Livret social de l'employeur 2019 - COGEP

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Livret social
     de l’employeur
               2019
Thème 1 : les obligations
TPH
  LÈAM
     N EPA
         1 R: LT E
                 HSÈ M
                     OEBSL IAGBAT
                                ORI ODNÉSS

 Thème 1 • Les                     obligations
 • La déclaration préalable à l’embauche...........................................................3
 • Le suivi individuel de l’état de santé des salariés ........................................4
 • La convention collective................................................................................6
 • La prévoyance complémentaire.....................................................................6
 • La complémentaire santé obligatoire (mutuelle).............................................6
 • Le registre du personnel.................................................................................... 7
 • Les affichages obligatoires................................................................................ 7
 • L’organisation des élections professionnelles.............................................. 10
 • La formation professionnelle continue (FPC)............................................... 11
 • La sécurité dans l’entreprise et document unique d’évaluation des risques
   professionnels (DUER)............................................................................... 13
 • Le Compte Personnel de Prévention (C2P).................................................. 14
 • Prévention des risques professionnels........................................................ 15
 • La déclaration d’un accident du travail........................................................ 16
 • Les documents à remettre au salarié lors de la rupture du contrat de travail.. 17
 • La portabilité de la prévoyance et de la mutuelle : obligations...................... 18

 Thème 2              • Notions               sur le temps de travail
 • Le contrôle de l’horaire de travail................................................................ 19
 • Heures supplémentaires et contingent (hors régime agricole)................. 20
 • Régime agricole : durée du travail maximale annuelle................................ 21
 • Durée minimale de travail à temps partiel.................................................... 22
 • Le travail dominical..................................................................................... 23
 • Le travail de nuit......................................................................................... 24
 • Les apprentis et jeunes de moins de 18 ans................................................ 25
 • La journée de solidarité.............................................................................. 26

 Thème 3 • Divers
 • La période d’essai...................................................................................... 27
 • La classification des emplois...................................................................... 30
 • La clause de non-concurrence.................................................................... 31
 • Le maintien de salaire en cas d’arrêt de travail............................................ 32

 Annexes
 • Annexe 1 : La fiche d’embauche................................................................. 33
 • Annexe 2 : Seuils d’effectifs créateurs d’obligations en droit social.............. 34
 • Annexe 3 : Exemple de fiche d’enregistrement du temps de travail.............. 36
                                                        1                        Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019
Thème 1 : les obligations
    T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

La déclaration préalable à l’embauche (DPAE)
L’employeur doit déclarer toute embauche de personnel à l’URSSAF ou MSA (régime agricole) dont
relève l’établissement dans lequel s’effectue l’embauche par une déclaration préalable à l’embauche
« DPAE » au plus tôt 8 jours avant l’embauche et au plus tard avant la prise de fonction du salarié :
    •s
      oit par Internet www.due.urssaf.fr, soit par le site www.urssaf.fr ou www.msa.fr, soit par
     net-entreprises.fr, soit par dépôt de fichier issu de votre logiciel paie ;
    •s
      oit par un formulaire daté et signé par l’employeur envoyé par la poste ou par télécopie à
     l’URSSAF ou la MSA.

“  A SAVOIR :
Certains employeurs sont soumis à une obligation de déclaration dématérialisée sous peine de
pénalité financière. Il s’agit des employeurs ayant accompli plus de 50 DPAE.       „
Une copie doit être remise au salarié.
Le défaut de remise au salarié du document reproduisant les informations contenues dans la
déclaration et du volet détachable de l’accusé de réception est passible d’une amende prévue pour
les contraventions de 4e classe.

“Le Adéfaut
       SAVOIR :
            de DPAE peut être sanctionné par le versement d’une amende administrative (somme
 égale à 300 fois le minimum garanti (MG = 3.62€) et une amende de 5 classe soit 1 500€ pour une
                                                                         e

personne physique et 7 500€ pour une personne morale . „

 i      Point de vigilance :
        Si le salarié est de nationalité étrangère, l’employeur doit vérifier, avant l’embauche,
  auprès de la préfecture que celui-ci possède bien une autorisation de travail en cours de validité,
  sauf pour les ressortissants de l’Union Européenne et sous certaines réserves.
  Pour un salarié étranger hors Communauté Européenne, l’employeur doit procéder à une
  demande de vérification d’authenticité du titre de séjour par courrier LRAR ou électronique auprès
  des services de la Préfecture du lieu d’établissement sauf si le salarié est inscrit au Pôle-Emploi.
  L’employeur qui aura occupé un travailleur étranger non muni d’un titre de séjour l’autorisant à
  exercer une activité salariée, s’expose à de lourdes sanctions : amende de 15 000 à 100 000 €
  et peine d’emprisonnement de 5 à 10 ans.

                                                  3                   Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019
Thème 1 : les obligations

                                       T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

                                  Le suivi individuel de l’état de santé des salariés
                                  L’employeur est obligé d’adhérer à un service de santé au travail agréé, compétent territorialement.
                                  Cette adhésion participe à l’effectivité de son obligation de prévention.

                                     i Point de vigilance :
                                            Le chef d’entreprise doit impérativement provoquer et s’assurer de la programmation des
                                     visites médicales obligatoires auprès de sa médecine du travail pout tout salarié embauché et
                                     ce, quelle que soit la durée du contrat (1 jour ; une semaine, un mois…)

                                  Les examens obligatoires
                                  La surveillance de l’état de santé des salariés est exercée au moyen des examens médicaux suivants :
                                  Le suivi médical
                                  Pour les salariés hors risque : La visite d’information et de prévention (VIP) doit avoir lieu tous les
                                  5 ans. Elle est réalisée par le Médecin du travail, par les collaborateurs du Médecin du Travail, les
                                  internes en médecine du Travail ou les infirmières. Dans le cas le où le salarié a bénéficié d’une VIP
                                  dans les 5 ans précédant sa prise de poste et sous certaines conditions, il n’a pas à la repasser.
                                  Une attestation de suivi est remise à l’employeur qui doit être conservée dans le dossier du salarié.
                                  L’objet de cette visite : interroger le salarié sur son état de santé, de l’informer sur les risques
                                  éventuels auxquels l’expose son poste de travail et de le sensibiliser sur les moyens de prévention
                                  à mettre en œuvre.
                                  Les salariés de nuit bénéficient de VIP dans des conditions plus protectrices : visite avant
                                  l’embauche et périodicité réduite à 3 ans.
                                  Nouveauté : à titre expérimental (et jusqu’au 31 décembre 2021), la VIP d’embauche d’un apprenti
                                  pourra être réalisée par un professionnel de santé de la médecine de ville, lorsqu’aucun professionnel
                                  de santé au travail ne sera disponible, dans un délai de 2 mois après son embauche.
                                  Dans des cas précis, la VIP peut ou doit être suivie d’une visite médicale effectuée par le Médecin du
                                  travail (exemple : femmes enceintes ; le travailleur handicapé reconnu par la CDAPH ou le titulaire
                                  d’une pension d’invalidité...). Le médecin du travail délivre une fiche d’aptitude qui doit être
                                  conservée au dossier du salarié.
                                  Pour les salariés à risques : ce suivi est renforcé. Il est assuré par le Médecin du Travail. Il s’agit des
                                  postes occupés par des salariés :
                                                  - e
                                                     xposés, notamment, à l’amiante au plomb, au risque de chute de hauteur lors
                                                    d’opérations de montage et démontage d’échafaudages etc.
                                                  -d
                                                    e moins de 18 ans affectés aux travaux interdits bénéficiant d’une dérogation.
                                                  - t itulaires d’une autorisation de conduite d’équipements présentant des risques, délivrée
                                                     par l’employeur (exemple : chariots élévateurs).
                                                  - habilités à effectuer des opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage.
                                                  -p
                                                    our lequel le médecin du travail constate qu’il présente des risques particuliers pour la
                                                   santé ou la sécurité du salarié.
                                   ans le cadre de ce suivi, le médecin du travail délivre un avis d’aptitude ou d’inaptitude
                                  D
                                  (obligatoirement sur modèle fixé par arrêté).
                                  La visite de reprise
                                  La visite de reprise dans un délai de 8 jours à compter de la reprise du travail est obligatoire dans
                                  les cas suivants :

                            Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019           4
Thème 1 : les obligations
    T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

           • absence pour cause de maladie professionnelle ;
           • retour de congé de maternité ;
           •a
             bsence d’au moins 30 jours pour cause de maladie non professionnelle, suite à un
            accident, qu’il soit d’origine professionnelle ou non.
  ans le cadre de cette visite, le médecin du travail délivre un avis d’aptitude ou d’inaptitude
 D
 (obligatoirement sur modèle fixé par arrêté).

 i Point de vigilance :
      Ne pas hésiter à prendre le contact du Médecin du Travail si vous ne comprenez pas l’avis
 médical, notamment, s’il s’agit d’une attestation de suivi avec des aménagements.

“  A SAVOIR :
Le salarié peut bénéficier d’une visite à sa demande avec le médecin du travail et d’une visite de
pré reprise. Des examens complémentaires peuvent être réalisés ou prescrits par le Médecin du
       „
Travail.
La déclaration d’inaptitude
L’inaptitude du salarié à son poste de travail ne peut être constatée que par le médecin du travail
qui doit lui-même :
    - r éaliser au moins un examen médical de l’intéressé, accompagné, le cas échéant, des
       examens complémentaires, permettant un échange sur les mesures d’aménagement,
       d’adaptation ou de mutation de poste ou la nécessité de proposer un changement de poste ;
    - ou faire réaliser une étude du poste ;
    -o
      u faire réaliser une étude des conditions de travail dans l’entreprise et indiquer la date à
     laquelle la fiche d’entreprise a été actualisée ;
    - un échange, par tout moyen, avec l’employeur.
Lorsqu’un salarié est déclaré inapte à reprendre le poste qu’il occupait précédemment, l’employeur
est tenu de lui proposer un autre poste approprié à ses capacités :
    -a
      près avis du CSE, s’il existe dans l’entreprise, que l’inaptitude soit professionnelle ou non
     professionnelle,
    -e
     n tenant compte des conclusions écrites du médecin du travail et des indications qu’il
     formule sur la capacité du salarié à exercer l’une des tâches existantes dans l’entreprise ;
    -e
      t aussi comparable que possible au poste précédemment occupé, au besoin par la mise
     en œuvre de mesures telles qu’aménagements, adaptations ou transformations de postes
     existants.
Exceptions à l’obligation de reclassement dans 2 cas précis lorsque l’avis d’inaptitude indique
expressément que :
    - « tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ».
    - « l’état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans un emploi »
Hormis ces 2 cas d’exonération, la recherche de reclassement doit s’étendre à l’ensemble des
activités de l’entreprise et, le cas échéant, au sein du groupe auquel elle appartient.

 i Point de vigilance :
       Un dossier d’inaptitude mal géré peut avoir des conséquences financières non négligeables
 pour l’Entreprise. Ne pas hésiter à prendre conseil auprès de vos interlocuteurs habituels qui
 sauront vous accompagner dans la gestion du dossier.

                                                5                   Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019
Thème 1 : les obligations

                                       T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

                                  La convention collective
                                  L’employeur doit informer tous les salariés de l’existence de la Convention Collective applicable
                                  dans son entreprise. De plus, il doit tenir à leur disposition cette convention pour qu’ils puissent la
                                  consulter.
                                  Si l’employeur ne possède pas cette convention, nous l’invitons à se la procurer auprès de la
                                  Documentation Française : http//www.ladocumentationfrancaise.fr
                                  Pour le régime agricole, l’employeur doit se rendre auprès des unités territoriales de la DIRECCTE soit
                                  physiquement, soit sur leur site internet : http://direccte.gouv.fr

                                  “  A SAVOIR :
                                  Communiquer par tout moyen (affichage ou remise au salarié) un avis comportant l’intitulé des
                                  conventions et accord applicables, dans l’établissement et préciser les modalités de consultation de
                                  ces textes.       „

                                  La prévoyance complémentaire
                                  En cas de mise en place d’un régime de prévoyance et/ou de mutuelle, ou d’adhésion de salariés
                                  à un régime déjà existant, outre le respect strict d’un formalisme par l’employeur, ce dernier doit
                                  remettre aux salariés une notice d’information, précise et présentant en caractères apparents les
                                  clauses d’exclusion établie par l’assureur, définissant les garanties et les formalités en cas de sinistre.

                                     i Point de vigilance :
                                               un défaut d’information peut causer un préjudice au salarié et lui permettre d’être indemnisé

                                  Complémentaire santé obligatoire
                                  L’employeur doit faire bénéficier tous ses salariés qui ne disposent pas déjà d’une couverture
                                  complémentaire, quelle que soit leur ancienneté dans l’entreprise, d’un régime de remboursement
                                  complémentaire des frais de santé.
                                  La mise en place d’une complémentaire santé obligatoire se fait soit par accord d’entreprise, soit
                                  par décision unilatérale de l’employeur (document écrit par lequel l’employeur définit les modalités
                                  de la couverture santé applicable dans la Société) sous réserve de respecter un certain nombre de
                                  conditions.
                                  L’entreprise choisit librement l’assureur, auprès de qui elle négocie le contrat d’assurance.
                                  Les partenaires sociaux de la branche peuvent recommander un organisme. Dans ce cas, cette
                                  recommandation doit intervenir après une procédure de mise en concurrence préalable.
                                  La couverture des ayants droit (enfants ou conjoint) du salarié n’est pas obligatoire, mais
                                  l’employeur (ou les partenaires sociaux) peut décider de les couvrir aussi.
                                  La couverture collective obligatoire doit remplir les conditions suivantes :
                                         • la participation financière de l’employeur doit être au moins égale à 50 % de la cotisation
                                            (le reste à la charge du salarié) ;
                                         • le contrat doit respecter un socle de garanties minimales (panier de soins minimum) ;
                                         • la couverture est prévue pour l’ensemble des salariés, ou pour une ou plusieurs catégories
                                            d’entre eux (définies à partir de critères objectifs, généraux et impersonnels) ;
                                         • le contrat est obligatoire pour les salariés, sauf exceptions.
                                  L’employeur doit remettre à chaque salarié une notice établie par l’assureur.
                                  Nouveauté : la couverture minimale que les contrats d’assurance groupe frais de santé doivent
                                  prévoir pour ouvrir droit à exonération est étendue à de nouvelles dépenses en matière d’optique
                                  médicale, de prothèses dentaires et d’aides auditives. L’employeur a jusqu’au 1er Janvier 2020 pour
                                  mettre votre régime en conformité.

                            Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019        6
Thème 1 : les obligations
   T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

En cas d’employeurs multiples, un salarié déjà couvert par un contrat collectif de l’un de ses
employeurs peut refuser de souscrire aux autres contrats. Il doit justifier de cette protection auprès
des autres employeurs au moyen d’un justificatif annuel d’adhésion.
En cas de suspension du contrat de travail, la couverture doit être maintenue lorsque le salarié est
en cours d’indemnisation (arrêt maladie, par exemple). En revanche, l’employeur n’est pas tenu de
maintenir la mutuelle quand la suspension n’est pas indemnisée (congé parental, par exemple).
Cas de dispense d’adhésion à la mutuelle d’entreprise
1) Le salarié a déjà une mutuelle en tant qu’ayant droit à condition d’être couvert par un :
     • autre régime frais de santé collectif obligatoire ;
     • contrat d’assurance de groupe dit Madelin ;
     • régime local d’Alsace-Moselle ;
     • régime complémentaire relevant de la caisse d’assurance maladie des industries électriques
        et gazières (CAMIEG) ;
     • mutuelle des agents de l’État ou des collectivités territoriales.
2) Le salarié a déjà une mutuelle complémentaire individuelle :
  La dispense d’adhésion joue uniquement jusqu’à l’échéance du contrat individuel.
3) Le salarié est dans l’entreprise lors de la mise en place du dispositif :
4) Le salarié bénéficie de la CMUC ou de l’ACS :
5) Le salarié est à temps partiel :
  Il peut choisir de ne pas adhérer si les 2 conditions suivantes sont remplies :
     • l’acte juridique instituant le dispositif de prévoyance dans l’entreprise prévoit cette faculté ;
     • sa cotisation équivaut à au moins 10 % de son salaire.
6) Le salarié est en CDD ou en contrat de mission (moins de 3 mois) :
  S’il bénéficie d’une couverture collective obligatoire d’une durée d’au moins 3 mois, il doit
  justifier d’une couverture complémentaire santé individuelle respectant les contrats responsables.
7) Le salarié est en CDD ou en contrat de mission (entre 3 mois et 1 an) :
  Il peut choisir de ne pas adhérer si l’acte juridique instituant le dispositif de prévoyance dans
  l’entreprise prévoit cette faculté.
8) Le salarié est en CDD ou en contrat de mission d’1 an ou plus :
  Il peut choisir de ne pas adhérer si l’acte juridique instituant le dispositif de prévoyance dans
  l’entreprise prévoit cette faculté.
  Il doit fournir tous documents justifiant d’une couverture complémentaire souscrite par ailleurs.
9) Le salarié est apprenti :
  a) S
      i sa cotisation équivaut à au moins 10 % de son salaire : qu’il soit en CDI ou en CDD, il peut
     choisir de ne pas adhérer si l’acte juridique instituant le dispositif de prévoyance prévoit cette
     faculté.
  b) Sa cotisation est inférieure à 10 % de son salaire :
     • il est en CDD de moins d’1 an :
          - il peut choisir de ne pas adhérer si l’acte juridique instituant le dispositif de prévoyance
             prévoit cette faculté.
     • est en CDD d’1 an ou plus :
          - il peut choisir de ne pas adhérer si l’acte juridique instituant le dispositif de prévoyance
             dans l’entreprise prévoit cette faculté.
          - il doit fournir tous documents justifiant d’une couverture complémentaire souscrite par
             ailleurs.

                                                    7                    Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019
Thème 1 : les obligations

                                       T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

                                  Le registre du personnel
                                  L’employeur doit tenir à jour un registre du personnel sur lequel doivent figurer dans l’ordre
                                  d’embauchage, tous les salariés occupés par l’établissement (y compris les intérimaires), les
                                  stagiaires et les personnes effectuant un service civique dans une partie spécifique du registre.
                                  Ce registre établi par l’employeur doit être tenu au siège de chaque établissement. Il comporte nom,
                                  prénoms, type de contrat, nationalité, sexe, date de naissance, emploi, qualification, dates d’entrée
                                  et de sortie des salariés. L’employeur doit tenir à la disposition des contrôleurs, les copies des titres
                                  de travail des salariés étrangers avec le registre du personnel, et sur chaque lieu de travail distinct
                                  du siège et n’ayant pas le caractère de stabilité pour les salariés étrangers qui y sont occupés. Les
                                  stagiaires doivent également figurer dans une partie spécifique du registre

                                  Les affichages obligatoires
                                                   Type d’information                                            Contenu

                                                                                                         Adresse, nom et téléphone
                                                 Inspection du travail
                                                                                                   de l’inspecteur du travail compétent

                                                                                                    Téléphone (09 69 39 00 00)
                                                                                               Demandes d’information et de conseil
                                           Service d’accueil téléphonique
                                                                                             sur les discriminations et sur les conditions
                                                                                                  de saisine du Défenseur des droits

                                                                                       Adresse et numéro de téléphone du médecin du travail
                                                  Médecine du travail                          et des services de secours d’urgence
                                                                                                    (pompiers, SAMU, police,…)

                                             Horaires collectifs de travail               Horaire de travail (début et fin) et durée du repos

                                                 Repos hebdomadaire                                Jours et heures de repos collectifs

                                                                                                      Période de prise des congés
                                                     Congés payés
                                                                                                   (2 mois avant le début des congés)

                                          Avis indiquant les modalités
                                                                                                   Affichage au même emplacement
                                              d’accès des salariés
                                                                                                que celui réservé au règlement intérieur,
                                      au document unique d’évaluation des
                                                                                                              s’il y en a un
                                                 risques (DUER)

                                                 Interdiction de fumer                                Interdiction de fumer/vapoter
                                                Interdiction de vapoter                               dans les locaux de l’entreprise

                                                                                    Accord de             Information sur l’existence d’un accord
                                                À partir de 50 salariés
                                                                                   participation                    et de son contenu

                                  Nouveautés :
                                      - modification du texte pénal sur le harcèlement sexuel qui inclut désormais les agissements
                                         sexistes.

                            Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019            8
Thème 1 : les obligations
   T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

 Type d’information                       Contenu                             Moyen de l’information

                              Avis comportant l’intitulé des
                          conventions et des accords applicables
  Accords collectifs                                                      Information par tout moyen.
                          dans l’établissement ainsi que le lieu et
                              les modalités de consultation.

                                                                      Information par tout moyen à chaque
                                Ordre de départ en congé.
                                                                         salarié un mois avant son départ.
   Congés payés
                            Dans les entreprises affiliées à une
                          Caisse de congés payés : raison sociale         Information par tout moyen.
                                  et adresse de celle-ci.

                                Texte des articles L. 3221-1
      Égalité de                                                           Information par tout moyen
                                  à L. 3221-7 et R. 3221-1
    rémunération                                                       des personnes ayant accès aux lieux
                              et R. 3221-2 du code du travail
 entre les femmes et                                                     de travail ainsi qu’aux candidats
                          relatif à l’égalité de rémunération entre
     les hommes                                                                    à l’embauche.
                                 les hommes et les femmes.
                               Textes relatifs à l’interdiction        Information par tout moyen portée
 Lutte contre les dis-
                                    des discriminations                   à la connaissance des salariés,
 criminations ou les
                                et aux sanctions encourues               des candidats à une embauche
      inégalités
                              (C. pén., art. 225-1 à 225-4).                      ou à un stage.

                               Texte de l’article 222-33-2             Information par tout moyen portée
                                du code pénal concernant                  à la connaissance des salariés
                                  le harcèlement moral.                          et des stagiaires.

    Harcèlement                   Texte de l’article 222-33
   moral et sexuel          du code pénal relatif au harcèlement
                               sexuel. Les autorités et services       Information par tout moyen portée
                         compétents ainsi que les voies de recours        à la connaissance des salariés
                         civiles et pénales ouvertes en matière de               et des stagiaires.
                          harcèlement sexuel et les coordonnées
                           des autorités et services compétents

    Participation
                                   Existence et contenu                    Information par tout moyen
    aux résultats
                               de l’accord de participation.            et à défaut, par voie d’affichage.
     l’entreprise

                                                                        Information par tout moyen portée
     Règlement                     Ensemble des clauses               à la connaissance des personnes ayant
      intérieur                       du règlement.                          accès aux lieux de travail
                                                                       ou aux locaux où se fait l’embauche.
                            Jours et heures de repos collectif
                              hebdomadaire lorsque le repos               Information par tout moyen.
                           hebdomadaire n’est pas le dimanche.
                                Autorisation des dérogations
                               temporaire au repos dominical
      Repos                   dans les exploitations de mines,
   hebdomadaire                     de salines et carrières,
                                                                         Communication par tout moyen
                                  établissement industriels,
                                                                            de la décision du préfet
                          chantiers du bâtiment et du génie civil,
                                                                           autorisant la dérogation.
                                   chantiers navals lorsque
                            l’emploi de salariés les dimanches
                                et jours fériés est nécessaire
                                      en Alsace-Moselle.

Nouveautés :
    - Obligation de mettre en place le règlement intérieur dans les Entreprises de 50 et + (et non
       plus 20 salariés)(Loi du 11 avril 2019 - Chapitre1er - Section 2 - Article 6-3 nouvel article
      L1311-2 CT)

                                                        9                   Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019
Thème 1 : les obligations

                                       T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

                                  L’organisation des élections professionnelles
                                  A compter du 1er Janvier 2020 au plus tard, toutes les entreprises de 11 salariés et plus auront dû
                                  mettre en place un CSE (Comité Social et économique) qui remplace les délégués du personnel, le
                                  comité d’entreprise et le CHSCT.

                                     i Point de vigilance :
                                           L’employeur a choisi de proroger jusqu’à un an, par accord collectif ou décision unilatérale,
                                     les mandats arrivés à échéance entre le 1er janvier et le 31 décembre 2018, la mise en place du
                                     CSE devra intervenir à l’issu de cette prorogation.

                                  Les règles de mise en place du CSE sont les suivantes :
                                         •C
                                           alcul de l’effectif : le seuil doit être atteint pendant 12 mois consécutifs pour générer
                                          l’obligation de mettre en place le CSE. Dès que le seuil de 11 salariés sera atteint, l’employeur
                                          devra procéder à la mise en place des élections. Quand le seuil de 50 salariés est atteint, le
                                          CSE voit ses attributions modifiées.
                                         • Durée des mandats : la durée des mandats des membres du CSE est de 4 ans.
                                         • Élections : l’organisation des élections incombe à l’employeur. Pour cela il doit :
                                         - inviter par courrier ou par tout moyen les organisations syndicales à négocier le protocole
                                            d’accord préélectoral et à présenter les candidats. Les entreprises dont l’effectif est compris
                                            entre 11 et 20 salariés ne sont soumises à cette obligation que lorsqu’au moins un salarié
                                            s’est porté candidat aux élections dans un délai de 30 jours à compter de l’information faite
                                            aux salariés de l’organisation des élections professionnelles ;
                                          - que le vote ait lieu dans les 90 jours au plus tard suivant l’information des salariés ;
                                          - que la liste des candidatures permette une représentation équilibrée des femmes et des hommes.

                                     i point de vigilance :
                                               Le défaut d’organisation des élections peut notamment entraîner :
                                     -U
                                       n délit d’entrave et le versement de dommages et intérêts pour le préjudice que le salarié
                                      subirait ;
                                     - L’illicéité d’un licenciement pour inaptitude et impossibilité de reclassement ;
                                     - L’irrégularité d’un licenciement pour motif économique ;
                                     - La privation d’exonérations fiscales et sociales en matière d’intéressement.

                                  “ A SAVOIR :
                                  Avoir un CSE présente de nombreux intérêts :
                                         •P
                                           ossibilité de négocier un accord d’entreprise avec les membres élus du CSE notamment en
                                          matière d’aménagement de la durée du travail ;
                                         • Avoir un interlocuteur dans l’Entreprise ;
                                         •D
                                           onner une image de conformité à l’Administration en cas de contrôle, même en présence
                                          d’un PV de carence.
                                  Pour vous accompagner dans cette démarche COGEP met à votre disposition le kit CSE comprenant

                                                                                   „
                                  le calendrier des opérations à respecter et les modèles nécessaires. Pour un accompagnement,
                                  adressez-vous à votre interlocuteur habituel.

                            Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019        10
Thème 1 : les obligations
   T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

La Formation Professionnelle Continue (FPC)
Toutes les entreprises, quel que soit leur effectif, sont tenues de former leurs salariés.
Les obligations de dépenses
Depuis le 1er janvier 2019 la taxe d’apprentissage est accolée à la contribution légale pour créer une
contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance (CUFPA) mais les taux restent
les mêmes.

                                                       CUFPA
                                     Contribution                                  Taxe
                            à la formation professionnelle                     apprentissage

      Effectif
                                        0,55%                          0,68% (sauf exonérations)
    moins de 11

  Effectif supérieur
                                          1%                           0,68% (sauf exonérations)
     ou égal à 11

                        • Alternance
                        •C ompte professionnel de
                          formation (CPF)
                        •C ontrat d’évolution
      Dédiée au                                                    • 87 % pour l’alternance
                          professionnelle (CEP)
    financement                                                    • 13 % dépenses libératoires
                        •D éveloppement compétences :
                          entreprises de – 50 salariés
                        •F ormation des demandeurs
                          d’emploi

                            + 1% contribution CPF-CDD                + contribution supplémentaire
                            Maintien des règles relatives             à l’apprentissage (CSA) pour
                             au franchissement du seuil              les entreprises + 250 salariés

La CUFPA est calculée sur la masse salariale de l’année en cours et non plus sur l’année antérieure.
Le recouvrement de la CUFPA est réalisé au titre de l’année 2018 - 2019 - 2020 par les OPCO
(opérateur de compétences) puis, à partir du 1er Janvier 2021, par l’URSSAF.

 i      Point de vigilance :
        Impact sur la trésorerie des entreprises de 11 salariés et plus en 2019, année transitoire
  L’employeur sera soumis à une double collecte par l’OPCO sur 2019 :
  • D ’une part, au titre de l’année 2018, collecte de la contribution unique des entreprises
      calculée sur la masse salariale 2018 ainsi que la taxe d’apprentissage.
  • D’autre part, au titre de l’année 2019, collecte de la nouvelle CUFPA assise sur les rémunérations
     versées au titre de l’année 2019 avec, toutefois, un taux dérogatoire minoré à 0.55% ou 1%.
  En 2020, versement en 3 fois (avant le 1er mars et le 15 septembre 2020 et le 1er mars 2021)
  En 2021, collecte de la CUFPA au titre de l’année 2021

                                                  11                   Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019
Thème 1 : les obligations

                                       T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

                                  PLAN DE DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES (EX PLAN DE FORMATION)
                                  L’employeur a l’obligation d’assurer l’adaptation des salariés à leur poste de travail et de veiller au
                                  maintien de leur capacité à occuper un emploi.
                                  Deux types d’actions doivent être distingués dans le plan de développement des compétences :
                                     •L
                                       es actions de formation obligatoires ou nécessaires qui conditionnent l’exercice d’une activité
                                      (ex : le CACES, FCOS, formation à la sécurité..) : actions obligatoirement organisées sur le temps
                                      de travail avec maintien de la rémunération.
                                     •L
                                       es autres actions de formation, à l’initiative de l’employeur, organisées soit sur le temps de travail,
                                      soit en tout ou partie en dehors du temps de travail, sous certaines conditions (maximum 30
                                      heures par an et par salarié).
                                  Le CSE (plus de 50 salariés) doit être consulté sur le plan de développement des compétences.
                                  Pour les entreprises de moins de 50 salariés, les coûts de l’action de formation, la rémunération
                                  des salariés et cotisations sociales, frais annexes sont pris en charge par l’OPCO (opérateur de
                                  compétence) sur les fonds mutualisés de la contribution légale.
                                  Les entreprises de plus de 50 salariés ne bénéficient plus des fonds paritaires.

                                  L’ALTERNANCE REVUE : apprentissage, contrat de professionnalisation ; PRO A
                                                                                                                      PRO A
                                                                                        Contrat de
                                                Apprentissage                                                     (ex période de
                                                                                   professionnalisation
                                                                                                               professionnalisation)

                                      Age limite rehaussé à 29
                                      ans révolus (expérience de
                                                                                   Durée maximale         Changer de métier ou
                                      3 ans)
                                                                                   portée à 36 mois       bénéficier d’une promotion
                                      Une aide financière qui se
                                                                                                          sociale ou professionnelle
                                      substitue aux 3 anciennes.
                                                                                   Financement par
                                      Montant forfaitaire
                                                                                   OPCO pour le coût      Financement par OPCO
                                      dégressif (4 125€ pour la
                                                                                   du contrat             (au titre de l’alternance)
                                      1ère année, 2000€ pour
                                       la 2ème,…)

                                  ENTRETIENS PROFESSIONNELS
                                  L’employeur a l’obligation d’assurer l’adaptation des salariés à leur poste de travail et de faire
                                  bénéficier le salarié d’un entretien professionnel tous les 2 ans et qu’il ait suivi au moins une action
                                  de formation non obligatoire.

                                  Nouveauté : Depuis le 1er janvier 2019, l’entretien professionnel comporte également des informations
                                  sur l’activation par le salarié de son CPF.

                                  “Garder
                                      A SAVOIR :
                                          la trace écrite de toutes les actions menées par l’employeur pour répondre à son obligation
                                   légale d’adapter le salarié aux exigences de son poste de travail et de veiller au maintien de sa
                                   capacité à occuper un emploi. „

                                     i         Point de vigilance :
                                            Il est désormais prévu que l’abondement-sanction de 3 000 € intervient dans l’hypothèse
                                     où le salarié, dans une entreprise de 50 et + salariés, n’a pas bénéficié des entretiens biennaux
                                     et d’au moins une action de formation autre qu’obligatoire au cours d’une période de 6 ans.

                            Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019             12
Thème 1 : les obligations
   T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

COMPTE PERSONNEL DE FORMATION DU SALARIÉ
Le compte personnel de formation est rénové de la manière suivante :

                             Monétarisation                  Financement par
                              du CPF 500 €                  caisse des dépôts
                              Plafond X 10                    dès le 1er/01/20
                           Majoration pour les               Abondement par
                          moins qualitiés (800€)           l’employeur, par les
                                                            OPCO, la CNAM,…

                            Possibilité de                    CPF de transition
                          mobiliser le CPF                    avec abondement
                           en complément                 possible (remplace le CIF)
                         d’autres dispositifs           Financement à partir de 2020
                             si le salarié               par la commission paritaire
                            est d’accord                interprofessionnelle le CPIR

La sécurité dans l’entreprise et Document
Unique d’Évaluation des Risques professionnels
Sous peine d’engager sa responsabilité, l’employeur doit prendre toutes mesures nécessaires
(actions de prévention, de formation, d’information ...) pour assurer la sécurité et protéger la santé
physique et mentale des salariés, ces mesures devant être adaptées à l’évolution des techniques.
L’article R.4121-1 du Code du Travail prévoit que «l’employeur doit transcrire et mettre à jour dans un
document unique les résultats de l’évaluation des risques pour la sécurité et la santé des travailleurs».
ll faut donc effectuer une réelle démarche impliquant un inventaire des risques et l’élaboration d’un
programme d’actions pour prévenir les risques détectés au niveau de chaque unité de travail.
L’absence de Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER) est préjudiciable à l’entreprise en
cas d’accident du travail d’un salarié et particulièrement en cas de contentieux avec ce dernier.
La faute inexcusable – lourde de conséquences financières pour l’entreprise – est souvent mise en
avant en l’absence du DUER.
A défaut de DUER, le législateur a prévu des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à 3 000 euros.
Le document unique d’évaluation des risques doit faire l’objet d’une mise à jour au moins annuelle,
étant précisé que cette mise à jour peut être moins fréquente pour les entreprises de moins de 11
salariés sous réserve que soit garanti un niveau équivalent de protection de la santé et sécurité des
salariés.

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Thème 1 : les obligations

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                                  Le Compte Personnel de Prévention (C2P)
                                  Le C2P permet au salarié qui exerce son travail dans des conditions difficiles d’accumuler des points,
                                  notamment pour financer une majoration de sa durée d’assurance vieillesse (attribution de trimestres
                                  supplémentaires) et partir en retraite avant l’âge légal.
                                  Les salariés exposés à certains facteurs de risques professionnels sont titulaires d’un compte
                                  personnel de prévention (C2P).
                                  Le C2P fonctionne pour 6 facteurs de risques définis précisément par le Code du Travail
                                  (c. trav. art. D.4163-2) :
                                             • travail de nuit ;
                                             • travail répétitif ;
                                             • travail en équipes successives alternantes ;
                                             • travail en milieu hyperbare ;
                                             • températures extrêmes ;
                                             • bruit.

                                  “  A SAVOIR :
                                  Vous devez déclarer les situations de pénibilité aux caisses de retraite dans la déclaration sociale
                                  nominative (DSN). Un accord de branche étendu peut déterminer l’exposition des salariés à un ou
                                  plusieurs facteurs de risque au-delà des seuils fixés par le Code du Travail (c. trav. Art. L.4163-2).„
                                  L’évaluation des expositions au risque professionnel
                                  Le dispositif concerne les salariés exposés à un ou plusieurs facteurs de risque au-delà des seuils
                                  fixés par le Code du Travail.
                                  Pour chaque facteur de risque (6 facteurs) il est associé un seuil d’exposition.
                                  Deux critères doivent être réunis pour déterminer le seuil d’exposition d’un risque à savoir le critère
                                  de l’intensité (décibels pour le bruit, en tranche horaire de nuit, etc.) et celui qui repose sur une
                                  notion temporelle (durée ou fréquence).
                                  Les 2 critères doivent être réunis pour que le seuil d’exposition soit considéré comme atteint ou
                                  dépassé.
                                  En premier lieu, l’employeur doit évaluer les expositions au risque au regard de référentiels types
                                  définis au niveau des branches professionnelles (c. trav. art. L. 4163-2).
                                  En l’absence de référentiels de branches (accord de branche étendu), l’employeur procédera à son
                                  évaluation au regard de référentiels professionnels de branche homologués par arrêtés ministériels.
                                  En l’absence de référentiel de branche ou homologué, l’employeur devra effectuer lui-même
                                  l’évaluation de l’exposition de ses salariés au regard des « conditions habituelles de travail »
                                  caractérisant le poste occupé, en moyenne annuelle (c. trav. Art. D.4163-3).
                                  Pour plus de renseignements sur ces points : instr. DGT/DSS/SAFSL 2016-178 du 20 juin 2016.

                                     i Point de vigilance
                                            Certains salariés (salariés du particulier employeur par exemple) ne peuvent pas acquérir
                                     de droits au titre du C2P, alors qu’ils sont exposés aux facteurs de risques professionnels, au-delà
                                     des seuils réglementaires. Dans ce cas, l’employeur est tenu d’établir, pour chacun de ces
                                     salariés, une « fiche individuelle de suivi » (c. trav. art. D. 4163-4).

                            Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019      14
Thème 1 : les obligations
   T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

Inscription des points
Suivant les déclarations établies par l’employeur (via la DSN), les comptes professionnels de prévention
sont gérés par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et le réseau des organismes de la
branche accidents du travail et maladies professionnelles du régime général (CARSAT).
Chaque titulaire d’un compte a accès à son compte via un service Internet mis en place par
l’administration (« www.compteprofessionnelprevention.fr»), qui lui permet de connaître les points
acquis chaque année, les points consommés, le nombre total de points inscrits sur le compte et leur
utilisation possible (c. trav. art. L. 4163-15).
Les points accumulés par les bénéficiaires se cumulent tout au long de la carrière sur un compte
personnel qu’ils pourront utiliser pour :
    • se former et changer de métier pour accéder à des métiers moins pénibles ou non exposés ;
    • réduire leur durée de travail tout en maintenant un complément de rémunération ;
    • ou partir plus tôt à la retraite.
Les cotisations patronales
Le fonds de financement du compte de prévention de la pénibilité et les deux cotisations patronales
qui l’alimentaient ont été supprimés au 1.01.2018.
Le compte professionnel de prévention est financé par la branche accidents du travail-maladies
professionnelles de la sécurité sociale.

Prévention des risques professionnels (pénibilité)
Certaines entreprises doivent conclure un accord collectif ou un plan d’action comportant
notamment des mesures visant à réduire l’exposition à des facteurs de risques professionnels,
sous peine d’avoir à acquitter une pénalité financière.
L’employeur doit donc engager des actions de préventions portant sur 10 facteurs de risques
professionnels : manutentions manuelles de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques,
agents chimiques dangereux, risque hyperbare, températures extrêmes, bruit, travail de nuit, travail
en équipes successives alternantes, travail répétitif (c. trav. art. L. 4121-1).
Cette obligation concerne tous les salariés, et pas uniquement ceux exposés à ces facteurs de
risques professionnels.
Quelles sont les entreprises concernées ?
Il existe deux critères cumulatifs :
    •L
      es entreprises concernées sont les employeurs et groupes d’entreprises d’au moins 50
     salariés (et entreprise qui appartient à une UES d’au moins 50 salariés).
    •L
      es entreprises entrent dans le champ de la pénalité lorsque 25 % (depuis le 1.1.2018) au
     moins des salariés sont exposés au-delà des seuils réglementaires, à l’un au moins des 6
     facteurs de risques professionnels relevant du C2P.
Nouveauté : Les Entreprises rentrent également dans le champ de la pénibilité lorsque leur taux de
sinistralité est supérieur à 0,25.

L’indice sinistralité = nombre d’AT/MP sur les 3 dernières années
                                          effectif de l’entreprise

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Thème 1 : les obligations

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                                  Quelles sont les conséquences en cas d’absence d’accord ou de plan
                                  d’entreprise ➜ Pénalité dite 1 % sur le Brut SS.
                                  A défaut de respecter cette obligation ou en cas de manquement dans la conformité de l’accord ou
                                  du plan, la DIRECCTE met en demeure l’entreprise de remédier à cette situation dans un délai de 6
                                  mois.
                                  Passé ce délai, la DIRECCTE décide si la pénalité est applicable ou non, et en fixe le taux.
                                  Ces entreprises ou/et celles appartenant à un groupe de 50 à moins de 300 salariés échappent
                                  à la pénalité dès lors qu’elles relèvent d’un accord de branche étendu relatif à la prévention de la
                                  pénibilité, sans avoir besoin de conclure leur propre accord ou d’élaborer leur propre plan d’action
                                  (c. trav. art. L. 4163-4 et L. 4162-1).

                                  La déclaration d’un accident du travail
                                  Est considéré comme accident du travail, quelle que soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à
                                  l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant à quelque titre ou en quelque lieu que ce
                                  soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise (Code de sécurité sociale, art. L. 441-1).
                                  Il est donc caractérisé par :
                                         •u
                                           n fait accidentel qui résulte d’un évènement survenu soudainement et qui soit à l’origine
                                          d’une lésion de l’organisme ;
                                         •u
                                           n fait lié au travail : l’accident doit survenir pendant le temps et au lieu de travail, c’est-à-dire
                                          lorsque le salarié est soumis à l’autorité de l’employeur.
                                  La victime d’un accident du travail doit, dans les 24 heures, sauf cas de force majeure, d’impossibilité
                                  absolue ou de motif légitime, en informer ou en faire informer l’employeur ou l’un de ses préposés
                                  (Code de sécurité sociale, art. L. 441-1).
                                  L’employeur doit :
                                         •d
                                           éclarer tout accident dont vous il a connaissance, même en l’absence d’arrêt de travail, à la
                                          CPAM dont relève la victime dans les 48 heures.
                                         • lui adresser une attestation de salaire en cas d’arrêt de travail.
                                         • délivrer à la victime une feuille d’accident.
                                  Il peut effectuer cette déclaration en ligne sur Internet : www.net-entreprises.fr
                                  L’employeur doit également informer le CSE (dans les entreprises de + de 50 salariés) suite à un
                                  accident du travail.
                                  Les entreprises, du régime général et du régime agricole relevant de la DSN, doivent utiliser les
                                  signalements DSN arrêts et reprises du travail pour les accidents du travail et maladies professionnelles
                                  (AT/MP).
                                  L’obligation mise à la charge de l’employeur de déclarer tout accident dont il a eu connaissance, qu’il
                                  s’agisse d’un accident du travail proprement dit ou d’un accident de trajet, est formelle.

                                     i Point de vigilance :
                                            L’employeur ne dispose d’aucun pouvoir pour apprécier le caractère professionnel de
                                     l’accident et doit donc déclarer l’accident quoi qu’il arrive. Il peut néanmoins, en déclarant
                                     l’accident, émettre des réserves. L’intérêt d’émettre des réserves est l’ouverture d’une enquête
                                     par la caisse et de donner accès au dossier.

                            Livret social de l’employeur à jour le 11 avril 2019        16
Thème 1 : les obligations
   T H È M E 1 : L E S O B L I G AT I O N S

Les documents à remettre au salarié
lors de la rupture du contrat de travail
A la date de la rupture du contrat de travail : quelle qu’en soit sa nature (démission, licenciement,
rupture conventionnelle, prise d’acte, fin de CDD,…), l’employeur doit remettre au salarié :
    •U
      n certificat de travail qui comporte : la date d’entrée et de sortie, la nature et les périodes des
     emplois occupés et la portabilité des garanties de prévoyance et de frais de santé.
    •U
      n reçu pour solde de tout compte qui fait l’inventaire précis des sommes versées au titre
     de la rupture du contrat ; il est établi en double exemplaire. Le salarié n’est pas obligé de le
     signer. Le salarié a six mois pour le dénoncer par LR/AR.
    •U
      ne attestation Pôle emploi : depuis le passage à la DSN, cette attestation sera émise
     automatiquement en cas de signalement de sortie d’un salarié. Cette attestation est
     fournie par Pôle Emploi en format PDF et reconstituée à partir du fichier déposé. Elle est
     téléchargeable sur le tableau de bord disponible sur le site net-entreprises.
Autres formalités
    •M
      aintien de la remise du bordereau BIAF aux CDD (Bordereau individuel d’accès à la formation),
     document remis par l’employeur au salarié à l’issue de sa mission en CDD, pour lui permettre
     de connaître ses droits et de les faire valoir ;
    •P
      our les entreprises qui ont un dispositif d’épargne salariale (intéressement, PEE, PERCO...),
     des informations doivent être communiquées au salarié.

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