La tyrannie des objets - 2e Bureau
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Galerie des Galeries 16/10/13 – 04/01/14 la tyrannie des objets Dossier de presse Press release Vernissage / Opening 15/10/13 #1
INTRODUCTION L’exposition « La Tyrannie des Objets » d’Alexandra Fau invite à porter un regard différent sur les objets de notre quotidien, à déceler en eux une personnalité jusqu’alors insoupçonnée. Les appareils, qui nous avaient tant habitués à une certaine forme de docilité, s’entêtent maintenant à déjouer nos plans. Artistes (Alexandre Singh, Didier Faustino, Noam Toran, Julie Bena, Wesley Meuris, Haegue Yang…) et designers (Serge Mouille, Achille & Pier Giacomo Castiglioni, Jurgen Bey, Dunne & Raby…) se prennent à imaginer des objets indomptables, critiques des systèmes de production rationnels, contraignants, voire autoritaires. Le parcours imaginé par David Dubois souligne cette question du renversement du rapport de force entre l’objet et son possesseur. Devenus intelligents, doués de parole, les objets présentés dans l’exposition empruntent à différents registres : tant la philosophie et l’architecture que le dessin animé, alliant légèreté et portée critique. Une douce révolte éclate ainsi contre les dictatures du confort, du bon goût et du bon fonctionnement à travers ces objets émancipés qui, au contact de l’homme, finissent par lui ressembler. Alexandra Fau est David Dubois est designer commissaire d’expositions, et scénographe indépendant. critique d’art et enseignante Diplômé de l’Ensci-les ateliers en histoire de l’art. Elle est l’auteur en 2003, il vit et travaille à Paris. de L’Histoire de l’École Nationale Il scénographie des expositions Supérieure des Arts Décoratifs pour la Villa Noailles, la Villa Arson, de 68 à nos jours. À travers le Cneai ou encore le Palais une expérience personnelle, de Tokyo. Ses objets sont édités elle nous livre le sentiment souvent par le Mudam, la galerie Mica, partagé de l’usager pris en faute ilivetomorrow ou encore la galerie par un objet qui dicte sa loi. kreo qui le représente aujourd’hui. #1
NOTE L’idée de cette exposition découle d’une expérience personnelle pour le moins dérangeante alors que D’INTENTION je rendais visite au designer Roger Tallon pour la rédaction d’un ouvrage sur l’histoire de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Tout à ma curiosité, je ne pus résister à toucher à tous les robinets de sa salle de bain. Mal m’en a pris. En voulant ouvrir l’un d’eux, un jet d’eau aspergea l’immense miroir placé à proximité. Comment donc avais-je pu commettre une telle bévue dans ce paradis imaginé par le pape du design industriel ? Les objets semblaient s’être tous déchainés contre moi. Cette expérience sert d’amorce au scénario de cette exposition, où l’objet occupe le beau rôle, prend la parole, s’émancipe. L’exposition rejoue un rapport de forces, à savoir : qui de l’homme ou de la machine est le mieux dressé ? Les œuvres des artistes et designers présentées soulignent cette relation d’interdépendance et d’asservissement. Lorsqu’ils viennent à être connectés, ces objets doués de vie parviennent à nous indisposer en diffusant à notre insu des informations intimes et confidentielles. Le « retour de bâton » dont parle Vilém Flusser dans son recueil d’essais Petite philosophie du design (2002), s’exprime alors pleinement, avec une portée démesurée. Or, à la vitesse à laquelle la fiction dépasse la réalité, des tensions générées par des motivations divergentes ne tarderont pas à se faire jour. Méfiez-vous donc de son air inoffensif ! L’objet est devenu un acteur à part entière, doué des mêmes pathologies et névroses que son propriétaire, devenu sans doute trop humain à force de le côtoyer. Si l’individu assiste en spectateur à ce petit théâtre des objets et n’y voit que le mystère de la réalité banale transcendée par les artistes, l’exposition invite aussi à un juste renversement des choses. Prenez pour postulat que ce ne sont pas les objets qui sont en trop grand nombre sur la planète mais bien les hommes ? La fin de l’histoire s’écrira différemment… Alexandra Fau #3
Qui Depuis que nous avons des leviers, nous remuons nos bras Comment Le pamphlet rédigé par Tom Wolfe en 1980 Il court, comme s’ils étaient des leviers ; nous simulons il court le Bauhaus règle ses comptes avec les chantres dresser : nos simulacres. Depuis que nous élevons des moutons, s’exerce du style international, sur le bien-fondé d’une l’homme nous nous comportons comme des troupeaux, et nos âmes la dictature architecture dominatrice et méprisante à l’égard de ont besoin de pasteurs. Ce choc en retour de la part la classe populaire. Point de mignardises et d’effets ou la des machines se manifeste aujourd’hui clairement : des décoratifs pour ces adeptes de l’épure qui ne tolèrent machine ? les jeunes dansent comme des robots, les politiciens architectes aucune personnalisation ou adaptation du schéma de prennent des décisions en fonction des scénarios fournis pensée initial. par les ordinateurs, les scientifiques pratiquent et des la pensée numérique et les artistes dessinent sur la table traçante. designers ? Le Corbusier interdit tout simplement aux habitants de ses appartements de disposer leurs propres coussins Vilém Flusser, Petite Philosophie du Design, 2002. au risque de rompre l’harmonie d’ensemble. Frank Lloyd Wright impose trois niveaux de stores au Seagram Building Comme tout outil, l’objet est le prolongement de notre tandis que Mies van der Rohe refuse toute forme d’intimité corps. Un mimétisme s’opère alors entre l’homme et aux habitants de ses villas. Ce dernier cède bon gré la machine. Mais qui imite qui ? Et quels droits cela mal gré aux exigences d’Edith Farnsworth qui trouve donne-t-il aux objets sur nous ? Nous avons jusqu’à présent sa maison de verre (Farnsworth House, 1950) totalement prêté peu d’attention à ces objets jugés insignifiants. inhabitable. Pour la protéger des regards indiscrets, Aujourd’hui, ils s’insinuent davantage dans nos modes l’architecte accepte de réaliser une armoire de 1 m 52 de vie et nos systèmes de pensée jusqu’à se rendre odieux. de haut, ridiculement basse lorsqu’on sait qu’Edith Comme le souligne Vilém Flusser, une nouvelle ère s’ouvre. Farnsworth mesurait 1 m 80… Dans leur œuvre Mies, Berdaguer & Péjus recréent le meuble à la hauteur souhaitée par la propriétaire de la maison de façon à clore la polémique et donner ainsi l’aval au commanditaire sur l’architecte L’exposition présente des objets de contraintes de plus grande À l’aide de ses « objets à scénario » tout puissant. facétieux qui n’en font qu’à leur ampleur, à travers l’élaboration et de ses prothèses, Philippe tête. Sous couvert d’interaction, de « systèmes de vie ». C’est Ramette adopte quant à lui des le Siège Sella(1) (1957/83) ce que Wesley Meuris décrypte positions pour le moins d’Achille & Pier Giacomo Castiglioni dans ses maquettes à grande contraignantes ou loufoques. Certains créateurs tournent sacrifier quelques-unes de reprend le principe du culbuto pour échelle d’architectures génériques. Dans À Contre-Courant en dérision la tyrannie de l’accord nos libertés. Mais le danger est éjecter l’usager. (Hommage à Buster parfait entre mobilier et œuvres bien plus insidieux. À la conception De même, Tatiana Trouvé définit Keaton, utilisation)(3) d’art. La forme s’émousse de l’objet s’adjoignent Giulio Iacchetti et Chiara Moreschi, avec ses Polders des « territoires (2008), l’artiste soutenu par notamment dans les grandes des comportements spécifiques. quant à eux, s’attaquent à une autre gagnés sur le réel » tandis une barre d’acier, lutte, obstinément, sculptures suspendues Or cette conception globale forme de dictature : celle de l’objet que Noam Toran puise dans contre le vent contraire produit (Chandeliers(4)) du produit appelle une tyrannie à monter soi-même. Le projet sa bibliothèque des exemples par un puissant ventilateur. de Haegue Yang en stores sans limite allant jusqu’aux gestes du ROFAST(2), repense cinématographiques d’objets Dans ce défi lancé, l’action vénitiens. Lorsqu’elles sont animées, déposés par Apple dans le tabouret FROSTA d’Ikea, transposés dans le réel. de l’homme, que l’on sait perdue ces structures font frémir la conception de ses mobiles. se jouant des consignes peu claires Sur le modèle de son Obsolète d’avance, garde pour autant toute des lamelles métalliques à chaque Il n’est plus tant question et des éléments supplémentaires Machine n01 (2007) présentée sa noblesse et son héroïsme. petit coup sec d’ouverture et de l’homogénéisation d’un style retrouvés dans les emballages dans les vitrines des Galeries de fermeture. architectural à l’échelle internationale pour inventer cette distorsion. Lafayette, il apporte sa vision que de la commercialisation d’un système de production Si seulement cela n’était qu’une des attitudes et postures humaines. Lorsque l’objet se laisse poussant les limites de la contrainte question de décor, d’environnement appréhender, il révèle un système et de l’absurde. harmonieux auquel il faudrait #4 #5
Quels Avec ses sous-titres, Marcel Duchamp laissait (1) sous-entendre le destin singulier attaché à certains risques readymade (En prévision du bras cassé, 1915). Il s’agit Achille & Pier Giacomo Castiglioni, encourt-on de laisser ici s’exprimer la fantaisie et la personnalité designers italiens des objets. Assister en spectateur à leurs échanges, nés en 1918 et 1913. face et analyser le renversement du rapport de force entre Siège Sella à un objet l’objet et son possesseur, qui en devient tout à coup 1957/83 l’esclave. © Zanotta Spa - Italy émancipé ? Par un système de vases en apparence inanimés. La série Technological communicants, la torture de l’un Florence Doléac invente une famille Dreams des designers Dunne permet la liberté de l’autre. Preuve sur le modèle du dessin animé & Raby exprime une sensibilité en est, avec les « casse-têtes » Barbapapa dont les personnages tout aussi déconcertante pour (Mâchoire (A tooth has ne cessent de se transformer des robots domestiques. Chacun no teeth) (5)) agrandis (Robot(7)). L’artiste Ceal Floyer d’eux possède une psychologie de Berdaguer & Péjus qui invitent développe une approche plus particulière, susceptible d’interagir au sens propre à libérer la sculpture rigoriste avec Helix (2011) qui avec son propriétaire. par un jeu de manipulations fait coïncider chaque trou circulaire Le paranoïaque utilise la technologie obsédantes. d’une règle d’architecte au diamètre du scan rétinien pour décider d’un objet différent. qui peut avoir accès aux données Il en est de même du Vacuum personnelles. Il faut le fixer très Cleaner Chair(6) Dans le théâtre miniaturisé longtemps afin qu’il soit capable imaginé par Jurgen Bey. Comme La Critique de l’École des Objets de reconnaître l’usager habituel. par enchantement, l’appareil d’Alexandre Singh, des produits se métamorphose en une chaise de consommation courante Par cette déclinaison d’objets à rendant impropre toute fonction révèlent une personnalité bien humeurs, l’exposition « La Tyrannie liée à l’aspiration proprement dite. trempée. Pour l’exposition des Objets » questionne leur L’artiste détourne ainsi l’objet « La Tyrannie des Objets », incidence sur la vie en société, ménager de sa fonction première l’artiste présente une de ses le renversement du rapport pour en créer un autre. dernières créations, une réplique de force et les limites du contrôle Parallèlement, il recycle la poussière, en bronze d’une cafetière humain. La gestion à distance matière dévolue aux ordures (Non Senseo(8)) qui joue obtenue grâce à la domotique ménagères, pour en faire un matériau un rôle divinatoire dans la pièce a sans doute laissé un peu trop de rembourrage inhabituel. The Humans. Tout comme de lest aux appareillages devenus En prenant vie sous le regard le protagoniste de l’histoire, acteurs de leur propre vie, aux perplexe de l’usager, la structure Charles Ray, capable de lire dépens de la nôtre. défie les recherches d’ergonomie le message de Dieu dans le marc et de maniabilité menées par de café, faut-il donner plus les designers. d’importance à cet objet et voir en lui un « pont entre le monde Artistes et designers projettent spirituel et matériel » ? leur imaginaire sur ces objets #6 #7
(2) Giulio Iacchetti & Chiara Moreschi, designers italiens nés en 1966 et 1981. ROFAST 2011 Photographie : Studio Giulio Iacchetti (3) Philippe Ramette, artiste français né en 1961. À contre-courant (Hommage à Buster Keaton, utilisation) 2008 Photographie : Marc Domage Courtesy Galerie Xippas © Philippe Ramette, ADAGP, Paris 2013. Paolo Ulian, artiste italien né en 1961. Bibliothèque Vincastro Driade 1995 Courtesy de l’artiste #8 #9
(4) Haegue Yang, artiste coréenne née en 1971. Drifting Tree House with Orangey Branches 2012 Courtesy de l’artiste et la Galerie Chantal Crousel, Paris Didier Faustino, artiste français né en 1968. Love me tender 2000 Courtesy de l’artiste et la Galerie Michel Rein, Paris. © ADAGP, Paris 2013. #10 #11
(5) (6) Berdaguer & Péjus, Studio Makkink & Bey, artistes français designers hollandais nés en 1968 et 1969. nés en 1964 et 1965. Mâchoire (A tooth Vacuum Cleaner Chair has no teeth) 2004 2011 Photographie : Bob Goedewaagen, www.studiomakkinkbey.nl Photographie : Blaise Adilon © Berdaguer & Péjus, ADAGP, Paris 2013. #12 #13
(7) INTRODUCTION Curated by Alexandra Fau, “The Tyranny of Objects” encourages visitors to take a different look at Florence Doléac, the objects that surround them, which may reveal designer française née en 1968. an unsuspected strength of character. Appliances that Robot seemed predictably meek and pliable are now hell-bent 2001 on foiling our every plan. Florence Doléac, RADI DESIGNERS à Vallauris Artists (Alexandre Singh, Didier Faustino,Noam Toran, Courtesy Claude Aïello © ADAGP, Paris 2013 Julie Bena, Wesley Meuris, Haegue Yang…) and designers (Serge Mouille, Achille & Pier Giacomo Castiglioni, Jurgen Bey, Dunne & Raby…) find themselves imagining indomitable objects that cast a critical light on our rational, constraining or downright authoritarian production patterns. David Dubois’ scenography underlines this shifting power relation between objects and their owners. Having become intelligent and endowed with speech, these objects draw from a wide array of fields, such as philosophy, architecture and animation, for a combination of light-hearted fun and serious critique. Having spent so much time in the presence of humans, objects have developed the ability to mimic us. Now they are truly coming into their own, fomenting a soft rebellion against the dictates of comfort, good taste and functionality. Alexandra Fau is David Dubois is a freelance an exhibition curator, art critic designer and scenographer. (8) and teacher of art history. He graduated from Ensci-Les She is the author of L’Histoire Ateliers in 2003 and now lives Alexandre Singh, de l’École Nationale Supérieure and works in Paris. He has created artiste franco-anglais né en 1980. des Arts Décoratifs de 68 à nos jours. designs for exhibitions at Villa Non Senseo Using a personal anecdote as Noailles, Villa Arson, Cneai and 2012 a starting point, she explores Palais de Tokyo. His objects Photographie : Jens Ziehe feelings shared by anyone who are edited by Mudam, galerie Mica, Courtesy Art :Concept, Metro Pictures, Monitor, Sprueth Magers. has ever felt controlled by ilivetomorrow and the kreo gallery, an object. which currently represents him. #14 #15
STATEMENT The idea for this exhibition had its origins in a rather Who needs Ever since men have had levers, we have moved our arms OF INTENT disturbing personal experience. As I was paying a visit to the designer Roger Tallon, to discuss a project for taming: around like levers. We replicate our replicas. Ever since we have raised sheep, we have behaved like a book on the history of the École Nationale Supérieure man or sheep, and our souls have longed for shepherds. des Arts Décoratifs. I was intrigued by the many faucets The backlash from objects is becoming increasingly in his bathroom and could not help but fiddle with them. the machine? obvious: youth dancing like robots, politicians making Curiosity, alas, killed the cat: as I turned one of the decisions based on computer-generated scenarios, handles, a jet of water doused the large mirror nearby. scientists practicing digital thinking, and artists How could I possibly have made such a faux-pas in this drawing on the tracing board. temple of style created by the pope of industrial design? Vilém Flusser, Petite Philosophie du Design, 2002. It seemed all the objects in the room had suddenly turned on me. This anecdote forms the opening scene of this Objects, just like tools, are extensions of our bodies. exhibition, where objects take center stage, tell their Hence the mimicry between man and the machine. But who story and steal man’s thunder. imitates whom ? And don’t things have the upper hand on living beings? We often overlook those seemingly The exhibition reenacts the power game between man and trivial objects around us. Yet they are increasingly the machine. Who is more controlling? Who obeys whom? invading our thoughts and lives, sometimes to the point Works by several artists and designers explore this of arousing anger or hatred. As Vilém Flusser pointed relationship of interdependence and subjugation. out, we have entered a new era. Once (em)powered, these living objects are capable of upsetting our lives by revealing intimate, confidential information about us when we least expect it. The “boomerang effect” described by Vilém Flusser The exhibition features mischievous Even objects that are easily As for Philippe Ramette, he uses in his collected essays Petite Philosophie du Design objects that seem to do as they apprehended tend to reveal what he calls “scenario objects” (2002) is thus fully brought to bear, with incalculable please. Under the pretext a system of constraints on a larger and prosthetics to adopt rather consequences. of interaction, the Sella scale, by creating “living systems”. uncomfortable or even goofy Seat(1)(1957-1983) by Wesley Meuris deciphers this postures. In À Contre- Yet when one considers how fast fiction is now outpacing Achille & Pier Giacomo Castiglioni phenomenon in his large-scale Courant (Hommage reality, tensions are bound to soon arise from those uses the roly-poly principle for models of generic architecture. à Buster Keaton, conflicting agendas. throwing out its user. utilisation) (3) (2008), Similarly, Tatiana Trouvé defines the artist, propped on a steel bar, So do not be fooled by its harmless appearance! Another form of dictatorship her Polders as “territory stubbornly fights the headwind The object has become a major player in its own right, is explored by Giulio Iacchetti reclaimed from reality” while generated by a powerful fan. sharing its user’s diseases and neuroses, having perhaps and Chiara Moreschi: Noam Toran finds examples Though we know this is a losing become all too human through constant interaction with ready-to-assemble objects. of artifacts from the world battle, human action still manages us. The visitor may choose to view this quaint theater For the ROFAST(2) project, of cinema that have found their to retain its nobility and heroism of things as an artistic exercise in transfiguring the Iacchetti and Moreschi have way into real life. As had been in the face of this challenge. commonplace, but then the exhibition turns the tables redesigned IKEA’s FROSTA stool. the case with his Obsolete on him. What if it is not the objects that are crowding The resulting piece is a direct Machine No.1 (2007), which up the planet, but the people? The story, then, may quote from the original, in both was displayed in Galeries well have a very different ending… shape and name, with added Lafayette’s windows, Toran shares distorsions that poke fun at his vision of a production system Alexandra Fau the not-so-clear instructions riddled with constraints to and extra elements found in the point of absurdity. the packaging. #16 #17
How is the Tom Wolfe’s 1980 pamphlet From Bauhaus to Our House What about In his subtitles, Marcel Duchamp often alluded to took on the champions of the international style, the singular fate of one or the other of his readymades dictatorship questioning the validity of an overbearing architecture the risk (En prevision du bras cassé, 1915). In this exhibition, of architects that despised the working class. These enthusiasts posed we have tried to let the objects themselves express of purity would frown upon anything decorative, their personality and sense of humor, to step back and designers and rejected any customization of, or adaptations to, by these and watch them interact with one another, and perhaps exercised? their initial blueprints. empowered to ponder what happens to the owners when they realize that they are being enslaved by their own objects. Le Corbusier squarely forbade residents in his apartments objects? to use their own cushions, lest they should upset the general harmony. Frank Lloyd Wright imposed three acceptable levels for the blinds in the Seagram Building, whilst Mies van der Rohe denied any privacy to One man’s torture is another inanimate objects. Florence Doléac this time in domestic robots. Each the residents of his glass villas any privacy. object’s freedom, and vice versa. invents a family fashioned after of them has its particular Only once did he begrudgingly give in to a demand Berdaguer & Péjus’ giant puzzles the Barbapapa animation characters psychology, which may affect its by Edith Farnsworth, who complained that her Farnsworth (Mâchoire (a tooth (robot(7)), who keep morphing user. The paranoid robot, for House (1950) was simply uninhabitable. To protect her has no teeth)(5)) are an into various shapes. Artist Ceal instance, uses retinal scan from prying eyes, Van der Rohe agreed to add a 5-foot- example of this principle, as they Floyer develops a more rigorist technology to decide who can tall cabinet, which was ridiculous since the lady invite spectators to – quite literally approach with Helix (2011), access personal data. One must of the house was almost 6 feet tall… In their work – release the sculpture through by fitting a different object into look it long and hard in the eyes entitled Mies, Berdaguer & Péjus re-create the cabinet a series of obsessive gestures. each round hole in an architect’s before it finally recognizes a requested by the owner, thus putting an end to ruler. familiar face. the controversy and vindicating the buyer over the The same could be said of all-powerful architect. the Vacuum Cleaner In the miniature theatre of By exhibiting this collection Chair (6) designed by Jurgen La Critique de l’École des Objets of willful artifacts, “The Tyranny Bey. As if by magic, the appliance by Alexandre Singh, consumption of Objects” explores the object’s turns into a chair, becoming goods suddenly revealed their impact on society, the reversal Some designers make light of specific behaviors. But with incapable of any actual vacuuming. feisty personalities. Now for of the balance of power, and the tyranny of perfect harmony modern, holistic approaches With this détournement, the artist “the Tyranny of Objects”, Singh the boundaries of human control. between furniture and art. to product design, objects now deprives a household object of its presents his latest invention, The comforts of home automation For instance, shapes become exert a limitless tyranny on users, primary function and gives it a bronze replica of a coffeepot have probably led us to give those blurred in Haegue Yang’s as shown by Apple’s patenting a new one. In so doing, he also (Non Senseo(8)) acting contraptions a little too much Chandeliers(4)– large of human gestures as part of elevates dust from garbage to the part of the soothsayer in the play rope. Now they are taking over hanging sculptures made from its design process for mobile unexpected upholstery material. The Humans. Like Charles Ray, their own lives – and ours. venetian blinds. Each time these appliances. The issue is no longer The structure comes alive on its the protagonist who reads God’s are closed or opened, the structure’s the homogenization of architectural own volition, as if recycling had messages from coffee grounds, metallic slats give out a rustling styles across the globe, but become an impediment to should we be paying more heed sound. the marketing of human attitudes functionality. By coming to life to this object of perfection as and postures. before the eyes of a puzzled user, a bridge “between the spiritual If this were merely a matter of it defies all the research conducted and the material world”? décor, of sacrificing a little freedom by designers on ergonomics and for the sake of a more harmonious handiness. The Technological environment… But the dangers Dreams series by designers here are much more insidious. Artists and designers project their Dunne & Raby also shows Any man-made object determines fantasies onto these seemingly disconcerting levels of sensitivity, #18 #19
LA GALERIE La Galerie des Galeries est un lieu d’exposition La Galerie des Galeries DES GALERIES permanent. Située au 1er étage du Lafayette Coupole, la Galerie des Galeries a pour ambition de faire Tout ou partie des œuvres figurant dans ce dossier de presse sont protégées par le droit d’auteur. Elsa Janssen, directrice / director ejanssen@galerieslafayette.com Les œuvres de l’ADAGP (www.adagp.fr) peuvent être publiées aux conditions suivantes : découvrir aux visiteurs des Galeries Lafayette les talents T: +33 (0)1 42 82 30 90 d’aujourd’hui et de demain. Constituée de quatre 1. Pour les publications de presse ayant conclu une convention avec l’ADAGP : se référer aux stipulations expositions par an autour de la création française et de celle-ci ; Perrine Place & Noémie Girard 2. Pour les autres publications : internationale, sa programmation cherche à mettre – exonération des deux premières reproductions Responsable communication / communication manager en valeur la transversalité qui existe entre la mode, illustrant un article consacré à un évènement & chargée de communication / communication assistant d’actualité et d’un format maximum d’ 1/4 de page ; les arts plastiques et le design, disciplines qui – au-delà de ce nombre ou de ce format les reproductions galeriedesgaleries@galerieslafayette.com seront soumises à des droits de reproduction ; inspirent depuis toujours les Galeries Lafayette. T: +33 (0)1 42 82 85 38 Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès Galerie des Galeries is a permanent venue for exhibitions. du Service Presse de l’ADAGP ; Le copyright à mentionner auprès de toute reproduction Located on the first floor of Lafayette Coupole sera : nom de l’auteur, titre et date de l’œuvre suivie (the “Dome” department store building), Galerie de © Adagp, Paris 200… (date de publication), et ce, quelle que soit la provenance de l’image ou le lieu 2e Bureau des Galeries space was designed to encourage visitors de conservation de l’œuvre. Marie-Laure Girardon, the boulevard Haussmann store discover talented young Attachée de presse / publicist artists of today and tomorrow. The gallery’s program, m.girardon@2e-bureau.com organized around four exhibitions per year devoted to T: +33 (0)1 42 33 93 18 both French and international artists, aims to highlight Caroline Comte, attachée de presse / publicist the interdisciplinarity that exists between different c.comte@2e-bureau.com domains of art including fashion, the visual arts and design. La Galerie des Galeries 1er étage / first floor Galeries Lafayette 40 bd Haussmann, 75009 Paris T: +33 (0)1 42 82 81 98 MÉDIATION AUPRÈS PUBLIC OUTREACH À VENIR DES PUBLICS EVENTS Catalogue de l’exposition Entrée libre / free entry Des visites de l’exposition seront Guided tours of the exhibition, et œuvre en édition limitée. Du mardi au samedi de 11h à 19h proposées sur réservation par available by request, will be held Bernard Chauveau Éditeur From Tuesday to Saturday 11am – 7pm l’équipe de la Galerie des Galeries by Galerie des Galeries’s team and Mi-novembre 2013 en charge des publics ainsi que the curator and will allow visitors www.galeriedesgaleries.com par la commissaire, et permettront to go further in their discovery of SOON Rejoignez-nous sur Facebook / Join us on Facebook au visiteur d’être accompagné the exhibition. Exhibition catalogue dans sa découverte de Booking and further information : and limited edition artwork. Visuels sur demande et téléchargeables sur : l’exposition. galeriedesgaleries@ Bernard Chauveau Éditeur Downloadable high-resolution images at : Pour réserver et en savoir plus : galerieslafayette.com. Mid-November 2013 www.galeriedesgaleries.com galeriedesgaleries@ galerieslafayette.com. Visuel : David Dubois / Œuvre : Vacuum Cleaner Chair – Studio Makkink & Bey Graphisme : Marlène Scharr #20
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