L'avifaune sous haute surveillance - spécialinfluenzaaviaire
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spécialinfluenzaaviaire Mars 2006 L’avifaune sous haute surveillance ■ Interview Gilles Lassus : Gilles Lassus est depuis des semaines en première ligne d'une crise sanitaire majeure que les autorités ont parfois amplifiée au nom d'un strict principe de précaution. Il revient avec nous sur le film des évènements. Il demande surtout que tous les élevages de nos régions « soient blindés » pour laisser le virus dehors. Gilles Lassus, président Régis Janichon, président de la de l'Afivol, interprofession filière de l'Ain et de la section du Sud-Est volailles de la FRSEA Rhône-Alpes. « Il faut blinder tous nos élevages ! » ■ C'est au mois d'octobre, le 25, ve entre l'influenza aviaire et la grip- puis quinze ans, nous avons décidé couverte de l'élevage de dindes infec- sons, de charlottes pour les person- que les premières mesures de confi- pe humaine et c'est tout un pan de de produire de la qualité, en s'inter- té par le H5N1, dans une zone qui cou- nes extérieures, de tenues spécifiques nement des volailles applicables à l'économie nationale qui peut, sans disant pratiquement l'exportation, que vre soixante-dix communes, tous les à l'élevage et à l'éleveur… Vraiment, vingt et un départements ont été aucune raison, s'effondrer ». nous subissons les baisses de consom- mouvements de volailles sont inter- il faut protéger nos élevages d'un vi- prises, d'autres ont suivi. C'étaient mation les plus significatives ». dits, ce qui entraîne des pertes consi- rus qui est à nos portes. Un virus très des mesures de précautions utiles ■ Après la mesure de confinement, dérables ». pathogène, capable de détruire tout au regard de la menace ? dans quelle situation se trouve alors ■ La découverte, le 17 février der- un élevage en quelques heures et de le marché de la volaille ? nier, du premier canard porteur du ■ Vous qui vivez cette situation de- plonger toute une région dans une pa- « La suite des évènements nous H5N1 puis, du premier cas dans un puis plusieurs semaines, quels ralysie totale. Je ne veux pas être ca- montre qu'il ne fallait pas prendre à « Dès novembre, c'est une catastro- élevage de volailles en Europe, ali- conseils adressez-vous à vos col- tastrophiste, mais il est hélas proba- la légère les menaces d'une probable phe. Le premier produit touché a été mente une psychose nationale. lègues éleveurs de volailles des zo- ble que d'autres zones soient touchées. arrivée du virus H5N1 en France. le label rouge avec des chutes de com- Comment avez-vous réagi à ces nes encore indemnes ? Les migrations ne font que commen- Mais, le lendemain de l'annonce mi- mercialisation de 25 à 40 %, parfois deux évènements ? cer. Nos côtes sont à huit heures de nistérielle d'octobre, les distributeurs plus ! Les éleveurs ont tenté de faire « Beaucoup de rigueur dans le res- vols d'oiseaux qui ont passé l'hiver en enregistraient une baisse de 20 % des face par des mesures d'allongement « C'est le coup de massue. Jus- pect des principes d'hygiène. La mise Afrique, et nous sommes dans l'axe achats de volailles. C'est dire combien des vides sanitaires, en réduisant la qu'alors, nous pensions que nos éle- en place systématique de pédiluves de leur remontée… Vraiment, nous les consommateurs sont sensibles, les densité dans des bâtiments peu adap- vages étaient bien protégés. Il a fallu aux entrées et sorties des bâtiments. devons redoubler de vigilance et nous médias puissants et le principe de pré- tés à un confinement de volailles ha- changer de comportement et redou- L'accès aux élevages strictement ré- devons blinder nos élevages ».. caution à manier avec beaucoup de bituées aux parcours de plein air… bler de vigilance. Respecter et faire servé aux seules personnes indispen- prudence. Il suffit d'une annonce C'est un paradoxe, mais c'est dans respecter les barrières sanitaires qui sables. L'usage, avant d'entrer dans maladroite, d'une association abusi- des régions comme les nôtres où, de- protègent nos volailles. Depuis la dé- l'élevage, de sur bottes, de combinai- ■
spécialinfluenzaaviaire Rappel des différentes mesures prises 26 départements confinés Tous les départements confinés au 28 octobre 2005 au 16 février 2006 58 départements confinés au 13 janvier 2006 21 départements ont été confinés le 25 octobre 2005. 26 départements étaient confinés le 28 octobre 2005 (dont la Haute-Corse). Tous les départements français concernés par les mesures de confinement de volailles à la date du 16 février 2006. Départements français concernés par les mesures de confinement de volailles (26 départements dont la Haute-Corse) à la date du 28 octobre 2005. Départements français concernés par les mesures de confinement de volailles (32 départements) à la date du 13 janvier 2006. ■ La maladie et l’avifaune sauvage : Le cygne est un oiseau de taille importante, pesant quelque huit kilos. Il semble particulièrement sensible au virus H5 dans toutes ses déclinaisons : cela en fait une excellente sentinelle pour la diffusion du virus. Le cygne, une véritable sentinelle S ans se focaliser sur cette lomètres. Selon Jean Hars, il pour- retrouvés. Dans le département de espèce pour rechercher le rait s'agir d'oiseaux qui ont massive- l'Ain, seize cygnes infectés ont déjà virus H5N1, il faut bien ment quitté la région du Danube en été découverts. En Camargue c'est comprendre que ce gros oi- raison de la vague de froid qui a sévi aussi un cygne qui était porteur du seau blanc est plus facile à trouver en janvier. Mais pour le vétérinaire, virus. Les Polonais ont trouvé des cy- ou à retrouver qu'un petit passereau cette hypothèse du froid tient diffi- gnes à la fin de la semaine à Torun, pesant quelque 20 grammes. Ce cilement pour expliquer les derniers dans le nord du pays. Des cygnes tou- constat est dressé par Jean Hars, vé- cygnes trouvés en Allemagne, voire chés par le virus ont déjà été recen- térinaire, responsable de la surveil- plus au nord encore. Pour Jean Hars, sés ces derniers mois, en Allemagne, lance des maladies transmissi- il est possible qu'il s'agisse de cygnes Azerbaïdjan, Autriche, Bosnie, Bul- bles à l'Office national de la chasse sédentaires, contaminés par d'autres garie, Croatie, Géorgie, Grèce, Hon- et de la faune sauvage. Mais quelle espèces qui, elles, sont passés ina- grie, Iran, Italie, Mongolie, Rouma- est donc la provenance de ces cygnes perçues. nie, Russie, Slovénie… Le mystère dont on parle tant ? Des interroga- Bien que le virus ait été détecté est total sur l'origine de leur conta- tions se font jour. Les cygnes tuber- chez une trentaine d'espèces, du hé- mination. culés ne sont pas de très grands mi- ron à la mouette rieuse, du cormo- grateurs. Mais ils peuvent cependant ran aux autours et faucons, ce sont Quel est donc parcourir quelques centaines de ki- des cygnes porteurs du virus qui sont l'oiseau-vecteur ? Seules des mesures préventives strictes peuvent enrayer Pour Jean Hars et les experts de la propagation aux élevages du virus. l'Afssa, une question se pose. Les cy- gnes sont certes des migrateurs, « mais Boutin. « Nous n'avons pas connais- bien le virus chez les oiseaux d'eau, ils restent très septentrionaux. L'on se sance de foyers dans les élevages de mais l'on est plus ignorant pour les au- demande donc quels sont les oiseaux volailles dans ces régions là. Les foyers tres familles, car leurs représentants qui ont pu les infecter. Ces oiseaux sont russes se sont surtout développés, l'été n'étant pas touchés, il y a eu moins soit passés inaperçus au niveau de la dernier, le long du transsibérien, soit bien d'études », explique Jean Hars. mortalité, soit ne sont pas morts par- plus au sud ». Pour les experts, la définition du ce qu'ils étaient des porteurs sains du Plus près de nous, tous les experts vecteur est d'une grande importan- virus H5N1 ». Certains éléments sem- sont d'accord. Toutes les espèces mi- ce. Si l'on constate que les cygnes se blent donner raison au vétérinaire gratrices passent par la France ou sont déplacés de l'Est de l'Europe de l'ONCFS. En effet, ni le cygne s'y arrêtent. « Les palmipèdes sont les vers le Sud-Ouest en raison du froid, chanteur nidifiant sur les lacs de la principaux réservoirs de virus influen- ils l'ont sans doute fait avec d'autres taïga, ou encore en Finlande, ni le cy- za mais le H5N1 a été retrouvé aussi espèces. Mais lesquelles ? Connaître gne de Bewick de la toundra russe et sur des pigeons, des passereaux, des ces espèces pouvant être un vecteur sibérienne ne semblent être porteurs rapaces et ces oiseaux peuvent nicher du virus permettraient d'augmenter du H5N1, ce que confirme un orni- un peu partout en France. On est bien la surveillance des territoires. Le cygne est très largement présent en France. thologue de l'ONCFS, Jean-Marie loin de tout savoir. Certes l'on connaît Guy Ginon ■ 2
spécialinfluenzaaviaire ■ Protection des élévages : Comment protéger son élevage du virus influenza est la question que se posent les éleveurs. L'Institut technique de l'aviculture en collaboration avec le SNGTV rappelle les mesures à prendre. Les mesures sanitaires se renforcent Protections sanitaires Liste de désinfectants habituelles sélectionnés : ■ Désinfection • Délimitation des abords proté- gés du bâtiment pour éviter les cir- Comment utiliser un pédiluve ? culations de véhicules ; • TH4 2 % • TH5 0.5 % • Vi- • Accès à l'élevage limité aux seu- rakil 2 % • Virkon 1 % • Dele- A les personnes autorisées et interdit gol 2 % • Prophyl 75 1 %. utiliser à l'entrée et à la pédiluve : action très rapide et effi- aux animaux familiers ; sortie de chaque bâtiment. cacité, malgré la présence d'une • Utilisation du sas : installation N'importe quel récipient petite quantité de matière organi- d'un pédiluve (solution renouvelée • Echanges de matériel limités au fait l'affaire pourvu qu'on puisse y que (exemples : Délégol, Prophyl avec désinfectant virucide homolo- strict minimum et nettoyé - désinfec- tremper les deux pieds. 75). gué (voir ci-dessous la liste sélection- té avant introduction. Le but n'est pas de laver les bot- Sur des bottes très propres, l'eau née) et/ou changement de chaussu- tes mais de les désinfecter. La dés- de Javel (un volume de concentré res, ne pas oublier le lavage des mains Mesures pour éviter infection se fait mal en présence de pour neuf volumes d'eau) ou le cré- à l'entrée dans le bâtiment et utiliser le contact avec l'avifaune souillures organiques ou de boue. silol peuvent être utilisés, à condi- la tenue spécifique avec la coiffe. sauvage Il faut donc prévoir un autre récipient tion de changer le contenu du pédi- • Eloignement du bac d'équarris- Utiliser la tenue spécifique pour un lavage préalable à la dés- luve à chaque fois. ■ et complète est indispen- sage le plus loin possible du site d'éle- • Eviter d'attirer les oiseaux sur le infection. sable pour que l’éleveur vage. site d'élevage : entre dans son bâtiment • Pas d'introduction de litière en - Fermeture en haut du silo close en toute sécurité. Contenu : cours d'élevage en utilisant le trac- et étanche ; teur pour rentrer dans le bâtiment. - Nettoyer immédiatement les fui- • Détruire les nids à proximité du Désinfectants « virucides » tes au bas de silo ou les déborde- bâtiment ; officiellement agréés pour les Les basses-cours ments en cas d'incident en cours de • Stocker de litière dans un bâti- maladies contagieuses. Leur livraison ; ment clos ou dispositif de type gril- étiquette porte un numéro et • Pas de contact avec les bas- - Séchage du bâtiment au vide sa- lage ou filet brise-vent limitant l'in- une date d'agrément. Il y en a ses-cours. nitaire portails fermés. troduction d'oiseaux. de nombreux, mais quelques • Confinement des volailles de • Protéger par un grillage étanche uns seulement correspondent basses-cours. des entrées et sorties d'air du bâti- Itavi bien à une utilisation dans un ment ; d'après SNGTV ■ ■ Col de l’Escrinet (Ardèche) : De nombreux réseaux de comptage des oiseaux migrateurs sont aujourd'hui en place au niveau national. En Rhône-Alpes, différents sites « stratégiques » permettent un suivi des flux migratoires. Le comptage des oiseaux migrateurs P lusieurs structures sont au- Carte des flux migratoires comptage du lever au coucher du so- repérage s'effectuant soit à l'œil nu, jourd'hui impliquées dans Vers l'Europe du Nord leil. « Le site de l'Escrinet est particu- soit avec des jumelles. « Nos rapports ces comptages qui alimen- Vers l'Europe lièrement intéressant pour les migra- annuels sont ensuite transmis au mu- du Nord tent des bases de données Vers l'Irlande, Vers l'Europe de l'Est tions de printemps. Pratiquement la séum d'histoire naturelle et à l'ONCFS nationales ou internationales, utiles l'Angleterre totalité des espèces migratrices pas- pour alimenter les bases de données ». et l'Ecosse aux scientifiques, mais aussi au légis- sent par ce site » explique Pierre Atha- Reste que beaucoup d'espèces mi- lateur. Parmi elles, l'Office national maze, porte-parole du collectif char- grent la nuit. Différentes méthodes de la chasse et de la faune sauvage gé du suivi des populations. Le de comptage par radars ou enregis- (ONCFS), la fédération départemen- Lac du Der comptage diurne recense l'ensemble trement nocturne des chants existent tale des chasseurs, le Centre orni- des oiseaux se présentant dans la ou sont en cours d'expérimentation. thologique de Rhône-Alpes (Cora) sphère visuelle des observateurs, le S.Sabot ■ ou l'association des Amis de l'île de la Platière. Les objectifs de ces comptages sont Route du Bosphore souvent différents, voire divergents. (cigognes, rapaces, Mais le protocole est en général uni- petite migration) que et les résultats alimentent par- fois les mêmes bases de données. De Gibraltar C'est le cas pour les oiseaux d'eau (côte ouest de l'Espagne) (canards et limicoles dans le cadre du programme inter- d'Afrique noire) De Gibraltar (côte est de l'Espagne) national « Wetland ». « Ce comptage (canards, limicoles, s'effectue à date précise, soit le 15 des cigognes d'Afrique noire Route de Corse et d'Afrique de l'Est) mois de novembre, décembre, janvier (passereaux) et février. Nous disposons ainsi d'une image à un instant « T » de la locali- ment définis » explique Stéphane Pis- servation « oiseaux d'eau et zones hu- sation et de l'importance des familles savin, chargé de mission. mides ». « Ces données sur la dyna- d'oiseaux au niveau européen » expli- mique des populations permettent au que Alain Lignier, directeur de la fé- « Une année normale » législateur d'intervenir sur les dates dération des chasseurs de l'Ardèche. d'ouverture et de clôture de la chas- L'association des Amis de l'île de la Pour lui, les chiffres relevés cet hi- se » précise Daniel Souchon, chef de Platière participe également à ce pro- ver semblent « normaux » au regard service. gramme. « Différents organismes se des années précédentes. De son côté, Au col de l'Escrinet, les comptages répartissent le suivi le long du Rhô- l'ONCFS établit des comptages sur d'oiseaux migrateurs ont également Au col de l'Escrinet, les observateurs comptabilisent l'ensemble ne. Les comptages s'effectuent à par- l'avifaune des fleuves, dans le but pré- démarré début février. Le Cora Ar- des oiseaux migrateurs visibles à l'œil nu ou aux jumelles et prévoit tir de points d'observation préalable- cis d'alimenter le réseau national d'ob- dèche assure quotidiennement un l'enregistrement des données météorologiques. 3
spécialinfluenzaaviaire ■ Mesures de précaution Obligations et interdictions selon les zones A fin de circonscrire au maximum l'étendue géographique de la zone d'infection, les pouvoirs publics ont décidé de mettre en œu- vre une série de mesures techniques et administratives. La synthèse que nous avons réalisée des différents ar- rêtés présente les obligations ou les interdictions appliquées aux diffé- rentes zones définies. Rappelons que la durée d'application des différen- tes mesures est de 21 jours pour la zone de protection et de 31 jours pour la zone de surveillance et la zone élar- gie de surveillance. Les indications que nous publions sont celles qui sont applicables au 13 mars. Il se peut que certaines interdictions soient assou- plies dans les jours qui viennent. Ce qui obligatoire partout en France • Confinement obligatoire des vo- lailles avec possibilité de dérogation en cas d'impossibilité matérielle, avec visite vétérinaire unique (mensuelle dans les zones humides). • Déclaration en mairie de tous les oiseaux. Ne sont pas soumis à cette obligation, les détenteurs d'oiseaux maintenus en permanence à l'inté- Ce qui est obligatoire rieur de locaux à usage de domicile Ce qui est interdit ou de bureau. sans dérogation possible Zone de protection Zone de surveillance Zone élargie de surveillance • Les détenteurs d'oiseaux doivent partout en France Les oiseaux doivent être maintenus dans les bâtiments fermés sans possibilité de dérogation. Dès lors que leur ef- prendre les mesures nécessaires afin fectif est inférieur à cent individus. Pour les élevages de plus de cent volailles, le confinement strict est recomman- de prévenir tout contact direct ou in- • Tous les rassemblements d'oi- dé, sinon visite vétérinaire unique (mensuelle dans les zones humides). direct avec les oiseaux vivants à l'état seaux vivants tels que les foires, mar- Toutes personnes entrant ou sortant du lieu de l'exploitation où sont détenues des volailles doivent traverser un sauvage. L'approvisionnement des chés, expositions. pédiluve contenant un produit désinfectant approprié. L'accès à ce lieu doit être réservé aux seules personnes in- oiseaux en aliment et en eau de bois- dispensables à la tenue de l'élevage. son doit se faire à l'intérieur d'un bâ- • L'utilisation des eaux de surface Surveillance vétérinaire dans timent ou au moyen de distributeurs pour le nettoyage des bâtiments et toutes les exploitations avicoles - - protégés de telle façon que les oi- des matériels d'élevage, ainsi que Les chiens doivent être tenus en laisse ou enfermés. seaux sauvages ne puissent accéder pour l'abreuvement des oiseaux à Ils peuvent être transportés dans un véhicule. à ces dispositifs ni les souiller. Dans moins que cette eau n'ait été traitée le cas où des points d'eau et des ai- pour assurer l'inactivation d'un éven- Les chats doivent être confinés. Ils peuvent être - transportés en cage dans un panier. res de nourrissage des oiseaux do- tuel virus. mestiques extérieurs sont nécessai- res pour des raisons de bien-être • La vaccination des volailles. Mais Ce qui est interdit, sans dérogation possible, animal, ils doivent être protégés de des dérogations sont possibles. Dans en zone de protection et en zone de surveillance façon à ce qu'ils ne soient pas acces- ce cas, les dossiers sont instruits par Zone de protection Zone de surveillance Zone élargie de surveillance sibles aux oiseaux sauvages. l'Union européenne. ■ Le lâcher de gibiers de repeuplement. L'abattage dans les tueries. - La chasse ainsi que le tir d'armes à feu hors stand de tir Ce qui est interdit, avec possibilité de dérogation Zone de protection Zone de surveillance Zone élargie de surveillance L'accès aux étangs et leur approche à moins de 100 mètres à toutes personnes et - - à tout véhicule en dehors des voies publiques. Toute entrée et sortie d'oiseaux en provenance ou à destination des exploitations situées dans les trois zones est interdite sauf autorisation accordée par la DSV. Le transport d'oiseaux vivants à travers les zones concernées est interdit sauf transit sur les grands axes routiers ou ferroviaires et les transports directs vers l'abattoir. Le transport et l'épandage, en dehors des zones, de litière ou de lisier non transformé provenant des exploitations de la zone sont interdits à l'exception du transport en vue d'un traitement et sur autorisation de la DSV. La mise sur le marché des autres sous produits d'oiseaux est interdite (plumes). L'expédition d'œufs à couver et de consommation à partir des exploitations situées dans les zones concernées est interdite sauf autorisation accordée par le préfet. Rotoluve installé sur les voies d’accès à la commune de Versailleux pour éviter la propagation du virus découvert dans un élevage D'autres interdictions plus rigoureuses ont été arrêtées concernant la zone de protection définie autour de l'éle- de dindes. vage infecté par le virus H5N1 à Versailleux dans l’Ain. 4
spécialinfluenzaaviaire ■ Faune sauvage : Malgré l'existence du réseau Sagir, les chasseurs ne sont pas officiellement impliqués dans la surveillance de leur territoire après l'apparition de cas d’influenza aviaire dans la région. Gérard Aubret, président des chasseurs de la Loire témoigne. Les chasseurs veillent D epuis toujours, les chas- çais, les instances ligériennes de la seurs sont des acteurs chasse se sont formées pour antici- Le réseau Sagir connus de la ruralité, au per cette épizootie. « Et dès qu'un S même titre que les agri- cas a été avéré dans l'Ain, nous avons agir est un réseau national et toutes les données associées et culteurs, les pêcheurs, les environ- immédiatement pris les mesures né- de surveillance de l'état sa- gère la base de données nationale nementalistes... Toutefois, « connu » cessaires » explique Gérard Aubret, nitaire de la faune sauvage. et l'Office national de la chasse et ne veut pas toujours dire « reconnu ». président de la FDCL. « Des mesu- Créé en 1986 par l'Office national de la faune sauvage, qui co-finance Ainsi, dans le département de la res d'abord tournées vers nos services de la chasse, il est fondé sur un par- le réseau et le supervise. Le réseau Loire, et dans de nombreux dépar- et nos techniciens susceptibles d'être tenariat entre les fédérations dépar- SAGIR collecte plus de 3000 animaux tements français, les comités de sui- prochainement au contact d'animaux tementales de chasseurs, qui orga- par an. Dans le cadre de la surveil- vi pour l’influenza aviaire mis en pla- contaminés. Aussi, le Docteur Lau- nisent la collecte des animaux lance de l'influenza aviaire en Fran- Gérard Aubret, président ce par l'administration n'ont pas rent de la MSA de la Loire, formé sauvages trouvés morts ou malades ce, les Pouvoirs publics ont désigné des chasseurs de la Loire. convié les chasseurs. Un constat d'au- dans ses instances nationales au pro- et qui financent les analyses, les la- ce réseau comme un élément es- tant plus incompréhensible pour les riat entre l'ONCFS, l'agence françai- blème que pose l’influenza aviaire, est boratoires départementaux, et des sentiel de l'arsenal mis en place. responsables de ces instances cyné- se de sécurité sanitaire des aliments intervenu auprès de nos salariés ». La laboratoires spécialisés, qui mènent Ils comptent sur les chasseurs, sen- gétiques, qu'un réseau nommé Sa- (Afssa) de Nancy, le laboratoire de conduite à tenir par les salariés n'a les investigations nécessaires à la tinelles aux avant-postes du territoi- gir, fait largement ses preuves depuis toxicologie de l'école nationale vété- rien d'exceptionnel. Si un salarié détermination des causes de la mort re, pour donner l'alerte à la moin- bientôt deux décennies en France. rinaire de Lyon, d'autres laboratoi- constate un cadavre ou un animal des animaux (autopsies, analyses dre mortalité d'oiseaux sauvages Son premier objectif est de mettre en res spécialisés, les laboratoires dé- faible, il ne doit en aucun cas le tou- diverses), l'Afssa 2 de Nancy, qui sur le territoire national. évidence les principales causes de partementaux d'analyses et les cher. Après avoir contacté la DSV ou centralise les causes de mortalité Source : FNCF ■ mortalité de la faune sauvage afin de fédérations départementales de chas- l'ONCFS, il vérifie s'il n'y a pas d'au- pouvoir proposer des mesures pour seurs. « Les deux derniers intervenants tres cadavres à proximité. En revan- les éliminer ou pour réduire leur im- forment le couple de base indispen- che, tous les véhicules sont au- nement grâce à la fédération natio- chasseurs n'ont pas été invités autour pact (aménagement du terrain, ges- sable au fonctionnement de tout le ré- jourd'hui équipés d'une trousse de nale. Pour l'heure, aux demandes de la table par les services de l'Etat, tion des populations, recherche). « Le seau qui repose en très grande partie premier secours en cas de blessure quotidiennes d'informations sur ce chaque analyse réalisée dans le ca- réseau Sagir débouche sur une meil- sur une base volontaire et bénévole bénigne. De plus, en prévision d'une sujet des 12 500 chasseurs ligériens, dre de l’influenza aviaire au labora- leure connaissance de la pathologie des chasseurs et de la fédération qui éventuelle demande de la Préfectu- la fédération invite ses ressortissants toire départemental de Montbrison de la faune sauvage et de son impact finance la plupart des frais d'autop- re, chaque technicien a dans son vé- à suivre l'évolution de la maladie et est facturée à la fédération des chas- sur la dynamique des populations. Il sie et d'analyses ». hicule, un équipement complet de des réglementations dans la presse seurs... sert aussi de réseau d'alerte pour les protection et un nécessaire de dés- nationale et locale. Avec une moyenne de 50 à 70 eu- maladies contagieuses provocant des 12 500 chasseurs infectant. Comme toutes les fédéra- ros par analyse, la facture risque d'être mortalités significatives » ajoute un tions départementales de chasseurs, Un comble ! rapidement élevée. technicien de la fédération. Le ré- Avant la découverte d'un premier celle de la Loire suit l'évolution des seau Sagir est fondé sur un partena- cas d’influenza aviaire sur le sol fran- directives ministérielles quotidien- Pour anecdote, dans la Loire, si les Hervé Maître ■ ■ Elisabeth Cornut-Cousin (Isère) : Prendre un maximum de précautions sanitaires quand on élève des volailles fermières est un souci permanent dans le raisonnement d'Elisabeth Cornut- ■ EUREA Cousin, installée en Isère sur une petite exploitation avicole. « Se tenir prêt » De la vigilance à tout moment M ême s'il est concer- né par la livraison d'aliments unique- ment dans trois élevages avico- M on élevage a toujours l'on ne doit pas être tout aussi vigilant visionner régulièrement deux maga- les des périmètres de protec- été un lieu que je sur les précautions sanitaires de base », sins de producteurs dans le Rhône, tion, le groupe Eurea se tient tiens à préserver ». insiste-t-elle. « Valferme » à Ampuis et « La Croi- prêt si la zone s'élargit pour cau- Partant de ce prin- sée des fermes » à Solaize. Toutefois, se de nouveaux cas d’influenza cipe, Elisabeth Cornut-Cousin est Des mesures d'hygiène tant que le confinement est mainte- aviaire. Les chauffeurs-livreurs très rigoureuse dans le suivi de ses systématiques nu, Elisabeth Cornut-Cousin a dû re- ont eu une réunion d'informa- volailles fermières. Passionnée par voir à la baisse son planning de mise tion la semaine dernière pour l'élevage avicole, elle a choisi d'éle- Cette notion d'hygiène, elle l'a en place afin d'éviter que les volail- leur rappeler en quoi consiste la ver en plein air, essentiellement des constamment en tête et sait parfai- les ne souffrent à l'intérieur, avec l'ar- maladie, son mode de transmis- poulets, des pintades et des pondeu- tement l'appliquer par des mesures rivée du printemps. sion, les précautions à prendre. ses. Son exploitation individuelle, elle simples, sans que cela ne lui fasse Dans son cas, cette décision est di- Le groupe Eurea a aussi en stock l'a créée de toutes pièces en s'instal- perdre du temps. Se laver systémati- rectement liée à l'obligation du confi- les produits de désinfection né- lant sur la commune de Marcollin quement les mains, utiliser un pédi- nement et non pas à des difficultés cessaires, des rotoluves, des près de Beaurepaire en Isère. luve à l'entrée des bâtiments, chan- de commercialisation pour le mo- combinaisons, des surbottes, « Comme je voulais avant tout tra- ger de chaussures, nettoyer chaque ment. Il faut dire que, contrairement au cas où les chauffeurs seraient vailler dans des conditions satisfaisan- jour les tenues spéciales qui sont dis- à la tendance générale, Elisabeth amenés livrer dans un périmè- tes et avoir un élevage qui me plaise tinctes entre les ateliers de pondeu- Cornut-Cousin a été surprise de voir tre de protection. Actuellement, Depuis la création de son avec des volailles qui se sentent bien ses et de poulets, mais aussi ne jamais exploitation, Elisabeth Cornut- qu'en février dernier, ses ventes de tous les camions partent avec dans leur environnement, j'ai opté donner à boire ou à manger aux vo- Cousin applique des règles volailles et d'œufs n'ont pas diminué un pulvérisateur contenant du pour l'aménagement de petites struc- lailles à l'extérieur. «A tout moment, d’hygiène très strictes. dans les deux points de vente collec- désinfectant. « Nous sommes tures en bois, entourées de belles prai- je prends beaucoup de précautions ». tifs où elle écoule la totalité de sa prêts mais nous espérons que rie s». Les abords de ces dix bâtiments Pour elle, c'était déjà une question production. C'est la meilleure preu- nous n'aurons pas à mettre en pra- sont particulièrement propres et soi- d'habitude, bien avant que l'on par- se le tour de mon élevage », précise- ve qu'au fil des années, elle a réussi tique les diverses consignes » pré- gnés, dans l'optique de « donner une le de crise de l’influenza aviaire. t-elle, sans avoir observé de change- à acquérir la confiance de ses clients cise Yves Roubardeau, directeur bonne image des produits fermiers au- Jusqu'à présent, le confinement ne ment dans le comportement des vo- qui n'ont pas cédé à la psychose. « nutrition animale » d'Eurea. près des consommateurs. Et ce n'est pas lui a pas causé de souci majeur. « J'ai lailles. Les lots sont échelonnés sur parce que l'on a un petit élevage que fait venir le vétérinaire pour qu'il fas- l'année, de manière à pouvoir appro- Colette Boucher ■ LG ■ 5
spécialinfluenzaaviaire ■ Parc ornithologique de Villars-les-Dombes (Ain) : ■ La vaccination : En volailles de Bresse, La vaccination de tous les oiseaux du parc s'est déroulée de manière faut-il vacciner ? C'est une question que nous exemplaire. Explications d'Eric Bureau, vétérinaire et directeur adjoint. avons posé à Stéphane Bernolin. Deux mille oiseaux vaccinés « Combattre le stress » S ■ Quand et avec quelle souche de vu entre quatre téphane Bernolin (Mont- vaccin avez-vous vacciné les oi- et six semaines pont-en-Bresse), porte un seaux du parc ? après la premiè- autre regard. « Je suis ins- « Nous avons vacciné les oiseaux re injection. tallé en exploitation indivi- les 1er, 2, et 3 mars. Nous avons uti- Nous avons dé- duelle depuis le 1er janvier 2002. La lisé le vaccin Intervet H5N2, un vac- cidé de le réali- vaccination, je l'attends avec impa- cin hollandais inactivé, c'est-à-dire ser les derniers tience. Je souhaiterais pouvoir conti- que le virus est tué qui ne présente jours de mars. nuer à travailler normalement. Au- donc aucun risque de maladie vac- Les animaux jourd'hui, c'est comme si l'on était sur cinale. Le ministère a choisi ce vac- sont tous confi- une route de montagne obstruée. cin là car des expériences ont déjà été nés. Nous avons On ne peut pas élever des volailles réalisées à Singapour et en Hollan- construit des vo- confinées comme c'est le cas actuel- de, prouvant sa réelle efficacité. » lières à l'inté- lement et avoir l'esprit tranquille. Il rieur d'autres m'est difficile, chaque matin, de ren- Stéphane Bernolin. ■ Combien d'oiseaux avez-vous bâtiments, des trer dans mon poulailler en ne sa- vacciné, et combien de personnes bassins pour les chant pas ce que je peux y trouver. Il ont-elles été mobilisées pour l'opé- manchots, les y a un vrai stress pour l'éleveur, sur- cet acte de vaccination reste intéres- ration ? Avant de vacciner, il a été nécessaire d’attendre canards... Nous tout lorsqu'il est très dépendant de sant. En outre, si nos volailles sont « Nous avons vacciné la totalité l’arrêté ministériel. avons attrapé l'atelier volaille. Pour cinq cents ani- vaccinées, il est important de voir des oiseaux du parc, soit environ deux les oiseaux un maux, cela équivaut à 500 euros pour quelle serait la réaction des consom- mille sujets. Le parc abrite quelque les, qui a donné son aval. Notre dos- par un. Beaucoup ont été attrapé à la seule vaccination. Il ne nous reste mateurs ». quatre cents espèces d'oiseaux. Pour sier a ensuite été soumis à la DSV l'épuisette. Ceux qui étaient dans les plus qu'environ 45 centimes par ani- cela, tout le personnel animalier du (direction des services vétérinaires). grandes volières ont été endormis. mal. Economiquement, il faut voir si Régis Gaillard ■ parc a été mobilisé, soit onze person- Suite à leur accord, le vaccin a pu Soit on les fait passer d'une volière à nes, ainsi que moi-même et un au- être débloqué pour nous l'envoyer. l'autre, soit on les met dans un car- tre vétérinaire, plus une personne de La première réunion à la DGAL da- ton. Nous avons créé des zones « épi- l'administration du parc pour le sui- tait du mois de novembre. » démiologiques », de façon à ce qu'il vi de la vaccination. » n'y ait pas de croisements à l'inté- ■ Parc zoologique de la Tête d’Or : ■ Comment avez-vous procédé rieur du parc. L'étang a également été ■ Comment avez-vous obtenu les pour rassembler tous les animaux, vidé. » Les oiseaux sont confinés autorisations ? et quand le rappel sera-t-il effec- « Un protocole assez complet a été tué ? L établi par la DGAL, soumis à Bruxel- « Le rappel de vaccination est pré- Patricia Flochon ■ e parc zoologique du parc de rinaires puissent capturer et vacci- la Tête d'Or à Lyon compte ner près de cent vingt oiseaux. dans sa collection une trentai- Une deuxième injection sera fai- ne d'espèces d'oiseaux. Depuis le te dans trois semaines. « Depuis, ■ Productions plein-air et sous signe officiel de qualité : Les 2 mars dernier, près de cent vingt tous les oiseaux de la collection du parc sont confinés ». productions sous signes de qualité sont concernées par les mesures volatiles sont contraints, après la vaccination, au confinement. Les oiseaux ne doivent avoir au- réglementaires de sécurité. Le parc de la Tête d'Or est très cun contact, ni avec les autres ani- prisé des Lyonnais et des oiseaux. maux, ni avec le public. Des mesures de biosécurité Avec l'arrivée du virus H5N1, des mesures de précaution ont été pri- ses. « Il existe deux sortes d'oiseaux Pour ce qui est des oiseaux dits « sauvages » : canards, corbeaux, merles…, ces agents du parc ob- dans le parc » explique le docteur servent. « Nous n'avons détectés au- E levées habituellement en bâ- glement communautai- Ritter de l'écologie urbaine de Lyon. cune trace du virus pour l'instant » timent fermé, les volailles re 89/2006 du 19 janvier « Il y a ceux de la collection du Parc affirme le docteur Ritter. respectant le cahier des char- 2006 stipule « qu'une dé- qui compte une trentaine d'espèces Des consignes strictes sont don- ges « critères qualité certi- rogation à l'exigence d'of- différentes : pélicans blancs, cygnes nées à l'entrée du parc. Il est for- fiés » ne font pas l'objet de mesures frir aux poules pendant à cou noir, canards à bec jaune, oies mellement interdit de nourrir les oi- particulières par rapport aux produc- la journée une possibili- d'Egypte, dendrocygnes fauves et seaux, de toucher un oiseau trouvé tions classiques. té ininterrompue de li- veufs …, et ceux qui viennent de l'ex- mort, les chiens doivent être tenu Les cahiers des charges « label rou- bre parcours en plein air] térieur d'une façon sauvage ». en laisse. Des mesures de précau- ge » et « agriculture biologique » pré- consécutive à des restric- tion qui ne semblent pas perturber voient notamment que les animaux tions, y compris à des Le 2 mars dernier, le parc a été les visiteurs. aient accès à un parcours extérieur restrictions vétérinaires, fermé au public pour que les vété- C.Dézert ■ « herbeux et ombragé » à partir de six (…) ne doit pas dépas- semaines pour les volailles de chair ser douze semaines. » et vingt-cinq semaines pour les pou- les pondeuses. L'obligation de confi- Le respect de ces ré- nement comme mesure de biosécu- glementations ne pose rité ne permet pas de respecter ces pas de réels problèmes dispositions. Se pose donc la ques- pour les volailles de tion du droit à la mention du mode chair. d'élevage. Pour les volailles de chair, le règle- L’Inao doit se prononcer le 28 mars Il n'en va pas de même sur la possibilité de conserver l’AOC ment communautaire 81/2006 du 18 pour la production pour les volailles confinées. janvier 2006 précise « qu'en cas de res- d'œufs par des poules triction, y compris en cas de restric- ayant habituellement ac- tion vétérinaire (…) ayant pour effet restriction mais en aucun cas au delà cès à un parcours extérieur, puisque de restreindre l'accès des volailles au de douze semaines ». la durée d'élevage dépasse souvent libre parcours, les volailles (…) peu- les 55 semaines. vent continuer à être commerciali- Les poules pondeuses Pour l’heure, tous les oiseaux, hors les oiseaux sauvages, sées avec une référence particulière au Franz Guerder sont confinés. mode d'élevage pendant la durée de Pour les poules pondeuses, le rè- Itavi ■ 6
spécialinfluenzaaviaire ■ Pendant le confinement... L'alimentation doit apporter aux volailles des glucides, des lipides, des protéines ainsi que des minéraux et des vitamines. L'apport unique de céréales et d'épluchures est une base insuffisante. Ne pas négliger sa basse-cour familiale L' élevage en liberté per- za a été identifié, la coupe d'herbe En cas de picage entre les animaux, met aux volailles de est à proscrire dans la mesure du pos- une astuce consiste à rajouter une trouver une grande par- sible. De la même façon, la paille et pincée de gros sel par litre d'eau ou tie des compléments les matières premières devraient être à apporter du sel fin dans l'aliment. dont elles ont besoin en consommant stockées sous abri. La ration journa- L'apport de ré-hydratants vendus les herbes et végétaux présents, les lière doit être complétée en protéi- dans le commerce peut être aussi un graines, les insectes ou vers existants nes par l'ajout de temps en temps de plus. Enfin, le particulier pourra obs- dans le sol et également des petits gra- pois fourrager, de trèfle, de luzerne curcir les fenêtres du bâtiment pour viers pour améliorer la digestibilité. ou de lait écrémé. réduire l’intensité lumineuse. Les volailles sont omnivores. Leur En plein air, la volaille ingère des Le particulier peut être amené à confinement peut engendrer des ca- graviers qu'elle accumule dans son gé- confiner ses volailles dans des bâti- rences et freiner leur croissance, frei- sier pour broyer les graines qu'elle a ments peu adaptés. Une surveillan- ner la ponte des œufs, voire affecter avalées. En période de confinement, ce accrue de l'état des animaux sera fortement l'état des volailles si des ap- maintenez en permanence un réci- nécessaire, ainsi qu'un entretien ri- ports complémentaires ne sont pas pient rempli de « grit » ou de sable goureux et régulier du bâtiment, des effectués. Dans ce contexte, l'alimen- grossier (les éléments ne doivent pas nids, des changements ou des ajouts tation peut être remplacée au cours dépasser 5 mm) à la portée des vo- fréquents de paille pour la litière. de cette période par un aliment com- lailles. Elles viendront se servir d'el- L'humidité ne doit pas s'accumuler plet préparé (achat en magasins spé- les-mêmes en fonction de leurs be- au risque de favoriser le développe- cialisés, jardinerie, coopérative agri- soins. La distribution doit cesser ment de germes préjudiciables aux cole), ce qui représente une solution quinze jours avant l'abattage. animaux. simple, pratique, qui évite les erreurs De même, les mangeoires et abreu- de rationnement. Elle doit, sinon, Un entretien rigoureux voirs devront être nettoyés quotidien- être complétée pour couvrir l'ensem- nement pour pouvoir fournir un ali- ble des besoins des volailles par un De la même façon, compléter l'ali- ment sain et une eau saine. Une Une surveillance accrue des animaux confinés est nécessaire. aliment concentré complémentaire Il convient aussi de veiller à l’alimentation. mentation en calcium. Cet élément ventilation suffisante du bâtiment (vitamines et minéraux) ou par d'au- minéral, nécessaire à la formation du (sans toutefois créer des courants tres adaptations. squelette de la volaille, entre en gran- d'air) est aussi indispensable. Si be- ou de blé concassées, l'apport de cé- taux frais, source de vitamines et d'oli- de quantité dans la composition de soin, le portail peut être ouvert et Compléter la ration réales germées (blé, avoine ou orge go-éléments, fauchés, peuvent aussi la coquille de l'œuf. Il peut être ap- grillagé afin d'interdire l'accès à d'au- journalière à faire germer dans un sac en toile être distribués (diverses graminées ou porté sous forme de coquilles d'huî- tres animaux. ou en jute très arrosé) peut rempla- herbes, pissenlits, orties). Dans les zo- tres concassées mises à disposition des En complément des graines de maïs cer l'apport de verdure. Des végé- nes de protection où un cas d'influen- poules. Sophie Lubac ■ ■ Transmission du H5N1 ■ Les oiseaux en ville et le virus Confinement des chats dans « Le risque est nul à négligeable » les seules zones infestées L es oiseaux des villes, surtout naires). En cas de contact avec un les pigeons, peuvent-ils trans- oiseau mort, éviter de porter les mettre l'influenza aviaire ? La mains au visage et les laver soi- réponse est livrée par le ministère gneusement avec de l'eau savon- A près la découverte sur de l'Agriculture qui indique que pour neuse. l'île allemande de Rü- les personnes ayant un contact oc- En zone rurale, il n'est pas rare gen (mer Baltique) d'un casionnel, promeneurs ou riverains, de trouver des cadavres d'oiseaux chat mort porteur du ou pour les personnes ayant un morts d'accident ou tout simple- H5N1, où plus de cent oiseaux sau- contact plus fréquent avec ces oi- ment de vieillesse. La découverte vages porteurs du virus ont égale- seaux, comme le personnel chargé d'un grand nombre d'oiseaux morts ment été trouvés morts, le Gouver- de l'entretien des parcs et jardins (au moins cinq) doit cependant être nement français a saisi l'Afssa sur la municipaux, « le risque est nul à né- signalée de même que la découver- possibilité de transmission de l'in- gligeable ». Cependant, recomman- te d'un cadavre de cygne. fluenza aviaire aux carnivores. de le ministère, il convient de ne pas ■ L'Afssa a rendu son avis le 3 mars nourrir les pigeons en soulignant l'intérêt, dans les zo- et autres oiseaux, nes réglementées autour de foyers d'éviter de provo- d'influenza aviaire hautement patho- quer des attroupe- gène, de mettre en place des mesu- ments d'oiseaux au- res de restriction des mouvements tour de soi, de ne des chats. « Ces dispositions visent à pas toucher les oi- maîtriser les contacts directs entre les seaux trouvés chats et les oiseaux et de surveiller les Dans les communes de la zone de protection et de surveillance, les morts. Devant la dé- causes de mortalité chez les chats ». chats doivent rester à l'intérieur et les chiens tenus couverte, en site ur- Ces mesures ne concernent que les à l'attache ou enfermés. bain, d'un oiseau communes comprises dans le périmè- mor t, appelez les tre de protection et de surveillance la voie publique s'ils sont tenus en lais- infectés par le virus, le risque d'in- services spécialisés (voir page 4). se ou sous le contrôle direct de leur fection du chat est nul. Il n'y a donc pour sa collecte (ser- Dans ces communes et pour tenir maître. Les chiens et chats peuvent aucune mesure particulière à pren- vices de la voirie, ou compte de l'avis de l'Afssa, les chats toutefois être transportés en cage, dre précise l'Afssa. de l'entretien du Ne nourrissez pas et ne touchez pas doivent être maintenus enfermés. Les en panier fermé ou à l'intérieur d'un Il est toutefois rappelé que le Code parc, fédération de les oiseaux des villes, même si le risque d'une chiens doivent être tenus à l'attache véhicule. rural interdit la divagation des ani- la chasse, direction transmission du virus de l'influenza aviaire est ou enfermés. Ils peuvent circuler sur Dans les zones exemptes d'oiseaux maux. ■ des services vétéri- quasi nul. 7
spécialinfluenzaaviaire ■ Symptômes : Les différentes souches de virus de l'influenza aviaire engendrent sur les volailles une grande variété de symptômes, en fonction de la virulence du virus, de l'espèce hôte, des éventuelles affections pouvant se surajouter. Trois critères d’alerte L e portage du virus engendre généralement une baisse ■ Suspicion influenza en élevage brutale et importante des consommations, un arrêt ou Ce que doit faire l’éleveur baisse de la ponte, un arrêt brutal d'activité (morbidité élevée). Il af- • Appeler le vétérinaire sanitaire étanche et fermé qui sera laissé fecte l'appareil digestif avec des diar- de l’élevage pour lui faire part des dans le sas. Crédit photo : Capua et Mutinelli rhées, l'appareil respiratoire avec signes observés. Il se déplacera le • Se laver les mains et les dés- toux, râles, larmoiements, halète- plus rapidement possible. infecter avec désinfectant homolo- ment, sinusite, congestion, conjonc- • Ne rien toucher dans le poulail- gué virucide. tivite et le système nerveux avec tor- ler. • Surtout ne pas sortir les ani- ticolis, congestion du système • Ne pas pratiquer d’autopsie. maux vivants ou morts de l'éleva- musculaire • Ne pas se frotter les yeux ni la ge, ne pas chercher à apporter les Lors du passage d'influenza hau- bouche. volailles au laboratoire, ne pas les tement pathogène (HP) de type • Enlever les vêtements utilisés charger dans le coffre de sa voitu- H7N1 en Italie en 1999, il a été vu lors de la visite du poulailler et les re sur les volailles des oedèmes faciaux, mettre dans un sac en plastique ■ des cyanoses de la crête et des bar- En Italie, lors du passage d’influenza HP de type H7N1 en 1999, billons, des lésions hémorragiques des cyanoses de la crête et des barbillons et des lésions sur la peau, les pattes. Ce type de hémorragiques sur la peau et les pattes ont été observées. Avec Les symptômes et lésions ne sont pas Sophie Lubac d’après symptôme peut ne pas être présent le virus actuel, les symptômes externes peuvent ne pas apparaître toujours discernables de ceux pro- la commission SNGTV dans le cas du virus H5N1 hautement avant la mort subite. voqués par les paramyxovirus : ma- www.oie.int pathogène (HP) actuel. Les symptô- ladie de Newcastle, Rhinotrachéite www.fao.org mes externes peuvent ne pas se dé- L'influenza aviaire est dominée terne de l'animal (observables à la dis- de la dinde. Seul le diagnostic en la- velopper avant la mort subite. chez les volailles par l'intensité des section sur les muscles, l'estomac, le boratoire peut trancher. ■ La période d'incubation de la ma- lésions hémorragiques au niveau in- tube digestif, le gésier, la trachée,..). ladie est comprise entre trois à cinq jours. Les symptômes et lésions chez le poulet et la dinde peuvent être as- Trois critères d'alerte sez proches. L'espèce canard devrait dans le cadre du virus H5N1 HP présenter des symptômes plus dis- • Forte prostration quand on rentre dans le bâtiment (absence de bruit crets. Dans le cadre du virus H5N1 dans le poulailler, arrêt d'activité de la majorité des volailles HP présent aujourd'hui en France, • Mortalité importante non expliquée (cf tableaux) les critères d'alerte sont présentés ci- • Chutes très importantes de consommation eau et aliments, chute de contre. Les formes peu pathogènes ponte (non expliquées) du virus engendreront des symptô- La présence d'un seul de ces signes suffit mes subaigus ou frustres, avec attein- à déclencher la suspicion pour l'éleveur. te générale du lot, troubles respira- toires, chute de ponte. Seuils de mortalité non expliqués au dessus desquels il faut intervenir Source : Afssa - SNGTV % mortalité % mortalité/ jour La prostation des animaux, le silence dans le bâtiment et l’arrêt en 1 jour pendant 2 jours consécutifs d’activité des animaux sont d’importants signes d’alerte. J J+1 Dindes claustration, Gallus claustration >=4 >=1 >=1 Dindes plein air, gallus plein air, poulettes, pondeuses, pintades claustration, cailles claustration >=4 >=0,5 >=0,5 ■ Question de vocabulaire Dindes futures repros, repros, Gallus chair et ponte future repro, et repro ponte, pintade plein air, L’épizootie ou la pandémie, future repro et repro, cailles plein air, future repro, repro >=4 >=0,25 >=0,25 Faisans, perdrix rouges et grises, colverts tous stades, faire la différence pigeons repro >=4 >=0,25 >=0,25 Canards chair, canards repro ponte, oies chair >=2 >=0,5 >=0,5 U ne maladie est qualifiée Pour que l'on puisse parler d'épi- Canards PAG, canards futurs repro, oies pag, oies futures repro >=2 >=0,25 >=0,25 d'épizootie lorsqu'il y a une démie d’influenza aviaire, il faudrait forte augmentation du nom- qu'il y ait contagion entre humains. Seuils de diminution de consommation d'eau, d'aliment bre de cas chez des animaux. Chez les êtres humains, on parle d'épi- Ce n'est pas le cas : les rares per- ou chute de ponte non expliqués au-dessus desquels il faut intervenir démie. Une épidémie devient une sonnes contaminées (sur plusieurs pandémie lorsqu'elle touche plu- centaines de millions de personnes % diminution en 1 jour % diminution par jour pendant 3 jours consécutifs sieurs continents. Dans le règne exposées en Asie) l'ont été directe- J J+1 J+2 animal on parle de panzootie. ment par des oiseaux. On est donc Eau >=50 % >=25 >=25 >=25 L'influenza aviaire n'est pas une loin de pouvoir parler de pandémie. Aliment >=50 % >=25 >=25 >=25 panzootie car le nombre de foyers hors d'Asie reste limité. ■ Chute de ponte >=15 % >=5 >=5 >=5 Imprimerie : IPS Reyrieux Réalisation : APASEC - GDS 01 AVICULTURE - CUNICULTURE C E R V O S E GDS 69 GDS 74 ÉLEVAGE DES PETITS ANIMAUX GDS 42 GDS 73 Mars 2006 - Document réalisé avec le concours financier de l’Etat et du conseil régional de Rhône-Alpes GDS 07 GDS 26 GDS 38 8
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