Le documentaire américain en expansion - Gilles Marsolais - Érudit

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Le documentaire américain en expansion - Gilles Marsolais - Érudit
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24 images

Le documentaire américain en expansion
Gilles Marsolais

Le grand malentendu : le point sur le cinéma québécois
Number 116-117, Summer 2004

URI: https://id.erudit.org/iderudit/769ac

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Publisher(s)
24/30 I/S

ISSN
0707-9389 (print)
1923-5097 (digital)

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Marsolais, G. (2004). Le documentaire américain en expansion. 24 images,
(116-117), 71–73.

Tous droits réservés © 24/30 I/S, 2004                                     This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit
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                                                                           https://www.erudit.org/en/
Le documentaire américain en expansion - Gilles Marsolais - Érudit
Une année en flash-back

Le documentaire américain
en expansion
par Gilles Marsolais

The Weather Underground de Sam Green et Bill Siegel.

P     endant quelque temps, on a cru observer
      une certaine mouvance au sein de l'indus-
trie du cinéma américain (prise au sens large) et
                                                    voisins du sud, ou plus exactement pour ne
                                                    pas porter ombrage à l'alliance stratégique en
                                                    cours aujourd'hui entre la Grande-Bretagne et
                                                                                                          alors qu'il avait pour mission d'enseigner aux
                                                                                                          soldats de l'armée impériale les techniques amé-
                                                                                                          ricaines de combat. Mais Edward Zwick récu-
de ses filiales. Effet du 11 septembre 2001 ou      les États-Unis dans leur croisade religieuse et       père son sujet, en jonglant avec l'Histoire : en
simple coïncidence, elle nous inondait moins        civilisatrice à l'échelle mondiale.                   réalité, l'apport militaire au Japon à cette époque
de ses produits insipides gonflés aux hormo-           L'Oncle Sam veille aussi au grain dans des films   ne fut pas américain, mais britannique ! Aussi, il
nes. En lieu et place, les « gros machins » se      tels que The Last Samourai d'Edward Zwick.            aménage à sa façon l'idée de l'intégration harmo-
sont faits plus « subtils » dans leur message et    Le préambule, qui fait référence au western afin      nieuse des valeurs de « l'autre », en inversant la
venaient même de Nouvelle-Zélande et d'Aus-         d'illustrer comment lafiertéamérindienne, à tra-      perspective, au point que le personnage de Tom
tralie : nous assistions au triomphe de Lord of     vers la valse-hésitation de certains chefs, a été     Cruise choisit de demeurer au Japon. La réalité,
the Ring de Peter Jackson, avec son point d'or-     écrasée par le rouleau compresseur de la moder-       c'est que le Japon à cette époque a gardé l'initia-
gue, The Return ofthe King, ainsi qu'au suc-        nité, fournit la clef de lecture de ce film valo-     tive, il a choisi de préserver l'esprit du samouraï,
cès de Master and Commander: The Far Side           risant la fierté du samouraï qui sera elle aussi      tout en prenant chez les autres (Anglais, Français,
of the World de Peter Weir. Le premier, qui         balayée par le rouleau compresseur de cette           Américains...) ce qui lui convenait.
poursuit sut sa lancée après l'épisode The Two      modernité à laquelle le Japon allait s'ouvrir, à         En somme, ces films, choisis parmi d'autres,
Towers (!), est une métaphore à peine voilée de     travers la valse-hésitation de l'Empereur et de son   témoignent peut-être d'une tentative de repo-
l'Amérique-s'en-va-t-en-guerre pour éloigner et     entourage, vers lafindu XIXe siècle. Par la bande,    sitionnement, stratégique ou non, mais ils ne
détruire la menace (symbolisée par l'anneau du      ce « nouveau western » proposerait donc d'effec-      constituent en rien un raz-de-marée idéologi-
mal) et soumettre les infidèles, assumant d'une     tuer un double retour critique sur la conquête        que. Un repositionnement, temporaire certai-
façon édifiante tous les risques que cela com-      de l'Ouest et sur le passé peu glorieux de l'im-      nement, à la vue des nouveaux The Day After
porte ; tandis que le second prend des libertés     périalisme yankee, à travers la figure d'un vété-     Tomorrow, Van Helsing, ou Spiderman II, et
avec l'Histoire en substituant un bateau cor-       ran (Nordiste) de la guerre de Sécession désil-       qui témoignent du caractère cyclique des ten-
saire français à un destroyer américain dans le     lusionné d'avoir dû se battre contre les Indiens      dances qui dominent le cinéma hollywoodien.
rôle de l'ennemi à vaincre, pour ne pas heur-       et qui, en découvrant leur culture et leur code       Ils participent en fait à la modélisation de l'His-
ter le sentiment national de nos susceptibles       d'honneur, se rangera du côté des samouraïs,          toire officielle par les moyens de la fiction.

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Le documentaire américain en expansion - Gilles Marsolais - Érudit
L'Amérique et ses contradictions                        Ce qu'un système de justice                         preuve a priori accablante, en faisant apparaî-
    En réalité, on trouve les traces plus évidentes     dit d'un pays                                       tre en direct les contradictions dans les témoi-
de cet effritement du rêve américain dans des              On a vu récemment à la télévision un repor- gnages et les mensonges des policiets assermen-
 « petits »films.Œuvre atypique, emblématique           tage instructif sur le phénomène hallucinant de tés, les négligences dans l'enquête policière et
du vide existentiel d'une nation, Elephant de           la construction effrénée de prisons dans divers même le maquillage de certains faits, dont
 Gus Van Sant, qui à sa façon assure le relais          États américains. Il s'agit d'initiatives prospec- le passage à tabac de l'adolescent qui a con-
du pamphlet virulent de Michael Moore sorti             tives du secteur privé de la construction qui duit à ses aveux. L'installation inhabituelle de
 l'année précédente, Bowlingfor Columbine,              tente, en se positionnant pour l'avenir, d'acca- deux caméras (et de huit microphones) dans
est de ceux-là... Bref, ce mouvement difficile          parer sa part du gâteau d'un marché juteux en la salle d'audience, afin de pouvoir filmer les
à cerner est-il l'amorce d'une lente transfor-          pleine expansion. Plusieurs de ces complexes avocats de face et dynamiser l'action en jouant
 mation qui annoncerait un retour du balan-             flambant neufs sont spécialisés dans « l'indus- du champ/contrechamp et en privilégiant les
cier politique, ou n'est-il que l'effet illusoire       trie » des condamnés à mort, et on les retrouve plans rapprochés, le charisme même des avo-
d'une brève parenthèse après les événements             surtout dans des petites villes vouées au déclin, cats du Public Defender Office (l'équivalent
que l'on sait et qui disparaîtra avec les pre-          dans l'espoir qu'ils puissent relancer leur éco- de notre Aide juridique), les retournements
 miers rayons de la reprise économique ? Bien           nomie - déjà entièrement axée sur cette indus- de situation et le travail de montage supervisé
 malin qui pourrait trancher, car au pays de la         trie - et leur éviter la fermeture. Mais on y par HBO sous la férule de Ragnar Van Leyden
 pensée monolithique les mentalités évoluent            apprend aussi (est-ce une bonne nouvelle ?) que (le monteur de Chris Marker) évitent au film
 lentement. Surtout dans le contexte actuel où          certaines de ces prisons restent désespérément de sombrer dans le piège du «filmde procès »,
 une proportion importante d'Américains croit           vides, en raison d'une mauvaise étude de mar- même si l'ensemble laisse une impression de
 encore que l'invasion américano-britannique de         ché concernant « les clientèles » et la juridiction contrôle qui contredit l'idée même du direct,
 l'Irak était justifiée et perçoit son président bel-   relative à leur relocalisation, etc. ! Dans cette mais sans verser pour autant dans le spectacu-
 liqueux comme un soldat de Dieu', et où l'on           optique, si vous ne l'avez pas encore vu, ne laire. Tous, incluant les jurés, ont donné leur
 apprend que le budget annuel de la « défense »         ratez pas Un coupable idéal (titre américain : accord à la diffusion de ce film, et reconnu
 américaine prévu pour 2005 est de 500 mil-             Murder on a Sunday Morning). Réalisé par du même coup avoir complètement oublié la
 liards de dollars, soit exactement l'équivalent        le Français Jean-Xavier de Lestrade et copro- présence des caméras, pris qu'ils étaient par la
 du budget militaire du reste de la planète, tous       duit par HBO, France 2 et Maha productions, situation dramatique qu'ils vivaient.
 pays, peuples et nations confondus !                   cet excellent film, ménageant ses effets de sur-       Grand prix du jury au Festival de
    Ce détour par la fiction s'impose pour              prise comme dans un film de fiction, a rem- Sundance 2003, Capturing the Friedmans
 mieux comprendre la pertinence et l'intérêt            porté un oscar dans la catégorie documentaire, d'Andrew Jarecki propose lui aussi une plon-
 du nouveau courant du cinéma documentaire              en 2002. Par le cas exemplaire d'un jeune Noir gée dans cet univers kafkaïen de la justice amé-
 américain qui contrecarre les stratégies du            de quinze ans (Brenton Butler) injustement ricaine, mais le vertige y est encore plus ter-
 discours officiel afin de cerner une image plus        accusé du meuttre d'une touriste blanche, et rifiant parce que cette descente aux enfers a
juste (et pas juste une image) de l'Amérique et         qui de ce fait risque la prison à vie, il dénonce été documentée en Super 8 et en vidéo par les
 de ses contradictions. En effet, c'est plutôt du       les pratiques policières en Floride et décrit les membres de la famille, manifestement incons-
 côté du cinéma documentaire que l'on trouve,           mécanismes qui trop souvent conduisent à de cients de la tragédie qui se tramait à leur insu !
 sans trop chercher, les portraits les plus fidèles     terribles erreurs judiciaires.                      Ce film hallucinant, qui donne froid dans le
 des mœurs et coutumes de nos voisins du sud,              Nul besoin d'être juriste ni diplômé en psy- dos, pointe du doigt la dérive, l'aberration et
 et les signes les plus tangibles d'un possible         chologie pour comprendre que ce gamin de la perversité intrinsèques du sytème judiciaire
 changement des mentalités, ou à tout le moins          quinze ans bien éduqué n'a pas une once de américain devenu hors de contrôle qui, trop
 les critiques les mieux articulées de certaines        méchanceté en lui et qu'il ne peut absolument souvent, à défaut qu'ils soient immensément
 institutions, et de leur dysfonctionnement,            pas être coupable du crime dont il est accusé. riches et qu'ils aient les bons contacts dans le
 sinon du système dans son entier qui régit le          Donc, dès le départ, les avocats de la défense dédale politico-judiciaire, condamne ipso facto
 pays de l'Oncle Sam. The Smith Family, voire           (tout comme nous, spontanément, comme les prévenus à se déclarer coupables de crimes
 Capturing the Friedmans d'Andrew Jarecki,              une évidence) sont convaincus de l'innocence qu'ils n'ont pas commis, afin de s'en rirer « à
  The Weather Underground de Sam Green et               du jeune accusé, mais encore faut-il le prou- moindres frais ». (C'est dire que des innocents
 Bill Siegel, The Fog of War d'Errol Morris,            ver. Comme la cause, somme toute banale aux acceptent d'aller passer plusieurs années en pri-
 sans oublier les coups d'éclat de l'inimitable         États-Unis, semble entendue d'avance (meurtre son pour éviter les coûts et la durée d'un procès
 Michael Moore, dont le récent Bowling                  avec préméditation corroboré par un témoin interminable qui, de toute façon, s'accompa-
f o r Columbine s'est retrouvé aux oscars,              oculaire et les aveux de l'adolescent) et que gne inévitablement d'une peine de détention,
 sont quelques-uns des titres qui viennent à            les médias locaux ont déjà présumé de l'issue préventive ou non, du simple fait d'avoir osé
 l'esprit. Ces longs métrages documentaires, et         du procès, le processus de la justice se trouve contester ce système où la préservation des
 combien d'autres, constituent un phénomène             inversé : alors qu'un prévenu est préjugé inno- apparences de justice a plus de poids que la
 en soi et méritent à ce titre que l'on s'y arrête      cent jusqu'à preuve du contraire, dans ce cas- recherche de la vérité !)
 en ces pages et dans les prochains numéros,            ci, les avocats de la défense doivent s'employer       Dans ce cas-ci, l'affaire remonte à 1987, le
 ne serait-ce que pour les débats qu'ils peuvent        à prouver l'innocence de leur client. Ils y par- jour où une armée de policiers débarque, avec
 susciter.                                              viendront en démontant pièce par pièce la les médias, chez les Friedman, dans une petite

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Une année en flash-back

ville de l'État de New York, pour arrê-                                                                            contredisant des points essentiels de
ter le père et le fils cadet accusés de                                                                            l'historiographie. Des documents
pédophilie. Une enquête bâclée, les                                                                                d'archives, souvent inédits, illustrent
mensonges des policiers, les interro-                                                                              ses propos. À sa façon, ce travail de
gatoires orientés des présumées victi-                                                                             recherche renoue avec les grands
mes, les témoignages contradictoires,                                                                              documentaires d'enquête du cinéma
les rumeurs d'une petite ville refermée                                                                            direct américain des années 1960-
sur elle-même et les préjugés mani-                                                                                1970, surtout ceux d'Emile de
festes de la poursuite ont fait le reste.                                                                          Antonio.2
Parce que le père, par curiosité ou                                                                                   Néanmoins, il faut être conscient que
possiblement pour assouvir ses pen-                                                                                The Fog of War propose une relecture
chants, s'était procuré des magazines                                                                              très personnalisée de l'histoire des États-
pour pédophiles par la poste - ce qu'il                                                                            Unis, et on peut s'interroger sur les
n'a jamais nié - , la vie de cette famille                                                                         motivations de ce personnage brillant
                                             Capturing the Friedmans d'Andrew Jarecki.
a basculé à jamais. Arnold (le père, qui                                                                           qui préserve le mystère l'entourant et
mourra en prison) et sonfilsJesse (alors âgé de ces activistes radicaux, membres du Weather              qui se dédouane à bon compte sur le mode
18 ans) ont dû faire face à plus d'une centaine Underground, filmés en silhouette ou autre-              de l'interrogation philosophique formulée au
d'accusations, dont celle d'avoir sodomisé toute ment pour qu'ils ne soient pas identifiés, alors        conditionnel. Jamais contredit, reconnaissant
une classe de jeunes étudiants en informatique qu'ils étaient recherchés par le FBI et la CIA.           certaines de ses erreurs, ou plus exactement ses
sans que personne n'en sache rien !                  Ceux-ci, qui plaçaient des bombes dans des          ptises de position contradictoires, mais refusant
    Bref, à la suggestion des avocats et sur la lieux symboliques en prenant soin de ne pas              d'assumer clairement ses responsabilités dans
pression de la mère dont l'attitude est pout le faire de victimes, expliquent les raisons de leur        la guerre du Viêt-nam ou sur d'autres points,
moins troublante, le pète se sacrifie en plaidant lutte et font le bilan de leur action, que Emile       en se posant comme simple serviteur de son
coupable à toutes les accusations, afin de sauver de Antonio met en perspective à l'aide de maté-        président, il a beau jeu de réécrire l'Histoire
son fils entraîné lui aussi dans cette affaire kaf- riel d'archives. Il est symptomatique que le film    à sa convenance. Par une habile stratégie
kaïenne. Mais, en vain. Qui plus est, sans aller récent de Sam Green et Bill Siegel voie le jour à       du décentrement et de la langue de bois, il
jusqu'à endosser la fiction inventée par l'avo- l'heure de la mondialisation et alors que l'Amé-         aborde des questions importantes, en évacuant
cat voulant que le fils ait été agressé par son rique consensuelle prend conscience de sa vul-           l'essentiel. Tout en reconnaissant la qualité du
père, afin de désigner le premier comme vic- nérabilité. The Weather Underground est                     travail archivistique, accompagné de quelques
time du second, le fils accepte de plaider cou- passionnant parce qu'on y retrouve certaines             révélations troublantes (dont le bien-fondé
pable à son tour à quelques accusations dans le des mêmes personnes, qui purgent encore leur             reste à vérifier par les historiens), force est de
vain espoir de voir sa peine réduite. On sort de peine de prison ou qui, pour la plupart, ont            constater que McNamara mène le jeu, qu'il
la projection sonné, convaincu d'avoir assisté aujourd'hui réintégré la société. Le film s'em-           souffle le chaud et le froid en formulant à la
à un terrible dérapage médiatique et judiciaire ploie à cerner les motivations qui étaient les leurs     fois les questions et les réponses, et que le plus
qui a conduit à des accusations sans commune à cette époque des guerres de libération (Cuba,             souvent le réalisateur se contente d'être son
mesure avec la réalité. La question n'est pas Afrique, Viêt-nam), et le sentiment d'impuis-              porte-voix. Malgré tout, ce documentaire a le
tant de connaître le degré de culpabilité du sance qu'ils éprouvaient face au gouvernement.              mérite d'exister et de susciter des débats.
père que de réfléchir, à partir de ce cas, sur Mais plusieurs de ces idéalistes repentants asso-            Le documentaire n'a pas pour fonction d'im-
l'état de santé de la société américaine et de cient leur engagement passé, sur lequel certains          poser LA vérité, mais il se doit de poser avec
ses institutions.                                    d'entre eux ont fait une croix, à une simple        le plus de justesse possible le problème de la
                                                     erreur de jeunesse dépourvue de signification !     vérité qui, comme on le soupçonne, n'est pas
Dans la mouvance des                                 Autres  temps, autres mœurs: depuis le 11 sep-      univoque. Le documentaire américain qui a
grandes années du                                    tembre   2001, l'activisme même le plus pacifi-     le vent dans les voiles s'y emploie d'une façon
documentaire américain                               que est identifié à une forme de «terrorisme»,      troublante...<
   Dans un tout autre registre, The Weather et l'invasion de l'Iraq ne suscite plus la mobili-
Underground de Sam Green et Bill Siegel sation comme au temps du Viêt-nam.                               1. Lire à ce sujet le texte admirable de concision
                                                                                                            de Gil Courtemanche qui résume fort bien la
évoque inévitablement des références à des            The Fog of War d'Errol Morris tente de                situation : «Bush, vicaire de Dieu», Le Devoir,
films tels que Troublemakers (1966) de             cerner la personnalité troublante de l'ancien            27 mars 2004, p. B 5.
Normand Fruchter et Robett Machover, à mi-         Secrétaire de la Défense américaine, Robert           2. Point of Order (co-Daniel Talbot, 1964), sur le
chemin entre la fiction et le documentaire,        S. McNamara, qui occupa ce poste de 1961 à               procès McCarthy; Rush to Judgment (co-Matk
dans lesquels les gauchistes jouent leur pro-                                                               Lane, 1967), sur l'assassinat du président John
                                                   1968 et qui fut alors l'un des acteurs les plus          F. Kennedy et ses suites; In the Year of the Pig
pre rôle, The Edge (1968) et Ice (1970) de         controversés et les plus influents de l'histoire         (co-Daniel Talbot, 1969), sur l'engagement améri-
Robert Kramer, et plus encore Underground          des États-Unis. En évoquant les événements               cain en Indochine et les déclarations contradic-
(co-Haskell Wexler et Mary Lampson, 1976)          majeurs de la deuxième moitié du XXe siècle,             toires des politiciens qui l'ont soutenu ; Milhouse:
de Emile de Antonio qui aborde directement         celui-ci s'interroge sur les rouages et les limites     A White Comedy (1971), sur la manipulation de
                                                                                                            l'opinion publique par la télévision.
le sujet, en interviewant clandestinement          de l'exercice du pouvoir, en précisant ou en

                                                      N ° 1 1 6 / 1 1 7 24      IMAGES         73
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