LIVRET D'ACCOMPAGNEMENT A DESTINATION DES ENSEIGNANTS ET AUTRES ACTEURS DE L'ÉDUCATION - Académie de Clermont-Ferrand

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LIVRET D'ACCOMPAGNEMENT A DESTINATION DES ENSEIGNANTS ET AUTRES ACTEURS DE L'ÉDUCATION - Académie de Clermont-Ferrand
LIVRET D’ACCOMPAGNEMENT A
DESTINATION DES ENSEIGNANTS ET AUTRES
        ACTEURS DE L’ÉDUCATION
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Cet événement est rendu possible grâce à la collaboration de nombreux acteurs
sur le territoire de Clermont Auvergne Métropole ainsi qu'en région Auvergne-
Rhône-Alpes, en France et à l’international.

Commissariat
Avec la collaboration de Simon Njami, commissaire international indépendant
HS_Projets, Lyon
Christine Athenor, Directrice de HS_Projets
Thomas Leveugle, Assistant de réalisation et diffusion
musée Bargoin, Clermont-Ferrand
Christine Bouilloc, Conservatrice du patrimoine, directrice du musée
Charlotte Croissant, Attachée de conservation du patrimoine, responsable du
département Textile
musée des Civilisations Noires, Dakar
 Hamady Bocoum, Directeur
musée Théodore Monod d’art africain, IFAN, Dakar
El Hadji Malick Ndiaye, Conservateur

Avec la collaboration de Marie-Cécile Zinsou, Directrice de la Fondation Zinsou,
Bénin et Raphael Chikokua, Directeur de la National Gallery de Harare,
Zimbabwe

Suivi scientifique et régie des œuvres/Scientific coordination
Thibault Jamois, régisseur
Émilie Robert, chargée des collections textiles
avec l’aide de Clément Arroyo, stagiaire
Scénographie
Scénorama, Lyon
Création graphique
GUERILLAGRAFIK, Lyon
Éclairagiste/Lighting specialist
Yannick Ferret, société Remote

Institutions prêteuses
ADCK, Centre culturel Tjibaou, Nouméa, Nouvelle-Calédonie
Agence VU’, Paris, France
FRAC Artothèque du Limousin, Limoges, France
Fondation Zinsou, Cotonou, Bénin
Galerie 31 Project, Paris, France
Galerie d'art Carole Kvasnevski, Paris, France
Galerie Cécile Fakhoury, Paris, France
Galerie La Patinoire Royale/Valérie Bach, Bruxelles, Belgique
Galerie Vallois, Paris, France
Institut Fondamental d’Afrique Noire, Dakar, Sénégal
Musdienu makslas centrs, Riga, Lettonie
Pace Gallery, NYC, Etats-Unis

Collectionneurs/Collectors
Claire Coudair, Les Hautes Étoffes, France
Odile Ducros, France
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L'EXPOSITION

Une proposition majeure de la 5ème édition du FITE
Après Métamorphoses en 2012, Renaissance en 2014, Rebelles en 2016 et
Déviations en 2018, l'exposition love etc. présente un choix original de plus de
80 œuvres textiles et photographiques « extra ordinaires » de multiples
provenances, dans le monde entier. L’esprit du FITE et du musée Bargoin est de
présenter le textile comme une démarche artistique mais également comme le
support d’un discours sur l’humain et sur les sociétés. L’exposition souhaite ainsi
donner des clés de compréhension du monde contemporain par le biais du
textile, medium a la fois universel et ancestral, qui fait l’objet de productions
extrêmement variées. Par ≪ extra ordinaire ≫, on entend ce qui sort du cadre,
des catégories et des définitions classiques ou attendues. Floutant les frontières
entre art, artisanat et design, le textile est présente comme un objet
multidimensionnel : fruit d'un savoir-faire ou d'une innovation technique, crée a
partir de matériaux précieux ou d'une grande simplicité, reflet d'une culture et
d'une vision de la vie, c'est un objet qui se positionne dans le monde et qui
ouvre des champs de réflexion sur la société.

La thématique love etc. dans l’exposition
L’exposition aborde l’amour sous plusieurs angles, de manière large et au sens
collectif du terme avec une approche mêlant questions sociétales actuelles et
domaine textile. Elle présente une sélection d’œuvres choisies par des artistes et
créateurs des cinq continents, ainsi que des pièces plus anciennes, dont la mise
en regard permet de questionner différentes thématiques telles que : l’amour
universel et divin, la planète comme un bien commun et les enjeux
environnementaux, la place de la femme dans les sociétés, l’amour des idées ou
de la patrie, le lien avec les ancêtres et la famille ou encore la mémoire et
l’identité. Choisir le thème love etc. c’est poursuivre la démarche engagée par le
FITE d’ouverture à l’Autre, de bienveillance et d’écoute pour une meilleure
compréhension de l’Homme et de ses richesses.

Le parcours de l’exposition
Le parcours de l'exposition s'organise de manière complètement libre et offre à
chaque visiteur l’opportunité de déambuler dans l’espace comme il le souhaite
et de créer son propre cheminement intime et sensible. Liberté et intimité
animent ainsi la découverte des œuvres, qui révèlent chacune une définition
subjective de l’amour, celle d’un artiste ou d’un créateur, et fruit d’une culture.
L’objectif n’est pas de catégoriser, de classer ou d’ordonner, de définir ou de
mettre dans des cases les significations de ≪ love etc. ≫, mais bel et bien de
laisser la possibilité a chacun d’imaginer son propre voyage en ≪ pays
amoureux ≫ et d’illustrer l’aspect mouvant et indéfinissable de ce concept
universel.
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PLAN
            D’EXPOSITION

2 eme étage

1er étage

 Rez de
chaussée
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LISTE DES
                                                          ŒUVRES
1 Shiny please, for once et CrazyTits (caches-tétons et pisses-debout) de
Georgette (Emily Cauwet-Lafont)
2 Tuniques de femme de l’ethnie Yi, Chine
3 Earth et Underground de Kiki Smith
4 Adama de Dalila Dalleas Bouzar
5 Sphère II, série Les Ciels fantasmés d’Afrique de Pauline Guerrier
6 Les Horizons Complexes (de l’Amour et d’une romance) de Joël
Andrianomearisoa
7 Mères et fils de Denis Dailleux
8 Couronnes funéraires (collection Odile Ducros)
9 Kill for peace de Severija Inčirauskaitė-Kriaunevičienė
10 Uthando de Morgan Mahape
11 Série « Loyalty over Royalty » du collectif Lova Lova
12 Robe d'Act Up-Paris, portée par un militant pour la Marche des Fiertés
(collection Yves Grenu)
13 Autoportrait sans visage de Rossy de Palma
14 Las Cholitas Voladoras - The Flying Cholitas de Todd Antony
15 Ritmo ng Paglikha (Rythm of Creation) de Mariton Z. Villanueva
16 uncus Tenius ou jonc grêle entrelacé finement et Séneçon des prés
entrelacés de Marinette Cueco
17 Memory Lane de Nnenna Okore
18 Hands in the cookie jar de Georgina Maxim
19 Noé de Pascal Monteil
20 Photos Souvenirs de Carolle Benitah
21 Tissus de propagande dits « Romantiques Révolutionnaires », Chine
(collectionClaire Coudair)
22 OMI (L’eau) et Mama Chamhba de Prince Toffa
23 Tenture décorative, ethnie Fon (Collection de l’Institut Fondamental d’Afrique
Noire, Musée Théodore Monod, Dakar, Sénégal)
24 La mission de Stephanie Wamytan
25 Cape de cérémonie de l’ethnie Yi, Chine
26 Tuniques hennaare de l’ethnie Peul-Woodabe, Niger
27 Éléments de costume de femme Ndébélé, Afrique du Sud
28 Histoire de famille de Alexandre Gourçon
29 Nudo 16 de Olga de Amaral
30 Cyanotypes de Baptiste Morel, Anais Wulf et les détenus du centre
pénitentiaire deRiom
31 Fil à fil de Johanna Bramble
32 Porte Ouverte de Kalidou Kasse
33 Momie – Chrysalide, hommage à Cheikh Anta Diop de Alioune Pap Badiane
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Novembre deux mille dix neuf

                                                Le Pamphlet du Pisse-debout,
                                                    Shiny please, for once

Parce que le pisse debout, tout aussi ingénieux soit-il, est d’une laideur sans nom.
A peine né et déjà ringard, il est, par son esthétique ronde et hygiéniste, relégable au rang de matériel
médical. Parce qu’il y en a ras la mooncup qu’à partir du moment où c’est pour l’intimité des femmes on
nous refile du silicone violet dégueulasse. Et parce que, pourtant, l’idée de cet objet est séduisante... Mais
qu’il est hors-sujet de se trimballer avec ça dans le sac.

Parce que j’aimerai bien que ce soit plus « beau » qu’un pénis ou qu’un bec d’arrosoir en plastique
merdique: pour une fois que l’on peut sortir quelque chose de notre braguette, il me plairait que ce soit, si
pas glorieux, au moins chatoyant comme un trésor et, surtout, pas agressif.
Parce que depuis le temps que la moitié de l’humanité veut croire que l’autre moitié chie des paillettes on
peut bien lui faire croire qu’elle pisse des fils d’or et des perles.

Parce que j’aime les objets au design dynamique. Parce que je trouve celui-ci aussi drôle qu’il est paritaire.
Parce que j’aime jouer avec le détournements d’objets « pauvres » en carton ou en plastique et faire plier
leur trivialité à un vocabulaire du luxe. Parce que j’aime que la broderie soit une promenade en pays Intime,
en pays Queer aussi, que mes objets soit des parures singulières, discutables, absurdes, drôles ou freaky,
mais en délicatesses précisément là où on ne les attend pas.
Parce que j’aime l’idée que les propriétaires de ces artifices brodés puissent décider si ces objets sont justes
beaux ou bien utiles, s’ils sont de l’art ou de l’artisanat. Moi je me suis lassée de me bagarrer avec cette
question, d’avoir « l’étiquette qui gratte ».

Entre les turlututus-chapeaux-pointus, les «mouchoirs porno», les «cache-tétons fous» et les «bijoux-
zezette», maintenant, je cherche à dépasser les bornes et à explorer les limites.

Merci Georgette, pour l’amour des paillettes.
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                                                                TUNIQUES DE CHAMANE
                                                                              ethnie Yi

                                                   Tuniques de femme, Ethnie Yi
    à droite : coton teint à l’indigo, patchwork et appliqué de soie, manches décorées de motifs en batik
    à gauche : coton teint à l’indigo, broché (trame supplémentaire), broderie, manches décorées de motifs en batik,
    Chine, 1er moitié du 20e siècle, Collection du Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole, France

Plusieurs pièces provenant des collections du musée Bargoin font partie de la sélection retenue par les
commissaires de l’exposition. Il s’agit de trois objets inédits, jamais présentés au public car récemment
acquis par le département Textiles du musée, qui viennent interroger la place donnée à l’amour au sein de
sociétés ethniques traditionnelles en Chine, en Afrique du Sud et au Niger. Objets textiles surprenants, ils
accompagnent des rituels ancestraux qui marquent le changement de statut des humains, notamment lors
du mariage.

Les Yi sont une minorité ethnique vivant en Chine depuis le 3e-2e siècle avant J.-C. L'ethnie rassemble
plusieurs sous-groupes vivant au sud-est du Tibet et dans plusieurs provinces chinoises du sud-ouest dont
le Sichuan et le Yunnan. Ils possèdent une écriture qui leur est propre et qui joue un rôle particulièrement
important car elle permet via la parole d’un chamane, la transmission de l’histoire de ce peuple. Ce dernier
à une place centrale dans la société Yi, il est par le fait le garant du passé et des textes, l’intercesseur entre
les hommes et les esprits et celui qui officie à tout les évènements collectifs et familiaux importants :
naissances, mariages, décès.

Lors des rituels, les chamanes « bimo » revêtent ces robes chasubles en coton teint à l'indigo et au décor
géométrique formé d'applications de tissu, de broderies et de motifs obtenus par la technique du batik.
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                                                                                       DALILA DALLEAS
                                                                                                                 BOUZAR

                     Adama, Dalila Dalléas Bouzar, Tapisserie brodée en velours, fetla, fil doré, perles d’eau
                     douce, agate jaune, agate rose, turquoise, poudre de paillettes et médaillon en or 18
                     carats, Algérie et France, 2019

Dalila Dalléas Bouzar vit en France et travaille entre la France et l’Algérie où elle est née en 1974. Issue d'un
cursus scientifique, elle se dirige par la suite vers des études artistiques en France et sort diplômée de l’école
des Beaux-arts de Paris en 2003. Elle participe à la Biennale de Dakar en 2010 et 2016. Par la suite, elle
retourne en Algérie afin de faire une résidence d'artiste par le biais d'un atelier de peinture destiné aux
femmes.

Adama est la première œuvre textile de l'artiste. Il s'agit d'une vaste tapisserie brodée de fil doré sur du ve-
lours noir, incrustée de pierres semi-précieuses, de perles et de paillettes. Ce projet est né lors d'une résidence
de recherche et de création très engagée en 2019 au sein des Ateliers Sauvages de Wassyla Tamzali à Alger.
Cette œuvre artistique participative est le fruit d'une coopération ente Dalila et des artisanes brodeuses et
aussi d'une rencontre, de sensibilités et de savoir-faire.

Adama résume les transformations constituant une histoire de corps de femmes, 3 personnages grandeur na-
ture, au travers de trois étapes de rites de passage, de l'enfance à l'adulte, à la vieillesse. Cette œuvre déplace
symboliquement le corps de la femme vers un bouleversement de l'identité, pour lui faire quitter le système
patriarcal dans lequel il a été enfermé. L’œuvre est une ode à la puissance de la femme.

Adama est inspirée d'une technique de broderie au fil d'or à l'origine destinée et réservée aux vêtements des
chefs de guerre. Aujourd'hui elle est traditionnellement utilisée en Algérie pour la tenue de la future mariée
notamment pour le karakou, petit gilet entièrement brodé porté au-dessus d’un pantalon traditionnel. Le dé-
tournement de cette technique qui symbolise la soumission de la femme au sein de la société à travers le ma-
riage pour en faire un outil de libération, une invitation pour les femmes à se rapproprier leur corps et leur vie.

     « Moi ce que j'appelle LOVE, dans sa dimension physique, c'est tout l'enjeu de posséder son corps
     et comment ce corps devient une porte vers l'autre. Mais également, en ce qui me concerne, com-
     ment ce corps devient une ouverture vers le sacré. » Dalila Dalléas bouzar
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                                                                                  COURONNES
                                                                     FUNERAIRES, France

                                                                                  Couronnes funéraires,
                                                                               Perles de verre sur fil de fer et
                                                                                fil de soie, France, 19e et 20e
                                                                                    siècles , Collection Odile
                                                                                         Ducros, France

Dans toute la France, l’enfilage des perles pour la confection de couronnes funéraires fut une activité
importante à la campagne dans les villages mais aussi à la ville au début du 20e s. Ces perles de verres
utilisées pour le culte du souvenir dans les ornements funéraires, sont des offrandes de fleurs de verre
éternelles, un hommage à ceux que l'on a aimé. A cette même époque, les perles étaient également
travaillées pour embellir la vie quotidienne : bijoux, robes et parures, chaussures et sacs, lampes.

Cette activité exclusivement féminine était pratiquée dans des ouvroirs dirigés au début par le Clergé. Il
s’agissait d’ateliers où des personnes bénévoles effectuaient des travaux d'aiguille pour des ornements
d'église ou au profit d'une œuvre de bienfaisance.

Les ouvroirs disparurent avec la Grande Guerre et la concurrence des ateliers de broderies mécaniques. Mais
le travail se poursuivra néanmoins, sous forme de travaux à domicile, avec des femmes qui devront alors
négocier directement avec une entreprise pour la livraison des perles et la remise de ce qu’elles avaient
confectionné.

Pour faciliter leur travail et le rendre plus rentable en temps, les femmes possédait chez elle un « saladier à
perles » monté sur un axe pivotant. Il permettait d’enfiler en quelques secondes sur un fil de fer fin des
dizaines de perles colorées, qui étaient ensuite assemblées en feuilles ou fleurs, avant d’être envoyées dans
les grandes manufactures de Lyon ou Marseille.

La taille des couronnes diffère et la couleur utilisée dépend de l'âge du défunt : 30-40 cm pour les couronnes
des enfants de couleur blanche ou bleue avec des figurines d'angelots en biscuits et des motifs floraux ; 100-
200 cm pour les couronnes des adultes, hommes ou femmes, de formes très variées. Les couronnes rondes
ou ovales sont généralement constituées d'une carcasse montée avec des perles tubulaires et rondes de
couleur noire, noire et blanche, blanche, verte.
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                                                                                                         LOVA
                                                                                                         LOVA

                                               Série “Loyalty over Royalty”
de gauche à droite Petit frère à sa PS4, Bagarre douce , Griffes, Collectif Lova Lova (Léa Magnien et Quentin Chantrel,
Photographies, France, 2020, Collection des artistes

Léa Magnien, née en 1990, est diplômée de l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence et de l’École
Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre à Lyon. Elle travaille dans l’audiovisuel et le théâtre
en tant que costumière. Quentin Chantrel, né en 1988, est diplômé en écriture et réalisation auprès du
Groupe de Recherche et d’Essai Cinématographique et il travaille dans l’audiovisuel en tant que chef
opérateur et machiniste. Ensemble, ils forment depuis 2017 le collectif Lova Lova et vivent entre Marseille,
Paris et la Guyane où ils ont passé leur enfance.

Marqué par le multiculturalisme guyanais, leur travail photographique questionne les stéréotypes et la notion
d’exotisme. Leur sujet, la jeunesse guyanaise et ses problématiques ; 50% de la population actuelle est âgée
de moins de 25 ans. L'adolescence entre 12 et 25 ans passionne les deux artistes car il s'agit disent-ils d'un
entre deux, d'une métamorphose saisissante aux étapes parfois nombreuses. C'est la période charnière de
recherche de son identité mais aussi celle des relations fortes avec les autres et notamment des premières
relations amoureuses.

Les modèles de leurs photographies sont le plus souvent des jeunes personnes qu’ils connaissent, qu’ils
admirent, qu’ils trouvent créatives et qu’ils ont donc envie de mettre en avant par des prises de vues
volontairement très construites.

Ce travail fait partie d'une série qui met en scène des adolescents guyanais liés par l'amour au sens large du
terme (amitié, amour, fraternité,...). Ici, Léa et Quentin racontent les rapports que Vincent (le frère de Léa) en-
tretient avec ceux qu’il aime. Il incarne en quelque sorte, avec « son clan », cette jeunesse guyanaise qu’ils
veulent mettre à l’honneur. Par des images hautes en couleurs, Lova Lova donne à voir la quête identitaire
de l’adolescence, où l'amour, sous ses formes multiples, se découvre.

Le costume occupe une place centrale dans ces créations visuelles; une photographie donne souvent lieu à
la confection d'un costume spécifique.
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                                                                                                       NNENNA
                                                                                                          OKORE
                                                        Nnenna Okore est née en 1975 en Australie et a grandi au Ni-
                                                        geria. Après avoir étudié à l’université de Nsukka au Nigeria,
                                                        puis à l’université de l’Iawo. Elle travaille au Nigeria et aux
                                                        États-Unis où elle est actuellement professeure d’art à l’univer-
                                                        sité de North Park à Chicago.

                                                        S'interrogeant sur les questions portant sur la consommation,
                                                        la récupération et le recyclage, ses créations utilisent une multi-
                                                        tude de matériaux comme des tissus, des voiles, des fils, des
                                                        cordes, du papier, de la toile de jute..ayant déjà un vécu. Mais
                                                        aussi de l'argile, du café, du thé, de l'amidon. Principalement
                                                        sculptures abstraites et texturales, ses créations sont réalisées
   Memory Lane, Nnenna Okore, Toile de jute et          avec différents procédés : le tissage, la couture, le laminage, la
   papier teints à la main, Nigeria, 2011, Collection
   de la Fondation Zinsou, Cotonou, Bénin               torsion et la teinture. Et sont inspirées essentiellement par la na-
                                                        ture, le processus de vieillissement et de décomposition et les
                                                        pratiques artisanales et domestiques traditionnelles des femmes
                                                        en Afrique.

Nnenna Okore « capture les aspects divers et tactiles du monde physique à travers des formes altérées,
délabrées et sans vie ». Grâce à des processus répétitifs manuels, ses travaux révèlent les propriétés
complexes du tissu, des arbres, des écorces et de l'architecture.

L'environnement, la gestion des déchets et le besoin de conservation jouent tous un rôle vital dans son
processus conceptuel et les objets trouvés l'inspirent à déconstruire et reconstruire la forme.

Elle commence son processus par des croquis et des dessins texturés souvent exécutés au pastel à l'huile ...
Elle choisit ensuite ses matériaux et procédés à utiliser sur un projet tout en recherchant une approche
stylistique du sujet et l'histoire des pratiques traditionnelles.

Une influence majeure dans sa vie a été le mentorat et les conseils de l'artiste El Anatsui qui l'a aidée à élargir
son champ d'action au-delà de la toile et à transformer ce qui l'entourait en son art organique et
expérimental.

Parfois, ses sculptures sont associées à des projections sonores et vidéo rappelant les sons de son enfance
pour offrir une expérience multidimensionnelle.
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                                                                                              CAROLLE
                                                                                               BENITAH

                                                                                        de gauche à droite et de bas
                                                                                        en haut, je ne sais pas aimer,
                                                                                        La toile d’araignée), La
                                                                                        dépression atmosphérique,
                                                                                        Photo de groupe, Seuls au
                                                                                        monde, La réunion, Carolle
                                                                                        Bénitah,         Photographies
                                                                                        brodées,     France,     2010,
                                                                                        Collection de l’artiste

Carolle Bénitah, née en 1965, est une artiste marocaine qui vit et travaille à Marseille. Après son diplôme de
l’École de la Chambre Syndicale de la Couture parisienne, elle exerce comme styliste de mode pendant plus
de dix ans. Elle débute la photographie dans les années 2000 avant d’être diplômée de l’École Nationale
Supérieure de la Photographie d’Arles.

Carolle Benitah a commencé à s’intéresser à ses photos de famille, lorsqu'en découvrant un album de son
enfance, elle est submergée par une émotion dont elle n'arrive pas à déterminer l'origine. C'est de cette
expérience qu'est née la série Photos Souvenirs. Ces moments fixés sur le papier la représentent, parle d'elle
à travers les âges de sa vie, de son passé, de sa famille et disent des choses sur la question de l'identité, de
sa place dans le monde, son histoire familiale et ses secrets, les peurs qui l'ont construites et tout ce qui la
constitue aujourd'hui.

Ces photos sont des fragments de son passé qu'elle interprète comme autant de confessions. Selon Carolle,
le passé n'est ni fixe ni fini mais reconstitué par le présent. Dans cette idée, elle va utiliser les travaux
d'aiguille : la broderie et le perlage.

La broderie est étroitement liée au milieu dans lequel Carolle a grandi : « c'est l'activité réservée aux femmes
parfaites », « c'est le signe d'une bonne éducation ». Sa mère a brodé son trousseau. L'artiste pervertit cette
activité par son propos. Elle se sert de ces artifices faussement décoratifs pour réinterpréter son histoire et en
dénoncer les travers.

Dans un premier temps, elle exhume des albums de famille et des boites à chaussures, les images où elle
figure, seulement des instantanés. Elle classe ensuite les photos, les numérise et les imprime. Elle ne touche
pas à l'originale. Elle transpose cette réalité sur un papier différent, elle cadre quelquefois un détail et choisit
son format. « Une fois ces choix définis, je commence à raconter ma version des faits. »
Pour broder sa photographie, elle perce le papier. Chaque trou étant une mise à mort de ses démons. Pour
elle, c'est comme un exorcisme. Puis, elle relie ces points de « souffrance » à l'aide d'une aiguille et d'un fil
rouge, couleur des « émotions violentes, du mauvais sang et de la sexualité ». Ainsi, elle transforme les traces
du passé. Elle a créé ainsi un album imaginaire où elle déconstruit le mythe de la famille idéale. Ce travail,
lent et précis, est la métaphore d'une fabrique minutieuse de soi et du temps qui passe.
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                                                                                                     COUVRE-LIT
                                                                                                                      Chine

 Tissus de propagande dits « Romantiques Révolutionnaires » de gauche à droite et de bas en haut
 Le « Grand Bon » agricole ; l’industrie ; un grand chantier d’architecture communiste : le pont de Wuhan ; la conquête spatiale ;
 l’Armée rouge ; trois peuples, trois histoires, Tissus de coton imprimés à la décharge/Cotton fabrics printed in the landfill
 Chine, vers 1950, Collection Claire Coudair, France

Ces tissus imprimés de propagande, racontent les espoirs et les drames... cachés de cette version asiatique
du communisme que fut le maoïsme.
Après 1949, la production de coton textile et de soieries est réorganisée suivant les principes de l'économie
centralisée. Les fabriques privées sont nationalisées. Mao Zedong président du parti communiste chinois à
partir de 1943 puis de la république populaire de Chine à partir de 1954, dote alors le pays d'une production
manufacturière de masse notamment dans le secteur du textile.

Dits Romantiques Révolutionnaires, ces tissus de propagande ont été édités sur une période très courte dans
l’histoire. Elle commence en 1952, avec l’industrialisation des entreprises textiles et se termine avec le Grand
Bond en avant en 1962.

Dans ce contexte politique, le terme de « romantique » renvoie à l’enthousiasme suscité par une politique qui
veut des légendes et des héros. C’est alors qu’apparaissent au milieu de ces tissus aux motifs traditionnels de
pivoines, des images de propagande en filigrane : évocation de la Longue Marche (1934-1935) présentée
comme une épopée, de l’armée rouge, du Grand Bond en avant, de l’architecture soviétique, de la conquête
de l’espace… les motifs représentés deviennent logiquement le reflet du contexte politique et les tissus de
propagande rempliront pleinement la mission d’éducation politique des masses en diffusant leur message
graphiquement dans la plupart des foyers.

Ces textiles étaient utilisés comme couvre-lits ou comme édredons. Beaucoup de Chinois ne savaient pas lire
à cette époque, c’était donc un procédé subtil, russe à l’origine, pour toucher le cœur des gens. Par cette
imagerie, on essaie de stimuler l’enthousiasme, la fierté nationaliste et maoïste, mettre en valeur les diffé-
rentes actions de l’État.
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                                                                             CAPE DE MARIAGE
                                                                                                      ethnie Yi

                                                          L'ethnie Yi rassemble plusieurs sous-groupes vivant au
                                                          sud-est du Tibet et dans plusieurs provinces chinoises
                                                          du sud-ouest dont le Sichuan et le Yunnan.

                                                            Cette cape plissée et feutrée appelée Jieshi, portée
                                                            aussi bien par des hommes que par des femmes, est
                                                            typique du peuple Yi de Nuosu implantée dans les
                                                            montagnes du Sichuan. Cape de mariage, de
                                                            protection contre les intempéries ou de cérémonie,
                                                            cette objet prestigieux par sa difficulté de fabrication est
                                                            une création exclusivement masculine car elle nécessite
 Cape de cérémonie, Ethnie Yi, minorité Nossou, Feutre de énormément de force physique.
 laine de mouton, de poils de yack et de cheveux, Chine, L'usage du feutre de laine étant rare au sein des
 Province du Sichuan, 1èremoitié du 20e siècle, Collection minorités ethniques chinoises que cette cape apparaît
 musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole                autant comme spécificité textile que comme un symbole
                                                           identitaire Yi.

Mélange de laine de yack, de mouton et de cheveux, ces matériaux une fois mouillés et enroulés autour d’un
cylindre, subissent une action mécanique par compression et roulement jusqu’à feutrage définitif de la
matière. Le feutre est ensuite retiré du cylindre pour être
lavé et rincé puis teint avec des teintures végétales. Le noir
est issu d’infusion de résine et de feuilles de mûrier. Après
teinture, le feutre est plié tous les trois pouces de largeur
afin de lui donner son aspect plissé si particulier. Les plis
sont maintenus entre deux planches puis pressés et le tout
rangé à la verticale afin que l’eau s’écoule. Dix jours plus
tard la cape est sèche et terminée.

Cette cape traditionnelle avec ses pliures très codifiées, n’a
pas toujours un usages utilitaire mais parfois uniquement
symbolique. Elle serait en effet utilisée dans le cadre d’un
rituel visant à unir une jeune femme et un jeune homme.
Par son pliage , ce vêtement est l’évocation d’un coquillage
ou du sexe féminin et peut être vue comme un symbole de              The Heavenly Buddha lock of hair as worn
                                                                     by this Yi elder [yizuren.com]
fécondité, un porte-bonheur pour le futur couple.

Quand elle n’est pas portée, elle est suspendue dans l’habitation pour assurer la protection et conserver le
pliage.
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                                                                    TUNIQUE D'HOMME
                                                                                      HENNAARE
                                                                       ethnie Peul Woodabe

                                                                     L’etnie Peuls WoDaabé du Niger est
                                                                     connue pour son peuple d’éleveurs
                                                                     nomades de la brousse qui sillonnent sur
                                                                     plusieurs centaines de kilomètres les
                                                                     pâturages semi-arides du Sahel afin d'y
                                                                     faire paître leur troupeaux.

                                                                     Si certains jeunes vivent aujourd’hui en
                                                                     ville, ils sont néanmoins attachés à leur
                                                                     terre de naissance et reviennent
                                                                     régulièrement dans leur famille pour
                                                                     assister avec d'autres peuls nomades
                                                                     Wodaabe aux différentes fêtes et
                                                                     cérémonies. La plus importante d'entre
                                                                     elle et qui revient chaque année est
                                                                     appelée Geerewol. Elle dure 7 jours et 7
                                                                     nuits, suivant le cycle du soleil et la danse
                                                                     est son rituel principal.

                                                                            Cette danse met en compétition les
                          Tuniques d’homme hennaare, Ethnie Peul,           hommes de deux lignages afin de
                           Coton tissé en bandes et teint à l’indigo,
                           broderie au point de chaînette, Niger, milieu du
                                                                            réaffirmer l’unité de chacun de ces
                           20 siècle, Collection Musée Bargoin, Clermont groupes. Il s’agit là d’une occasion de
                             e

                           Auvergne Métropole et collection HS_Projet       prouver ses talents de danseurs et sa
                                                                            beauté tout en séduisant un jury de
jeunes femmes. Cette fête est l’occasion de mettre en relation les jeunes filles en âge de se marier avec des
hommes âgés de 20 à 40 ans mariés ou non. C’est le moyen pour une femme de choisir un amant avant de
trouver un époux. Pour cette occasion les hommes revêtent ces tuniques en coton léger teint à l'indigo et
recouvert de broderies, portent des bijoux, se colorent le visage avec des pigments jaune et rouge et
soulignent la blancheur de leurs yeux et de leurs dents avec du khol. Les femmes n’ont plus qu’à choisir
parmi les hommes ceux qu’elles estimes être le plus beau, le plus séducteur et le meilleur danseur. Cette
danse très codifiée reste chaperonnée et surveillée par les anciens.

Ce sont les femmes de la famille qui pendant des mois ont réalisé ce travail. La finesse de la réalisation
montre l’importance que ce peuple porte à ce vêtement et à la fête qui lui est liée.
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                                                                     TENUE DE MARIAGE
                                                                                   ethnie Ndébélé
                                                        Les Ndébélé vivent dans l'ancien Transvaal au nord
                                                        est de l’Afrique du Sud. Ils ont développé un art de
                                                        peinture murale ainsi qu’un art de l'ornementation en
                                                        perles sophistiqué dont les parures féminines. Durant
                                                        le 19e siècle et la première moitié du 20e siècle, les
                                                        ouvrages de perles, essentiellement de couleur
                                                        blanche, étaient réalisés sur des peaux de mouton ou
                                                        de chèvre avec des motifs géométriques discrets utili-
                                                        sant seulement quelques couleurs, surtout le bleu et
              Éléments de costume de femme :            le rouge. Les perles, très fines, étaient brodées sur des
              tablier Mapoto, traîne nyoga et           peaux de moutons à l'aide d'aiguille ou enfilées direc-
              ornement de tête, Ethnie Ndébélé,
              tablier : perles de verre appliquées      tement sur de fins tendons. Aujourd’hui la plupart des
              sur cuir en peau de chèvre ; traîne et    ces ouvrages n’utilisent plus le cuir mais des tissus
              ornement : tissage de perles de verre,
                                                        d’importation.
              Afrique du Sud, 1èremoitié du 20e
              siècle, Collection Musée Bargoin,
              Clermont Auvergne Métropole              A partir des années 1950, les femmes ont commencé
                                               à produire des vêtements avec des couleurs très vives et des
dessins figuratifs dont certains évoquent leur maison. Ces vêtements, autrefois portés quotidiennement, ne
servent désormais qu'aux cérémonies : initiation, mariage, funérailles... et reflètent le statut social de celles
qui les arborent.

Les broderies et tissages de perles sont réalisés par les femmes, et ce sont elles qui les portent, plus rarement
les hommes. Le nombre de colliers, bracelets et autres bijoux reflètent la richesse de la famille.

C’est au terme de l'initiation de la jeune fille à la vie de femme, que lui est offert un isephephetu, un tablier
en perles qui symbolise son changement de statut. Durant la période de réclusion, précédent de peu son
mariage, la jeune fille confectionne un autre tablier, le liphoto ou le mapoto. Les deux pans latéraux
évoquent le couple tandis que les franges perlées suggèrent les enfants à venir. Lors de la cérémonie de
mariage la jeune femme portera son mapoto en plus d’une cape brodée et d'une parure nuptiale nyoga, ou
« serpent », qui forme une traîne. Ce n'est qu'après avoir enfanté que la femme pourra revêtir un autre
tablier, l'ijogolo. Les languettes la représentent symboliquement entourée de ses enfants.

Quant à l’ornement de tête appelée linga koba qui signifie « longue larme », il est porté par les mères
Ndébélé pendant les deux mois que dure le rite de passage de leur fils. Ce rite, le wela, consiste à envoyé
les jeunes hommes dans la montagne en hiver afin qu’ils deviennent des hommes. Cette parure symbole de
la tristesse d’une mère perdant son fils est aussi symbole de joie de voir celui-ci revenir en tant qu’homme.
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                                                     BAPTISTE MOREL, ANAÏS WULF
                                                            et les détenus du centre
                                                               pénitentiaire de Riom

 Cyanotypes , Baptiste Morel, Anaïs Wulf et les détenus du centre pénitentiaire de Riom, Cyanotypes sur tissu, France, 2019

Ces cyanotypes sont le résultat d'un atelier proposé et animé par deux photographes de formation, Baptiste
Poinot et Anaïs Wulf aux détenus du centre pénitentiaire de Riom, Puy de Dôme.

Ce projet co construit avec le FITE autour de l'image du textile et de sa « construction empirique » est com-
plété de la présence d'Anaïs Wulf afin de multiplier les points de vue et enrichir l'expérience. Ce qui intéresse
les deux photographes dans ce travail c'est de rendre les détenus visibles, de montrer la pluralité de ce qu'ils
sont et de ce qu'ils ont créé.

Le thème proposé au détenus dans ce travail de cyanotypes est celui du paysage imaginaire où il est ques-
tion de créer un lieu en y mettant les choses que l'on aime, comme des souvenirs où ce qui rappelle ses ra-
cines. Construit à partir de dessins, d'objets apportés, d'images internet, c'est ici l'idée de paysage mental
porteur de bien-être.

Le cyanotype est une ancienne technique photographique de contacte qui permet d'obtenir après exposition
au soleil un tirage de couleur bleu cyan d'où son nom. On doit cette invention à Sir John Frederick William
Herschel astronome et chimiste, qui mit au point le procédé en 1842 à la suite de travaux sur la sensibilité à
la lumière des sels de fer.
Le procédé fonctionne grâce à un mélange de ferricyanure de potassium et de citrate d’ammonium ferrique
qui est appliqué sur une surface pour la rendre photosensible. Au contact des rayons ultraviolets de la lu-
mière le fer se transforme pour créer un pigment bleu insoluble et les parties de l’image non-exposées sont
rincées à l’eau.
Anna Atkins, une botaniste britannique, 1799-1871, utilisa la technique du cyanotype pour ses ouvrages
d’herbiers en photogrammes. Ce fut l’une des premières sinon la première publication d’ouvrage photogra-
phique.
La Charte du Manden (Mandé)                                          Quelle épreuve que le tourment ! Surtout lorsque l’opprimé
                                                                     ne dispose d’aucun recours.
Après un préambule « à l'adresse des douze parties du
                                                                     L’esclave ne jouit d’aucune considération, nulle part dans le
Monde et au nom du Mandé tout entier », la charte
                                                                     monde.
mentionne sept paroles :

                                                                     7. Les gens d’autrefois nous disent :
1. Les chasseurs déclarent :Toute vie (humaine) est une vie.
                                                                     “L’homme en tant qu’individu fait d’os et de chair, de moelle
Il est vrai qu’une vie apparaît à l’existence avant une autre vie,
                                                                     et de nerfs, de peau recouverte de poils et de cheveux, se
Mais une vie n’est pas plus “ancienne“, plus respectable
                                                                     nourrit d’aliments et de boissons ;
qu’une autre vie,
                                                                     Mais son “âme”, son esprit vit de trois choses :
De même qu’une vie n’est pas supérieure à une autre vie.
                                                                     Voir qui il a envie de voir,
                                                                     Dire ce qu’il a envie de dire
2. Les chasseurs déclarent :
                                                                     Et faire ce qu’il a envie de faire ;
Toute vie étant une vie,
                                                                     Si une seule de ces choses venait à manquer à l’âme
Tout tort causé à une vie exige réparation.
                                                                     humaine, elle en souffrirait, et s’étiolerait sûrement.”
Par conséquent,
                                                                     En conséquence, les chasseurs déclarent :
Que nul ne s’en prenne gratuitement à son voisin,
                                                                     Chacun dispose désormais de sa personne,
Que nul ne cause du tort à son prochain,
                                                                     Chacun est libre de ses actes,
Que nul ne martyrise son semblable.
                                                                     Chacun dispose désormais des fruits de son travail.
3. Les chasseurs déclarent :
Que chacun veille sur son prochain,                                  Tel est le serment du Manden
Que chacun vénère ses géniteurs,                                     A l’adresse des oreilles du monde tout entier.
Que chacun éduque comme il se doit ses enfants,
Que chacun “entretienne”, pourvoie aux besoins des                   Selon les transcripteurs de la charte du Manden, l'abolition de
membres de sa famille.                                               l'esclavage fut une œuvre maîtresse du roi Soundiata Keïta et
                                                                     de l'Empire du Mali. On trouverait dans cette charte les
4. Les chasseurs déclarent :                                         notions de respect de la vie humaine, de droit à la vie, les
Que chacun veille sur le pays de ses pères.                          principes d'égalité et de non-discrimination, de liberté
Par pays ou patrie, faso,                                            individuelle, de justice, d'équité et de solidarité.
Il faut entendre aussi et surtout les hommes ;
Car “tout pays, toute terre qui verrait les hommes disparaître       Transcription d’après les travaux de mené par Wa Kamissoko
de sa surface deviendrait aussitôt nostalgique.”                     et Youssouf Tata Cissé à partir des années 1970.

5. Les chasseurs déclarent :
La faim n’est pas une bonne chose,
L’esclavage n’est pas non plus une bonne chose ;
Il n’y a pas pire calamité que ces choses-là, dans ce bas
monde.
Tant que nous détiendrons le carquois et l’arc,
La faim ne tuera plus personne au Manden,
Si d’aventure la famine venait à sévir ;
La guerre ne détruira plus jamais de village pour y prélever
des esclaves ;
C’est dire que nul ne placera désormais le mors dans la
bouche de son semblable pour allez le vendre ;
Personne ne sera non plus battu, a fortiori mis à mort, parce
qu’il est fils d’esclave.

6. Les chasseurs déclarent :
L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour, d’un mur à
l’autre”, d’une frontière à l’autre du Manden ;
La razzia est bannie à compter de ce jour au Manden ;
Les tourments nés de ces horreurs sont finis à partir de ce
jour au Manden.
Propositions d’exploration
     non exhaustives
pour nourrir une réflexion
et pour des réalisations de
      toutes sortes…
            +
    une bibliographie
LES PROGRAMMES
                                                                     SCOLAIRES ET LES
                                                                             ŒUVRES

ARTS PLASTIQUES
Matérialité, fabrication : Enlacer / passer de deux à UN / lier / faire corps / partager avec le spectateur

La figuration : la narration / les émotions

La présentation : installation / mise en scène

CYCLE 2
L’expression des émotions
Œuvres en lien avec cette notion : DENIS DAILLEUX, PASCAL MONTEIL, CAROLLE BENITAH, JOËL AN-
DRIANOMERSOA

CYCLE 3
Les fabrications et la relation entre l’objet et l’espace
Œuvres en lien avec cette notion : MARINETTE CUECO, SEVERIJA INČIRAUSKAITĖ-KRIAUNEVIČIENĖ,
OLGA DE AMARAL, GEORGINA MAXIM, JOHANNA BRAMBLE

La matérialité de la production plastique et la sensibilité aux constituants de l’œuvre
Œuvres en lien avec cette notion : PRINCE TOFFA, OLGA DE AMARAL, ALEXANDRE GOURÇON,
MARINETTE CUECO

LYCÉE 2de
La figuration et la construction de l’image / Le temps et le mouvement de la figuration
Œuvres en lien avec cette notion : COUVRE-LIT de Chine, KIKI SMITH, ROSSY DE PALMA, TODD
ANTONY, DALILA DALLÉAS BOUZAR

La relation du corps à la production artistique / L’objet et l’espace comme matériau en art
Œuvres en lien avec cette notion : MERCI GEORGETTE, MORGAN MAHAPE, COURONNES FUNÉRAIRES,
ANTONY TODD

LYCÉE 1ere / Terminale
La matière, les matériaux et la matérialité de l’œuvre
Créer avec le réel, intégrer des matériaux artistiques et non-artistiques dans une création. Affirmer le potentiel
plastique et artistique de la matérialité ou de l’immatérialité
Œuvres en lien avec cette notion autour de la perle : TENUE DE MARIAGE ethnie Ndébélé, MERCI GEOR-
GETTE, MORGAN MAHAPE, COURONNES FUNÉRAIRES
La présentation de l’œuvre / Exposer, mettre en scène la production et la pratique, solliciter le spectateur
Œuvres en lien avec cette notion : PAULINE GUERRIER, JOHANNA BRAMBLE,PRINCE TOFFA, CAPE DE
MARIAGE ethnie Yi, LOVA LOVA, YVES GRENU

La représentation, ses langages, moyens plastiques et enjeux artistiques / Faire dialoguer ou métisser diverses
conceptions de la représentation
Œuvres en lien avec cette notion : TUNIQUE D'HOMME HENNAARE ethnie Peul Woodabe, TENTURE
DÉCORATIVE ethnie FON, CAROLLE BENITAH

HISTOIRE / GÉOGRAPHIE
CYCLE 4 : Les arts entre liberté et propagande (1910-1945)
Œuvres en lien avec cette notion : COUVRE-LIT Chine

CYCLE 4 : Démocraties fragilisées et expériences totalitaires dans l’Europe de l’entre-deux-guerres

Terminale : Fragilités des démocraties, totalitarismes et Seconde guerre mondiale (1929-1945)
Œuvres en lien avec cette notion : SEVERIJA INČIRAUSKAITĖ-KRIAUNEVIČIENĖ

CYCLE 4 : Colonialisme
Œuvres en lien avec cette notion : STEPHANIE WAMYTAN, TODD ANTONY

Éducation civique : Les droits fondamentaux pour tous : JOHANNA BRAMBLE

LETTRES / HUMANITÉ, LITTÉRATURE ET PHILOSOPHIE
CYCLE 4 : portrait, autoportrait

LYCÉE 1ere / Terminale : La relation des êtres humains à eux-mêmes et la question du moi
Œuvres en lien avec cette notion : PRINCE TOFFA, YVES GRENU, DENIS DAILLEUX, ROSSY DE PAL-
MA, LOVA LOVA

LANGUES ET CULTURE DE L’ANTIQUITÉ
Seconde : les figures héroïques et mythologiques
Œuvres en lien avec cette notion : YVES GRENU, PRINCE TOFFA, TENTURE DÉCORATIVE ethnie FON

PHILOSOPHIE
Terminale : La culture : L’art, le langage
Œuvres en lien avec cette notion : YVES GRENU, MORGAN MAHAPE, TENTURE DÉCORATIVE ethnie
FON, STEPHANIE WAMYTAN, PASCAL MONTEIL , GEORGINA MAXIM, ANTONY TODD,
SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE
préservation et respect de l’environnement, recyclage, développement durable
Œuvres en lien avec ces notions : PRINCE TOFFA, NENNA OKORE, MARINETTE CUECO, MARITON
VILLANUEVA

POUR ALLER PLUS LOIN :
Amour et littérature (œuvres romanesques, poétiques, théâtrales...).
Roméo et Juliette, Tristan et Yseult, La dame aux camélias, Madame Bovary, Cyrano de Bergerac, le
blé en herbe, Chansons de Roland, Phèdre, le Cid, bel ami, le rouge et le noir, l’écume des jours, le
diable au corps, mort à Venise, Autant en emporte le vent, histoire de Shirin, les mille et une nuits
(Shéhérazade), poésies persanes
Amour et textes sacrés : Coran, Bible, Le Cantique des Cantiques

Amour et cinéma
Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Sur la route de Madisson, Les lumière de la ville, Titanic,, In the
Mood for love, Her, N’oublie jamais, Le secret de Brokeback Mountain, (500)jours ensemble, Edward
aux mains d’argent, Orgueil et Préjugés, Moulin Rouge, Casablanca, L’aurore, Roméo+Juliette, Moon-
rise Kingdom, Lost in Translation, Wall-E, Jeux d’enfants, La vie d’Adèle : chapitres 1 et 2, Out of Afri-
ca, Sailor et Lula, La La Land, Autant en emporte le vent, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain, La le-
çon de Piano, West Side Story, Les parapluies de Cherbourg, La Belle et la bête, La vie est belle, Un
long dimanche de fiancailles, Hiroshima mon amour, Bonnie and Clyde, Mulholland Drive, Le lauréat,
Harold et Maude, N’oublie jamais, Call me by your name, Dracula, Breaking the Waves,Les enfants du
paradis, Only Lovers Left Alive

Amour et opéra
Carmen (Bizet), Romeo et Juliette (Gounod), Tristan und Isolde (Wagner), Orphée et Eurydice (Monte-
verdi, Gluck, etc.), Pelléas et Mélisande (Debussy), Mimi et Rodolfo La Bohème (Puccini), Leonore et
Florestan, Fidelio (Beethoven), Aida et Radamès Aida (Verdi), Tamino et Pamina Die Zauberflöte (Mo-
zart) Cléopâtre et César,Giulio Cesare (Haendel), Ulysse et Pénélope, Il Ritorno d’Ulisse in Patria (Mon-
teverdi)
 Autres : Histoire de Melody Nelson, Bonnie and Clyde (Gainsbourg)

VISITE "MISE EN SCÈNE"
Visite axée sur les questions d’accrochage et de scénographie dans l’exposition « Love etc. ». La visite
abordera les questions de montage et les aspects techniques propre aux textiles, le dispositif de pré-
sentation des œuvres ainsi que la manière dont les œuvres dialoguent au sein des espaces du musée
Bargoin et hors les murs dans la ville de Clermont-Ferrand.

Gratuit, sur réservation
Bibliographie exposition
                                                                ≪ love etc. ≫

SUR LES TEXTILES ET LES TECHNIQUES

CRABTREE, Caroline, STALLEBRASS, Pam, Les perles - L’artisanat des perles dans le monde, Paris, Editions de
La Martinière, 2002.

FAUQUE, Claude, La broderie – Splendeurs, mystères et rituels d’un art universel, Genève, Aubanel, 2007.

MARQUET, Marie, Guide des teintures naturelles – Plantes à fleurs, Paris, Éditions Belin, 2011.

RABOUAN, Jean-Baptiste, Cyanotype : livre pratique de photographie alternative, Paris, AFNIL, 2018.

RIEFF ANAWALT, Patricia, Histoire des costumes du Monde, Paris, Flammarion, 2008.

   •    sitographie

       CYANOTYPE

        https://www.danstacuve.org/le-cyanotype/

       http://rambouilletphotoclub.photos/IMG/pdf/cyanotype_lien.pdf

SUR LES ARTISTES CONTEMPORAINS

   •    Catalogues d’exposition

CUZIN, Regine, LANG, Luc, Latitude 2009 : exposition d’art contemporain, catalogue d’exposition, Paris, hôtel
de Ville de Paris, (16 septembre au 10 octobre 2009), Paris, Ocea impr., 2009.

CELANT, Germano, DENNISON, Lisa, New York-New York : cinquante ans d’art, architecture,
cinéma, performance, photographie et vidéo, catalogue d’exposition, Monaco, Grimaldi Forum Monaco, (14
juillet au 10 septembre 2006), Milan, Skira, 2006.
Marinette Cueco, catalogue d’exposition, Aubervilliers, Galerie Arto, (27 septembre au 5 novembre 1994),
Aubervilliers, Editions Galerie Arto, 1994.

MORINEAU, Camille, DELPEUX, Sophie, Kiki Smith, catalogue d’exposition, Paris, Monnaie de Paris, (18 octobre
2019 au 9 février 20220), Paris, Editions Silvana, 2019.

    •   Monographies & ouvrages collectifs

ANDRIANOMEARISOA, Joël, I have forgotten the night, Paris, Éditions Revue Noire Bleu
Outremer, 2019.

ARTAUD, Evelyne, GOLDBERG, Itzhak, Marinette Cueco, Paris, Éditions Cercle d’art, 1998.

BENITAH, Carolle, Photos souvenirs, Heidelberg, Éditions Kehrer Verlag, 2016.

DAILLEUX, Denis, Le Caire, Paris, Éditions Chêne (Collection Errances), 2001.

DAILLEUX, Denis, Mère et fils, Paris, Le Bec en l’air (Collection Errances), 2014.

ELDERTON, Louisa, MORNILL Rebecca, Vitamin T : threads and textiles in contemporary art, Londres, Phaidon,
2019.

IDIER, Antoine, Archives des Mouvements LGBT +, Paris, Éditions Textuel, 2018.

    •   Sitographie

ANDRIANOMEARISOA, Joël, « Biographie de Joël Andrianomearisoa», https://www.revuenoire.com/joel-
andrianomearisoa/, (consulté le 21 juillet 2020).

BENITAH, Carolle,
« Portfolio de Carolle Bénitah », https://www.galerie127.com/portfolio/carolle-benitah/, (consulté le 21 juillet
2020).
« Biographie de Carolle Bénitah », https://www.franceculture.fr/personne-carolle-benitah, (consulté le 21 juillet
2020).

COLLECTIF LOVA LOVA
Site du collectif , http://collectiflovalova.com/a-propos/, (consulté le 21 juillet 2020).

INČIRAUSKAITĖ-KRIAUNEVIČIENĖ, Severija, « biographie de Severija Inčirauskaitė-Kriaunevičienė », septembre
2019, https://www.letempsdebroder.com/portraits/severija-incirauskaite-kriauneviciene/, (consulté le 21 juillet
2020).

PRINCE TOFFA,
« Biographie de Prince Toffa », https://lanouvelletribune.info/2017/04/sculpture-mode-prince-toffa-createur-
atypique/, (consulté le 21 juillet 2020).

SMITH, Kiki,
« À la découverte de Kiki Smith, une artiste féministe », octobre 2019, https://www.rtbf.be/culture/arts/artistes/
detail_a-la-decouverte-de-kiki-smith-une-artiste-feministe?id=10352207, (consulté le 21 juillet 2020).
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