La voie est libre pour les maraîchers - La Terre de chez nous
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V o l . 8 6 , n o 35 – 2 au 8 septembre 20 15 – w w w . l a t e r r e . c a – U n c a h i e r – 3 2 p a g e s – 2,25 $ EXPORTATION VERS LES ÉTATS-UNIS La voie est libre pour les maraîchers À LIRE EN PAGES 4 ET 5 PHOTOMONTAGE : JUDITH BOIVIN-ROBERT/TCN Hausse de 27% de la valeur TRAVAILLEURS ÉTRANGERS Les Producteurs des terres en culture À LIRE EN PAGE 2 de pommes font pression ARCHIVES/TCN PAGE 3 Vol 86 #35 35 1 Messageries Dynamiques 78313 02664 7 2,25$ 10013
PAGE 2 LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 Hausse de 27 % de la valeur des terres en culture agricoles qui effectuent ces tran- sactions. Il y a de nouveaux joueurs MARTINE GIGUÈRE non issus du monde agricole, soit des mgiguere@laterre.ca fonds d’investissement ou des promo- teurs immobiliers. C’est préoccupant, De 2013 à 2014, la valeur unitaire car cela amène de la spéculation », moyenne des terres en culture au Québec mentionne Charles-Félix Ross. La est passée de 12 332 à 15 657 $ l’hec- FADQ n’a pas publié de données sur tare, ce qui représente une hausse de la valeur des terres au Saguenay– 3 325 $ l’hectare ou de 27 %, a dévoilé la Lac-Saint-Jean en 2013. Pourtant, Financière agricole du Québec (FADQ) cette région est largement touchée le 26 août dernier. La Financière explique par le phénomène d’accaparement cette hausse importante par un nombre des terres. En consultant les données accru de transactions en Montérégie, de la FADQ de 2012, on note que la dans Lanaudière et les Laurentides. Des valeur moyenne des terres en culture régions, souligne-t-elle, où la valeur des s’y élevait à 3 770 $/ha. Elle a atteint terres est plus élevée. Il y aurait égale- 6 191 $/ha en 2014, une hausse de ment eu plus de transactions dans le sec- 60 % en deux ans. teur maraîcher, où la valeur des terres est En Montérégie, dans Lanaudière aussi très élevée. et dans les Laurentides, la valeur Selon Charles-Félix Ross, écono- moyenne des terres en culture est miste en chef de l’Union des produc- de plus de 20 000 $/ha. Les régions teurs agricoles (UPA), cette hausse de l’Abitibi-Témiscamingue, de est préoccupante : « Au cours des Lanaudière et des Laurentides ont MARTIN MÉNARD/TCN cinq dernières années, on observe une connu les plus grands écarts compa- hausse de 100 %. La valeur des terres rativement à 2013, soit une hausse a ainsi plus que doublé, sans qu’il y respective de 43, 36 et 34 %. Seules ait nécessairement plus de rentabi- La valeur moyenne des terres en culture au Québec a grimpé de 27 % de 2013 à 2014, une les régions de Chaudière-Appalaches lité économique pour les entreprises. hausse préoccupante selon l’économiste en chef de l’UPA, Charles-Félix Ross. Sud et Nord ont subi des baisses de Globalement, cela nuit à la compétiti- 7 et 4 % respectivement. Enfin, en vité du secteur et a un impact majeur L’UPA a documenté le fait qu’au fréquence et de la valeur des transac- Montérégie Ouest, la valeur des terres sur la transférabilité des entreprises cours des dernières années, il y a eu tions. « Cependant, on sait que ce ne en culture est demeurée semblable à agricoles aux générations suivantes. » une augmentation du nombre, de la sont pas uniquement des producteurs celle de 2013. Diminution des porcs en attente la réduction des achats en Ontario et des ententes d’abattage avec des PIERRE-YVON BÉGIN abattoirs concurrents ont conduit à ce pybegin@laterre.ca résultat. Dans une décision rendue récem- La situation des porcs en attente ment, la Régie des marchés agricoles d’abattage s’améliore sensible- et alimentaires du Québec a d’ailleurs ment. Après un sommet de plus de suspendu l’application d’un article 19 000 cochons refoulés aux portes de la Convention de mise en marché. des abattoirs d’Olymel ces dernières Celui-ci stipule que l’abattoir Agromex, semaines, ce nombre vient de chuter propriété du groupe F. Ménard d’Ange autour de 10 000. Gardien, ne doit abattre que ses propres Richard Vigneault, porte-parole porcs. À la demande des Éleveurs et d’Olymel, a dévoilé ce chiffre le d’Agromex, la Régie permet à celui-ci ARCHIVES/TCN 20 août, confirmant les progrès réalisés. d’abattre des porcs d’Olymel jusqu’au Son entreprise, précise-t-il, a annulé 10 septembre prochain. plusieurs achats de porcs en Ontario et Les membres du comité de mise il a bon espoir de voir se résorber l’at- ont été retranchées de la liste d’attente presse, 4 700 cochons auraient été rayés en marché des Éleveurs disent avoir tente d’ici les prochains jours. durant la semaine finissant le ven- de cette liste. entrepris des discussions avec Olymel Selon les Éleveurs de porcs du dredi 21 août, soit 500 de plus que les L’organisation constate que l’aug- afin de s’assurer de l’abattage « priori- Québec, un peu plus de 4 000 bêtes prévisions. Au moment de mettre sous mentation des abattages chez Olymel, taire » des porcs qui lui sont assignés.
LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 PAGE 3 Travailleurs étrangers temporaires : les Producteurs de pommes en ont assez MARTINE GIGUÈRE délivrance d’un deuxième permis pour que des PPQ, on a bien accueilli l’en- les employés issus du programme des gagement du fédéral de traiter en prio- Le gouvernement fédéral s’est TET, les Producteurs de pommes rité les demandes des pomiculteurs. engagé le mercredi 26 août à traiter du Québec (PPQ) se mobilisent. Mais les deux organisations demeurent de façon prioritaire les demandes de « Ce délai met en péril la récolte de prudentes. « On se réjouira lorsque les permis pour les travailleurs étrangers pommes pour de nombreux pomi- producteurs recevront leur permis », a temporaires (TET) dont les pomicul- culteurs », avait déclaré à la Terre soutenu Stéphanie Levasseur. teurs québécois ont besoin pour la Stéphanie Levasseur, présidente des Rappelons qu’en avril dernier, CIC ARCHIVES/TCN récolte. PPQ, en juillet dernier. Aujourd’hui, présentait les procédures à suivre Le fédéral admet que Citoyenneté on estime que de 30 à 40 pomiculteurs pour ce type de demande et confirmait et Immigration Canada (CIC) est res- et que près de 250 TET sont toujours que le délai d’attente serait de sept ponsable de la situation et le ministre dans l’incertitude. semaines. Mais en juillet, CIC infor- Selon Stéphanie Levasseur, présidente des Producteurs de pommes du Québec, d’État de l’Agriculture sortant, Dans les vergers, on cueille déjà des mait les pomiculteurs que celui-ci pas- les pertes potentielles pourraient se situer Maxime Bernier, a déclaré au Journal variétés hâtives de pommes, mais le sait à 14 semaines. entre 6 et 8 M$. de Montréal « que la balle était main- gros de la récolte commencera vers Aux prises avec un manque de main- tenant dans le camp du ministère ». Il a le 10 septembre. « Selon la qualité d’œuvre locale, des pomiculteurs se permettre d’allonger et de terminer invité les pomiculteurs à communiquer des fruits, on estime que les pertes tournent depuis quelques années vers leur période de travail chez les pomi- avec son bureau de comté où ils seront pourraient se situer entre 6 et 8 M$, les TET pour effectuer leur récolte. culteurs, un deuxième permis de tra- accompagnés dans leurs démarches faute de travailleurs étrangers tempo- Ceux qui comblent les besoins de vail est nécessaire. Pour l’été 2015, auprès du gouvernement afin que leur raires », affirme Stéphanie Levasseur. main-d’œuvre des pomiculteurs sont FERME a fait plus de 300 demandes dossier soit traité de façon prioritaire. Tant du côté de la Fondation des déjà à l’œuvre chez des maraîchers de prolongation de permis de travail Devant un délai prolongé dans le entreprises en recrutement de main- ou dans d’autres entreprises agricoles pour des travailleurs guatémaltèques traitement de dossiers à CIC pour la d’œuvre agricole étrangère (FERME) pendant la saison estivale. Pour leur et honduriens du programme de TET.
PAGE 4 LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 Trois jumelages réussis « Nous sommes de dans Argenteuil PIERRE-YVON BÉGIN gros joueurs » autres légumes auront été recueillies – ANDRÉ PLANTE et distribuées aux plus démunis de la La banque de terres agricoles de la région. « C’est tout un changement par rap- MRC d’Argenteuil connaît un bon « C’est au-delà de nos attentes », YVON LAPRADE port à il y a 20 ans, ajoute-t-il. Au cours départ. Un an après son lancement, indique Jonathan Palardy, qui dit avoir ylaprade@laterre.ca des années 1980, la saison de la laitue le projet compte déjà trois jumelages reçu des commentaires fort élogieux au Québec allait de juin à septembre. » entre aspirants-agriculteurs et produc- de représentants du Club agroenviron- Aujourd’hui, avec une « fenêtre de teurs. nemental de Lachute et du ministère « Peut-être bien qu’un jour, le Québec culture plus large », les producteurs « Il y a beaucoup d’intérêt pour la de l’Agriculture régional. deviendra le bol de salade de l’Amé- québécois sont en mesure d’alimenter formule », affirme Jonathan Palardy, Rappelons que la MRC d’Argen- rique du Nord! » le réseau de distribution maraîcher au celui qui joue le rôle de « marieur ». teuil est propriétaire depuis 2013 André Plante, le directeur général de pays de l’Oncle Sam, tandis que leurs Celui-ci précise qu’un étudiant, un d’un terrain de 245 ha en zone agri- l’Association des producteurs maraî- concurrents sont souvent absents du regroupement de chefs cuisiniers et un cole. Situé à Brownsburg-Chatham, chers du Québec, ne fait pas de blague marché pour des raisons climatiques. jeune agriculteur désireux de prendre ce terrain comprend 45 ha culti- quand il parle du potentiel d’exporta- Par ailleurs, André Plante n’est pas de l’expansion ont jusqu’ici concrétisé vables. Plusieurs agriculteurs ont tion des « légumes de champ » chez nos sans savoir que la Californie est tou- des jumelages. participé à la réalisation du potager voisins du Sud. « Nous sommes de gros jours aux prises avec de très graves pro- « On s’aperçoit, ajoute-t-il, que c’est communautaire, notamment en uti- joueurs sur le marché américain avec blèmes de « sécheresse extrême », qui à l’automne que la quête est forte parce lisant leur machinerie. Mentionnons notre laitue, nos choux, nos carottes, nos ont des effets dévastateurs au sein de que les futurs producteurs veulent que Raymond Jetté, Caroline Bélanger brocolis et nos oignons verts », énumère l’industrie maraîchère. leurs champs soient prêts pour le prin- et Simon Rochon, de la Ferme Belle le directeur général. « On le répète, conclut-il, il y a des temps. » Roche, Heather Elliott, de la ferme « Nous avons un climat nordique, opportunités. C’est à nous d’y voir, Jonathan Palardy, agent de dévelop- Aux champs qui chantent, Glenna certes, mais avec le réchauffement cli- mais en prenant soin de faire une bonne pement agroalimentaire, indique que le Poitras, des Entreprises Agri-Choux, matique, ajoute-t-il, nous sommes en analyse du marché. » processus d’accompagnement requiert ainsi que Michel Jetté et Réjeanne mesure de produire sur de plus longues de trois à six mois. Il dit être en train Huot, propriétaires des serres du périodes, et de faire mieux que plusieurs de structurer le concept de manière à même nom. producteurs de la côte est des États- viser une efficacité optimale. « Ils nous ont aussi aidés à déter- Unis. » Il voit cela comme un avantage « C’est un projet qui a beaucoup de miner les légumes qui poussent bien marqué, qui permet aux producteurs portée et on a beau avoir des terres ici », témoigne Jonathan Palardy. d’ici de pénétrer de nouveaux marchés disponibles, le succès repose sur les Scott Pearce, préfet de la MRC, note de l’autre côté de la frontière, à des prix personnes sur le terrain », déclare-t-il. pour sa part que cette idée novatrice compétitifs. « Prenez le New Jersey, Par ailleurs, la toute première récolte découle directement de l’adoption du explique-t-il. Dans cet État américain, il du volet d’agriculture communautaire Plan de développement de la zone agri- ne se produit plus de laitue dès le début ARCHIVES/TCN dans la MRC d’Argenteuil a jusqu’ici cole en 2011. Il ajoute qu’elle valorise juin parce qu’il y fait trop chaud. Au totalisé 1 180 kg de légumes frais. l’occupation dynamique du territoire Québec, on commence à faire pousser Au final, on prévoit que 12 tonnes de et la multifonctionnalité de l’agri- de la laitue dès la mi-mai et ça se ter- André Plante, directeur général de l’Associa- betteraves, zucchinis, rabioles, radis, culture, le tout dans une approche de mine à la troisième semaine d’octobre. » tion des producteurs maraîchers du Québec. carottes, tomates, pommes de terre et développement durable. Sur le Web laterre.ca Actualités/En région y Beaucoup de visiteurs chez les Rousseau Actualités/Cultures y Trois jumelages réussis dans Argenteuil Une saison difficile pour les apiculteurs y Commentez sur facebook.com/laterreca Partagez vos photos et vidéos avec nous. La question de la semaine y Le prix des terres continuera-t-il longtemps à grimper à ce rythme? GRACIEUSETÉ MRC D’ARGENTEUIL Venez répondre sur laterre.ca Résultats du sondage y Pensez-vous que les marchés du sirop québécois peuvent être davantage développés? Oui 86 % / Non 10 % / Je ne sais pas 4 % Les premières récoltes du projet d’agriculture communautaire dans la MRC d’Argenteuil permettront de distribuer 12 tonnes de légumes aux plus démunis.
LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 PAGE 5 « Le Québec peut devenir le potager de l’est de l’Amérique » – SYLVAIN TERRAULT YVON LAPRADE Il rappelle qu’il y a des règles à suivre 150 millions de consommateurs, qui se pour devenir un bon exportateur. trouve à moins de 12 heures de route. Le Québec a « tous les atouts » pour « Par exemple, dit-il, il ne faut pas Par exemple, Boston, c’est 5 heures de devenir « le potager de l’est de l’Amé- minimiser les coûts liés au transport de camion. New York, c’est 6-7 heures. Il rique » et un gros exportateur de fruits nos légumes. Il est important, aussi, de y a aussi Detroit. Il y a du monde là- et légumes chez nos voisins du Sud. voir avec le client, ou le distributeur, dedans. Pourquoi ne pas y aller? » C’est ce que soutient Sylvain Terrault, quels sont ses besoins, combien de « On est capables, au Québec, de président-directeur général d’Hydro- palettes [de produits frais] il souhaite distribuer nos produits frais, insiste- serre Mirabel et président du conseil acheter. Un petit producteur, tout seul, t-il. L’Ontario a commencé à le com- d’administration de l’Association des aura du mal à négocier. Il aura un meil- prendre. C’est pourquoi nos voisins ARCHIVES/TCN producteurs maraîchers du Québec, qui leur rapport de force s’il s’associe à font de plus en plus dans le maraîcher. regroupe 400 membres. d’autres agriculteurs. » Au Québec, il faut garder l’œil ouvert « Le moment est venu de tirer avan- À tous ces éléments s’ajoute la bar- et nous positionner sur le marché du Sylvain Terrault veut pousser la distribu- tage du très fort potentiel d’exportation rière de la langue, qui empêche parfois nord-est des États-Unis, surtout avec un tion des produits frais d’ici bien au-delà des dans plusieurs États du nord-est des les producteurs maraîchers de s’aventu- dollar faible. » frontières du Québec. États-Unis », fait-il valoir, en entrevue rer sur le fertile terreau américain. Ramener des dollars US à la Terre. « Pour y arriver, ajoute-t-il, 150 millions de consommateurs L’entrepreneur considère, en effet, fournisseurs, qu’ils soient du Québec ou il faudrait que nous prenions conscience Sylvain Terrault connaît bien les que la faiblesse du huard par rapport d’ailleurs sur la planète. de nos forces et de notre capacité à culti- enjeux du commerce extérieur. La ren- à la devise américaine constitue un « D’où l’importance d’entretenir une ver des produits de la terre de qualité et tabilité de son entreprise – Hydroserre « autre avantage » dont devraient pou- étroite relation avec les consommateurs avec de gros volumes. » Mirabel produit de la laitue Boston en voir bénéficier les exportateurs québé- québécois, plaide Sylvain Terrault. Il Le producteur en serre insiste toute- serre – dépend largement de la vitalité cois. faut les inciter davantage à acheter des fois sur l’importance d’avoir une bonne du marché américain. Il croit qu’il faut « Quand nous vendons nos produits produits du Québec. » stratégie, et il souligne qu’il ne faut pas pousser le label « made in Québec ». de l’autre côté de la frontière, calcule- Il est toutefois contrarié quand il se lancer à la conquête de ce lucratif « L’équation est simple, explique- t-il, nous sommes payés en dollars US consulte les circulaires des grandes marché sans une planification adéquate. t-il. Nous avons accès à un marché de et on ramène ces dollars au Québec. On chaînes, « qui font la promotion de pro- fait évidemment un profit avec le taux duits importés à des périodes de l’année de change. C’est bon pour notre écono- où on produit nous-mêmes de grandes mie et [avec les profits encaissés] ça fait quantités du produit annoncé dans les travailler notre monde. » réclames, au plus fort de la saison ». Le marché local « On ne peut empêcher les chaînes de Chose certaine, les producteurs restent gérer leur business comme elles veulent, aux aguets. Tout en se tournant vers les ajoute-t-il. Mais ça nous achale un peu. » marchés d’exportation, ils tiennent à « À la fin, c’est le consommateur qui préserver leurs parts de marché locale- décide, reconnaît-il. À prix égal, on va ment, dans les épiceries du Québec. espérer qu’il va pencher de notre côté. » Or, la concurrence demeure féroce Sylvain Terrault estime néanmoins et les grandes chaînes d’alimentation que les grandes chaînes « travaillent de (Metro, IGA-Sobeys, Loblaw-Provigo) mieux en mieux avec l’ensemble des ARCHIVES/TCN – sans parler de Walmart et de Costco – producteurs québécois ». sont de plus en exigeantes envers leurs Des projets d’expansion Ce ne sont pas les projets d’expansion qui manquent Grâce à cet investissement, les Serres Lefort dispo- depuis 2008. Il rappelle qu’il a racheté, il y a sept ans, chez Hydroserre Mirabel, qui voit de plus en plus loin seront de 12 hectares de cultures sous serre, ce qui en l’entreprise au sein de laquelle il travaille depuis un dans ses ambitions de développement de nouveaux fera le plus important complexe serricole au Québec. quart de siècle. Il ne cache pas que celle-ci a connu marchés. Hydroserre Mirabel s’est entendu avec les Serres des ennuis financiers qui ont mis sa survie en péril, La PME de Mirabel a annoncé récemment un Lefort pour ce partenariat stratégique qui lui permettra en 2007. investissement de 3 M$ avec les Serres Lefort pour la de produire davantage de laitue Boston pour les mar- « On regarde droit devant, dit-il. On fait face à la construction d’un complexe de serres de 1,4 hectare, chés d’exportation, dans le nord-est des États-Unis. musique. Le marché a changé et la planète est petite à Sainte-Clotilde-de-Châteauguay, sur la rive sud de « Ça va de mieux en mieux », convient Sylvain aujourd’hui. Si on veut rester vivant, il faut innover. » Montréal. Terrault, l’unique actionnaire de l’entreprise de laitue Y.L.
PAGE 6 LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 ÉDITORIAL Pesticides : se donner les moyens de nos ambitions Il faut s’en donner les moyens. À ce chapitre, l’État de l’environnement. N’oublions pas qu’ils vivent québécois traîne les pieds et manque de vision. dans l’espace qu’ils cultivent. Ils sont les premiers MARCEL exposés aux risques de l’usage des pesticides. GROLEAU Cela fait plus de cinq ans que l’Union demande Alors, s’ils sont accompagnés adéquatement et Président général de l’Union des producteurs au gouvernement de renouveler le Plan si on leur donne des moyens de remplacement agricoles d’action concerté sur l’agroenvironnement et viables, ils seront les premiers à les adopter. la cohabitation harmonieuse pour travailler notamment à l’amélioration de la qualité de l’eau, Si l’on a réussi, dans le passé, à améliorer la gestion la gestion intégrée des ennemis des cultures et la des matières fertilisantes, c’est parce qu’on s’est Deux rapports du ministère du Développement réduction des risques des pesticides. Le tout dans donné collectivement les moyens d’y arriver. Les durable, de l’Environnement et de la Lutte contre une approche collective avec le souci d’assurer actions au cours des prochaines années doivent les changements climatiques (MDDELCC), la viabilité économique des entreprises agricoles. viser spécifiquement la pollution diffuse, plus « Bilan des ventes de pesticides au Québec pour Au lieu de cela, le ministère de l’Agriculture, des difficile à circonscrire parce qu’elle est liée à une l’année 2012 » et « Présence de pesticides dans Pêcheries et de l’Alimentation du Québec sabre multitude de sources. Le gouvernement ne peut l’eau au Québec – Portrait et tendances dans les dans le financement collectif des clubs-conseils en plus remettre à plus tard le renouvellement du zones de maïs et de soya – 2011-2014 », ont été agroenvironnement, diminue les sommes allouées Plan d’action concerté, en réel partenariat avec publiés récemment. Ces rapports présentent des au programme Prime-Vert et sous-finance la les producteurs. Son financement doit par ailleurs résultats mitigés. On y constate des améliorations recherche de moyens de remplacement pour la être assuré pour une période minimale de 10 ans à certains égards, mais des détériorations sur lutte aux ennemis des cultures. puisqu’en agroenvironnement, il faut travailler à d’autres aspects. moyen et à long terme. Les producteurs agricoles sont comme tous les Ce qu’il y a de préoccupant dans ces rapports, entrepreneurs. Pour survivre, ils doivent adopter Tant que le gouvernement québécois continuera de c’est qu’ils indiquent que les risques liés à les mêmes techniques que leurs compétiteurs. nier le bien-fondé de cette façon de faire, basée sur l’usage des pesticides ne diminuent pas, malgré Par exemple, si les néonicotinoïdes sont utilisés l’implication des producteurs dans une approche l’objectif de réduction de 25 % que s’est donné sans restriction aux États-Unis, comment peut-on collective, il continuera de se demander pourquoi le gouvernement avec la Stratégie phytosanitaire s’attendre à ce que nos producteurs choisissent il a peine à atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. québécoise en agriculture 2011-2021. Préoccupant, des moyens plus coûteux et moins sûrs pour Au-delà des rapports et des stratégies énoncées, il certes, mais pas étonnant. Il ne suffit pas protéger leurs cultures? Cela tient de la pensée serait temps d’accompagner les producteurs et de d’annoncer un objectif pour qu’il se concrétise. magique. Par contre, les producteurs sont soucieux se donner les moyens de nos ambitions. www.laterre.ca Directeur Directeur Rédacteur en chef André Savard des ventes Bernard Blanchard Directrice Pierre Leroux Chefs de pupitre de production Ventes Richelle Fortin Brigit Bujnowski Sylvain Joubert Julie Desbiens Directeur Daniel Lamoureux administration Marc Mancini Vincent Bélanger-Marceau Susan Rooke ABONNEMENT AU QUÉBEC Impression 1 an : 65,54 $ Imprimerie Transmag 2 ans : 104,63 $ Distribution en kiosque 3 ans : 136,82 $ Messageries Dynamiques Paiement par chèque ou mandat Abonnement à l’ordre de La Terre de chez nous Postes Canada NUMÉRO GÉNÉRAL 1 800 528-3773 RÉDACTION PUBLICITÉ ABONNEMENTS ET 450 679-8483 450 679-8483 PETITES ANNONCES poste 7270 poste 7712 1 877 679-7809 tcn@laterre.ca pub@laterre.ca abonnement@laterre.ca ÉDITEUR L’Union des producteurs agricoles 555, boulevard Roland-Therrien, bureau 100 Longueuil (Québec) J4H 3Y9 Dépôts légaux : Bibliothèque nationale du Québec - 1992 Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0040 - 3830 La Terre de chez nous, ISSN 0040-3830, is published weekly, 51 times per year except first week of January by La Terre de chez nous c/o USACAN Media Corp. at 123A Distribution Way Building H-1, Suite 104, Plattsburgh, N.Y. 12901. 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LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 PAGE 7 Une saison difficile pour les apiculteurs MARTINE GIGUÈRE rendement annuel à 30 000 livres, soit près de 50 000 de moins que Les apiculteurs connaissent une prévu. « Les températures de juin ont saison très ordinaire en raison notam- été plus froides que celles de mai », ment d’un printemps pluvieux. À relate-t-il. En plus, la floraison dans Ferme-Neuve, l’apiculteur Anicet les bleuetières a été peu abondante, Desrochers, des Miels d’Anicet, ter- car les plants ont souffert du gel minera ses récoltes de miel la semaine hivernal. Et comble de malheur, il y prochaine. « La saison sera correcte, a eu un épisode de gel printanier lors sans plus », mentionne-t-il. Les tem- de la pollinisation des fleurs. « À la fin pératures froides et pluvieuses du de juin, lorsque j’ai sorti mes ruches, printemps n’ont pas permis à l’api- il n’y avait pas de miel, et en plus les culteur de récolter de miel en début abeilles avaient commencé à consom- de saison. Selon lui, le printemps mer leurs réserves », décrit Raphaël est de moins en moins intéressant Vacher. pour la production de miel. En fait, La production de miel se complique, les deux premières miellées se sont croit Anicet Desrochers. En plus des avérées nulles. Ce n’est qu’à la mi- maladies et des pesticides, le climat juillet qu’une fenêtre de butinage a devient un frein majeur. « Les chan- été possible. En tout, il évalue qu’il gements climatiques vont devenir la aura récolté 2,5 miellées sur les variable la plus importante dans la 5 habituelles. production de miel dans les années à Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’api- venir », affirme-t-il. Les fenêtres de RAPHAËL VACHER culteur Raphaël Vacher, des Miels butinage seront de plus en plus res- Raphaël, tentera quant à lui d’oublier treintes. Ainsi, les apiculteurs vont la récolte de cette année. Il évalue son devoir changer leurs façons de faire. La saison 2015 est à oublier pour l’apiculteur Raphaël Vacher.
PAGE 8 LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 La Régie infirme une décision des acériculteurs PIERRE-YVON BÉGIN jusqu’en mars 2013. Désireux d’obtenir qu’un seul contingent pour l’ensemble aux consommateurs, aujourd’hui non le contingent de ce lot, Bernier apprend de ses sites d’exploitation. assujettie au plan conjoint. Il estime que La Régie des marchés agricoles et de la Fédération qu’aucune production La Régie réfute aussi l’argument de les producteurs auront tout intérêt à bien alimentaires du Québec infirme une n’y a été déclarée. Le nouvel acquéreur Pierre Lemieux, qui a fait « grand état » documenter ces ventes à l’avenir. décision de la Fédération des produc- décide d’attendre la fin du bail en mars afin de distinguer sa propre personne La Fédération a jugé bon de ne pas teurs acéricoles du Québec. Celle-ci 2013 pour réclamer le contingent, disant de sa compagnie à numéro. Le tribunal porter cette décision en appel. Il s’agis- devra accorder un contingent intéri- vouloir préserver ses bonnes relations juge que cette distinction n’est pas sup- sait du dernier jugement de Françoise maire de 1 272 livres de sirop d’érable avec Pierre Lemieux, qui est aussi son portée par une entente de service entre Gauthier à titre de présidente de la à Martin Bernier, de Cap-Saint-Ignace. voisin. les deux entités. De plus, la Régie ne Régie. Les parties en ont reçu copie le Elle devra aussi réduire d’autant celui Dans son témoignage devant la Régie, trouve aucun transfert de fonds justi- 19 août, le jour même où le conseil des d’une compagnie à numéro détenue par Pierre Lemieux indique que la produc- fiant les dépenses associées aux ventes ministres du gouvernement Couillard le premier vice-président de l’Union tion de 700 entailles représente environ directes de sirop d’érable aux consom- approuvait sa nomination comme prési- des producteurs agricoles (UPA), trois à quatre barils de sirop. Ce dernier, mateurs que Pierre Lemieux inscrit à ses dente de la Commission des libérations Pierre Lemieux. L’affaire remonte au soutient-il, est principalement donné déclarations fiscales personnelles. conditionnelles. 15 juin 2005. Martin Bernier acquiert à sa famille ou vendu directement aux La Régie n’adresse toutefois aucun Rappelons que les relations de Benoît Giasson une partie d’un lot de consommateurs. L’eau d’érable récol- reproche à Pierre Lemieux, se limitant entre Françoise Gauthier et la la paroisse de Cap-Saint-Ignace dans la tée sur le lot visé, affirme-t-il, est à clarifier une interprétation du règle- Fédération ont été pour le moins circonscription foncière de Montmagny. acheminée à sa cabane. C’est d’ailleurs ment des producteurs acéricoles. La tendues. Ministre de l’Agriculture en Or, celui qui était alors président de la dans celle-ci qu’est traitée la totalité de décision, reconnaît le directeur géné- 2004, celle-ci avait mandaté Normand Fédération, Pierre Lemieux, détenait l’eau provenant des autres lots détenus ral de la Fédération, Simon Trépanier, Bolduc pour examiner le secteur et un bail de 10 ans l’autorisant à exploi- par sa compagnie à numéro. La preuve risque de faire jurisprudence en ce qui déterminer les irritants. Il n’a pas été ter environ 700 entailles dans ce lot a démontré que cette dernière ne détient concerne la vente au détail directement possible de parler à Mme Gauthier. « C’est choquant » – PIERRE LEMIEUX Pierre Lemieux accepte mal le verdict que son bail a été renouvelé en 2003, plate, c’est que la Régie rend une déci- de la Régie des marchés agricoles et soit avant les audiences et la décision sion pour ma compagnie, mais qu’elle alimentaires du Québec. Il dit s’interro- de la Régie d’autoriser l’établisse- vise l’entité Pierre Lemieux et celle de ger sur la « neutralité d’esprit » de l’ex- ment de contingents en acériculture. mon épouse, Monique. » présidente de l’organisme, craignant que Il fustige le tribunal de ne pas avoir Le producteur acéricole se mord les la décision n’entraîne une lourdeur admi- distingué sa compagnie à numéro ne pos- doigts de ne pas avoir déposé en preuve nistrative pour les acériculteurs effec- sédant aucun actif de sa propre personne, l’entente le liant à son entreprise. Par tuant de la vente au détail. propriétaire de la cabane. contre, souligne-t-il, personne ne lui a « C’est choquant », admet le pre- « Tout le monde me connaît comme demandé de le faire et « les régisseurs mier vice-président de l’UPA, en un gars de caractère qui a toujours cru n’ont pas posé de question pour com- ARCHIVES/TCN entrevue avec la Terre. Il fait valoir à l’équité, soutient-il. Ce que je trouve prendre la structure de l’entreprise ». Pierre Lemieux est d’avis que la Régie a oublié de remonter à l’historique de Pierre Lemieux a démontré devant les Une dernière visite l’établissement du plan conjoint, rendant régisseurs que le vendeur Benoît Giasson était bien au fait qu’aucun contingent sa décision en fonction de son interpréta- n’était associé au lot vendu. Si cela avait tion dans le temps. été le cas, celui-ci aurait exigé un montant « C’est doublement choquant; c’est beaucoup plus élevé. deux poids, deux mesures », tempête Pierre Lemieux, notant que la Régie fait Pierre Lemieux estime que la Régie habituellement porter ses pénalités sur vient de changer les règles du jeu et de les lots visés et non sur les producteurs compliquer singulièrement la vie des pris en faute. Interrogé sur le caractère acériculteurs. Conscient que bon nombre politique du jugement, Pierre Lemieux d’entre eux sont dans une situation simi- PIERRE-YVON BÉGIN/TCN dit se demander pourquoi on a « tran- laire à la sienne, il se demande com- ché la poire en deux ». « Je m’interroge, ment va être interprété le contingent au réplique-t-il, sur la neutralité d’esprit de moment de transactions futures. l’ancienne présidente dans ce dossier-là, « Je n’ai aucun blâme contre moi, compte tenu de l’historique d’affaires conclut-il. Les producteurs vont me Florent Gagné, enquêteur spécial du ministre de l’Agriculture, a rendu une dernière visite à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec le 27 août. Celui-ci devrait que j’ai débattues à titre de président de la reconnaître comme quelqu’un qui défend entreprendre bientôt la rédaction de son rapport à la suite de son étude exhaustive de Fédération et de la pression qu’elle a faite ses droits et intérêts avec force jusqu’à la l’industrie du sirop d’érable. Il pose ici en compagnie de Simon Trépanier et de Serge comme ministre pour donner du contin- fin. Il y avait des questions de principe. » Beaulieu, respectivement directeur général et président de la Fédération. gent aux gens de la Gaspésie. » P.-Y.B.
LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 PAGE 9 Les forestiers veulent être des alliés PIERRE-YVON BÉGIN La Fédération se montre favorable à l’approche proposée par le document L’État devrait considérer les pro- de réflexion, qui introduit une classi- priétaires forestiers comme des amis fication des risques représentés par un plutôt que de renforcer les contraintes projet. en matière de protection de l’environ- « Les milieux humides et hydriques nement. ne nécessitent pas tous le même niveau « Il est préférable de s’en faire des de protection, qui doit être fonction du alliés plutôt que des adversaires », risque environnemental de l’interven- résume Marc-André Côté, directeur tion », a expliqué Marc-André Côté, général de la Fédération des produc- quelques heures avant sa présentation. teurs forestiers du Québec. « Certains traitements sylvicoles, En compagnie du président, Pierre- ajoute-t-il, ont peu d’impact sur l’envi- Maurice Gagnon, il devait témoigner ronnement, comparativement à d’autres ARCHIVES/TCN le lundi 31 août en commission par- comme un développement résidentiel, lementaire de l’environnement. Cette par exemple. Actuellement, la Loi ne dernière tient des consultations parti- fait pas cette distinction. » Les propriétaires forestiers, détenteurs d’importantes superficies de milieux humides et culières sur le livre vert concernant la Selon la Fédération, les définitions hydriques, démontrent un vif intérêt pour la modernisation du régime d’autorisation modernisation du régime d’autorisation actuelles des milieux humides et environnementale. environnementale de la Loi sur la qua- hydriques laissent aussi une large place lité de l’environnement. à l’interprétation. Il en résulte de la confusion entre les divers profession- valide, pourront ainsi déterminer plus nels appelés à travailler sur un même facilement leurs limites. dossier. Le mémoire de la Fédération Enfin, la Fédération prévient Québec précise qu’il est difficile pour un pro- que tenir compte des dépenses pour priétaire de reconnaître et de délimi- l’étude d’un dossier risque de faire ter ces milieux. Il s’expose ainsi à des exploser les frais pour l’obtention d’un pénalités salées. certificat d’autorisation. Au contraire, « Certains propriétaires forestiers elle préconise une réduction du coût ignorent même qu’ils ont des terrains des permis. Cela pourrait être possible, humides dans leur boisé », souligne le constate-t-elle, si la majorité des inter- directeur général. ventions sylvicoles de faible intensité La Fédération suggère donc de pro- était catégorisée à faible risque ou à ARCHIVES/TCN poser des définitions des différentes risque négligeable. catégories de milieux humides. Les Les auditions se poursuivent le Marc-André Côté et Pierre-Maurice Gagnon, respectivement directeur général et pré- conseillers forestiers et les proprié- jeudi 3 septembre avec la présentation sident de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, se disent conscients que certains milieux humides et hydriques nécessitent une protection plus importante. Dans taires, dont plus de 60 000 disposent du mémoire de l’Union des producteurs ce cas, réclament-ils, les producteurs forestiers devraient profiter d’incitatifs. d’un plan d’aménagement forestier agricoles.
PAGE 10 LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 Pierre Paradis à l’Expo provinciale de Montmagny MAURICE GAGNON médias. Le ministre Paradis a souligné qu’il y a un bel avenir pour l’Expo », Collaboration spéciale les efforts qui avaient été déployés tant a-t-il dit. D’autant plus que le secteur sur le plan administratif que politique agricole prend du mieux au Québec, MONTMAGNY — Le ministre de pour amener l’exposition provinciale à comme en témoignent, entre autres, les l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Ali- Montmagny. « Ça vient aussi avec des hausses d’inscriptions dans les instituts mentation du Québec, Pierre Paradis, responsabilités, et la première est de de technologie agroalimentaire (ITA). était présent le 26 août dernier à l’ouver- s’assurer que nos exposants et nos agri- Le député Norbert Morin a pour sa ture de l’exposition provinciale d’agricul- culteurs en profitent bien », a-t-il ajouté. part mentionné que Montmagny, l’une ture, qui se tenait pour la 3e année dans Le message qu’il a dit avoir reçu de leur des principales villes du comté qu’il la ville de Montmagny. Pendant deux part l’an dernier était que Montmagny représente, possède les ressources et les heures et demie, il a visité les différents représentait une excellente place pour infrastructures pour que les producteurs bâtiments, prenant le temps de discuter faire des affaires. participant à l’Expo provinciale soient à avec les producteurs. Il était accompa- « C’est ici qu’on détermine les cham- l’aise dans leur travail de chaque jour. MAURICE GAGNON gné du député de Côte-du-Sud et vice- pions provinciaux que vous risquez de « On est au centre d’un grand territoire président de la Commission de l’agricul- voir gagner à Toronto aussi », a égale- agricole et c’est facile d’accès », a-t-il ture, des pêcheries, de l’énergie et des ment indiqué le ministre. conclu. Le ministre Pierre Paradis s’est entretenu ressources naturelles, Norbert Morin. Le défi « Déjà, 80 % des animaux sont arri- avec plusieurs producteurs présents à S’améliorer Le défi, selon Pierre Paradis, est de vés et les gens sont souriants », a lancé l’Expo provinciale de Montmagny. « On vient voir sur le terrain comment réussir à amener le plus de gens pos- le directeur général, Christian Pons, qui l’organisation fonctionne, comment ça sible sur le site. Cette année, à son avis, se croisait les doigts pour que la popu- l’an dernier, et M. Pons prévoyait enfin s’améliore d’année en année, comment l’organisation a mis en place des acti- lation vienne nombreuse apprécier les un bilan financier positif. Le budget de les exposants et les agriculteurs sont vités et des compétitions qui devraient jugements provinciaux d’animaux et l’événement était de 500 000 $. satisfaits », a déclaré le ministre lors permettre d’attirer une nouvelle clien- assister aux spectacles et autres activités Plus de 600 têtes d’un point de presse improvisé avec les tèle. « Si on peut relever ce défi, je pense familiales. On comptait plus de 600 têtes sur le Objectif de 18 000 visiteurs site, principalement des bovins, che- L’événement, qui prenait une dimen- vaux, moutons et chèvres. Le public pou- sion provinciale pour la 3e année, se vait aussi visiter les divers exposants et poursuivait jusqu’au 30 août. M. Pons ne assister aux spectacles. « Nous sommes cachait pas son désir que le beau temps, revenus à des artistes régionaux qui principal critère de réussite, soit de la par- collent davantage à l’Expo », a expliqué tie tout au long de la fin de semaine. La Christian Pons. première année avait donné des résultats Malgré les efforts déployés pour faire décevants sur le plan financier. En 2014, de l’événement un succès, Christian Pons même si l’événement n’avait pu faire ses était conscient que rien n’était acquis frais, la perte avait été beaucoup moins pour l’Expo et qu’il fallait continuer à importante. Cette année, l’objectif était travailler fort pour conserver son statut de 18 000 visiteurs, soit 3 000 de plus que d’exposition provinciale.
PAGE 12 LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 TRT ETGO vendue! Zone C’est maintenant confirmé, agricole sinistrée l’entreprise Viterra, de Regina en Saskatchewan, vient d’acheter TRT ETGO, de Bécancour, au coût de 190 M$. Viterra, qui était déjà un four- nisseur de l’usine de trituration de en Alberta canola et de soya, vise à offrir plus d’opportunités aux agriculteurs en Le ministre de l’Agriculture albertain, fonction des conditions du marché et Oneil Carlier, a déclaré le territoire agri- des besoins. cole zone sinistrée. Cela devrait per- L’usine de Bécancour, qui appar- mettre aux producteurs d’obtenir une tenait à des Malaisiens, est la plus aide financière du gouvernement fédéral importante usine de transformation de pour compenser les pertes de rendement MARTIN MÉNARD/TCN canola et de soya de l’est du Canada. causées par les aléas climatiques. D’une Luc Deschênes, de la centrale syn- part, la sécheresse au printemps a gran- dicale Unifor Québec, avait confirmé dement affecté le développement des à La Terre de chez nous, le 10 août, L’usine TRT ETGO a une capacité de trituration de plus d’un million de tonnes cultures; d’autre part, après la grêle, les que l’usine était sur le point de pas- métriques par année. sauterelles ont envahi certains champs. ser aux mains d’un important ache- Le gouvernement évalue que 80 % des teur et transformateur de grains. devrait se finaliser prochainement », dont les producteurs qui font affaire producteurs albertains auraient subi « L’exécutif syndical a rencontré les avait alors confié M. Deschênes. avec l’usine. Harold Perrault, vice- des pertes et que le rendement de leurs dirigeants malaisiens et ces derniers Rapportées par la Terre en juin président aux finances chez TRT cultures serait de 25 à 30 % sous la leur ont parlé de différents sujets, dernier, les rumeurs de vente pour ETGO, avait alors tenté de calmer le moyenne des cinq dernières années. Les dont la vente de l’usine. Ils sont bel et cause de non-rentabilité avaient jeu en mentionnant qu’il s’agissait réclamations des agriculteurs pourraient bien en processus de vente. L’entente secoué le milieu agricole québécois, juste de rumeurs. J.D. atteindre 900 M$. M.G.
LA TERRE DE CHEZ NOUS, 2 septembre 2015 PAGE 13 ÉLECTIONS 2o1 5 La gestion de l’offre, un enjeu majeur dans Saint-Hyacinthe–Bagot La Terre a demandé aux quatre candidats de Saint-Hyacinthe–Bagot, une circonscription très agricole, quel était le principal enjeu agricole de la campagne électorale fédérale actuelle. CONSERVATEUR QUÉBÉCOIS LIBÉRAL BLOC NPD PARTI PARTI René Vincelette Brigitte Sansoucy Michel Filion Réjean Léveillé Candidat libéral Candidate néo-démocrate Candidat bloquiste Candidat conservateur ÉTIENNE DUPUIS conservateur à la suite de la signature de pour le milieu agricole. « Oui, il y a En ce qui a trait au PTP, M. Léveillé l’entente avec l’Union européenne. environ 43 % du marché qui est sous a répété que les conservateurs avaient Pour les partis d’opposition, il n’y « Nous, on a dit qu’on était contre ce gestion de l’offre, mais ça veut dire qu’il l’intention de défendre les piliers de a aucun doute : le maintien de la ges- traité s’il menace la gestion de l’offre », y a 57 % qui ne l’est pas », a-t-il noté. la gestion de l’offre. Il a répété les tion de l’offre est un enjeu capital pour a-t-il affirmé. Il croit que les compensations pro- paroles du ministre Lebel en refusant l’agriculture canadienne et la circons- Selon le candidat conservateur Réjean mises par le gouvernement Harper aux de promettre la sauvegarde de l’inté- cription de Saint-Hyacinthe. Léveillé, des partenariats internationaux producteurs laitiers et fromagers seront gralité du système. « Je me fie au juge- « La gestion de l’offre, c’est l’essence comme celui signé avec l’Union euro- annoncées avant l’entrée en vigueur de ment et à la sensibilité de M. Harper », même de notre région, a indiqué le can- péenne constituent des opportunités l’entente. a-t-il ajouté. didat libéral René Vincelette. La modi- fier met en péril un équilibre qui est en place depuis 40 ans. » Le candidat a expliqué que son parti avait déjà négocié Duceppe demande 300 M$ pour les fromagers des ententes en protégeant ce système et De passage au Saguenay–Lac-Saint-Jean le 27 août, le programme de compensation de 300 M$, afin de permettre à qu’il souhaitait continuer à le faire s’il chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a fait savoir que nos fromagers de diminuer leur endettement, de moderniser était élu. son parti exige une compensation de 300 M$ pour les pro- leurs équipements et de développer leur réseau de distribu- La candidate néo-démocrate Brigitte ducteurs de fromage à la suite « des dommages que l’en- tion pour faire face à la concurrence accrue. Comprenons- Sansoucy a également tenu à rappeler tente de libre-échange avec l’Union européenne causera à nous bien : le Bloc est pour l’accord de libre-échange avec l’importance de la gestion de l’offre l’industrie ». l’Union européenne, mais pas au prix de notre production pour sa région. Elle a aussi critiqué l’at- M. Duceppe a défendu le système de gestion de l’offre. fromagère, et nous n’appuierons son entrée en vigueur qu’à titude du gouvernement en place. « Les « En contrepartie de l’abandon par le fédéral des intérêts de la condition qu’un programme d’aide satisfaisant soit mis en conservateurs se sont assis à la table des nos producteurs de fromage, nous exigeons la création d’un place », a déclaré Gilles Duceppe. négociations pour le Partenariat transpa- cifique (PTP) en disant qu’ils voulaient signer à tout prix, a-t-elle expliqué. Ce n’est pas comme ça qu’on négocie. » Selon elle, s’il est élu, le Nouveau Parti démocratique s’assoira à la table des négociations en posant des conditions claires sur la protection de la gestion de l’offre. De son côté, le candidat bloquiste Michel Filion s’est également dit inquiet au sujet du PTP. Il a rappelé que les producteurs de lait et de fro- mages attendaient toujours les compen- sations promises par le gouvernement
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