Market News Etudes Economiques & Stratégie - Aurel BGC

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Market News
Etudes Economiques & Stratégie
                                                                                          11/06/2018 08:35

                                               Trump mobilise encore l’attention !

Marchés Financiers   BOURSE AMERICAINE : Les indices américains ont clôturé la semaine sur une très
                     légère hausse malgré de nombreuses l’incertitude sur l’issue du sommet du G7 et de
                     la rencontre du président Trump avec son homologue Nord Coréen. De plus, les
                     investisseurs sont restés prudents avant cette semaine qui s’annonce chargée avec
                     la réunion des commités de politique monétaire des trois grandes banques centrale :
                     le Fed, la BCE et la BoJ. Certains commentaires indiquent que la bourse américaine
                     profite d’unvestisseurs délaissant les actions européennes et émergentes au profit du
                     marché américain (en partie visible dans les statistiques d’EPFR, cf. ci-dessous).
                     L’indice S&P 500 a débuté la séance en baisse, autour des 2 765 points, avant de
                     revenir dans le vert à la mi-séanceIl a ensuite évoluer entre 2 775 et 2 780 jusqu’à la
                     fin de la journée, sans tendance. Finalement, l’indice-phare de la bourse de New-
                     York a fini la séance à 2 779 (+ 9 points), en hausse de 0,3%. Le Dow Jones a aussi
                     progressé de 0,3%, à 25 317 (+ 75 points) et le Nasdaq Composite a encore sous-
                     performé, à 7 646 (+ 10 points), soit une hausse de 0,1%. Après avoir poursuivi à
                     l'ouverture leur recul enregistré la veille, les valeurs technologiques se sont reprises.
                     Elles ont terminé la journée de vendredi quasiment à l’équilibre : le S&P
                     technologique a enregistré une hausse symbolique de 0,03%. Il s'est traité au total
                     6,05 milliards de titres sur les marchés actios américains vendredi, le volume le plus
                     bas depuis le 25 mai, contre 6,60 milliards en moyenne aux 20 derniers séances. La
                     volatilité reste faible, le VIX finissant la semaine à 12,18, en hausse de 0,4%. Sur la
                     semaine, le Dow Jones a gagné 2,8%, le S&P 500 1,6% et le Nasdaq Composite
                     1,2%.
                     Valeurs : Apple a concentré les inquiétudes lors de la séance de vendredi. Son
                     action a reculé de 0,9% à 191,70 $ après avoir touché en séance un plus bas à
                     189,77 $, à la suite d'informations selon lesquelles le groupe a prévenu ses
                     fournisseurs de se préparer dès le second semestre à une baisse de 20% des
                     commandes de composants pour ses nouveaux iPhone en prévision d'un
                     ralentissement des ventes. Les fabricants de semi-conducteurs Qualcomm et Intel
                     ont perdu respectivement 0,6% et 1,5%. Sécoué aussi par les craintes autour
                     d’Apple, Broadcom a finalement perdu 2,5% au lendemain de la publication de ses
                     résultats trimestriels qui ont pourtant montré un bénéfice supérieur aux attentes. Le
                     groupe spécialisé dans les transactions numériques DocuSign a gagné, quant à lui,
                     3,5% après avoir publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Verizon,
                     leader américain des télécoms, a gagné 0,4% après avoir annoncé que son patron
                                                                              er
                     actuel Lowell McAdam va être remplacé àpartir du 1 août par Hans Vestberg,
                     l'ancien dirigeant du groupe suédois Ericsson. Philip Morris (+ 2,6%) a relevé son
                     dividende de 6,5%, à 1,14 $ par action. Monster Beverage (+ 5,0%), producteur de
                     boissons énergisantes, a annoncé qu'il était « très probable » qu'il augmente ses prix
                     plus tard dans l'année.

                     BOURSES AMERIQUE LATINE : Performances pour le moins contrastées des bourses
                     latino-américaines vendredi. Dans les extrêmes, l’iBovespa a perdu 1,2%, alors que
                     le Merval a gagné 4,2%. Entre les deux, Les bourses de Lima et de Bogota ont cédé
                     0,1%, alors que l’IPSA chilien et l’IPC mexicain ont gagné 1,0%. Les craintes de
                     défiance globale des investisseurs envers les marchés émergents, et plus
                     particulièrement ceux d’Amérique du sud et centrale, apparaissent ainsi quelque peu
                     exagérées. D’ailleurs, sur l’ensemble de la semaine, d’importantes divergences ont
aussi été observées. La bourse de Sao Paulo souffre des inquiétudes des
             investisseurs à quelques mois de l’élection présidentielle, alors que les sondages ne
             montrent pas de remontée des candidats potentiellement pro-marché et que le
             gouvernement actuel a perdu de la crédibilité à leurs yeux depuis qu’il a précipité une
             nouvelle crise de Petrobras en ordonnant une baisse de prix du gasoil pour mettre fin
             à une grève des routiers. En argentine, au contraire, la signature d’un accord pour un
             prêt du FMI semble avoir rassuré les investisseurs en action, même si la chute du
             peso face au dollar se poursuit… Au total, sur l’ensemble de la semaine, le principal
             indice de la bourse de Sao Paulo a chuté de 5,6%, alors que le Merval a bondi de
             10,6% !

             BOURSES ASIATIQUES : Prudence mais pas de « sur-réaction » aux tweets de Trump,
             ce matin, sur les marchés asiatiques. Au contraire, soutenir par l’espoir d’un accord
             avec la Corée du Nord, le Kospi gagne 0,7% ce matin. De même, l’indice Nikkei
             progresse de 0,5% même si certains secteurs sont pénalisés par les incertitudes sur
             le commerce international, notamment le secteur des transports. Le Hang Seng est
             aussi en hausse (+ 0,3%). L’indice profite de la bonne orientation des valeurs
             technologiques. Tencent progresse de 1,0% et le Hang Seng Bank de 1,1%. L’indice
             de Shanghai recule de 0,5% et Shenzhen de 0,4%.

             CHANGES & OBLIGATAIRE : Sur le marché des changes, la devise européenne est
             reparti à la baisse face au dollar, après la publication statistiques de production
             industrielle mitigées en Allemagne et en France. Vendredi soir, peu après la clôture
             de Wall-Street, l’euro valait 1,1771 $ contre 1,1799 $ jeudi soir. Mais les cambistes
             sont demeurés prudents dans leus arbitrages sur les changes, dans l’attente de
             l’issue du G7. La production industrielle en Allemagne a été révisé à la hausse sur le
             mois de mars (+ 1,7% vs + 1,0% en première estimation) mais elle a reculé de 1,0%
             au mois d’avril. Ce mouvement intervient après une contraction des commandes de
             2,5% sur le mois d’avril, après - 1,1% en mars. En France, la production industrielle a
             réculé de 0,5% après – 0,4% en mars, pénalisée par le secteur énergétique. La
             production manufacturière était en hausse. La livre britannique, de son côté, s’est
             dépréciée après que le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit Michel Barnier a
             averti que l'UE ne se « laissera pas impressionner » par le Royaume-Uni dans les
             négociations. Face à la devise nippone, le dollar valait 109,54 yens vendredi soir,
             contre 109,70 la veille. Sur le marché oblitaire américain, les taux longs ont
             progressé d deux poins de base, avec un 10 ans à 2,940% et un 30 ans à 3,088%.

             PETROLE : Le pétrole a fini la séance américaine en léger repli, alourdi par les
             inquiétudes face à la hausse de la production américaine et la baisse de la demande
             chinoise, ainsi que par la révision à la baisse des prévisions de cours de JP Morgan
             (- 3 $, à 62,20 $ pour le prix du baril de WTI fin 2018).. Le contrat de juillet sur le WTI
             a perdu 21 cents, soit 0,3%, à 65,74 $ le baril. De son côté, le Brent a reculé de 86
             cents, soit 1,1%, à 76,46 $. Sur la semaine, le WTI a cédé 0,2% et le Brent 0,5%.
             Selon les données douanières, les importations chinoises de pétrole ont baissé en
             mai par rapport à leur record d'avril. L'augmentation de la production américaine de
             pétrole inquiéte aussi les intervenants. En effet, le nombre de puits en activité aux
             Etats-Unis a encore augmenté d'une unité sur la semaine au 8 juin, pour atteindre un
             total de 862, son niveau le plus élevé depuis mars 2015, montre le rapport
             hebdomadaire du groupe parapétrolier Baker Hughes.

News clefs   Pas d’accord au G7 ! Alors qu’un communiqué commun était prêt et que le président
             américain été parti pour sa rencontre avec la Corée du Nord, Donald Trump a
             annoncé, sur twitter, avoir demandé à ses représentants de ne pas cautionner le
             communiqué commun établi par les dirigeants du G7, plombant un consensus fragile
sur le commerce entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux.
Sa colère de Donald Trump s’est concentrée contre son hôte, Justin Trudeau, qu’il a
traité de « très malhonnête et faible » pour avoir qualifié « d'insultants » les tarifs
américains : « Le PM Trudeau du Canada s'est montré docile et modéré pendant nos
réunions au G7, tout cela pour donner une conférence de presse après mon départ
dans laquelle il déclare que 'les droits de douane américains sont presque insultants'
et qu'il ne 'se laissera pas bousculer' » et de rajouter « Nos tarifs douaniers sont en
réponse à ses droits de douane de 270% sur les produits laitiers ! ». Durant sa
conférence de presse, Justin Trudeau a évoqué des mesures de rétorsion que le
Canada prendrait le mois prochain suite à l'instauration par Washington de droits de
douane sur les importations américaines d'acier et d'aluminium en provenance du
Canada, de l'Union Européenne et du Mexique. Mais, il n’a fait aucune nouvelle
annonce pouvant justifier une réaction aussi vive du président américain. Les
dirigeants du G7 s’étaient mis d'accord samedi sur la nécessité d'un « commerce
libre, équitable et mutuellement bénéfique » et sur l'importance de la lutte contre le
protectionnisme. L’Europe devrait rester unie et soutenir ce texte. La France a
dénoncé « l'incohérence » de la délégation américaine tandis que l'Allemagne a
accusé M. Trump de « détruire » la confiance des alliés à coups de tweets. Angela
Merkel a, pour sa part, regretté la volte-face de Donald Trump et annoncé que
l'Union Européenne allait également réagir aux nouveaux droits de douane
américains : « Nous n'allons pas nous laisser escroquer encore et encore, mais nous
agirons aussi ». Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, cible des violentes
critiques américaines, a pour l'instant choisi de ne pas répondre.
Ce matin, très en forme, Donald Trump a réitéré dans une série de tweets ses
critiques contre le Canada et son premier ministre, Justin Trudeau, tout en menaçant
les Européens de ne plus assurer leur sécurité, au sein de l’OTAN, s’ils
n’augmentent pas leurs dépenses militaires et n’acceptent pas un rééquilibrage des
échanges commerciaux avec les États-Unis : « And add to that the fact that the U.S.
pays close to the entire cost of NATO-protecting many of these same countries that
rip us off on Trade (they pay only a fraction of the cost-and laugh!). The European
Union had a html-151 Billion Surplus-should pay much more for Military! ».

Le nouveau ministre italien de l'Economie, Giovanni Tria, a affirmé dimanche que le
gouvernement constitué par les antisystèmes et l'extrême droite était « unanime »
quant au maintien de l'Italie dans la zone euro : « Non seulement nous ne voulons
pas une sortie de l'euro mais nous agirons de telle façon qu'il n'y ait aucune raison
de venir à douter de notre présence dans la zone euro ». Selon plusieurs sondages
récents, entre 60 et 70% des Italiens sont opposés à un abandon par leur pays de la
monnaie européenne. M. Tria, comme plusieurs économistes de la Ligue, estime
toutefois que le fonctionnement de la zone euro doit être modifié.
Encore un flight to quality vers les actifs en dollar ! La situation en Italie et les
incertitudes sur l’économie européenne semblent encore affecter les choix
d’investissement des investisseurs internationaux dans les fonds d’investissement.
Selon les statistiques de l’EPFR, exprimé en dollar, les flux dans les fonds ont été
positifs à l’exception des fonds actions européens : ils affichent une sortie nette de 29
Mds $ sur les trois derniers mois, alors que les fonds actions américains ont
bénéficié de 23 Mds $ de flux net, dont 6 Mds $ sur la seule semaine passée. Les
investisseurs réalisent un arbitrage massif des fonds actions européens vers les
fonds américains. Les investisseurs délaissent aussi les fonds actions émergents qui
subissent une décollecte nette de 2 Mds $, la plus violente sur une semaine depuis
décembre 2016. En net, sur l’ensemble des zones géographiques, les fonds actions
ont engrangé seulement 3 Mds $ de collecte nette. Les fonds obligataires, dans leur
ensemble, connaissent une sortie nette de 1,1 Md $, avec 1,2 Md $ sur les fonds
corporate investment grade et – 1,5 Md sur les fonds high yield et – 0,4 Md dans les
obligations émergentes. La perspective de fin du QE de la BCE a peut-être incité les
investisseurs à la prudence sur les obligations d’entreprises. Les investisseurs ont
concentré leurs investissements sur les fonds obligataire de titre d’Etat des pays
développés.
 Focus économique                    ETATS-UNIS : LE GDP NOW ET NOW CAST

                                     Après cette publication des stocks des grossistes, le modèle GDP Now de la Fed
                                     d’Atlanta estime la croissance du PIB à 4,6% en rythme annuel au second trimestre
                                     (vs 4,5% pour l’estimation précédente du 6 juin). Les stocks devraient contribuer pour
                                     1,0 à 1,1 point à la croissance du PIB entre mars et juin. Cette « prévision » du GDP
                                     Now reste nettement très supérieure au consensus des économistes, qui attend une
                                     croissance légèrement supérieure à 3% au deuxième trimestre. De son côté, le
                                     modèle de la Fed de New York est plus prudent : la croissance serait de 3,1% au
                                     second trimestre (vs 3,3% estimé au premier juin) et de 2,9% au troisième trimestre.

                                             Recherche économique et Stratégie

                                       Christian Parisot                       Jean-Louis Mourier
                                   Head of Global Research                        Economic Research
                                       01 53 89 53 74                              01 53 89 54 46
                                   cparisot@aurel-bgc.com                  jlmourier@aurel-bgc.com

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