Le documentaire américain en expansion - Gilles Marsolais - Érudit
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Document generated on 09/07/2021 2:08 p.m. 24 images Le documentaire américain en expansion Gilles Marsolais Le grand malentendu : le point sur le cinéma québécois Number 116-117, Summer 2004 URI: https://id.erudit.org/iderudit/769ac See table of contents Publisher(s) 24/30 I/S ISSN 0707-9389 (print) 1923-5097 (digital) Explore this journal Cite this article Marsolais, G. (2004). Le documentaire américain en expansion. 24 images, (116-117), 71–73. Tous droits réservés © 24/30 I/S, 2004 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
Une année en flash-back Le documentaire américain en expansion par Gilles Marsolais The Weather Underground de Sam Green et Bill Siegel. P endant quelque temps, on a cru observer une certaine mouvance au sein de l'indus- trie du cinéma américain (prise au sens large) et voisins du sud, ou plus exactement pour ne pas porter ombrage à l'alliance stratégique en cours aujourd'hui entre la Grande-Bretagne et alors qu'il avait pour mission d'enseigner aux soldats de l'armée impériale les techniques amé- ricaines de combat. Mais Edward Zwick récu- de ses filiales. Effet du 11 septembre 2001 ou les États-Unis dans leur croisade religieuse et père son sujet, en jonglant avec l'Histoire : en simple coïncidence, elle nous inondait moins civilisatrice à l'échelle mondiale. réalité, l'apport militaire au Japon à cette époque de ses produits insipides gonflés aux hormo- L'Oncle Sam veille aussi au grain dans des films ne fut pas américain, mais britannique ! Aussi, il nes. En lieu et place, les « gros machins » se tels que The Last Samourai d'Edward Zwick. aménage à sa façon l'idée de l'intégration harmo- sont faits plus « subtils » dans leur message et Le préambule, qui fait référence au western afin nieuse des valeurs de « l'autre », en inversant la venaient même de Nouvelle-Zélande et d'Aus- d'illustrer comment lafiertéamérindienne, à tra- perspective, au point que le personnage de Tom tralie : nous assistions au triomphe de Lord of vers la valse-hésitation de certains chefs, a été Cruise choisit de demeurer au Japon. La réalité, the Ring de Peter Jackson, avec son point d'or- écrasée par le rouleau compresseur de la moder- c'est que le Japon à cette époque a gardé l'initia- gue, The Return ofthe King, ainsi qu'au suc- nité, fournit la clef de lecture de ce film valo- tive, il a choisi de préserver l'esprit du samouraï, cès de Master and Commander: The Far Side risant la fierté du samouraï qui sera elle aussi tout en prenant chez les autres (Anglais, Français, of the World de Peter Weir. Le premier, qui balayée par le rouleau compresseur de cette Américains...) ce qui lui convenait. poursuit sut sa lancée après l'épisode The Two modernité à laquelle le Japon allait s'ouvrir, à En somme, ces films, choisis parmi d'autres, Towers (!), est une métaphore à peine voilée de travers la valse-hésitation de l'Empereur et de son témoignent peut-être d'une tentative de repo- l'Amérique-s'en-va-t-en-guerre pour éloigner et entourage, vers lafindu XIXe siècle. Par la bande, sitionnement, stratégique ou non, mais ils ne détruire la menace (symbolisée par l'anneau du ce « nouveau western » proposerait donc d'effec- constituent en rien un raz-de-marée idéologi- mal) et soumettre les infidèles, assumant d'une tuer un double retour critique sur la conquête que. Un repositionnement, temporaire certai- façon édifiante tous les risques que cela com- de l'Ouest et sur le passé peu glorieux de l'im- nement, à la vue des nouveaux The Day After porte ; tandis que le second prend des libertés périalisme yankee, à travers la figure d'un vété- Tomorrow, Van Helsing, ou Spiderman II, et avec l'Histoire en substituant un bateau cor- ran (Nordiste) de la guerre de Sécession désil- qui témoignent du caractère cyclique des ten- saire français à un destroyer américain dans le lusionné d'avoir dû se battre contre les Indiens dances qui dominent le cinéma hollywoodien. rôle de l'ennemi à vaincre, pour ne pas heur- et qui, en découvrant leur culture et leur code Ils participent en fait à la modélisation de l'His- ter le sentiment national de nos susceptibles d'honneur, se rangera du côté des samouraïs, toire officielle par les moyens de la fiction. N ° 1 1 6 / 1 1 7 24 IMAGES 71
L'Amérique et ses contradictions Ce qu'un système de justice preuve a priori accablante, en faisant apparaî- En réalité, on trouve les traces plus évidentes dit d'un pays tre en direct les contradictions dans les témoi- de cet effritement du rêve américain dans des On a vu récemment à la télévision un repor- gnages et les mensonges des policiets assermen- « petits »films.Œuvre atypique, emblématique tage instructif sur le phénomène hallucinant de tés, les négligences dans l'enquête policière et du vide existentiel d'une nation, Elephant de la construction effrénée de prisons dans divers même le maquillage de certains faits, dont Gus Van Sant, qui à sa façon assure le relais États américains. Il s'agit d'initiatives prospec- le passage à tabac de l'adolescent qui a con- du pamphlet virulent de Michael Moore sorti tives du secteur privé de la construction qui duit à ses aveux. L'installation inhabituelle de l'année précédente, Bowlingfor Columbine, tente, en se positionnant pour l'avenir, d'acca- deux caméras (et de huit microphones) dans est de ceux-là... Bref, ce mouvement difficile parer sa part du gâteau d'un marché juteux en la salle d'audience, afin de pouvoir filmer les à cerner est-il l'amorce d'une lente transfor- pleine expansion. Plusieurs de ces complexes avocats de face et dynamiser l'action en jouant mation qui annoncerait un retour du balan- flambant neufs sont spécialisés dans « l'indus- du champ/contrechamp et en privilégiant les cier politique, ou n'est-il que l'effet illusoire trie » des condamnés à mort, et on les retrouve plans rapprochés, le charisme même des avo- d'une brève parenthèse après les événements surtout dans des petites villes vouées au déclin, cats du Public Defender Office (l'équivalent que l'on sait et qui disparaîtra avec les pre- dans l'espoir qu'ils puissent relancer leur éco- de notre Aide juridique), les retournements miers rayons de la reprise économique ? Bien nomie - déjà entièrement axée sur cette indus- de situation et le travail de montage supervisé malin qui pourrait trancher, car au pays de la trie - et leur éviter la fermeture. Mais on y par HBO sous la férule de Ragnar Van Leyden pensée monolithique les mentalités évoluent apprend aussi (est-ce une bonne nouvelle ?) que (le monteur de Chris Marker) évitent au film lentement. Surtout dans le contexte actuel où certaines de ces prisons restent désespérément de sombrer dans le piège du «filmde procès », une proportion importante d'Américains croit vides, en raison d'une mauvaise étude de mar- même si l'ensemble laisse une impression de encore que l'invasion américano-britannique de ché concernant « les clientèles » et la juridiction contrôle qui contredit l'idée même du direct, l'Irak était justifiée et perçoit son président bel- relative à leur relocalisation, etc. ! Dans cette mais sans verser pour autant dans le spectacu- liqueux comme un soldat de Dieu', et où l'on optique, si vous ne l'avez pas encore vu, ne laire. Tous, incluant les jurés, ont donné leur apprend que le budget annuel de la « défense » ratez pas Un coupable idéal (titre américain : accord à la diffusion de ce film, et reconnu américaine prévu pour 2005 est de 500 mil- Murder on a Sunday Morning). Réalisé par du même coup avoir complètement oublié la liards de dollars, soit exactement l'équivalent le Français Jean-Xavier de Lestrade et copro- présence des caméras, pris qu'ils étaient par la du budget militaire du reste de la planète, tous duit par HBO, France 2 et Maha productions, situation dramatique qu'ils vivaient. pays, peuples et nations confondus ! cet excellent film, ménageant ses effets de sur- Grand prix du jury au Festival de Ce détour par la fiction s'impose pour prise comme dans un film de fiction, a rem- Sundance 2003, Capturing the Friedmans mieux comprendre la pertinence et l'intérêt porté un oscar dans la catégorie documentaire, d'Andrew Jarecki propose lui aussi une plon- du nouveau courant du cinéma documentaire en 2002. Par le cas exemplaire d'un jeune Noir gée dans cet univers kafkaïen de la justice amé- américain qui contrecarre les stratégies du de quinze ans (Brenton Butler) injustement ricaine, mais le vertige y est encore plus ter- discours officiel afin de cerner une image plus accusé du meuttre d'une touriste blanche, et rifiant parce que cette descente aux enfers a juste (et pas juste une image) de l'Amérique et qui de ce fait risque la prison à vie, il dénonce été documentée en Super 8 et en vidéo par les de ses contradictions. En effet, c'est plutôt du les pratiques policières en Floride et décrit les membres de la famille, manifestement incons- côté du cinéma documentaire que l'on trouve, mécanismes qui trop souvent conduisent à de cients de la tragédie qui se tramait à leur insu ! sans trop chercher, les portraits les plus fidèles terribles erreurs judiciaires. Ce film hallucinant, qui donne froid dans le des mœurs et coutumes de nos voisins du sud, Nul besoin d'être juriste ni diplômé en psy- dos, pointe du doigt la dérive, l'aberration et et les signes les plus tangibles d'un possible chologie pour comprendre que ce gamin de la perversité intrinsèques du sytème judiciaire changement des mentalités, ou à tout le moins quinze ans bien éduqué n'a pas une once de américain devenu hors de contrôle qui, trop les critiques les mieux articulées de certaines méchanceté en lui et qu'il ne peut absolument souvent, à défaut qu'ils soient immensément institutions, et de leur dysfonctionnement, pas être coupable du crime dont il est accusé. riches et qu'ils aient les bons contacts dans le sinon du système dans son entier qui régit le Donc, dès le départ, les avocats de la défense dédale politico-judiciaire, condamne ipso facto pays de l'Oncle Sam. The Smith Family, voire (tout comme nous, spontanément, comme les prévenus à se déclarer coupables de crimes Capturing the Friedmans d'Andrew Jarecki, une évidence) sont convaincus de l'innocence qu'ils n'ont pas commis, afin de s'en rirer « à The Weather Underground de Sam Green et du jeune accusé, mais encore faut-il le prou- moindres frais ». (C'est dire que des innocents Bill Siegel, The Fog of War d'Errol Morris, ver. Comme la cause, somme toute banale aux acceptent d'aller passer plusieurs années en pri- sans oublier les coups d'éclat de l'inimitable États-Unis, semble entendue d'avance (meurtre son pour éviter les coûts et la durée d'un procès Michael Moore, dont le récent Bowling avec préméditation corroboré par un témoin interminable qui, de toute façon, s'accompa- f o r Columbine s'est retrouvé aux oscars, oculaire et les aveux de l'adolescent) et que gne inévitablement d'une peine de détention, sont quelques-uns des titres qui viennent à les médias locaux ont déjà présumé de l'issue préventive ou non, du simple fait d'avoir osé l'esprit. Ces longs métrages documentaires, et du procès, le processus de la justice se trouve contester ce système où la préservation des combien d'autres, constituent un phénomène inversé : alors qu'un prévenu est préjugé inno- apparences de justice a plus de poids que la en soi et méritent à ce titre que l'on s'y arrête cent jusqu'à preuve du contraire, dans ce cas- recherche de la vérité !) en ces pages et dans les prochains numéros, ci, les avocats de la défense doivent s'employer Dans ce cas-ci, l'affaire remonte à 1987, le ne serait-ce que pour les débats qu'ils peuvent à prouver l'innocence de leur client. Ils y par- jour où une armée de policiers débarque, avec susciter. viendront en démontant pièce par pièce la les médias, chez les Friedman, dans une petite 72 N ° 1 1 6 / 1 1 7 24 IMAGES
Une année en flash-back ville de l'État de New York, pour arrê- contredisant des points essentiels de ter le père et le fils cadet accusés de l'historiographie. Des documents pédophilie. Une enquête bâclée, les d'archives, souvent inédits, illustrent mensonges des policiers, les interro- ses propos. À sa façon, ce travail de gatoires orientés des présumées victi- recherche renoue avec les grands mes, les témoignages contradictoires, documentaires d'enquête du cinéma les rumeurs d'une petite ville refermée direct américain des années 1960- sur elle-même et les préjugés mani- 1970, surtout ceux d'Emile de festes de la poursuite ont fait le reste. Antonio.2 Parce que le père, par curiosité ou Néanmoins, il faut être conscient que possiblement pour assouvir ses pen- The Fog of War propose une relecture chants, s'était procuré des magazines très personnalisée de l'histoire des États- pour pédophiles par la poste - ce qu'il Unis, et on peut s'interroger sur les n'a jamais nié - , la vie de cette famille motivations de ce personnage brillant Capturing the Friedmans d'Andrew Jarecki. a basculé à jamais. Arnold (le père, qui qui préserve le mystère l'entourant et mourra en prison) et sonfilsJesse (alors âgé de ces activistes radicaux, membres du Weather qui se dédouane à bon compte sur le mode 18 ans) ont dû faire face à plus d'une centaine Underground, filmés en silhouette ou autre- de l'interrogation philosophique formulée au d'accusations, dont celle d'avoir sodomisé toute ment pour qu'ils ne soient pas identifiés, alors conditionnel. Jamais contredit, reconnaissant une classe de jeunes étudiants en informatique qu'ils étaient recherchés par le FBI et la CIA. certaines de ses erreurs, ou plus exactement ses sans que personne n'en sache rien ! Ceux-ci, qui plaçaient des bombes dans des ptises de position contradictoires, mais refusant Bref, à la suggestion des avocats et sur la lieux symboliques en prenant soin de ne pas d'assumer clairement ses responsabilités dans pression de la mère dont l'attitude est pout le faire de victimes, expliquent les raisons de leur la guerre du Viêt-nam ou sur d'autres points, moins troublante, le pète se sacrifie en plaidant lutte et font le bilan de leur action, que Emile en se posant comme simple serviteur de son coupable à toutes les accusations, afin de sauver de Antonio met en perspective à l'aide de maté- président, il a beau jeu de réécrire l'Histoire son fils entraîné lui aussi dans cette affaire kaf- riel d'archives. Il est symptomatique que le film à sa convenance. Par une habile stratégie kaïenne. Mais, en vain. Qui plus est, sans aller récent de Sam Green et Bill Siegel voie le jour à du décentrement et de la langue de bois, il jusqu'à endosser la fiction inventée par l'avo- l'heure de la mondialisation et alors que l'Amé- aborde des questions importantes, en évacuant cat voulant que le fils ait été agressé par son rique consensuelle prend conscience de sa vul- l'essentiel. Tout en reconnaissant la qualité du père, afin de désigner le premier comme vic- nérabilité. The Weather Underground est travail archivistique, accompagné de quelques time du second, le fils accepte de plaider cou- passionnant parce qu'on y retrouve certaines révélations troublantes (dont le bien-fondé pable à son tour à quelques accusations dans le des mêmes personnes, qui purgent encore leur reste à vérifier par les historiens), force est de vain espoir de voir sa peine réduite. On sort de peine de prison ou qui, pour la plupart, ont constater que McNamara mène le jeu, qu'il la projection sonné, convaincu d'avoir assisté aujourd'hui réintégré la société. Le film s'em- souffle le chaud et le froid en formulant à la à un terrible dérapage médiatique et judiciaire ploie à cerner les motivations qui étaient les leurs fois les questions et les réponses, et que le plus qui a conduit à des accusations sans commune à cette époque des guerres de libération (Cuba, souvent le réalisateur se contente d'être son mesure avec la réalité. La question n'est pas Afrique, Viêt-nam), et le sentiment d'impuis- porte-voix. Malgré tout, ce documentaire a le tant de connaître le degré de culpabilité du sance qu'ils éprouvaient face au gouvernement. mérite d'exister et de susciter des débats. père que de réfléchir, à partir de ce cas, sur Mais plusieurs de ces idéalistes repentants asso- Le documentaire n'a pas pour fonction d'im- l'état de santé de la société américaine et de cient leur engagement passé, sur lequel certains poser LA vérité, mais il se doit de poser avec ses institutions. d'entre eux ont fait une croix, à une simple le plus de justesse possible le problème de la erreur de jeunesse dépourvue de signification ! vérité qui, comme on le soupçonne, n'est pas Dans la mouvance des Autres temps, autres mœurs: depuis le 11 sep- univoque. Le documentaire américain qui a grandes années du tembre 2001, l'activisme même le plus pacifi- le vent dans les voiles s'y emploie d'une façon documentaire américain que est identifié à une forme de «terrorisme», troublante...< Dans un tout autre registre, The Weather et l'invasion de l'Iraq ne suscite plus la mobili- Underground de Sam Green et Bill Siegel sation comme au temps du Viêt-nam. 1. Lire à ce sujet le texte admirable de concision de Gil Courtemanche qui résume fort bien la évoque inévitablement des références à des The Fog of War d'Errol Morris tente de situation : «Bush, vicaire de Dieu», Le Devoir, films tels que Troublemakers (1966) de cerner la personnalité troublante de l'ancien 27 mars 2004, p. B 5. Normand Fruchter et Robett Machover, à mi- Secrétaire de la Défense américaine, Robert 2. Point of Order (co-Daniel Talbot, 1964), sur le chemin entre la fiction et le documentaire, S. McNamara, qui occupa ce poste de 1961 à procès McCarthy; Rush to Judgment (co-Matk dans lesquels les gauchistes jouent leur pro- Lane, 1967), sur l'assassinat du président John 1968 et qui fut alors l'un des acteurs les plus F. Kennedy et ses suites; In the Year of the Pig pre rôle, The Edge (1968) et Ice (1970) de controversés et les plus influents de l'histoire (co-Daniel Talbot, 1969), sur l'engagement améri- Robert Kramer, et plus encore Underground des États-Unis. En évoquant les événements cain en Indochine et les déclarations contradic- (co-Haskell Wexler et Mary Lampson, 1976) majeurs de la deuxième moitié du XXe siècle, toires des politiciens qui l'ont soutenu ; Milhouse: de Emile de Antonio qui aborde directement celui-ci s'interroge sur les rouages et les limites A White Comedy (1971), sur la manipulation de l'opinion publique par la télévision. le sujet, en interviewant clandestinement de l'exercice du pouvoir, en précisant ou en N ° 1 1 6 / 1 1 7 24 IMAGES 73
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