Laissons les choses venir et ne les nommons pas trop vite, 2019. Peinture photosensible passant du jaune au bleu au contact du soleil.
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Laissons les choses venir et ne les nommons pas trop vite, 2019. Peinture photosensible passant du jaune au bleu au contact du soleil.
Something about light, 2019. Installation: Virginie Gouband. Chorégraphie: Virginie Gouband & Maya Oliva. Danse: Maya Oliva Panneaux de peinture photosensible activée par la lumière du soleil, miroirs, loupes, et corps dansant. Vue de résidence à l’Escaut.
Trotti-expo, 2018. Improvisation sur le chemin d’une expo en trottinette. Trottinette, baguette selfie, miroir, escargots, smartphone, vidéo de traces de Lagoon, 2019. Lumière, videoprojection, bassin d’eau, bache, avec les sons de Roman lumière sur une peinture photosensible. Bestion, Juan de Guillebon, Nicolas Villebrun, Toma Gouband, Florian Tatard, Antoine Montgaudon. Résidence au Château Ephémère.
Overtone continuum, deux vidéos sur cimaise opale. 2017 Deux vidéos sont présentées sur une cimaise semi-transparante. L’une d’elle montre un pot contenant un liquide, l’autre montre une vue de fluides qui s’interpenètrent. Sur ma langue, 2017. Vidéo sur smartphone, texte imprimé sur papier. Une photographie sur film argentique est imergée dans de l’eau de javel et se disolve len- Une vidéo montre la décomposition d’une diapositive et les couches jaune, bleu, et rouge de celle- tement dans le liquide. Les couleurs se mélangent, et la couleur principale, le rouge, teinte ci, s’élèvent à la surface. Au dessus de la vidéo, un texte s’adresse à l’image qui disparait, rappor- le liquide de sang et de matière organique. tant une relation charnelle tiraillée entre attraction et répulsion. De l’autre coté de la cimaise, les images sont brumeuses et les couleurs forment une masse impalpable.
«Avec la série Light Sculptures entamée en 2011, Virginie Gouband approfondit cette réflexion sur la photographie et se penche avec intelligence sur les ambigüités de son double statut – celui d’objet, celui de médium. Dans ce cadre, elle a photographié des filtres colorés, les mêmes qu’utili- sent fréquemment les photographes mais aussi les cameramen et les éclairagistes de théâtre pour modifier l’espace, le sculpter par les effets lumineux. Elle a ensuite tiré ses clichés sous la forme de films positifs (translucides, donc) et les a monté entre deux plaques de verre. L’artiste propose dès lors de nombreux niveaux de lecture, le spectateur se trouvant en premier lieu devant un objet pho- tographique. Un objet photographique, certes, mais pas des plus anodins, puisqu’il figure des filtres de couleur, d’ordinaire uniquement perceptibles par les modifications qu’ils exercent sur notre vi- sion. C’est précisément par le truchement de la représentation que l’artiste les a rendu visibles : « En créant la représentation d’un filtre coloré sur un support photographique qui lui est analogue (de par sa transparence, sa texture, etc.), j’ai tenté, explique Virginie Gouband, d’ouvrir l’image à une réelle présence qui interagisse avec l’espace qui la contient. C’est-à-dire que le filtre photographié soit à la fois l’image d’un filtre et un filtre à part entière. Qu’il ait ainsi les mêmes réactions qu’un filtre face à l’éclairage de l’exposition. » Obstinément, les Light sculptures repoussent les limites de la photographie, étendent son territoire, pour se placer à la frontière de la sculpture – modelant l’espace -, de la peinture – colorant le mur Light Sculptures, 2014. Films Ektachromes 20 x25 cm sous verre. vierge du musée ou de la galerie (comment ne pas penser alors aux grands maîtres de l’abstraction) -, de l’objet – par leur présence même au monde – et enfin de l’installation – par leur action poten- Vue d’exposition du Salon de Montrouge. tielle sur la salle d’exposition et sur le visiteur.» Camille Viéville, historienne de l’art.
Rotating Light Sculpture, 2014. Moteur à 25 tours/sec, film photographique ektachrome. Photo: Aurélien Mole. Vue d’exposition au Palais de Tokyo, curateur: Bernard Marcadé. Un film photographique ektachrome issue de la série Light Sculptures est monté sur moteur et tourne à grande vitesse (24 images par secondes). La vitesse, rapelant celle utilisée par le cinéma pour donner l’illusion d’un mouvement à l’image, est utilisée pour transformer l’objet en une autre forme, une sphère à demi palpable. L’image de l’objet pris en photo réapparait en trois dimensions comme pure lumière, ayant une double présence d’image et d’objet.
Entre A et B, 2012-14. 2 projecteurs de diapo, un enregistreur de fondu. 80 diapos. Entre A et B est une projection d’images issues de la rencontre de deux projecteurs de diapos. Les images se succèdent à tour de rôle en fondu enchaîné. La lumière du premier projecteur se mêle à celle du second, et l’image se transforme progressivement: D’abord par imbrication des zones lumi- neuses de la seconde diapo dans les ombres de la première. Puis, avec la disparition progressive de la première, par l’apparition complète de la seconde image. Les images se succèdent en jouant du langage des images comme un jeu des Kyrielles, par l’imbrication de formes dans les formes. Elles ont été choisies pour la poésie, parfois absurde, que provoque leur rencontre. Les images défilent de l’une à lune, mais une troisième image semble naître de chacune de ces rencontres. Intermèdes, tirages argentiques sur film translucent, 2014. Intermèdes est un ensemble de photographies représentant la lumière pro- jettée sur le mur de l’atelier durant la journée. Déplacé de son contexte initial, la lumière de l’espace de travail rencontrent celle de l’espace d’exposition.
La pesée, 2014. balances de précision, verre, film photographique 20x25 cm. Trois balances de précision pèsent trois films photographiques noir et blanc. Chaque négatif contient un carré transparent de taille différente. Mis sur un balance, le poids varie en fonction de la quantité d’argent sur le film. Cette proposition part d’une tentative de peser la lumière.
Ce travail présente un laboratoire de déconstruction des images. J’utilise pour cela une enzyme présente dans l’estomac des vaches. Celle-ci mange la gé- latine de boeuf contenue par le film photographique. L’argent se sépare de la feuille plas- tique, qui constitue la base du négatif, puis est filtré, pour n’en faire plus qu’un cube. La table montre le procéssus de transformation de la photo en un objet qui devient tangible, en contrepied de l’acte de prendre une photo d’un objet. La chambre, films négatifs n/b, ensymes, extraits de malt, peptone de soja, extrait de levure, eau, verre, table, néon.
Aux aléats de microvariations, 300 billes tombent au sol une par une à un endroit dif- férent sous l’impulsion d’un mécanisme. Le son des billes au contact du sol rebondit sur les parois du lieu et résonne dans tout l’espace. Elles forment au fur et à mesure de la Nuit Blanche une constellation vernaculaire. Oculaires, 2014-2015. 300 billes de 25mm, moteur, timer, escalier. Vue d’exposition à Nuit Blanche Paris, Basilique Ste Jeanne d’Arc.
Mécanique des fluides est une installation crée pour le Moulin de la Baysse, un ancien moulin à eau transformé en espace d’exposition. L’eau de la rivière passe par un aquarium placé dans la salle située au dessus de la rivière, rendant la zone de passage de la rivière d’amont en aval visible par le public. L’eau coule au dessus de l’aquarium, via un moteur, et redescends par le bas via un tuyaux, formant un vortex, un tourbillon évolutif selon la quantité d’eau et la pression. Des enceintes sont fixées des deux côtés de l’aquarium et un micro hydrophone, sus- pendu au dessus de celui-ci, est immérgé dans l’eau. Le mouvement, contrôlé par le vortex, fait évoluer le son émit par le micro. Un larsen apparait différemment à chaque passage près des encientes et crée une forme de res- piration autonome et organique au sein du mécanisme. Mécanique des fluides, 2015. Eau de rivière, moteur, tuyaux, aquarium, micro hy- drophone, table de mixage, enceintes. Vue de l’exposition Soleils vibrants au Moulin de la Baysse.
Alpha Lyrae, 2015. Chutes de miroirs, cheminée, lampes frontales. LRO14, 2014. Verres photochromiques, lampes à sodium, microbilles de verre, noir de craie, timer, métal. Alpha Lyrae, tout comme Mécanique des fluides, font parti d’une exposition dont les éléments ont Cette installation joue de plusieurs éléments qui rentrent en interraction. Un timer génère une variation été conçu pour les spécificités du lieu, un ancien moulin à eau. L’éclairage de cette exposition était de luminosité des lampes à sodium, qui agit sur les verres photochromiques en les faisant passer du dirigé par les visiteurs explorant dans le noir le moulin vêtu d’une lampe frontale. Devenant acteurs de transparent au noir. Leur ombre se pose du le parterre de microbilles de verre, qui lui-même réfléchit la l’exposition, certaines pièces n’étaient actives qu’à leur passage. C’est le cas d’Alpha Lyrae, dont les lumière des lampes à sodium et forme un hallo rendant le spectre colorimétrique de la lampe à sodium miroirs renvoyaient leur propre lumière. visible. Ces interactions mécaniques génèrent une forme à la fois organique et lunaire. Disposé dans une ancienne cheminée, un vieux miroir cassé dont la surface s’est partiellement décro- chée reflète la lumière du visiteur à son passage. Ébloui par son reflet, le visiteur voit soudainement, par la direction de ses yeux vers un objet inerte, la présence érectile de son regard.
Light Sculptures, 2012-2016. Films Ektachromes 20x25 cm & 4x5 inchs brulés Vue d’exposition Galerie Plagia Rama
Light Sculpture, 2012. Film Ektachrome 4x5 inchs brulé par des étincelles d’allumette
Entre A et B 2 projecteurs de diapo, enregistreur de fondu enchainé, 80 diapositives, 2012-2014. Entre A et B est une projection d’images issues de la rencontre de deux projecteurs de diapos. Les images se succèdent à tour de rôle en fondu enchaîné. La lumière du premier projecteur se mêle à celle du second, et l’image se transforme progressivement: D’abord par imbrication des zones lumineuses de la seconde diapo dans les ombres de la première. Puis, avec la disparition progressive de la première, par l’apparition complète de la seconde image. Les images se succèdent en jouant du langage des images comme un jeu des Kyrielles, par l’imbrica- tion de formes dans les formes. Elles ont été choisies pour la poésie, parfois absurde, que provoque leur rencontre. Les images défilent de l’une à lune, mais une troisième image semble naître de chacune de ces rencontres. Vue d’exposition, festival Ecouter Pour l’Instant.
FOCUS #3 You decided to be an artist qingmEi yao un morCeau de tissu rouGe En collaboration avec Qingmei Yao, 2016. [2014] insTall aTion vidéo / vidEo insTall aTion dimEnsions variaBlEs / dimEnsions variaBlE Courtesy de l’artiste / of the artist q.Y. | Quite honestly, I don’t yet tainly a way of resisting, of facing have a precise idea about what the difficulties of life and of down- qingMei Yao Born in 1982 in Yueqing (China). I will exhibit. At the Salon de playing the seriousness of a situ- Lives and works in Limoges and Paris. Montrouge, I only showed some ation. Actually, since I’ve moved Graduated of DNSEP at the École Nationale Supérieure of Villa Arson (Nice) in 2013. videos in a rather neutral way. The to France, I don’t think that my Among her recent group exhibitions: Palais de Tokyo is a somewhat raw sense of humor has diminished “La Comédie de l'art,” La Fondation space. The inside of the building in any way (laughs). du doute (Blois, 2014); 59 th Salon de Montrouge (2014); “Des corps seems f layed compared to the B.M. | Do you mean that France compétents,” Centre National d’Art outside. It’s a hospice inhabited and China have more in com- Contemporain of Villa Arson (Nice, 2014). by many artists. While remain- mon today than people say? She is the joint recipient of the Special Jury Prize at the 59 th Salon de Montrouge ing serious in my approach, I hope q.Y. | What I mean is that poverty (2014). I will also succeed in introducing is perhaps the only thing that is —— Solo exhibition as part of the Modules – Fondation Pierre Bergé – Yves Saint some humor. universally shared. The Chinese Laurent, from 12/12/14 to 11/01/15 14 B.M. | Humor is an important and the French don’t laugh at the at the Palais de Tokyo. dimension of your work. Does same things. But humor itself is This exhibition benefits from the support of Ville de Montrouge and Salon this come from the fact that in tends to be universalized through de Montrouge. Chinese society today, humor globalization. I admire artists alleviates the difficult living who display insolence and sin- BernarD MarCaDé is an art critic and independent conditions? cerity and always go straight for exhibition organiser. q.Y. | Humor is an attitude, like the jugular. Maybe that’s the spirit Ce travail, conçu à la fois comme un jeu et comme une sculpture à part entière, relate des différentes skepticism. It’s a means of taking of Dada? To be able to laugh at expériences rencontrées en tant qu’artiste. Emprunt d’un certain humour noir, il a été conçu avec some distance from what we are certain things is a form of resist- and where we come from. And ance. Just like being pessimistic, Qingmei Yao comme un exutoire, mais surtout comme une manière de mener une reflexion autour de la yet, I’m still trapped. I’m aware sometimes. condition des artistes dans la société actuelle. of this and I don’t care. It is cer- Translated by Caroline Burnett qingmEi yao une Goutte d’étoiLe [2014] Objets jumeaux insTall aTion dimEnsions variaBlEs / dimEnsions variaBlE En collaboration avec Emeline Depas, workshop dirigé par Thierry De Duve, 2010. Courtesy de l’artiste / of the artist Ce travail se compose de deux ballons: un, gonflé à l’air, et un, contenu par le plus grand, gonflé à l’hélium. L’objet flotte à hauteur de tête dans l’espace d’exposition. Selon la température, il vole plus ou moins haut, l’hélium le faisant monter et l’air, plus lourd, l’attirant vers le sol.
FOCUS FOCUS #4 virginiE gouBand #4 LiGht sCuLptures [2014] La représentation, phoTographiE EKTachromE sous vErrE / EKTachromE phoTography framEd in gl ass j’introduis un lien absurde qui loppe entre les deux. Des pho- 20 × 25 cm vuE d’ExposiTion / perturbe le fil. tographies seront présentées, ses rapports à l’espace ExhiBiTion viEw, 59� salon C.V. | La problématique du cadre entre autres un film Ektachrome dE monTrougE, 30.04 – 28.05 2014 Courtesy de l’artiste / of the artist et sa transgression ont traversé 20 × 25 cm figurant un filtre de Photo : Virginie Gouband l’histoire de l’art, du xxe siècle forme ronde qui tournera sur lui- et à l’illusion se trouvent jusqu’à aujourd’hui, depuis même grâce à un petit moteur, Marcel Duchamp, en passant mais aussi des sculptures réflé- par Supports-Surfaces, cer- chissantes formées de poudre de au cœur de l’œuvre tains minimalistes américains verre. C’est un matériau intéres- ou encore le mouvement Light sant employé pour la signalisa- and Space. Comment pensez- tion routière et certains écrans de de Virginie Gouband. vous cette tradition ? projection. Enfin, la mise en place V.g. | Ces gestes ont été une ouver- de la lumière – laquelle jouera à la ture pour leur époque. Comment fois avec le mouvement du film Avec intelligence, elle les appréhender aujourd’hui ? coloré translucide et la réverbé- Certains ont perdu leur impact ration des sculptures – composera premier. À mon sens, la transgres- une grande part du travail. mène le spectateur dans sion n’a pas de tradition ! C.V. | Vous avez présenté les Virginie gouBanD prises de vue de la série Light Née en 1988. Vit et travaille en Dordogne un univers aussi dépouillé Sculptures en divers lieux. Com- (France). Diplômée de l’École nationale ment intégrez-vous à l’œuvre supérieure des arts visuels de La Cambre (Bruxelles) en 2011. Parmi ses expositions l’espace dont vous disposez ? collectives récentes : 59e Salon que physique, constitué V.g. | La première fois que j’ai de Montrouge (2014) ; « Burning Up ! », montré Light Sculptures, c’était La Cambre (Bruxelles, 2012) ; « The Green Room Project », Festival international de à l’Espace 54, pour une exposi- la photographie de Knokke-Heist (2011). d’installations subtiles tion de l’École nationale supé- Lauréate du prix du Conseil général des Hauts-de-Seine du 59e Salon rieure des arts visuels de La de Montrouge (2014). Cambre (Bruxelles). Les Ekta- —— Exposition personnelle dans le cadre où la photographie occupe chromes étaient alors au for- des Modules – Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, du 12/12/14 mat 4 × 5 pouces. La pièce dans au 11/01/15 au Palais de Tokyo. laquelle ils étaient exposés était Cette exposition bénéficie du soutien de la une place de choix. très calme, lumineuse. Au Salon Ville de Montrouge et du Salon de Montrouge. de Montrouge, j’ai présenté une CaMiLLe ViéViLLe version épurée avec des formats est historienne d’art. 20 × 25 cm pour garder une échelle avec un rapport 1:1 ; je souhaitais étaient éclairées par les seules jet « non fictionnalisé ». Ça m’a éviter la réduction due au format CaMiLLe ViéViLLe |La question de peux plus boire dans un verre position à la fois plus active et tion du visiteur est focalisée sur variations de la lumière naturelle fait réfléchir à mon travail, car 4 × 5 pouces. Je trouvais aussi l’illusion m’apparaît centrale photographié. Étant transposées plus contemplative. la source de lumière qui forme les reflétée sur les murs. J’ai été frap- la photographie est un objet qui intéressant de présenter cette dans votre travail. Avec Light sur un film positif Ektachrome, V.g. | Cela correspond à un chan- images elles-mêmes ; le procédé pée par cette façon de penser l’ar- offre à voir une image, c’est-à- série dans un endroit un peu Sculptures (série débutée en ces gélatines photographiées gement de r ythme dans ma de la projection s’impose davan- chitecture pour des œuvres. dire une illusion. En commen- clos à proximité de baies vitrées 2011) et la production de pho- conservent leur caractère trans- manière de travailler en tout cas. tage au spectateur. C .V. | Le face-à-face avec la çant Light Sculptures, je me suis recouvertes d’un film occultant, à tographies de filtres colorés lucide ; elles pourraient à leur Pour Flash 01 et Feux croisés, je C.V. | Il y a là une modification Petite Danseuse de quatorze demandé si une photographie l’abri de l’agitation de la rue. proches de l’abstraction, vous tour être utilisées pour filtrer la faisais les photos de jour pour significative du rapport phy- ans d’Edgar Degas a aussi été pouvait incarner l’objet pris en C.V. | La lumière, les jeux sur interrogez le médium pho- lumière. Il y a peut-être égale- ensuite les projeter dans le noir. sique à l’œuvre. Ce dernier défi- important pour vous. C’est une photo. Mais je joue aussi avec l’illusion et leur capacité com- tographique et ses fonctions ment quelque chose de l’ordre de Avec Light Sculptures, je travail- nit-il aussi votre rapport à l’art œuvre qui joue avec l’irruption l’illusion de la photographie. mune à bouleverser notre représentatives notamment. la sublimation, mais j’ai d’abord lais dans un studio la nuit et je des autres ? du « réel »… Par exemple, dans mes projec- appréhension de l’espace Virginie gouBanD | Les photogra- recherché la transposition. montre les tirages à la lumière V.g. | On parle souvent de l’in- V.g. | Ce qui m’a marquée dans tions, on voit toujours un bout constituent pour vous des élé- phies de Light Sculptures touchent C.V. | Avec Light Sculptures, on naturelle. f luence d’un courant ou d’un cette sculpture, c’est moins l’ir- de pellicule, ou un détail, qui ments essentiels. Mais l’ins- presque à l’abstraction, mais ce ne assiste à un changement de Cette dimension contemplative artiste, mais je dirais que, dans ruption du réel que la présence souligne l’illusion. Ainsi, dans tallation que vous préparez sont pas des images abstraites, car rythme. Vous y délaissez le était déjà présente dans Feux mon cas, ce sont des face-à-face, du nœud retenant les cheveux de Feux croisés, j’utilise le procédé pour l’exposition du Palais elles figurent des filtres de cou- procédé de la projection – uti- croisés, les images étant proje- et l’expérience physique née de la danseuse. Un nœud, c’est un du jeu des kyrielles (qui consiste de Tokyo les intégrera d’une leur. Elles restent des objets pho- lisé pour Flash 01 (2009) ou tées en un lent fondu. Mais il est ceux-ci, qui ont le plus nourri geste. Ce nœud a dû être fait et à enchaîner des mots en repre- façon nouvelle. tographiques, il y a des détails, Feux croisés (2012) dans les- vrai que le mouvement est ralenti mes recherches. Par exemple, j’ai refait au fil du temps. nant comme première syllabe la V.g. | Pour la première fois, je tra- comme des reflets, qui viennent quels l’œil est soumis à une dans Light Sculptures. Je fais jouer été marquée par l’exposition de C.V. | La présence ? dernière syllabe du terme précé- vaille à l’élaboration d’un espace le rappeler. D’ordinaire, la plupart succession d’images figura- les éléments avec l’espace, la tableaux de la série des Nymphéas V.g. | Oui. Je lisais récemment un dent). Les images se succèdent, labyrinthique où les œuvres dan- des objets photographiés perdent tives – au profit d’un dispositif lumière, ce qui est moins le cas de Claude Monet à Naoshima, au texte de Donald Judd dans lequel enchaînées selon des liens for- seraient ensemble et avec lui, de leur fonction – par exemple, je ne où le spectateur est dans une dans les projections où l’atten- musée d’art de Chichu. Les toiles il parle de la recherche de l’ob- mels ou iconographiques, puis sorte qu’une adéquation se déve- VirGiniE VirGiniE GOUBanD GOUBanD
VIRGINIE GOUBAND née le 24.01.1988 à Cahors Vit à Montreuil - 12 av Jean Moulin, apt 61. cp 93100 Membre de l’atelier ROTOLUX - Bagnolet Tel: 07 81 89 72 19 FORMATION Licence & Master, Ecole Nationale Supérieur des Arts Visuels de La Cambre, Bruxelles 2006-2011. PRIX Prix du Conseil Général des Hauts-de-Seine, Salon de Montrouge 2014. Coups de coeur, La Cambre, 2011. Emerging Talents from Belgian Schools of Photography, 2010. EXPOSITIONS PERSONNELLES 2014-2019 FULL C.T.BLUE, Rotolux, Bagnolet. Oculaires, Nuit Blanche Paris. Soleils Vibrants, Moulin de la Baysse, Dordogne. Light Sculptures, Palais de Tokyo, Paris. Commissaire: Bernard Marcadé. EXPOSITIONS COLLECTIVES - sélection 2015 – 2019 Analemme #1. Commissaire: Virginie Gouband. Avec Yann Vanderme, Constance Sorel, Gauthier Royal, Linda Branco, Xuanhe Wang, Jeremy Laffon, Elvia Teotski, et Alexander Duke. Atelier Ephémère, Chelles. Something about Light, en collaboration avec Maya Oliva. L’escaut Architecture Trotti expo ll. Commissaire: Linda Branco. You decided to be an artist ! en collaboration avec Qingmei Yao. Commissaire: Henrik Grolsk. Danemark. JCE Jeune Création Européenne: Le Beffroi, Montrouge, France. Hala Stulecia, Wroclaw, Pologne. Kaņepes Kultūras centrs, Cesis, Estonie. Spazio Culturale Antonio Ratti, Côme, Italie. The Art Building, Vrå, Danemark. Museu de l’Empordà, Figueres, Espagne. Amadeo de Souza-Cardoso Museum, Amarante, Portugal. 2013 – 2015 Present (again), galerie Plagia Rama, Bruxelles. (An)suite, Lille. commissaires: Michel Poitevin & Valérie Lefevbre. Salon de Montrouge, prix du conseil général des Hauts-de-Seine. Oeil d’Oodaaq, Festival d’images poetiques. Rennes. Triennale des Coups de Coeur, Hotel Van de Velde, Bruxelles. Ondulo, Festival O. Pontchateau. 2010 – 2012 Walk 1, Festival de photographie, Ixelles. Feux Croisés, Ecouter pour l’Instant, Dordogne. BURNING UP!, commissaires: Hervé Charles & Pierre Olivier Rollin. La Banque, Bruxelles. Coups de coeur, Abbaye de La Cambre, Bruxelles. Light sculptures, Espace 54, Bruxelles. The Green room, Festival international de photographie à Knokke Heist. Emerging Talents from Belgian Schools of Photography, sélectionée par Devrim Bayar, galerie 100 Titres, Bruxelles. A partir de l’oeuvre de Félix Gonzales Torres, Exposition issue du workshop avec Thierry De Duve, Wiels Art Center. Now comes the monkey out of the sleeve, commissaire: Outlandish. Recyclart, Bruxelles. PUBLICATIONS Palais Hors-série, modules de la fondation Bergé/YSL 2010-2015. Palais n°20, Palais de Tokyo, 2014. Catalogue (An)suite, 2014. Art Press 2 n°34: «La photographie, un art en transition», 2014. Catalogue du Salon de Montrouge, 2014. Archive(s): Pour une (re)connaissance de l’Architecture, 2012.
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