La collaboration, clé du succès - Admin.ch

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4 La collaboration, clé du succès
 5 Chercher, trouver, neutraliser
    Spécialistes de l’élimination des munitions non explosées

 8 L’armée apporte son aide
    Glissement de terrain dans le canton d’Uri

10 Epreuve d’endurance à la galloise
    Une médaille d’argent à la Cambrian Patrol
La collaboration, clé du succès - Admin.ch
Editorial

   Chères lectrices,
   chers lecteurs,

  Vous avez entre les mains un prototype : ce numéro du magazine de

                                                                              Photo : CME
  la troupe armee.ch vous est remis dans le cadre d’un projet pilote vi-
  sant à promouvoir l’interdisciplinarité entre les armes. Sa lecture doit
  vous permettre de renforcer votre connaissance et votre compréhen-
  sion des autres fractions de troupes. A partir du 1er janvier 2018, l’ar-
  mée sera confrontée à des changements considérables : il va donc de
  soi que notre magazine, organe de communication de l’armée, reflète
  également ces changements.

  Actuellement, la forme définitive d’armee.ch fait encore l’objet de dis-
  cussions animées. Il est bien possible que le prochain numéro, et éven-
  tuellement celui d’après, subissent encore des modifications. Si vous
  avez des suggestions concernant la présentation du nouveau armee.
  ch, n’hésitez pas à nous en faire part. Même s’il ne nous est pas pos-
  sible, au vu des lignes directrices prescrites, de concrétiser toutes les
  idées qui nous sont soumises, nous nous réjouissons cependant de la
  participation de tous les membres de l’armée.

    Ce numéro, qui est le premier de l’année 2017, rend compte de di-
   verses activités de l’armée : au terme d’une instruction à Triengen
   (LU), la Formation d’application génie/sauvetage a par exemple fait
    exploser un immeuble désaffecté dans le cadre d’un exercice de mi-
    nage. En outre, lors d’un engagement réel, les Forces aériennes ont
    fourni rapidement de l’aide et fait preuve d’efficacité organisation-
    nelle ; durant plusieurs jours, elles ont en effet livré des marchan-
    dises de première nécessité aux habitants du village de Bristen (UR),
    qui s’était retrouvé coupé du monde suite à un glissement de terrain.
   ­Enfin, une délégation du Commandement des Forces spéciales (CFS)
    a montré, à l’occasion du Cambrian Patrol de l’Armée britannique,
    ce dont l’Armée suisse était capable.

   Si, lors de votre prochain service, vous assistez à un événement
   susceptible d’intéresser tous les membres de l’armée, nous serions
   disposés à publier un article sur le sujet dans le prochain numéro
   d’armee.ch. Pour toute suggestion, veuillez envoyer un courriel à :
   redaktion.kommv@vtg.admin.ch.

   En attendant vos propositions d’articles, je vous souhaite à toutes et
   à tous une agréable lecture !

   Caspar Zimmermann
   Rédacteur en chef

2 armée.ch     1 / 17
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Sommaire

  2 Editorial

 4 La collaboration, clé du succès
		 Les prestations du groupe météo 7

 5	Chercher, trouver, neutraliser
		 Spécialistes de l’élimination des munitions non explosées

 6 Des incendies de forêt combattus avec succès grâce au Bambi Bucket
		 L’Armée suisse apporte son aide en cas de catastrophe

 8	L’armée apporte son aide
		 Glissement de terrain dans le canton d’Uri
                                                                                                   5 	Chercher, trouver, neutraliser
 9	Exercice réussi                                                                                     Spécialistes de l’élimination des
		 Cours de spécialistes sur fond de décombres                                                          munitions non explosées

10	Epreuve d’endurance à la galloise
		 Une médaille d’argent à la Cambrian Patrol

12	WEF 2017 : une mission, quatre points de vue
		 FOAP aide cdmt 30

14	Le concept de réciprocité généralisée
		 Etude portant sur les chiens de service de l’Armée suisse

16	CHESS rend fit

17	Circonspection et clairvoyance
		 Une journée dans la vie d’un brigadier
                                                                                                   8    L’armée apporte son aide
18	Ondes dirigées et chars en exercice interarmes                                                      Glissement de terrain dans le canton d’Uri

19	Dernier cours de répétition en tant qu’unité soleuroise
		 Le groupe d’artillerie 10 à la veille du DEVA

Impressum
« armée.ch », le magazine des militaires de l’Armée suisse, édition du Chef de l’Armée,
paraît deux fois par année en français, italien et allemand
Prochaine édition :
2/2017 Délai rédactionnel :        14.09.2017
                                                                                                   10   Epreuve d’endurance à la galloise
           Parution :              décembre 2017                                                        Une médaille d’argent à la Cambrian Patrol
Editeur : Communication Défense
Direction de la rédaction : Communication Défense, rédaction, Stauffacherstr. 65/31b, 3003 Berne
Traduction : Services de traduction du DDPS
Mise en page et production : Centre des médias électroniques (CME), BLA
Impression : Kromer Print AG, Lenzburg
Changements d’adresse : Par écrit au chef de section de leur lieu de domicile
Copyright : DDPS, domaine Défense
Internet : www.armee.ch

                                                                                                                                armée.ch    1 / 17   3
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Rubriktitel

   La collaboration, clé du succès
   Les prestations du groupe météo 7 profitent à l’ensemble de l’armée. Des données météorologiques précises sont indispen-
   sables non seulement aux pilotes des Forces aériennes, mais aussi aux autorités civiles. En parallèle, le groupe de transmis-
   sion des Forces aériennes 5 exploite le réseau de télécommunication nécessaire au maintien de la capacité de conduite des
   états-majors et des corps de troupe. Dernier volet de la trilogie consacrée à la Formation d’application d’aide au commande-
   ment 30.

   Of spéc (cap) Stephan Schmucki,                   le réseau crypté interne, mais aussi compo-       conçu au départ pour téléphoner en toute
   FOAP aide cdmt 30                                 ser des numéros externes de Swisscom ou           sécurité sert de plus en plus à envoyer des
                                                     même appeler des téléphones mobiles. Le           données cryptées.
   Les différentes banques de données météo-         réseau téléphonique public ne se prêtant pas
   rologiques de MétéoSuisse constituent la          aux entretiens confidentiels, l’utilisateur est   Collaboration entre les six groupes
   base de toutes les prestations des services       averti par un bip lorsque la connexion n’est      L’intégralité du système des Forces aériennes
   météorologiques. Elles sont complétées par        pas cryptée.                                      repose sur les prestations du groupe de trans-
   les observations effectuées par le groupe                                                           mission 5. Pendant le WEF par exemple, les
   météorologique 7 pendant son service dans         Assurer la capacité de conduite                   unités de transport aérien déployées ainsi que
   les postes météorologiques et les stations de     Le grand avantage du réseau RITM réside           la centrale d’engagement des Forces aériennes
   radiosondage. Au final, cette densification       dans son autonomie, grâce à laquelle les Forces   (Air Operations Center, AOC) sont tributaires
   des données effectuée par la troupe permet        aériennes peuvent continuer à communiquer         du réseau RITM sur le plan tactique. Leurs
   d’obtenir des prévisions météo plus précises.     en cas d’effondrement des réseaux de com-         décisions sont basées sur les informations
                                                     munication mobile et fixe. Au fil du temps,       transmises via le RITM par les stations radar
   Des postes d’observation météorolo-               les sollicitations n’ont cessé d’augmenter sur    d’altitude fixes, les unités radar mobiles des
   giques comme stations de sondage                  ce système. Quant au FIS FA, il est devenu un     Forces aériennes, le groupe de renseignement
   Les soldats et les cadres du groupe météoro-      instrument de conduite incontournable, ca-        des Forces aériennes et le groupe météorolo-
   logique 7 exploitent des postes d’observation     pable de diffuser immédiatement les décisions.    gique. En bref, le groupe de transmission 5
   météorologiques situés généralement en alti-      C’est pourquoi le réseau RITM est de plus         est l’épine dorsale de la communication des
   tude ou en rase campagne. Toutes les heures,      en plus utilisé pour le transfert de données.     Forces aériennes et de ses unités d’appui. Les
   ils observent et relèvent les évolutions du       L’évolution de l’utilisation du RITM peut être    formations de milice de la FOAP aide cdmt 30
   temps et en informent directement Météo-          comparée à la transformation progressive du       travaillent de concert pour établir une image
   Suisse au moyen d’un formulaire d’entrée          téléphone mobile en smartphone : ce qui était     de la situation aérienne dense et précise.
   de données. En général, ils communiquent
   aussi les données concernant la tempéra-
   ture, la force et la direction du vent ainsi
   que la pression atmosphérique et l’humidité
   de l’air. A cela s’ajoutent les informations
   recueillies quotidiennement par les stations
   de radiosondage au moyen de ballons-sondes
   pouvant s’élever jusqu’à une altitude de 35
   km. Les données collectées sont analysées et
   interprétées dans les centrales météo par des
   météorologues de MétéoSuisse appelés prévi-
   sionnistes météo. Les résultats sont envoyés
   aux clients sous forme de bulletin météo.

   Le « Swisscom » de l’armée
                                                                                                                                                  Photos : Sdt Milan Rohrer, Mediengruppe LVb FU 30

   Le groupe de transmission des Forces aé-
   riennes 5 a pour mission d’établir, d’exploiter
   et d’entretenir un réseau de télécommunica-
   tion crypté. Il fournit aux Forces aériennes ce
   que Swisscom fournit au civil, en reliant les
   différents corps de troupe au moyen du réseau
   intégré de télécommunications militaires
   (RITM). De plus, il assure l’exploitation du
   réseau et la disponibilité opérationnelle du
   système de conduite et d’information des
   Forces aériennes (FIS FA). Le RITM permet
   le transfert crypté de la voix et des données     Le groupe de transmission des Forces aériennes 5 exploite les systèmes de transmission et d’in-
   par téléphone ou par fax. Les utilisateurs        formation FEBEKO, FIS FA et RITM. Le groupe météo 7 établit les prévisions météorologiques à
   peuvent ainsi communiquer entre eux via           court et à long terme, et il fait office de conseiller météo des Forces aériennes.

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Spécialistes de l’élimination des munitions non explosées

Chercher, trouver, neutraliser
Les munitions non explosées (communément appelées ratés), les munitions trouvées, les
champs de mines, les engins explosifs improvisés ou les dépôts de munitions représentent
des dangers qui doivent être écartés. Cette tâche incombe au commandement chargé du
déminage et de l’élimination des munitions non explosées (DEMUNEX) de l’Armée
suisse. Ainsi, chaque année, en Suisse, quelque 600 cas de ratés sont annoncés aux
spécialistes de l’élimination des munitions non explosées (EMUNEX), lesquels agissent
également dans le cadre de la promotion de la paix, principalement en
Afrique et dans les Balkans. Actuellement, une équipe EMUNEX se prépare
à Thoune en vue d’un engagement au Kosovo.

Eve Hug, Comm D                                                                                          d’armes sécurisée. » Lui et son équipe ont
                                                                                                         acquis, lors de leur instruction de base, des
« Un riverain a vu des individus au compor-                                                              connaissances détaillées sur la fabrication,
tement suspect en train de cacher une caisse                                                             le fonctionnement et les effets de diverses
dans un endroit difficile d’accès, entre des                                                             munitions, détonateurs et explosifs. Dans
buissons et des monticules de terre. » C’est                                                             ce domaine, le commandement DEMUNEX
ainsi que commence le scénario préparé pour                                                              dispose, à Spiez, d’un service d’archives com-
l’instruction d’une équipe EMUNEX sur la                                                                 portant un fichier général. Celui-ci contient
place d’armes de Thoune. Les quatre hommes                                                               des croquis et des informations sur tous les
qui la constitue ont, depuis longtemps dé-                                                               types connus de munitions et d’explosifs,
jà, suivi l’instruction de base d’une année.                                                             car il est absolument essentiel d’identifier
Parmi eux, certains ont déjà été envoyés en                                                              avec certitude un objet suspect pour pouvoir
mission. Actuellement, ils suivent ce que l’on                                                           le mettre hors d’état de nuire et assurer la
appelle une instruction axée sur l’engage-                                                               sécurité.
ment (IAE). Ils seront bientôt envoyés au                                                                « L’équipe EMUNEX change de lieu d’observa-
Kosovo où ils agiront au profit de la KFOR          L’équipe dessine une esquisse du terrain.            tion. Les soupçons se font de plus en plus précis.
pour garantir la liberté de mouvement des                                                                L’étape suivante est l’appréhension exacte du
troupes de maintien de la paix.                     nées de pratique qu’il est possible de se per-       problème et l’appréciation de la situation. »
« Un spécialiste EMUNEX est sur le toit d’un        fectionner pour devenir expert en engins             En plus d’un véhicule blindé d’engagement,
véhicule blindé d’intervention et observe les       explosifs improvisés (c’est-à-dire spécialiste       le détachement EMUNEX est équipé d’une
environs avec des jumelles. Il n’a, jusqu’ici,      du désamorçage de bombes artisanales) et en          tenue de protection robuste pour son expert
rien remarqué de suspect. » La fonction de          munitions spécialisées.                              et d’un robot démineur moderne. Cet équi-
spécialiste EMUNEX exige de l’endurance.            Chaque spécialiste est soumis à une évalua-          pement est utilisé lors de la phase d’approche
Elle est aussi extrêmement risquée : un simple      tion poussée avant même son instruction de           de l’objet suspect et lors de sa neutralisation.
faux pas peut entraîner la mort ! L’instruction     base. L’instruction militaire mise à part, il        Toute l’opération prévue par le scénario dure
de base liée à cette fonction dure, à elle seule,   doit aussi avoir des connaissances linguis-          des heures – comme c’est d’ailleurs le cas
un an. Elle est ensuite suivie de plusieurs         tiques approfondies, d’excellentes capacités         dans un engagement réel. Le directeur de
engagements – tous précédés d’une IAE. Ce           en mathématiques, une bonne condition                l’exercice reste confiant, persuadé que son
n’est qu’après avoir acquis une expérience          physique et effectuer un apprentissage pro-          équipe réussira la mission qu’il lui a confiée.
suffisante en engagement et quelques an-            fessionnel dans le domaine technique.
                                                    « Alors qu’il scrute les environs à la jumelle, le
                                                    spécialiste EMUNEX aperçoit quelque chose
                                                    de suspect ressemblant à un fil piège. De toute
                                                    évidence, ce fil révèle la présence d’une cache

                                                                                                                                         armée.ch    1 / 17   5
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L’Armée suisse apporte son aide en cas de catastrophe

   Des incendies de forêt combattus avec
   succès grâce au Bambi Bucket
   Un Super Puma de l’armée peut déverser en une fois 2500 litres d’eau grâce à un récipient spécial en matériau souple appe-
   lé Bambi Bucket. Ces dernières années, l’armée a montré à maintes reprises qu’elle dispose, avec ce récipient, d’un moyen
   efficace reconnu au plan international pour lutter contre les incendies de forêt. Début 2017 également, l’armée a mené à la
   demande de plusieurs cantons des engagements pour combattre de tels incendies.

   Ruth van der Zypen, Comm D                        Différents corps de sapeurs-pompiers ain-                ainsi que le Bambi Bucket, un gigantesque
                                                     si que des hélicoptères de la REGA et les                récipient en matériau souple de fabrication
   En avril 2017, nombre de régions de Suisse,       collaborateurs d’une entreprise privée sont              canadienne. Ces récipients de couleur orange
   et notamment celles près de la frontière ita-     intervenus ; cela ne s’est toutefois pas avéré           sont utilisés dans plus de cent pays, dont les
   lienne, ont été touchées pendant plusieurs        suffisant, si bien que les autorités civiles ont         Etats-Unis et l’Australie, pour éteindre les
   semaines par des incendies de forêt. L’armée      sollicité l’aide de l’armée. Ainsi, les hélicop-         incendies de forêt.
   a fourni rapidement, sur demande des auto-        tères de l’Armée suisse ont été appelés à la
   rités cantonales et en coordination avec la       rescousse pour localiser les foyers d’incendie           Le Tessin, théâtre du plus grand
   Région territoriale compétente, l’appui aé-       et combattre le feu. Là où il a fallu recourir           engagement
   rien nécessaire ainsi que diverses prestations    à ces appareils pour maîtriser les incendies             La situation dans le sud du canton était parti-
   logistiques pour les travaux d’extinction.        de forêt, l’armée a engagé les Super Puma                culièrement difficile à cause de sa complexité

                                                                                                                                                   Einsatz Waldbrand "GERSAU 17"
                                                                                                                                                          11.04.-13.04.2017

                                                                                                                                                                     Einsatz Waldbrand
                                                                                                                                                                       " MALOJA 17"
                                                                                                                                                                     22.04.-24.04.2017
                                                                                                  Einsatz Waldbrand "CRANS-MONTANA"
                                                                                                               20.04.2017

                                                                                                                                                                         Waldbrand

                                                                                                                                                                                          Grafique : Comm D
                                                                                                                                                                     VALCHIAVENNA (ITA)
                                                                                                                                                                      19.04.-24.04.2017

                                                                                                                                      Einsatz "TESSIN 17"
                                                                                                                                       11.04.-01.05.2017

                                                                                                                                                                                           Photo : Rescue Media

   L’hélicoptère de l’armée largue de l’eau au-dessus de la zone en feu.

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                                                           Photo : Rescue Media
et de sa durée ; c’est ce qu’a confirmé le res-
ponsable de l’engagement aérien au Tessin, le
colonel Martin Hösli, commandant de la base
aérienne de Locarno. Lors de l’engagement,
il a d’ailleurs déclaré : « Nous sommes fiers
de pouvoir contribuer, grâce à notre base
aérienne située au sud des Alpes, à une ex-
tinction rapide des incendies de forêt. Il s’agit
d’une mission extraordinaire de par sa durée
et elle n’est pas sans difficultés. Le personnel
et l’organisation interne sont soumis à rude
épreuve. Par ailleurs, les organisations impli-
quées ont dû communiquer en italien, un défi
supplémentaire à relever pour les équipages ! »
      Les hélicoptères de l’armée – entre un
et trois Super Puma – ont effectué quelque
760 rotations. Ils ont transporté des pièces
d’équipement pour les soldats du feu, détecté
des feux couvrants avec des caméras infra-
rouges et déversé plus de 1600 tonnes d’eau
sur les régions sinistrées. Ryan Pedevilla,
chef de la section armée et protection civile
du canton du Tessin, l’a confirmé : « La colla-
boration avec l’armée s’est remarquablement
bien déroulée. »
Photo : DDPS

    Des engagements spéciaux pour les pilotes

    Michael Fürstenberg de l’escadrille 1 à Payerne était un des pilotes en-
    gagés. Le mardi 11 avril dans la soirée, il a reçu un appel téléphonique
    lui demandant de se préparer à un engagement à Faido dès le lende-
    main matin. Les interventions de lutte contre les incendies de forêt sont
    très exigeantes à cause de leur durée, jusqu’à huit heures sans interrup-
    tion, et des conditions extrêmes dans lesquelles elles se déroulent ; « On
    sent la chaleur du feu monter jusqu’à l’hélicoptère », a rapporté Michael
    ­Fürstenberg. Les pilotes doivent faire montre d’une bonne coordination et
     suivre précisément les instructions. Jusqu’à cinq hélicoptères peuvent en
     effet survoler simultanément la même zone.

                  Avec le récipient d’eau d’extinction
               Bambi-Bucket, l’hélicoptère peut puiser
                dans les lacs et les cours d’eau locaux.
                                                                                  armée.ch   1 / 17   7
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Glissement de terrain dans le canton d’Uri

   L’armée apporte son aide
   Dimanche 5 mars 2017, le village de Bristen (UR) se retrouve coupé du reste du monde : la seule route permettant d’y
   ­accéder a été ensevelie par un glissement de terrain, rendant toute circulation impossible. Mandatée par les autorités
    civiles, l’armée apporte son soutien dans le cadre de l’aide militaire en cas de catastrophe afin de garantir l’approvisionne-
    ment de la population. Elle met notamment à disposition des hélicoptères pour le transport aérien de marchandises.

                                                                                                                                                    Photos : DDPS
   A la suite de l’ensevelissement de la route, il ne restait dans un premier temps que l’héliportage comme solution pour acheminer des marchandises.

   Michelle Steinemann, Comm D                                                cident donc de faire appel à l’armée dans le cadre de l’aide militaire
                                                                              en cas de catastrophe.
   Dimanche soir, vers 22h, un glissement de terrain se produit sur la              Mardi 7 mars, l’Etat-major de conduite de l’armée reçoit une de-
   route menant à Bristen. Un pan de terre s’affaisse sur une dizaine de      mande en ce sens de l’office de la protection de la population et des
   mètres, ensevelissant les voies de communication situées en contre-        affaires militaires du canton d’Uri. Grâce à une prise de décision ra-
   bas. Dès lors, l’unique accès au village est coupé. Le seul moyen de       pide et à une collaboration efficace, l’armée est en mesure de four-
   s’y rendre est d’emprunter un chemin pédestre difficile ; le trajet dure   nir son aide dès le lendemain matin et le premier transport de mar-
   une trentaine de minutes. Afin de garantir l’approvisionnement de          chandises par voie aérienne peut avoir lieu l’après-midi même. Les
   la population en marchandises d’usage courant, il s’avère nécessaire       bénéficiaires, comme l’épicier du village, sont informés du lieu et de
   de recourir à des hélicoptères. Les autorités civiles concernées dé-       l’heure de livraison. Le transport de personnes est quant à lui assu-
                                                                              mé par une entreprise de transport aérien civile. Les tâches ont été
                                                                              clairement réparties et la bonne collaboration entre entreprises pri-
                                                                              vées, protection civile, armée et population est grandement appré-
                                                                              ciée par toutes les parties impliquées.
                                                                                    Au début de l’engagement, il était prévu d’effectuer deux vols
                                                                              par jour durant trois semaines au maximum. Dans ce contexte, le
                                                                              chef d’engagement des Forces aériennes et le responsable de la pro-
                                                                              tection civile du canton d’Uri devaient réévaluer la situation au jour
                                                                              le jour. Cette communication directe a permis une certaine flexibi-
                                                                              lité au regard des besoins en constante évolution de la commune. En
                                                                              cas d’urgence, il était ainsi possible d’intervenir immédiatement et,
                                                                              grâce à l’aménagement d’une place d’atterrissage éclairée, des vols de
                                                                              nuit auraient également été envisageables. Durant la semaine qui a
                                                                              suivi le glissement de terrain, l’armée a ainsi livré quelque 100 kg de
                                                                              pain, six cageots de viande, 250 kg de produits frais divers et 250 kg
                                                                              de lait. Elle a également assuré le transport de 18 sacs postaux, ainsi
                                                                              que du postier qui assurait la distribution, et de 10 kg de matériel des-
                                                                              tiné au service de soins à domicile. Les conteneurs vides étaient récu-
                                                                              pérés lors des vols retours. Par ailleurs, pour faciliter le transport de
                                                                              personnes et de marchandises, la commune a décidé de remettre en
                                                                              service le funiculaire. Cette mesure a constitué un immense soula-
   L’armée collabore avec des entreprises civiles pour le transport           gement et l’armée a pu mettre un terme à sa prestation d’appui après
   aérien de marchandises.                                                    une semaine déjà.

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Cours de spécialistes sur fond de décombres

Exercice réussi
Le cours de spécialistes annuel portant sur l’emploi des explosifs dure deux semaines. Les chefs de section
des troupes de sauvetage y apprennent à planifier, calculer et réaliser le minage de bâtiments. Un test pratique
est effectué à la fin de l’instruction. D’après le tas de décombres qui en a résulté, l’exercice de cette année peut
être considéré comme totalement réussi.

Michelle Steinemann, Comm D                                                  cile de découper le bois pour le retirer et l’explosion aurait dispersé
                                                                             les morceaux trop loin à la ronde, ce qui doit évidemment être évité.
En ce début du mois de mars, nombreux étaient les curieux venus as-                A la fin des deux semaines de cours, l’heure de vérité a sonné :
sister à l’exercice final du cours de spécialistes à Triengen (LU). Ob-      les participants ont-ils bien préparé l’opération ? Et les spectateurs se-
jectif : procéder à la démolition contrôlée d’une ferme abandonnée.          ront-ils satisfaits du résultat ? L’exercice terminé, personne n’a été dé-
Durant deux semaines, les instructeurs de l’école de sauvetage 76 ont        çu : l’explosion a eu exactement l’effet escompté et le public a salué la
enseigné aux officiers comment planifier le minage d’un bâtiment,            performance par des applaudissements nourris.
effectuer les calculs nécessaires et mener l’opération. Cette année,               Quant à l’amas de décombres qui en a résulté, il a servi de sup-
des officiers allemands, belges, français et autrichiens se trouvaient       port à un autre exercice des troupes de sauvetage, engagées pour re-
à nouveau parmi les participants. La technique enseignée doit leur           trouver des mannequins placés dans la maison avant que cette der-
permettre de réaliser l’opération de dynamitage en toute autonomie.          nière ne s’effondre.
Il ne s’agit pas de faire exploser une maison aux quatre vents mais
d’assurer qu’elle s’écroule comme prévu. En Suisse, ce type d’opéra-
                                                                                                                                                    Photos : M. Steinemann

tions de minage de haute précision est utilisé principalement dans le
cadre d’interventions de sauvetage de personnes, par exemple lors-
qu’un bâtiment s’est effondré suite à une tempête. D’autres méthodes
sont utilisées par les forces armées lors d’engagements visant un ob-
jectif différent. C’est le cas au Mali, par exemple, où des bâtiments
sont détruits pour préparer le terrain à des opérations de combat.
      La démolition contrôlée d’un objet nécessite une bonne prépa-
ration et des calculs précis. L’effet recherché doit être obtenu en en-
gageant le moins de matière explosive possible. Après avoir affiné les
calculs, quelque 30 kg de plastite ont été utilisés, soit une réduction de
6 kg par rapport aux premières estimations. Le plastite est l’explosif le
plus utilisé à l’armée. Il peut être manipulé, plié et coupé comme de la
pâte à modeler. Ces propriétés expliquent pourquoi on le nomme aus-
si plastic. Avant de procéder au minage de la ferme, la compagnie de
sapeurs de construction 2/4 du bataillon d’aide en cas de catastrophe
2 a procédé au démontage de la grange attenante. En effet, il est fa-        Visite de l’objet après la destruction par explosif.

                                                                                                                                      armée.ch   1 / 17                      9
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    Une médaille d’argent à la Cambrian Patrol

    Epreuve d’endurance à la galloise
    Les monts Cambriens sont une série de massifs qui s’étend de la chaîne des Brecon Beacons au sud du Pays de Galles au
    mont Snowdon au nord du pays. Les conditions de vie y sont rudes, le terrain est difficile et le climat froid et humide. Au mi-
    lieu de cette région se trouve Sennybridge, une base de l’armée britannique. Sennybridge est le point de départ de l’exercice
    de patrouille annuel auxquels prennent part des soldats professionnels, des réservistes et des militaires étrangers invités.
    Les performances de la patrouille suisse lui ont permis de décrocher une médaille d’argent.

    Capitaine Cyrill Baumann, chef d’équipe CFS                                 Auprès du Cavalry Regiment
                                                                                Une étape importante du Cambrian Patrol consiste à séjourner au-
    La Cambrian Patrol est une course d’orientation mettant à l’honneur         près d’une unité hôte, une host unit, quelques jours avant l’exer-
    le métier d’explorateur/éclaireur. Son objectif est de tester et de ren-    cice. L’équipe du CFS a été affectée au Household Cavalry Regiment
    forcer les compétences techniques et tactiques des participants. Des-       (HCR), une formation mécanisée d’exploration, riche en tradition,
    tiné en principe aux soldats professionnels de l’armée britannique,         stationnée près de Londres. Le HCR a apporté son soutien, notam-
    l’exercice est rude. Les exigences physiques sont également élevées,        ment en instruisant les membres de l’équipe suisse au SA-80 Enfield,
    en raison de sa durée, de la distance de marche, du dénivelé et de la       le fusil d’assaut standard des forces armées britanniques et l’arme
    charge à transporter. Invitée par l’armée britannique à participer à        imposée pour la Cambrian Patrol. L’accueil réservé à l’équipe suisse
    l’exercice 2016, une équipe suisse du Commandement des Forces spé-          et la collaboration avec le HCR témoignent de l’esprit de camarade-
    ciales (CFS) a répondu présent à l’appel. Elle a ainsi pu acquérir une      rie exceptionnel entre les soldats des deux nations. Les hôtes britan-
    expérience précieuse dans l’exploration en terrain rural.                   niques ont ainsi assuré un encadrement logistique et technique solide.

    Une préparation ciblée                                                      Epreuve d’endurance
    L’équipe suisse sélectionnée pour la Cambrian Patrol au terme de            Après quatre jours de préparation auprès de l’unité hôte, l’équipe
    trois entraînements hors du service à Payerne, à Walenstadt et à Bir-       suisse a pris le départ de la Cambrian Patrol 2016 aux côtés de celle
    mensdorf se composait d’éclaireurs parachutistes, de grenadiers             du HCR, à Sennybridge. Par des conditions météorologiques et to-
    d’exploration et de grenadiers tireurs d’élite issus des différentes for-   pographiques difficiles, l’équipe suisse s’est arrêtée à onze postes où
    mations de milice du CFS. Le profil requis pour la Cambrian Patrol          elle a dû accomplir diverses missions. Comme attendu, le terrain
    correspond à celui des explorateurs/éclaireurs et des tireurs d’élite       était très vallonné, entrecoupé de nombreux cours d’eau, de pâtu-
    du CFS. Il a donc suffi de rafraîchir les connaissances des soldats.        rages clôturés et de haies épaisses. Rares étaient les maisons qui ap-
    L’équipe a veillé à sa propre préparation. Les membres de l’équipe          paraissaient çà et là.
    ont aussi bénéficié de l’aide de partenaires externes, notamment des             Les déplacements tactiques requis par la Cambrian Patrol ont
    spécialistes du Centre de compétences NBC-DEMUNEX qui ont                   coûté beaucoup de temps. L’objectif premier était de ne pas se faire
    donné une instruction aux dispositifs explosifs ou incendiaires non         repérer. On ne savait jamais si, quand et sous quelle forme l’adver-
    conventionnels. La préparation au sein du CFS en Suisse a été suivie        saire allait se montrer.
    d’une instruction axée sur l’engagement auprès d’une unité du pays               Après environ 24 heures d’exercice, les participants ont dû tra-
    hôte, le Royaume-Uni.                                                       verser un cours d’eau alors que la température de l’air avoisinait

    L’équipe suisse au premier poste.

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Rubriktitel

les 0 °C. A l’endroit choisi, la distance à franchir était d’environ 70 m    bien physiquement que techniquement. L’équipement des éclaireurs
et la température de l’eau proche de 15 °C.                                  parachutistes et grenadiers était généralement adéquat.
      Au terme de 70 km de marche en terrain difficile avec un équi-
pement pouvant peser jusqu’à 40 kg et 50 heures de veille, les parti-        Préparer l’avenir
cipants sont arrivés à bout de la Cambrian Patrol. Ils ont ensuite été       La Cambrian Patrol est un exercice qui apporte une réelle plus-value
conduits à Sennybridge, où ils ont pu prendre une douche bien mé-            au CFS. Les tâches à résoudre correspondent au profil des prestations
ritée et un petit-déjeuner copieux. Epuisés mais heureux, ils ont en-        imposé aux capteurs du CFS. Les procédures d’engagement, le niveau
fin dormi un peu.                                                            d’instruction et l’équipement peuvent ainsi être testés selon un scénario
                                                                             authentique et comparés à ceux d’autres forces armées. L’échange
Bilan                                                                        d’expérience entre les membres de forces armées étrangères constitue
La Cambrian Patrol n’est pas une course de patrouille dans le sens           la cerise sur le gâteau, comme à toutes les rencontres internationales.
usuel du terme, avec un classement et des médailles en métal précieux        La comparaison directe a montré que le CFS est généralement sur la
pour les trois meilleures patrouilles. La performance y est évaluée          bonne voie concernant la sélection de ses membres, les procédures
avec un système de points et récompensée selon le taux de réussite.          d’engagement, l’instruction, l’équipement et la conduite. Elle a toutefois
L’équipe du CFS a réalisé une excellente performance qui lui a valu          mis en évidence que le processus de suivi de l’action nécessitait des
une médaille d’argent. Elle a ainsi égalé la performance de l’équipe         améliorations à apporter progressivement. La première étape est de
suisse lors de la précédente édition, qui était issue de la brigade blin-    participer à la Cambrian Patrol 2017. Cette patrouille sera décisive
dée 1 et avait aussi décroché une médaille d’argent.                         pour confirmer ou infirmer les expériences faites et, le cas échéant,
      Dotée d’un fondement solide grâce à son instruction de base            prendre des mesures. Comme chaque exercice, la Cambrian Patrol vise
et bien préparée grâce aux entraînements physiques individuels et            également à tester la disponibilité et à révéler une éventuelle nécessité
aux modules de formation techniques-tactiques suivis en commun,              d’agir. Accessoirement, les soldats se réjouissent d’obtenir un bon
l’équipe suisse avait toutes les cartes en main pour la Cambrian Pa-         retour sur leur performance et ils prennent du plaisir à la patrouille. Par
trol 2016. Les expériences acquises par les participants de l’année pré-     ailleurs, c’est un honneur de représenter l’Armée suisse à un exercice
cédente et, notamment, le soutien du CFS, de l’attaché de défense à          international.
Londres et de l’unité hôte avaient déjà jeté les bases du succès. La pa-
trouille de 2016 a fait preuve d’une forte motivation et était prête aussi   HONOR – MODESTIA – UNITAS

                                                                                                                                                     Photos : CFS

Les militaires s’entraînent à franchir un cours d’eau en Suisse.             Entraînement alpin pendant l’instruction dans la région d’Ascona.

Un militaire du HCR fait passer un test de manipulation du SA-80.            Le terrain d’exercice dans les Brecon Beacons au sud du Pays de
                                                                             Galles, avec vue sur le cours d’eau qui a dû être franchi tactiquement.

                                                                                                                                       armée.ch   1 / 17            11
FOAP aide cdmt 30

    WEF 2017: une mission, quatre points de vue
    Cette année également, les formations de milice de la Formation d’application de l’aide au commandement 30 (FOAP aide cdmt
    30) ont accompli leur service en faveur de la surveillance de l’espace aérien. L’engagement du WEF se déroulait pour la dernière
    fois dans son articulation actuelle, en testant simultanément la nouvelle organisation mise en place dans le cadre du développe-
    ment de l’armée (DEVA). Quatre membres de la FOAP aide cdmt 30 font part de leurs impressions sur cet engagement.

                                                                                                                 Le sdt Iseli observe un mouvement aérien

    Of spéc (cap) Cédric Sapey, groupe Médias FOAP aide cdmt 30                      « Pour la première fois, nous avons la charge de quatre systèmes dif-
                                                                                     férents. C’est une situation nouvelle, voire un véritable défi pour mes
    Les formations de milice de la FOAP aide cdmt 30 engagées cette an-              collègues d’état-major responsables de la planification du matériel et
    née pendant le WEF étaient placées sous la direction du groupe météo             des opérations », explique le cap Spenger. Un officier météo ne connaît
    7. Le radar tactique d’aviation (TAFLIR) ainsi que certaines compa-              pas forcément les besoins d’une section TAFLIR, d’où la nécessité
    gnies de renseignement et unités de conduite de la guerre électro-               d’une préparation minutieuse avant le service. « Les regroupements
    nique des Forces aériennes ont participé à l’engagement aux côtés                réalisés pour cet engagement constituent pratiquement une répéti-
    des compagnies météorologiques. Cette configuration a constitué un               tion générale pour les groupes de renseignement des Forces aériennes
    essai grandeur nature pour les nouveaux groupes de renseignement                 qui seront créés dans le cadre du DEVA », renchérit Spenger. A l’ave-
    des Forces aériennes dans le cadre du DEVA. En effet, dès le 1er jan-            nir, toutes les fonctions d’aide au commandement seront représen-
    vier 2018, certains groupes actuels de la FOAP aide cdmt 30 seront               tées au sein des deux nouveaux groupes de renseignement, de la mé-
    réunis au sein des nouveaux groupes de renseignement des Forces                  téo à la guerre électronique en passant par le renseignement et l’appui
    aériennes 1 et 2.                                                                à la centrale d’engagement des Forces aériennes. Un défi supplémen-
                                                                                     taire est constitué par l’étendue géographique. Cette année, le groupe
    Une répétition générale pour le DEVA                                             est réparti dans presque toute la Suisse. « Cela complique naturelle-
    Le capitaine Oliver Spenger, S1 à l’état-major du groupe météo 7, effec-         ment le soutien aux différentes compagnies » précise le cap Spender.
    tue sa ronde de contrôle d’un poste à l’autre. Ce qui ressemble à une ins-
    pection pour certains militaires sert plutôt à proposer des solutions à la       « On attend plus de chacun »
    troupe en cas de problème, par exemple dans le domaine du matériel. Le           Le lieutenant Marvin Harms de la compagnie météorologique 73 ef-
    cap Spenger analyse les risques sur chaque emplacement en accordant              fectue sa ronde de contrôle dans un poste météo perché au sommet
    une attention particulière à tous les éléments susceptibles de mettre en         d’une montagne. La compagnie météorologique exploite aussi des
    danger la sécurité de la troupe ou la mission. Il vérifie aussi si les mesures   stations de sondage. Certains détachements météo transmettent des
    correctives ordonnées lors de la précédente visite ont bien été prises.          bulletins météo aux utilisateurs sur place. Le lt Harms constate avec

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Photos : sdt Milan Rohrer, FOAP aide cdmt 30
Le cap Spenger en conversation avec le lt Harms                            Le lt Harms dans le poste d’observation météorologique

satisfaction que tout se déroule bien jusqu’à présent dans les postes
et qu’aucune perte de matériel n’est à déplorer. Mais les effectifs sont
un peu limités cette année. « Par conséquent, on attend plus de cha-
cun. Les postes d’observation météorologique mesurent la vitesse
et la direction du vent, la température, l’humidité de l’air, le point
de rosée, la hauteur totale de neige ou encore la limite de la cou-
verture nuageuse et les transmettent heure par heure. Les données
recueillies par la milice viennent compléter celles de MétéoSuisse
et contribuent à affiner les prévisions météorologiques locales, of-
frant ainsi aux troupes en service les meilleures informations pos-
sibles pour leur prise de décision. Les principaux bénéficiaires de
ces prestations sont les escadrilles de transport aérien chargées du
transfert de VIP entre Kloten et Davos ainsi que la formation d’en-
gagement sol (fo eng sol).

Un travail d’équipe                                                        L’app chef Flepp lors de la préparation du bulletin météorologique
Dans la vallée, à l’écart de la route principale, bien camouflé dans
une pente, se trouve un poste de renseignement des Forces aé-
riennes. Ici, le soldat Severin Iseli, soldat de renseignement auprès      « Notre travail est important »
de la compagnie de renseignement des Forces aériennes 63, observe          L’appointé-chef Gion Flepp de la compagnie météorologique 73 tra-
les mouvements aériens avec ses camarades et les annonce immé-             vaille dans un petit bureau de la formation d’engagement sol, qui est
diatement à la centrale d’engagement des Forces aériennes. Ces in-         subordonnée au commandant de la région territoriale 3. C’est ici que
formations sont une pièce importante du grand puzzle de la sur-            sont rassemblées les données météorologiques provenant des diffé-
veillance de l’espace aérien inférieur. En effet, la topographie rend      rents postes météo et les prévisions de l’état-major spécialisé de Mé-
les radars «aveugles» dans certaines vallées, créant ainsi des zones       téoSuisse. Sur cette base, l’appointé-chef Flepp et son groupe pré-
d’ombre que le soldat de renseignement doit pallier. Le sdt Iseli          parent un bulletin météo quotidien destiné à être présenté au rapport
souligne à quel point il peut faire froid dans un poste de renseigne-      de situation de la formation d’engagement sol. Ce rapport succinct
ment, surtout la nuit. Cette année, des températures allant jusqu’à        d’une à trois minutes informe la direction de l’engagement sur la si-
moins 26°C ont été mesurées à son poste. Le plus dur, c’est d’avoir        tuation météorologique générale et l’avertit d’éventuels dangers na-
les pieds froids et de subir l’effet du froid sur le mental. Comment       turels susceptibles d’entraver la mission (températures extrêmes,
fait-il pour supporter des températures aussi extrêmes ? « Il faut bou-    danger d’avalanche, verglas). «Toute annonce de températures noc-
ger régulièrement, porter de nombreuses couches de vêtements et            turnes très basses, comme les -26°C de cette semaine, est prise très
surtout consommer des aliments riches en matière grasse. » Le tra-         au sérieux par la direction de l’engagement et intégrée dans la plani-
vail en équipe est important pour le mental: le groupe fonctionne          fication subséquente des opérations », explique l’appointé-chef Flepp,
comme une famille. Par exemple, tout le monde se donne beaucoup            avant d’ajouter : « lors d’une mission réelle telle que celle-ci, on sent
de peine à cuisiner, « car chacun connaît l’importance de la nourri-       vraiment que notre travail est important. »
ture pour ceux qui sont dehors », confie le sdt Iseli.

                                                                                                                                   armée.ch   1 / 17                                            13
Etude portant sur les chiens de service de l’Armée suisse

    Le concept de réciprocité généralisée
    Dans le magazine «armée.ch», nous avons coutume de rédiger des articles basés directement sur les expériences vécues dans le
    cadre du service militaire, car ils sont en premier lieu destinés aux membres de l’armée. Cette fois, nous avons offert une tribune
    à une experte issue du monde civil: Nastassja Gfrerer, doctorante en biologie auprès de l’Institut d’écologie et d’évolution de
    l’Université de Berne (UniBe), s’est rendue à la place d’armes de Sand-Schönbühl où elle a observé le comportement des chiens de
    service de l’Armée suisse. Ses conclusions ont été publiées dans le magazine «uniaktuell» de l’UniBe, disponible en ligne.

    Ruth van der Zypen, Comm D                                                       réalisées par la division Ecologie comportementale de l’UniBe. Or,
                                                                                     l’étendue des mécanismes de coopération dans le règne animal n’est
    De tout temps, les êtres humains ont élevé et dressé des chiens afin             pas encore bien appréciée ; cela signifie que nous ne connaissons pas
    qu’ils leur rendent certains services, comme défendre un périmètre,              les racines évolutives de la « générosité » dont nous faisons preuve
    protéger d’autres animaux, rechercher des objets perdus ainsi que                lorsque nous avons auparavant bénéficié d’une faveur.
    des personnes disparues ou prêter une assistance. L’étude réalisée
    par l’Institut d’écologie et d’évolution montre dans quelle mesure               Le chiens de service de l’Armée suisse aident leurs parte-
    les chiens coopèrent également avec leurs congénères.                            naires à obtenir de la nourriture
                                                                                     Ce présupposé a constitué le point de départ d’une étude sur les chiens
    Etres humains et animaux : mêmes mécanismes de                                   de service de l’Armée suisse, dont les résultats viennent d’être pu-
    coopération ?                                                                    bliés dans le magazine spécialisé « Scientific Reports ». Le test mis au
    Les êtres humains se montrent plus coopératifs lorsqu’ils ont aupara-            point dans ce contexte visait à déterminer si les chiens qui ont obte-
    vant bénéficié de l’aide des autres : on parle alors de solidarité ou de         nu de l’aide afin d’accéder à de la nourriture étaient ensuite disposés
    réciprocité. Cette disposition accrue à coopérer peut être affichée soit         à rendre la pareille à d’autres chiens.
    envers l’individu qui a préalablement apporté son aide ou alors en-
    vers tout autre membre de la société. Nous sommes par exemple plus

                                                                                                                                                          Photo : mise à disp
    enclins à céder le passage à un autre usager de la route lorsque nous
    avons nous-mêmes déjà bénéficié d’une telle faveur. Ce phénomène
    est appelé, en termes spécialisés, la réciprocité généralisée.
         Des réactions généralisées de ce type ont également été obser-
    vées chez les rats bruns, comme l’ont démontré de précédentes études
                                                      Photo : mise à disp

     Nastassja Gfrerer a obtenu en 2013 son master en biologie à l’Université
     de Berne. Depuis 2014, elle est doctorante auprès de Michael Taborsky,
     professeur à la division Ecologie comportementale. Son travail est en
     outre suivi par le professeur Hanno Würbel de VetSuisse. En plus de
     ses recherches fondamentales sur la coopération dont font preuve les
     chiens de service de l’Armée suisse, elle étudie l’influence de la castration
     chimique sur les prestations de ces animaux et organise régulièrement
     à la caserne des entraînements visant à socialiser les chiens. Nastassja
                                                                                          Dans un premier temps, les chiens ont été entraînés à tirer sur
     Gfrerer est soutenue financièrement par l’Armée suisse ainsi que par            une corde pour permettre à leurs partenaires durant le test, placés
     la fondation Haldimann, la fondation Margaret et Francis Fleitmann et la        dans des cages voisines, d’accéder à de la nourriture. A ce stade, les
     fondation Albert Heim.                                                          chiens pourvoyeurs de nourriture ne recevaient aucune récompense
                                                                                     pour le service rendu. Dans un second temps, les rôles étant inversés,
     Contact :                                                                       ils pouvaient toutefois bénéficier du même service de la part de leurs
     Nastassja Gfrerer (née Rieder)
                                                                                     partenaires respectifs. Les chiens sélectionnés pour cette expérience
     Université de Berne
     Institut d’écologie et d’évolution
                                                                                     étaient tous des mâles, sans aucun lien de parenté et n’ayant jamais été
     nastassja.rieder@iee.unibe.ch                                                   en contact avant le test. La décision de coopérer ou non devait en effet
                                                                                     reposer uniquement sur le vécu des chiens lors de l’expérience même.

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