                                                                                               555, boulevard Roland-Therrien, bureau 100
                                                                                                               Longueuil (Québec) J4H 3Y9

                                                                                                                         Dépôts légaux : Bibliothèque nationale du Québec - 1992 Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0040 - 3830
                                                                                                                         La Terre de chez nous, ISSN 0040-3830, is published weekly, 51 times per year except first week of January by La
                                                                                                                         Terre de chez nous c/o USACAN Media Corp. at 123A Distribution Way Building H-1, Suite 104, Plattsburgh, N.Y.
                                                                                                                         12901. Periodicals postage paid at Plattsburgh, N.Y. POSTMASTER send address changes to La Terre de chez nous,
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                                                                                                                         l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien. Convention de la poste
                                                                                                                         publication N° 40069165 N° d’enregistrement
                                                                                                                         07665, retourner toute correspondance ne pouvant
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La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015   PAGE 7

Une saison difficile pour les apiculteurs
MARTINE GIGUÈRE                            rendement annuel à 30 000 livres,
                                           soit près de 50 000 de moins que
  Les apiculteurs connaissent une          prévu. « Les températures de juin ont
saison très ordinaire en raison notam-     été plus froides que celles de mai »,
ment d’un printemps pluvieux. À            relate-t-il. En plus, la floraison dans
Ferme-Neuve, l’apiculteur Anicet           les bleuetières a été peu abondante,
Desrochers, des Miels d’Anicet, ter-       car les plants ont souffert du gel
minera ses récoltes de miel la semaine     hivernal. Et comble de malheur, il y
prochaine. « La saison sera correcte,      a eu un épisode de gel printanier lors
sans plus », mentionne-t-il. Les tem-      de la pollinisation des fleurs. « À la fin
pératures froides et pluvieuses du         de juin, lorsque j’ai sorti mes ruches,
printemps n’ont pas permis à l’api-        il n’y avait pas de miel, et en plus les
culteur de récolter de miel en début       abeilles avaient commencé à consom-
de saison. Selon lui, le printemps         mer leurs réserves », décrit Raphaël
est de moins en moins intéressant          Vacher.
pour la production de miel. En fait,          La production de miel se complique,
les deux premières miellées se sont        croit Anicet Desrochers. En plus des
avérées nulles. Ce n’est qu’à la mi-       maladies et des pesticides, le climat
juillet qu’une fenêtre de butinage a       devient un frein majeur. « Les chan-
été possible. En tout, il évalue qu’il     gements climatiques vont devenir la
aura récolté 2,5 miellées sur les          variable la plus importante dans la
5 habituelles.                             production de miel dans les années à
  Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’api-       venir », affirme-t-il. Les fenêtres de

                                                                                                                                                                    RAPHAËL VACHER
culteur Raphaël Vacher, des Miels          butinage seront de plus en plus res-
Raphaël, tentera quant à lui d’oublier     treintes. Ainsi, les apiculteurs vont
la récolte de cette année. Il évalue son   devoir changer leurs façons de faire.        La saison 2015 est à oublier pour l’apiculteur Raphaël Vacher.
La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
PAGE 8     LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015

La Régie infirme une décision
des acériculteurs
PIERRE-YVON BÉGIN                              jusqu’en mars 2013. Désireux d’obtenir                          qu’un seul contingent pour l’ensemble           aux consommateurs, aujourd’hui non
                                               le contingent de ce lot, Bernier apprend                        de ses sites d’exploitation.                    assujettie au plan conjoint. Il estime que
  La Régie des marchés agricoles et            de la Fédération qu’aucune production                             La Régie réfute aussi l’argument de           les producteurs auront tout intérêt à bien
alimentaires du Québec infirme une             n’y a été déclarée. Le nouvel acquéreur                         Pierre Lemieux, qui a fait « grand état »       documenter ces ventes à l’avenir.
décision de la Fédération des produc-          décide d’attendre la fin du bail en mars                        afin de distinguer sa propre personne             La Fédération a jugé bon de ne pas
teurs acéricoles du Québec. Celle-ci           2013 pour réclamer le contingent, disant                        de sa compagnie à numéro. Le tribunal           porter cette décision en appel. Il s’agis-
devra accorder un contingent intéri-           vouloir préserver ses bonnes relations                          juge que cette distinction n’est pas sup-       sait du dernier jugement de Françoise
maire de 1 272 livres de sirop d’érable        avec Pierre Lemieux, qui est aussi son                          portée par une entente de service entre         Gauthier à titre de présidente de la
à Martin Bernier, de Cap-Saint-Ignace.         voisin.                                                         les deux entités. De plus, la Régie ne          Régie. Les parties en ont reçu copie le
Elle devra aussi réduire d’autant celui          Dans son témoignage devant la Régie,                          trouve aucun transfert de fonds justi-          19 août, le jour même où le conseil des
d’une compagnie à numéro détenue par           Pierre Lemieux indique que la produc-                           fiant les dépenses associées aux ventes         ministres du gouvernement Couillard
le premier vice-président de l’Union           tion de 700 entailles représente environ                        directes de sirop d’érable aux consom-          approuvait sa nomination comme prési-
des producteurs agricoles (UPA),               trois à quatre barils de sirop. Ce dernier,                     mateurs que Pierre Lemieux inscrit à ses        dente de la Commission des libérations
Pierre Lemieux. L’affaire remonte au           soutient-il, est principalement donné                           déclarations fiscales personnelles.             conditionnelles.
15 juin 2005. Martin Bernier acquiert          à sa famille ou vendu directement aux                             La Régie n’adresse toutefois aucun              Rappelons que les relations
de Benoît Giasson une partie d’un lot de       consommateurs. L’eau d’érable récol-                            reproche à Pierre Lemieux, se limitant          entre Françoise Gauthier et la
la paroisse de Cap-Saint-Ignace dans la        tée sur le lot visé, affirme-t-il, est                          à clarifier une interprétation du règle-        Fédération ont été pour le moins
circonscription foncière de Montmagny.         acheminée à sa cabane. C’est d’ailleurs                         ment des producteurs acéricoles. La             tendues. Ministre de l’Agriculture en
Or, celui qui était alors président de la      dans celle-ci qu’est traitée la totalité de                     décision, reconnaît le directeur géné-          2004, celle-ci avait mandaté Normand
Fédération, Pierre Lemieux, détenait           l’eau provenant des autres lots détenus                         ral de la Fédération, Simon Trépanier,          Bolduc pour examiner le secteur et
un bail de 10 ans l’autorisant à exploi-       par sa compagnie à numéro. La preuve                            risque de faire jurisprudence en ce qui         déterminer les irritants. Il n’a pas été
ter environ 700 entailles dans ce lot          a démontré que cette dernière ne détient                        concerne la vente au détail directement         possible de parler à Mme Gauthier.

« C’est choquant »                                                                                             – PIERRE LEMIEUX
  Pierre Lemieux accepte mal le verdict        que son bail a été renouvelé en 2003,                           plate, c’est que la Régie rend une déci-
de la Régie des marchés agricoles et           soit avant les audiences et la décision                         sion pour ma compagnie, mais qu’elle
alimentaires du Québec. Il dit s’interro-      de la Régie d’autoriser l’établisse-                            vise l’entité Pierre Lemieux et celle de
ger sur la « neutralité d’esprit » de l’ex-    ment de contingents en acériculture.                            mon épouse, Monique. »
présidente de l’organisme, craignant que       Il fustige le tribunal de ne pas avoir                             Le producteur acéricole se mord les
la décision n’entraîne une lourdeur admi-      distingué sa compagnie à numéro ne pos-                         doigts de ne pas avoir déposé en preuve
nistrative pour les acériculteurs effec-       sédant aucun actif de sa propre personne,                       l’entente le liant à son entreprise. Par
tuant de la vente au détail.                   propriétaire de la cabane.                                      contre, souligne-t-il, personne ne lui a
  « C’est choquant », admet le pre-              « Tout le monde me connaît comme                              demandé de le faire et « les régisseurs
mier vice-président de l’UPA, en               un gars de caractère qui a toujours cru                         n’ont pas posé de question pour com-

                                                                                                                                                                                                              ARCHIVES/TCN
entrevue avec la Terre. Il fait valoir         à l’équité, soutient-il. Ce que je trouve                       prendre la structure de l’entreprise ».
                                                                                                               Pierre Lemieux est d’avis que la Régie
                                                                                                               a oublié de remonter à l’historique de          Pierre Lemieux a démontré devant les

 Une dernière visite
                                                                                                               l’établissement du plan conjoint, rendant       régisseurs que le vendeur Benoît Giasson
                                                                                                                                                               était bien au fait qu’aucun contingent
                                                                                                               sa décision en fonction de son interpréta-
                                                                                                                                                               n’était associé au lot vendu. Si cela avait
                                                                                                               tion dans le temps.                             été le cas, celui-ci aurait exigé un montant
                                                                                                                  « C’est doublement choquant; c’est           beaucoup plus élevé.
                                                                                                               deux poids, deux mesures », tempête
                                                                                                               Pierre Lemieux, notant que la Régie fait          Pierre Lemieux estime que la Régie
                                                                                                               habituellement porter ses pénalités sur         vient de changer les règles du jeu et de
                                                                                                               les lots visés et non sur les producteurs       compliquer singulièrement la vie des
                                                                                                               pris en faute. Interrogé sur le caractère       acériculteurs. Conscient que bon nombre
                                                                                                               politique du jugement, Pierre Lemieux           d’entre eux sont dans une situation simi-
                                                                                       PIERRE-YVON BÉGIN/TCN

                                                                                                               dit se demander pourquoi on a « tran-           laire à la sienne, il se demande com-
                                                                                                               ché la poire en deux ». « Je m’interroge,       ment va être interprété le contingent au
                                                                                                               réplique-t-il, sur la neutralité d’esprit de    moment de transactions futures.
                                                                                                               l’ancienne présidente dans ce dossier-là,         « Je n’ai aucun blâme contre moi,
                                                                                                               compte tenu de l’historique d’affaires          conclut-il. Les producteurs vont me
 Florent Gagné, enquêteur spécial du ministre de l’Agriculture, a rendu une dernière
 visite à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec le 27 août. Celui-ci devrait                      que j’ai débattues à titre de président de la   reconnaître comme quelqu’un qui défend
 entreprendre bientôt la rédaction de son rapport à la suite de son étude exhaustive de                        Fédération et de la pression qu’elle a faite    ses droits et intérêts avec force jusqu’à la
 l’industrie du sirop d’érable. Il pose ici en compagnie de Simon Trépanier et de Serge
                                                                                                               comme ministre pour donner du contin-           fin. Il y avait des questions de principe. »
 Beaulieu, respectivement directeur général et président de la Fédération.
                                                                                                               gent aux gens de la Gaspésie. »                 P.-Y.B.
La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015          PAGE 9

               Les forestiers veulent être des alliés
               PIERRE-YVON BÉGIN                              La Fédération se montre favorable à
                                                            l’approche proposée par le document
                  L’État devrait considérer les pro-        de réflexion, qui introduit une classi-
               priétaires forestiers comme des amis         fication des risques représentés par un
               plutôt que de renforcer les contraintes      projet.
               en matière de protection de l’environ-         « Les milieux humides et hydriques
               nement.                                      ne nécessitent pas tous le même niveau
                  « Il est préférable de s’en faire des     de protection, qui doit être fonction du
               alliés plutôt que des adversaires »,         risque environnemental de l’interven-
               résume Marc-André Côté, directeur            tion », a expliqué Marc-André Côté,
               général de la Fédération des produc-         quelques heures avant sa présentation.
               teurs forestiers du Québec.                    « Certains traitements sylvicoles,
                  En compagnie du président, Pierre-        ajoute-t-il, ont peu d’impact sur l’envi-
               Maurice Gagnon, il devait témoigner          ronnement, comparativement à d’autres

                                                                                                                                                                                                   ARCHIVES/TCN
               le lundi 31 août en commission par-          comme un développement résidentiel,
               lementaire de l’environnement. Cette         par exemple. Actuellement, la Loi ne
               dernière tient des consultations parti-      fait pas cette distinction. »
                                                                                                        Les propriétaires forestiers, détenteurs d’importantes superficies de milieux humides et
               culières sur le livre vert concernant la       Selon la Fédération, les définitions      hydriques, démontrent un vif intérêt pour la modernisation du régime d’autorisation
               modernisation du régime d’autorisation       actuelles des milieux humides et            environnementale.
               environnementale de la Loi sur la qua-       hydriques laissent aussi une large place
               lité de l’environnement.                     à l’interprétation. Il en résulte de la     confusion entre les divers profession-        valide, pourront ainsi déterminer plus
                                                                                                        nels appelés à travailler sur un même         facilement leurs limites.
                                                                                                        dossier. Le mémoire de la Fédération            Enfin, la Fédération prévient Québec
                                                                                                        précise qu’il est difficile pour un pro-      que tenir compte des dépenses pour
                                                                                                        priétaire de reconnaître et de délimi-        l’étude d’un dossier risque de faire
                                                                                                        ter ces milieux. Il s’expose ainsi à des      exploser les frais pour l’obtention d’un
                                                                                                        pénalités salées.                             certificat d’autorisation. Au contraire,
                                                                                                          « Certains propriétaires forestiers         elle préconise une réduction du coût
                                                                                                        ignorent même qu’ils ont des terrains         des permis. Cela pourrait être possible,
                                                                                                        humides dans leur boisé », souligne le        constate-t-elle, si la majorité des inter-
                                                                                                        directeur général.                            ventions sylvicoles de faible intensité
                                                                                                          La Fédération suggère donc de pro-          était catégorisée à faible risque ou à
ARCHIVES/TCN

                                                                                                        poser des définitions des différentes         risque négligeable.
                                                                                                        catégories de milieux humides. Les              Les auditions se poursuivent le
               Marc-André Côté et Pierre-Maurice Gagnon, respectivement directeur général et pré-       conseillers forestiers et les proprié-        jeudi 3 septembre avec la présentation
               sident de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, se disent conscients que
               certains milieux humides et hydriques nécessitent une protection plus importante. Dans   taires, dont plus de 60 000 disposent         du mémoire de l’Union des producteurs
               ce cas, réclament-ils, les producteurs forestiers devraient profiter d’incitatifs.       d’un plan d’aménagement forestier             agricoles.
La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
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Pierre Paradis à l’Expo provinciale de Montmagny
MAURICE GAGNON                                médias. Le ministre Paradis a souligné         qu’il y a un bel avenir pour l’Expo »,
Collaboration spéciale                        les efforts qui avaient été déployés tant      a-t-il dit. D’autant plus que le secteur
                                              sur le plan administratif que politique        agricole prend du mieux au Québec,
  MONTMAGNY — Le ministre de                  pour amener l’exposition provinciale à         comme en témoignent, entre autres, les
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Ali-     Montmagny. « Ça vient aussi avec des           hausses d’inscriptions dans les instituts
mentation du Québec, Pierre Paradis,          responsabilités, et la première est de         de technologie agroalimentaire (ITA).
était présent le 26 août dernier à l’ouver-   s’assurer que nos exposants et nos agri-          Le député Norbert Morin a pour sa
ture de l’exposition provinciale d’agricul-   culteurs en profitent bien », a-t-il ajouté.   part mentionné que Montmagny, l’une
ture, qui se tenait pour la 3e année dans     Le message qu’il a dit avoir reçu de leur      des principales villes du comté qu’il
la ville de Montmagny. Pendant deux           part l’an dernier était que Montmagny          représente, possède les ressources et les
heures et demie, il a visité les différents   représentait une excellente place pour         infrastructures pour que les producteurs
bâtiments, prenant le temps de discuter       faire des affaires.                            participant à l’Expo provinciale soient à
avec les producteurs. Il était accompa-         « C’est ici qu’on détermine les cham-        l’aise dans leur travail de chaque jour.

                                                                                                                                                                                           MAURICE GAGNON
gné du député de Côte-du-Sud et vice-         pions provinciaux que vous risquez de          « On est au centre d’un grand territoire
président de la Commission de l’agricul-      voir gagner à Toronto aussi », a égale-        agricole et c’est facile d’accès », a-t-il
ture, des pêcheries, de l’énergie et des      ment indiqué le ministre.                      conclu.
                                                                                                                                              Le ministre Pierre Paradis s’est entretenu
ressources naturelles, Norbert Morin.                           Le défi                         « Déjà, 80 % des animaux sont arri-           avec plusieurs producteurs présents à
               S’améliorer                      Le défi, selon Pierre Paradis, est de        vés et les gens sont souriants », a lancé        l’Expo provinciale de Montmagny.
  « On vient voir sur le terrain comment      réussir à amener le plus de gens pos-          le directeur général, Christian Pons, qui
l’organisation fonctionne, comment ça         sible sur le site. Cette année, à son avis,    se croisait les doigts pour que la popu-         l’an dernier, et M. Pons prévoyait enfin
s’améliore d’année en année, comment          l’organisation a mis en place des acti-        lation vienne nombreuse apprécier les            un bilan financier positif. Le budget de
les exposants et les agriculteurs sont        vités et des compétitions qui devraient        jugements provinciaux d’animaux et               l’événement était de 500 000 $.
satisfaits », a déclaré le ministre lors      permettre d’attirer une nouvelle clien-        assister aux spectacles et autres activités                  Plus de 600 têtes
d’un point de presse improvisé avec les       tèle. « Si on peut relever ce défi, je pense   familiales.                                        On comptait plus de 600 têtes sur le
                                                                                                  Objectif de 18 000 visiteurs                site, principalement des bovins, che-
                                                                                                L’événement, qui prenait une dimen-           vaux, moutons et chèvres. Le public pou-
                                                                                             sion provinciale pour la 3e année, se            vait aussi visiter les divers exposants et
                                                                                             poursuivait jusqu’au 30 août. M. Pons ne         assister aux spectacles. « Nous sommes
                                                                                             cachait pas son désir que le beau temps,         revenus à des artistes régionaux qui
                                                                                             principal critère de réussite, soit de la par-   collent davantage à l’Expo », a expliqué
                                                                                             tie tout au long de la fin de semaine. La        Christian Pons.
                                                                                             première année avait donné des résultats           Malgré les efforts déployés pour faire
                                                                                             décevants sur le plan financier. En 2014,        de l’événement un succès, Christian Pons
                                                                                             même si l’événement n’avait pu faire ses         était conscient que rien n’était acquis
                                                                                             frais, la perte avait été beaucoup moins         pour l’Expo et qu’il fallait continuer à
                                                                                             importante. Cette année, l’objectif était        travailler fort pour conserver son statut
                                                                                             de 18 000 visiteurs, soit 3 000 de plus que      d’exposition provinciale.
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TRT ETGO vendue!                                                                                                                                     Zone
  C’est maintenant confirmé,                                                                                                                         agricole
                                                                                                                                                     sinistrée
l’entreprise Viterra, de Regina en
Saskatchewan, vient d’acheter TRT
ETGO, de Bécancour, au coût de
190 M$.
  Viterra, qui était déjà un four-
nisseur de l’usine de trituration de
                                                                                                                                                     en Alberta
canola et de soya, vise à offrir plus
d’opportunités aux agriculteurs en                                                                                                                     Le ministre de l’Agriculture albertain,
fonction des conditions du marché et                                                                                                                 Oneil Carlier, a déclaré le territoire agri-
des besoins.                                                                                                                                         cole zone sinistrée. Cela devrait per-
  L’usine de Bécancour, qui appar-                                                                                                                   mettre aux producteurs d’obtenir une
tenait à des Malaisiens, est la plus                                                                                                                 aide financière du gouvernement fédéral
importante usine de transformation de                                                                                                                pour compenser les pertes de rendement

                                                                                                                                 MARTIN MÉNARD/TCN
canola et de soya de l’est du Canada.                                                                                                                causées par les aléas climatiques. D’une
  Luc Deschênes, de la centrale syn-                                                                                                                 part, la sécheresse au printemps a gran-
dicale Unifor Québec, avait confirmé                                                                                                                 dement affecté le développement des
à La Terre de chez nous, le 10 août,        L’usine TRT ETGO a une capacité de trituration de plus d’un million de tonnes                            cultures; d’autre part, après la grêle, les
que l’usine était sur le point de pas-      métriques par année.                                                                                     sauterelles ont envahi certains champs.
ser aux mains d’un important ache-                                                                                                                   Le gouvernement évalue que 80 % des
teur et transformateur de grains.           devrait se finaliser prochainement »,        dont les producteurs qui font affaire                       producteurs albertains auraient subi
« L’exécutif syndical a rencontré les       avait alors confié M. Deschênes.             avec l’usine. Harold Perrault, vice-                        des pertes et que le rendement de leurs
dirigeants malaisiens et ces derniers         Rapportées par la Terre en juin            président aux finances chez TRT                             cultures serait de 25 à 30 % sous la
leur ont parlé de différents sujets,        dernier, les rumeurs de vente pour           ETGO, avait alors tenté de calmer le                        moyenne des cinq dernières années. Les
dont la vente de l’usine. Ils sont bel et   cause de non-rentabilité avaient             jeu en mentionnant qu’il s’agissait                         réclamations des agriculteurs pourraient
bien en processus de vente. L’entente       secoué le milieu agricole québécois,         juste de rumeurs. J.D.                                      atteindre 900 M$. M.G.
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La gestion de l’offre, un enjeu
majeur dans Saint-Hyacinthe–Bagot
La Terre a demandé aux quatre candidats de Saint-Hyacinthe–Bagot, une circonscription très agricole,
quel était le principal enjeu agricole de la campagne électorale fédérale actuelle.

                                                                                                                                                                                                                 CONSERVATEUR
                                                                                                                                                          QUÉBÉCOIS
                                              LIBÉRAL

                                                                                                                                                          BLOC
                                                                                                      NPD
                                              PARTI

                                                                                                                                                                                                                 PARTI
René Vincelette                                         Brigitte Sansoucy                                   Michel Filion                                             Réjean Léveillé
Candidat libéral                                        Candidate néo-démocrate                             Candidat bloquiste                                        Candidat conservateur

ÉTIENNE DUPUIS                                          conservateur à la suite de la signature de          pour le milieu agricole. « Oui, il y a                      En ce qui a trait au PTP, M. Léveillé
                                                        l’entente avec l’Union européenne.                  environ 43 % du marché qui est sous                       a répété que les conservateurs avaient
   Pour les partis d’opposition, il n’y                 « Nous, on a dit qu’on était contre ce              gestion de l’offre, mais ça veut dire qu’il               l’intention de défendre les piliers de
a aucun doute : le maintien de la ges-                  traité s’il menace la gestion de l’offre »,         y a 57 % qui ne l’est pas », a-t-il noté.                 la gestion de l’offre. Il a répété les
tion de l’offre est un enjeu capital pour               a-t-il affirmé.                                       Il croit que les compensations pro-                     paroles du ministre Lebel en refusant
l’agriculture canadienne et la circons-                   Selon le candidat conservateur Réjean             mises par le gouvernement Harper aux                      de promettre la sauvegarde de l’inté-
cription de Saint-Hyacinthe.                            Léveillé, des partenariats internationaux           producteurs laitiers et fromagers seront                  gralité du système. « Je me fie au juge-
   « La gestion de l’offre, c’est l’essence             comme celui signé avec l’Union euro-                annoncées avant l’entrée en vigueur de                    ment et à la sensibilité de M. Harper »,
même de notre région, a indiqué le can-                 péenne constituent des opportunités                 l’entente.                                                a-t-il ajouté.
didat libéral René Vincelette. La modi-
fier met en péril un équilibre qui est en
place depuis 40 ans. » Le candidat a
expliqué que son parti avait déjà négocié
                                                         Duceppe demande 300 M$ pour les fromagers
des ententes en protégeant ce système et                    De passage au Saguenay–Lac-Saint-Jean le 27 août, le                   programme de compensation de 300 M$, afin de permettre à
qu’il souhaitait continuer à le faire s’il               chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a fait savoir que                 nos fromagers de diminuer leur endettement, de moderniser
était élu.                                               son parti exige une compensation de 300 M$ pour les pro-                  leurs équipements et de développer leur réseau de distribu-
   La candidate néo-démocrate Brigitte                   ducteurs de fromage à la suite « des dommages que l’en-                   tion pour faire face à la concurrence accrue. Comprenons-
Sansoucy a également tenu à rappeler                     tente de libre-échange avec l’Union européenne causera à                  nous bien : le Bloc est pour l’accord de libre-échange avec
l’importance de la gestion de l’offre                    l’industrie ».                                                            l’Union européenne, mais pas au prix de notre production
pour sa région. Elle a aussi critiqué l’at-                 M. Duceppe a défendu le système de gestion de l’offre.                 fromagère, et nous n’appuierons son entrée en vigueur qu’à
titude du gouvernement en place. « Les                   « En contrepartie de l’abandon par le fédéral des intérêts de             la condition qu’un programme d’aide satisfaisant soit mis en
conservateurs se sont assis à la table des               nos producteurs de fromage, nous exigeons la création d’un                place », a déclaré Gilles Duceppe.
négociations pour le Partenariat transpa-
cifique (PTP) en disant qu’ils voulaient
signer à tout prix, a-t-elle expliqué. Ce
n’est pas comme ça qu’on négocie. »
Selon elle, s’il est élu, le Nouveau Parti
démocratique s’assoira à la table des
négociations en posant des conditions
claires sur la protection de la gestion de
l’offre.
   De son côté, le candidat bloquiste
Michel Filion s’est également dit
inquiet au sujet du PTP. Il a rappelé
que les producteurs de lait et de fro-
mages attendaient toujours les compen-
sations promises par le gouvernement
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