La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature

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La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
Revue mensuelle | www.chassenature.ch | N° 1 janvier 2018

MALADIE                  LE LOUP                                       GYPAÈTE

La peste porcine         Controverse :                                 Le barbu
menace…                  loups ou hybrides ?                           se porte bien
La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
La photo insolite

Même pas peur…

I
     mpressionnante cette photo où l’on voit Odile Cur-        un loup: «L’aiglier avait mis son aigle à proximité, juste
     chod, photographe animalière qui part parfois fort        derrière moi pour la photo et celui-ci a battu des ailes
     loin pour ramener des reportages insolites. Plus inso-    en piaillant… aussi j’ai eu un mouvement de recul, il a
lite encore, son grand éclat de rire, sachant que ces aigles   éclaté de rire et j’ai suivi…»
sont de redoutables chasseurs. Ils s’attaquent surtout au        N.B. Nous avons publié en octobre son reportage
petit gibier, lièvres, renards ou jeunes loups pour leur       sur les aigliers kazakhs, dont le texte avait été attri-
fourrure. Mais à plusieurs, ils chassent des animaux bien      bué à tort au rédacteur de la revue. En fait, celui-ci
plus imposants, tels le bouquetin et même le loup adulte.      s’était borné à poser les questions, c’est bien Odile
   Explication d’Odile quand on lui demande si elle n’a        qui avait fourni les réponses et toutes les explica-
pas eu peur d’être si près d’un rapace capable de tuer         tions. Dont acte.

  Envoyez vous aussi vos photos bizarres                       Appel aux photographes !
  ou insolites à : jean.bonnard@netplus.ch.                    Toute photo proposée par un non-abonné
  Si leur qualité est suffisante pour l’impression,            lui vaudra six mois d’abonnement gratuit
  elles seront publiées ici avec vos explications.             en cas de publication…
La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
no 1 janvier 2018 | CHASSE ET NATURE | 3

ÉDITO

Entre chien et loup…
et peste porcine africaine
| Jean Bonnard, rédacteur de Diana Chasse et Nature

E
        n France, les éleveurs ont franchi un nouveau pas
        dans leur opposition au retour du loup en diffu-
        sant une vidéo choc pour dénoncer les dégâts du
prédateur sur les troupeaux : 10 200 victimes reconnues
en 2016 et 11 000 de plus à la fin novembre 2017 !
  Parallèlement à la sortie de cette vidéo (les images
d’animaux déchirés sont difficilement supportables), les
éleveurs ont invité la presse à Grenoble pour révéler les
résultats d’analyses ADN effectuées en Allemagne par
un laboratoire mandaté et payé par les éleveurs. Des
résultats qui sont en contradiction flagrante avec ceux
annoncés par l’Office national de la chasse et de la faune
sauvage, l’ONCFS (reportage en page 10).
  Les divergences portent sur le nombre de loups esti-
més, sur leur origine et sur le fait que de nombreux
loups seraient des hybrides (vingt hybrides sur vingt
prélèvements d’ADN analysés !). Enfin, la question de
la provenance des «loups», objet des analyses, pour-         Une épidémie entraînerait de lourdes conséquences
rait être une bombe : «Comment ces loups qui ont une         économiques pour les pays touchés. L’Office fédéral
origine génétique venue des pays de l’Est ont-ils pu se      de l’environnement, l’Office de la sécurité alimentaire
retrouver en France sans une intervention humaine ?»         et des affaires vétérinaires et le Centre pour la méde-
  L’ONCFS «demeure extrêmement confiant dans les             cine des animaux sauvages de l’Université de Berne ont
résultats» de son laboratoire et qualifie ces résultats      rédigé un article à l’intention des chasseurs, exposant
allemands de «très étonnants» ; il promet d’organiser        les précautions à prendre et les invitant à annoncer la
une rencontre entre les deux laboratoires Antagène           découverte de sangliers morts (article en page 6).
(France) et ForGen (Allemangne) pour «mieux com-
prendre les divergences».
  Première conséquence : mi-décembre, tous les syn-            N.B. Amis lecteurs et chasseurs : en 2018, vous
dicats agricoles ont boycotté la rencontre ministérielle     aurez un nouveau rédacteur responsable de Diana
de Nicolas Hulot organisée à la sortie du document qui       Chasse et Nature. Après trois ans passés à ce poste
devrait guider les actions de terrain en rapport avec le     passionnant, je souhaite retourner dans la nature et
loup pour les six prochaines années.                         chasser. Je remercie le comité de Diana Romande et
  La PPA, autre sujet chaud : la question n’est plus de      son président Charles-Louis Rochat pour la confiance
savoir si, mais quand la peste porcine africaine débar-      témoignée et la liberté totale accordée aux contribu-
quera en Europe de l’Ouest. La maladie très conta-           teurs de votre revue. Mes remerciements vont aussi
gieuse – qui ne se transmet pas à l’homme – touche les       aux collaborateurs réguliers et correspondants can-
sangliers et les porcs qui en meurent en quelques jours.     tonaux, et tous mes vœux à mon successeur.
La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
Trenton Mitsuoka
3 x World Champion

                   LIM IT
      IS       THE                 ACTION                        Convaincante effet
  SKY                            Les stands de tir de            de profondeur
                                 chasse seront bientôt           - sans plomb
                                 rouverts.                                                                                       IPSC Approved

                                                                                                                         82 81
                                                                                                              Réf. 231

                                                                                                           WENN  ANDERE
                                                                                                             IDÉAL POUR
                                                                                                           NICHTS MEHR
                                                                                                             LA BATTUE
                                                                                                           SEHEN...

                                                                 P-09
    ”THE AMMO I USE AND TRUST”

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  Nous nous
réjouissons de
 votre visite!
                                 Protection des oreilles pour
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Berne, 15. - 18. février 2018
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La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
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                                           SOMMAIRE

Revue mensuelle fondée en 1883
                                           6                                                            Maladie

                                                                                                        Après la tuber-
Organe officiel de la Société suisse
des chasseurs «La Diana»
www.chassenature.ch
                                                                                                        culose bovine,
ÉDITEUR
Diana Romande
                                                                                                        la peste porcine
Les Crettets 21                                                                                         Texte collectif et photos Friedrich-Loeffler-Institut
1342 Les Charbonnières

ÉDITEUR DÉLÉGUÉ
                                                                                                        Passion chasse
AdVantage SA
Editions & Régie publicitaire
Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne                                                                        Le loup est-il
RÉDACTION
                                                                                                        un loup ?
                                                                                             10
Direction-Rédaction
Jean Bonnard                                                                                            Texte de Chasie et photos de Jean Bonnard
Rue de Condémines 39, 1950 Sion
Tél. 079 252 92 09
jean.bonnard@netplus.ch

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AdVantage SA                               14                                                           Le coin du pêcheur
Avenue d’Ouchy 18, 1006 Lausanne
Tél. 021 800 44 37                                                                                      L’homme
                                                                                                        et les poissons
abo.chassenature@advantagesa.ch

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Marianne Bechtel                                                                                        Texte et photos de Michel Bréganti
Tél. 079 379 82 71
mac@bab-consulting.com
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Tél. 021 800 44 37
regie@advantagesa.ch                                                                                    Nature
Délai de réservation:
le 1er du mois pour parution
dans l’édition du mois suivant                                                                          Balade hivernale…
MISE EN PAGES                                                                                           à peau de phoque
l’atelier prémédia Sàrl
Chemin de la Fin du Clos 39
1616 Attalens­                                                                               17         Texte et photos de Georges Laurent

IMPRESSION

                                           28
Imprimerie Saint-Paul                                                                                   Réflexion

                                                                                                        L’automne,
Boulevard de Pérolles 38
1700 Fribourg

                                                                                                        la chasse
Tirage: 4000 exemplaires

N° 1 JANVIER 2018
                                                                                                        et les médias…
Photo de couverture:                                                                                    Texte et photos d’Alain Rossier
Roland Clerc

Les articles publiés dans Diana                                                                         Recette de chasse

                                                                                                        Médaillons
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                                                                                                        sauce poivrade
                                                                                             42
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                                                                                                        De Virginie Lénart
­faire l’objet d’un accord préalable
 avec la rédaction.

                                           27
                                            2  La photo insolite par Odile Curchod | 21  Poster : Le retour du gypaète par Jean Bonnard
                                            24  Portfolio par Henry Ausloos | 25  Trophées : Cerf, les formes de trophées par Daniel Girod
                                            31  Les infos | 43  Jeu

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La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
6 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

  MALADIE

  Après la tuberculose
  bovine, la peste porcine
  | Texte Marie-Pierre Ryser-Degiorgis , Dominique Suter, Cordia Wunderwald, Thomas Gerner | Photos Friedrich-Loeffler-Institut

  LA PESTE PORCINE AFRICAINE (PPA), MALADIE TRÈS CONTAGIEUSE D’ORIGINE VIRALE, TOUCHE LES
  ESPÈCES PORCINES (SANGLIERS ET PORCS). LE RISQUE D’UNE INTRODUCTION EN EUROPE OCCIDEN-
  TALE EST TRÈS ÉLEVÉ. LA QUESTION N’EST PAS DE SAVOIR SI LA PPA VA ARRIVER, MAIS PLUTÔT QUAND
  ET OÙ LE NOUVEAU FOYER APPARAÎTRA !

  E
         n Europe, la PPA n’affecte que
                                                         Les sangliers infectés par le virus de la PPA sont caractérisés par un manque de réactions.
         les cochons domestiques et
         les sangliers, mais en Afrique
  les phacochères et les potamochères
  y sont aussi sensibles. Il n’y a pas de
  risque de transmission à l’homme.
  Cependant, une épidémie de PPA
  implique de lourdes conséquences
  économiques pour le pays touché.

  Une maladie d’origine africaine
    La maladie a été décrite pour la
  première fois au début du 20e siècle
  en Afrique, où elle est encore lar-
  gement répandue. La PPA a été
  décrite en Europe pour la première
  fois dans les années 1950. Elle s’est
  étendue du Portugal à l’Espagne,
  la France, Malte, la Belgique et les
  Pays-Bas ; il y a même eu des foyers
  sur le continent américain. La mala-
  die a alors pu être éradiquée de tous
  les pays américains et européens,                   en Arménie, Russie, Ukraine et au                   le plus proche ; cent autres cas ont
  mis à part la Sardaigne, où elle est                Bélarus. En 2014, elle a atteint la                 été recensés jusqu’au mois d’octo-
  présente encore aujourd’hui.                        Lituanie, la Pologne, la Lettonie et                bre. L’origine de l’infection n’a pas
                                                      l’Estonie. En juin 2017, elle a été                 été complètement élucidée, mais
  Epidémie actuelle                                   mise en évidence pour la première                   selon les autorités tchèques, le virus
  en Europe de l’Est                                  fois en République tchèque chez des                 aurait pu être introduit par des ou-
    La PPA a été introduite en Géorgie                sangliers morts, à une distance d’en-               vriers ukrainiens de la blanchisserie
  en 2007. Elle s’est ensuite étendue                 viron 400 km du front de l’épidémie                 de l’hôpital local par l’intermédiaire
La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
7

d’un jambon cru. Des foyers de PPA chez des porcs do-
mestiques ont été détectés dans deux petites fermes
d’arrière-cour en Roumanie en juillet 2017, mais ils ont
pu apparemment être combattus avec succès. Il faut
s’attendre à ce que la PPA continue à se propager vers
l’ouest : le risque d’une introduction vers l’Europe oc-
cidentale est considéré comme très élevé. La question
n’est donc pas de savoir si la PPA va arriver dans nos
régions, mais plutôt quand et où le nouveau foyer va
apparaître.

Des porcs et des sangliers, qui infecte qui ?
   Après les premiers cas mis en évidence chez des
porcs domestiques en Géorgie, la PPA est aussi appa-
rue chez le sanglier. Le scénario typique semble être
le mouvement légal ou illicite de porcs malades ou de
leurs produits, ou d’objets contaminés par l’homme,
suivi de l’apparition de nouveaux foyers dans des éle-
vages de porcs ; puis suivent les premiers cas chez des
sangliers dans la même région, qui transmettent à leur
tour le virus à des porcs domestiques et contaminent
l’environnement avec des excrétions contenant le             Nouveauté:
virus. Suivent alors de nouveaux cas chez le sanglier et     Caméra thermique Pulsar HELION XP/XQF
la situation ne peut plus être contrôlée…
   Dans des conditions naturelles, la maladie est moins      • Plage de détection jusqu’à 1800 m
contagieuse qu’on s’y attendait, et elle s’étend plus len-   • StreamVision (connexion des smartphones/tablettes iOS et
tement qu’on le craignait au départ, plus lentement,           Android)
mais sûrement : même dans les régions où on avait            • Batterie rechargeable B-pack
l’espoir que le virus ne se maintiendrait pas au sein        • Entièrement étanche (IPX7)
des populations de sangliers, on a dû changer d’avis.
                                                             77405 Helion XP50 (2.5-20x)
On ignore encore si les hautes densités de sangliers         Particulièrement idéal sous les conditions de temps difficiles
et certaines pratiques de gestion du sanglier, comme         • Haute résolution 640x480 Pixel, 17 µm, 50 Hz
par exemple le nourrissage, jouent un rôle important.        • Objectif interchangeable                       CHF 4‘700.00
Cependant on peut soupçonner qu’en présence d’un
nombre élevé d’animaux et de points d’agrégation, les        77395 Helion XQ50F (4-16x)
contacts entre animaux sont plus fréquents, impliquant       Pour l‘application exigeante
donc un risque plus élevé de transmission du virus de        • Résolution 384x288 Pixel, 17 µm, 50 Hz         CHF 3‘100.00
la PPA.
                                                             77338 Quantum Lite XQ30V (2.5-10x)
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  La PPA est causée par un virus. Il peut survivre des
mois dans le sang, les excréments ou les produits car-
                                                             www.pulsar-thermal.ch                          Halle 3.0
nés – qu’ils soient congelés, réfrigérés ou conservés à
                                                                                                            Stand A09
température ambiante. En revanche le virus est inacti-       Disponible auprès des                          BEA-BERNEXPO,
vé par la cuisson (au moins à 60° pendant 20 minutes)        magasins spécialisés!                          Berne
et détruit par les désinfectants. Parmi les désinfectants
efficaces, on compte ceux à base de o-phenylphenol
appliqués pendant 30-60 min, le formol à 1% pendant
6 jours, la soude caustique, l’acide peracétique (0.15%,
une heure de temps d’action) et les désinfectants

                                                             OptiLink SA, rue de la poste 10, 2504 Bienne
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La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
8 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

  disponibles dans le commerce avec
  un spectre d’action incluant les vi-
  rus enveloppés, en particulier ceux
  à base de surfactants.
    La transmission a lieu par contact
  avec des animaux infectés, leurs
  produits ou leurs excrétions, y com-
  pris l’ingestion de viande infectée.
  Comme cela est mentionné plus
  haut, l’homme joue un rôle central
  dans la propagation de la PPA en
  transportant le virus sur de longues
  distances par l’intermédiaire d’ob-
  jets contaminés (par exemple des
  bottes), de véhicules, de produits
  carnés, et par le déplacement d’ani-
  maux. En Afrique, certaines espèces
  de tiques jouent un rôle important
  comme vecteurs du virus de la PPA,           Reins présentant de nombreux saignements ponctuels.
  mais il semble qu’en Europe de l’Est
  les tiques ne jouent aucun rôle.
                                               Surface de coupe d’un poumon
  Maladie rapide et fatale                     révélant une mousse abondante.
  avec lésions hémorragiques
     L’évolution de la maladie est géné-
  ralement rapide et mortelle, que cela
  soit chez le sanglier ou le porc – en
  général moins de dix jours s’écoulent
  entre l’infection et la mort. La maladie
  est caractérisée par un manque d’ap-
  pétit et de réactions, de la fièvre et
  des saignements cutanés (reconnais-
  sables chez les porcs à peau claire).
  Les animaux atteints peuvent aussi
  présenter des troubles respiratoires
  et de la diarrhée. Ils développent
  des hémorragies dans les organes in-
  ternes, comme par exemple les reins
  qui présentent alors de nombreux
  petits saignements ponctuels, et la
  vessie. Les ganglions lymphatiques
  dans la région de l’estomac et du foie     aucun vaccin disponible. Par con-           Annoncer les sangliers trouvés
  sont typiquement rouge foncé et en-        séquent, les seules possibilités de         morts
  flés. De la mousse blanche peut être       limiter la progression de la maladie           Les expériences faites dans les
  présente dans les poumons et la tra-       incluent la prévention de l’introduc-       régions où la PPA est présente
  chée.                                      tion du virus et la détection pré-          montrent que l’échantillonnage et
                                             coce des cas, ainsi qu’une gestion          l’examen de sangliers sains tués à la
  Possibilités de contrôle                   des sangliers proche des conditions         chasse ou heurtés par un véhicule
    Il n’existe aucune option de             naturelles et une biosécurité élevée        ne sont pas très utiles pour la détec-
  contrôle et il n’y a actuellement          dans les élevages porcins.                  tion précoce, car la grande majorité
La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
9

de ces animaux ne sont pas infec-
                                                              Tronçon d’intestin avec de nombreux saignements (stries rouges).
tés. En revanche les sangliers trou-
vés morts représentent un matériel
d’analyse idéal : dans les régions af-
fectées, jusqu’à 50% des carcasses
sont infectées par le virus de la PPA !
Il faut songer à la PPA comme origine
potentielle de la mort, en particulier
lors de la découverte de plusieurs
carcasses de sangliers dans la même
zone. Dans la situation inquiétante
actuelle en Europe, il est donc es-
sentiel d’annoncer et d’analyser sys-
tématiquement les sangliers trouvés
morts (non accidentés). Ceux-ci
doivent être immédiatement signa-
lés à une institution compétente
(Service vétérinaire, Service de la
chasse, Centre pour la médecine
des poissons et des animaux sau-
vages FIWI) et mis à disposition
pour une analyse. Les échantillons
adéquats pour la recherche du virus       trouvés morts au laboratoire sélec-       l’échelle nationale, en collaboration
de la PPA incluent le sang ainsi que      tionné sans les ouvrir au préalable       avec l’Office fédéral de l’environne-
différents organes internes comme         et après les avoir bien emballés. A       ment (OFE) et le FIWI. Il est prévu
la rate, les reins, les ganglions lym-    l’heure actuelle, l’Office fédéral de     de lancer un programme de surveil-
phatiques, les poumons et le foie         la sécurité alimentaire et des af-        lance du virus de la PPA chez les
(de préférence ceux présentant des        faires vétérinaires (OSAV) prépare        sangliers trouvés morts ou abattus
lésions). Il est cependant vivement       une stratégie pour la surveillance        pour des raisons sanitaires.
conseillé d’acheminer les sangliers       et la détection précoce de la PPA à

  Précautions en cas de situation
  à risque pour la PPA
  - Manipuler les sangliers morts avec des gants et les annoncer immédiatement à une institution compétente
    (Service vétérinaire, Service de la chasse, Centre pour la médecine des poissons et des animaux sauvages).
  - Se laver les mains après tout contact avec un sanglier mort ; nettoyer / désinfecter l’équipement (y compris
    couteau, bottes et containers) et les habits ; éviter les contacts avec des porcs domestiques.
  - Lors de tourisme de chasse en Europe de l’Est, garder en tête qu’en l’absence de grandes précautions, l’invi-
    sible virus pourrait être introduit en Suisse (équipement de chasse, véhicule, nourriture, trophées de chasse).
  - Ne pas nourrir les sangliers et les porcs avec des déchets de cuisine ; éviter en général tout contact entre porcs
    et sangliers.
  - Ne pas laisser des restes de nourriture dans la nature ; ne pas « lancer au renard » même les plus petits mor-
    ceaux de produits carnés (éliminer tous les restes de façon inaccessible pour les sangliers).
La peste porcine MALADIE - Controverse : loups ou hybrides ? - Chasse et nature
10 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

   PASSION CHASSE

   Le loup est-il un loup ?
   | Texte Chasie | Photos Jean Bonnard

   CETTE QUESTION, UN COLLECTIF D’ÉLEVEURS FRANÇAIS SE L’EST POSÉE.
   ILS ONT ENGAGÉ, À LEUR PROPRE COMPTE, DES ANALYSES GÉNÉTIQUES. MAIS POURQUOI ?
   ONT-ILS TROUVÉ LA RÉPONSE ?

                                                                               Il n’a plus peur de l’homme… Photo Henry Ausloos

   L
          e 22 novembre 2017, une con-      Pourquoi une telle démarche ?          nent s’ajouter à la liste des proies
          férence de presse s’est dérou-      Il faut d’abord relever qu’en        attribuées aux loups. Le nombre
          lée à la Chambre d’agriculture    France, en 2016, près de 10 000 bre-   d’attaques évolue de manière inat-
   de l’Isère à Grenoble dans le but        bis ont été reconnues officiellement   tendue puisque les dégâts sur les
   de divulguer les résultats des dé-       et indemnisées comme ayant été         troupeaux protégés ont largement
   marches avancées qu’ont réalisées        victimes des grands prédateurs. En     dépassé ceux causés en zone non
   de leur propre initiative un collectif   2015, ce sont également près de        protégée. Les éleveurs éprouvent
   d’éleveurs du Plateau du Larzac.         500 caprins et 150 bovins qui vien-    un ressenti de mensonges ou de
11

                                                                                                 prédation. Elle permet également
                                                                                                 d’identifier l’origine de l’individu et
                                                                                                 détermine notamment s’il s’agit d’un
                                                                                                 loup, d’un hybride ou d’un autre car-
                                                                                                 nivore. Le dénombrement des popu-
                                                                                                 lations et leurs similitudes dans le
                                                                                                 monde rend possible l’établissement
                                                                                                 des origines.

                                                                                                 Procédure et déroulement
                                                                                                 des analyses
                                                                                                   Les prélèvements ont été effec-
                                                                                                 tués sur les victimes animales de la
                                                                                                 prédation, sur les crottes et les poils
                                                                                                 laissés par les prédateurs ou encore
                                                                                                 sur des ossements. Ils ont été réali-
                                                                                                 sés par des personnes formées sur
                                                                                                 la méthode, notamment sur le ma-
                                                                                                 tériel, les précautions, les consignes
                                                                                                 et les fiches de renseignements. Les
                                                                                                 échantillons prélevés ont été remis
                                                                                                 à un laboratoire indépendant rem-
                                                                                                 plissant les critères de capacité à
                                                                                                 réaliser des analyses génétiques sur
                                                                                                 les loups, en possession de bases
                                                                                                 de données sur les canidés et bé-
   L’animateur de la journée : Bruno Lecomte, chevrier et réalisateur de vidéos sur les loups.   néficiant des accréditations et des
                                                                                                 certifications. Le choix s’est porté
                                                                                                 sur l’entreprise allemande ForGen
dissimulations depuis le «retour»                n’a plus peur des hommes. L’Office              qui pratique la génétique médico-
des loups en France. Ils ont l’im-               national de la chasse et de la faune            légale à Hambourg. Ce laboratoire
pression que l’estimation officielle             sauvage (ONCFS) n’a jamais donné                est certifié par le service allemand
du nombre de loups est en déca-                  suite à la demande des éleveurs qui             d’accréditation selon la norme ISO
lage total avec la réalité basée sur la          souhaitaient avoir le retour des ré-            17025. Il réalise des tests de filiation
quantité d’animaux d’élevage tués                sultats des analyses. Il a par ailleurs         et des analyses génétiques même
ou blessés et sur la présence vi-                toujours refusé de procéder à des               avec des traces minimales. Il pro-
suelle des loups. Les constatations              prélèvements sur les victimes mais              cède à de telles recherches sur des
du stress des chiens de protection               s’est limité à analyser uniquement              animaux pour l’identification des
qui n’ont pratiquement aucun re-                 des échantillons sous la forme de               espèces ainsi que pour l’examen de
pos, qui sont aussi tués ou blessés              crottes ou de poils de loups dans un            bâtardises des chiens. Il est expert
par les loups ou en fuyant les pré-              but de suivi de la population-loups             reconnu auprès des tribunaux et les
dateurs, interpellent. L’évolution du            et de son expansion. Ces raisons ont            analyses sont effectuées avec des
comportement des loups est par                   motivé les éleveurs à prendre les               normes de qualité identiques, que
ailleurs en contradiction avec les               choses en mains en organisant des               les échantillons soient humains ou
théories académiques. Les atta-                  analyses génétiques indépendantes.              de provenance animale. Les analyses
ques se déroulent de plus en plus                                                                en laboratoire ont été conduites par
proches des activités humaines, des              Pourquoi des analyses                           des scientifiques : le Dr Nicole von
chiens de troupeau sont attaqués                 génétiques ?                                    Wurmb-Schwark, auteure de hui-
à la porte des maisons, et s’est ins-               Seule l’analyse génétique iden-              tante articles dans des revues inter-
tallé ainsi le sentiment que le loup             tifie avec certitude l’auteur de la             nationales et plus de cent cinquante
12 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

                                                                                                       gènes du chien et du loup, peu im-
      Auditoire attentif pendant l’exposé de Grenoble. Une délégation suisse au premier rang.
                                                                                                       porte les sexes (père loup / mère
                                                                                                       chien ou père chien / mère loup) des
                                                                                                       deux géniteurs. L’identification des
                                                                                                       hybrides est ainsi garantie.

                                                                                                       Les résultats
                                                                                                          Complets et détaillés, ils ont été
                                                                                                       présentés à la conférence de presse
                                                                                                       par Mme Dr Nicole von Wurmb-
                                                                                                       Schwark qui a souhaité ainsi enga-
                                                                                                       ger la réputation de rigueur scienti-
                                                                                                       fique du laboratoire ForGen. Ils ne
                                                                                                       sont donc pas le fruit d’une inter-
                                                                                                       prétation par les éleveurs eux-
                                                                                                       mêmes. Dans la quasi-totalité des
                                                                                                       analyses des échantillons prélevés
   rapports et contributions scienti-             s’il y a un chien dans l’ascendance                  en France, le laboratoire allemand
   fiques, formatrice à l’Ecole de po-            paternelle.                                          a retrouvé des allèles génétiques re-
   lice sur la génétique médico-légale               Pour les analyses confiées par                    latifs à des origines russes, lettones
   et enseignante universitaire, et le            les éleveurs, le laboratoire a choisi                et baltes. ForGen a également ana-
   Dr Jan-Hendrik Modrow, expert en               la méthode génétique basée sur dix                   lysé dix crottes de loups prélevées
   génétique animale ayant soutenu                marqueurs ADN nucléaire. ForGen                      dans les Abruzzes. Celles-ci ont ré-
   une thèse de doctorat consacrée au             possède une base de données de                       vélé, comme en France, des allèles
   typage génétique des animaux.                  700 chiens sur 100 races différentes                 spécifiques de loups russes. Elles
                                                  et une base de données de 120 loups                  ont détecté un allèle «80» inconnu
   Les types d’analyses                           de différentes origines géographi-                   pour le laboratoire et absent dans
      Avec l’analyse mitochondriale,              ques. Cette méthode d’analyse per-                   les analyses faites en France, ni re-
   l’ADN du mâle (paternel) fusionne              met de détecter la présence des                      censé dans la base de données de
   avec l’ADN de la femelle (maternel)
   dans le noyau de l’ovule mais les
   mitochondries de l’ovule ne captent
   pas l’ADN paternel. Il ne subsiste en
   finalité que l’information génétique
   maternelle. On ne retrouve donc
   que la ligne de l’ascendance mater-
   nelle.
      Autrement dit, si le mâle est loup           	
     Ascendance = mère loup et père chien : l’analyse génétique mitochondriale identifie
   pur et la femelle chien, l’analyse gé-                 le loup hybride comme un loup normal.
   nétique de la descendance conclura
   à l’identification d’un loup hybride.
   Par contre, si la femelle est loup et
   le mâle chien, l’analyse de la des-
   cendance identifiera un loup alors
   qu’en réalité elle est aussi hybridée.
   La méthode de l’analyse mitochon-
   driale ne permet pas de détecter
   une ascendance paternelle chien.
   Donc, le cas échéant, le résultat sera          	
     Ascendance = mâle loup et mère chien : l’analyse génétique mitochondriale identifie
   l’identification d’un loup pur même                    un loup hybride.
13

ForGen qui comporte pourtant cent
                                                       Dr Nicole von Wurmb-Schwark présente les résultats du laboratoire ForGen.
vingt loups de différentes origines
géographiques, avec quatre sous-
espèces. S’il s’agit d’une spécifici-
té du loup italien présent dans les
Abruzzes, la conclusion est qu’au-
cune trace d’origine italienne n’a été
découverte sur les loups français qui
ont fait l’objet des analyses confiées
à ForGen. Concernant le Plateau du
Larzac, les vingt analyses complètes
basées sur les échantillons remis
par les éleveurs ont démontré vingt
hybrides. L’analyse morphologique
d’un crâne, retrouvé en zone loups
(Var, France) le 7 juillet 2017 et réa-
lisée indépendamment des analyses
génétiques, a confirmé par l’appré-
ciation de Kaj Grandlund, un scien-
tifique international, qu’il s’agissait
aussi d’un loup hybride. Tous ces
résultats corroborent les intuitions      constructif semblent s’engager. Un          Loup 2018 / 2023 est en préparation.
des éleveurs.                             premier pas pourrait se dessiner par        Ces résultats posent les mêmes
                                          la volonté de mettre en relation les        questions sur la situation suisse.
Conséquences                              laboratoires Antagene, qui ont effec-       D’autre part, les loups hybrides ne
   L’ONCFS est ainsi interpellée sur      tué les analyses pour l’ONCFS, et           sont pas protégés par la Convention
plusieurs questions. Cet office affir-    ForGen. Le Premier ministre fran-           de Berne qui souhaite même leur
me prendre au sérieux ces résul-          çais a été interpellé par les socié-        éradication.
tats et les prémices d’un dialogue        tés d’élevage de France car le Plan           Affaire à suivre.

  « Tirez-les… mais ne nous le dites pas ! »
                                     Yann Souriau, le maire de Chichilianne, commune qui a vu récemment cent
                                     soixante brebis et vaches tuées par les loups, fut un des premiers élus à soutenir
                                     ouvertement les éleveurs. A Grenoble, il a affiché sa révolte et s’est confié à la
                                     TV grenobloise : «  Aujourd’hui, la régulation (des loups) nous la faisons… on
                                     a commencé à tirer les loups sur les communes des alentours, avec l’aide de
                                     l’ensemble des acteurs, y compris le personnel de l’Etat, qui sont épuisés de la
                                     mascarade et qui nous aident à faire la régulation que l’Etat ne fait pas… Je suis
                                     obligé de le dire, parce que les préfets avec lesquels nous parlons nous disent :
                                     Tirez-les, mais ne nous le dites pas !… Qu’est-ce que vous feriez à ma place ?
                                     Est-ce que vous laissez continuer le massacre ? Ou vous prenez le risque ?… »
                                     Le risque, ce sont sept ans de prison et 150 000 euros d’amende par loup
     Le maire Yann Souriau.          abattu… Voir le reportage de téléGrenoble avec l’interview du maire sur le site
                                     de Diana Chasse et Nature ou ici : https://lc.cx/gM2a. J.B.
14 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

   LE COIN DU PÊCHEUR

   L’homme
   et les poissons
   | Texte et photos Michel Bréganti

   DÈS LA FIN DU PALÉOLITHIQUE, IL Y A ENVIRON DOUZE MILLE ANS, L'HOMME (HOMO SAPIENS)
   QUI N'ÉTAIT QUE CHASSEUR-CUEILLEUR, COMMENCE À S'APPROCHER DES ANIMAUX SAUVAGES QUI
   CONSTITUENT LA BASE DE SON ALIMENTATION.

      Dans les grottes préhistoriques, les poissons figuraient au menu.

   T
           out d’abord, il domestique le            ces premiers animaux domestiques        gagnaient rapidement l’Occident.
           loup pour les besoins de la              se fait rapidement, car contraire-      C’est aussi l’époque des débuts de
           chasse, puis les autres ani-             ment à ce que l’on nous enseignait      la pisciculture ou tout au moins
   maux, moutons, chèvres, bœufs,                   il y a une cinquantaine d’années, les   du piégeage des poissons dans des
   porcs, etc., afin d’en disposer sans             routes du commerce, de la culture       plans d’eau restreints permettant
   avoir à les poursuivre dans la nature.           et des idées étaient très fréquentées   de les conserver vivants, soit en eau
   Il est à relever que la dispersion de            et les avantages de la civilisation     douce, soit en mer.
15

                                                                                       On n'est pas loin de ce discret petit jus.

   La plupart et les plus anciennes         Quant à la pisciculture des temps        un couvert de végétation fabriquée.
des civilisations ont élevé des pois-     modernes, elle a gagné toute la pla-       La flotte a disparu de la surface et
sons. Cette activité a commencé           nète, tant en mer qu’en eau douce          même de la carte géographique la
avec la construction des canaux d’ir-     et avec la plupart des espèces             plus détaillée, elle se déverse dans
rigation, autrement dit avec le début     consommées par les hommes. Plus            le canal par un drain et un tuyau,
de l’agriculture. Déjà deux mille ans     de la moitié des poissons élevés ac-       car la source est toujours vive. Les
avant J.-C., au Proche-Orient, on si-     tuellement sur la planète est issue        ravageurs de nature ont de nouveau
gnale dans la région de l’Euphrate        de pisciculture dont la très grande        frappé !
des élevages de poissons sans en          majorité (85%) vient d’Asie.                 Au plus profond d’épais taillis, en-
préciser l’espèce, mais probable-                                                    châssé entre les baliveaux de frêne,
ment s’agit-il de carpes. La Chine s’y    Une pisciculture naturelle                 de viorne, de cornouiller, enchevê-
met aussi, puisque Fan Li écrit un          Il existe en plaine des petits jus,      tré dans un épais lacis «ouarbe»,
traité de pisciculture en 473 av. J.-C,   des fossés et des biefs à l’eau claire     la clématite sauvage, et même de
en bassin naturel, mais aussi déjà en     et froide, issus de source ou du           houblon, cette opiniâtre rigole tire
bassin artificiel creusé, les poissons    drainage, si bien cachés qu’ils sont       son jus, creuse quelques cavernes
étant nourris. Les Grecs et les Ro-       oubliés par les pêcheurs, mais bien        pour s’enfoncer plus loin dans un
mains ont bénéficié de ces progrès,       fréquentés par des truites de belle        trou proche du canal auquel elle se
ces derniers étant particulièrement       taille. Venues au gré des hautes           relie. Du chemin, distant d’une cen-
friands de poisson d’eau douce. Plus      eaux d’automne, elles ont grandi           taine de mètres, ce trésor de nature
proche de nous, les étangs de la          bien à l’abri des prédateurs et par-       est invisible, noyé qu’il est par une
Dombes, construits par les moines         fois même se sont reproduites. Et          végétation plus que centenaire, un
cisterciens dès le XIIe siècle, avec      ainsi, la flotte grouille d’une foule de   peu comme s’il avait toujours existé.
l’alternance pâturage et mise en          farios de tout âge.
eau qui fonctionne encore aujour-           C’est encore une vieille histoire,       Tout s’allume...
d’hui, produisent abondance de car-       car ce mince ru, peu profond, est             Il y a beaucoup de truites, mais
pes particulièrement appréciées les       maintenant recouvert de tous les           le courant est si lent, l’accès si dif-
jours d’abstinence, vendredi jour         gravats de la région, c’est une dé-        ficile qu’il est impossible de pêcher
sans viande pour les catholiques.         charge pieusement dissimulée par           «normalement». Après avoir fait le
16 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

   compte des poissons dignes d’inté-           ont faim et sont en chasse. La saute-           fuient de toutes leurs nageoires. Il
   rêt, je décide de laisser dériver, sous      relle, une grosse grise avec du bleu            faut se résoudre à quitter les lieux...
   les buissons, ma ligne eschée d’une          à l’intérieur des ailes, épinglée sur              Comme un braconnier poursuivi
   grosse sauterelle, sans plomb afin           ma ligne, navigue tout lentement,               par le garde-champêtre, je m’en-
   qu’elle reste à la surface, la gros-         zigzague entre cailloux, souches                fonce dans ce tissu végétal aux
   seur de l’insecte devant rebuter les         et racines. Passant devant un trou              mailles géantes, mais inextricables
   petites truites. Peine perdue, ces           perdu entre ces obstacles, le jus ex-           en cassant les branches qui font
   voraces s’en prennent à la pauvre            plose et une truite jaillit comme si            obstacle, et suis ce courant si lent
   bestiole et effraient tous les pois-         elle avait dû prendre l’insecte dans            que je rattrape le trouble qui pour-
   sons des alentours. Il faut y revenir        les airs. Évidemment, toute l’eau du            suit aussi son chemin. Le lieu est
   plus tard.                                   ruisseau se transforme en boue sous             vraiment bien habité et les grosses
     Au deuxième épisode, les petites           les coups de queue violents de l’ani-           sont nombreuses, hélas, inacces-
   se sont cachées. Elles craignent pour        mal qui se défend comme un diable               sibles. A peine arrivé à l’endroit où
   leurs arêtes, car ce jour les belles         au purgatoire, et les autres belles             le jus s’enfonce dans un tuyau de
                                                                                                drainage, j’aperçois, juste avant que
                              Serpentant dans la végétation, si mince et pourtant si riche...   l’eau vaseuse n’envahisse ce dernier
                                                                                                creux, un placide bolide qui gobe les
                                                                                                mouches, la gueule béante à chaque
                                                                                                capture. Hélas ! Effrayée, elle fuit
                                                                                                dans la conduite, sans doute pour
                                                                                                un bon bout de temps.

                                                                                                Tout s’éteint...
                                                                                                   Il a fallu trois approches pour cap-
                                                                                                turer cette fario de deux livres et la
                                                                                                mettre au panier. Elle s’est battue
                                                                                                comme une lionne dans sa caverne,
                                                                                                avec toutes les astuces possibles,
                                                                                                se bloquant dans le tuyau, sautant
                                                                                                pour casser la ligne à peine sortie du
                                                                                                tunnel, fuyant comme l’éclair dans
                                                                                                les dix centimètres de jus que son
                                                                                                creux laissait en amont, se lançant
                                                                                                même parfois dans le talus comme
                                                                                                pour fuir ce liquide qui lui semblait
                                                                                                si hasardeux et même funeste.
                                                                                                   L’année suivante, cette merveil-
                                                                                                leuse nature avait disparu sous deux
                                                                                                mètres de gravats et de décombres.
                                                                                                J’ai vu les baliveaux plier sous la
                                                                                                poussée de ces amas ravageurs, les
                                                                                                troncs et racines bousculés par la
                                                                                                force des machines, les creux et ca-
                                                                                                vernes bouchés par les sables et gra-
                                                                                                viers, toute la flore et la faune à ja-
                                                                                                mais disparue. C’est la loi du monde
                                                                                                moderne ou tout au moins celui que
                                                                                                l’on nous impose ; les destructeurs
                                                                                                sont têtus et finissent par gagner.
                                                                                                   J’en ai pleuré...
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NATURE

Balade hivernale…
à peau de phoque
| Texte et photos Georges Laurent

DÉCOUVERTE DE LA NATURE EN HIVER ET GOÛT DE L’EFFORT : MERCI LA PEAU DE PHOQUE…

   Loin des pistes et des cohues.

Q
       ui n’a pas eu l’occasion d’ad-   très recourbées, mollets entourés        tagne sans trop enfoncer dans la
       mirer dans un album de           de solides bandes d’étoffe, têtes cas-   neige. On n’en demandait pas plus.
       famille la photographie d’un     quées de passe-montagne... A cette         Bientôt, l’équipement se complé-
groupe de skieurs des temps hé-         époque, la peau de phoque n’était        ta d’antidérapants de bricolage : fi-
roïques ? Vous voyez l’image : pieds    pas encore née. Les skis permet-         celles, fils de fer, lanières ou autres
chaussés de longues lattes de bois      taient de gravir et dévaler la mon-      inventions destinées à éviter le recul
Observer des chamois en quête de nourriture.
18 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018
19

du ski dans la pente. On imagine les    rapidement la reléguer au musée.         phoque retrouve-t-elle sa faveur ?
scènes hautes en couleurs que de-       Toutes les anciennes notions furent      Pourquoi ceux qui l’utilisaient ne
vaient provoquer des randonnées         bouleversées par l’implantation des      sont-ils plus considérés comme
avec un matériel aussi rudimentaire.    moyens de remontées mécaniques.          des extravagants, mais comme
                                        Aux traces dans la neige poudreuse       des sages ? Plusieurs raisons ex-
Une vraie révolution…                   marquant le parcours de descente         pliquent ce regain de faveur. Elles
  Puis vint la peau de phoque ! On      succédaient de larges surfaces ni-       se rattachent à cette réaction que
pouvait grimper en glissant les skis    velées comme des routes. Le débu-        l’on constate lorsque l’habitude a
sans avoir, à chaque pas, à lever       tant, l’enfant, toute la famille avait   émoussé l’attrait du nouveau. La
une jambe lourdement chaussée,          accès aux champs de ski autrefois        facilité offerte par les moyens de
en même temps que les fixations         réservés à des sportifs endurcis.        remontée engendre le goût de la dif-
s’amélioraient. Le ski devenait non       A l’heure où téléskis, télésièges,     ficulté ; le lot dominical du commun
seulement l’un des sports les plus      télécabines ou autres installations      des mortels inspire l’évasion hors
populaires, mais aussi l’un des fac-    faisaient partout florès, remon-         des sentiers battus.
teurs majeurs du développement          ter une pente à peaux de phoque,
des régions montagnardes.               c’était s’exposer à des remarques        Traces du lièvre variable…
  La peau de phoque avait consti-       ironiques, accompagnées du geste           C’est ainsi que la revanche de la
tué une véritable révolution, mais      bien connu de l’index sur la tempe.      peau de phoque, cet objet trop tôt
le moteur, dans ses conquêtes, allait   Pourquoi aujourd’hui cette peau de       condamné au musée, s’exprime

  La trace dans la neige poudreuse.
20 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

                                            chaque année par le nombre de
                                            skieurs rencontrés loin des pistes,
                                            hors des cohues. Beaucoup de
                                            jeunes ont découvert dans l’effort
                                            d’une montée, dans une marche à
                                            travers bois et vallons, dans l’excur-
                                            sion en haute montagne, une joie
                                            différente de celle qu’ils éprouvent
                                            à dévaler de nombreuses fois dans
                                            la journée le même champ de ski.
                                            La découverte de la nature hiver-
                                            nale ajoute son puissant attrait à
                                            celui d’indépendance pour faire de
                                            nouveaux adeptes de la peau de
                                            phoque. Suivre la trace du discret
                                            lièvre variable ourlée de cristaux,
                                            admirer les sculptures féeriques
                                            du gel, le nuage poudreux levé par
                                            un coup de vent, le jeu d’un rayon
                                            de soleil à travers la brume ou dé-
                                            couvrir des lagopèdes en tenue de
                                            camouflage gîtés dans la pente, le
                                            randonneur apprécie sa chance
                                            de pouvoir cueillir à la source des
                                            joies nouvelles. Et si la chance vous
                                            permet encore d’observer des cha-
                                            mois quêtant leur nourriture sur
                                            une crête soufflée par les vents, ne
                                            leur donnez le bonjour ni de la main
                                            ni de la voix, car ces seigneurs de
                                            la montagne, farouchement libres,
                                            vous fuiraient comme des ennemis.
                                            Contentez-vous de prendre plaisir à
                                            leurs évolutions en vous faisant le
                                            plus discret possible.
                                               Revanche ? Le mot est peut-être
                                            un peu fort. Le ski, sport complet
                                            par excellence, devait fatalement
                                            revenir aux sources de joie aux-
                                            quelles il doit sa naissance. Entre le
                                            téléski et la peau de phoque, il n’y
                                            a ni concurrence, ni revanche, mais
                                            complément. Le ski ne se laisse en-
                                            fermer dans aucune formule défini-
                                            tive. Il veut – et c’est heureux – per-
                                            mettre à chacun d’utiliser à sa guise
                                            les infinies possibilités qu’il offre
                                            avec une générosité sans réserve.
    Suivre la piste du lièvre variable.
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POSTER : RETOUR DU GYPAÈTE

Le barbu
se porte bien…
| Texte Jean Bonnard | Photo Roland Clerc

LE GYPAÈTE BARBU, PLUS GRAND OISEAU DES ALPES, JADIS CHASSÉ SANS RELÂCHE, AVAIT DISPARU
À LA FIN DU XIXe SIÈCLE. AUJOURD’HUI, LES OBSERVATEURS SONT SATISFAITS, SON RETOUR – INITIÉ
DÈS 1986 – EST UNE RÉUSSITE.

L
       e gypaète est un vautour qui         suivi dix ans plus tard de la première   compte 15 couples reproducteurs.
       se nourrit essentiellement           naissance en liberté. Chaque année,      La première naissance en Valais
       d’ossements prélevés sur la          une journée de prospection interna-      a été observée en 2007. Grande
carcasse des vertébrés morts : ce           tionale des gypaètes est organisée :     chance cette année : les 5 couples
n’est pas un rapace prédateur, mais         des centaines de spécialistes, de        reproducteurs ont tous procréé et
un charognard. Son envergure ap-            passionnés et de promeneurs parti-       tous les petits ont survécu. Un jeune,
proche les 3 mètres.                        cipent à un comptage des oiseaux.        tombé du nid, s’était cassé un fémur,
   Le Réseau gypaète Suisse occi-           La mise en commun des observa-           il a été soigné avant de pouvoir pren-
dentale a recueilli plus de 4300 ob-        tions permet de se faire une idée de     dre son envol… mais comme l’hiver
servations de gypaètes dans les can-        l’évolution générale des effectifs.      était trop proche, on l’a relâché plus
tons du Valais, de Vaud, Fribourg et           Un nouveau projet en voie de réa-     au sud, dans la région des Baronnies
Berne. «Nous pouvons compter sur            lisation tend à relier la population     au sud du Vercors.
environ 150 à 200 personnes – dont          des Pyrénées avec celle des Alpes           Le couple le plus âgé est celui de
une quinzaine de passionnés – qui           par un pont virtuel grâce à des sta-     Derborence, le mâle aura 20 ans en
nous font part régulièrement de             tions intermédiaires, par exemple        2018 et la femelle 17 ans. Le mâle
leurs observations. Nous sommes             aux Grands Causses, dans le sud du       du couple de Loèche-les-Bains, né
dans une bonne phase du retour              Massif central, où on procède à des      et relâché en 1998, aura lui aussi
du gypaète» explique le biologiste          lâchers depuis quatre ans.               20 ans l’an prochain.
valaisan François Biollaz (aussi pas-                                                   Le gypaète atteint sa maturité
sionné par les chauves-souris). Il          Deux cent cinquante                      sexuelle à l’âge de 6 à 8 ans. Sa du-
est responsable et coordinateur du          dans les Alpes                           rée de vie est impressionnante: le
Réseau gypaète Suisse occidentale             La population de gypaètes est          mâle du zoo de la Garenne, décédé
et gère aussi les relations interna-        d’environ 250 individus dans les         l’an passé, avait 50 ans et a été –
tionales. Ce réseau est soutenu par         Alpes (Suisse, Italie et France).        jusqu’à la fin de sa vie – un repro-
une Fondation Pro Gypaète domici-           On a recensé une quarantaine de          ducteur remarquable.
liée à Zürich.                              couples qui ont permis à 32 jeunes
   Même constat en France où le bar-        de prendre leur premier envol en
bu a été réintroduit par un premier         pleine nature en 2017. En Suisse,
lâcher qui remonte à trente ans,            entre les Grisons et le Valais, on

                                                                                             Pages 22-23 : gypaète de la Gemmi.
22 | CHASSE ET NATURE | n°5 mai 2016
23
Portfolio
24 | CHASSE ET NATURE | n°5 mai 2016

 La barbe ? Des plumes qui font saillie sous son bec. © Photos Henry Ausloos

 Contraste entre le blanc roux dessous et le noir dessus.
25

TROPHÉES

Cerf : les formes
de trophées
| Texte et photos Daniel Girod

VÉRITABLES CHEFS-D’ŒUVRE DE LA NATURE, LES BOIS DE CERFS ORNENT AUSSI BIEN LES SALLES DE
GRANDS CHÂTEAUX QUE LES COURS DE FERMES. DÉCLINÉS SOUS DIFFÉRENTES FORMES, ILS
CARACTÉRISENT SOUVENT UNE SAVANTE ALCHIMIE OÙ LA GÉNÉTIQUE ET LE BIOTOPE S’ENTRE-
MÊLENT MYSTÉRIEUSEMENT.

D
       e tous temps, les bois de
       cerfs ont été l’objet de multi-
       ples croyances quant à leurs                           Ces bois en forme de U présentent une dissymétrie
qualités propres à guérir certains                            quant à la typologie des empaumures. Sur le merrain
                                                              de gauche, on note la présence de la chevillure, puis
maux humains telles les hémorra-                              de la classique configuration composée d’une trochure
gies ou les coliques, voire les insuf-                        surmontée d’une fourche. Le merrain de droite, quant
fisances sexuelles. Néanmoins, ce                             à lui, est muni d’une chevillure surmontée d’une em-
                                                              paumure à trois épois qui forment un calice très évasé.
sont les différentes formes et géo-
métries des bois qui ont été et sont
encore les plus sujettes à la curiosité
de l’homme.

En U, en V ou en cœur…
  Malgré quelques variantes, les bois
peuvent prendre essentiellement
trois formes fondamentalement dif-
férentes. En effet, vue de face, la
ramure présente une configuration
qui rappelle soit un U, soit un V, soit
un cœur. Dans le premier cas de fi-
gure, les merrains forment un léger
galbe qui présente une légère cas-
sure de continuité à la hauteur de
la chevillure. Dans le cas d’un profil    géométrie où l’élégance du galbe          ticulier, un constat s’impose – très
en V, les merrains sont quasiment         met en valeur le haut de la ramure.       peu de cerfs parviennent à cet âge
droits, ce qui entraîne souvent un          Quelle que soit la forme des bois,      canonique. La majorité des coiffés
étagement des épois. La forme en          le trophée n’atteint son apogée qu’à      est prélevée entre la cinquième et
cœur est très agréable à l’œil. L’har-    partir de la dixième, voire la dou-       la huitième année. Ceci explique
monie caractérise le mieux cette          zième année. Or, sur ce point par-        en partie le fait que le nombre de
26 | CHASSE ET NATURE | no 1 janvier 2018

                                                                  Ce magnifique trophée en forme de cœur qui
                                                                  cote 192 points présente des empaumures
                                                                  très caractéristiques. Comme l’ensemble des
                                                                  cors, les surandouillers ne sont pas très longs.
                                                                  A contrario, les meules et les merrains pré-
                                                                  sentent une circonférence importante, facteur
                                                                  déterminant quant au nombre de points.

   grands trophées n’est pas très im-       année soit d’un accident, soit d’une          titre d’exemple, une étude menée
   portant au regard du plan de chasse      maladie.                                      sur des cerfs issus de l’île de Rum
   qui se compte en milliers d’animaux.                                                   en Ecosse a consisté à déplacer un
   En ce qui concerne l’évolution des       De 83 à 200 kilos !                           certain nombre d’animaux vers la
   bois dans le temps, il faut distinguer     Les caractéristiques propres à la           Nouvelle-Zélande. En l’espace de
   deux cas de figure. Tout d’abord, la     ramure dépendent également de                 deux générations, le poids moyen
   ramure se refait systématiquement        deux facteurs déterminants. En                des cerfs repris sur l’île de Rum
   d’une année à l’autre. Cependant,        premier lieu, les ascendants géné-            est passé de 83 à 200 kilos. Dans
   a contrario du chevreuil qui refait      tiques de l’animal. Les collections de        le même temps, le poids des bois a
   ses bois pendant l’hiver, le cerf re-    mues, les expositions de trophées             considérablement augmenté. Ceci
   constitue les siens pendant la belle     et l’examen des tableaux de chasse            démontre que, sur la même base
   saison. Cela signifie que, mis à part    montrent que le potentiel hérédi-             génétique, les cerfs en provenance
   un accident ou une maladie, la ty-       taire des reproducteurs se transmet           d’un milieu hostile se développent
   pologie des bois ne va pas changer       très bien d’une génération à l’autre.         d’une tout autre façon dans un mi-
   fondamentalement pendant toute la        Des milliers de gestionnaires de ter-         lieu riche. L’exemple des cerfs issus
   vie d’un cerf.                           ritoires de par le monde ont, à un            du domaine de Chambord appuie
     La récolte annuelle des mues per-      moment ou un autre, tenté d’utili-            totalement ce constat. En effet, les
   met de suivre l’évolution des bois       ser les ascendants génétiques pour            différentes morphologies corpo-
   d’une année à l’autre. Par la même       «améliorer» la qualité des trophées.          relles ou les différentes typologies
   occasion, cette collection plurian-        Cependant, et c’est là le deuxième          de bois constatées d’une région à
   nuelle de mues retrace avec une          facteur, l’hérédité ne fait pas tout.         l’autre montrent à merveille que le
   grande fidélité les différentes péri-    Heureusement d’ailleurs. Un cerf,             génotype Chambord1 s’adapte et se
   péties de la vie d’un cerf. En effet,    et par voie de conséquence ses bois,          transforme au contact du milieu.
   au travers d’une anomalie présente       ne peuvent se développer si un cer-              Néanmoins, les qualités nourri-
   sur un ou éventuellement deux            tain nombre de conditions ne sont             cières du territoire ne sont pas les
   merrains, les mues peuvent montrer       pas réunies. Il y a tout d’abord l’in-        seules à influer sur la qualité des
   que l’animal a souffert telle ou telle   fluence de la qualité du biotope. A           bois. En effet, le stress induit par
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