La fidélité coopérative : point d'aboutissement des relations inter-organisationnelles
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Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management La fidélité coopérative : point d’aboutissement des relations inter-organisationnelles Naouel MAKAOUI Enseignante-chercheuse à l’Ecole de Management de Normandie makaoui.n@hotmail.fr Cet article vise à approfondir la compréhension de la notion de la fidélité et tout particulièrement dans sa conception relationnelle dans le domaine industriel. Nous avons essayé d’identifier la nature des liens qui unissent les variables relationnelles de la relation acheteur-fournisseur. Nous avons posé comme hypothèse que les différentes dimensions de la confiance et de l’engagement sont positivement reliés à la construction de la fidélité de l’acheteur envers son fournisseur. Puis nous avons tenté de valider ces hypothèses à l’aide d’un modèle d’équations structurelles. Les résultats de notre recherche confirment notre hypothèse principale : la confiance et l’engagement sont étroitement liés à la fidélité coopérative dans les relations inter-organisationnelles. La contribution du modèle explicatif nous conduit toutefois à privilégier l’étude de l’engagement à celle de la confiance comme élément fondateur de la fidélité. Mots clés : relation inter-organisationnelle, confiance, engagement, fidélité, acheteur-fournisseur. Introduction ce qui est consommé ». Fournier déclenche ainsi un véritable renouveau de la recherche L’approche classique de la fidélité l’ap- en adoptant une vision relationnelle. préhende dans une logique transactionnelle. Cette conception a été largement critiquée par La fidélité est donc moins motivée par l’éva- plusieurs auteurs et en particulier par Fournier luation ponctuelle d’une transaction ou d’un (1998) qui lui reproche de ne pas intégrer sa produit mais plutôt par une relation durable dimension relationnelle. Selon elle, les nuan- que le client a construite avec un fournisseur ces de la fidélité ont été occultées dans la tout au long de ses expériences de consomma- recherche traditionnelle. Elle trouve que l’ap- tion. Certains auteurs relient les attitudes aux proche comportementale reflète davantage intentions de réachat dans le cas d’une rela- une notion d’inertie que de fidélité, et à la tion permanente, et ce, par l’intermédiaire des suite, l’approche composite réduit le proces- variables relationnelles (Morgan et Hunt, sus de fidélité à une « prise de décision uni- 1994 ; Gabarino et Johnson, 1999). Il est ainsi quement cognitive et utilitaire » et donc ne nécessaire aujourd’hui d’envisager la notion permet pas de capturer les « relations talisma- de « fidélité » en milieu industriel à la manière niques que les consommateurs forment avec dont se structure l’échange et qu’elle soit mise Vol. 18 – N°2, 2010 21 Vol18_N2_2010_Print.ps 21 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:22 Plaque : 21 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management en perspective des échanges de type Ce dernier fournit un cadre théorique de la relationnel et coopératif. fidélité semblable à celui du Dick et Basu (1994). En revanche, il s’en écarte dans la L’objectif de cette communication est d’iden- mesure où il considère que le consommateur tifier les déterminants de la fidélité de l’ache- pourrait devenir fidèle à chaque phase de teur envers son fournisseur en milieu développement de l’attitude. La fidélité selon industriel. Autrement dit, nous avons à Oliver (1999), se développe de manière répondre à la question suivante Qu’est ce que séquentielle, progressive et cumulative. On l’on entend par « fidélité coopérative » en obtient ainsi quatre phases : le consommateur milieu industriel? Quels sont les termes de devient fidèle dans un sens cognitif d’abord, son évolution ? puis dans un sens affectif, plus tard d’une façon conative, et finalement d’une façon Fondement théorique comportementale, ce qui est décrit en tant que fidélité action. Qu’est ce que la véritable fidélité en milieu industriel ? La phase « action » représente pour Oliver la « vraie » fidélité. Elle reflète ainsi « un enga- Day (1969) fut l’un des premiers auteurs à dif- gement profond qui conduit le consommateur férencier la vraie fidélité de la fausse fidélité. à racheter le même produit, à tel point qu’il Selon lui, les achats qui ne sont pas motivés guidera ses habitudes d’achat » (Oliver, par de fortes attitudes favorables ne sont que 1997). La fidélité « action » est plus proche de de la fausse fidélité. Dick et Basu (1994) la fidélité relationnelle que d’une simple reprennent cette idée et développent un inertie achat (Frisou, 2000). modèle conceptuel global de la fidélité. Dans ce modèle, ils considèrent la fidélité comme Cette conception de la fidélité comme un pro- un concept qui relève à la fois de l’attitude, et cessus multi-phases fournit un cadre du comportement. En croisant ces deux théorique de la fidélité relationnelle qui la dimensions, Dick et Basu distinguent quatre considère non pas comme un état figé mais formes de « fidélité » : la véritable fidélité, la une succession d’états qui se construisent fausse fidélité, la fidélité latente et aucune séquentiellement (Frisou, 2004). fidélité. Dans cette nouvelle approche relationnelle, Si Dick et Basu (1994) identifient clairement selon le cycle de vie de la relation, nous pou- ce que représente la véritable fidélité, ils ne vons distinguer plusieurs niveaux de la prennent pas en compte ce qu’elle serait à long fidélité au fournisseur. Ces diffreénts niveaux terme. En effet, selon N’goala (2000) pour se replacent sur un continuum tout au long de que la fidélité dure dans le temps, elle doit la relation allant des concepts cognitifs et reposer sur l’engagement affectif considéré comportementaux pour arriver un concept comme « un stabilisateur de la relation au fil multidimensionnel : fidélité relationnelle, des transactions ». Un achat répété qui n’est qualifiée d’ « exclusive » par Crié (1999) et de pas motivé par un réel engagement ne reflète « coopérative » par Costabile et al (2002). alors que de l’inertie ou la fausse fidélité Dans ce contexte, parler de la fidélité de l’a- (Bloemer et Kasper, 1995). cheteur envers son fournisseur en milieu industriel implique un lien intense entre les A l’instar de N’Goala (2000), nous pouvons deux acteurs de l’échange. Elle est définie par conséquent conclure que la fidélité ne se ainsi comme la forme la plus forte de la rela- réduit pas à une succession de transactions tion entre l’acheteur et son fournisseur. discrètes. Elle est davantage l’expression de la relation continue. Donc la fidélité du consom- La démarche relationnelle suppose une acti- mateur doit être conceptualisée et mesurée vité chez le fournisseur et chez l’acheteur et dans un cadre d’analyse élargi, celui du mar- une relation personnalisée entre les deux. Elle keting relationnel. Ainsi se pose la question est donc bi-directionnelle et prend également suivante : la « véritable fidélité » en milieu en compte la fidélité du fournisseur à l’ache- industriel ne serait-elle pas la fidélité teur. La notion de réciprocité est par relationnelle ? conséquent fondamentale dans la fidélité rela- tionnelle. Cette idée de réciprocité est reflétée Nécessité d’introduire un processus par la coopération. En effet, la coopération est relationnel et coopératif un mode de management bilatéral (Ford, Parmi les premiers chercheurs qui ont intégré 1980 ; Hakansson, 1982, Salmond et Spek- la notion de l’engagement dans la définition man, 1986 ; Hallen et al., 1987; Palmatier et de la fidélité, nous retrouvons Oliver (1999). al., 2007b) où les deux parties engagent des 22 Vol. 18 – N°2, 2010 Vol18_N2_2010_Print.ps 22 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:22 Plaque : 22 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management investissements ainsi que des actions coor- mique conduisant le client à l’état de fidélité données et complémentaires afin d’atteindre relationnelle considérée comme le point d’a- Figu ensemble des objectifs communs ou indivi- boutissement d’un processus relationnel : la duels. La coopération permet de créer plus de fidélité comportementale, la fidélité mentale valeur que ne pourrait le faire chacun des par- et la fidélité coopérative. tenaires séparément. Mais comme il arrive souvent qu’une des parties reçoive sa part de Dans cette perspective relationnelle, la valeur plus tôt, il faut que l’autre partie ait confiance rend possible une coopération assez confiance dans la relation pour attendre durable avec les consommateurs et l’engage- sa part à venir (Bettencourt, 1997 ; Palmatier ment, plus que la simple attitude générale, et al., 2007). devient la clé de la stabilité de la relation. La coopération résulte d’une démarche Le rôle de la confiance dans l’établissement volontaire, informelle et intentionnelle entre de la fidélité a été étudié principalement dans deux partenaires de l’échange (Morgan et les travaux de Sidershmukh et Sing (2000). Hunt, 1994 ; Wagner, 1995). D’ailleurs, c’est Dans leurs recherches, ils ont montré les ce qui différencie la fidélité de la dépendance influences de la confiance sur la fidélité au tra- (Des Garets et al., 2003). vers de deux processus différents. La confiance influence favorablement les inten- Sour La fidélité correspond à un processus volon- tions futures de comportement des consom- taire, un choix libre et réfléchi, de la part des mateurs puisqu’elle permet de réduire le différents intervenants du centre d’achat risque perçu (Morgan et Hunt, 1994, Geys- d’établir une relation durable avec un four- kens et al., 1996; Garbarino et Johnson, nisseur donné. La fidélité représente un lien 1999). Selon Sidershmukh et al. (2002), qui conduit l’acheteur à maintenir durable- lorsque le fournisseur se comporte de manière ment un comportement coopératif et favo- à réduire le risque perçu et en particulier le rable envers son fournisseur en dépit des risque relationnel, les consommateurs ont ten- circonstances qu’il rencontre. dance à agir d’une façon coopérative envers leur fournisseur pour maintenir cette relation La confiance et l’engagement : à travers un comportement de fidélité (Gas- les déterminants de la fidélité en milieu senheimer et al., 1998). industriel Le deuxième processus réside dans la percep- Pour conceptualiser la fidélité dans son tion du consommateur à partager les mêmes approche relationnelle, plusieurs chercheurs valeurs avec le fournisseur (Gassenheimer et se sont attachés à trouver des variables per- al., 1998). Le fait de percevoir une similitude mettant de la caractériser. Différents modèles des valeurs entre l’entreprise et le consomma- ont été avancés parmi lesquels nous retrou- teur permet de promouvoir la réciprocité, de vons celui de Aurier et al. (2001) appelé la contribuer à l’engagement relationnel de ce chaîne relationnelle. L’idée principale de ce dernier et de favoriser ainsi la fidélité (Gwin- modèle est de faire apparaître un ensemble de ner et al.,1998). concepts susceptible d’expliquer la fidélité relationnelle. C’est ainsi que plusieurs travaux de recherche sur la fidélité font fréquemment référence à la C’est aussi dans cette perspective relation- notion d’engagement et considèrent ce cons- nelle que s’inscrit Costabile (2000). Il analyse truit comme une variable indispensable à l’ap- la fidélité en terme de valeur dyadique qui parition de la « véritable » fidliété (Day, 1969 ; résulte d’une comparaison des bénéfices et Dick et Basu, 1994 ; Bloemer et Kasper, 1995 ; des sacrifices attachés à l’achat de la marque Amine, 1998). L’engagement permet de mieux (valeur monadique) avec les coûts et les reve- identifier et évaluer la volonté de développer nus que la marque est censée réaliser du point une relation à long terme avec la marque (Four- de vue du client. Lorsque le client perçoit de nier, 1998 ; Uncles et al., 1997). Ce facteur joue l’équité dans l’échange, que la valeur offerte un rôle central dans la compréhension de la for- par la marque lui paraît équilibrée, le client se mation de la fidélité et apparaît dans la littéra- sent alors lié à elle par la raison, par les com- ture comme une condition nécessaire au portements, mais aussi par sa croyance dans développement de la fidélité. l’équilibre de l’échange « une telle croyance basée sur le principe de réciprocité, conduit à D’autres auteurs trouvent que l’impact de l’en- l’adoption des attitudes et de comportements gagement sur la fidélité est différent selon ses coopératifs » (Costabile, 2000). Il distingue dimensions. En effet, l’engagement est un ainsi plusieurs étapes dans le processus dyna- concept multidimensionnel. Selon Amine Vol. 18 – N°2, 2010 23 Vol18_N2_2010_Print.ps 23 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:22 Plaque : 23 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management (1999), l’engagement affectif induit une fidé- comme les principaux déterminants de l’exis- lité plus durable et stable alors qu’un engage- tence d’une relation stable et durable entre ment calculé entraîne une fidélité opportuniste acheteur et fournisseur manifestée en terme de susceptible de disparaître dès que le bénéfice fidélité. En effet, le développement d’un com- perçu devient inférieur au coût de changement. portement ou d’une attitude de fidélité coopé- rative n’est possible que si l’acheteur a Nous pensons comme Costabile 2000 ; Bena- confiance en son fournisseur et se sent engagé vent 1998… que l’engagement de l’acheteur dans la relation. envers son fournisseur favorise plusieurs com- portements (coopération, intention d’achat, La majorité des études ne fait pas la distinction dépendance…) dont la fidélité comportemen- entre les dimensions de l’engagement et tale (Bettencourt, 1997). Ainsi nous considé- évoque plutôt l’impact de la confiance sur l’en- rons que l’engagement est un antécédent de la gagement « global ». Les mesures reflètent fidélité et non une dimension attitudinale de la principalement la dimension affective de l’en- fidélité. gagement. A notre tour, nous proposons que la confiance a un impact positif direct sur l’enga- gement affectif et temporel. Modèle conceptuel et hypothèses La confiance a un impact positif sur H1 de recherche l’engagement affectif La confiance a un impact positif sur Pour être testé empiriquement, notre schéma H2 l’engagement temporel conceptuel doit prendre la forme d’un modèle structurel en tenant compte des relations entre Certaines études ont montré cet effet négatif les variables sur lesquelles portent les hypothè- de la confiance sur l’engagement calculé ses de recherche. La figure ci-dessous présente (Geyskens et al. 1996 ; Wetzels et al. 1998 ; notre proposition de modèle structurel testable Wetzels et al. 2000 ; Ruyter et Wetzels 1999 ; dérivé de la spécification des variables de notre Ruyter et Semeijn 2002 ; Ruyter et al. 2001). modèle conceptuel du rôle central de la Ils trouvent que si un acheteur a confiance en confiance et l’engagement dans la relation. son partenaire, il se sent impliqué dans la rela- tion et par conséquent il devient moins « cal- Nos recherches précédentes nous amènent à culateur ». A l’instar des ces auteurs, nous considérer la confiance et l’engagement postulons les hypothèses suivantes : Tableau - La structure et la définition des variables du modèle conceptuel Variables Définitions/dimensions La confiance est l’ensemble de croyances et d’attentes de l’acheteur que le fournisseur va agir dans le meilleur intérêt de la relation. Crédibilité concerne l’attente que l’acheteur puisse compter sur ce qui dit ou écrit son Confiance fournisseur. Elle regroupe ainsi les attributions de compétence et d’honnêteté concernant la capacité et la volonté d’un fournisseur de tenir ses promesses. Bienveillance correspond aux bonnes intentions du partenaire à sa détermination perçue de faire attention aux besoins et au bien- être de l’autre. Le désir de l’acheteur de continuer avec son fournisseur une relation jugée importante avec sa bonne volonté d’investir pour la maintenir Engagement affectif est un sentiment positif de l’acheteur envers son partenaire d’échange. Il repose sur l’attachement émotionnel qui se développe au cours de cette relation. Engagement Engagement calculé est la perception d’un partenaire de maintenir la relation, en raison de l’importance des coûts de transfert qu’engendrerait une rupture. Engagement temporel est le désir de continuer une relation auquel s’ajoute l’intention de faire des efforts pour la maintenir dans le temps. La fidélité est un processus volontaire, un choix libre et réfléchi, de la part de l’acheteur d’établir une relation durable avec un fournisseur donné. Elle représente un lien qui conduit l’acheteur à maintenir durablement un comportement favorable envers son fournisseur en dépit des circonstances qu’il rencontre. Fidélité attitudinale correspond à une attitude favorable développée par l’acheteur envers son fournisseur. Elle détermine la faculté d’une attitude « forte » à résister aux pressions extérieures Fidélité et particulièrement aux actions de la concurrence. Fidélité comportementale représente le désir, le souhait, la détermination ou la volonté à émettre un comportement et permet ainsi de prédire le comportement. Plus l’intention est forte, plus la probabilité d’induire un comportement effectif est grande. Fidélité coopérative consiste alors à mettre en place des normes de comportement relationnelles, c’est-à-dire que le comportement attendu est basé sur l’attente d’intérêts mutuels pour améliorer à long terme le bien-être de la relation dans son ensemble . 24 Vol. 18 – N°2, 2010 Vol18_N2_2010_Print.ps 24 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:22 Plaque : 24 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management La confiance a un impact négatif sur La confiance a un impact positif sur la H3 l’engagement calculé. H6 fidélité par l’intermédiaire de l’engagement. Dans une étude longitudinale sur l’évolution de « l’intention de fidélité » (loyalty inten- tion), Johnson et al. (2006) ont montré que Méthodologie de la recherche l’engagement affectif favorise la fidélité atti- et échelles de mesure tudinale contrairement à la dimension cal- culée. Ce qui explique la suggestion de Méthodologie de la recherche Rauyruen et Miller (2007) qui prône l’idée La population de notre étude est constituée d’établir un climat agréable et chaleureux des acheteurs qui appartiennent à des entre- avec le client si l’entreprise veut gagner sa prises industrielles françaises possédant au fidélité. Cependant, les résultats ne soutien- moins 20 salariés. En se basant principale- nent pas l’impact de l’engagement calculé ment1 sur le « Guide 2008 des Décideurs 1 - Nous avons envoyé sur la fidélité attitudinale et comportemen- Achats des Grandes Entreprises »2 que nous également des questionnaires à tale. avons établie une liste d’entreprises à contac- « l’association acheteurs du limousin » et au groupe yahoo L’engagement affectif a un impact positif ter. Pour constituer la base de sondage à par- « emploi achat » H4 tir de cette population, la procédure à choix sur la fidélité 2 - Le guide 2008 des Décideurs L’engagement calculé a un impact positif raisonné s’impose en raison du manque de Achats des Grandes H5 sur la fidélité. base de sondage disponible. Cette méthode Entreprises : 5300 décideurs, nous paraît ainsi la mieux adaptée. 2000 sociétés, 550 grandes L’engagement temporel est considéré par groupes, Point d’entrée, 6e plusieurs auteurs comme la composante la L’échantillon final de notre recherche est édition, ISBN : plus importante (Gundlach et al., 1995). Il composé de 176 répondants (un taux de 978-2-9519844-5-6. Sur les 5300 nous avons effectué est le désir de continuer une relation auquel 24,3%), majoritairement de grandes entrepri- une première sélection en s’ajoute l’intention de faire des efforts pour ses (plus 500 salariés) comme le montre la éliminant les entreprises qui la maintenir dans le temps. figure ci-dessous. Compte tenu de la difficulté n’appartiennent pas au secteur d’accès de notre terrain de recherche, ce taux industriel pour réduire le Fullerton (2003) et Evanschitsky et al. nombre de contacts à 800 (avec semble supérieur à ce qu’il est possible d’es- une bonne représentation de (2006) ont montré en effet, l’impact positif pérer dans une enquête de ce type. Mais le l’ensemble des secteurs de l’engagement temporel sur les deux nombre de questionnaires associés n’a pas d’activité). dimensions de la fidélité à savoir attitudinale et comportementale. En revanche, ils trou- vent que l’impact de cette dimension de l’en- Figure 1 - Le modèle « enrichi » de notre recherche gagement sur la fidélité est moins important que celui de la dimension affective. L’engagement temporel a un impact H5 positif sur la fidélité. En milieu industriel, la confiance a été consi- dérée comme étant un construit central dans la relation d’échange (Dwyer et al., 1987; Moorman et al., 1993; Morgan et Hunt 1994…). Elle résulte d’un processus anté- rieur à l’échange au cours duquel l’acheteur va évaluer la crédibilité et la bienveillance du fournisseur avant de lui accorder éventuelle- ment sa confiance. Le consommateur fidèle devrait ainsi montrer un niveau de confiance envers un fournisseur supérieur à celui des Figure 2 - Taille des entreprises par tranche d’effectifs autres (Bozzo et al., 2003). Tout comme Chaudhuri et Holbrook (2001), nous postulons que la confiance a une influence positive sur la continuité de la rela- tion et ainsi les trois dimensions de la fidélité du partenaire de l’échange. Cependant, cet impact positif est également indirect par l’in- termédiaire de l’engagement (Zeithaml, 1988 ; Sidershmukh et al., 2002 ; Ruyter et al., 2001). Vol. 18 – N°2, 2010 25 Vol18_N2_2010_Print.ps 25 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:23 Plaque : 25 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management permis d’obtenir un nombre de questionnaires n’ont pas permis de valider la dimension exploitable plus important. Ainsi nous devons comportementale de cette échelle qui s’est être très prudents lors de l’analyse des résul- avérée difficilement applicable au contexte tats. En effet, sans qu’il soit réellement pos- particulier du milieu industriel. sible de s’assurer de la validité externe de nos résultats, nous sommes en mesure de consi- En définitive, la majorité des variables de dérer de la validité interne de cette recherche. notre modèle sont multidimensionnelles. La prise en compte des différentes dimensions de I - Mesures des différentes variables, ces variables nous permettra d’appréhender vérification de la validité et de la fiabilité les fondements motivationnels de l’acheteur des échelles dans sa relation avec son fournisseur. Notre recherche nécessite le développement Nous pouvons maintenant vérifier la validité et la validation de plusieurs instruments de de nos hypothèses de recherche et tester notre mesure. Dans cette perspective, le paradigme modèle conceptuel. de Churchill (1979) est utilisé, ainsi que ses mises à jour proposées par Gerbing et Ander- son (1988) et Gerbing et Hamilton (1996). Présentation et discussions Ces auteurs montrent la nécessité de commen- cer la purification par une analyse factorielle des résultats exploratoire, puis de la compléter par une Dans ce paragraphe, nous voulons tester les analyse confirmatoire. liens entre les variables clés de la relation Les résultats (Annexe) ainsi précisés attestent acheteur-fournisseur en milieu industriel à des bonnes qualités psychométriques de savoir la confiance, l’engagement et la l’échelle de mesure des variables utilisées fidélité. Comme nous l’avons évoqué, des tra- dans notre modèle que nous pouvons ainsi vaux antérieurs ont déjà validé ces liens. résumer : Cependant la majorité des études ne fait pas la • La confiance : Plusieurs chercheurs dési- distinction entre les dimensions de ces varia- gnent les dimensions de la confiance bles. Pour la validation de nos hypothèses, comme la crédibilité et la bienveillance nous avons fait le choix de travailler avec les bien que conceptuellement distinctes mais modèles d’équations structurelles qui présen- opérationnellement inséparables (Morgan tent plusieurs avantages. et Hunt 1994, Fournier 1994, Geyskens et Présentation des résultats al., 1996 ; Kumar et al.,1995a/1995b…). Nos résultats confirment bien cette conclu- Conformément aux recherches antérieures à sion et nous mesurons donc la confiance notre hypothèse, la confiance a un impact avec une échelle globale. significatif et négatif sur l’engagement cal- • L’engagement en milieu industriel est bien culé (λ=-0,250) de l’acheteur envers son four- un concept multidimensionnel dont les nisseur. En milieu industriel, la confiance trois dimensions sont l’engagement calcu- repose avant tout sur la qualité des relations lé, affectif et temporel. La troisième dimen- interpersonnelles développées par l’acheteur sion de l’engagement qui mesure avec son fournisseur ce qui réduirait l’engage- l’uniformité et la stabilité de la relation ment calculé. Ainsi, plus la confiance de l’a- dans le temps a été utilisée et par cheteur est élevée, plus l’engagement calculé conséquent validée seulement par quelques est faible. La confiance encourage l’acheteur travaux anglo-saxones (Gundlach et al., à investir dans la relation en augmentant l’en- 1995 ; Fournier 1998 ) mais jamais dans des gagement temporel (λ=0,146). En revanche, travaux français. L’analyse de la fiabilité et le résultat obtenu quant à l’effet de la la validité de cette dimension indiquent des confiance sur l’engagement affectif est non résultats satisfaisants. significatif. • La fidélité : Nous avons mesuré la fidélité par une échelle multidimensionnelle avec Les résultats (annexe 2) montrent que les trois une dimension attitudinale, comportemen- composantes de l’engagement, calculée, tale et une troisième coopérative. En vali- affective et temporelle affectent la fidélité de dant la dimension coopérative que nous l’acheteur envers son fournisseur de manière avons considérée comme spécifique au mi- très différente. Conformément à notre hypo- lieu industriel, la fidélité acheteur-fournis- thèse, l’engagement affectif augmente la seur apparaît ainsi relationnelle et fidélité attitudinale de l’acheteur envers son coopérative. En revanche, les tests réalisés fournisseur (l=,887). 26 Vol. 18 – N°2, 2010 Vol18_N2_2010_Print.ps 26 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:23 Plaque : 26 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management Suivant à ce qui est postulé à travers notre Deuxièmement, la présence de l’engagement hypothèse, l’engagement calculé a un impact affectif, calculé ou temporel dans la relation positif sur la fidélité attitudinale (λ=,661). Par permet son amélioration en favorisant la ailleurs, l’impact de cette variable est non fidélité attitudinale de l’acheteur. En effet, validé sur la fidélité coopérative. comme l’a montré Amine (1999), dans le milieu de grande consommation, l’engage- Quant à l’engagement temporel, il augmente ment affectif du client conduit à une fidélité aussi bien la fidélité coopérative qu’attitudi- plus durable et stable qu’un engagement cal- nale mais dans une moindre mesure. L’ache- culé qui entraîne une fidélité opportuniste sus- teur qui implique davantage son fournisseur ceptible de disparaître dès que le bénéfice dans ses activités et ses décisions, serait plus perçu devient inférieur au coût de change- disposé à coopérer durablement avec lui. Il ment. En milieu industriel, même si l’acheteur faut signaler que l’impact de cette dimension s’engage avec son fournisseur principalement sur la fidélité est moins important que celui de pour des raisons économiques, il lui restera l’engagement affectif. fidèle en tolérant quelques insatisfactions pas- sagères en raison des coûts élevés de change- Afin de mesurer l’effet médiateur de l’enga- ment du fournisseur. Ce résultat est conforme gement, la démarche à trois étapes de Baron et à celui de Ruyter et al. (2001). Kenny (1986) décrite dans la section précédente a été suivie en utilisant la tech- Nous avons trouvé que seul l’engagement nique des équations structurelles. temporel favorise aussi bien la fidélité coo- pérative qu’attitudinale. L’engagement tem- Les résultats indiquent que seule la dimension porel comme nous l’avons défini est le désir temporelle de l’engagement exerce un effet de continuer une relation auquel s’ajoute l’in- médiateur sur la fidélité. Cette dimension tention de faire des efforts pour la maintenir exerce une médiation partielle liant la dans le temps. Il fournit une base pour le déve- confiance à la dimension coopérative de la loppement des normes sociales et, par fidélité. En d’autres termes, la confiance conséquent, la fidélité attitudinale. Il permet exerce sur la fidélité coopérative un effet également de régler les échanges à long terme direct et un effet indirect légèrement plus et favorise ainsi la fidélité coopérative. important via l’engagement temporel. La confiance du fournisseur peut encourager l’a- Ce résultat confirme d’une part, l’importance cheteur à coopérer davantage avec le fournis- de cette dimension dans le maintien de la rela- seur et cela passe par sa perception de tion et ainsi la fidélité de l’acheteur et d’autre maintenir la relation dans le temps. part, la pertinence de sa présence dans la défi- nition de l’engagement. D’ailleurs, elle est Discussion des résultats considérée par plusieurs auteurs comme la plus importante, « l’engagement n’a de sens Premièrement, en milieu industriel la uniquement sur le long terme » (Moorman et confiance, qui repose avant tout sur la qualité al., 1992). des relations interpersonnelles développées par l’acheteur avec son fournisseur, permet de Troisièmement, l’engagement joue également réduire l’engagement calculé. Si un acheteur a un rôle médiateur par sa dimension tempo- confiance en son partenaire, il se sent impli- relle. Cette dimension exerce une médiation qué dans la relation et par conséquent moins partielle reliant la confiance à la fidélité coo- « calculateur ». Ainsi, plus la confiance de l’a- pérative. En d’autres termes, la confiance cheteur est élevée, plus l’engagement calculé exerce un effet direct sur la fidélité coopéra- est faible. Ces résultats confirment largement tive et également un effet indirect via l’enga- ceux de Geyskens et al. (1996) ; Wetzels et al. gement temporel. En effet, en milieu (1998) et Ruyter et al.( 2001) qui ont établi industriel, la confiance a été considérée également un lien négatif entre la confiance et comme étant un construit central dans la rela- l’engagement calculé. Par ailleurs, contraire- tion. Elle résulte d’un processus antérieur à ment à ces chercheurs nous n’avons pas pu l’échange au cours duquel l’acheteur va éva- valider les hypothèses liées à l’impact positif luer la crédibilité et la bienveillance du four- de la confiance sur l’engagement affectif. nisseur avant de lui accorder éventuellement Nous pensons qu’un lien affectif existe entre sa confiance. Le consommateur fidèle devrait l’acheteur et son fournisseur mais ce lien est ainsi montrer un niveau de confiance envers davantage expliqué par des variables liées aux un fournisseur supérieur à celui des autres traits de personnalité du fournisseur que par (Bozzo et al., 2003). Ce résultat est conforme l’entreprise qu’il le représente. à celui de Chaudhuri et Holbrook (2001) qui Vol. 18 – N°2, 2010 27 Vol18_N2_2010_Print.ps 27 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:23 Plaque : 27 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management constatent dans leur étude que la confiance Contributions méthodologiques influence positivement la continuité de la rela- tion et ainsi les dimensions de la fidélité du Les contributions méthodologiques de cette partenaire de l’échange. recherche concernent le développement des échelles de mesures des variables relationnel- les en particulier la fidélité coopérative. Apports, limites et voies futures En marketing, les premières opérationnalisa- de recherche tions de la confiance, l’engagement et la fidélité reposent généralement sur des échel- Les contributions théoriques, les de mesure «globales». Dans notre étude, méthodologiques et managériales nous avons volontairement fait le choix, con- Les contributions de cette recherche à trois trairement à la majorité des travaux français, niveaux : théorique, méthodologique et mana- de ne pas retenir une échelle globale pour la gérial. mesure des différentes variables du modèle. L’utilisation d’une échelle globale peut créer Contributions théoriques la confusion dans l’interprétation des théories, des modèles et des résultats empiri- Cette recherche nous a permis ainsi de propo- ques qui traitent ces variables. L’utilisation ser et de valider en partie, de manière empi- des mesures globales d’engagement par rique un modèle conceptuel intégrateur pour exemple sans prendre en considération les expliquer l’évolution de la relation ache- motivations de l’acheteur à s’engager dans la teur-fournisseur en milieu industriel. Il sup- relation pourrait masquer des différences pose une relation de type relationnel entre (Geyskens et al. 1996). l’acheteur industriel et son fournisseur et il pourra servir de cadre d’analyse pour expli- Contribution managériale quer d’autres épisodes de la vie des relations Cette recherche a une portée managériale sur inter-organisationnelles. deux points fondamentaux : la confirmation A travers nos résultats, nous avons pu montrer de la pertinence d’une stratégie de marketing également l’importance du rôle de la dimen- relationnel dans la relation de l’acheteur avec sion temporelle dans le développement de la son fournisseur en insistant sur le rôle de la fidélité de l’engagement, dimension jamais fidélité coopérative comme le point d’abou- intégrée dans les travaux de recherche en tissement de ce processus, et la compréhen- France, La prise en compte des différentes sion du comportement de l’acheteur envers dimensions des variables relationnelles Internet et la prise en considération des évolu- présente un très large intérêt à la fois théorique tions de comportement de l’acheteur. et managérial. Il pourrait, en effet, permettre Pour les acheteurs et pour les fournisseurs, une analyse plus pertinente et plus réaliste du cette recherche confirme qu’ils ont intérêt à comportement d’achat de long terme en développer de bonnes relations avec leur par- milieu industriel et laissant également entre- tenaire, puisque ces bonnes relations seront voir de nouvelles possibilités de développe- synonymes de meilleure adéquation d’une ment dans ces domaines. stabilité de la relation que cela diminuera le Cette recherche constitue également une pre- risque perçu. C’est l’une des caractéristiques mière tentative d’intégration du facteur coo- les plus intéressantes des marchés industriels. pératif dans l’étude de la fidélité en milieu On observe que les acheteurs industriels, con- industriel. Le terme de la fidélité doit tenir trairement aux individus, cherchent à stabili- compte de la notion de réciprocité de la rela- ser leurs achats chez un fournisseur à partir du tion, notion absente dans les autres dimen- moment où ils sont satisfaits de ses services. sions de la fidélité, qui caractérise les relations Alors que l’individu a tendance à chercher interentreprises. régulièrement la variété et la nouveauté dans sa consommation, le professionnel cherche la Nous avons alors pu établir l’existence de la sécurité et la garantie d’un bon achat. Il est dimension coopérative de la fidélité en nous donc fréquent de voir des partenaires indus- appuyant sur la littérature de comportement triels travailler ensemble pendant plusieurs d’achat industriel et le marketing relationnel. années. Cela ne signifie pas cependant, que Cette dimension était donc présente dans la les relations sont figées. Les acheteurs indus- littérature, mais son intégration dans la défini- triels sont tout à fait capables de changer de tion de la fidélité n’avait pas encore été fournisseur, mais ils essaient de limiter les effectuée. occasions de le faire. 28 Vol. 18 – N°2, 2010 Vol18_N2_2010_Print.ps 28 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:23 Plaque : 28 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management Limites et voies futures de recherche Dans ce contexte, il serait intéressant de pou- voir étudier la problématique sous un horizon Malgré ses intérêts théoriques, méthodologi- à long terme. Le temps structure l’évolution ques et managériaux, ce travail de recherche des comportements de l’acheteur industriel et comporte certaines limites qui tiennent prin- sa prise en compte s’impose. cipalement à l’approche que nous avons choisie. Nous présentons également des pro- Les autres variables explicatives de la rela- positions de recherches afin de corriger ces tion acheteur-fournisseur limites. Dans notre modèle, nous n’avons pu intro- Un contexte particulier duire qu’un nombre réduit de variables rela- tionnelles. Il serait intéressant d’étudier Nous avons mené notre recherche dans un l’influence d’autres variables relationnelles seul contexte : celui des acheteurs en milieu (le pouvoir, le risque perçu) ainsi que des industriel. Or dans ce milieu, un grand variables situationnelles, individuelles et nombre de décisions d’achat ne passe pas contextuelles. Ces variables ne sont pas à directement par un acheteur « professionnel » négliger puisqu’elles peuvent changer la dont c’est la fonction exclusive. De plus, il nature de la relation et influencer son dévelop- arrive que le rôle de l’acheteur soit réduit à la pement. négociation des conditions commerciales et qu’il ne soit pas maître de la décision d’achat. C’est pour cette raison qu’il est indispensable Bibliographie de rappeler que la particularité de notre Amine A., (1999), Le Comportement du contexte d’étude nous interdit toute générali- consommateur face aux variables d’action sation hâtive des résultats. Afin de confirmer marketing, Eds. Management et Société, nos hypothèses de recherche et notre modèle ISBN 2-912647-18-5. conceptuel, il convient que ceux-ci soient appliqués avec succès dans d’autres secteurs Aurier P., Benavent C. et N’Goala G., (2001), d’activités. Validité discriminante et prédictive des com- posantes de la relation à la marque, Actes du Une relation particulière 17ème Congrès de l’Association Française du Nous avons posé comme postulat de départ la Marketing, Beauville, Université de Caen, stabilité et de la relation acheteur-fournisseur. pp. 156-159. Par conséquent, les acheteurs interrogés Baron R.M. et Kenny D.A., (1986), The devaient sélectionner des fournisseurs avec moderator-mediator variable distinction in lesquels ils ont une relation durable et stable social psychological research: conceptual, pour décrire leurs relations avec eux. L’une strategic and statistical considerations, Jour- des extensions possibles de cette recherche nal of Personality and Social Psychology, serait d’interroger l’acheteur sur l’ensemble vol 51, n°6, pp 1173-1182. de ses fournisseurs. On pourrait alors, par exemple, comparer les clients fidèles et les Benavent C., (2002), Site web, http://chris- clients recherchant la variété et identifier les tophe.benavent.free.fr déterminants de ces deux types de comportements. Bettencourt L.A., (1997), Customer volun- tary performance: customers as partners in La ponctualité de l’étude service delivery, Journal of Retailing, vol 7 Le cadre de notre étude nous a contraint de n°3, pp 383-406. mener une enquête en coupe instantanée bien Bloemer J. et Kasper H., (1995), The complex que les enquêtes longitudinales et dynami- relationship between consumer satisfaction ques soient plus appropriées au contexte de and brand loyalty, Journal of Economic Psy- notre recherche, étant donné que les notions chology, vol 16 n°3, pp. 11-29; utilisées dans notre modèle. Bozzo C, Merunka D. Et Moulins J-L, (2003), Une perspective instantanée a limité la Fidélité et comportement d’achat: ne pas se connaissance de l’impact à long terme des fier aux apparences; Décisions Marketing, facteurs de notre modèle. Or, sans connaître ni vol 32, pp. 9-17. le marché, ni l’acheteur et ni l’histoire de la relation il est délicat de juger de la stabilité de Chaudhuri A et Holbrook M.B., (2001), The la relation de l’acheteur avec son fournisseur chain of effects from brand trust and brand au moment de l’enquête. affect to brand performance: the role of brand Vol. 18 – N°2, 2010 29 Vol18_N2_2010_Print.ps 29 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:24 Plaque : 29 / 160
Profil couleur : DØsactivØ Noir 150 lpp 45 degrØs Logistique & Management loyalty, Journal of Marketing, vol 65, April, Frisou J., (2004), le contrôle du comporte- pp. 81-93. ment de fidélité: premier jalons pour une théorie dynamique et éclectique, thèse de doc- Costabile M., (2000), A Dynamic Model of torat, sous la direction de Benavent C, Univer- Customer loyalty, paper presented at the com- sité de Pau et des pays de l’Adour. petitive 16th Annual IMP Conference Sep- tember 7 th 9th.. Fullerton G., (2003), When does commitment lead to loyalty? Journal of Service Research, Costabile M; Raimondo M.A et Miceli G., vol 5 n°4, pp. 333-344. (2002); A dynamic model of customer loyalty: Some empirical evidences supporting Garbarino E. et Johnson M.S., (1999), the dif- a customer buying behavior model; American ferent roles of satisfaction, trust, and commit- Marketing Association. Conference ment in customer relationships, Journal of Proceedings Marketing, April, pp. 70-86. Crié D., (1999), Les produits fidélisants dans Gassenheimer, J.B., Houston F.S. et Davis la relation client-fournisseur: Identification, C.J., (1998), The Role of Economic Value, analyse des effets et implications pour la Social Value, and Perceptions of Fairness in prévision de l’évolution de la relation; Thèse Interorganizational Relationship Retention pour le Doctorat en Sciences de Gestion, Decisions, Joumal of the Academy of Marke- IAE/Université des Sciences et Technologies ting Science, vol 26 n°4, pp. 322-337. de Lille. Geyskens I., Steenkamp J.B.E.M., Scheer Day G., (1969); A two-Dimensional Concept L.K. et Kumar N., (1996), The effects of trust of Brand Loyalty; Journal of Advertising and interdependence on relationship commit- Research, vol 9, pp. 29-36. ment: a transatlantic study, International Journal of Research in Marketing, vol 13, Des Garets V, Lamarque E. et Plichon V., pp. 303-17. (2003), La relation entreprises-clients: de la fidélité à la dépendance, Revue française de Gundlach G., Achrol, R.S., et Mentzer J.T., gestion, vol 3 n°144, pp. 23-41. (1995), The structure of commitment in exchange, Journal of Marketing, vol 59 Dick A.S. et Basu K., (1994), Customer January, pp. 78-92. Loyalty: Toward an Integrated Conceptual Framework, Journal of The Academy of Mar- Gwinner K.P., Gremler D. et Bitner M.J., keting Science, vol 22 n°2, pp. 99-113. (1998), Relational Benefits in Service Indus- tries:The Customer’s Perspective, Joumal of Dwyer F.G, Schurr P.H, et Oh S., (1987); the Academy of Marketing Science, vol 26, Developing Buyer-Seller relationships, Jour- pp. 101-14. nal of Marketing, vol 51 April, pp. 11-27. Hakansson H. (1982), An interaction Evanschitzky H., Gopalkrishnan R.I et Plass- approach, in Hakansson H,. International man H., (2006), the relative strength of affec- Marketing and Purchasing of Industrial tive commitment in securing loyalty in service Goods, John Wiley and sons, 10-27. relationships, Journal of Business Research, vol 59, pp. 1207-1213. Hallen L., Johanson J et Seyed-Mohamed N.S., (1987), Relationship strength and stabi- Ford D., (1980), Stability factors in industrial lity in international and domestic industrial marketing channels, Industrial Marketing marketing, Industrial and Marketing Purcha- Management, vol 7 n°5, pp. 410-422. sing, vol 2, pp. 22-37. Fournier S., (1994), A consumer-brand rela- Johnson D, Herrmann A. et Huber F., (2006), tionship frame-work for strategic brand The evolution of loyalty intention, Journal of management, thèse, Université de Floride. Marketing, vol 70 (April), pp. 122-132. Fournier S., (1998), Consumers and their Kumar N., Scheer L.K. et Steenkamp brands: Developing relationship theory in J-B.E.M., (1995a), The effects of supplier consumer research, Journal of Consumer fairness on vulnerable resellers, Journal of Research, vol 24 n°4, pp. 343-373. Marketing Research, vol 32 February, pp. 54-65. Frisou J., (2000), Confiance interpersonnelle et engagement: une réorientation béhavio- Kumar N., Scheer L.K. et Steenkamp riste, Recherche et Applications en Marketing, J-B.E.M., (1995b), The effects of perceived vol 15, n°1, pp. 63- 80. interdependence on dealer attitudes, Journal 30 Vol. 18 – N°2, 2010 Vol18_N2_2010_Print.ps 30 D:\BEM.compo\Vol18_N2_2010\00_N2_2010.vp mardi 22 mars 2011 13:37:24 Plaque : 30 / 160
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