Les demandes de soins liés à la santé mentale restent plus fréquentes au printemps 2021
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
octobre Les demandes de soins liés 2021 numéro à la santé mentale restent plus 1209 fréquentes au printemps 2021 A Les participants au quatrième Panel d’observation des pratiques fin d’étudier les conditions et des conditions d’exercice en médecine générale ont été d’exercice et l’activité des médecins généralistes pendant interrogés entre avril et juillet 2021 sur leur activité pendant l’épidémie de Covid-19, le quatrième la crise sanitaire et sur leur statut vaccinal. Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine La moitié des médecins ont un volume d’activité similaire générale s’est enrichi de plusieurs volets à une semaine ordinaire, avant le début de l’épidémie de Covid-19, d’enquêtes supplémentaires. Pour faire alors que près d’un quart a une activité supérieure à la normale. suite aux quatre interrogations menées lors des vagues épidémiques de 2020, Les demandes de soins liés à la santé mentale ont augmenté les médecins généralistes libéraux ont avec l’épidémie de Covid-19. Ainsi, sept médecins généralistes été interrogés du 23 avril au 16 juillet sur dix constatent une hausse de leur activité pour ces motifs, 2021 sur leur activité et sur leur statut vaccinal [encadré 1]. une part qui a augmenté au cours de l’année 2020 et se stabilise désormais. Pour les autres motifs de consultation étudiés, 1 médecin généraliste sur 4 et notamment le suivi des maladies chroniques, le volume a plus travaillé qu’avant le début d’activité est proche de celui d’une semaine ordinaire, de l’épidémie de Covid-19 avant la crise sanitaire. Toutefois, pour deux médecins sur cinq, Entre avril et juillet 2021, les médecins généralistes semblent retrouver une les consultations relatives à des complications de maladies activité comparable à celle qu’ils avaient chroniques sont plus fréquentes qu’avant la crise. avant le début de la crise sanitaire. Ils sont ainsi près de la moitié (49 %) Plus de neuf médecins généralistes sur dix sont entrés dans à affirmer qu’ils ont travaillé autant le schéma vaccinal avant juillet 2021. Trois quarts avaient déjà que lors d’une semaine ordinaire (gra- reçu deux doses de vaccin contre la Covid-19, le plus souvent phique 1). Cependant, près d’un quart avec un vaccin à ARN messager. des médecins (23 %) ont eu une activité plus importante en avril-juillet 2021 par rapport à leur volume horaire de travail ordinaire, avant le début de l’épidé- Maxime Bergeat, Noémie Vergier (DREES), Pierre Verger (ORS Provence- mie de Covid-19. Pour la première fois Alpes-Côte d’Azur), en collaboration avec Romain Lutaud (département depuis avril 2020, les médecins sont plus universitaire de médecine générale, Aix-Marseille Université), Elisabeth Fery-Lemonnier, Mathilde Gaini (DREES), Bruno Ventelou nombreux à déclarer un surcroît d’ac- (AMSE), Jean-François Buyck, Marie-Astrid Metten (ORS Pays de la Loire), tivité plutôt qu’une activité moindre Thomas Hérault (URML Pays de la Loire), Florence Zemour (URPS-ML par rapport à celle qu’ils avaient avant Provence-Alpes-Côte d’Azur) la crise (17 % des médecins indiquent Retrouvez toutes nos données sur data.drees.solidarites-sante.gouv.fr
octobre 2021 numéro Les demandes de soins liés à la santé mentale restent plus fréquentes au printemps 2021 1209 une diminution de leur activité entre d’activité en 2018 sont plus nombreux à ou dépressifs restent plus soutenues avril et juillet 2021). Cela pourrait poten- ne pas avoir travaillé durant la semaine qu’avant l’épidémie de Covid-19 : 72 % 1. Les médecins sont tiellement s’expliquer par des effets de étudiée. Par ailleurs, ils sont un peu des médecins généralistes estiment que interrogés sur leur activité la semaine reports de soins, qui n’ont pas pu être moins nombreux à ne pas avoir travaillé ces demandes sont plus fréquentes qu’à précédant la réponse pris en charge pendant les vagues épi- si l’intensité épidémique est élevée lors l’ordinaire et 20 % que leur nombre a à l’enquête. La période démiques de 2020. de la réponse à l’enquête (7 %, contre augmenté de plus de 50 % (graphique 2). étudiée concerne donc la période du Les hommes et les médecins de moins 11 % pour les autres médecins), ce qui La tendance à la hausse de ce type de 12 avril au 11 juillet de 60 ans sont plus nombreux à avoir peut traduire une disponibilité plus demandes, observée tout au long de 2021, où des restric- eu un surcroît d’activité lors de cette grande des praticiens afin de permettre l’année 2020, semble se stabiliser à un tions sanitaires étaient enquête : 25 % des hommes ont plus l’accès aux soins des patients atteints de niveau élevé depuis fin 2020. Ceci tra- en vigueur : confine- ment jusqu’au 2 mai travaillé qu’avant le début de l’épidé- Covid-19 en cas de reprise épidémique duit probablement la persistance, sur 2021, puis couvre-feu mie (contre 21 % des femmes), comme (encadré 2). Par ailleurs, les médecins le moyen terme, d’une souffrance psy- national jusqu’au 26 % des médecins de moins de 60 ans vivant avec de jeunes enfants 3 sont chologique dans la population liée aux 19 juin 2021. (contre 20 % pour les praticiens de plus nombreux à ne pas avoir travaillé conséquences sociales et économiques 2. Les analyses réalisées toutes 60 ans ou plus). la semaine précédant l’enquête : ils sont de la pandémie et des mesures mises choses égales par Un médecin sur dix n’a pas travaillé pen- 20 % dans ce cas, contre 9 % pour les en place pour l’endiguer. Ces résultats ailleurs tiennent dant la semaine de référence étudiée autres. sont cohérents avec la forte augmenta- compte simultané- dans l’enquête1 (graphique 1), soit deux tion de l’usage de médicaments antidé- ment de l’âge, du sexe, du volume d’activité fois plus que la proportion observée au 7 médecins sur 10 déclarent presseurs, anxiolytiques et hypnotiques habituel, de l’exercice printemps et à l’automne 2020 lors des des demandes de soins liés à depuis le début de la crise sanitaire en en groupe, de la région premiers confinements de la popula- la santé mentale plus fréquentes France : entre janvier et avril 2021, le d’exercice (Pays de la Loire, Provence- tion (Bergeat, et al., 2021). Toutes choses qu’avant le début de l’épidémie nombre de patients prenant ce type de Alpes-Côte d’Azur égales par ailleurs2, les femmes et les En avril-juillet 2021, les demandes de traitements pour la première fois depuis ou autre région) et de médecins ayant un moindre volume soins pour stress, troubles anxieux un an est plus élevé de 15 % à 26 % l’intensité épidémique (encadré 2). 3. Il s’agit de médecins qui vivaient, durant ENCADRÉ 1 l’hiver 2018-2019, Source avec au moins un enfant de moins de Le quatrième Panel d’observation des pratiques et des condi- sur la crise sanitaire menées en 2020 (frise chronologique ci-dessous). 4 ans. Les médecins tions d’exercice en médecine générale est une enquête menée Plus de 1 550 médecins y ont répondu. Le questionnaire comporte dont la situation a en France entière, hors Mayotte, par la Direction de la recherche principalement des questions sur les pratiques et opinions des évolué depuis mi-2019 des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), les médecins sur l’antibiorésistance, ainsi que des questions sur l’acti- ne peuvent pas être Observatoires régionaux de la santé (ORS) et les Unions régio- vité des médecins dans le contexte épidémique et sur leur statut identifiés. nales des professions de santé-médecins libéraux (URPS-ML) des vaccinal (voir le lien vers le questionnaire dans Pour en savoir plus). régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays de la Loire, auprès de Les données d’enquête sont pondérées afin de tenir compte de 3 300 médecins généralistes libéraux, installés au 1er janvier 2018, la non-réponse. L’échantillon des répondants est représentatif de ayant au moins 200 patients dont ils sont le médecin traitant et l’ensemble du champ de l’enquête selon le sexe, l’âge, le volume sans mode d’exercice particulier exclusif (comme homéopathe ou d’activité, la région d’exercice (Pays de la Loire, Provence-Alpes- acupuncteur). Côte d’Azur ou autre région) et l’exercice ou non dans une zone à Cette vague d’enquête a été menée par internet et par téléphone faible densité médicale. Les analyses présentées ici sont systémati- entre le 23 avril et le 16 juillet 2021, après quatre autres interrogations quement pondérées. Calendrier des vagues d’enquêtes sur la crise sanitaire menées auprès des médecins généralistes en 2020 et 2021 Confinement Déconfinement Couvre-feux localisés Couvre-feu généralisé s c. t. ar 30 ct. ai oc in dé m m o ju 17 17 15 11 2020 2 Gestion de la crise Interrogation des médecins mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc. in ril ai ju av m 2021 20 4 3 Gestion de la crise Interrogation des médecins janvier février mars avril mai juin juillet 2
octobre 2021 numéro Les demandes de soins liés à la santé mentale restent plus fréquentes au printemps 2021 1209 pour ces trois classes de médicaments par rapport à l’attendu estimé en fonc- GRAPHIQUE 1 4. La dotation tion des consommations des dernières en médecins généra- Évolution du volume horaire hebdomadaire de travail listes est mesurée, années (Weill, et al., 2021). On constate des médecins généralistes en 2020 et 2021 au niveau du territoire de même une hausse des syndromes de vie-santé, par l’indi- dépressifs majeurs pour l’ensemble de la Augmentation Ne sait pas ou refuse de répondre cateur d’accessibilité potentielle localisée population pendant la crise sanitaire en Stabilité N’a pas travaillé durant la semaine de référence (APL) qui tient 2020 par rapport à ce qui était observé Diminution compte de l’offre En % en 2019 (Hazo, et al., 2021). 100 et de la demande 4 11 de soins locales. Comme cela a été observé fin 2020, 4 11 90 les femmes et les médecins jeunes 23 déclarent plus souvent réaliser plus de 80 consultations pour les motifs liés à la 35 70 40 santé mentale (84 % des médecins de moins de 50 ans constatent une hausse 60 de ces consultations, contre 71 % des 49 50 86 50-59 ans et 64 % des 60 ans ou plus). Les médecins ayant un volume d’acti- 40 vité moins soutenu en temps normal 30 50 sont également plus nombreux à indi- 44 quer une hausse du nombre de consul- 20 17 tations liées à du stress, des troubles 1 10 anxieux ou dépressifs (79 %, contre 70 % 1 10 5 4 4 pour les autres médecins). Cela pour- 0 Première Semaine Novembre- Avril- rait peut-être s’expliquer par une plus quinzaine du 11 mai décembre juillet 2021 grande disponibilité de ces praticiens d’avril 2020 2020 2020 pour suivre ces pathologies. On retrouve Note • En raison des arrondis, la somme peut ne pas être égale à 100. d’ailleurs cette association parmi les Lecture • En avril-juillet 2021, 23 % des médecins généralistes ont travaillé, la semaine précédant médecins exerçant dans les territoires leur interrogation, plus que lors d’une semaine ordinaire, avant le début de l’épidémie de Covid-19. Champ • Médecins généralistes libéraux installés au 1er janvier 2018 sans mode d’exercice particulier les plus dotés en médecins généralistes4. exclusif, France entière, hors Mayotte. L’intensité épidémique est également Sources • DREES, Observatoires régionaux de la santé (ORS) et Unions régionales des professions de santé (URPS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur et des Pays de la Loire, quatrième Panel d’observation liée à une hausse des consultations des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale de ville, avril 2020 à juillet 2021. pour les motifs liés à la santé mentale : 75 % des médecins interrogés dans un département une semaine où l’inten- ENCADRÉ 2 sité épidémique est modérée ou forte Appréciation de l’intensité de l’épidémie constatent une hausse des demandes de soins liées à la santé mentale, contre Pour étudier l’intensité de l’épidémie de Covid-19 sur le territoire pendant la durée de l’enquête, un indicateur a été construit au niveau départemental avec les données de 66 % des autres médecins. contamination fournies par Santé publique France. Cet indicateur permet à la fois de prendre en compte la variation du taux d’incidence de l’épidémie pendant la durée de Maladies chroniques : l’enquête et les différences selon le territoire. L’indicateur en trois classes correspond au un retour à la normale taux d’incidence épidémique standardisé dans le département d’exercice du médecin la des consultations de suivi, semaine précédant son interrogation. La standardisation permet de neutraliser les effets liés aux différences de structure par sexe et âge de la population selon les départements. mais des consultations pour – L’intensité épidémique est faible si le taux d’incidence des cas de contamination dans complications plus fréquentes le département d’exercice du médecin est inférieur à 1 ‰ la semaine avant son interro- Pour les autres motifs de consultation gation, cela représente 37 % des médecins de l’échantillon pondéré. que la santé mentale, la nature de l’ac- – L’intensité épidémique est modérée si le taux d’incidence dans le département d’exer- tivité des médecins généralistes semble cice du médecin est compris entre 1 ‰ et 2,5 ‰ durant la semaine avant son interroga- proche des niveaux habituels entre avril tion, 43 % des médecins de l’échantillon pondéré sont dans ce cas. et juillet 2021 (graphique 2), par rapport – L’intensité épidémique est élevée si le taux d’incidence dans le département d’exer- au printemps 2020 où ces derniers ont cice du médecin est supérieur à 2,5 ‰ la semaine avant l’enquête, cela vaut pour déclaré une très forte diminution de leur 20 % des médecins de l’échantillon pondéré. activité pour les autres motifs que ceux liés à la Covid-19 (Monziols, et al., 2020). Excepté pour les consultations liées à la d’ordonnance de patients atteints de En revanche, pour ces patients, plus santé mentale, la majorité des médecins maladies chroniques sont aussi nom- de médecins déclarent une augmenta- déclarent effectuer autant de consulta- breuses qu’avant la crise sanitaire entre tion du volume de consultations liées tions que lors d’une semaine ordinaire avril et juillet 2021 (contre 72 % entre à des complications. Un médecin sur avant l’épidémie de Covid-19 concernant novembre et décembre 2020). Cela cinq (19 %) indique ainsi recevoir plus les motifs analysés dans cette étude. En confirme un retour à la normale pour le de patients consultant pour des com- particulier, 83 % déclarent que les consul- suivi des patients atteints de maladies plications de maladies chroniques par tations de suivi et/ou de renouvellement chroniques. rapport à avant le début de l’épidémie 3
octobre 2021 numéro Les demandes de soins liés à la santé mentale restent plus fréquentes au printemps 2021 1209 de Covid-19 (+6 points par rapport à période (respectivement 93 % et 36 % l’intensité épidémique (encadré 2). C’est novembre-décembre 2020). Ceci peut des médecins déclarent une baisse de en particulier le cas pour des motifs de 5. Le suivi pédiatrique révéler des phénomènes de reports l’activité de suivi des maladies chro- suivi régulier des patients, comme les concerne les vingt examens médicaux de soins non pris en charge au début niques en avril et en mai 2020), lié par consultations pour suivi et/ou renouvel- obligatoires auxquels de l’épidémie de Covid-19, comme l’il- exemple à la crainte d’être contaminé lement d’ordonnance de patients pris en les enfants sont sou- lustre le nombre moindre de consulta- en se rendant chez le médecin. charge habituellement pour une mala- mis au cours des seize premières tions réalisées pour les patients souf- L’activité pour certains motifs de consul- die chronique, ainsi que pour les suivis années : évolution frant d’une maladie chronique à cette tation peut également dépendre de pédiatriques5. Les médecins sont plus du poids et de la taille et du développement physique, surveillance psychomotrice, GRAPHIQUE 2 surveillance affective, Fréquence des motifs de consultation par rapport à la fréquence habituelle en 2020 et 2021 dépistage précoce des anomalies Motif de consultation ou déficiences et pratique des vacci- Ne fait pas ce type de consultation / ne se prononce pas A diminué A été similaire à l’habitude A augmenté nations. P1 : Première quinzaine d’avril 2020 P2 : Semaine du 11 mai 2020 P3 : Novembre-décembre 2020 P4 : Avril-juillet 2021 En % P1 93 6 1 Consultations de suivi et/ou renouvellement P2 2 36 30 33 d’ordonnance de patients que vous suivez habituellement pour une maladie chronique P3 1 25 72 2 P4 1 9 83 7 P1 4 80 15 1 P2 5 46 37 12 Suivis pédiatriques (par exemple, vaccins et consultations obligatoires…) P3 4 30 63 2 P4 4 26 64 7 P1 5 66 25 4 Demandes de soins suite P2 4 22 49 25 à des complications de maladies chroniques jusqu’ici stables P3 4 12 71 13 P4 3 6 72 19 P1 39 35 25 1 P2 36 18 43 4 Suivis de grossesses P3 38 11 49 2 P4 31 16 50 3 P1 2 22 23 54 P2 2 7 31 60 Demandes de soins pour stress, troubles anxieux ou dépressifs P3 1 3 24 72 P4 12 25 72 P2 4 13 72 12 Prises en charge d’infection urinaire chez la femme P3 4 6 80 10 P4 2 5 78 15 P2 14 16 60 10 Prises en charge de douleurs thoraciques aiguës P3 16 8 70 7 P4 7 11 70 12 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Notes • En raison des arrondis, la somme peut ne pas être égale à 100. Lors de la première enquête, pendant la première quinzaine d’avril 2020, les motifs de prise en charge d’infection urinaire chez la femme et de prise en charge de douleurs thoraciques aiguës n’étaient pas présents dans le questionnaire. Lecture • En avril-juillet 2021, 72 % des médecins généralistes estiment que les demandes de soins liés à la santé mentale (stress, troubles anxieux ou dépressifs) ont augmenté par rapport à une semaine ordinaire, avant de le début de l’épidemie de Covid-19. Champ • Médecins généralistes libéraux installés au 1er janvier 2018 sans mode d’exercice particulier exclusif ayant exercé leur activité pendant la semaine de référence, France entière, hors Mayotte. Sources • DREES, Observatoires régionaux de la santé (ORS) et Unions régionales des professions de santé (URPS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur et des Pays de la Loire, quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale de ville, avril 2020 à juillet 2021. 4
octobre 2021 numéro Les demandes de soins liés à la santé mentale restent plus fréquentes au printemps 2021 1209 GRAPHIQUE 3 6. Ces motifs de consultation sont rela- Couverture vaccinale des médecins généralistes en juillet 2021 tivement rares chez les médecins généralistes, Êtes-vous vacciné(e) contre la Covid-19 ? ce qui peut rendre Oui, deux doses Oui, une dose Non, mais j’en ai la ferme intention ces résultats fragiles. dès que possible Non, j’en ai l’intention, Non, et je n’ai pas l’intention mais préfère avoir plus de recul de le faire Ne se prononce pas En % 100 1 1 3 1 1 1 1 1 1 11 2 2 2 2 4 5 4 5 5 4 4 6 17 9 80 16 11 13 29 60 40 84 77 75 71 77 62 20 0 Ensemble Exercice Exercice Moins 50-59 ans 60 ans des médecins seul en groupe de 50 ans ou plus Note • En raison des arrondis, la somme peut ne pas être égale à 100. Lecture • En avril-juillet 2021, 75 % des médecins généralistes ont reçu deux doses de vaccin contre la Covid-19. Cela concerne 62 % des médecins de moins de 50 ans et 84 % de ceux de 50 à 59 ans. Champ • Médecins généralistes libéraux installés au 1er janvier 2018 sans mode d’exercice particulier exclusif, France entière, hors Mayotte. Sources • DREES, Observatoires régionaux de la santé (ORS) et Unions régionales des professions de santé (URPS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur et des Pays de la Loire, quatrième Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale de ville, avril à juillet 2021. nombreux à déclarer une diminution de vaccination contre la Covid-19, et nisation qui découlent de l’exercice en de l’activité pour ces motifs (et moins peuvent vacciner les patients dans leur groupe. Le fait d’avoir reçu deux doses nombreux à déclarer qu’elle augmente) cabinet ou au sein d’un centre de vac- de vaccin est également corrélé à l’âge : lorsque l’intensité épidémique est élevée. cination. Majoritairement favorables à 62 % des médecins de moins de 50 ans Par exemple, les médecins répondant lors la vaccination contre la Covid-19 (trois ont un schéma vaccinal complet, contre d’une semaine où l’intensité épidémique quarts des médecins généralistes accep- respectivement 84 % et 77 % pour les est faible dans leur département sont taient a priori de se faire vacciner contre médecins de 50 à 59 ans et de 60 ans 20 % à indiquer que leur activité de suivi la Covid-19 en octobre-novembre 2020, ou plus. Ce phénomène est certaine- pédiatrique est plus faible qu’à l’ordinaire avant le début de la campagne de vacci- ment lié au calendrier de la campagne (et 10 % à indiquer qu’elle est plus forte). nation [Verger, et al., 2021]), la plupart ont de vaccination en France, qui a d’abord Ceux exerçant dans des départements reçu au moins une dose de vaccin avant été ouverte en janvier 2021 aux soignants où l’intensité épidémique est forte au juillet 2021 (91 %). Trois quarts (75 %) ont de 50 ans ou plus, avant d’être étendue moment de l’enquête sont, quant à eux, reçu deux doses de vaccin et bénéficient à l’ensemble du personnel soignant un 29 % à déclarer une activité plus faible donc d’un schéma vaccinal complet (gra- mois plus tard. Il n’y a en effet pas de dif- qu’à l’ordinaire pour ces suivis (et 5 % à phique 3). On retrouve des taux de cou- férence significative selon l’âge pour ce déclarer une activité plus soutenue). verture vaccinale très proches dans l’en- qui concerne le fait d’avoir reçu au moins Comme observé fin 2020, deux motifs quête menée par Santé publique France une dose de vaccin. de consultation non reportables et non en mai 2021 indiquant que les médecins associés à l’épidémie (l’infection urinaire généralistes libéraux sont plus souvent La plupart des médecins chez la femme et la prise en charge de vaccinés que les autres professionnels de ont reçu une dose de vaccin douleurs thoraciques aiguës) ont été aussi santé enquêtés (pharmaciens d’officine, à ARN messager fréquents que d’habitude pour la plupart sages-femmes, kinésithérapeutes, infir- Parmi les médecins déjà vaccinés, près des médecins réalisant ce type de consul- miers) [Santé publique France, 2021b]. de neuf sur dix ont reçu au moins une tations (respectivement 79 % et 75 % des Toutes choses égales par ailleurs, les dose de vaccin à ARN messager (Pfizer/ médecins prenant en charge ces patho- femmes et les médecins exerçant en BioNTech ou Moderna), les autres ayant logies6). Toutes choses égales par ailleurs, Provence-Alpes-Côte d’Azur sont un peu été vaccinés avec Astrazeneca (10 %) ou la baisse de l’activité pour ces motifs par moins nombreux à être vaccinés (85 % un autre vaccin (1 %). Ces proportions rapport à l’activité d’avant la crise est le sont, contre 91 % dans le reste de la sont similaires à ce qui est observé en légèrement plus importante quand l’in- France). Ceux exerçant seuls sont égale- population générale (Santé publique tensité épidémique est élevée. ment moins nombreux à indiquer avoir France, 2021a). Toutes choses égales reçu au moins une dose de vaccin contre par ailleurs, les médecins plus jeunes 9 médecins sur 10 ont reçu la Covid-19 (84 %, contre 94 % pour ceux ou ayant un faible volume d’activité en au moins une dose de vaccin exerçant en groupe) [graphique 3]. Ceci 2018 sont plus nombreux à être vaccinés contre la Covid-19 pourrait être dû à un effet d’entraîne- avec Astrazeneca. En particulier, 22 % Depuis fin février 2021, les médecins sont ment des confrères exerçant au sein du de ceux de moins de 50 ans entrés dans largement impliqués dans la c ampagne même cabinet ou aux facilités d’orga- le schéma de vaccination ont reçu au 5
octobre 2021 numéro Les demandes de soins liés à la santé mentale restent plus fréquentes au printemps 2021 1209 moins une dose d’Astrazeneca, contre l’ouverture aux soignants de moins de voudrait recevoir. Enfin, 2 % des méde- 5 % pour les autres. Ceci peut être 50 ans début février 2021, ces derniers cins n’ont pas l’intention de se faire vac- 7. Le vaccin Astra- relié au fait qu’en janvier 2021, lorsque pouvaient choisir de se faire vacciner ciner contre la Covid-19 ou ne se sont zeneca a obtenu une autorisation de mise l’accès à la vaccination était limité aux avec Astrazeneca ou un vaccin à ARN pas exprimés sur la question lors de l’en- sur le marché en soignants de plus de 50 ans ou souf- messager8. quête menée entre avril et juillet 2021. Europe le 29 janvier frant de comorbidités, seuls les vaccins Parmi ceux qui n’ont pas commencé à 2021. à ARN messager bénéficiaient d’une se faire vacciner lors de l’enquête mais Les auteurs remercient 8. Par ailleurs, jusqu’au 19 mars 2021, il n’y autorisation de mise sur le marché7 : qui en ont l’intention (7 %), plus de la l’ensemble des médecins avait pas, en France, les soignants les plus âgés, vaccinés en moitié souhaite bénéficier d’un vaccin à généralistes libéraux de recommandations janvier, n’ont donc pu l’être qu’avec ce ARN messager, et près d’un tiers n’a pas qui ont accepté de répondre de la Haute Autorité type de vaccins. En revanche, lors de de préférence à propos du vaccin qu’il à l’enquête. de santé, limitant l’ad- ministration du vaccin Astrazeneca aux plus de 55 ans. POUR EN SAVOIR PLUS • L’ensemble de la documentation relative au Panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale est disponible sur le site de la DREES, rubrique Sources, outils et enquêtes, sous-rubrique Santé et système de soins. • Le questionnaire de l’enquête est disponible sur le site internet de la DREES. • Bergeat, M., et al. (2021, mars). Confinement de novembre-décembre 2020 : une hausse des demandes de soins liés à la santé mentale. DREES, Études et Résultats, 1186. • Hazo, J.-B., et al. (2021, octobre). Une dégradation de la santé mentale chez les jeunes en 2020. DREES, Études et Résultats, 1210. • Monziols, M., et al. (2020, septembre). Après le confinement, les médecins généralistes ne reviennent que progressivement à une activité normale. DREES, Études et Résultats, 1160. • Santé publique France (2021a, juin). Covid-19 : point épidémiologique du 17 juin 2021. Bulletin national. • Santé publique France (2021b, juillet). Données relatives aux personnes vaccinées contre la Covid-19. Données disponibles en Open Data, calculs DREES. • Verger, P., et al. (2021, janvier). Vaccination contre la Covid-19 : trois médecins sur quatre interrogés en octobre-novembre 2020 y étaient a priori favorables. DREES, Études et Résultats, 1178. • Weill, A., et al. (2021, mai). Usage des médicaments de ville en France durant l’épidémie de la Covid-19 – Point de situation jusqu’au 25 avril 2021. EPI-PHARE (Groupement d’intérêt scientifique ANSM-CNAM), étude pharmaco-épidémiologique à partir des données de remboursement du SNDS, 6. Directeur de la publication : Conception graphique : LA DREES SUR INTERNET Fabrice Lenglart Julie Hiet et Philippe Brulin Retrouvez toutes nos publications sur notre site Responsable d’édition : Pour toute information : drees.solidarites-sante.gouv.fr Valérie Bauer-Eubriet drees-infos@sante.gouv.fr Retrouvez toutes nos données sur Chargée d’édition : Reproduction autorisée sous réserve data.drees.solidarites-sante.gouv.fr de la mention des sources • ISSN Pour recevoir nos avis de parution Élisabeth Castaing électronique 1146-9129 • AIP 0001384 drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et- Composition et mise en pages : La DREES fait partie statistiques/publications/avis-de-parution Stéphane Jeandet du Service statistique public piloté par l’Insee. Les destinataires de cette publication sont informés de l’existence à la DREES d’un traitement de données à caractère personnel les concernant. Ce traitement, sous la responsabilité du directeur de la publication, a pour objet la diffusion de la publication de la DREES. Les données utilisées sont l’identité, la profession, l’adresse postale personnelle ou professionnelle. Conformément aux dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, les destinataires disposent d’un droit d’accès et de rectification aux données les concernant ainsi qu’un droit d’opposition à figurer dans ce traitement. Ils peuvent exercer ces droits en écrivant à : DREES - Bureau des Publications et de la Communication - 14 avenue Duquesne - 75 350 Paris 07 SP ou en envoyant un courriel à : drees-infos@sante.gouv.fr 6
Vous pouvez aussi lire