La violence à l'école prédispose à la consommation de drogue
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GÉOGRAPHIE Volume 40 - Numéro 19 Hebdomadaire d’information La météo 6 février 2006 www.umontreal.ca sur le toit d’un pavillon. PAGE 12 La violence à l’école cette semaine prédispose à la VIE UNIVERSITAIRE La vaisselle durable entre à l’Université. PAGE 3 consommation de drogue SCIENCE POLITIQUE Harper et les relations Canada – États-Unis. PAGE 5 Les élèves qui ont un compor- PSYCHIATRIE Prévenir tement violent en première an- le suicide en soignant née du secondaire sont plus la dépression. PAGE 6 nombreux que les non-violents à faire usage d’alcool et de ma- La délinquance rijuana l’année suivante. « La délinquance juvénile s’exerce rarement seule et l’influence des juvénile s’exerce pairs facilite la consommation de drogue. L’attitude violente rarement seule est un autre élément prédispo- sant », fait observer le chercheur Jean-Sébastien Fallu. L’UdeM Au terme d’une recherche sur les liens entre violence et ouvre toxicomanie auprès de plus de 800 jeunes de Montréal, il est apparu clairement que les com- ses portes portements violents consti- tuaient un terrain fertile pour la L’Université de Montréal ouvrira consommation de drogue. «Plus toutes grandes ses portes, le mer- il y a d’enfants violents dans une credi 8 février, de 16 h à 20 h, aux école, plus la consommation de personnes désireuses de visiter l’éta- drogue est grande », résume le blissement et de se familiariser avec chercheur, qui a présenté ses ré- l’une ou l’autre de ses facettes. sultats à un important sympo- « Ces portes ouvertes devraient sium tenu à Bordeaux, en Fran- attirer quelque 1500 visiteurs, pour ce, le mois dernier. la plupart de futurs étudiants ac- Pour parvenir à ses résul- compagnés de leurs parents », estime tats, le professeur adjoint à France Pérusse, coordonnatrice des l’École de psychoéducation activités à la Direction des commu- a obtenu la collaboration des nications et du recrutement. chercheurs Patrick Manzoni, Pour l’occasion, les visiteurs de l’Université de Toronto, sont invités à se rendre au pavillon Alexandre Morin, de l’Univer- Roger-Gaudry, situé au 2900, che- sité de Sherbrooke, et Michel min de la Tour, où seront installés Janosz, de l’Université de Mon- quelque 20 stands d’information re- tréal. Leur découverte pourrait présentant toutes les facultés de influer sur les interventions en l’Université, y compris le Registra- milieu scolaire. « Si l’on s’at- riat. Les visiteurs pourront ainsi ob- taque à la violence, on fait d’une tenir des renseignements sur les pro- pierre deux coups, car on agit en grammes d’études offerts à l’UdeM amont du problème, reprend le (environ 650), en plus de pouvoir professeur Fallu. On peut ainsi rencontrer des conseillers en infor- diminuer à la fois le taux de vio- mation scolaire et professionnelle. lence et le taux de consomma- Des autobus feront la navette entre tion de drogue. » les différents pavillons du campus Bien que réticent à donner et s’arrêteront aux lieux des activités. des chiffres (l’analyse visait prin- cipalement à préciser des liens Suite en page 2 de causalité entre différentes hypothèses), le chercheur a consenti à donner l’exemple de 10 jeunes de première secon- daire aux prises avec des pro- blèmes comportementaux et qui ont, à l’occasion, expérimenté les effets de psychotropes. Si l’on rencontre ces jeunes un an Prévenir la violence à l’école, c’est faire d’une pierre deux coups, car la violence ouvre la voie à la consommation plus tard, l’un d’entre eux sera de drogue. carrément toxicomane ; trois au- nomènes difficiles à mesurer en compte, mais on s’est sur- « Si l’on s’attaque à ront haussé légèrement leur avec précision dans une école tout attardé aux questions liées consommation de drogue et, sur secondaire. L’équipe de Jean- aux comportements agressifs. la violence, on agit en les six autres, les changements Sébastien Fallu s’est appuyée Exemples : « T’es-tu battu à ne seront pas significatifs. sur une vaste enquête menée coups de poing avec une autre amont du problème. « En une seule année, il se auprès de 1370 élèves de pre- personne ? » ; « As-tu pris part sera tout de même produit chez mière secondaire de cinq écoles à des batailles entre groupes de On peut ainsi diminuer ces jeunes des transformations en milieu défavorisé et nom- jeunes (gangs) ? » ; « As-tu por- comportementales qui, à l’échel- mée « Projet montréalais sur le té une arme (une chaine, un à la fois le taux de le d’une école, peuvent avoir des développement de la dépres- couteau, un fusil, etc.) ? » effets sensibles », explique-t-il. sion adolescente ». Au total, Les données ont été mises violence et le taux 868 répondants ont été sélec- en corrélation avec les ques- Drogue et violence tionnés. tions sur la consommation d’al- de consommation à l’école Les variables comme le cool et de drogue, qui étaient « Il faut vraiment consulter la program- La violence et la consom- sexe, le statut socioéconomique mation détaillée des Portes ouvertes dans de drogue. » mation de drogue sont des phé- et l’indiscipline ont été prises Suite en page 2 Internet », souligne France Pérusse.
2 FORUM S e m a i n e d u 6 f é v r i e r 2 0 0 6 Le recteur en tournée La violence à l’école prédispose à la consommation de drogue Suite de la page 1 Ainsi, les attaques à l’arme blanche étaient rares autrefois, tout aussi directes : « Depuis le mais l’on se battait sans doute au- début de l’année scolaire, t’es-tu tant qu’à notre époque dans les soulé avec de la bière, du vin ou cours d’école. d’autres boissons fortes ? » ; « As- tu pris de la marijuana ou du ha- Nouvel éclairage chich (joint, pot) ? Jamais ? Une Jean-Sébastien Fallu s’inté- ou deux fois ? Plusieurs fois ? » resse depuis longtemps aux liens La violence en milieu scolai- entre la consommation de drogue re est-elle en hausse ou en bais- et la violence. Évidemment, effec- se ? Selon certains auteurs, elle tuer des recherches sur le terrain n’a pas connu d’augmentation scolaire lui paraissait pertinent. notable, mais elle est aujourd’hui Mais il tient à mettre en garde le plus apparente, car les cas sont public contre l’interprétation qu’on plus vite rapportés aux directions peut faire de ces résultats. « Je trou- d’école. « À mon avis, il n’y a pas ve qu’on a tendance à démoniser nécessairement plus d’individus la drogue, presque sans mesure. violents de nos jours, mais les Lorsque les médias parlent de actes qu’ils commettent sont plus drogue, leur angle est générale- graves », juge le psychoéducateur. ment très orienté. » Il existerait à son avis des « facteurs de protection » contre Jean-Sébastien Fallu la toxicomanie, même chez les consommateurs. Lui-même hé- s’intéresse depuis site d’ailleurs à utiliser le mot Depuis le 20 janvier et jusqu’à la fin du mois de février, le recteur Luc Vinet rencontre les membres de la communauté « toxicomane » pour désigner les universitaire dans leur environnement. Quelque 35 rencontres avec divers services et facultés sont au programme. longtemps aux liens consommateurs de psychotropes. Au cours de ces rencontres, le recteur brosse un tableau de la situation qui prévaut à l’Université, en énumérant À son avis, certains individus les conditions qui lui semblent essentielles à la réussite de tout projet d’avenir. Puis il répond aux questions des entre la consommation pourront consommer des drogues membres, qui couvrent un large éventail de préoccupations, allant des conditions de travail de certains groupes d’em- et de l’alcool toute leur vie sans ployés au budget de telle ou telle faculté, en passant par des suggestions quant à la recherche, l’enseignement, le de drogue et la violence. que cette habitude ait sur eux des développement du sens communautaire, la collecte de fonds et bien d’autres. Maryse Rinfret-Raynor, provost et vi- conséquences néfastes. D’autres, ce-rectrice aux affaires académiques, et Pierre Simonet, vice-provost et vice-recteur à la planification, accompagnent au contraire, succomberont à une habituellement le recteur dans sa tournée. S’il donne son avis, M. Vinet, qu’on voit ici entouré de personnes du dépendance. Mais cette dépen- Département de kinésiologie, veut avant tout entendre ce que les uns et les autres ont à dire sur leur université. dance ne sera ni définitive ni pa- thologique, estime-t-il. En tout cas, cette étude vient apporter un nouvel éclairage sur Derrière les pavillons, des personnes les liens entre la violence et la drogue, une piste que le jeune chercheur entend suivre encore Dans une série de 14 capsules préparées par la Division des archives (www.archiv.umontreal.ca), Forum quelques années. vous présente les personnalités qui ont donné leur nom à des bâtiments de l’Université. Jean-Sébastien Fallu a d’abord étudié la toxicomanie et tier préside la cérémonie en pré- la psychologie au premier cycle Qui était Samuel Bronfman ? sence de Paul Desmarais et de avant de consacrer sa maitrise au deux membres de la famille Bronf- décrochage scolaire. Son docto- Originaire de Bessarabie, en Rus- 1939 à 1962. Il militera auprès du man, Phyllis Lambert et Charles rat, au Département de psycho- sie, la famille Bronfman immigre gouvernement canadien lors de Bronfman. L’UdeM a retenu le logie, portait sur la toxicomanie. au Canada en 1889. Troisième fils la Seconde Guerre mondiale afin nom de M. Bronfman pour rendre Il a quitté l’UdeM le temps d’un d’Ékiel Bronfman, Samuel nait à de porter assistance aux réfugiés hommage « à la mémoire d’un postdoctorat, qu’il a fait à l’Uni- Brandon, au Manitoba, en 1891. et aux orphelins du conflit et pour philanthrope dont la famille a versité de Toronto. Il travaille d’abord, avec son père, faciliter leur immigration au pays. continué la tradition de générosité dans le domaine de l’hôtellerie Il est nommé administrateur en faisant à l’Université de Mon- Jean-Sébastien Fallu Mathieu-Robert Sauvé avant de se lancer, vers la fin des de la Banque de Montréal en tréal, par l’entremise de la socié- années 20, dans la fabrication et 1962 – fonction qu’il occupera té Seagram, le don le plus élevé ja- le commerce des alcools. Il fon- jusqu’en 1966 –, puis gouverneur mais reçu du secteur privé ». La de en 1924 la compagnie Distillers Corporation et fait l’acquisition de l’Université McGill en 1963 ; la même année, il fonde le Center famille Bronfman fera un don de 2,1 M$ pour l’établissement de L’UdeM ouvre ses portes en 1928 de la distillerie Joseph E. for Developing : Area Studies de la bibliothèque. Seagram and Sons, de Waterloo cette université. L’Université de Construite sur sept étages que l’Université organise an- (Ontario). Son entreprise, connue Montréal lui décernera un docto- autour d’un atrium, elle compte Suite de la page 1 nuellement pour l’ensemble des sous le nom de Distillers Corpo- rat honoris causa en 1948. environ 1000 places de lecture. futurs étudiants, précise France ration-Seagram Ltd., deviendra Samuel Bronfman reçoit le titre Les plans ont été préparés par les Il sera notamment possible Pérusse, mais cette fois les Portes l’une des plus importantes distil- de compagnon de l’Ordre du Ca- architectes Jodoin, Lamarre, Prat- de visiter les nouveaux pavillons ouvertes s’adressent essentielle- leries dans le monde. Le contexte nada le 22 décembre 1967 pour te & Associés. En septembre 1987, J.-Armand-Bombardier et Jean- ment aux collégiens qui souhai- de la prohibition aux États-Unis sa longue contribution philanthro- le pavillon Samuel-Bronfman lo- Coutu ainsi que l’Institut univer- tent obtenir de l’information sur de 1919 à 1933, qui interdit la fa- pique à plusieurs organismes de geant la Bibliothèque des lettres sitaire de gériatrie. Diverses les programmes de premier cycle brication, le transport et la vente bienfaisance. M. Bronfman s’éteint et sciences humaines ouvre ses conférences figurent également avant la date limite d’admission, des boissons alcoolisées mais non le 10 juillet 1971 à Montréal. portes. Le pavillon abrite aussi le au programme et de nombreuses soit le 1er mars. » leur consommation, sera profi- Le 6 novembre 1985, l’Uni- Service des livres rares et des col- visites guidées sont prévues afin À noter qu’il n’est pas né- table à l’expansion de sa division versité de Montréal inaugure of- lections spéciales, les services do- de faire découvrir les laboratoires, cessaire de s’inscrire aux Portes d’exportation. ficiellement les travaux de cumentaires adaptés aux per- les équipements informatiques et ouvertes ou de réserver sa place Samuel Bronfman sera prési- construction de sa nouvelle bi- sonnes handicapées et le Service les lieux particuliers de la vie étu- et que le stationnement sera gra- dent du Congrès juif canadien de bliothèque. Le recteur Gilles Clou- du prêt entre bibliothèques. Le diante. tuit à compter de 15 h 30. Pour pavillon est situé au 3000, rue Cette année, l’opération re- plus de détails sur le programme Jean-Brillant, derrière la Faculté vêt une envergure inégalée, prin- complet des activités, on peut de droit et le garage Louis-Colin. cipalement en raison de la par- consulter le site . Sources : d’unités d’enseignement de l’UdeM. Jean Cournoyer, La mémoire du Québec, « Il y a bien sûr le Salon des études, Dominique Nancy p. 203. www.rdaq.qc.ca/ http ://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/bio www.iForum.umontreal.ca graphies/200.html Division des archives, Université de Mon- tréal. Fonds de la Direction générale des Le site d’information communications et du recrutement (D0067). de l’Université Division des archives, Université de Mon- tréal. Fonds du Comité exécutif (A0016). de Montréal www.umontreal.ca/plancampus/ Publié par la Direction des communications pavillons/pav25.htm et du recrutement Le pavillon Samuel-Bronfman Hebdomadaire d’information de Directrice des publications et rédactrice en chef de Forum : Paule des Rivières pour nous joindre l’Université de Montréal Rédaction : Daniel Baril, Dominique Nancy, Rédaction www.iforum.umontreal.ca Mathieu-Robert Sauvé Téléphone : (514) 343-6550 Publicité Publié par la Direction des communications Photographie : Claude Lacasse Télécopieur : (514) 343-5976 Représentant publicitaire : et du recrutement (DCR) Secrétaire de rédaction : Brigitte Daversin Courriel : forum@umontreal.ca Accès-Média 3744, rue Jean-Brillant Révision : Sophie Cazanave Calendrier : calendrier@umontreal.ca Téléphone : (514) 524-1182 Bureau 490, Montréal Graphisme : Cyclone Design Communications Courrier : C.P. 6128, succursale Centre-ville Annonceurs de l’UdeM : Directeur général : Bernard Motulsky Impression : Payette & Simms Montréal (Québec) H3C 3J7 Nancy Freeman, poste 8875
Semaine du 6 février 2006 FORUM 3 Design industriel Bienvenue dans le jeu vidéo prévoit aussi la création d’un pro- Ubisoft et l’UdeM gramme de maitrise et d’un pro- gramme de baccalauréat lorsque travaillent à un le DESS sera sur pied. DESS en design Traverser le miroir de jeux Pour M. Courchesne, réalité virtuelle et interactivité sont au cœur de l’art du 21e siècle. Mais en dépit de l’aspect avant-gardiste Dans le Panoscope 360, une cou- de son Panoscope, le directeur pole inversée de 5,5 m de dia- s’inscrit en continuité avec l’his- mètre et de 3 m de hauteur à l’in- toire de l’art : « Je réinterprète une térieur de laquelle on projette des vieille idée, dit M. Courchesne. images, le spectateur reste physi- Au 19e siècle, les panoramas étaient quement immobile, mais se dé- très populaires. Les foules se mas- place virtuellement grâce à une saient dans les salles en forme de manette de contrôle. L’immergé coupoles où l’on reconstituait des découvre une série de mondes im- villes entières en y installant des Avec son idée de remplacer la vaisselle jetable par de la vaisselle durable, Ariane Léonard a fait prendre un « virage vert » pressionnistes, allant d’une simple panneaux peints. Le cinéma a dé- à la cafétéria Chez Valère. grille tridimensionnelle à des trôné les panoramas au 20e siècle nuages de cubes, en passant par avec ses images en mouvement. des paysages vallonnés. Forum Aujourd’hui, je rassemble ces deux Vie universitaire pression en faveur de la consom- mation responsable », précise-t-il. l’a expérimenté. La sensation de mouvement est très réussie et le formes d’art en y ajoutant l’inter- activité », raconte-t-il. Même si ce changement est sentiment d’immersion est ren- M. Courchesne a toujours in- La vaisselle durable remarqué, l’Université de Mon- tréal n’est pas exactement une pionnière dans le domaine. Sur les forcé par l’ambiance sonore. Cette installation de Luc Courchesne, directeur de l’École tégré l’interactivité à ses installa- tions vidéo, qui composent une partie importante de son travail. entre à l’Université campus américains, l’incitation à la gestion responsable est encore plus forte. On voit de plus en plus, de design industriel, permet de recréer un univers tridimension- nel où l’individu est littéralement Il explique que l’objectif de ses travaux est de nous faire passer du mode de la représentation au à côté des bacs de recyclage, des plongé dans un bain audiovisuel. mode de l’expérience : « Dans le contenants destinés à la matière Les images de synthèse utilisées cinéma ou la peinture, on trans- cipaux gaz à effet de serre. Elle organique. Et avec les produits du ont été conçues par M. Cour- pose la réalité sur une surface – Une étudiante fait frappe à la porte de M. Duval et compostage, on fait... des assiettes. chesne avec la collaboration de le tableau ou l’écran. Avec la réa- obtient un rendez-vous en no- La communauté universitaire Guillaume Langlois, de la Socié- lité virtuelle immersive, il ne s’agit prendre un virage vembre 2005. Le chef des cuisines n’est pas toujours très consciente té des arts technologiques. plus de représenter le monde, des Services alimentaires, Alain du rôle qu’elle peut jouer en ma- Une autre version du Pano- mais de le reproduire, de faire pas- vert à la cafétéria Parent, et son patron se montrent tière de réutilisation, de récupéra- scope pousse encore plus loin l’in- ser le spectateur de l’autre côté Chez Valère réceptifs à sa demande et, au ter- me de réunions hebdomadaires, tion et de recyclage des objets. Au cours de la 8e Semaine de l’envi- teractivité. Un peu à la manière des «livres dont vous êtes le héros», qui du miroir comme le fait le per- sonnage d’Alice dans Alice au le projet se concrétise en janvier. ronnement, qui s’est tenue du 23 au ont fait fureur dans les années 80, pays des merveilles. » 27 janvier, quelques bénévoles ont le spectateur est invité à choisir son Aux yeux de M. Courchesne, À partir du 1er mars, les salades, Virage vert et équitable fait les poubelles de la cafétéria et action parmi des options prédéter- ce désir de concevoir des mondes pizzas, frites et poutines de la ca- Après avoir décidé, en no- ont trouvé une grande quantité de minées. Des séquences vidéo tour- virtuels nous mènera aussi à vouloir fétéria Chez Valère seront servies vembre dernier, d’offrir unique- contenants recyclables jetés par nées sont projetées dans la coupo- transformer le monde réel. « Nous dans de la vaisselle lavable, non ment du café équitable certifié bio- erreur. Des consommateurs plus le en fonction de ses choix. Le décor nous dirigeons vers un monde qui plus dans des contenants jetables. logique à la cafétéria Chez Valère, sensibles les auraient déposés est celui de la campagne japonaise, répondra mieux aux attentes des Les assiettes et bols en carton ou les Services alimentaires font donc dans les bacs prévus à cette fin. où le spectateur évolue. Celui-ci peut êtres humains. Par exemple, nous en plastique seront toujours dis- un pas de plus dans la gestion res- « Il y a encore de l’éducation marcher sur des sentiers, entrer dans pourrons avoir des bâtiments in- ponibles sur demande, mais les ponsable. « Nous avions déjà en- à faire », concède Ariane Léo- des maisons, rencontrer des per- telligents capables de détecter notre clients devront payer 15 ¢ l’unité tamé une démarche en vue d’im- nard. Elle reconnait que les étu- sonnages. présence et de réagir en consé- pour les utiliser. planter la vaisselle durable en diants n’ont pas toujours un com- Pas étonnant que les travaux quence, ne serait-ce qu’en adap- « Le cout de la vaisselle je- offrant une réduction de 20 ¢ aux portement modèle en cette de M. Courchesne intéressent l’in- tant la température ou l’éclairage table Chez Valère est d’environ clients qui se présentent à la cais- matière. Mais elle signale que les dustrie du jeu vidéo. Des consoles lorsqu’il y a quelqu’un dans une 26 000 $ par année, estime Ré- se avec leur tasse de café, rappel- contenants de recyclage de pa- où les clients pourraient entrer pièce », déclare-t-il. Ce serait une jean Duval, directeur des services le Réjean Duval. Mais cette fois, pier et de plastique sont encore dans le système et interagir avec façon de rendre le monde un peu auxiliaires dont relèvent les Ser- nous allons beaucoup plus loin. » relativement nouveaux sur le tout leur corps, cela pourrait re- moins hostile, ajoute-t-il. vices alimentaires. Nous pensons Dans le cas du buffet de sa- campus de l’UdeM. L’habitude présenter une petite révolution Voilà d’ailleurs le lien entre la économiser environ 20 % de ce lades et du comptoir à pizza, l’éco- de trier ses déchets n’est pas en- dans l’industrie du divertissement. réalité virtuelle et le design in- montant grâce à la nouvelle poli- nomie sera substantielle. À elles core passée dans les mœurs. L’École de design industriel dustriel : Luc Courchesne croit tique. C’est une opération ga- seules, les deux « spécialités » en- Ariane Léonard mentionne travaille en partenariat avec la qu’un jour les ordinateurs seront gnante pour tout le monde. » trainent l’utilisation de quelque d’ailleurs qu’elle a obtenu l’aide compagnie Ubisoft pour créer un comme les moteurs dans les voi- Il y a bien sûr des frais liés à 70 000 contenants chaque année. d’autres étudiants au cours de ses diplôme d’études supérieures spé- tures. Ils seront partout, mais in- ce virage vert. Ainsi, la cafétéria L’économie réalisée dépassera les démarches auprès des Services ali- cialisées (DESS) en design de visibles à nos yeux, car entière- doit acheter des centaines de 7000 $ annuellement. mentaires : Marilou Skelling, Va- jeux. Les besoins d’Ubisoft en for- ment intégrés aux applications pièces de vaisselle et d’ustensiles. Sur le plan administratif, le vi- nessa Limages et Julien Lafrance- mation sont tels que la société a qu’ils servent. Disparue la grosse Facture : 12 000 $. On procèdera rage durable pourrait s’avérer une Vanasse, notamment. Le comité accepté de fournir les locaux et boite beige encombrante et pla- aussi à l’embauche d’une per- opération rentable si l’investisse- UniVERTcité continue de cher- le matériel, alors que l’UdeM s’oc- ce aux maisons intelligentes... sonne à temps plein pour laver ment est amorti, comme prévu, dès cher de nouvelles stratégies afin de cupera de l’enseignement. L’ob- toute cette vaisselle. « Nous la deuxième année. Une zone réduire le gaspillage. Sa dernière jectif est d’accueillir les premiers François-Nicolas Pelletier créons même de l’emploi ! » s’ex- d’ombre demeure cependant : le vol trouvaille : le bock réutilisable. étudiants dès l’automne 2006. On Collaboration spéciale clame celle qui a eu l’idée de cet- de vaisselle. On ignore combien « Dans les partys deux étages, où te conversion, Ariane Léonard. d’émules des Bougon profiteront l’on vend jusqu’à 1500 billets, tout Étudiante à la maitrise en his- de la manne pour garnir leurs ar- le monde boit sa bière dans des toire de l’art, la jeune femme fré- moires de cuisine. « On se croise verres moulés dans un plastique quente l’Université depuis cinq les doigts », dit Ariane Léonard. de type 6, non recyclable à Mon- ans et milite auprès du comité en- Pourquoi ne pas avoir étendu tréal. Tous sont jetés après le par- vironnementaliste UniVERTcité. ce projet à l’ensemble des comp- ty. Nous croyons que les étudiants « Chaque jour, je m’étonnais de toirs gérés par les Services ali- pourraient avoir leur propre verre voir tant de gens gaspiller de la mentaires ? Parce que l’espace ne dans ces occasions-là. » vaisselle jetable, même lorsqu’ils s’y prête pas partout. « À ces Il est vrai qu’un nombre gran- mangeaient sur place. Je me suis dit comptoirs, moins de 15 % des dissant d’étudiants se présentent qu’il fallait faire quelque chose. » clients mangent sur place. Diffi- aux comptoirs des Services ali- Après avoir consulté le Bilan cile, donc, de récupérer la vais- mentaires avec leur tasse à café environnemental 2003-2004, elle selle », indique M. Duval. personnalisée, qu’ils remplissent apprend avec consternation que, De plus, la cafétéria du 3200, à volonté. Chaque fois, ils font un cette année-là, 11 tonnes de vais- rue Jean-Brillant possède un atout petit geste pour protéger l’envi- selle jetable ont été utilisées. En se de taille : un lave-vaisselle de gran- ronnement. La tasse d’UniVERT- décomposant, de tels déchets pro- de capacité. cité est en vente au cout de 3 $ duisent du méthane, un des prin- au comptoir de service de la Pas parfait FAECUM. Compte tenu de l’éco- Dès la semaine prochaine, nomie de 20 ¢ par tasse à la café- En 2003-2004, des affiches seront placardées afin téria, l’étudiant a récupéré son in- d’informer la clientèle de la nou- vestissement après 15 cafés. 11 tonnes de vaisselle velle politique. Réjean Duval C’est-à-dire, en fin de trimestre, n’entrevoit pas de réactions à peine quelques jours après... jetable ont été utilisées. négatives de la part des usagers. « Au contraire, nos clients font Mathieu-Robert Sauvé Luc Courchesne
4 FORUM S e m a i n e d u 6 f é v r i e r 2 0 0 6 Relations ethniques caractéristique des succès bri- tanniques ; le personnel se connait, travaille ensemble de- La réussite scolaire, gage puis longtemps et « accorde tou- te l’attention nécessaire aux cas spéciaux ». Les parents coopèrent avec l’école et leurs rapports avec les enseignants sont harmonieux. d’intégration raciale Sur le plan des valeurs, ces écoles tablent sur le respect des élèves entre eux et à l’endroit des enseignants, sur l’importance du travail bien fait et sur la discipli- ré à son auditoire Mme McAndrew, ne même à l’extérieur de l’éta- Marie McAndrew titulaire de la chaire en relations blissement. Elles obligent le port ethniques du CEETUM. du costume et récompensent ré- se penche sur gulièrement les réussites pour sti- Pas de recette miracle muler les élèves. les expériences En Angleterre, chaque école Parallèlement à ces valeurs doit avoir une politique d’inté- jugées « traditionnelles », l’inno- d’amélioration gration raciale, en évaluer l’effi- vation est encouragée si elle est du rendement cacité et prendre les moyens né- cessaires si ses objectifs ne sont jugée « bonne pour l’école ». scolaire des Noirs pas atteints. Les écoles ont à Effet Pygmalion ? rendre des comptes entre autres Les rapports vont donc de ce en Angleterre sur l’état des relations intereth- qui relève parfois du lieu com- niques, le cheminement scolaire mun jusqu’au témoignage anec- des minorités, la discrimination dotique d’un enseignant embal- Les meilleurs projets éducatifs re- raciale et la présence des minori- lé. Les écoles de la réussite sont haussant la réussite scolaire des tés au sein des différents comités. celles qui misent... sur la réussite ! minorités visibles défavorisées Si des différences sont observées « Il y a peut-être un effet Pyg- sont ceux qui misent sur l’harmo- entre les groupes, l’école doit cher- malion dans ces rapports, recon- nie des rapports interethniques. cher des explications et le rapport nait Marie McAndrew. L’amélio- C’est la conclusion qui se dé- d’évaluation doit être public. ration des résultats des Noirs s’est gage de rapports gouvernemen- « C’est une loi qui a des dents », af- À gauche et à droite sur la photo, Louise Fortin, de la Direction des services aux fait sentir dans l’ensemble du pays taux sur la réussite scolaire chez firme Marie McAndrew. communautés culturelles du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, et et pas uniquement dans les écoles les jeunes Noirs caribéens en An- Un budget de près de 450 M$ Franz Benjamin, de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, qui ont été qui ont bénéficié de subventions. » gleterre. Ces rapports font partie de est en outre alloué au soutien pé- invités à commenter les données livrées par Marie McAndrew. Peut-on en tirer quelque cho- la liasse de documents rapportée dagogique auprès de minorités se ? La professeure dégage quatre par Marie McAndrew d’un séjour dont la réussite scolaire est infé- On s’attendrait à ce que les de lutte au racisme. Les rapports conditions gagnantes de la situa- outre-Atlantique et qu’elle a dé- rieure à la moyenne nationale meilleurs exemples de rehausse- indiquent que ce sont plutôt dans tion observée en Angleterre : la re- ballée au cours d’une conférence (voir l’encadré). Des inspecteurs ment scolaire de cette clientèle les écoles misant sur un climat connaissance explicite d’un pro- midi du Centre d’études ethniques gouvernementaux font la tour- soient observés dans des écoles global d’harmonie entre les blème de rendement scolaire chez des universités montréalaises née des écoles afin d’évaluer la ayant élaboré des approches pé- groupes ethniques que l’amélio- certains groupes ethniques et la col- (CEETUM) le 27 janvier. situation, notamment en ce qui dagogiques sophistiquées desti- ration du rendement scolaire a lecte de données permettant de «J’ai préféré vous livrer à chaud concerne les Noirs caribéens, qui nées à cette clientèle ou ayant mis été la plus manifeste. suivre l’évolution de la situation ; le matériel plutôt que d’attendre un éprouvent plus de difficultés que sur pied des activités particulières « Ces écoles n’appliquent pas un encadrement contraignant quant an pour publier un texte », a décla- les Africains. de recettes spéciales pour les Noirs aux résultats à atteindre, un budget caribéens qui seraient différentes important pour y arriver et une li- En Angleterre, chaque des méthodes destinées aux autres berté dans les moyens à prendre ; élèves », peut-on lire dans l’un des l’abandon de la perspective idéolo- école doit avoir une rapports. « Elles n’ont rien inven- gique se basant sur l’analyse des té de nouveau », dit-on plus loin. causes du racisme au profit d’une politique d’intégration Les projets pédagogiques de approche pragmatique visant à mo- ces écoles véhiculent des posi- difier les pratiques scolaires ; et le raciale, en évaluer tions antiracistes fermes qui ne partage des expériences de succès demeurent pas que sur papier ; les comme moyen d’émulation. l’efficacité et prendre élèves sont conscients que tout « Mais parmi toutes ces geste répréhensible sera sanc- conditions, le facteur essentiel de les moyens nécessaires tionné par une équipe d’éduca- la réussite du projet est la volon- teurs fortement conscientisés à té politique de la direction de si ses objectifs ne sont ce problème. prendre les choses en main », L’unité de l’équipe-école der- conclut la professeure. pas atteints. rière les objectifs est d’ailleurs une Daniel Baril D’autres facteurs que moyenne nationale, mais ils sont inférieurs de 28 points. Chez les la pauvreté sont en cause Chinois, le même critère de pau- vreté permet de prédire des ré- Les nombreuses données re- auxquels on devrait s’attendre sultats de 1 point plus élevés que latives au rendement scolaire pour chacun de ces groupes et la moyenne, mais ils fracassent des différentes minorités eth- les résultats effectivement obte- des records avec 25 points de niques en Angleterre montrent nus aux examens de la fin du se- plus. que la pauvreté n’est pas le condaire. La situation diffère se- « La pauvreté n’explique seul élément explicatif des per- lon chaque groupe ethnique. pas tout, mais le résiduel n’est formances plus faibles des Si la pauvreté était le seul pas qu’ethnique », déclare Ma- clientèles issues de milieux dé- facteur de faible rendement sco- rie McAndrew, qui veut éviter favorisés. laire, le résultat moyen des Ban- de donner des munitions au Doc En prenant comme mar- gladais, par exemple, devrait être Mailloux. « Il faut tenir compte queur de pauvreté le nombre de 15 points inférieur à la de nombreux facteurs comme le d’enfants de chaque groupe eth- moyenne nationale, alors qu’il lieu de naissance (en Angleter- nique qui ont droit à un repas n’est que de 5 points plus bas. re ou à l’étranger), l’histoire du gratuit à l’école, les statisticiens Pour les gitans, c’est l’inverse : groupe ethnique concerné, sa ont observé des écarts parfois leurs résultats devraient être culture, etc. » très grands entre les résultats 6 points au-dessous de la D.B. Droit : journée carrière Deux étudiantes en droit écoutent at- tentivement Me Janet Casey, du bu- reau d’avocats Borden, Ladner, Ger- vais. Cette séance d’information se passait le 26 janvier, à la journée car- rière que tient chaque année la Fa- culté de droit et qui réunit les étu- diants et les employeurs les plus actifs en recrutement. Plus de 40 em- ployeurs s’étaient déplacés pour ve- nir rencontrer les étudiants, qui ont participé en grand nombre à l’activi- té. Cette activité fait partie d’un ensemble d’initiatives du Bureau de placement de la Faculté et sa princi- pale instigatrice est Sophie Arès, conseillère à ce bureau.
Semaine du 6 février 2006 FORUM 5 Science politique Recherche en psychologie Les violeurs L’élection de Stephen d’adolescents sont des Harper devrait atténuer les criminels mal connus tensions Canada–États-Unis Sophie Desjardins est aussi la norme, chez eux, alors que chez les pédophiles il se pro- duit dans une minorité de cas. » signe une thèse sur Une recherche exhaustive les hébéphiles Tant les caractéristiques dé- Le réchauffement lictuelles et personnelles des hé- béphiles que leur modus ope- des relations avec Le pédiatre Jocelyn Lussier, con- randi diffèrent des autres types damné en 2005 à trois ans d’em- d’agresseurs sexuels. Ils ont bien George W. Bush prisonnement pour avoir agressé sûr quelques points communs sexuellement trois adolescents, et avec les pédophiles au sens strict – devrait aider le Mario Bastien, reconnu coupable soit des personnes attirées sexuel- Canada, estiment en 2001 du viol et du meurtre d’un garçon de 13 ans, sont des « hébé- lement par des victimes prépu- bères – et les violeurs – qui sévis- plusieurs experts philes » (du grec hêbê, qui signifie sent auprès de la population « adolescence », et philein, qui si- adulte non consentante. Mais, gnifie « aimer »). En raison de leur quand on les étudie, on constate Selon Pierre Martin, professeur attirance pour les adolescents, ces qu’ils forment un groupe distinct. au Département de science poli- agresseurs sexuels sont d’un type À l’instar des violeurs qui font tique et directeur de la Chaire particulier, distinct des violeurs et usage de la violence pour arriver d’études politiques et écono- des pédophiles. « Les hébéphiles à leurs fins, près de un hébéphile miques américaines, l’entourage constituent une réalité clinique in- sur quatre se sert d’une arme du président Bush a poussé un quiétante et pourtant ils sont qua- contre ses victimes. Ces agres- soupir de soulagement au soir du si absents de la littérature scienti- seurs sexuels d’adolescents s’ad- 23 janvier. « On a enfin deux chefs fique», constate Sophie Desjardins, joignent un complice plus fré- d’État qui s’entendent, qui parta- auteure d’une thèse sur la question quemment que les violeurs et les gent des valeurs communes », dit- récemment déposée à l’UdeM. pédophiles pour assouvir leurs il à propos de George W. Bush et du Selon elle, les tendances de pulsions et ils sont plus nombreux premier ministre canadien élu il y l’imprésario Guy Cloutier, qui pur- que ces derniers à prendre pour a deux semaines, Stephen Harper. ge actuellement une peine de proies sexuelles des jeunes de sexe L’élection canadienne, qui a 42 mois de prison pour agressions féminin. Ils cherchent également porté les conservateurs au pou- sexuelles, et celles de Paul Bernar- davantage à les humilier que ne le voir atténuera vraisemblablement do et de Karla Homolka, accusés en font les pédophiles. les tensions Canada–États-Unis. 1995 du meurtre de Kristen Fren- Les hébéphiles se distinguent C’est du moins l’opinion de Rémi ch et de Leslie Mahaffy, corres- par d’autres aspects. « Les hébé- Landry, un spécialiste des ques- pondent également à la définition philes agissent rarement dans leur tions stratégiques, de William de l’hébéphilie (appelée aussi milieu immédiat, mais ne choi- Hogg, professeur de science po- «éphébophilie»), car leurs victimes sissent habituellement pas pour litique à l’Université Bishop’s, et On peut se demander comment évoluera le dossier du bois d’œuvre, qui a créé étaient à la frontière de l’enfance autant une victime au hasard, de Pierre Martin, réunis le 25 jan- passablement de tension dans le passé récent entre les deux pays. et de l’âge adulte, du moins pour comme bien des violeurs », si- vier par le Centre d’études et la majeure partie des agressions. gnale Mme Desjardins. de recherches internationales tien jouer au golf avec Bill Clin- vier, dans la circonscription de Car- Après avoir consacré plu- Sur les plans personnel et so- de l’Université de Montréal ton. « On peut dire que Paul Mar- leton – Lanark, en Ontario. Il pour- sieurs années de sa vie à ce travail cioéconomique, la diplômée rap- (CERIUM) pour faire le point sur tin aurait été plutôt mal reçu chez rait obtenir une place dans le gou- universitaire, au cours duquel el- porte des différences étonnantes la politique étrangère canadienne George W. Bush s’il avait été ré- vernement Harper. » le a étudié les données relatives à d’un groupe à l’autre. Bien que la au lendemain du scrutin. élu, estime le politologue. Durant Pour les partisans d’une re- 149 hommes reconnus coupables majorité des agresseurs sexuels Mais les intérêts canadiens, la campagne fédérale, les États- valorisation de l’armée cana- d’agressions sexuelles ayant étudiés aient été sans emploi au dans le dossier du bois d’œuvre Unis ont été littéralement démo- dienne, l’élection du Parti conser- conduit à une sentence d’empri- moment de l’évaluation, cette réa- par exemple, seront-ils mieux nisés par les libéraux. » vateur arrive à un moment sonnement de deux ans et plus lité s’est avérée encore plus crian- défendus grâce à ce nouveau favorable. Même si notre petite dans un pénitencier fédéral, te chez les hébéphiles : 84 % climat ? Selon le directeur exé- Les militaires applaudissent armée demeure un élément né- Mme Desjardins estime que les sys- d’entre eux n’avaient pas d’occu- cutif du CERIUM, Jean-François Même si les troupes de Paul gligeable dans le tableau des tèmes judiciaire et pénal devraient pation salariée. « Ils sont plus sou- Lisée, qui a été correspondant à Martin avaient entrepris de don- conflits mondiaux, elle peut avoir se pencher au plus vite sur cette vent antisociaux que les violeurs Washington dans le passé, la ner un nouveau souffle aux Forces un poids stratégique considérable. déviance particulière. « Bien que et les pédophiles. Un tiers d’entre convergence idéologique entre canadiennes en faisant passer leur « Même si l’on injectait 10 ou les victimes d’hébéphiles repré- eux consomment des drogues deux chefs d’État est de bon au- budget de 13,5 à 20 G$ d’ici 2010, 20 G$ dans le budget de la dé- sentent plus du quart des proies dures contre 20 % des pédophiles gure. « Ronald Reagan et Pierre les conservateurs de Stephen Har- fense, cela ne changerait pas sexuelles au Québec et plus du et 50 % des violeurs. » Elliott Trudeau n’avaient pas une per vont beaucoup plus loin. Les grand-chose sur la scène inter- tiers au Canada, nous ignorons Cela dit, cette catégorie bonne relation personnelle, rap- engagements annoncés au cours nationale, a signalé Rémi Landry. presque tout de ceux qui les ont d’agresseurs est « psychosexuel- pelle-t-il. Ce fut tout un change- de la campagne électorale pré- Mais pour nos partenaires, et par- agressées. Ma thèse lève un peu le lement plus mature que les pé- ment quand Brian Mulroney est voient, outre un ajout de 1,5 G$ ticulièrement pour les États-Unis, voile sur cette réalité, mais il y a dophiles, ce qui ferait en sorte devenu premier ministre du Ca- à l’augmentation fixée par les li- l’appui du Canada a une impor- encore beaucoup à apprendre. » que leur pronostic de réhabilita- nada. MM. Reagan et Mulroney béraux, des effectifs accrus. tance politique énorme. » Pourquoi cette urgence ? Par- tion, lorsqu’ils commencent un s’aimaient bien. Le climat s’est Cela n’est pas pour déplaire à ce que les programmes de pré- traitement, serait meilleur ». apaisé. » Rémi Landry, lieutenant-colonel Pas de soldats canadiens vention auprès des victimes et les La thèse de Sophie Desjar- Cette amitié entre les leaders à la retraite et chercheur au Grou- en Irak traitements destinés à réhabiliter dins s’appuie ainsi sur l’interro- de descendance écossaise a-t-elle pe d’étude et de recherche sur la Selon Pierre Martin, le chef du les agresseurs seraient mieux gatoire de 50 pédophiles (dont les facilité la diplomatie entre les sécurité internationale (GERSI). nouveau gouvernement a pondu adaptés si l’on connaissait délits avaient été perpétrés sur des deux pays ? Jean-François Lisée le Il a résumé la politique conser- une « perle d’ambigüité » lorsqu’il davantage l’hébéphilie. L’étude enfants de moins de 13 ans), laisse entendre. « En tout cas, vatrice en matière de défense en a affirmé haut et fort « Nous n’en- de Sophie Desjardins révèle 49 hébéphiles (victimes âgées de Brian Mulroney a amené Ronald trois points : l’armée jouera un verrons pas de soldats en Irak » d’ailleurs que les autorités ont tort 14 à 17 ans) et 50 violeurs (vic- Reagan à signer un traité sur les rôle plus soutenu dans l’observa- avant d’ajouter, sotto voce, «... par- de considérer les hébéphiles com- times de 18 ans et plus) inculpés pluies acides. » tion et la surveillance du territoi- ce que nous n’en avons pas ». me des pédophiles « ordinaires ». au criminel. Cette liste est non no- L’amitié ne peut toutefois pas re, elle assurera une présence plus Il est vrai que l’essentiel des Comparés à ces derniers, les minative – c’est-à-dire que les fi- tout régler, indique pour sa part importante dans le Grand Nord et effectifs des Forces canadiennes agresseurs d’adolescents « ont chiers ne contiennent pas les Pierre Martin. Le conflit du bois accentuera ses interventions mi- est déjà déployé. De toute façon, plus souvent recours à la force noms des agresseurs –, mais elle a d’œuvre, notamment, a com- litaires à l’étranger. On lui ajou- le Canada serait bien mal avisé pour obtenir des faveurs sexuelles été préparée par une équipe mul- mencé à s’envenimer à une tera des bataillons de para- de s’embarquer dans l’aventure de la part de leurs victimes et sont tidisciplinaire composée de psy- époque où l’on voyait Jean Chré- chutistes et l’on construira de irakienne. « Quand on forme un plus nombreux à faire usage d’une chologues, de criminologues, de nouvelles bases. gouvernement minoritaire, il y a force excessive et à utiliser une sexologues, de conseillers en for- Les militaires auront-ils une des questions auxquelles il ne faut arme au moment du délit. Le coït mation professionnelle et d’agents oreille attentive auprès de Stephen pas toucher, et Stephen Harper le de services correctionnels. Un Harper ? Tout indique que oui. sait bien », résume le politologue. grand nombre de variables ont été « L’auteur de la politique conser- Une trentaine de personnes, abordées, dont la consommation vatrice en matière de défense est dont une majorité d’étudiants, ont d’alcool et de drogue et la pré- un général à la retraite, Gordon assisté au débat du CERIUM, un sence de fantasmes dans les O’Connor. Or, il a été élu, le 23 jan- centre très actif qui a pour mis- 48 heures ayant précédé le délit. sion de « favoriser le développe- En cette ère d’hypersexuali- ment des connaissances sur les sation des jeunes, il n’est pas Selon Jean-François questions internationales ». En anormal de ressentir de l’attiran- plus des conférences et des sémi- ce pour des adolescentes ou des Lisée, la convergence naires, le CERIUM organise dif- adolescents, reconnait la psy- férentes activités liées aux études chologue, qui mène actuellement idéologique entre internationales. Sur son site Web des études de postdoctorat au (www.cerium.ca), on peut voir Centre de recherche Fernand- deux chefs d’État des extraits vidéo de certaines pré- Seguin et à l’UQAM. « Ce qui l’est sentations et avoir accès à des do- moins, car c’est immoral et illé- est de bon augure. cuments produits par ses membres. gal dans notre société, c’est de passer à l’acte », ajoute-t-elle. Pierre Martin Mathieu-Robert Sauvé Sophie Desjardins Mathieu-Robert Sauvé
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