Les caisses de pension suisses 2012 - Site des 60plus@csem ...
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SC2 9301f 09.12 Les caisses de pension suisses 2012 Résultats de l’enquête Données, analyses et articles concernant : – Se protéger en période de crise monétaire – La stratégie de placement dans la pré voyance professionnelle sur-obligatoire – Plus de transparence pour le camp des actifs – IAS19 et pressions au « de-risking »
Swisscanto – leader de la gestion d’actifs Swisscanto figure parmi les plus grands promoteurs de fonds de placement, gérants de fortune et prestataires de solutions pour la prévoyance professionnelle et privée en Suisse. Cette entreprise commune des Banques Canto- nales Suisses gère pour les clients une fortune de 52,2 milliards de francs suisses et emploie 390 collaborateurs en Suisse, à Londres, à Francfort-sur-le-Main, à Milan et à Luxembourg (situation au 30 juin 2012). En tant que spécialiste confirmé, Swisscanto développe des solutions de placement et de prévoyance de pre- mière qualité pour des investisseurs privés, des entreprises et des institutions. En tant que promoteur de fonds, Swisscanto est régulièrement primé au niveau national et international. Swisscanto est en outre connu pour son rôle de pionnier dans le domaine des placements durables et pour son étude «Les caisses de pension suisses» publiée chaque année. www.swisscanto.ch Impressum Editeur Swisscanto Asset Management SA, Waisenhausstrasse 2, 8021 Zurich Rédaction Peter Wirth, Forum de prévoyance Commandes Tél. 058 344 44 70, sales_services@swisscanto.ch Swisscanto Asset Management SA, septembre 2012 Disclaimer Les informations contenues dans ce document ont été réunies avec le plus grand soin par Swisscanto Asset Management SA. Les informations et opinions proviennent de sources fiables. Bien que la procédure soit caractérisée par une grande rigueur professionnelle, Swisscanto Asset Management SA ne fournit aucune garantie quant à l’exactitude, à l’intégralité et à l’actualité des indications fournies. Swisscanto Asset Management SA décline toute responsabilité quant aux décisions d’investissement fondées sur le présent document. Les informations qu’il contient ne constituent une offre que dans la mesure où elles sont expressément désignées comme telle. Ce document ne peut être utilisé à des fins publiques ou commerciales sans autorisation préalable écrite de Swisscanto Asset Management SA. © Swisscanto Asset Management SA
Sommaire Présentation de l’étude 4 Dr Gérard Fischer Comment rétablir la confiance? Proposition pour assainir la prévoyance professionnelle 5 Hanspeter Konrad Regard tourné vers l’avenir Renforcer la prévoyance professionnelle 8 Thomas Härter, Peter Bänziger Se protéger en période de crise monétaire Vaut-il la peine de pratiquer le hedging ? 11 Jürg Stahl Le choix de la stratégie de placement dans la prévoyance professionnelle sur-obligatoire L’inachevée15 Patrick Spuhler Loi sur le financement des institutions de prévoyance de droit public Plus qu’un compromis mollasson 19 Christina Ruggli Aucune envie de faire du ping-pong avec la CHS 21 Daniel Meyer Financement de la propriété du logement et 2e pilier Critères plus rigoureux pour l’octroi d’hypothèques 24 Dr Alfred Bühler, Dr Marco Jost Taux de couverture exposé aux risques Plus de transparence pour le camp des actifs 25 Peter Zanella Rendements insuffisants, IAS19 et pressions au « de-risking » En quête d’une flexibilité accrue 28 Résultats de l’enquête L’enquète Swisscanto Résultats de l’enquête 2012 32 Les participants à l’enquête Liste des institutions participantes 63 3
Présentation de l’étude L’enquête « Les caisses de pensions suisses » de Swisscanto En complément aux résultats de l’enquête, les personnes en est à sa douzième édition. Elle recense des données suivantes ont apporté de précieuses contributions tech- importantes relatives à la structure, aux prestations et aux niques : placements de capitaux ainsi qu’au taux de couverture • Dr Gérard Fischer, CEO Groupe Swisscanto et à la performance. • Dr Alfred Bühler, associé PPCmetrics SA ; Dr Marco Jost, expert en assurances de pension PPCmetrics SA Le but est d’offrir aux institutions participantes des instru- • Hanspeter Konrad, directeur de l’Association suisse des ments de comparaison, de direction et de décision afin que institutions de prévoyance (ASIP) les milieux intéressés de la prévoyance, de la politique • Thomas Härter, Chief Strategist Swisscanto Asset Mana- et de la science disposent de bases permettant d’aborder gement ; Peter Bänziger, Responsable Asset Manage- de manière fondée les questions de prévoyance profes ment/CIO Groupe Swisscanto sionnelle. • Daniel Meyer, Financial Engineering, Immobilier, Banque cantonale de Zurich Ces mêmes objectifs sont également poursuivis par l’Asso- • Christina Ruggli, directrice de la surveillance LPP et des ciation suisse des institutions de prévoyance (ASIP), à la- fondations des deux Bâles ainsi que Présidente de la quelle sont mises à disposition les données des institutions Conférence des autorités cantonales de surveillance de prévoyance qui y ont donné leur accord. • Patrick Spuhler, expert en assurances de pension dipl. féd. ; Swisscanto Prévoyance SA Bâle De vifs remerciements s’adressent à toutes les caisses • Jürg Stahl, Conseiller national participantes, à leurs directeurs et à leurs conseils de fon • Peter Wirth, Directeur Forum de prévoyance dation pour leur disponibilité à fournir les données et • Peter Zanella, Towers Watson, Director, Retirement à répondre aux questions d’actualité relatives aux thèmes Services, Suisse de la prévoyance. En publiant ces données, Swisscanto se propose de four- Il convient également de remercier l’ASIP pour son sou- nir un service non seulement aux milieux spécialisés de la tien et les membres du comité consultatif qui se sont impli- prévoyance professionnelle, mais aussi aux responsables qués dans l’établissement du questionnaire et en ont politiques, aux médias et au grand public intéressé. Nous influencé la conception par de nombreuses propositions nous sentons encouragés par les nombreuses réactions et des critiques utiles. Il s’agit de : positives à l’étude qui nous incitent également à nous amé- • Heinrich Leuthard, Banque Cantonale Schwyzoise liorer sans cesse. • Susanne Jäger, Caisse de pension d’Argovie • Hanspeter Konrad, Association suisse des institutions Swisscanto vous souhaite une intéressante lecture. Nous de pension (ASIP) vous remercions par avance de tous vos commentaires, sug- • Christoph Ryter, Caisse de pensions Migros/Association gestions et critiques. suisse des institutions de pension (ASIP) • Dr. Peter Schnider, Editions EPAS, Prévoyance profes Swisscanto Asset Management SA sionnelle et assurances sociales SA Septembre 2012 • Dieter Stohler, Caisse fédérale de pensions Publica • Andreas Zingg, Secteur Entreprises chez Swiss Life 4
Comment rétablir la confiance ? Proposition pour assainir la prévoyance professionnelle d’autres. La méfiance est encore avivée par les recettes dif- férentes proposées par les experts. Lorsque, dans leur rôle de contribuables, les salariés doivent en plus assainir des institutions de prévoyance de droit public, ou que leur propre institution de prévoyance est obligée de prendre des mesures rigoureuses alors que d’autres caisses en si Dr Gérard Fischer, tuation comparable n’estiment pas qu’il soit urgent d’agir, la CEO du groupe Swisscanto méfiance grandit encore davantage. Malgré de bonnes prestations, la prévoyance De surcroît, les faibles taux et les faibles rendements sur les professionnelle est sous le feu des critiques. La marchés des capitaux empêchent le gâteau de grossir, si transparence est insuffisante, et les paiements de bien qu’en fin de compte, on assiste surtout à des réaffecta- transfert occultes et indésirables suscitent l’in tions entre divers groupes d’ayants droit. En vérité, la situa- quiétude. Si les caisses étaient rigoureusement sé- tion est dans l’impasse et alimente divers brouets (politiques). parées selon les deux groupes de destinataires – actifs et rentiers –, de nombreux problèmes actuels Beaucoup de chiffres et peu de transparence pourraient être résolus et la confiance vacillante Le législateur insiste sur la « professionnalisation » afin de pourrait être rétablie. mieux maîtriser la complexité de la réalisation. Il souhaite une réduction du nombre des institutions de prévoyance. Celles- Dans la presse, la prévoyance professionnelle en Suisse a ci doivent mieux mettre en œuvre des règles de plus en plus une réputation moins bonne que ses performances. Les complexes. Or, ce que l’on oublie, c’est que cette approche rentiers obtiennent leurs prestations ponctuellement et pour enterre les institutions de prévoyances en tant qu’institutions la plupart à un niveau qui dépasse nettement le chiffre ini de partenariat social, que le respect de toutes les prescrip- tialement visé de 60% du dernier revenu. Grâce à la faible tions est loin de garantir des prestations sûres et de qualité et inflation, le pouvoir d’achat des rentes à long terme est lar- que s’il est vrai que les institutions de prévoyance de grande gement préservé. Les assurés en activité payent leurs cotisa- taille peuvent parfois se tromper, elles creusent en cas de tions dans des institutions de prévoyance qui bénéficient sinistre un trou financier nettement plus profond. pour la plupart d’un financement solide, et lorsque les capi- taux font défaut, des mesures sont prises, parfois avec des Le débat autour du bon taux de couverture est intéressant. En subventions massives de la part des employeurs. effet, le « taux de couverture consensuel » reprend un grand nombre d’hypothèses relatives aux prestations nominales à Malgré tout, divers problèmes récurrents provoquent l’inquié- fournir par rapport au montant et à la durée, ainsi qu’aux tude chez les assurés, qui se demandent si leur rente est rendements réalisables jusqu’au moment des versements. Or, encore garantie. Les images du procès pour corruption à la toutes ces variables sont grevées d’incertitudes considérables. BVK de Zurich sont le dernier exemple en date d’un abus de position de confiance commis par des responsables d’une Malgré ce grand nombre de variables estimées, on calcule caisse de pension, de mèche avec des tiers. Dans le passé, un taux de couverture avec un, voire deux chiffres après d’autres exemples, dont les incidents ont été tirés au clair la virgule. Il n’est donc guère surprenant que les avis et les et ont débouché sur des poursuites menées avec une vigueur intérêts à cet égard divergent. Comment rendre tout cela modérée, avaient déjà ébranlé la confiance, non seulement plus compréhensible ? Une possibilité simple consiste à dis- envers les responsables de caisses de pension, mais aussi socier l’avis des assurés en activité de celui des rentiers. envers l’efficacité de la surveillance. Des divergences d’intérêts Par nature, personne ne déborde d’enthousiasme face à des Les assurés en activité versent des cotisations pour financer mesures d’assainissement ou à l’abaissement des presta- leurs prétentions futures. Dans le régime en primauté des co- tions vieillesse promises. La résistance s’accroît lorsque l’on tisations, le total des cotisations du salarié et de l’employeur, a l’impression que certains profitent plus du système que augmenté des rendements réalisés et déduction faite des 5
coûts, donne en principe le capital d’épargne. Si une institu- en comble sa politique de placement du jour au lendemain, tion de prévoyance versait à tous ses assurés leur capital ou bien commencer dès avant son départ en retraite à d’épargne lorsqu’ils atteignent l’âge de la retraite, elle ne réduire les risques de placement afin d’éviter une baisse sur- pourrait pas présenter de découvert. Une telle « caisse prenante de son capital d’épargne juste avant sa retraite. d’actifs » pourrait ainsi escompter sans difficulté des rende- ments attendus plus élevés. Si ceux-ci n’étaient pas obtenus, Nous savons que ce n’est pas ce qui se passe aujourd’hui le capital d’épargne des assurés serait moins élevé. En dans les caisses de pension. Au contraire, les taux d’intérêt cas de perte, une réduction du capital d’épargne devrait techniques auxquels les prestations futures sont capitalisées également être admissible. sont calculés avec un taux uniforme pour tous, et ce taux « erroné » dans les deux cas sert à déterminer une réserve La situation est différente pour les bénéficiaires de rentes. Au mathématique pour les rentes allouées. Si celle-ci est insuf moment d’atteindre l’âge de la retraite, une rente nominale fisante, on ne procède pas à une adaptation de la rente, est fixée. Dès lors, les prétentions sont de facto garanties. mais on prend simplement de l’argent de la « caisse des ac- Avec des placements à délais congruents en emprunts sûrs, tifs » pour couvrir la « perte sur les retraites ». Si par la suite, en l’occurrence principalement des emprunts d’Etat de la la « caisse des rentiers » connaît une nouvelle perte, les ac- Confédération, les rentes promises peuvent être financées et tifs sont à nouveau priés de passer à la caisse, dans le cas il n’existe pas non plus de risque de placement si le risque le plus bénin sous forme d’une baisse des intérêts versés, de défaillance du débiteur disparaît. A cet égard, les rende- ou sinon par le biais de mesures d’assainissement. ments actuels déterminent le capital nécessaire, ou inverse- ment, le capital disponible permet de déterminer le niveau Les conséquences ne sont pas inoffensives, puisque des réaf auquel fixer la rente. fectations ont lieu à grande échelle. Les jeunes salariés de- vraient éviter les employeurs comptant de nombreux rentiers Vu les taux d’intérêt actuellement faibles pour les emprunts dans leur institution de prévoyance, tandis que les salariés obligataires sûrs, il est clair que les rentes devraient être de plus de 55 ans assurés dans une caisse ayant des pro nettement moins élevées que celles qui sont attribuées aujour messes de prestations élevées et un grand nombre de salariés d’hui. Le taux de conversion devrait se situer bien au-des- jeunes pourraient courir le risque d’une réduction de leurs sous de 6%. Une telle « caisse de rentiers » n’aurait pas de prestations de vieillesse en cas de changement. risque de placement, et seule l’estimation de la longévité pourrait entraîner des différences relativement modestes. Le Un autre exemple d’effet indésirable est celui des employeurs taux de couverture serait « immunisé » (une notion venant qui versent obligatoirement à leurs nouveaux retraités la de la gestion des portefeuilles d’emprunts) en cas de concor- partie surobligatoire du capital d’épargne sous forme de ca- dance parfaite entre placements et engagements de paie- pital. Ils résolvent ainsi en premier lieu leur problème de ment, et la caisse aurait toujours un taux de couverture de comptabilisation au bilan selon la norme IAS19, qui prescrit 100%. Celui-ci correspondrait d’ailleurs au taux de couver- l’obligation d’inscrire au bilan les engagements de pré- ture dit « économique ». voyance de l’employeur. De l’épargne à la désépargne En résumé, on peut constater que le 2e pilier est bien conçu, La séparation fictive d’une institution de prévoyance en une mais que les réglages de détail du système ne sont géné « caisse d’actifs » et une « caisse de rentiers » montre que ralement plus appropriés. Les réaffectations ne sont pas le débat sur le « bon » taux de couverture est toujours néces- transparentes et ne tiennent guère compte des différences sairement une question de structure des assurés de l’insti de besoins. Il en découle des restrictions dans la liberté tution de prévoyance. de mouvement factuelle des salariés âgés ainsi que des al- locations de capitaux qui sont loin d’être optimales. Il montre en outre qu’au moment du départ en retraite, lorsque l’assuré en activité passe du « mode épargne » au Bases du réajustement du système de prévoyance « mode désépargne », des choses décisives doivent se Comment réorganiser le système de prévoyance sur des bases produire. Livré à lui-même, l’assuré devrait revoir de fond saines ? La mesure la plus simple consisterait à séparer nette- 6
ment la gestion pour les assurés en activité et pour les béné- + Disparition des incitations erronées dues à la norme IAS19, ficiaires de rentes. Tant les engagements que les placements si les caisses de rentiers ne sont plus liées à l’employeur. devraient être comptabilisés et inscrits au bilan de façon sé- Pour les entreprises, la question des engagements IAS dis- parée. Les taux de couverture des deux groupes d’ayants paraît pour l’essentiel, ou tout au moins se réduit aux droit devraient alors être comptabilisés séparément avec des engagements légaux liés à la caisse des actifs, dans la taux d’intérêt techniques différents, tout comme tous les paie- mesure où l’entreprise employeuse n’a plus d’engage- ments de transfert d’un groupe d’ayants droit à l’autre. Cela ments légaux ou « moraux » (constructive obligations) en- rendrait notamment transparentes les pertes sur les retraites. vers sa caisse de rentiers. + Changement de poste à nouveau possible, même peu La présentation de comptes distincts pour les caisses d’actifs avant le départ en retraite, sans inconvénients financiers et les caisses de rentiers à l’intérieur d’une même institution au moment de la retraite. de prévoyance et l’obligation de l’équilibre financier créent + Transparence des coûts pour les frais administratifs, très des besoins différents. Les placements pour les deux volets différents pour les actifs et pour les rentiers. de la caisse devraient être différents, en raison des différen + Prestations différentes des caisses d’actifs toujours possi ces dans la capacité à prendre des risques. bles pour les salariés avec des cotisations de l’employeur. + Visibilité et nécessité de financer les coûts des départs en L’obligation de transparence créerait les conditions permet- retraite anticipée en cas de suppression de postes. tant d’une part de rendre visible la problématique, qui varie + Possibilité de créer des options d’adhésion pour les tra- d’une caisse à l’autre, et devrait d’autre part aboutir auto- vailleurs indépendants. matiquement à une adaptation non seulement des place- ments, mais aussi des prestations. En revanche, on rencontrerait les inconvénients suivants: – Charges supplémentaires pour la gestion de caisses dis- Répartition en caisses d’actifs et caisses de rentiers tinctes Si l’on poussait cette réflexion jusqu’à son terme, on abou – Adaptation de la législation et questions à tirer au clair tirait même à une subdivision des institutions de prévoyance en liaison avec les caisses de rentiers, par exemple en caisses d’actifs et caisses de rentiers. liquidation, financement des mesures d’assainissement, responsabilité du fonds de garantie, etc. Les avantages et inconvénients sont manifestes. Les effets – Mécanismes de sélection à définir en cas de libre choix positifs sont les suivants: de la caisse de rentiers. + Politique de placement appropriée par rapport au cercle – Disparition de la solidarité (obligatoire) entre actifs et ren- des destinataires. Les placements peuvent être axés sur la tiers. capacité de risque des actifs ou des rentiers (rendements ou sécurité). Importante marge de manœuvre pour la Résumé mise en place des plans de prestations. Les besoins des actifs et ceux des rentiers ne sont pas iden- + Nécessité de faire adopter les paiements de transfert ex- tiques. Les institutions de prévoyance peuvent dès aujour plicites par le Conseil de fondation ; ces paiements de- d’hui représenter de façon séparée les engagements concer viennent visibles. Disparition des « solidarités » imposées. nant les actifs et ceux pour les rentiers, ce qui est avantageux + Les représentations des rentiers au Conseil de fondation dans l’optique d’une discussion et de décisions objectives. de la caisse des rentiers deviennent utiles et possibles. Un engagement de la part de la surveillance, ou le cas éché + Possibilité de changer entre caisses de rentiers si aucune ant du législateur, pourrait sans difficulté créer cette trans- contribution de l’employeur n’est versée. parence pour l’ensemble des institutions de prévoyance. + Les employés qui doivent obligatoirement percevoir le capital lors du départ en retraite peuvent adhérer à une Dans un deuxième temps, une séparation en caisses desti- caisse de rentiers et ne sont pas tributaires d’assurances, nées aux assurés en activité et caisses destinées aux rentiers qui présentent des inconvénients sur le plan des coûts apporterait davantage de transparence et de sécurité et en raison des règles de fonds propres et des intérêts à rétablirait la confiance dans la prévoyance professionnelle. verser sur le capital propre. 7
Regard tourné vers l’avenir Renforcer la prévoyance professionnelle tives qu’elle publie régulièrement (juin 2012), en faveur de systèmes obligatoires tels que le 2e pilier en Suisse. L’impor- tance de la prévoyance professionnelle pour la prévoyance vieillesse reste d’ailleurs considérable. En 2010, selon l’Of- fice fédéral de la statistique, 2265 caisses de pension assu- raient quelque 3,7 millions d’actifs, payaient des prestations Hanspeter Konrad, (rentes et capital) à environ 1 million de bénéficiaires et gé- lic. iur. avocat, Directeur de l’ASIP raient une fortune d’une valeur totale de l’ordre de CHF 620 milliards. Cela correspond à 113% du produit intérieur brut. Ces derniers mois, les déclarations négatives à pro- pos de la prévoyance professionnelle se sont ac Le système de prévoyance par capitalisation revêt une cumulées, surtout sous l’effet de l’évolution actuelle grande importance pour l’économie publique et la politique de l’économie et des marchés financiers. On a le sociale. Les caisses de pension, avec leurs placements sur sentiment que rien ne plaide en faveur du dévelop- le marché financier, apportent une contribution au dévelop- pement de la prévoyance professionnelle. Il convient pement économique. La prévoyance professionnelle contri- de corriger ce sentiment, qui ne correspond pas à bue largement à la prévoyance vieillesse/survivants et inva- la réalité. lidité. Les caisses de pension ne sont pas des institutions anonymes. Elles sont dirigées selon le partenariat social et Il est nettement plus prometteur de reconnaître les atouts doivent garantir que les objectifs de rendement et de résul- de la prévoyance professionnelle, de les analyser et de tats décidés soient bel et bien réalisés. A juste titre, les assu- s’employer à continuer à les développer que de rester obnu- rés – qui ont investi une part prédominante de leur avoir bilé par ses faiblesses. En diffusant en permanence une am- d’épargne dans la caisse de pension – s’interrogent sur la biance de fin du monde ou de décadence, on s’empêche sécurité de leurs prestations et la solidité des caisses de de voir les points forts de la prévoyance professionnelle tout pension. Ces considérations sous-tendent d’ailleurs la cam- en inquiétant les assurés. Nous devons davantage mettre pagne d’information et de sensibilisation de l’ASIP « Avec en exergue la manière dont les caisses de pension four- nous – pour nous » (cf. www.avec-nous-pour-nous.ch). Il nissent leurs prestations et relèvent leurs défis, même dans s’agit de renforcer la sécurité, la confiance, l’efficience et la un contexte difficile. transparence en vue de résoudre les problèmes en com- mun. Les assurés veulent investir leurs avoirs de prévoyance Dans le cadre de l’enquête Swisscanto auprès des caisses en toute sécurité et savoir qu’ils sont placés de façon pro de pension, des données importantes sont régulièrement fessionnelle. Il est donc capital de protéger la fortune de pré- publiées sur les caisses de pension suisses. Ainsi, l’étude ré- voyance constituée, qui appartient aux assurés. cente donne des indications sur la suite de l’évolution (cf. résultats de l’enquête 2012). Ces données fournissent des ar- Le système est capable de faire face aux risques guments précieux pour le débat politique, mais aussi pour Il ne fait pas de doute que les crises actuelles des finances, les organes dirigeants responsables des diverses caisses de de la dette et de l’Euro ainsi que le contexte de faiblesse pension. des taux d’intérêt sont sources de préoccupations et renfor- cent les appels à la réforme de la prévoyance profession- Un facteur de succès de la politique sociale nelle, mais elles ne la mettent pas en danger dans ses fonde- Une comparaison du système suisse avec d’autres systèmes ments. Il faut souligner qu’il n’est pas utile de se focaliser montre que le système de prévoyance par capitalisation uniquement sur la performance à court terme en fin d’année. représente un facteur de succès de la politique sociale. La Même si les taux de couverture en fin d’année baissent en Suisse peut être fière de son système des trois piliers, qui raison de pertes de placement massives, cela ne signifie est admiré et copié à l’étranger, justement parce qu’il com- pas pour autant que la stabilité du système de la prévoyance bine solidarité entre les générations et responsabilité in professionnelle soit menacée. Etant donné que les rende- dividuelle. Pour couvrir les lacunes de rentes qui menacent, ments futurs sur le capital ne sont jamais connus à l’avance, par exemple, l’OCDE plaide elle aussi, dans les Perspec- notre système financé selon la méthode de la capitalisa- 8
tion est toujours soumis au risque de rendement. Personne forcer et consolider les structures actuelles. La prévoyance ne peut dire aujourd’hui si l’évolution négative actuelle aura professionnelle fondée sur le partenariat social continue aussi des incidences négatives à long terme. Les mouve- à représenter un système qui fonctionne. Malgré tout, la ments de l’économie et des marchés échappent quasiment conscience de la nécessité d’assurer une gestion des caisses à toute prévision. de pension transparente et efficace sur le plan des coûts doit être avivée et les faiblesses structurelles dans le domaine Nul ne conteste que la prévoyance par capitalisation est du financement et des prestations doivent être éliminées. Les tributaire d’une croissance de l’économie et en particulier du conditions cadres légales applicables à la gestion de la bon fonctionnement du marché financier sur lequel les fortune de prévoyance constituée collectivement sont essen- rendements des capitaux nécessaires peuvent être réalisés. tielles. Mais l’évolution financière doit être observée sur une pé- riode prolongée. La stabilité du 2e pilier découle d’une stra- Le système de la prévoyance ne doit plus être aménagé tégie de placement axée sur le long terme et largement avec des facteurs extérieurs au marché et se mélanger de diversifiée. Il est donc nécessaire de faire à tout moment un plus en plus à des éléments de la méthode de la répartition. bond intellectuel entre le cours du jour, la réaction à Il est donc nécessaire d’agir dans le domaine du taux de court terme, et une approche à long terme avec un horizon conversion LPP. Les partenaires sociaux et les responsables de placement éloigné. De ce fait, les caisses de pension politiques doivent ficeler un paquet global montrant com- peuvent également profiter d’une éventuelle reprise des mar- ment adapter le taux de conversion dans le contexte d’en- chés financiers. Dans ce contexte, les principes de la sécu- semble. L’abaissement du taux de conversion LPP est une rité, du rendement, de la répartition des risques et de la liqui- mesure nécessaire pour sécuriser durablement la prévoyance dité doivent être pondérés de façon optimale. Pour cela, professionnelle. Dans le même temps, une adaptation des les investissements en actions et dans l’immobilier, en actifs paramètres cadres doit garantir la réalisation du but constitu- réels productifs, sont également tout à fait bien choisis. tionnel du « maintien du niveau de vie antérieur », c’est-à- dire un but de prestation de quelque 60% du dernier salaire Poser des jalons à temps brut pour une carrière de cotisations intégrale. Force est de concéder que les jalons doivent être posés à temps. On peut donc se demander combien de temps les Néanmoins, un examen rétrospectif montre que le but initial décisions politiques peuvent se faire attendre. La réforme dans le domaine de la LPP (le respect de la règle d’or, à de l’assurance invalidité AI engagée (trop) tard est un savoir des intérêts versés sur les avoirs de vieillesse d’un exemple dissuasif à cet égard. Le dialogue instauré par le montant correspondant au taux d’évolution des salaires no- Conseil fédéral avec le rapport sur l’avenir du 2e pilier et le minaux) a été nettement dépassé entre 1985 et 2011 : la processus législatif qui a suivi dans l’AVS et la prévoyance rémunération a été d’environ 1,3% supérieure à l’évolution professionnelle offrent la chance de poser aujourd’hui des des salaires nominaux. L’avoir de vieillesse d’un assuré jalons importants dans la politique de la prévoyance suisse aujourd’hui âgé de 51 ans ayant un plan LPP minimal de- d’une manière réfléchie et mieux coordonnée que dans puis 1985 est d’environ 15% supérieur à ce qu’il serait le passé. selon l’application de la règle d’or. Il faut souligner que le système en place n’a pas besoin d’une Taux de conversion et mesures révolution. La conception des trois piliers a fait ses preuves d’accompagnement et doit être conservée. Aucune adaptation fondamentale du Malgré tout, un abaissement du taux de conversion dans le système n’est nécessaire, par exemple transfert des pondé domaine LPP doit être assorti de mesures d’accompagne- rations de la prévoyance professionnelle à l’AVS, même pas ment pour garantir que soit atteint le but de prestations au temporairement par le biais de mesures d’accompagnement moment de l’âge ordinaire du départ à la retraite. Parmi portant sur le premier pilier. D’autres thèmes tels que l’intro- les mesures d’accompagnement dont on dispose figurent la duction d’un libre choix individuel de la caisse de pension baisse de la déduction de coordination, le relèvement des pour les salariés, par exemple, ne doivent pas être poursui- contributions d’épargne, la prolongation des années de co- vis. Au contraire, il convient de créer une base pour ren tisation ou une combinaison de ces propositions. Notons 9
que le niveau du taux de conversion dépend également La question de savoir si une adaptation dans les caisses de de l’âge de la retraite. Plus celui-ci est fixé à un niveau élevé, pension enveloppantes doit aller de pair avec des mesures plus le taux de conversion est élevé lui aussi. d’accompagnement doit être tranchée par l’organe de di- rection suprême – mais dans le domaine du minimum légal, Dans ce contexte, un relèvement de l’âge ordinaire de la elle doit l’être par les responsables politiques (si le taux de retraite constitue tout à fait une option permettant d’éviter une conversion devait continuer à être fixé par le Parlement). baisse de l’objectif de prestations initial. Il est souhaitable de définir comme base un âge ordinaire de départ à la Conclusion retraite, d’entente avec l’AVS. Dans l’assurance obligatoire, Le 2e pilier en Suisse apporte une contribution capitale à l’âge LPP se recoupe aujourd’hui avec l’âge AVS (65 ans la prévoyance vieillesse, survivants et invalidité. Il fonc- pour les hommes et 64 ans pour les femmes). Mais sur tionne bien et fournit ses prestations aux assurés. Pour que le plan réglementaire, la marge de manœuvre des caisses son succès puisse se poursuivre, les conditions cadres de pension (à partir d’un âge minimum de 58 ans) ne de- légales et politiques pour la gestion de la fortune de pré- vrait pas être restreinte. En outre, la possibilité de flexibiliser voyance constituée collectivement ainsi que le comporte- l’âge de la retraite vers le haut et vers le bas doit être ren- ment des personnes impliquées sont des facteurs décisifs. Il forcée. convient de tout faire pour que les institutions de prévoyance autonomes continuent à pouvoir assumer leurs tâches, Il convient également de discuter des moyens d’amortir sous leur responsabilité propre, pour le bien des assurés. à court terme les répercussions d’un abaissement rapide du taux de conversion LPP pour les assurés se trouvant à peu de temps de la retraite. Dans ce contexte se pose par exemple la question de savoir si cela doit se faire par le biais d’un pool tel que le fonds de garantie. Il est probléma- tique de procéder à une compensation par le biais de l’AVS en cas d’abaissement immédiat du taux de conversion pour préserver l’objectif de prestations. Cette argumenta- tion méconnaît le fait que l’AVS aura sans doute fort à faire pour combattre les effets démographiques à partir de 2020. 10
Se protéger en période de crise monétaire Vaut-il la peine de pratiquer le hedging ? Avec la crise du crédit dans la zone euro, l’assurance offerte par le CHF a été largement payante : le CHF s’est apprécié jusqu’à atteindre 1.0075 par rapport à l’EUR. Une exposition envers le CHF a été princièrement récompensée précisé ment au moment où pratiquement tous les autres placements risqués perdaient massivement de leur valeur. Une partie Thomas Härter, Chief Strategist, de ces gains a été à nouveau détruite par l’introduction d’un Asset Management seuil minimal de 1.20 CHF/EUR décidée par la BNS. Pour les caisses de pension suisses, la première question qui se pose est de savoir dans quelle mesure il convient de couvrir les risques de change en général. En d’autres termes : quel est l’indice de référence optimal pour les mon naies ? Et la deuxième question est la suivante : comment Peter Bänziger, Chief Investment devrait se présenter la couverture actuelle des devises dans Officer, Swisscanto les circonstances actuelles ? La crise monétaire qui dure déjà depuis deux ans Actions et obligations et les pressions à l’appréciation qu’elle exerce De façon générale, les obligations en monnaies étrangères sur le franc suisse ont mis les questions de hedging réagissent plus fortement aux variations de change que les au cœur des préoccupations des investisseurs ac- actions étrangères. C’est pourquoi le hedging des monnaies tifs sur le plan international, et donc des caisses de sur les obligations diminue en particulier la volatilité jusqu’à pension suisses. Les auteurs examinent les effets 50%. Ainsi, la prise de risques de change pour les obliga qui en découlent sur les portefeuilles en actions et tions, même en présence d’une prime de risque positive, n’est en obligations et tentent d’apporter une réponse pas suffisamment rémunérée. Dans la plupart des cas, il à la question de savoir comment tenir compte à vaut mieux utiliser la réduction de volatilité obtenue par le l’heure actuelle des mesures de stabilisation de la hedging des monnaies sur les emprunts étrangers pour Banque nationale. exploiter la prime de risque traditionnelle sur les actions ou les risques de crédit. Le graphique 1 confirme cette thèse Traditionnellement, le franc suisse a toujours été une mon à l’exemple du JP Morgan Global Government Bond Index naie qui profitait des incertitudes et qui s’appréciait lorsque avec hedging en CHF et du même indice sans cette cou la valeur de tous les autres placements risqués chutait. verture. En raison de cette utile fonction d’assurance et conformé Il apparaît clairement que les emprunts étrangers avec ment aux modèles d’évaluation théoriques, les rendements couverture présentent les caractéristiques de loin les plus at des positions longues en CHF étaient légèrement négatifs trayantes sur le plan de la répartition des rendements, en par rapport à pratiquement toutes les autres monnaies particulier s’agissant de la volatilité nettement plus faible des sur le plan des attentes. En dehors des périodes de crise, rendements. L’apparition plus fréquente de rendements il valait généralement un peu mieux, du strict point de extrêmes, la volatilité nettement plus élevée des rendements vue des rendements, ne pas procéder à une couverture et les rendements moyens plus faibles militent très claire des risques de change en CHF. ment, du point de vue d’un investisseur en CHF, en faveur d’un hedging des emprunts étrangers. Le graphique 2 présente les réductions des deux indices (reculs de cours) en comparaison. 11
Graphique 1 : Evolution des emprunts étrangers L’appréciation du CHF par suite du statut de « safe haven » avec et sans couverture depuis janvier 1998 qui existait encore à l’époque et qui a entraîné à partir de mai 2010 des pertes massives sur les emprunts étrangers En CHF non couverts en donne un épouvantable exemple. En juillet 160 2011, il a finalement fallu subir des pertes de 21,5% qui 150 n’ont toujours pas été récupérées à ce jour (par rapport à la 140 situation en mai 2011) ! Pendant ces périodes troubles, ceux 130 qui avaient investi en emprunts couverts sur le plan des monnaies n’ont dû subir une perte maximale que de 3,3%, 120 qui a pu être compensée dès le mois d’août 2011. 110 100 Pour les actions, l’affaire est moins nette. Les coûts et les 90 chiffres d’affaires de la plupart des entreprises ne peuvent 80 pas clairement être affectés à une seule monnaie, contraire- 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 ment aux paiements de coupons d’un emprunt. En outre, ■ Hedged ■ Unhedged de nombreuses entreprises se protègent elles-mêmes contre avec sans les risques de change. Une entreprise cotée aux Etats-Unis JPM GBI couverture couverture en USD, qui a sa structure de coûts principale aux Etats- Rendement moyen annualisé 3,32% 3,03% Unis et exporte dans le monde entier, gagne par ailleurs en Volatilité annualisée 3,07% 8,07% Asymetrie1 –0,08 0,78 compétitivité sur les prix et obtient davantage de recettes Aplatissement 2 0,08 3,09 en devises lorsque l’USD se déprécie. Au contraire, la dépré- Recul de cours maximal 4,26% 21,47% ciation de l’USD n’apporte aucun avantage aux investis- « Maximum Time to recover » en années 3 2,3 2,7 seurs en emprunts en USD basés en Suisse. C’est pourquoi la réduction de la volatilité par le hedging des positions en actions est moindre, tout en restant significative. Le gra- Graphique 2 : Evolution de la réduction des phique 3 montre l’évolution de l’indice MSCI du marché emprunts étrangers avec et sans hedging des mondial des actions sans et avec couverture en CHF, étant monnaies depuis 1998 entendu que le hedging n’a été effectué que pour l’évolution du cours de l’indice, mais pas pour les dividendes (nos En % propres calculs). 0 Nota bene : les pertes subies depuis le krach technologique –5 de 2000 par les investisseurs en actions sans hedging ayant le CHF comme monnaie de base n’ont été rattrapées –10 à aucun moment jusqu’ici. Cela signifie que le point de –15 départ de la réduction pour un tel investisseur est l’année 2000, alors que l’investisseur qui avait procédé au hed- –20 ging des monnaies a pu compenser ses pertes, ne serait-ce que temporairement, si bien que l’on peut prendre pour –25 lui comme point de départ de la réduction la plus récente 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 la crise des subprimes en 2007. Jusqu’ici, ses pertes n’ont ■ Hedged ■ Unhedged pas non plus été compensées. Le graphique 4 compare les réductions pour les investisseurs en actions en CHF avec et sans hedging. 12
Graphique 3 : Indice MSCI des actions mondiales La nette réduction de volatilité et les meilleures propriétés avec et sans couverture en CHF historiques en matière de réduction peuvent également faire apparaître comme avantageux un hedging des monnaies En CHF pour la quote-part en actions. Pour les investisseurs en CHF, 500 une analyse quantitative purement rapportée au passé 450 aboutit au résultat suivant: si l’on optimise une fonction d’uti- 400 lité IRAR4, l’optimiseur veut couvrir les deux quotes-parts 350 à 100% pour une allocation prescrite à 50% en emprunts et 300 50% en actions. Or, il est nettement plus indispensable de 250 protéger la quote-part en emprunts étrangers que celle en 200 actions. Nous considérons comme acceptable, pour fixer un 150 benchmark efficace, à titre d’approximation pragmatique 100 à un hedge ratio optimal, de couvrir à 100% les obligations 50 en monnaie étrangère et seulement entre 0% et 20% les 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 actions de la quote-part étrangère. ■ Hedged ■ Unhedged avec sans Le graphique 5 compare l’évolution de divers balanced- MCSI World couverture couverture benchmarks, qui sont tous investis à 50% en actions et Rendement moyen annualisé 6,06% 6,02% à 50% en obligations. Le benchmark optimal à titre rétros- Volatilité annualisée 14,37% 17,45% Asymetrie1 –0,81 –0,60 pectif n’investit qu’en tranches avec hedging. Le bench- Aplatissement 2 1,29 0,33 mark pragmatique couvre intégralement la quote-part en Réduction maximale 51,31% 57,94% emprunts, mais y renonce pour la quote-part en actions. « Maximum Time to recover » en années 3 6,8 11,8 Graphique 4 : Comparaison de la réduction Graphique 5 : Comparaison de performance de l’indice MSCI actions mondiales en CHF de divers balanced-benchmarks En % En % 0 150 140 –10 130 –20 120 –30 110 100 –40 90 –50 80 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 –60 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 ■ Indice Balanced optimal : couverture totale ■ Indice Balanced sans couverture ■ Hedged ■ Unhedged ■ Indice Balanced couverture uniquement pour les obligations 13
Graphique 6 : Surévaluation d’environ 12% Graphique 7 : Surévaluation d’environ 14% du CHF par rapport à l’EUR du CHF par rapport à l’USD En CHF En CHF 1.7 2.0 1.6 1.8 1.6 1.5 1.4 1.4 1.34 1.2 1.12 1.3 1.0 1.2 0.8 0.98 1.20 1.1 0.6 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 ■ Taux de change jusqu’au 31.07.2012 ■ Taux de change jusqu’au 31.07.2012 ■ Parité de pouvoir d’achat jusqu’au 30.06.2012 ■ Parité de pouvoir d’achat jusqu’au 30.06.2012 Source : Datastream Source : Datastream De façon générale, pour une caisse de pension qui n’a ap- nous jugeons acceptable, par exemple, un hedging des pliqué jusqu’ici aucune stratégie de hedging des monnaies, il emprunts en EUR à 80% seulement. En raison de l’accolage est recommandé, dans la situation actuelle, de réduire les du CHF à l’EUR, le CHF a tendance à se déprécier par risques de change mal rémunérés sur la quote-part en obli- rapport à l’USD lorsque les placements risqués perdent de gations et à la place, d’augmenter d’autant la quote-part leur valeur. Ainsi, du moins temporairement, la fonction en actions (pour un même risque global). En effet, les risques de « safe haven » s’est transformée en son contraire. Si la sur les actions sont rémunérés à long terme, et le moment crise du crédit dans la zone euro continuait à s’aggraver, d’intervention à long terme sera sans doute avantageux en l’USD devrait s’apprécier par rapport au CHF. Dans ce raison des évaluations attrayantes, surtout en Europe. A titre contexte, nous considérons également qu’une couverture alternatif, il faudrait aussi envisager d’épuiser la prime de à seulement 80% serait acceptable. risque de crédit ou d’augmenter la quote-part de l’immobilier. Le hedging des monnaies dans la situation 1 Le coefficient d’asymétrie est une mesure de la symétrie d’une réparti tion de fréquence. Les répartitions à droite donnent un coefficient actuelle d’asymétrie négatif. Inversement, les répartitions à gauche donnent un Passons désormais à la deuxième question : comment de- coefficient d’asymétrie positif. La répartition à gauche se caractérise vrait se présenter le hedging des monnaies dans les circons- par l’apparition fréquente de rendements négatifs très importants. tances actuelles ? Une caisse de pension qui veut réaliser 2 Le coefficient d’aplatissement (kurtosis) d’une répartition exprime le fait de savoir si cette répartition est plus ou moins « aplatie » par rapport un rendement supplémentaire par une stratégie active en à une répartition normale. devises par rapport au benchmark de monnaies doit tenir 3 Temps maximal requis pour que l’investisseur récupère la valeur de sa compte de l’évaluation actuelle du CHF et de la crédibilité de mise initiale lorsqu’il a investi au plus mauvais moment. la limite inférieure de 1.20 par rapport à l’EUR. Les gra 4 Une fonction d’utilité mesure la «chance» d’un investisseur. Un investis- phiques 6 et 7 montrent que le CHF présente une surévalua- seur ayant une fonction d’utilité IRAR est d’autant plus satisfait – que son rendement est élevé, et tion de l’ordre de 10% par rapport à l’EUR et de 14% par – que la volatilité est faible, et rapport à l’USD. Etant donné qu’il existe une surévaluation – que l’asymétrie est forte (probabilité de rendements positifs extrême- du CHF pratiquement par rapport à toutes les monnaies, ment élevés et faible probabilité de rendements extrêmement et que le plancher se maintiendra très vraisemblablement négatifs) et – que la répartition des rendements est peu aplatie. pendant au moins un an, les investisseurs peuvent envisager La maximisation d’une fonction d’utilité IRAR a l’avantage de tenir une quote-part de hedging plus faible par rapport au bench- compte de façon adéquate des moments plus élevés de la répartition mark de monnaies – surtout par rapport à l’EUR. Ainsi, des rendements de portefeuille. 14
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