2019-2020 Solistes Européens Luxembourg
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
2019-2020 LUNDI 30 SEPTEMBRE 2019 Rencontre SEL A-I Genia Kühmeier, soprano Anke Vondung, alto Michael König, ténor Jochen Kupfer, baryton Leila Schaus, narratrice Choeur de Chambre de Luxembourg (Antonio Grosu, direction) Solistes Européens, Luxembourg Christoph König, direction Cahier n°230
30 ANS SEL Concert du 22.09.1989 au Grand Théâtre 1991 : Yigal Tuneh, violon solo des SEL 1994 : Sir Yehudi Menuhin avec Son Altesse et Gidon Kremer Royale le Grand-Duc et les princes Félix, Louis et Guillaume, de gauche à droite L’orchestre en 1992 4
PRÉFACE Solistes Européens, Luxembourg 30e anniversaire 30 ans de Solistes Européens, Luxembourg se traduisent par 30 ans de découvertes, de programmation de qualité et – avant tout – de volonté d’unir le peuple européen autour de la musique partagée. C’est donc avec grand plaisir que j’adresse ces quelques mots à vous, chères et chers mélomanes, à l’occasion du 30e anniver- © SIP / Yves Kortum saire de cet important ensemble qui peut facilement être consi- déré comme un ambassadeur musical du Luxembourg, incarnant tant l’esprit européen. En effet, l’aventure des Solistes Européens a commencé en 1989, une époque qui connaissait encore la division de notre continent. Et c’est exactement dans l’esprit d’unir et de réunir les musiciens des deux parties de l’Europe, que les Solistes Euro- péens sont nés au Luxembourg lors de leur premier concert de présentation, à l’époque au Grand Théâtre. Aujourd’hui les Solistes Européens Luxembourg offrent chaque saison trois cycles de concerts à la Philharmonie, se réunissent régulièrement au Luxembourg pour des répétitions, des concerts et des enregistrements. Je me réjouis donc du fait que, face à une scène musicale internationale en constante évolution, les Solistes Européens sont restés fidèles à leur ber- ceau et ont maintenu leur base de pivot au Luxembourg, testament aussi de la fiabilité, du dynamisme et de l’ouverture de notre pays. Ainsi, avec une volonté déterminée de continuer et d’ouvrir des nouvelles brèches et faisant preuve d’un amour incontestable pour la belle musique, les Solistes Européens occupent au- jourd’hui une place centrale dans la scène musicale, autant sur le plan national qu’interna- tional. Je félicite donc tous les membres des Solistes Européens Luxembourg pour la contribution cruciale qu’ils ont apporté à la culture musicale au Luxembourg et en Europe au fil de ces 30 ans et je leur souhaite une main heureuse pour continuer dans ce sens dans les années à venir. Xavier Bettel Premier Ministre 5
30 ANS SEL 1994 : après le concert au Grand Théâtre dirigé par Sir Yehudi Menuhin. De G à D : Mme Erna Hennicot- Schoepges, Alexander Chaushian, Sandrine Cantoreggi, M. Pierre Werner, Leurs Altesses Royales le Grand-Duc Jean et la Grande-Duchesse Joséphine- Charlotte, Sir Yehudi Menuhin, Josef Fröhlich, violon solo des SEL, Lady Diana Menuhin 2000 : avec Martha Argerich au conservatoire 2001 : avec Leila Jozefowicz au conservatoire 1995 : Jacques Santer, entouré d’Eugène Prim et de Jean Wenandy, devient Président Honoraire des SEL 6
PRÉFACE 30e anniversaire des Solistes Européens, Luxembourg – 30 ans d’union multiculturelle musicale Alors que les États membres de l’Union européenne peinent parfois à se mettre en harmonie, les Solistes Européens, Luxem- bourg nous font preuve du contraire. Depuis 30 ans, des musiciens venant des quatre coins de l’Eu- rope se retrouvent régulièrement au Luxembourg pour jouer des concerts et enregistrer des disques. Depuis 30 ans ils épatent le public avec des projets audacieux. En 30 ans, les Solistes Euro- péens, Luxembourg sont devenus un élément incontournable de la scène musicale luxembourgeoise. © SIP C’est avec un élan et une passion remarquables que le chef d’Or- chestre des SEL, Christoph König, a persévéré dans la réalisation de ce projet unique au Grand-Duché. Dans cette lignée, Monsieur König et ses musiciens ont agi et continuent d’agir en tant qu’ambassadeurs remarquables lors des nombreuses repré- sentations à travers le monde, à l’occasion desquelles ils ne manquent jamais de présenter des compositions luxembourgeoises. Le Concert de Gala du 30e anniversaire est intitulé « The Henry J. and Erna D. Leir memorial concert » en remerciement au soutien de la fondation de ces deux visionnaires humanistes. Il m’importe de souligner également les efforts réalisés par les Solistes Européens en faveur de la sensibilisation des jeunes pour la musique d’orchestre. L’intégration des jeunes talents dans le cadre du projet « From one generation to the other » est à louer et à encourager. Finalement il ne me reste plus qu’à féliciter tous les musiciens, le chef Christoph König, le pré- sident de l’orchestre, Jérôme Wigny, le directeur général, Eugène Prim, ainsi que leur conseil d’administration de contribuer sans cesse à l’enrichissement de notre identité culturelle. Sam TANSON Ministre de la Culture 7
30 ANS SEL 2003 : Charles Kerschenmeyer, Jean Wenandy, Renaud Capuçon, Eugène Prim et Michèle Kerschenmeyer 2004 : avec Françoise Groben 2004 : avec le Beaux-Arts Trio 2004 : répétition du concert donné à l’ONU dans le cadre de l’élargissement de l’Union Européenne 8
PRÉFACE Solistes Européens, Luxembourg 30e anniversaire C’était en vue de votre premier concert, le 20 septembre 1989 au Grand Théâtre, que je vous avais souhaité un avenir couronné de succès, en exprimant l’espoir de vous compter prochainement parmi les « grands » du monde musical. © Maison Moderne-LaLa La Photo Pas moins de trente ans se sont écoulés entretemps et le fait de voir à ce jour votre renom, votre développement dans l’exercice de cet art prestigieux qu‘est la musique, ou encore toutes vos réalisations des dernières années, me rend très fière. Fondé par Jack Martin Händler et conçu dès l’origine comme une formation cohérente et de très haut niveau, l’ensemble So- listes Européens, Luxembourg est actuellement composé de musiciens originaires des meil- leurs orchestres de l’Europe et a ravi le public, à nombreuses reprises, lors de ses concerts au Grand-Duché et à l’étranger. À côté de la réalisation de CDs et DVDs, ou encore de la partici- pation à des émissions de TV et de radio, les SEL s’engagent aussi à mettre en avant les jeunes talents et ont été les fondateurs de l’Académie Européenne de Musique Schengen (EMA). Au nom du Collège des bourgmestre et échevins et de tous nos concitoyens, c’est avec grand plaisir que j’exprime mes sincères remerciements aux Solistes Européens, Luxembourg pour leur engagement remarquable. En tant qu’excellents ambassadeurs, vous avez réussi à faire connaître dans le monde entier le Luxembourg et les pays européens, notre union politique et bien sûr notre union culturelle, qui résulte ici en un orchestre tellement riche et pouvant aujourd’hui se compter, j’en suis persuadée, parmi les « grands » du monde musical. Joyeux anniversaire, bravo et bonne continuation ! Lydie Polfer Bourgmestre 9
30 ANS SEL 2006 : stand au marché avec Michael Vareika, 2007 : Midem à Cannes avec Jean Wenandy, Jack Eugène Prim, Colette Flesch, Jean Wenandy et Martin Händler, Henri Dutilleux, Eugène Prim, Charles Kerschenmeyer Olivier Charlier et Marco Battistella 2007 : répétition à la Philharmonie de Berlin 2009 : stand au marché avec Charles Kerschenmeyer, Jean Muller, Paola Ragazzoni, Nouveau départ sous Christoph König Eugène Prim, Mme Lydie Polfer et Georges Backes en 2009 10
PRÉFACE Une belle aventure Le trentième anniversaire des Solistes Européens, Luxembourg SEL est un événement exceptionnel voire symbolique. L’acte de création de cette association hors du commun a eu lieu en 1989 à la veille de la chute du Mur de Berlin en novembre de cette année qui a bouleversé si profondément le continent européen. Un nouvel horizon s’est ouvert à tous ceux qui ont oeuvré pour la liberté et la démocratie. Le noyau d’artistes des Solistes Euro- © Photo C.E. péens, Luxembourg venants des Etats d’Europe de l’Est y voyait un aboutissement de leur engagement déterminé et fervent en faveur de la promotion des valeurs humanistes et culturelles, les fondements de la construction communautaire européenne. De dissidents, ils sont devenus des acteurs dans cette Europe unie et élargie. Néanmoins, grâce à l’accueil qui leur était réservé par notre petite communauté nationale et à l’engagement des promoteurs, les SEL, bien que se trouvant à la croisée des chemins, optaient pour la continuation de leurs activités musicales et artistiques au Luxembourg en intégrant les artistes d’autres formations prestigieuses de pays européens. Le succès ne se fit pas attendre. Une belle aventure en est le résultat qui démontre, à n’en point douter, que l’Union européenne n’est pas un simple groupement d’intérêts, mais doit être conçue comme une communauté de valeurs. Une communauté de valeurs qui s’incarnent dans une multiplicité de cultures et de traditions mutuellement enrichissantes dans le cadre d’une Europe élargie et ouverte, capable de jeter des points vers d’autres régions du monde. Je tiens à féliciter et à remercier en ce jour d’anniversaire toutes celles et ceux qui ont contri- bué à donner cet essor aux SEL grâce à leur vision, leur dynamisme et leur enthousiasme, les musiciens grâce à leurs talents incontestables et leurs chefs, grâce é leur génie créatif. Les succès des trente dernières années sont un gage pour l’avenir et un encouragement pour persévérer dans la voie tracée. Jacques Santer Ministre d’Etat Honoraire Président d’Honneur 11
30 ANS SEL 2010 : répétition du Deutsches Requiem de Brahms à Avallon sous la direction de Pierre Cao 2010 SELConsorts 2010 : avec Roman Kofman et Gidon Kremer 2010 : répétition à la Philharmonie Luxembourg 12
PRÉFACE Les Solistes Européens, Luxembourg ont trente ans ! Début 1989, à Luxembourg, ils sont quelques-uns à rêver la création d’un orchestre qui ignore- rait les frontières, qui traverserait les « rideaux de fer », qui passerait par-dessus les « murs ». C’est ainsi que vont naître Les Solistes Européens, Luxembourg, concrétisation d’une grande Europe de « la libre circulation », éminemment symboliques dans la mesure où ils la réalisent par la culture, par ce qui définit le mieux et le plus les êtres humains. Cet orchestre est bien européen dans la mesure où le rejoignent quelques-uns des meilleurs musiciens de grandes formations de l’Ouest et de l’Est. Très vite, dirigés alors par Jack Martin Händler, les SEL vont trouver leur belle place dans le paysage musical et culturel luxembourgeois. Ils vont s’imposer et continuer à s’imposer mal- gré les mutations radicales de la vie culturelle au Grand-Duché : ouverture de la Philharmonie, réouverture du Grand Théâtre, multiplication exponentielle de l’offre. Une des caractéristiques fondamentales de l’orchestre est qu’il n’est pas permanent : ses membres se réunissent quasi chaque mois pour un des concerts de nos soirées. Ce qui est remarquable, c’est qu’ils sont là pour leur plaisir de jouer ensemble et de sortir de la routine de leurs prestations quotidiennes. Cela encore plus nettement depuis 2010. En effet, c’est cette année-là que Christoph König nous a rejoints, avec son talent, son enthou- siasme et… ses bonnes idées. Ce qui distingue aujourd’hui les SEL et les rend uniques, c’est l’originalité, la pertinence et la cohérence de leurs programmations. Un titre est donné à chaque concert, explicite ou malicieusement implicite. De plus, des œuvres connues, des « incontournables », sont mises en perspective nouvelle par leur proxi- mité avec d’autres, beaucoup moins connues ou décalées dans le temps et dans le genre. C’est le spectateur lui-même, dont l’écoute a été restimulée, qui tire ses conclusions de ces rapprochements. Il devient alors vraiment « spect-acteur » ! Mais si tout cela peut vivre, et continue à vivre depuis 30 ans, c’est évidemment grâce à vous, chers spectateurs mélomanes. Cet anniversaire, c’est aussi le vôtre ! Si nos SEL vivent et continuent à vivre, c’est aussi grâce aux soutiens perpétués des institutions publiques, de nos mécènes et de nos sponsors. Cet anniversaire, c’est aussi le leur ! Jérôme Wigny Eugène Prim Président Directeur Général 13
30 ANS SEL 2011 : avec Nicola Benedetti à Wiltz 2015 : avec Richard Galliano 2016 : avec Pinchas Zukerman 2018 : avec Gerhard Oppitz et Jean Muller Symphonie-Surprise de Joseph Haydn en 2014 14
PRÉFACE Les premiers jours d’un orchestre nécessaire C’est une belle histoire que celle de la naissance des Solistes Européens, Luxembourg. Au départ, ils étaient deux, désireux de multiplier l’offre musicale de qualité au Luxembourg, mus par un bel idéal européen, et séduisant vite d’autres enthousiastes. Mais on le sait, l’enthousiasme ne suffit pas. Il faut, avec volonté et opiniâtreté, lui donner les moyens de se concrétiser et surtout de se pérenniser. La musique a toujours passionné Jean Wenandy, pas seulement à titre de plaisir personnel, mais avec le désir de la partager. Voilà pourquoi pendant 50 ans, il s’est engagé à la propager, à la faire vivre par d’autres, et cela au sein des Jeunesses Musicales. Celles-ci, indépendamment de leurs activités « d’éveil » dans les écoles et pour les jeunes, avaient aussi développé un magnifique programme de concerts : « Les Soirées de Luxembourg ». Avant que ne s’érige la Philharmonie, pendant des dizaines d’années, ces « Soirées » ont permis au public luxembourgeois d’écouter les plus grands orchestres, les plus grands solistes. Au milieu des années 1980, après l’une de ces « Soirées », Jean Wenandy reçoit chez lui le chef de l’orchestre slovaque invité ce soir-là : Jack-Martin Händler. Ils écoutent des disques, les commentent, évoquent leurs souvenirs musicaux… et se mettent à rêver : pourquoi ne pas compléter, enrichir, l’offre musicale au Grand-Duché, en créant un orchestre de chambre à côté de l’orchestre de RTL ? Un orchestre qui, de plus, aurait pour particularité d’être réellement, concrètement, européen, en réunissant en son sein des musiciens de toute l’Europe, même celle encore de l’autre côté du « rideau », de l’autre côté du « mur ». Jean Wenandy en parle à quelques-uns de ses amis, et très vite ceux-ci se disent prêts à l’épauler dans l’entreprise. Notamment Charles Kerchenmeyer, Jean-Pierre Oestreicher, Emile Kraemer et quelques autres, rapidement rejoints par Eugène Prim, actuellement encore directeur général de l’orchestre. La foi soulève les montagnes : le premier concert du nouvel ensemble a lieu au Théâtre de Luxembourg le 22 septembre 1989 ! Mais cela ne suffisait évidemment pas : il fallait « s’installer » dans le paysage musical luxembourgeois. Cela s’est fait à un point tel que les SEL ont rapidement proposé leurs deux cycles de concerts. Très vite, ils ont convaincu les plus grands solistes de se produire avec eux. On n’oubliera pas les concerts avec Gidon Kremer, Nelson Freire, Radu Lupu, Elisabeth Leonskaja, les frères Capuçon, et tant d’autres encore. Voilà trente ans que cela dure ! Stéphane Gilbart 15
Unser Jubiläums-Konzert der Solistes Européens, Luxembourg Liebe Freunde der Solistes Européens, Luxembourg. Man wird es kaum glauben, aber das, was als kleines Projekt von enthusiastischen Klas- sik-Freaks vor 30 Jahren gestartet wurde, mit einer Handvoll Musikern und von nie- mandem wirklich ernst genommen, hat sich zu einem veritablen Orchester ausgeweitet. Dieses Jahr feiern wir 30 Jahre Orchester der Solistes Européens, Luxembourg, und wir ha- ben uns gedacht, dass die Neunte Sinfonie von Ludwig van Beethoven ein wunderbares Werk wäre, unseren Feiertag zu begehen. © Christian Wind Wie Ihnen sicher nicht entgangen ist, haben wir in unseren Programmen häufig noch eine Überraschung oder eine ungewöhnliche Vol- te parat, um anzuregen, auf neue Ideen zu bringen, gelegentlich vielleicht auch einmal die Weltgeschichte in den Jahrhunderten ein bißchen zu provozieren. In diesem Sinne nach Beethoven erlebt hat, halte ich es je- gehen wir einen ungewöhnlichen Schritt: wir doch emotional für angemessen, einen Kon- bauen in den Vortrag der Neunten Sinfonie trapunkt zu setzen, der einen noch weiteren, von Beethoven ein Werk ein, das zu Unrecht noch anders gearteten Ausdrucksbereich er- in Vergessenheit geraten ist: Arnold Schön- schließt. Wie ein Innehalten, ein «Memento bergs «Ein Überlebender aus Warschau». Mori», eine Erinnerung an unsere Vergäng- Wie ich es beobachte, gibt es heutzutage bei lichkeit vor dem überschwänglichsten aller der Programmgestaltung überwiegend zwei Finali. Noch einmal: es geht nicht um ein Wege: entweder sind die Programme recht politisches Statement oder eine ideologische konservativ und gefällig, oder aber sie sind Demonstration. Ich bin jedoch überzeugt da- überfrachtet mit musikwissenschaftlichen von, dass man Beethoven mit anderen Oh- Querverweisen oder Belehrungen aller Art. ren, anderen Sinnen, einem anderen Geist Uns ist es hier wichtig zu betonen, daß wir bei und anderem Herzen aufnehmen wird, wenn der Kombination von Beethoven und Schön- man in der Mitte des Werkes sich noch mit berg keine ideologischen oder politischen Schönberg auseinandersetzen muß. Ziele verfolgen. Ein Werk wie die Neunte In diesem Sinne: bleiben sie uns treu, feiern Sinfonie ist in sich ein so umfassender Kos- sie mit uns 30 Jahre dieses fantastischen Or- mos weitester Verästelungen menschlicher chesters, bleiben Sie uns gewogen. Seelenzustände, daß es letzten Endes keiner weiteren Zutaten bedürfte. Nachdem, was Ihr Christoph König, Im August 2019 16
RENCONTRE SEL A-I LUNDI 30 SEPTEMBRE 2019 20h00 Philharmonie Luxembourg, Grand Auditorium Genia Kühmeier, soprano Anke Vondung, alto Michael König, ténor Jochen Kupfer, baryton Leila Schaus, narratrice Choeur de Chambre de Luxembourg (Antonio Grosu, direction) Solistes Européens, Luxembourg Christoph König, direction Concert de Gala du XXXe anniversaire des Solistes Européens, Luxembourg « The Henry J. and Erna D. Leir Memorial Concert » Ludwig van Beethoven (1770-1827) Symphonie n°9 en ré mineur, op. 125 1. Allegro ma non troppo, un poco maestoso 2. Molto vivace (scherzo) Arnold Schönberg (1874-1951) Please, no applause A Survivor from Warsaw, op. 46 before the end of the 3. Adagio molto e cantabile concert. Thank you 4. Final. Presto > Durée approximative du concert (pas d’entracte) : 75’ < Le concert de ce soir sera diffusé en direct par la Radio 100,7 17
THE LEIR FOUNDATION Founders Henry J. and Erna D. Leir
PRÉFACE Founders Henry J. and Erna D. Leir The Leir Foundation The Leir Retreat Center Born on 28 January 1900, as Heinrich Hans Leipziger, established others in, Luxembourg. In 1963, Mr. Leir in Beuthen, Germany, Mr. Leir was the oldest of 6 chil- sold the International Ore and Fertilizer Corporation, dren, and at the age of 11, upon his Father’s death, he and in 1968, he sold the Continental Ore Corporation soon learned how important it was to put good ideas From that time on, the Leirs devoted their time and into practice and to do so, using his terms, with Prus- efforts to philanthropy, in order to enhance world sian precision. In spite of the difficult times and his prosperity and individual accomplishment. Over their own family situation, he continued to study and had a lifetime, the Leir’s immense successes were honored special affinity for languages, geography, and chemis- internationally. Thus, in addition to the French Legion try. At 19, Mr. Leir began an apprenticeship with Wolf of Honor’s knighthoods bestowed upon both Leirs, Netter, the largest German mining and metals trading in Lausanne, Switzerland, Mr. Leir joined the Board company of the time. of the Foundation Jean Monnet for Europe. In the Ten years later, in 1929, Mr. Leir married Erna Dora United States, universities honored him with the ti- Schloss of Mannheim, Germany. Over the years, Mrs. tle of Doctor honoris causa. In Luxembourg, he was Leir was his constant companion and advisor and has named: Special Adviser to the Ministry of Economy of been described as a very modest individual, who pos- the Grand Duchy, Consul of Luxembourg to the State sessed profound common sense, great spontaneity, of Connecticut, and Honorary Consul-General for the and boundless energy. The Leirs shared four residenc- Swiss Cantons of Vaud and Valais. Mr. Leir was also es on two continents, and both remained dynamic, made Officer, Commander, and Grand Officer of the productive individuals throughout their lives. Indeed, Oak Crown, Grand Cross of the Order of Merit, and for their efforts, both Henry J. and Erna D. Leir were Grand Officer of the Civil and Military Order of Adol- named Knights of the French Legion of Honor. phe of Nassau. Shortly after their marriage, in 1931, Mr. Leir became Over time, the Leirs established a number of or- the managing partner of Magnesit, GmBH, in Bonn, ganizations eventually becoming known as The Leir Germany. But seeing the writing on the wall, in 1933, Charitable Foundations, committed to the global hu- the Leirs left Germany for Luxembourg. They never manitarian ideals and interests of Henry J. and Erna forgot the safe haven they were granted by the Grand D. Leir. Thus, its work supports the advance of high Duchy, where Mr. Leir founded S.A. des Minerais and quality educational and cultural institutions, medical wrote La Grande Compagnie de Colonisation. Howev- research and care, services for children and the disad- er, once again convinced of pending danger, the Leirs vantaged, and programs that enhance multi-cultural left all behind in 1938, and emigrated to the United understanding and diversity. States, where they would be naturalized as citizens. During and after World War II, Mr. Leir launched In the last years of his life, Henry and Erna Leir planned several new companies in the international trading charitable uses of their 37-acre property in Ridgefield, of minerals, metals, and fertilizers: International Ore Connecticut. At age 97, he planned and oversaw the and Fertilizer Corporation and Continental Ore Cor- construction of Leir House, focusing on programs for poration, which, over time, employed about 1,500 disadvantaged children of all races and religions, and people in 35 offices in 26 countries around the globe. on scientific and educational conferences. The first Directly after World War II, the Leirs returned to Lux- session at Leir House commenced two weeks after his embourg, and Mr. Leir reactivated S.A. des Minerais. death, and the series and other activities still continue which had been seized by the Nazi occupiers. During to flourish to this day, as he has hoped. this period of their lives, Mr. Leir had made further Remaining active all their lives, Mrs. Leir died in Con- advances in the areas of industry and finance, having necticut in January 1996, and Mr. Leir died in Manhat- attracted a number of American companies to, and tan in July 1998. 19
KBL Luxembourg est fier de soutenir depuis 70 ans les arts et la culture au Grand-Duché et dans son réseau européen R 1949 - 2019 AMSTERDAM | BRUXELLES | LUXEMBOURG | LONDRES | MADRID | MUNICH W W W. K B L . L U
PRÉFACE Madame, Monsieur, Le concert de ce soir marque un double anniversaire : les 70 ans de notre banque et les 30 ans des Solistes Européens, Luxem- bourg. Banque privée aux racines luxembourgeoises, engagée chaque jour dans la promotion de la qualité et du savoir-faire dans toutes ses activités, KBL Luxembourg soutient avec enthousiasme la création artistique avec laquelle nous partageons les mêmes va- leurs depuis toujours. En tant que membre du groupe KBL European Private Bankers, nous sommes et resterons ouverts sur le monde et la richesse de son patrimoine musical, porteur de cohésion ainsi que vecteur de dialogue entre les citoyens des pays où le Groupe est présent. Au Luxembourg, nous soutenons depuis longtemps l’offre culturelle de la Place et notamment les Solistes Européens, Luxembourg. Nous tenons à leur souhaiter un excellent anniversaire ainsi que nos meilleurs vœux pour les années à venir. Trente ans est assurément le bel âge pour cet ambassadeur important de la musique au Grand-Duché qui, en plus d’incarner l’esprit européen, fait vibrer le cœur des mélomanes à travers sa programmation de haute qualité et ses performances uniques reconnues. Notre banque est particulièrement heureuse de vous accueillir ce soir pour ce concert excep- tionnel donné par les Solistes Européens, Luxembourg, en la présence de S. A. R. le Grand-Duc. Je vous souhaite, Madame, Monsieur, une excellente soirée musicale. Carlo Friob CEO KBL Luxembourg 21
RENCONTRES SEL
RENCONTRE SEL A-I Introduction Le programme de notre trentième anniversaire suscite une fois encore une certaine surprise : pourquoi Christoph König a-t-il voulu insérer « Le Survivant de Varsovie » d’Arnold Schoenberg entre deux mouvements de la 9e symphonie de Beethoven ? On le sait, celle-ci culmine, et combien, en un extraordinaire mouvement vocal et choral. Un chant d’espoir en l’humanité. Mais depuis la création de cette symphonie, l’Histoire a donné un épouvantable démenti à cette espérance d’humanité radieuse : il y a eu le Troisième Reich, il y a eu le génocide du peuple juif. Autrement dit, la marche vers « l’Elysée », pour reprendre le mot de Schiller, est une longue marche difficile : rien n’est jamais acquis, l’inhumanité de l’homme est une donnée irréfra- gable. La pièce de Schoenberg apparaît ainsi comme un terrible et nécessaire rappel de ce que l’homme peut avoir de pire, alors que la symphonie de Beethoven, qui exprime elle aussi les longs et pénibles combats nécessaires, indique qu’un espoir est permis. Celui sur lequel s’achèvera notre concert. Stéphane Gilbart WE PRINT CURIOSIT Y. VOUS AVEZ DES INFOS CROUSTILLANTES À PARTAGER ? NOUS SOMMES À VOTRE SERVICE POUR IMPRIMER VOS MAGAZINES. DE LA REVUE AU CANARD LOCAL, DE LA GAZETTE CULTURELLE AU BULLETIN SCIENTIFIQUE. AVEC LA FLEXIBILITÉ, LA PASSION ET L’INNOVATION QUI ÉVEILLERONT VOTRE CURIOSITÉ. VOTRE IMPRIMEUR AU LUXEMBOURG TÉL : 43 84 86-1 | WWW.WEPRINT.LU 23
RENCONTRE SEL A-I Ludwig van Beethoven (1770-1827) Symphonie n°9 en ré mineur, opus 125 C’est le 7 mai 1824, à Vienne, qu’est enfin exécutée la 9e symphonie tant attendue, après une longue gestation de douze ans due à la situation personnelle difficile de Beethoven. Sa santé était chancelante, ce qui suscitait chez lui un sentiment de solitude et de méfiance. De plus, il devait assumer la tutelle difficile de son neveu Karl. Politiquement, la restauration qui s’an- nonçait en Autriche avait un effet tout aussi paralysant. Pour bien comprendre cette symphonie chorale, le mieux est de commencer par le début du dernier mouvement. Après avoir fait éclater, les fanfares de l’effroi qui symbolisent « la déses- pérance » de l’époque, Beethoven reprend les thèmes des précédents mouvements, en les accompagnant de récitatifs orchestraux, jusqu’au moment où un baryton-basse marque son désaccord par l’exhortation : « Mes frères, cessons nos plaintes ! » Le mouvement Allegro ma non troppo, un poco maestoso constitue le mouvement drama- tique de la Neuvième : on peut y entrevoir une représentation de l’humanité luttant contre les forces du destin et aspirant à la liberté. Dès l’introduction du thème principal, Beethoven parvient à mettre en oeuvre une des attaques les plus fascinantes et les plus suggestives de toute la littérature symphonique. Le thème principal - héroïque et révolté – s’élève : il symbo- lise les aspirations de l’humanité. L’attitude combative reste dominante, mais l’humanité n’est ni rassurée ni libérée. Le Scherzo est la représentation musicale d’une fête orgiaque. La musique se précipite vers l’avant. La coda donne de l’accélération au mouvement, jusqu’au vertige du Presto. Dans le Trio, la frénésie se mue en plénitude bucolique marquée par des répétitions incessantes : celles des cuivres, puis des cordes, entamant une mélodie toute simple qui n’est pas sans rappeler une pastorale. Vient ensuite un Adagio superbe et intemporel, qui est déjà un prélude au final. Mais ici le chant instrumental est tout à fait intérieur, à l’écoute des vibrations de l’âme les plus fines et les plus douces. Le dernier mouvement apporte enfin la solution attendue : elle réside dans l’entrée en scène de la voix humaine et dans la réconciliation fraternelle sous le signe de la joie. L’ode de Schiller rassemble les utopies principales de la philosophie des lumières : outre l’espérance d’un âge de la fraternité et de la justice, on y trouve l’idée d’une vie en harmonie avec la nature et la confiance dans la conscience morale, sans remise en cause de la croyance inébranlable en un Dieu créateur juste et bon, fondement de tout espoir et de toute foi. Evénements contemporains: 1824 • Année de naissance de Anton Bruckner • Année de naissance du compositeur tchèque Bedrich Smetana 24
RENCONTRES SEL Symphonie Nr. 9 in d moll op. 125 Beethovens letzte Symphonie, seine doch wohl berühmteste, war ursprünglich als eine von zweien gedacht, welche 1817 im Auftrag der Londoner “Philharmonic Society” entstehen soll- ten, und immer wieder finden sich in seinen Arbeitsbüchern zwischen den Jahren 1817 und 1820, Skizzen, welche belegen, dass sowohl der Plan einer Londonreise, als auch die Kompo- sition der Symphonien stets präsent waren. Erst 1823 dann, zu einer Zeit also, wo Beethoven wahrscheinlich völlig taub war, machte er sich ernsthaft ans Werk und begann seine neunte Symphonie zu komponieren, kurz nachdem er zuvor zwei seiner monumentalen Spätwerke vollendet hatte, die Diabelli-Variationen op. 120 und die Missa solemnis op. 123. Übrigens, die zweite der ursprünglich geplanten Doppelsymphonien ging “verloren” d.h. ei- nige der Ideen, die Beethoven dieser zweiten in den anfänglichen Skizzen noch zugeordnet hatte, übertrug er in die Neunte (bekanntlicherweise existieren ja Skizzen zu einer 10. Sym- phonie, welche aber nie vom Komponisten ausgearbeitet wurden). Das Gedicht “An die Freude” von Friedrich Schiller begeisterte Beethoven von frühester Ju- gend an, d.h. von 1786 an, wo Schiller es zum ersten Mal in seiner Zeitschrift “Thalia”, welche er während seiner Zeit als Theaterdichter am Mannheimer Theater im Jahre 1784 ins Leben gerufen hatte, veröffentlichte. Seither beschäftigte ihn immer wieder die Idee einer Vertonung des Gedichtes, bis er sich dann Ende 1823 nach langen Überlegungen dazu entschied, es in das Finale seiner neunten Symphonie mit einzubeziehen, dies obschon er zu dem Zeitpunkt in seinem Skizzenheft im- mer wieder von einem “finale instrumentale” für seine Symphonie sprach. Laut seinem Freund und Schüler Carl Czerny, muss er sogar noch nach der Uraufführung des Werkes davon gesprochen haben, ob es nicht doch besser wäre, das Chorfinale gegen einen rein instrumentalen Schlusssatz auszutauschen. Die Uraufführung der neunten Symphonie fand am 7. Mai 1824 am Kärtnertortheater in Wien statt, und in London erklang das von der “Philharmonic Society of London” in Auftrag gegebe- ne Werk dann erstmals am 21. Mai 1825. Zeitgenössische Ereignisse: 1824 • Geburtsjahr von Anton Bruckner • Geburtsjahr des tchechischen Nationalkomponisten Bedrich Smetana 25
THE ART OF PERFORMANCE www.jaguar.lu Jaguar Luxembourg Jaguar Sud 128, Route de Thionville 9, ZAC Haneboesch II, L-2610 Luxembourg L-4563 Niederkorn T. 29.71.74 T. 27.61.60 7,2 L/100 KM. CO2 : 163 G/KM. Donnons priorité à la sécurité.
RENCONTRES SEL Symphony no 9 in D minor, op. 125 Over the years, Beethoven’s Ninth has acquired iconic status, not just in the classical canon but as a political symbol: The “Ode to Joy” from the final movement was played during pro- tests against Pinochet in Chile and on Tiananmen Square, and a short arrangement serves as the official anthem of the Council of Europe and the European Union. Leonard Bernstein chose the Ninth for his concert celebrating the fall of the Berlin Wall on 9 November 1989, choosing players and singers from East and West Germany and the four former occupying powers. To underline the message of Brotherhood, Bernstein famously changed one word of Friedrich Schiller’s text: “Freude” became “Freiheit”, and the “Ode to Joy” an “Ode to Freedom”. Some scholars believe Schiller originally wrote an ode “An die Freiheit”, only later changing it (for political reasons?) to “An die Freude”; and that it was this “Ode to Freedom” that in 1792 first attracted Beethoven to the work, though the composer based his setting on the revised 1808 version. Beethoven completed his “Choral” Symphony between 1822 and 1824; it was first performed on 7 May 1824, in Vienna’s Theater am Kärntnertor, in the presence of the composer – his last public appearance. The work had been germinating for many years: his “Choral Fantasy in C minor”, op 80, of 1800, contains an embryonic version of the “Ode to Joy” theme, and his notebooks from 1815 include preliminary sketches. The composer had doubts about the fina- le and in 1823 was still thinking of an instrumental rather than a choral fourth movement. The finale was not uncontroversial, the main objections being to the quality of the vocal writing and the theme itself. But for music editor George Grove, “a nobler and more enduring tune does not exist”; and Richard Wagner praised the melody for its “pure and lasting humanity.” Musicologist Donald F. Tovey thought there was no part of the work “which does not become clearer to us for assuming that the choral finale is right; and there is hardly a point that does not become difficult and obscure as soon as we fall into the habit which assumes that the choral finale is wrong.” The celebrity of the fourth movement can mean that the first three movements do not receive the close attention they deserve – and need, if the choral finale is to be seen as the inevitable and natural conclusion to the symphony. It is a complex work, which progresses logically from its mysterious pianissimo opening through its different movements via a network of related and contrasting themes. The main themes, one jagged and aggressive, the other lyrical and peaceful, come together in the celebratory conclusion: an inspiring, if utopian, vision of hu- manity united – and the testament of a man who all his life had cherished the ideals of free- dom and universal brotherhood. Contemporary events 1824: • Premiere, in March, of Meyerbeer’s opera “Il Crociato in Egitto” in Venice. • Death on 19 April of English poet Lord Byron, at Missolonghi, fighting for Greek Independence from Ottoman rule (b. 1809). • Birth on 4 September of Austrian composer Anton Bruckner (d. 1896). 27
RENCONTRES SEL Arnold Schoenberg (1874-1951) Le Survivant de Varsovie, opus 46, oratorio pour récitant, chœur d’hommes et orchestre symphonique Arnold Schoenberg naît à Vienne en 1874 et meurt à Los Angeles en 1951. En 1933, alors qu’il est professeur à l’Académie de Berlin, il s’exile aux Etats-Unis à cause de la promulgation des lois antisémites. Schoenberg, avec Berg et Webern – avec qui il forme la « deuxième école viennoise » -, est un des fondateurs de la musique atonale. Une de ses œuvres les plus célèbres est « Le Pierrot lunaire » (1912), caractérisé par son « sprechgesang », sa « parole chantée », une nouvelle façon de dire-chanter. L’œuvre, créée en 1947, peut apparaître comme « un devoir de mémoire » envers toutes les victimes juives du 3e Reich. Elle évoque le ghetto de Varsovie, cette enclave dans laquelle les nazis avaient enfermé, entassé les juifs. Elle est écrite en trois langues : l’anglais du récitant, en sprechgesang ; l’allemand des vocifé- rations nazies ; l’hébreu de la prière finale. La musique est atonale ; certains instruments surgissent soudain, dramatisant l’œuvre, de la même façon qu’un tempo aux rythmes contrastés. Evénements contemporains: 1947 • Le “Plan Marshall” est annoncé à l’Université Harvard par le Secrétaire d’Etat des Etats- Unis, George C. Marshall • Le Luxembourg devient membre de l’UNESCO • Abdication du Roi Michel I de Roumanie - la Roumanie devient République Populaire dépendant de l’Union Soviétique • Première de l’opéra “Les Mamelles de Tirésias” de Francis Poulenc Ein Überlebender aus Warschau op. 46 “Ein Überlebender aus Warschau” kann sicherlich als Arnold Schönbergs ausdrucksstärkste Komposition angesehen werden und muss sowohl vom Text her, als auch von der Tragik in der Musik, als eine der wichtigsten musikalischen Aueinandersetzungen mit dem Holokaust angesehen werden. Arnold Schönberg leitete ab 1925 eine Kompositionsklasse an der Preußischen Akademie der Künste in Berlin, und nachdem ihm diese Stelle wegen seiner jüdischen Abstammung 1933 aus rassistischen Gründen entzogen wurde, kehrte er erst mal zum jüdischen Glauben, wel- chen er 1898 aufgegeben hatte, um sich evangelisch taufen zu lassen, zurück, und emigrierte im selben Jahr in die USA, wo er Professor für Kompositionslehre an zwei kalifornischen Uni- versitäten wurde und 1941 die US Staatsbürgerschaft annahm. 28
RENCONTRES SEL Ursprünglich geht die Anregung zum “Ein Überlebender aus Warschau“ auf eine Idee der damals in Amerika lebenden russischen Choreografin Corinne Chochem zurück, aber da bei- de, sie und Schönberg, sich aufgrund unterschiedlicher Honorarvorstellungen nicht einigen konnten, wählte Schönberg für sein Werk einen Text, welcher auf einem authentischen Zeu- genbericht von einem Überlebenden aus Warschau beruht und von der Niederschlagung des Aufstandes im Ghetto im Jahre 1943 handelt. Diesem Aufstand war ab Juni 1942 die “große Aussiedlung” mit dem Abtransport in die Vernichtungslager, vor allem nach Treblinka, voraus- gegangen. Das etwa siebenminütige Werk, geschrieben für einen Sprecher, Männerchor und Orchester, entstand in knapp zwei Wochen, zwischen dem 11. und 23. August 1947, und ist wie viele der Kompositionen, welche Schönberg ab den zwanziger Jahren schrieb, in der Zwölftontechnik komponiert. Der vom Komponisten selbst verfasste Text ist dreisprachig: der Erzähler spricht englisch, zi- tiert aber die Kommandorufe des Feldwebels auf Deutsch, und der Text des Schlusschores ist auf Hebräisch. Die Uraufführung von Schönbergs “Ein Überlebender aus Warschau“, welche am 4. November 1948 in Albuquerque (New Mexico) stattfand, war ein überwältigender Erfolg, aber die grö- ßere Bedeutung für die Verbreitung des Werkes, hatte sicherlich doch die europäische Erst- aufführung durch den Dirigenten und Schönberg-Kenner René Leibowitz am 15. November 1949 in Paris. Zeitgenössische Ereignisse: 1947 • US-Außenminister George C. Marshall gibt vor der Harvard-Universität die Grundlagen des Marshall-Planes zur Unterstützung Europas bekannt • Luxemburg wird Mitglied in der UNESCO • König Michael I. von Rumänien dankt ab - Rumänien wird eine von der Sowjetunion abhängige Volksrepublik • Uraufführung der Oper “Les Mamelles de Tirésias” von Francis Poulenc an der Opéra Comique in Paris “A Survivor from Warsaw”, op. 46 Arnold Schoenberg (he anglicized his name in the USA) wrote “A Survivor from Warsaw” as an immigrant in Los Angeles. In 1933, he had been sacked from his post at the Prussian Academy of the Arts on racist grounds. He returned to his Jewish faith, emigrated to the US and in 1941, became a US citizen. The idea for “A Survivor from Warsaw” came from Russian choreographer Corinne Chochem, who sent Schoenberg the melody and text of a partisan song, requesting a work based on the Yiddish original or a Hebrew translation. They could not agree on the fee and the project was abandoned. A commission from the Koussevitzky Music Foundation in Boston, however, 29
RENCONTRES SEL allowed the composer to carry out the plan he had suggested to Chochem: a short piece de- scribing an authentic incident “in the Warsaw Ghetto, how the doomed Jews started singing, before going to die.” Schoenberg composed the work between 11 and 23 August 1947, basing his text on an origi- nal witness-account; his health was failing and his friend René Leibowitz completed the score, under his supervision. The narrator describes the scene in English, with interjections in German from the sergeant ordering the beating and the counting of the Jews. Then comes “the grandiose moment when they all started to sing, as if prearranged, the old prayer they had neglected for so many years – the forgotten creed”: the Hebrew prayer, “Shem’a Yisroel”, “Ecoute, Israel”. The Albuquerque Civic Symphony Orchestra gave the first performance, on 4 November 1948. The audience was puzzled (or shocked) at first. The critic of Time magazine wrote: “Cruel dissonants. First the audience was jolted upright by an ugly, brutal blast of brass. Under it, whispers stirred in the orchestra, disjointed motifs fluttered from strings to woodwinds, like secret, anxious conversations. The survivor began his tale, in the tense half-spoken, half-sung style called Sprechstimme. The harmonies grew more cruelly dissonant. The chorus swelled to one terrible crescendo. Then, in less than ten minutes from the first blast, it was all over. While his audience was still thinking it over, Conductor Kurt Frederick played it through again, to give it another chance. This time, the audience seemed to understand it better, and applause thundered in the auditorium.” At this evening’s performance the cantata is to be played between the 2nd and 3rd move- ments of Beethoven’s Ninth. The two works have been associated before, by both the Beet- hoven Orchestra of Bonn and the New York Philharmonic, performing the cantata directly followed by the symphony: “The Jewish prayer is joined by Beethoven’s.” Contemporary events 1947: • The Marshall Plan is launched at Harvard University by the US Secretary of State, George C. Marshall. • Luxembourg becomes a member of UNESCO. • Abdication of King Michael I of Romania; Romania becomes a People’s Republic dependent on the Soviet Union. • First performance of Francis Poulenc’s opera «The Breasts of Tiresias ». Français : Stéphane Gilbart, Robert Nemecek (Beethoven) Deutsch : Georges Backes English : Ariel Wagner 30
RENCONTRES SEL An die Freude O Freunde, nicht diese Töne! Sondern lasst uns angenehmere anstimmen Und freudenvollere! Freude schöner Götterfunken, Tochter aus Elysium, Wir betreten feuertrunken, Himmlische dein Heiligtum! Deine Zauber binden wieder, Was die Mode streng geteilt; Alle Menschen werden Brüder, Wo dein sanfter Flügel weilt. Wem der große Wurf gelungen, Eines Freundes Freund zu sein, Freude trinken alle Wesen Wer ein holdes Weib errungen, An den Brüsten der Natur; Mische seinen Jubel ein! Alle Guten, alle Bösen Ja, wer auch nur eine Seele Folgen ihrer Rosenspur Sein nennt auf dem Erdenrund! Küsse gab sie uns und Reben, Und wer’s nie gekonnt, der stehle Einen Freund, geprüft im Tod; Weinend sich aus diesem Bund. Wollust ward dem Wurm gegeben, Und der Cherub steht vor Gott! Froh, wie seine Sonnen fliegen Durch des Himmels prächt’gen Plan, Laufet, Brüder, eure Bahn, Freudig, wie ein Held zum Siegen Seid umschlungen, Millionen Diesen Kuss der ganzen Welt! Bruder! Über’m Sternenzelt Muss ein lieber Vater wohnen Ihr stürzt nieder, Millionen? Ahnest du den Schöpfer, Welt? Such’ ihn über’m Sternenzelt! Über Sternen muss er wohnen. Friedrich Schiller, bearbeitet durch L. van Beethoven 31
FÉLICITATIONS pour vos 30 ans d’existence
RENCONTRES SEL A Survivor from Warsaw I cannot remember everything. I must have been unconscious most of the time. I remember only the grandiose moment when they all started to sing, as if prearranged, the old prayer they had neglected for so many years - the forgotten creed! But I have no recollection how I got underground to live in the sewers of Warsaw for so long a time. The day began as usual: Reveille when it still was dark. «Get out!» Whether you slept or whether worries kept you awake the whole night. You had been separated from your children, from your wife, from your parents. You don’t know what hap- pened to them... How could you sleep? The trumpets again- «Get out! The sergeant will be furious!» They came out; some very slow- ly, the old ones, the sick ones; some with nervous agility. They fear the sergeant. They hurry as much as they can. In vain! Much too much noise, much too much commotion! And not fast enough! The Feldwebel shouts: «Achtung! Stilljestanden! Na wird’s mal! Oder soll ich mit dem Jewehrkolben nachhelfen? Na jut; wenn ihrs durchaus haben wollt!» The sergeant and his subordinates hit (everyone): young or old, (strong or sick), quiet, guilty or innocent ... It was painful to hear them groaning and moaning. I heard it though I had been hit very hard, so hard that I could not help falling down. We all on the (ground) who could not stand up were (then) beaten over the head... I must have been unconscious. The next thing I heard was a soldier saying: «They are all dead!» Whereupon the sergeant ordered to do away with us. There I lay aside half conscious. I had become very still - fear and pain. Then I heard the ser- geant shouting: „Abzählen!“ They start slowly and irregularly: one, two, three, four - «Achtung!» The sergeant shouted again, «Rascher! Nochmals von vorn anfangen! In einer Minute will ich wissen, wieviele ich zur Gaskammer abliefere! Abzählen!“ They began again, first slowly: one, two, three, four, became faster and faster, so fast that it finally sounded like a stampede of wild horses, and (all) of a sudden, in the middle of it, they began singing the Shema Yisroel. Arnold Schönberg 33
RENCONTRES SEL Genia Kühmeier, soprano La Salzbourgeoise Genia Kühmeier étudié au Mozarteum de Salzbourg ainsi qu’à l’Université de Musique et des Arts de Vienne. Sa carrière a démarré en 2002 avec le premier prix du Concours International Mozart à Salzbourg en 2002 qui a conduit à une collaboration avec de nombreux chefs d’orchestre renommés: Seiji Ozawa, Sir Roger Norrington, Nikolaus Harnoncourt, Sir John Elliot Gardiner, Mark Minkowski, Mariss Jansons, Kirill Petrenko, Sir Colin Davis, Marek Janowski et Sir Simon Rattle. En 2002, Genia Kühmeier chante le rôle de Diane dans «Iphigénie en Aulide» de Gluck sous la direction de Riccardo Muti à la Scala de Milan. En 2003, elle devient membre de l’ensemble de l’Opéra d’État de Vienne comme boursière de Karajan (jusqu’en 2006). D’autres engagements l’ont amenée à Barcelone, Munich, Berlin, Vienne, Londres, Paris et New York. Sur CD et DVD, elle a enregistrée « La Flûte enchantée « (Muti), «La Création» de Haydn (Christie), « Les Quatre Saisons « de Vivaldi et le « Requiem « de Brahms (Harnoncourt). Die Salzburgerin Genia Kühmeier studiert im „Mozarteum“ Salzburg, bevor sie ihr Studium an der Universität für Musik und darstellende Kunst in Wien weiterführt. Der Sieg beim 8. Internationalen Mozartwettbewerb 2002 in Salzburg legt den Grundstein für eine interna- tionale Karriere und führt in der Folge zur Zusammenarbeit mit zahlreichen renommierten Dirigenten: Seiji Ozawa, Sir Roger Norrington, Nikolaus Harnoncourt, Sir John Elliot Gardiner, Mark Minkowski, Mariss Jansons, Kirill Petrenko, Sir Colin Davis, Marek Janowski und Sir Simon Rattle. Wichtiger Schritt in ihrer Karriere ist Genia Kühmeiers Debüt 2002 an der Mailänder Scala in Glucks Iphigénie en Aulide (Diane) unter Ricardo Muti. 2003 wird Genia Kühmeier als Karajan-Stipendiantin als Ensemble-Mitglied an die Wiener Staatsoper verpflichtet. Sie kon- zierte u.a. in Barcelona, München, Berlin, Wien, London, Paris und New York. CD und DVD : Mozarts Zauberflöte (Riccardo Muti), Haydns Schöpfung (Christie), Vivaldis Jahreszeiten und Brahms Deutsches Requiem (Harnoncourt). Genia Kühmeier was born in Salzburg and initially studied at the “Mozarteum” in Salzburg and later became a member of the Vienna State Opera, where she made her debut as Pamina. She started her international career in 2002 at La Scala in Milan as Diane in Iphigénie en Aulide. She has worked with great conductors such as Seiji Ozawa, Sir Roger Norrington, Nikolaus Harnoncourt, Sir John Eliot Gardiner, Mark Minkowski, Mariss Jansons, Kirill Petrenko, Sir Colin Davis, Marek Janowski and Sir Simon Rattle. With her vast repertoire Genia Kühmeier has shifted the main focus of her artistic endeavours to the concert stage. She is one of the most sought after concert singers of our time and a frequent guest at renowned concert halls. Her discography includes Mozart’s Zauberflöte with Riccardo Muti (on DVD and CD), Haydn’s Creation with William Christie, Haydn’s Jahreszeiten and Brahm’s Requiem with Nikolaus Harnoncourt. Also a solo-recital album with lieder by Mozart, Schubert, Dvorák and Strauss, and a CD with Carmen have been recorded. 34
RENCONTRES SEL Anke Vondung, alto Originaire de Rhénanie-Palatinat, Anke Vondung a étudié à la Musikhochschule de Mannheim. Elle a obtenu de nombreux prix lors de concours internationaux. Après avoir été engagée en 1999 par le Tiroler Landestheater à Innsbruck, elle fait ses débuts au Théâtre du Châtelet dans le rôle de Hänsel, dans Hänsel und Gretel, de Humperdinck, puis à l’opéra d’État de Munich dans le rôle de Siebel, du Faust de Gounod. Elle participe en 2002 au festival de Salzbourg. Elle a également chanté aux États-Unis, notamment au Metropolitan Opera en 2007, dans le rôle de Chérubin. Outre l’opéra, elle interprète également des lieder, ainsi que des œuvres religieuses de Jean-Sébastien Bach. Parmi les rôles qu’elle interprète régulièrement, on compte notam- ment Carmen, Dorabella (Cosi fan tutte), Chérubin (Les Noces de Figaro), ou encore Annio (La Clémence de Titus). Sa discographie comprend une quinzaine de titres, en particulier chez BBC / Opus Arte, chez Harmonia Mundi et chez Farao. Anke Vondung wurde in Speyer geboren und studierte an der Musikhochschule Mannheim. Zwischen 1997 und 1999 gewann sie zahlreiche Preise renommierter Gesangswettbewerbe. In den Spielzeiten 1999/2000 bis Ende 2011/12 war sie Ensemblemitglied des Tiroler Landes- theaters in Innsbruck, wo sie zahlreiche große Partien ihres Faches sang. Ab dem Jahr 2000 folgten Gastverpflichtungen u. a. an das Théâtre Chatelet de Paris, an die Staatsoper München und an die Metropolitan Opera New York. Zu ihrer künstlerischen Tätigkeit gehören auch Kon- zerte und Liederabende. Ein breit gefächertes Konzertrepertoire und zahlreiche CD-Einspie- lungen dokumentieren die Bandbreite ihres künstlerischen Schaffens. Zahlreiche Konzerte in Europa, den USA und Asien, mit renommierten Orchestern waren und sind fester Bestandteil ihrer Aktivitäten. Zukünftige Verpflichtungen der nächsten Jahre werden sie wieder auf die großen Opernbühnen und Konzertpodien führen. German mezzo-soprano Anke Vondung was born in Speyer and studied at the Mannheim Academy of Music. Between 1997 and 1999, she won numerous prizes at prestigious singing competitions. From September 1999 until the end of the 2001/02 season, she was a member of the Tyrolean Landestheater in Innsbruck, where she sang several major roles. From 2000 onwards, guest engagements took Anke Vondung all over the world, including the Munich, Hamburg and Berlin State Operas, the Théâtre du Châtelet and the Opera Bastille in Paris and New York’s Metropolitan Opera. She made her Salzburg Festival debut in 2001. In 2009, she appeared on the concert platform with the Boston Symphony Orchestra under James Levine. In addition to her regular appearances in leading opera houses in Europe and the United States, Anke Vondung is also in demand as a concert singer and lieder recitalist. She has per- formed with many top-flight orchestras and worked with. 35
Vous pouvez aussi lire