LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne

La page est créée Nicole Gaudin
 
CONTINUER À LIRE
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
En couverture : Camille HENROT - Playing Herself (détail) - 2007 - Photographie couleur, Épreuve contrecollée sur aluminium -20,8 x 25,8 cm - Dépôt du CNAP au FRAC Auvergne

                                                                                                                                                                               LES COMBINAISONS DU POSSIBLE

                                                                                                                                                                               Exposition des œuvres de la collection du FRAC Auvergne
                                                                                                                                                                               Du 16 mars au 27 mai 2021
                                                                                                                                                                               Lycée Blaise Pascal - Ambert

                                                                                                                                                                               Martine ABALLÉA
                                                                                                                                                                               Hervé BREHIER
                                                                                                                                                                               Anne-Sophie EMARD
                                                                                                                                                                               Agnès GEOFFRAY
                                                                                                                                                                               Camille HENROT
                                                                                                                                                                               Dominique LIQUOIS
                                                                                                                                                                               Éric PROVENCHÈRE

                                                                                                                                                                                                    Grands mécènes du FRAC Auvergne
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE

L’exposition s’ouvre avec la projection du film d’Agnès Geoffray, Sutures, où plus de 70 images
en noir et blanc se succèdent, se superposent, se juxtaposent dans un moment lent, presque
hypnotique. Chaque fondu fait advenir la connexion inattendue de l’image qui s’éteint avec la
suivante selon le procédé mécanique de l’effet Koulechov, que l’on retrouve également avec
l’œuvre d’Anne-Sophie Emard, là où deux images assemblées se modifient l’une l’autre.

Cette notion de superposition a nourri les artistes depuis les avant-gardes qui ont remis
en question l’idée de l’œuvre comme un tout homogène. Aujourd’hui encore, les artistes
associent, mêlent, combinent les matériaux et les images, donnant à voir une œuvre riche de
technicité et d’habileté.
Les photogrammes de Camille Henrot sont extraits de sa vidéo King Kong Addition, crée en
2006 dont le principe consiste à superposer les trois versions du film King Kong. Ces trois
versions combinées donnent naissance à un film qui se retrouve bouleversé dans un nouveau
cadre spatio-temporel. Telle une conteuse d’histoire, Martine Aballéa construit des fictions
inquiétantes où la présence du texte vient faire basculer l’image dans le malaise et l’angoisse.

Certains artistes intègrent plusieurs matériaux à leur œuvre ce qui leur permet de confronter
différentes techniques. Dominique Liquois mêle le tissu et la peinture dans un jeu de
superposition ce qui confère à l’œuvre une certaine matérialité, à la limite de l’objet, qui
tente ainsi de s’extraire du mur pour mieux investir l’espace. Hervé Bréhier quant à lui utilise
des matériaux de récupération qu’il assemble en n’en modifiant que partiellement l’aspect,
le tout dans un équilibre fragile. Cette fragilité assumée, se retrouve avec les peintures d’Éric
Provenchère qu’il réalise avec un empâtement délicat sur de simples morceaux de cagette,
ce qui renforce l’appréciation de la beauté du matériau utilisé.
Ainsi, par coïncidence ou au contraire avec acuité, les œuvres de cette exposition nous
révèlent leurs possibles combinaisons.
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
Martine ABALLÉA
                          Née aux États-Unis en 1950 - Vit en France

¬ Le Méchant architecte   Martine Aballéa est une conteuse d’histoires fantastiques, merveilleuses où la réalité
1996                      est transformée par le langage comme si elle se méfiait de la banalité des images
Phototypie                et du réel. Elle construit des fictions, des images "extraordinaires"pour provoquer
79 x 59 cm
Dépôt du CNAP au FRAC     l’étonnement, l’émerveillement mais aussi l’inquiétude etle sentiment d’étrangeté. Le
Auvergne                  caractère invraisemblable de ses images est revendiquée par l’artiste qui déclare : "La
                          surinformation des médias tue l’information et sa crédibilité. Aussi, faire des histoires
                          invraisemblables est-il désormais possible, puisque de toute façon l’invraisemblable
                          nous entoure quotidiennement. J’ai pensé parfois que je faisais des vrais faux."
                          Le méchant architecte est symptomatique de cette attitude où Martine Aballéa construit
                          ses images à partir d’une photographie représentant soit des paysages, soit des vues
                          d’intérieurs d’habitation sans présence humaine. Elle retouche les photographies en les
                          colorisant ou en effectuant un "virage"(procédé qui permet de teinter uniformément la
                          photographie). Cette retouche donne un effet "vintage", un aspect vieille photographie
                          qui fait référence à l’histoire de la photographie et peut-être revendique une nostalgie
                          pour un certain passé ? La typographie (en référence aux vieux films) utilisée pour le
                          titre et le texte présents sur l’image renforce cet écart et accuse malgré tout une
                          dimension nostalgique que l’artiste finit par avouer : "…il est certain que je suis
                          extrêmement nostalgique… J’ai l’impression que beaucoup de choses ont été perdues,
                          aussi bien dans une certaine manière de vivre que dans une façon de penser." Derrière
                          cette apparence, le texte fait basculer l’image dans le malaise, l’angoisse, dans une
                          sourde violence qui habite cette photographie et la série d’image élaborées de cette
                          manière. "Nous sommes dans une époque de désarroi, d’angoisse généralisée." Alors,
                          l’ordinaire devient terrifiant, aberrant, voire abominable et le piège se referme sur nous.
                          Le sujet est tragique mais le traitement, lui reste poétique, il offre des sensations aigües,
                          une hypersensibilité émotionnelle mais aussi une ironie impitoyable et un cynisme
                          contrôlé par le biais de la fiction.
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
Hervé BREHIER
                             Né en France en 1968 - Vit en France

¬ Sans titre (Distorsion)    Diplômé de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole, Hervé Brehier pratique
2016                         une sculpture fondée sur l’utilisation de matériaux de récupération, objets trouvés
Cagettes, chambre à air de   que l’artiste assemble, aboute, n’en modifiant que très peu l’aspect originel. Le
camion                       processus importe car il positionne ses oeuvres du côté d’une poétique du matériau,
80 x 280 cm                  de l’assemblage, de l’équilibre précaire, de la tension, inscrivant sa pratique au sein
Collection FRAC Auvergne
                             d’une famille qui rassemblerait autant Daniel Dezeuze que Marc Couturier ou Stephen
                             Maas. Si certains codes de la sculpture minimaliste américaine sont employés, c’est
                             toujours dans la perspective de leur projection vers une catégorie impure au sein de
                             laquelle sont utilisés d’autres codes et d’autres paradigmes historiques (Arte povera,
                             Support-Surface, ready-made, etc.). Si la simplicité et la raréfaction du geste semblent
                             de mise dans cette pratique, c’est donc pour mieux perturber la lecture qu’intiment
                             ces oeuvres qui relèvent d’un brassage historique et de références à l’histoire de la
                             sculpture dont la rencontre s’opère selon un réglage fin. La volonté est donc autant
                             de vouloir intégrer cette pratique au sein d’un champ historique que de chercher à
                             s’en extraire, non sans une certaine forme d’humour parfois, non sans accepter aussi
                             qu’une dimension narrative puisse se glisser subrepticement dans la manière dont
                             les sculptures peuvent être envisagées. Ainsi, Sans titre (Distorsion) engage-t-elle une
                             lecture polysémique dont le sous-titre "distorsion" donne déjà l’indice. L’oeuvre est la
                             déclinaison en sept stations d’un assemblage entre deux matériaux relativement usuels
                             – des cagettes et de la chambre à air – dont les propriétés physiques sont détournées.
                             La cagette perd sa fonction de contenant pour devenir le contenu de la chambre à
                             air. La chambre à air, découpée en lanières, a perdu son statut pneumatique industriel
                             mais retrouve son sens étymologique le plus littéral – le souffle, la respiration – dans la
                             force de compression et, pourrait-on dire, d’asphyxie qu’elle exerce sur ces cagettes que
                             l’on peut métaphoriquement assimiler à des cages thoraciques ou à des têtes. Le "sans
                             titre" de ces sculptures abstraites peut aussi basculer vers la double "distorsion" de leur
                             forme et de sens, ajoutant au brassage des références discrètes une circulation subtile
                             de significations allusives.
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
Anne-Sophie EMARD
                           Née en France en 1973 - Vit en France

¬ Kate                     Kate, est une photographie sous caisson lumineux. Elle permet de saisir combien l’art
2013                       d’Anne-Sophie Emard s’est toujours situé aux croisées du cinéma, de la photographie
Caisson lumineux           et de la peinture, ce qui n’est pas très étonnant en définitive lorsqu’on sait de quelle
54 x 129.5 x 7.5 cm
Collection FRAC Auvergne   manière ces genres se sont toujours alimentés mutuellement, croisant leurs héritages
                           et échangeant leurs techniques. D’héritage et de technique, il en est beaucoup question
                           dans les photographies, les boîtes lumineuses et les vidéos de cette artiste car ses
                           œuvres puisent dans l’immense registre de l’image cinématographique, soit pour en
                           utiliser le potentiel de narration, soit pour en extraire des détails qu’elle agence avec
                           des prises de vues de paysages. A première vue, ses œuvres ne semblent pas dissimuler
                           ce qu’elles sont. En effet, les images de cinéma se révèlent aisément dans leurs qualités
                           chromatiques et leurs cadrages si caractéristiques, et il est assez facile pour l’amateur du
                           7ème art de reconnaître ici et là certaines grandes figures du cinéma américain, italien
                           ou français. Kate Winslet (dans l’œuvre Kate), Monica Vitti, Julie Delpy, Faye Dunaway,
                           Julianne Moore, Tippi Hedren et d’autres actrices apparaissent ainsi, en images
                           parcellaires composées au milieu de paysages. Néanmoins, en raison de l’irruption de
                           ces images imaginaires, ces paysages se voient contaminés d’une puissance fictionnelle,
                           source de projections et d’étrangeté. Ainsi, l’étendue végétale de Kate, photographiée
                           dans le Cantal, se transfigure en une lande desséchée que l’on pourrait imaginer située
                           sur un autre continent. En langage cinématographique, on nomme "effet Koulechov"
                           cette façon qu’ont les images de s’influencer mutuellement lorsqu’elles se trouvent
                           mises en vis-à-vis. Cet effet, qui agit sur notre perception inconsciente des images,
                           est l’une des techniques favorites d’Anne-Sophie Emard et ses œuvres propulsent de
                           simples paysages vers leurs extrapolations les plus étonnantes, insufflent aux images
                           ainsi composées une magie qui souligne la belle anagramme des deux mots, magie/
                           image.
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
Agnès GEOFFRAY
                           Née en France en 1973 - Vit en France

¬ Sutures                    Sur une durée de trente minutes fascinantes, plus de soixante-dix images noir et
2009                         blanc se succèdent, se juxtaposent, s’aboutent dans une succession de fondus sur
Diaporamas, projection       fond noir, très lents. Chaque fondu fait advenir, pour quelques secondes, la connexion
vidéo
30 min                       inattendue de l’image qui s’éteint avec celle qui advient – détails superposés ou
Collection FRAC Auvergne     narration naissante entre images disposées à distance dans le noir de l’écran. Chaque
                             image est ainsi connectée à deux autres images – celle qui la précède et celle qui
                             la suit –, comme dans un marabout, jeu d’enfant où les phrases s’enchaînent par
                             contacts phonétiques des premières syllabes d’une expression avec les dernières
                             de l’expression précédente (marabout – bout de ficelle – selle de cheval, etc.). Mais,
                             s’agissant d’images en mouvement dotées de rémanence, les images s’attisent les unes
                             les autres : les mains de la brune se posent sur les seins de la blonde, impulsent de
                             l’érotisme, et simultanément le visage de la brune se mêle et se transforme dans celui
                             de la blonde: l’érotisme circule dans un sens et dans l’autre en parfaite synchronie.
                             La mécanique ainsi mise en œuvre dans Sutures repose autant sur l’effet Koulechov –
                             selon lequel deux images assemblées se modifient toujours l’une l’autre – que sur un
                             phénomène de persistance rétinienne.[...] Sutures procède à la dissection chirurgicale
                             de ce principe, montrant de quelle manière la disparition d’une image produit de la
                             persistance.[...]
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
Camille HENROT
                           Née en France en 1978 - Vit aux Etats-Unis

¬ Playing Herself          Les cinq oeuvres qui constituent cet ensemble sont extraites de sa vidéo King Kong
2007                       Addition, réalisée en 2006, dont le principe consiste à superposer les trois versions
Épreuve contrecollée sur   du film King Kong respectivement réalisées en 1933 (par Merian C. Cooper et Ernest
aluminium
24.5 x 29.5 cm             B. Schoedsack), 1976 (par John Guillermin) et 2005 (par Peter Jackson). Renouant
Dépôt du CNAP au FRAC      avec une technique inventée par le cinéma d’avantgarde des années 1920 (celui de
Auvergne                   Dziga Vertov notamment), Camille Henrot a surimposé les trois films pour créer un
                           méta-film monstrueux, monté par empilement de trois moments distincts, de trois
                           espaces, de trois plateaux de l’histoire du cinéma. Les cinq photographies de la série
                           sont donc autant le témoignage d’une évolution de l’industrie cinématographique
                           qu’une réflexion sur la lisibilité narrative. En empilant trois photogrammes qu’elle
                           n’a pas conçus, Camille Henrot crée à chaque fois une image qui est à la fois un
                           document sur le cinéma et sur la société qui conçoit et reçoit ce cinéma. En même
                           temps, chaque image est une photographie de cinéma, un film still "augmenté", une
                           oeuvre plasticienne, sachant qu’au final chacune de ces huit photographies est le
                           photogramme du film King Kong Addition dont elle est extraite. Enfin, croisant ces
                           différents registres, Camille Henrot reproduit le processus de visionnage inconscient
                           qui est celui de tout spectateur regardant le remake d’un film : à chaque instant, le
                           film originel est convoqué, le visionnage s’effectuant par analogies et comparaisons
                           successives. Lorsque Gus Van Sant refait Psychose en 1998, respectant à la lettre les
                           cadrages et le montage d’Alfred Hitchcock, le spectateur n’a de cesse de comparer
                           les deux versions, notant les deux ou trois détails ajoutés ou jaugeant les différences
                           de jeux d’acteurs. L’une des cinq photographies, Playing Herself, est particulièrement
                           touchante de ce point de vue. On y voit les trois actrices ayant interprété le rôle de
                           l’héroïne dans King Kong : Fay Wray (en 1933), Jessica Lange (en 1976), Naomi Watts
                           (en 2005). Peter Jackson, le réalisateur de la dernière version, avait obtenu de Fay
                           Wray, la première interprète du rôle, qu’elle dise la dernière réplique de son film.
                           Cette scène ne sera jamais tournée, en raison du décès de l’actrice, un mois avant les
                           prises de vues. Avec la surimposition des trois films, Camille Henrot parvient à réunir
                           les trois actrices en une seule image.
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
¬ King Kong is Going Away
¬The Big Smile
¬ The Moon Ape
2007
Épreuves contrecollées sur
aluminium
24.5 x 29.5 cm
Dépôt du CNAP au FRAC
Auvergne
LES COMBINAISONS DU POSSIBLE - FRAC Auvergne
Dominique LIQUOIS
                              Née en France en 1957 - Vit en France

¬ Bad Stream                  Après avoir fait partie d’un groupe de performers au Mexique au début des années
2009                          1980, Dominique Liquois s’est consacrée à la peinture. De cette partie de sa vie au
Huile, acrylique sur toile,   Mexique, elle a gardé un goût pour les traditions populaires et pour le syncrétisme
rembourrage, fil
153 x 152 cm                  qui marque encore sa peinture. Son intervention picturale est, somme toute, assez
Collection FRAC Auvergne      formelle et les tissus qui viennent sur la peinture accentuent ce formalisme langagier
                              voire grammairien. Des morceaux de tissus rembourrés font saillie, gonflent la surface
                              picturale, parfois la décollent du mur, débordent et pendent ou bien relient deux
                              panneaux ou retombent au sol ou s’agrippent au mur. Ces éléments de tissu peuvent
                              aussi bien être des pompons, des patchworks de laine, des galons ou des tissus de
                              fibres synthétiques. Il y a, bien sûr, cet aspect formel et décoratif que la présence
                              des éléments de tissus renforce, mais pas seulement, comme ces derniers viennent
                              perturber, par leur registre, la peinture, car ces éléments de tissus sont bien
                              reconnaissables : gallons et patchworks, morceaux d’acryliques ou boudins cousus…
                              ils ne perdent jamais leur identité, ne deviennent pas totalement des éléments
                              abstraits, mais gardent leur origine, se lisent comme les impuretés d’un monde trivial
                              et vernaculaire faisant irruption dans le langage cultivé et raffiné de la grande peinture
                              abstraite – et à ses connotations spirituelles et intellectuelles qu’elle a dans l’histoire
                              de la modernité. La qualité de l’œuvre de Dominique Liquois est de provoquer ces
                              confrontations forcées qui cassent autant un registre que l’autre. D’autant que
                              Dominique Liquois ne ravale pas ces tissus au rang de simples motifs, mais préserve
                              leur caractère symbolique – qu’ils ont encore en Afrique ou en Inde, par exemple –
                              et le motif de l’œil – qui apparaît dans l’œuvre qui est dans les collections du FRAC
                              Auvergne, Bad Stream – "possède une signification traditionnelle précise, ajoute une
                              charge ethnique et concrète que vient contrebalancer la géométrisation de l’espace
                              pictural qui lui fait pendant."
Éric PROVENCHÈRE
                                Né en France en 1970 - Vit et travaille en France

¬ A Woman’s Day                 Avec la série Massif, dont sont extraites les œuvres acquises par le FRAC Auvergne,
2012                            Éric Provenchère s’est sans doute éloigné du cœur d’un propos résolument tourné,
Bâtons d’huile, pastels gras,   depuis des années, vers la couleur et vers la poursuite d’une réflexion historiquement
acrylique sur balsa collé sur
bois                            importante qui prend ses sources dans l’abstraction américaine – Colorfield et Hard
35 x 25 cm                      Edge notamment. Mais cet éloignement s’est incontestablement effectué au profit
Collection FRAC Auvergne        d’une sensibilité accordée à la matière et au matériau que l’artiste se refusait peut-
                                être d’aborder ou d’assumer, ayant consacré jusqu’alors l’énergie de sa pratique à
                                l’exploration de processus divers. Avec Massif et les titres généralement poétiques
                                donnés à chacune des peintures qui en constitue le corpus, Éric Provenchère ouvre
                                la voie au versant le plus sensible de son œuvre, renouant avec les affinités électives
                                qui sont les siennes et qui, depuis longtemps, l’ont conduit à admirer d’autres artistes,
                                sans doute plus inclassables, comme Richard Tuttle ou Raoul de Keyser. Peintures
                                miniatures réalisées en empâtements délicats sur de simples morceaux de cagette
                                en bois, les œuvres de la série Massif se livrent dans une fragilité assumée qui en
                                appelle inévitablement à un assentiment du spectateur vis-à-vis d’une abstraction
                                acceptant d’être doucement contaminée par une forme de romantisme et de
                                fascination pour la beauté des matériaux. Comme le note la critique d’art Karen
                                Tanguy, "cette appréhension du matériau prédomine dans les Massifs où touches de
                                pastel gras et de bâton d’huile y sont apposées tout en souplesse… […] D’un processus
                                plus spontané, cet ensemble est l’un des seuls où chaque occurrence dispose d’un
                                titre propre encourageant ainsi certaines analogies. […] La relation textuelle et
                                picturale des pièces de l’artiste suscite chez l’observateur des images mentales où il y
                                perçoit une atmosphère de paysage, parfois métaphorique, parfois plus accidenté et
                                tumultueux."
¬ Fragile Wind
¬ Nous oublions qui nous avons
¬Pondering Tree
2012
Bâtons d’huile, pastels gras,
acrylique sur balsa collé sur bois
35 x 25 cm
Collection FRAC Auvergne
LE FRAC AUVERGNE

Créé en 1985, le FRAC Auvergne est une institution soutenue par le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes,
la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la ville de Clermont-Ferrand, Clermont Auvergne Métropole et par un club
de Mécènes réunissant une quinzaine d’entreprises régionales. Il est également soutenu, pour l’Art au Lycée,
par le Rectorat de Clermont-Ferrand.

Le FRAC Auvergne a pour vocation de constituer une collection d’art de haut niveau qui réunit aujourd’hui
près de 1000 oeuvres majoritairement créées par des artistes de renomée nationale et internationale.
Le FRAC organise une vingtaine d’expositions par an sur l’ensemble du territoire régional et contribue, par
ses multiples actions éducatives, à un accès aisé et pédagogique à la création actuelle pour tous les publics,
connaisseurs ou novices. En 2019, les expositions du FRAC ont accueilli plus de 100 000 visiteurs et, chaque
année, ce sont plus de 25 000 scolaires qui bénéficient des actions éducatives du FRAC.
PROGRAMMATION 2020-2021
FRAC AUVERGNE

Programmation à venir en fonction de la situation sanitaire

                                  JEAN-CHARLES EUSTACHE
                                  From Dusk To Dark au FRAC Auvergne
                                  From Dark to Dusk à la galerie Claire Gastaud
                                  Du 6 mars au 13 juin 2021

                                  MARC BAUER
                                  L’État de la mer, (Lame de fond 2011-2020)
                                  Du 6 mars au 13 juin 2021

                                  MARINA RHEINGANTZ
                                  Du 26 juin au 19 septembre 2021

HORS-LES-MURS
                                   MEMENTO
                                   Rencontre entre la collection du FRAC Auvergne et du musée Crozatier
                                   Le Puy-en-Velay
                                   De Mai au 19 septembre 2021
                                   Dove ALLOUCHE - Darren ALMOND - Pierre-Olivier ARNAUD - Éric BAUDELAIRE
                                   Marc BAUER - Vajiko CHACHHKIANI - Viryia CHOTPANYAVISUT - Philippe COGNÉE
                                   Roland COGNET - Johan CRETEN - Gregory CREWDSON - Rineke DIJKSTRA
                                   Roland FLEXNER - Agnès GEOFFRAY - Nan GOLDIN - Pierre GONNORD - Paolo
                                   GRASSINO - Rémy JACQUIER - Denis LAGET - Didier MARCEL - Éric POITEVIN
                                   Ivan SEAL - Bruno SERRALONGUE - The CARETAKER - Luc TUYMANS - Simon
                                   WILLEMS - Hocine ZAOURAR - Jérôme ZONDER
PROGRAMMATION 2020-2021
ART AU LYCÉE

Programmation à venir en fonction de la situation sanitaire

LE SYNDROME DE FRANKENSTEIN
Lycée Jean Monnet - Yzeure
Du 1er décembre 2020 au 17 mars 2021
Dove ALLOUCHE - Sarah DEL PINO - Nicolas DELPRAT - Anne-Sophie EMARD - Andreas ERIKSSON - Rainer FETTING
Marina GADONNEIX - Geert GOIRIS - Sébastien MALOBERTI - Cédric TEISSEIRE

LES MONDES INVISIBLES
Institution Sainte Marie - Riom
Du 11 mars au 8 avril 2021
Clément COGITORE - Alexis CORDESSE - Ilse D’HOLLANDER - Raphaël DALLAPORTA - Andreas ERIKSSON
Pierre GONNORD

HORIZON TROUBLE
Lycée agricole du bourbonnais - Moulins
Du 9 mars au 6 avril 2021
Darren ALMOND - Bruno BELLEC - Tania MOURAUD - Robert ZANDVLIET - Xavier ZIMMERMANN

LES COMBINAISONS DU POSSIBLE
Lycée Blaise Pascal - Ambert
Du 16 mars au 27 mai 2021
Martine ABALLÉA - Hervé BRÉHIER - Anne-Sophie EMARD - Agnès GEOFFRAY - Camille HENROT - Dominique LIQUOIS
Éric PROVENCHÈRE

LE PORTRAIT N’EXISTE PAS
Lycée agricole - Saint Gervais d’Auvergne
Du 18 mars au 29 avril 2021
AZIZ+CUCHER - Alexis CORDESSE - David LYNCH - Claire TABOURET - Patrick TOSANI

L’IMAGE DES MOTS
Collège Les Ancizes - Les Ancizes-Comps
Du 4 mai au 4 juin 2021
Marc BAUER - Larissa FASSLER - Horst HAAK - Fabrice LAUTERJUNG - Manuel OCAMPO
INFORMATIONS PRATIQUES

Lieu d’exposition
Lycée Blaise Pascal
23 Rue Blaise Pascal, 63600 Ambert

Dates d’exposition
Du 16 mars au 27 mai 2021

Contact lycée
Marc Listrat - Professeur d’arts plastiques
marc.listrat@ac-clermont.fr
04 73 82 38 38

FRAC / Administration
1 rue Barbançon - 63000 Clermont-Ferrand
Tél. : 04.73.90.50.00
contact@fracauvergne.com
Site internet : www.frac-auvergne.fr

FRAC / Salle d’exposition
6 rue du Terrail - 63000 Clermont-Ferrand
Tél. : 04 73.90.50.00
Ouverture du mardi au samedi de 14 h à 18 h et le dimanche de 15 h à 18 h
Fermeture les jours fériés.
Entrée libre

Contact FRAC
Laure Forlay, Chargée des publics - laure@fracauvergne.com
Antoine Charbonnier, Adjoint chargé des publics - antoinecharbonnier@fracauvergne.com
04.73.74.66.20
Morgan Beaudoin,Noëlle Dangin - Professeurs relais

Ce document est disponible en téléchargement sur le site du FRAC Auvergne :
www.frac-auvergne.fr
Vous pouvez aussi lire