LIVRET D'ACCOMPAGNEMENT A DESTINATION DES ENSEIGNANTS ET AUTRES ACTEURS DE L'ÉDUCATION - Académie de Clermont-Ferrand
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Cet événement est rendu possible grâce à la collaboration de nombreux acteurs sur le territoire de Clermont Auvergne Métropole ainsi qu'en région Auvergne- Rhône-Alpes, en France et à l’international. Commissariat Avec la collaboration de Simon Njami, commissaire international indépendant HS_Projets, Lyon Christine Athenor, Directrice de HS_Projets Thomas Leveugle, Assistant de réalisation et diffusion musée Bargoin, Clermont-Ferrand Christine Bouilloc, Conservatrice du patrimoine, directrice du musée Charlotte Croissant, Attachée de conservation du patrimoine, responsable du département Textile musée des Civilisations Noires, Dakar Hamady Bocoum, Directeur musée Théodore Monod d’art africain, IFAN, Dakar El Hadji Malick Ndiaye, Conservateur Avec la collaboration de Marie-Cécile Zinsou, Directrice de la Fondation Zinsou, Bénin et Raphael Chikokua, Directeur de la National Gallery de Harare, Zimbabwe Suivi scientifique et régie des œuvres/Scientific coordination Thibault Jamois, régisseur Émilie Robert, chargée des collections textiles avec l’aide de Clément Arroyo, stagiaire Scénographie Scénorama, Lyon Création graphique GUERILLAGRAFIK, Lyon Éclairagiste/Lighting specialist Yannick Ferret, société Remote Institutions prêteuses ADCK, Centre culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie Agence VU’, Paris, France FRAC Artothèque du Limousin, Limoges, France Fondation Zinsou, Cotonou, Bénin Galerie 31 Project, Paris, France Galerie d'art Carole Kvasnevski, Paris, France Galerie Cécile Fakhoury, Paris, France Galerie La Patinoire Royale/Valérie Bach, Bruxelles, Belgique Galerie Vallois, Paris, France Institut Fondamental d’Afrique Noire, Dakar, Sénégal Musdienu makslas centrs, Riga, Lettonie Pace Gallery, NYC, Etats-Unis Collectionneurs/Collectors Claire Coudair, Les Hautes Étoffes, France Odile Ducros, France
L'EXPOSITION Une proposition majeure de la 5ème édition du FITE Après Métamorphoses en 2012, Renaissance en 2014, Rebelles en 2016 et Déviations en 2018, l'exposition love etc. présente un choix original de plus de 80 œuvres textiles et photographiques « extra ordinaires » de multiples provenances, dans le monde entier. L’esprit du FITE et du musée Bargoin est de présenter le textile comme une démarche artistique mais également comme le support d’un discours sur l’humain et sur les sociétés. L’exposition souhaite ainsi donner des clés de compréhension du monde contemporain par le biais du textile, medium a la fois universel et ancestral, qui fait l’objet de productions extrêmement variées. Par ≪ extra ordinaire ≫, on entend ce qui sort du cadre, des catégories et des définitions classiques ou attendues. Floutant les frontières entre art, artisanat et design, le textile est présente comme un objet multidimensionnel : fruit d'un savoir-faire ou d'une innovation technique, crée a partir de matériaux précieux ou d'une grande simplicité, reflet d'une culture et d'une vision de la vie, c'est un objet qui se positionne dans le monde et qui ouvre des champs de réflexion sur la société. La thématique love etc. dans l’exposition L’exposition aborde l’amour sous plusieurs angles, de manière large et au sens collectif du terme avec une approche mêlant questions sociétales actuelles et domaine textile. Elle présente une sélection d’œuvres choisies par des artistes et créateurs des cinq continents, ainsi que des pièces plus anciennes, dont la mise en regard permet de questionner différentes thématiques telles que : l’amour universel et divin, la planète comme un bien commun et les enjeux environnementaux, la place de la femme dans les sociétés, l’amour des idées ou de la patrie, le lien avec les ancêtres et la famille ou encore la mémoire et l’identité. Choisir le thème love etc. c’est poursuivre la démarche engagée par le FITE d’ouverture à l’Autre, de bienveillance et d’écoute pour une meilleure compréhension de l’Homme et de ses richesses. Le parcours de l’exposition Le parcours de l'exposition s'organise de manière complètement libre et offre à chaque visiteur l’opportunité de déambuler dans l’espace comme il le souhaite et de créer son propre cheminement intime et sensible. Liberté et intimité animent ainsi la découverte des œuvres, qui révèlent chacune une définition subjective de l’amour, celle d’un artiste ou d’un créateur, et fruit d’une culture. L’objectif n’est pas de catégoriser, de classer ou d’ordonner, de définir ou de mettre dans des cases les significations de ≪ love etc. ≫, mais bel et bien de laisser la possibilité a chacun d’imaginer son propre voyage en ≪ pays amoureux ≫ et d’illustrer l’aspect mouvant et indéfinissable de ce concept universel.
LISTE DES ŒUVRES 1 Shiny please, for once et CrazyTits (caches-tétons et pisses-debout) de Georgette (Emily Cauwet-Lafont) 2 Tuniques de femme de l’ethnie Yi, Chine 3 Earth et Underground de Kiki Smith 4 Adama de Dalila Dalleas Bouzar 5 Sphère II, série Les Ciels fantasmés d’Afrique de Pauline Guerrier 6 Les Horizons Complexes (de l’Amour et d’une romance) de Joël Andrianomearisoa 7 Mères et fils de Denis Dailleux 8 Couronnes funéraires (collection Odile Ducros) 9 Kill for peace de Severija Inčirauskaitė-Kriaunevičienė 10 Uthando de Morgan Mahape 11 Série « Loyalty over Royalty » du collectif Lova Lova 12 Robe d'Act Up-Paris, portée par un militant pour la Marche des Fiertés (collection Yves Grenu) 13 Autoportrait sans visage de Rossy de Palma 14 Las Cholitas Voladoras - The Flying Cholitas de Todd Antony 15 Ritmo ng Paglikha (Rythm of Creation) de Mariton Z. Villanueva 16 uncus Tenius ou jonc grêle entrelacé finement et Séneçon des prés entrelacés de Marinette Cueco 17 Memory Lane de Nnenna Okore 18 Hands in the cookie jar de Georgina Maxim 19 Noé de Pascal Monteil 20 Photos Souvenirs de Carolle Benitah 21 Tissus de propagande dits « Romantiques Révolutionnaires », Chine (collectionClaire Coudair) 22 OMI (L’eau) et Mama Chamhba de Prince Toffa 23 Tenture décorative, ethnie Fon (Collection de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire, Musée Théodore Monod, Dakar, Sénégal) 24 La mission de Stephanie Wamytan 25 Cape de cérémonie de l’ethnie Yi, Chine 26 Tuniques hennaare de l’ethnie Peul-Woodabe, Niger 27 Éléments de costume de femme Ndébélé, Afrique du Sud 28 Histoire de famille de Alexandre Gourçon 29 Nudo 16 de Olga de Amaral 30 Cyanotypes de Baptiste Morel, Anais Wulf et les détenus du centre pénitentiaire deRiom 31 Fil à fil de Johanna Bramble 32 Porte Ouverte de Kalidou Kasse 33 Momie – Chrysalide, hommage à Cheikh Anta Diop de Alioune Pap Badiane
Novembre deux mille dix neuf Le Pamphlet du Pisse-debout, Shiny please, for once Parce que le pisse debout, tout aussi ingénieux soit-il, est d’une laideur sans nom. A peine né et déjà ringard, il est, par son esthétique ronde et hygiéniste, relégable au rang de matériel médical. Parce qu’il y en a ras la mooncup qu’à partir du moment où c’est pour l’intimité des femmes on nous refile du silicone violet dégueulasse. Et parce que, pourtant, l’idée de cet objet est séduisante... Mais qu’il est hors-sujet de se trimballer avec ça dans le sac. Parce que j’aimerai bien que ce soit plus « beau » qu’un pénis ou qu’un bec d’arrosoir en plastique merdique: pour une fois que l’on peut sortir quelque chose de notre braguette, il me plairait que ce soit, si pas glorieux, au moins chatoyant comme un trésor et, surtout, pas agressif. Parce que depuis le temps que la moitié de l’humanité veut croire que l’autre moitié chie des paillettes on peut bien lui faire croire qu’elle pisse des fils d’or et des perles. Parce que j’aime les objets au design dynamique. Parce que je trouve celui-ci aussi drôle qu’il est paritaire. Parce que j’aime jouer avec le détournements d’objets « pauvres » en carton ou en plastique et faire plier leur trivialité à un vocabulaire du luxe. Parce que j’aime que la broderie soit une promenade en pays Intime, en pays Queer aussi, que mes objets soit des parures singulières, discutables, absurdes, drôles ou freaky, mais en délicatesses précisément là où on ne les attend pas. Parce que j’aime l’idée que les propriétaires de ces artifices brodés puissent décider si ces objets sont justes beaux ou bien utiles, s’ils sont de l’art ou de l’artisanat. Moi je me suis lassée de me bagarrer avec cette question, d’avoir « l’étiquette qui gratte ». Entre les turlututus-chapeaux-pointus, les «mouchoirs porno», les «cache-tétons fous» et les «bijoux- zezette», maintenant, je cherche à dépasser les bornes et à explorer les limites. Merci Georgette, pour l’amour des paillettes.
2 TUNIQUES DE CHAMANE ethnie Yi Tuniques de femme, Ethnie Yi à droite : coton teint à l’indigo, patchwork et appliqué de soie, manches décorées de motifs en batik à gauche : coton teint à l’indigo, broché (trame supplémentaire), broderie, manches décorées de motifs en batik, Chine, 1er moitié du 20e siècle, Collection du Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole, France Plusieurs pièces provenant des collections du musée Bargoin font partie de la sélection retenue par les commissaires de l’exposition. Il s’agit de trois objets inédits, jamais présentés au public car récemment acquis par le département Textiles du musée, qui viennent interroger la place donnée à l’amour au sein de sociétés ethniques traditionnelles en Chine, en Afrique du Sud et au Niger. Objets textiles surprenants, ils accompagnent des rituels ancestraux qui marquent le changement de statut des humains, notamment lors du mariage. Les Yi sont une minorité ethnique vivant en Chine depuis le 3e-2e siècle avant J.-C. L'ethnie rassemble plusieurs sous-groupes vivant au sud-est du Tibet et dans plusieurs provinces chinoises du sud-ouest dont le Sichuan et le Yunnan. Ils possèdent une écriture qui leur est propre et qui joue un rôle particulièrement important car elle permet via la parole d’un chamane, la transmission de l’histoire de ce peuple. Ce dernier à une place centrale dans la société Yi, il est par le fait le garant du passé et des textes, l’intercesseur entre les hommes et les esprits et celui qui officie à tout les évènements collectifs et familiaux importants : naissances, mariages, décès. Lors des rituels, les chamanes « bimo » revêtent ces robes chasubles en coton teint à l'indigo et au décor géométrique formé d'applications de tissu, de broderies et de motifs obtenus par la technique du batik.
4 DALILA DALLEAS BOUZAR Adama, Dalila Dalléas Bouzar, Tapisserie brodée en velours, fetla, fil doré, perles d’eau douce, agate jaune, agate rose, turquoise, poudre de paillettes et médaillon en or 18 carats, Algérie et France, 2019 Dalila Dalléas Bouzar vit en France et travaille entre la France et l’Algérie où elle est née en 1974. Issue d'un cursus scientifique, elle se dirige par la suite vers des études artistiques en France et sort diplômée de l’école des Beaux-arts de Paris en 2003. Elle participe à la Biennale de Dakar en 2010 et 2016. Par la suite, elle retourne en Algérie afin de faire une résidence d'artiste par le biais d'un atelier de peinture destiné aux femmes. Adama est la première œuvre textile de l'artiste. Il s'agit d'une vaste tapisserie brodée de fil doré sur du ve- lours noir, incrustée de pierres semi-précieuses, de perles et de paillettes. Ce projet est né lors d'une résidence de recherche et de création très engagée en 2019 au sein des Ateliers Sauvages de Wassyla Tamzali à Alger. Cette œuvre artistique participative est le fruit d'une coopération ente Dalila et des artisanes brodeuses et aussi d'une rencontre, de sensibilités et de savoir-faire. Adama résume les transformations constituant une histoire de corps de femmes, 3 personnages grandeur na- ture, au travers de trois étapes de rites de passage, de l'enfance à l'adulte, à la vieillesse. Cette œuvre déplace symboliquement le corps de la femme vers un bouleversement de l'identité, pour lui faire quitter le système patriarcal dans lequel il a été enfermé. L’œuvre est une ode à la puissance de la femme. Adama est inspirée d'une technique de broderie au fil d'or à l'origine destinée et réservée aux vêtements des chefs de guerre. Aujourd'hui elle est traditionnellement utilisée en Algérie pour la tenue de la future mariée notamment pour le karakou, petit gilet entièrement brodé porté au-dessus d’un pantalon traditionnel. Le dé- tournement de cette technique qui symbolise la soumission de la femme au sein de la société à travers le ma- riage pour en faire un outil de libération, une invitation pour les femmes à se rapproprier leur corps et leur vie. « Moi ce que j'appelle LOVE, dans sa dimension physique, c'est tout l'enjeu de posséder son corps et comment ce corps devient une porte vers l'autre. Mais également, en ce qui me concerne, com- ment ce corps devient une ouverture vers le sacré. » Dalila Dalléas bouzar
8 COURONNES FUNERAIRES, France Couronnes funéraires, Perles de verre sur fil de fer et fil de soie, France, 19e et 20e siècles , Collection Odile Ducros, France Dans toute la France, l’enfilage des perles pour la confection de couronnes funéraires fut une activité importante à la campagne dans les villages mais aussi à la ville au début du 20e s. Ces perles de verres utilisées pour le culte du souvenir dans les ornements funéraires, sont des offrandes de fleurs de verre éternelles, un hommage à ceux que l'on a aimé. A cette même époque, les perles étaient également travaillées pour embellir la vie quotidienne : bijoux, robes et parures, chaussures et sacs, lampes. Cette activité exclusivement féminine était pratiquée dans des ouvroirs dirigés au début par le Clergé. Il s’agissait d’ateliers où des personnes bénévoles effectuaient des travaux d'aiguille pour des ornements d'église ou au profit d'une œuvre de bienfaisance. Les ouvroirs disparurent avec la Grande Guerre et la concurrence des ateliers de broderies mécaniques. Mais le travail se poursuivra néanmoins, sous forme de travaux à domicile, avec des femmes qui devront alors négocier directement avec une entreprise pour la livraison des perles et la remise de ce qu’elles avaient confectionné. Pour faciliter leur travail et le rendre plus rentable en temps, les femmes possédait chez elle un « saladier à perles » monté sur un axe pivotant. Il permettait d’enfiler en quelques secondes sur un fil de fer fin des dizaines de perles colorées, qui étaient ensuite assemblées en feuilles ou fleurs, avant d’être envoyées dans les grandes manufactures de Lyon ou Marseille. La taille des couronnes diffère et la couleur utilisée dépend de l'âge du défunt : 30-40 cm pour les couronnes des enfants de couleur blanche ou bleue avec des figurines d'angelots en biscuits et des motifs floraux ; 100- 200 cm pour les couronnes des adultes, hommes ou femmes, de formes très variées. Les couronnes rondes ou ovales sont généralement constituées d'une carcasse montée avec des perles tubulaires et rondes de couleur noire, noire et blanche, blanche, verte.
11 LOVA LOVA Série “Loyalty over Royalty” de gauche à droite Petit frère à sa PS4, Bagarre douce , Griffes, Collectif Lova Lova (Léa Magnien et Quentin Chantrel, Photographies, France, 2020, Collection des artistes Léa Magnien, née en 1990, est diplômée de l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence et de l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre à Lyon. Elle travaille dans l’audiovisuel et le théâtre en tant que costumière. Quentin Chantrel, né en 1988, est diplômé en écriture et réalisation auprès du Groupe de Recherche et d’Essai Cinématographique et il travaille dans l’audiovisuel en tant que chef opérateur et machiniste. Ensemble, ils forment depuis 2017 le collectif Lova Lova et vivent entre Marseille, Paris et la Guyane où ils ont passé leur enfance. Marqué par le multiculturalisme guyanais, leur travail photographique questionne les stéréotypes et la notion d’exotisme. Leur sujet, la jeunesse guyanaise et ses problématiques ; 50% de la population actuelle est âgée de moins de 25 ans. L'adolescence entre 12 et 25 ans passionne les deux artistes car il s'agit disent-ils d'un entre deux, d'une métamorphose saisissante aux étapes parfois nombreuses. C'est la période charnière de recherche de son identité mais aussi celle des relations fortes avec les autres et notamment des premières relations amoureuses. Les modèles de leurs photographies sont le plus souvent des jeunes personnes qu’ils connaissent, qu’ils admirent, qu’ils trouvent créatives et qu’ils ont donc envie de mettre en avant par des prises de vues volontairement très construites. Ce travail fait partie d'une série qui met en scène des adolescents guyanais liés par l'amour au sens large du terme (amitié, amour, fraternité,...). Ici, Léa et Quentin racontent les rapports que Vincent (le frère de Léa) en- tretient avec ceux qu’il aime. Il incarne en quelque sorte, avec « son clan », cette jeunesse guyanaise qu’ils veulent mettre à l’honneur. Par des images hautes en couleurs, Lova Lova donne à voir la quête identitaire de l’adolescence, où l'amour, sous ses formes multiples, se découvre. Le costume occupe une place centrale dans ces créations visuelles; une photographie donne souvent lieu à la confection d'un costume spécifique.
17 NNENNA OKORE Nnenna Okore est née en 1975 en Australie et a grandi au Ni- geria. Après avoir étudié à l’université de Nsukka au Nigeria, puis à l’université de l’Iawo. Elle travaille au Nigeria et aux États-Unis où elle est actuellement professeure d’art à l’univer- sité de North Park à Chicago. S'interrogeant sur les questions portant sur la consommation, la récupération et le recyclage, ses créations utilisent une multi- tude de matériaux comme des tissus, des voiles, des fils, des cordes, du papier, de la toile de jute..ayant déjà un vécu. Mais aussi de l'argile, du café, du thé, de l'amidon. Principalement sculptures abstraites et texturales, ses créations sont réalisées Memory Lane, Nnenna Okore, Toile de jute et avec différents procédés : le tissage, la couture, le laminage, la papier teints à la main, Nigeria, 2011, Collection de la Fondation Zinsou, Cotonou, Bénin torsion et la teinture. Et sont inspirées essentiellement par la na- ture, le processus de vieillissement et de décomposition et les pratiques artisanales et domestiques traditionnelles des femmes en Afrique. Nnenna Okore « capture les aspects divers et tactiles du monde physique à travers des formes altérées, délabrées et sans vie ». Grâce à des processus répétitifs manuels, ses travaux révèlent les propriétés complexes du tissu, des arbres, des écorces et de l'architecture. L'environnement, la gestion des déchets et le besoin de conservation jouent tous un rôle vital dans son processus conceptuel et les objets trouvés l'inspirent à déconstruire et reconstruire la forme. Elle commence son processus par des croquis et des dessins texturés souvent exécutés au pastel à l'huile ... Elle choisit ensuite ses matériaux et procédés à utiliser sur un projet tout en recherchant une approche stylistique du sujet et l'histoire des pratiques traditionnelles. Une influence majeure dans sa vie a été le mentorat et les conseils de l'artiste El Anatsui qui l'a aidée à élargir son champ d'action au-delà de la toile et à transformer ce qui l'entourait en son art organique et expérimental. Parfois, ses sculptures sont associées à des projections sonores et vidéo rappelant les sons de son enfance pour offrir une expérience multidimensionnelle.
20 CAROLLE BENITAH de gauche à droite et de bas en haut, je ne sais pas aimer, La toile d’araignée), La dépression atmosphérique, Photo de groupe, Seuls au monde, La réunion, Carolle Bénitah, Photographies brodées, France, 2010, Collection de l’artiste Carolle Bénitah, née en 1965, est une artiste marocaine qui vit et travaille à Marseille. Après son diplôme de l’École de la Chambre Syndicale de la Couture parisienne, elle exerce comme styliste de mode pendant plus de dix ans. Elle débute la photographie dans les années 2000 avant d’être diplômée de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Carolle Benitah a commencé à s’intéresser à ses photos de famille, lorsqu'en découvrant un album de son enfance, elle est submergée par une émotion dont elle n'arrive pas à déterminer l'origine. C'est de cette expérience qu'est née la série Photos Souvenirs. Ces moments fixés sur le papier la représentent, parle d'elle à travers les âges de sa vie, de son passé, de sa famille et disent des choses sur la question de l'identité, de sa place dans le monde, son histoire familiale et ses secrets, les peurs qui l'ont construites et tout ce qui la constitue aujourd'hui. Ces photos sont des fragments de son passé qu'elle interprète comme autant de confessions. Selon Carolle, le passé n'est ni fixe ni fini mais reconstitué par le présent. Dans cette idée, elle va utiliser les travaux d'aiguille : la broderie et le perlage. La broderie est étroitement liée au milieu dans lequel Carolle a grandi : « c'est l'activité réservée aux femmes parfaites », « c'est le signe d'une bonne éducation ». Sa mère a brodé son trousseau. L'artiste pervertit cette activité par son propos. Elle se sert de ces artifices faussement décoratifs pour réinterpréter son histoire et en dénoncer les travers. Dans un premier temps, elle exhume des albums de famille et des boites à chaussures, les images où elle figure, seulement des instantanés. Elle classe ensuite les photos, les numérise et les imprime. Elle ne touche pas à l'originale. Elle transpose cette réalité sur un papier différent, elle cadre quelquefois un détail et choisit son format. « Une fois ces choix définis, je commence à raconter ma version des faits. » Pour broder sa photographie, elle perce le papier. Chaque trou étant une mise à mort de ses démons. Pour elle, c'est comme un exorcisme. Puis, elle relie ces points de « souffrance » à l'aide d'une aiguille et d'un fil rouge, couleur des « émotions violentes, du mauvais sang et de la sexualité ». Ainsi, elle transforme les traces du passé. Elle a créé ainsi un album imaginaire où elle déconstruit le mythe de la famille idéale. Ce travail, lent et précis, est la métaphore d'une fabrique minutieuse de soi et du temps qui passe.
21 COUVRE-LIT Chine Tissus de propagande dits « Romantiques Révolutionnaires » de gauche à droite et de bas en haut Le « Grand Bon » agricole ; l’industrie ; un grand chantier d’architecture communiste : le pont de Wuhan ; la conquête spatiale ; l’Armée rouge ; trois peuples, trois histoires, Tissus de coton imprimés à la décharge/Cotton fabrics printed in the landfill Chine, vers 1950, Collection Claire Coudair, France Ces tissus imprimés de propagande, racontent les espoirs et les drames... cachés de cette version asiatique du communisme que fut le maoïsme. Après 1949, la production de coton textile et de soieries est réorganisée suivant les principes de l'économie centralisée. Les fabriques privées sont nationalisées. Mao Zedong président du parti communiste chinois à partir de 1943 puis de la république populaire de Chine à partir de 1954, dote alors le pays d'une production manufacturière de masse notamment dans le secteur du textile. Dits Romantiques Révolutionnaires, ces tissus de propagande ont été édités sur une période très courte dans l’histoire. Elle commence en 1952, avec l’industrialisation des entreprises textiles et se termine avec le Grand Bond en avant en 1962. Dans ce contexte politique, le terme de « romantique » renvoie à l’enthousiasme suscité par une politique qui veut des légendes et des héros. C’est alors qu’apparaissent au milieu de ces tissus aux motifs traditionnels de pivoines, des images de propagande en filigrane : évocation de la Longue Marche (1934-1935) présentée comme une épopée, de l’armée rouge, du Grand Bond en avant, de l’architecture soviétique, de la conquête de l’espace… les motifs représentés deviennent logiquement le reflet du contexte politique et les tissus de propagande rempliront pleinement la mission d’éducation politique des masses en diffusant leur message graphiquement dans la plupart des foyers. Ces textiles étaient utilisés comme couvre-lits ou comme édredons. Beaucoup de Chinois ne savaient pas lire à cette époque, c’était donc un procédé subtil, russe à l’origine, pour toucher le cœur des gens. Par cette imagerie, on essaie de stimuler l’enthousiasme, la fierté nationaliste et maoïste, mettre en valeur les diffé- rentes actions de l’État.
25 CAPE DE MARIAGE ethnie Yi L'ethnie Yi rassemble plusieurs sous-groupes vivant au sud-est du Tibet et dans plusieurs provinces chinoises du sud-ouest dont le Sichuan et le Yunnan. Cette cape plissée et feutrée appelée Jieshi, portée aussi bien par des hommes que par des femmes, est typique du peuple Yi de Nuosu implantée dans les montagnes du Sichuan. Cape de mariage, de protection contre les intempéries ou de cérémonie, cette objet prestigieux par sa difficulté de fabrication est une création exclusivement masculine car elle nécessite Cape de cérémonie, Ethnie Yi, minorité Nossou, Feutre de énormément de force physique. laine de mouton, de poils de yack et de cheveux, Chine, L'usage du feutre de laine étant rare au sein des Province du Sichuan, 1èremoitié du 20e siècle, Collection minorités ethniques chinoises que cette cape apparaît musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole autant comme spécificité textile que comme un symbole identitaire Yi. Mélange de laine de yack, de mouton et de cheveux, ces matériaux une fois mouillés et enroulés autour d’un cylindre, subissent une action mécanique par compression et roulement jusqu’à feutrage définitif de la matière. Le feutre est ensuite retiré du cylindre pour être lavé et rincé puis teint avec des teintures végétales. Le noir est issu d’infusion de résine et de feuilles de mûrier. Après teinture, le feutre est plié tous les trois pouces de largeur afin de lui donner son aspect plissé si particulier. Les plis sont maintenus entre deux planches puis pressés et le tout rangé à la verticale afin que l’eau s’écoule. Dix jours plus tard la cape est sèche et terminée. Cette cape traditionnelle avec ses pliures très codifiées, n’a pas toujours un usages utilitaire mais parfois uniquement symbolique. Elle serait en effet utilisée dans le cadre d’un rituel visant à unir une jeune femme et un jeune homme. Par son pliage , ce vêtement est l’évocation d’un coquillage ou du sexe féminin et peut être vue comme un symbole de The Heavenly Buddha lock of hair as worn by this Yi elder [yizuren.com] fécondité, un porte-bonheur pour le futur couple. Quand elle n’est pas portée, elle est suspendue dans l’habitation pour assurer la protection et conserver le pliage.
26 TUNIQUE D'HOMME HENNAARE ethnie Peul Woodabe L’etnie Peuls WoDaabé du Niger est connue pour son peuple d’éleveurs nomades de la brousse qui sillonnent sur plusieurs centaines de kilomètres les pâturages semi-arides du Sahel afin d'y faire paître leur troupeaux. Si certains jeunes vivent aujourd’hui en ville, ils sont néanmoins attachés à leur terre de naissance et reviennent régulièrement dans leur famille pour assister avec d'autres peuls nomades Wodaabe aux différentes fêtes et cérémonies. La plus importante d'entre elle et qui revient chaque année est appelée Geerewol. Elle dure 7 jours et 7 nuits, suivant le cycle du soleil et la danse est son rituel principal. Cette danse met en compétition les Tuniques d’homme hennaare, Ethnie Peul, hommes de deux lignages afin de Coton tissé en bandes et teint à l’indigo, broderie au point de chaînette, Niger, milieu du réaffirmer l’unité de chacun de ces 20 siècle, Collection Musée Bargoin, Clermont groupes. Il s’agit là d’une occasion de e Auvergne Métropole et collection HS_Projet prouver ses talents de danseurs et sa beauté tout en séduisant un jury de jeunes femmes. Cette fête est l’occasion de mettre en relation les jeunes filles en âge de se marier avec des hommes âgés de 20 à 40 ans mariés ou non. C’est le moyen pour une femme de choisir un amant avant de trouver un époux. Pour cette occasion les hommes revêtent ces tuniques en coton léger teint à l'indigo et recouvert de broderies, portent des bijoux, se colorent le visage avec des pigments jaune et rouge et soulignent la blancheur de leurs yeux et de leurs dents avec du khol. Les femmes n’ont plus qu’à choisir parmi les hommes ceux qu’elles estimes être le plus beau, le plus séducteur et le meilleur danseur. Cette danse très codifiée reste chaperonnée et surveillée par les anciens. Ce sont les femmes de la famille qui pendant des mois ont réalisé ce travail. La finesse de la réalisation montre l’importance que ce peuple porte à ce vêtement et à la fête qui lui est liée.
27 TENUE DE MARIAGE ethnie Ndébélé Les Ndébélé vivent dans l'ancien Transvaal au nord est de l’Afrique du Sud. Ils ont développé un art de peinture murale ainsi qu’un art de l'ornementation en perles sophistiqué dont les parures féminines. Durant le 19e siècle et la première moitié du 20e siècle, les ouvrages de perles, essentiellement de couleur blanche, étaient réalisés sur des peaux de mouton ou de chèvre avec des motifs géométriques discrets utili- sant seulement quelques couleurs, surtout le bleu et Éléments de costume de femme : le rouge. Les perles, très fines, étaient brodées sur des tablier Mapoto, traîne nyoga et peaux de moutons à l'aide d'aiguille ou enfilées direc- ornement de tête, Ethnie Ndébélé, tablier : perles de verre appliquées tement sur de fins tendons. Aujourd’hui la plupart des sur cuir en peau de chèvre ; traîne et ces ouvrages n’utilisent plus le cuir mais des tissus ornement : tissage de perles de verre, d’importation. Afrique du Sud, 1èremoitié du 20e siècle, Collection Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole A partir des années 1950, les femmes ont commencé à produire des vêtements avec des couleurs très vives et des dessins figuratifs dont certains évoquent leur maison. Ces vêtements, autrefois portés quotidiennement, ne servent désormais qu'aux cérémonies : initiation, mariage, funérailles... et reflètent le statut social de celles qui les arborent. Les broderies et tissages de perles sont réalisés par les femmes, et ce sont elles qui les portent, plus rarement les hommes. Le nombre de colliers, bracelets et autres bijoux reflètent la richesse de la famille. C’est au terme de l'initiation de la jeune fille à la vie de femme, que lui est offert un isephephetu, un tablier en perles qui symbolise son changement de statut. Durant la période de réclusion, précédent de peu son mariage, la jeune fille confectionne un autre tablier, le liphoto ou le mapoto. Les deux pans latéraux évoquent le couple tandis que les franges perlées suggèrent les enfants à venir. Lors de la cérémonie de mariage la jeune femme portera son mapoto en plus d’une cape brodée et d'une parure nuptiale nyoga, ou « serpent », qui forme une traîne. Ce n'est qu'après avoir enfanté que la femme pourra revêtir un autre tablier, l'ijogolo. Les languettes la représentent symboliquement entourée de ses enfants. Quant à l’ornement de tête appelée linga koba qui signifie « longue larme », il est porté par les mères Ndébélé pendant les deux mois que dure le rite de passage de leur fils. Ce rite, le wela, consiste à envoyé les jeunes hommes dans la montagne en hiver afin qu’ils deviennent des hommes. Cette parure symbole de la tristesse d’une mère perdant son fils est aussi symbole de joie de voir celui-ci revenir en tant qu’homme.
30 BAPTISTE MOREL, ANAÏS WULF et les détenus du centre pénitentiaire de Riom Cyanotypes , Baptiste Morel, Anaïs Wulf et les détenus du centre pénitentiaire de Riom, Cyanotypes sur tissu, France, 2019 Ces cyanotypes sont le résultat d'un atelier proposé et animé par deux photographes de formation, Baptiste Poinot et Anaïs Wulf aux détenus du centre pénitentiaire de Riom, Puy de Dôme. Ce projet co construit avec le FITE autour de l'image du textile et de sa « construction empirique » est com- plété de la présence d'Anaïs Wulf afin de multiplier les points de vue et enrichir l'expérience. Ce qui intéresse les deux photographes dans ce travail c'est de rendre les détenus visibles, de montrer la pluralité de ce qu'ils sont et de ce qu'ils ont créé. Le thème proposé au détenus dans ce travail de cyanotypes est celui du paysage imaginaire où il est ques- tion de créer un lieu en y mettant les choses que l'on aime, comme des souvenirs où ce qui rappelle ses ra- cines. Construit à partir de dessins, d'objets apportés, d'images internet, c'est ici l'idée de paysage mental porteur de bien-être. Le cyanotype est une ancienne technique photographique de contacte qui permet d'obtenir après exposition au soleil un tirage de couleur bleu cyan d'où son nom. On doit cette invention à Sir John Frederick William Herschel astronome et chimiste, qui mit au point le procédé en 1842 à la suite de travaux sur la sensibilité à la lumière des sels de fer. Le procédé fonctionne grâce à un mélange de ferricyanure de potassium et de citrate d’ammonium ferrique qui est appliqué sur une surface pour la rendre photosensible. Au contact des rayons ultraviolets de la lu- mière le fer se transforme pour créer un pigment bleu insoluble et les parties de l’image non-exposées sont rincées à l’eau. Anna Atkins, une botaniste britannique, 1799-1871, utilisa la technique du cyanotype pour ses ouvrages d’herbiers en photogrammes. Ce fut l’une des premières sinon la première publication d’ouvrage photogra- phique.
La Charte du Manden (Mandé) Quelle épreuve que le tourment ! Surtout lorsque l’opprimé ne dispose d’aucun recours. Après un préambule « à l'adresse des douze parties du L’esclave ne jouit d’aucune considération, nulle part dans le Monde et au nom du Mandé tout entier », la charte monde. mentionne sept paroles : 7. Les gens d’autrefois nous disent : 1. Les chasseurs déclarent :Toute vie (humaine) est une vie. “L’homme en tant qu’individu fait d’os et de chair, de moelle Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie, et de nerfs, de peau recouverte de poils et de cheveux, se Mais une vie n’est pas plus “ancienne“, plus respectable nourrit d’aliments et de boissons ; qu’une autre vie, Mais son “âme”, son esprit vit de trois choses : De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie. Voir qui il a envie de voir, Dire ce qu’il a envie de dire 2. Les chasseurs déclarent : Et faire ce qu’il a envie de faire ; Toute vie étant une vie, Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme Tout tort causé à une vie exige réparation. humaine, elle en souffrirait, et s’étiolerait sûrement.” Par conséquent, En conséquence, les chasseurs déclarent : Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin, Chacun dispose désormais de sa personne, Que nul ne cause du tort à son prochain, Chacun est libre de ses actes, Que nul ne martyrise son semblable. Chacun dispose désormais des fruits de son travail. 3. Les chasseurs déclarent : Que chacun veille sur son prochain, Tel est le serment du Manden Que chacun vénère ses géniteurs, A l’adresse des oreilles du monde tout entier. Que chacun éduque comme il se doit ses enfants, Que chacun “entretienne”, pourvoie aux besoins des Selon les transcripteurs de la charte du Manden, l'abolition de membres de sa famille. l'esclavage fut une œuvre maîtresse du roi Soundiata Keïta et de l'Empire du Mali. On trouverait dans cette charte les 4. Les chasseurs déclarent : notions de respect de la vie humaine, de droit à la vie, les Que chacun veille sur le pays de ses pères. principes d'égalité et de non-discrimination, de liberté Par pays ou patrie, faso, individuelle, de justice, d'équité et de solidarité. Il faut entendre aussi et surtout les hommes ; Car “tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître Transcription d’après les travaux de mené par Wa Kamissoko de sa surface deviendrait aussitôt nostalgique.” et Youssouf Tata Cissé à partir des années 1970. 5. Les chasseurs déclarent : La faim n’est pas une bonne chose, L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose ; Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là, dans ce bas monde. Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc, La faim ne tuera plus personne au Manden, Si d’aventure la famine venait à sévir ; La guerre ne détruira plus jamais de village pour y prélever des esclaves ; C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la bouche de son semblable pour allez le vendre ; Personne ne sera non plus battu, a fortiori mis à mort, parce qu’il est fils d’esclave. 6. Les chasseurs déclarent : L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour, d’un mur à l’autre”, d’une frontière à l’autre du Manden ; La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden ; Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce jour au Manden.
Propositions d’exploration non exhaustives pour nourrir une réflexion et pour des réalisations de toutes sortes… + une bibliographie
LES PROGRAMMES SCOLAIRES ET LES ŒUVRES ARTS PLASTIQUES Matérialité, fabrication : Enlacer / passer de deux à UN / lier / faire corps / partager avec le spectateur La figuration : la narration / les émotions La présentation : installation / mise en scène CYCLE 2 L’expression des émotions Œuvres en lien avec cette notion : DENIS DAILLEUX, PASCAL MONTEIL, CAROLLE BENITAH, JOËL AN- DRIANOMERSOA CYCLE 3 Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace Œuvres en lien avec cette notion : MARINETTE CUECO, SEVERIJA INČIRAUSKAITĖ-KRIAUNEVIČIENĖ, OLGA DE AMARAL, GEORGINA MAXIM, JOHANNA BRAMBLE La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre Œuvres en lien avec cette notion : PRINCE TOFFA, OLGA DE AMARAL, ALEXANDRE GOURÇON, MARINETTE CUECO LYCÉE 2de La figuration et la construction de l’image / Le temps et le mouvement de la figuration Œuvres en lien avec cette notion : COUVRE-LIT de Chine, KIKI SMITH, ROSSY DE PALMA, TODD ANTONY, DALILA DALLÉAS BOUZAR La relation du corps à la production artistique / L’objet et l’espace comme matériau en art Œuvres en lien avec cette notion : MERCI GEORGETTE, MORGAN MAHAPE, COURONNES FUNÉRAIRES, ANTONY TODD LYCÉE 1ere / Terminale La matière, les matériaux et la matérialité de l’œuvre Créer avec le réel, intégrer des matériaux artistiques et non-artistiques dans une création. Affirmer le potentiel plastique et artistique de la matérialité ou de l’immatérialité Œuvres en lien avec cette notion autour de la perle : TENUE DE MARIAGE ethnie Ndébélé, MERCI GEOR- GETTE, MORGAN MAHAPE, COURONNES FUNÉRAIRES
La présentation de l’œuvre / Exposer, mettre en scène la production et la pratique, solliciter le spectateur Œuvres en lien avec cette notion : PAULINE GUERRIER, JOHANNA BRAMBLE,PRINCE TOFFA, CAPE DE MARIAGE ethnie Yi, LOVA LOVA, YVES GRENU La représentation, ses langages, moyens plastiques et enjeux artistiques / Faire dialoguer ou métisser diverses conceptions de la représentation Œuvres en lien avec cette notion : TUNIQUE D'HOMME HENNAARE ethnie Peul Woodabe, TENTURE DÉCORATIVE ethnie FON, CAROLLE BENITAH HISTOIRE / GÉOGRAPHIE CYCLE 4 : Les arts entre liberté et propagande (1910-1945) Œuvres en lien avec cette notion : COUVRE-LIT Chine CYCLE 4 : Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres Terminale : Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde guerre mondiale (1929-1945) Œuvres en lien avec cette notion : SEVERIJA INČIRAUSKAITĖ-KRIAUNEVIČIENĖ CYCLE 4 : Colonialisme Œuvres en lien avec cette notion : STEPHANIE WAMYTAN, TODD ANTONY Éducation civique : Les droits fondamentaux pour tous : JOHANNA BRAMBLE LETTRES / HUMANITÉ, LITTÉRATURE ET PHILOSOPHIE CYCLE 4 : portrait, autoportrait LYCÉE 1ere / Terminale : La relation des êtres humains à eux-mêmes et la question du moi Œuvres en lien avec cette notion : PRINCE TOFFA, YVES GRENU, DENIS DAILLEUX, ROSSY DE PAL- MA, LOVA LOVA LANGUES ET CULTURE DE L’ANTIQUITÉ Seconde : les figures héroïques et mythologiques Œuvres en lien avec cette notion : YVES GRENU, PRINCE TOFFA, TENTURE DÉCORATIVE ethnie FON PHILOSOPHIE Terminale : La culture : L’art, le langage Œuvres en lien avec cette notion : YVES GRENU, MORGAN MAHAPE, TENTURE DÉCORATIVE ethnie FON, STEPHANIE WAMYTAN, PASCAL MONTEIL , GEORGINA MAXIM, ANTONY TODD,
SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE préservation et respect de l’environnement, recyclage, développement durable Œuvres en lien avec ces notions : PRINCE TOFFA, NENNA OKORE, MARINETTE CUECO, MARITON VILLANUEVA POUR ALLER PLUS LOIN : Amour et littérature (œuvres romanesques, poétiques, théâtrales...). Roméo et Juliette, Tristan et Yseult, La dame aux camélias, Madame Bovary, Cyrano de Bergerac, le blé en herbe, Chansons de Roland, Phèdre, le Cid, bel ami, le rouge et le noir, l’écume des jours, le diable au corps, mort à Venise, Autant en emporte le vent, histoire de Shirin, les mille et une nuits (Shéhérazade), poésies persanes Amour et textes sacrés : Coran, Bible, Le Cantique des Cantiques Amour et cinéma Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Sur la route de Madisson, Les lumière de la ville, Titanic,, In the Mood for love, Her, N’oublie jamais, Le secret de Brokeback Mountain, (500)jours ensemble, Edward aux mains d’argent, Orgueil et Préjugés, Moulin Rouge, Casablanca, L’aurore, Roméo+Juliette, Moon- rise Kingdom, Lost in Translation, Wall-E, Jeux d’enfants, La vie d’Adèle : chapitres 1 et 2, Out of Afri- ca, Sailor et Lula, La La Land, Autant en emporte le vent, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, La le- çon de Piano, West Side Story, Les parapluies de Cherbourg, La Belle et la bête, La vie est belle, Un long dimanche de fiancailles, Hiroshima mon amour, Bonnie and Clyde, Mulholland Drive, Le lauréat, Harold et Maude, N’oublie jamais, Call me by your name, Dracula, Breaking the Waves,Les enfants du paradis, Only Lovers Left Alive Amour et opéra Carmen (Bizet), Romeo et Juliette (Gounod), Tristan und Isolde (Wagner), Orphée et Eurydice (Monte- verdi, Gluck, etc.), Pelléas et Mélisande (Debussy), Mimi et Rodolfo La Bohème (Puccini), Leonore et Florestan, Fidelio (Beethoven), Aida et Radamès Aida (Verdi), Tamino et Pamina Die Zauberflöte (Mo- zart) Cléopâtre et César,Giulio Cesare (Haendel), Ulysse et Pénélope, Il Ritorno d’Ulisse in Patria (Mon- teverdi) Autres : Histoire de Melody Nelson, Bonnie and Clyde (Gainsbourg) VISITE "MISE EN SCÈNE" Visite axée sur les questions d’accrochage et de scénographie dans l’exposition « Love etc. ». La visite abordera les questions de montage et les aspects techniques propre aux textiles, le dispositif de pré- sentation des œuvres ainsi que la manière dont les œuvres dialoguent au sein des espaces du musée Bargoin et hors les murs dans la ville de Clermont-Ferrand. Gratuit, sur réservation
Bibliographie exposition ≪ love etc. ≫ SUR LES TEXTILES ET LES TECHNIQUES CRABTREE, Caroline, STALLEBRASS, Pam, Les perles - L’artisanat des perles dans le monde, Paris, Editions de La Martinière, 2002. FAUQUE, Claude, La broderie – Splendeurs, mystères et rituels d’un art universel, Genève, Aubanel, 2007. MARQUET, Marie, Guide des teintures naturelles – Plantes à fleurs, Paris, Éditions Belin, 2011. RABOUAN, Jean-Baptiste, Cyanotype : livre pratique de photographie alternative, Paris, AFNIL, 2018. RIEFF ANAWALT, Patricia, Histoire des costumes du Monde, Paris, Flammarion, 2008. • sitographie CYANOTYPE https://www.danstacuve.org/le-cyanotype/ http://rambouilletphotoclub.photos/IMG/pdf/cyanotype_lien.pdf SUR LES ARTISTES CONTEMPORAINS • Catalogues d’exposition CUZIN, Regine, LANG, Luc, Latitude 2009 : exposition d’art contemporain, catalogue d’exposition, Paris, hôtel de Ville de Paris, (16 septembre au 10 octobre 2009), Paris, Ocea impr., 2009. CELANT, Germano, DENNISON, Lisa, New York-New York : cinquante ans d’art, architecture, cinéma, performance, photographie et vidéo, catalogue d’exposition, Monaco, Grimaldi Forum Monaco, (14 juillet au 10 septembre 2006), Milan, Skira, 2006.
Marinette Cueco, catalogue d’exposition, Aubervilliers, Galerie Arto, (27 septembre au 5 novembre 1994), Aubervilliers, Editions Galerie Arto, 1994. MORINEAU, Camille, DELPEUX, Sophie, Kiki Smith, catalogue d’exposition, Paris, Monnaie de Paris, (18 octobre 2019 au 9 février 20220), Paris, Editions Silvana, 2019. • Monographies & ouvrages collectifs ANDRIANOMEARISOA, Joël, I have forgotten the night, Paris, Éditions Revue Noire Bleu Outremer, 2019. ARTAUD, Evelyne, GOLDBERG, Itzhak, Marinette Cueco, Paris, Éditions Cercle d’art, 1998. BENITAH, Carolle, Photos souvenirs, Heidelberg, Éditions Kehrer Verlag, 2016. DAILLEUX, Denis, Le Caire, Paris, Éditions Chêne (Collection Errances), 2001. DAILLEUX, Denis, Mère et fils, Paris, Le Bec en l’air (Collection Errances), 2014. ELDERTON, Louisa, MORNILL Rebecca, Vitamin T : threads and textiles in contemporary art, Londres, Phaidon, 2019. IDIER, Antoine, Archives des Mouvements LGBT +, Paris, Éditions Textuel, 2018. • Sitographie ANDRIANOMEARISOA, Joël, « Biographie de Joël Andrianomearisoa», https://www.revuenoire.com/joel- andrianomearisoa/, (consulté le 21 juillet 2020). BENITAH, Carolle, « Portfolio de Carolle Bénitah », https://www.galerie127.com/portfolio/carolle-benitah/, (consulté le 21 juillet 2020). « Biographie de Carolle Bénitah », https://www.franceculture.fr/personne-carolle-benitah, (consulté le 21 juillet 2020). COLLECTIF LOVA LOVA Site du collectif , http://collectiflovalova.com/a-propos/, (consulté le 21 juillet 2020). INČIRAUSKAITĖ-KRIAUNEVIČIENĖ, Severija, « biographie de Severija Inčirauskaitė-Kriaunevičienė », septembre 2019, https://www.letempsdebroder.com/portraits/severija-incirauskaite-kriauneviciene/, (consulté le 21 juillet 2020). PRINCE TOFFA, « Biographie de Prince Toffa », https://lanouvelletribune.info/2017/04/sculpture-mode-prince-toffa-createur- atypique/, (consulté le 21 juillet 2020). SMITH, Kiki, « À la découverte de Kiki Smith, une artiste féministe », octobre 2019, https://www.rtbf.be/culture/arts/artistes/ detail_a-la-decouverte-de-kiki-smith-une-artiste-feministe?id=10352207, (consulté le 21 juillet 2020).
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