REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Mercredi 2 janvier 2019 Outre-mer - Mayotte
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A LA UNE DECORATIONS LEGION D’HONNEUR; Pages, 6 à 7, 16, 18, 42 à 43. Outre-mer, seize Ultra-marins promus en 2019. VOEUX; Pages, 13, 30 à 34. Outre-mer, les vœux de personnalités. DEVELOPPEMENT ECONOMIE; Pages, 36 à 38. Polynésie, le conseil municipal de Tairapu-Est dit non au projet de la porcherie industrielle. 2
1/01/2019 Légion d’Honneur : Seize Ultramarins promus en 2019 ©Fred Dufour / AFP Comme chaque année, avec le nouvel an arrivent les promus de la Légion d’Honneur. Ci-dessous les seize ultramarins promus en 2019 au titre du Ministère des Outre-mer : Au grade d’officier : – Mme Marceline (Danielle), avocate au barreau, ancienne bâtonnière (Martinique). Chevalier du 5 juillet 2005. – Mme Palcy (Euzhan, Yvette), cinéaste, réalisatrice. Chevalier du 10 septembre 2004. Au grade de chevalier : – M. Blandin (Bruno, Tobie, André), président d’une organisation patronale (Guadeloupe) ; 50 ans de services. – Mme Bouchaut-Choisy, née Bouchaut (Inès, Marie, Mireille), conseillère économique, sociale et environnementale (Guadeloupe) ; 36 ans de services. – Mme Capron (Josiane, Yolande), cheffe d’une entreprise de sacherie, présidente d’une association pour le développement de l’industrie (Martinique) ; 50 ans de services. – Mme Chevreuil (Peggy, Isabelle dite Isabelle), cheffe d’une entreprise d’audit (Mayotte) ; 23 ans de services. – M. Detcheverry (Denis, Léo, André), ancien sénateur, ancien maire de Miquelon-Langlade, président d’une association environnementale (Saint-Pierre-et-Miquelon) ; 41 ans de services. – M. Fauchard (Didier, Marie, Laurent), président d’une organisation patronale, directeur d’une société dans le domaine des nouvelles technologies (La Réunion) ; 40 ans de services. – Mme Harang, née Sol (Monique), directrice générale d’une caisse générale de sécurité sociale (Guyane) ; 43 ans de services. – M. Levant (Alain), professeur honoraire, ancien maire de Kaala-Gomen (Nouvelle-Calédonie) ; 49 ans de services. – M. Mété (David, François), médecin, chef d’un service d’addictologie d’un centre hospitalier universitaire (La Réunion) ; 21 ans de services. – M. Moreau (Daniel, François, Marie), président-directeur général d’une société agroalimentaire (La Réunion) ; 34 ans de services. – Mme Mouhoussoune, née Boudra (Sarah, Béatrice), greffière, conseillère économique, sociale et environnementale (Mayotte) ; 23 ans de services. – M. Nestar (Florus, Sylvestre), directeur général d’un organisme public d’accompagnement de la mobilité des résidents d’Outre-mer ; 32 ans de services. – M. Siong (Albert), président d’une chambre d’agriculture (Guyane) ; 27 ans de services. – M. Villageois (Jean-Rémy, Jérôme), président du directoire du grand port maritime de La Martinique ; 29 ans de services. 7
LES UNES DE LA PRESSE LOCALE 11
GUADELOUPE 12
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GUYANE 15
2/01/2019 Trois chevaliers pour la Guyane Mardi 1 Janvier 2019 - 11h36 DISTINCTIONS. Trois Guyanais ont été nommés au rang de chevalier de la Légion d'honneur, dans la promotion du 1er janvier. Il s'agit d'Albert Siong, le président de la chambre d'agriculture originaire de Javouhey, qui brigue un second mandat en ce début d'année ; de Monique Harang, directrice générale de la caisse générale de sécurité sociale (CGSS), honorée pour ses quarante-trois années de service ; et Jean-Paul Catanese, le directeur régional des Finances publiques, récompensée pour trente-deux années de service. Nouveau suicide d'un Amérindien à Maripasoula Contenu abonné Maripasoula. La série noire continue sur la commune de Maripasoula. Un jeune homme de 16 ans a mis fin à ses jours hier matin. 31/12/2018 Le Centre hospitalier de Kourou toujours paralysé par une grève Franck Leconte / MCT Trois semaines de grève au Centre Hospitalier de Kourou. A l’appel de l’UTG, les salariés dénoncent la mauvaise application des accords signés lors du passage du privé au public et réclament une autre politique de gestion du personnel, notamment en ce qui concerne les déroulements de carrière. Point délicat : le changement de statut justement des salariés. Une réunion en tout cas est prévue ce jour entre l’agence régionale de la santé et les salariés grévistes. Ces derniers ont présenté leurs revendications aux élus, afin d’inciter les autorités à trouver une solution. 16
MARTINIQUE 17
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MAYOTTE 19
2/01/2019 Mayotte : plusieurs séismes ressentis pendant le mois de décembre LINFO.RE –Marine Magnien Tout comme en novembre, le mois de décembre 2018 fut calme au Piton de la Fournaise, mais toujours bien actif au large de Mayotte. Selon l’Observatoire Volcanologique du Piton de la Fournaise, le mois de décembre a été relativement calme. Concernant Mayotte, l’activité sismique restait soutenue. 1) Piton de la Fournaise Le mois de décembre 2018 aura été marqué au Piton de la Fournaise par une faible sismicité sous les cratères sommitaux, une absence de déformation significative, et des flux de CO2 dans le sol en champ lointain relativement constant sur des valeurs faibles. Ceci témoigne de l’absence de transferts magmatiques (ou du moins leur ralentissement) des zones profondes vers les zones plus superficielles. 2) Crise sismique à Mayotte Une activité sismique affecte l’île de Mayotte depuis le début du mois de mai 2018. Ces séismes forment un essaim avec des épicentres regroupés en mer, 30 à 60 km à l’est de la côte de Mayotte. La grande majorité de ces séismes est de faible magnitude, mais plusieurs évènements de magnitude modérée (au maximum M5,9) ont été fortement ressentis par la population et ont endommagé certaines constructions. Depuis le mois de juillet l’activité sismique a diminué mais une sismicité persiste dont certains séismes ressentis. En décembre, le mois a été particulièrement actif avec notamment plusieurs séismes de Magnitude >4 ressentis. En parallèle, les données des stations GPS du réseau Teria installées sur l’île de Mayotte, qui sont distribuées par le RGP de l’Institut Géographique National (IGN), indiquent toujours depuis le mois de juillet un déplacement d’ensemble vers l’est (d’environ 11 cm depuis juillet) et une subsidence (affaissement) (d’environ 8 cm depuis juillet). Des calculs automatiques et journaliers ont été mis en place à l’OVPF (via le logiciel Gipsy) afin de suivre ces déformations, ainsi que la source à leur origine. Ainsi pour les 3 derniers mois, la source en « dépressurisation » à l’origine de ces déplacements pouvait être localisée à environ une trentaine de km à l’est de Mayotte et à environ 39 km de profondeur. Ceci suggère que des transferts de fluide dans la croûte se poursuivent toujours. 20
Le Journal de Mayotte 2/01/2019 Rétrospective 2018 : Le JDM vous souhaite une bonne année 2019 ! Le Dziani Dzaha, un ancien volcan, n'est en rien responsable des séismes de l'année 2018 ! Janvier : Annick Girardin lors de sa venue mi mai à Mayotte L’année commence sur une note positive. Lors de ses vœux 2018, la ministre des Outre-mer, Annick Giradin a prôné « qu’il serait pertinent de mettre en avant les solutions et innovations ultramarines qui peuvent inspirer la métropole. » Mayotte a accompli sa mission avec brio, les gilets jaunes mahorais ayant fait parler d’eux bien avant leurs comparses métropolitains et réunionnais. Février : Un groupe de “gilets jaunes” à Kawéni Les gilets jaunes mahorais sont nés de l’insécurité présente dans le 101e département français. Plusieurs manifestations ont émaillé le mois de févier conduisant peu à peu à de nombreux blocages. Mars : Un barrage pointe de Koungou Suite à des scènes de violences sur les barrages ou encore aux blocages mortels de transports sanitaires, nous nous posions la question de la suspension du mouvement. Avril : Fait de société ou fait de délinquance ? Au tribunal correctionnel, un homme français est condamné à 1 an de prison avec sursis pour reconnaissance frauduleuse de paternité. 21
Le Journal de Mayotte 2/01/2019 Mai : Le dernier séisme de l’année a été localisé à seulement 18 km de Mamoudzou Il y a un avant et un après. Depuis mai 2018 Mayotte est passée en mode vibreur. On ne connaissait pas le terme avant cette date, mais « l’essaim de séismes » a fait une entrée fracassante dans le top 5 des conversations d’attente à la barge. L’origine volcanique du phénomène semble aujourd’hui la plus plausible. En cette fin d’année 2018, les tremblements de terre n’ont pas dit leur dernier mot. Un séisme d’une magnitude de 4,7 sur l’échelle de Richter a été enregistré dans la nuit du 30 décembre à 2h22. Juin : Thani Mohamed Soilihi lors de sa défense des amendements en juin 2018 Durant les débats sur la « loi asile immigration », Mayotte a beaucoup fait parler d’elle par le truchement du sénateur Thani Mohamed Soihlihi. L’élu LREM a obtenu en juin 2018 l’aval du Conseil d’État pour la modification de l’accès à la nationalité française par le droit du sol à Mayotte. La loi n° 2018-778 du 10 septembre 2018 pour une « immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », dite « loi asile immigration » a été promulguée le 11 septembre dernier. Juillet Nathalie Costantini attentive aux discours-bilans de son action Après 4 ans de service, Nathalie Costantini quitte ses fonctions de vice- recteur de Mayotte, l’occasion de revenir sur les dossiers et événements auxquels elle fut confrontée. Son successeur, Stephan Martens, entré en fonction pour la rentrée 2018, a pour mission de transformer le vice- rectorat en rectorat de plein exercice. Août Le B787-8 ‘Dreamliner” d’Air Austral Air Austral est l’entreprise que l’on aime ne pas aimer à Mayotte : discrimination à l’égard des résidents mahorais, tarif des billets, irrégularités et temps de vol à rallonge vers la métropole … En août, une escadrille de problèmes plombe le ciel mahorais. La compagnie réunionnaise doit suspendre sa ligne directe mais continue d’assurer la desserte de Mayotte. Les avions opérant le vol sans escale reprendront du service quelques semaines plus tard. Dans le même temps son concurrent épisodique, Corsair, jette l’éponge pour, dit-il mieux revenir. La perte de ses droits de trafic entre La Réunion et Madagascar scelle définitivement l’avenir de la compagnie sur le tarmac pamandzien. Si Air Austral concentre les critiques, elle est aussi la seule compagnie à desservir Mayotte en continu. Mais évoquer la desserte aérienne à Mayotte sans parler de piste longue, c’est comme le dugong à Mayotte, on en entend parler mais on ne l’a jamais vu. Les travaux ne sont toujours pas d’actualité. 22
Le Journal de Mayotte 2/01/2019 Septembre Miss Salouva, Miss Prestige et Miss Mayotte Concours de Miss Mayotte, de Miss prestige, de Miss Salouva… les concours de beauté se multiplient dans le département et crée des tensions. Sylvie Tellier, Miss France 2002 et directrice générale de la société Miss France a dû se faire entendre pour calmer les esprits. Le sujet n’est pas si anecdotique, car derrière ces querelles se cache l’enjeu de la représentation de la femme mahoraise, a fortiori de Mayotte. C’est d’ailleurs l’article que vous avez le plus lu en septembre. Octobre La ville de Mutsamudu à Anjouan L’instabilité politique et les décisions prises par le voisin comorien ont émaillé l’année 2018 à Mayotte. En octobre des forces armées se rebellent à Anjouan. Le 21 mars 2018, le Gombessa reconduisant par voie maritime les Comoriens expulsés de Mayotte, était refusés par Moroni, ouvrant à des mesures de rétorsion de la part de l’État français et de collectifs à Mayotte. Durant plusieurs semaines le bureau des étrangers est à l’arrêt, source de vives tensions et de création travailleurs sans-papiers. Les Comores ont finalement accepté la reprise des reconduites à la frontière ne novembre dernier. Novembre La victime (au centre) recevra 80 000€ pour son préjudice Le 30 juillet 2018 une jeune femme perd sa jambe sur le boulevard des crabes, suite à une collision avec un véhicule. Entre mauvais état des routes, alcool au volant, soupçon de délit de fuite du conducteur, ce fait divers aura beaucoup fait parler de lui, nourrissant les plus folles rumeurs En novembre 2018 se tient le procès du chauffeur à l’origine de l’accident. Le légionnaire sera finalement condamné pour alcool au volant mais relaxé pour l’accident. Décembre Les containers de la colère C’est le feuilleton des dernières années : le port de Longoni. Qui fait quoi ? Qui a le droit de faire quoi ? Comment et où faire quoi ? En cette fin d’année, nous n’avons toujours pas la réponse, mais la justice vient, entre Noël et le Jour de l’an, de pousser un peu plus la SMART, l’opérateur historique du port vers la sortie. 23
NOUVELLE-CALÉDONIE 24
1/01/2019 Lifou : le projet hôtelier de Wadra Bay divise la population de l'île Le complexe Hilton Wadra Bay comptera villas de luxe et bungalows. Mais sur place, le projet divise et suscite des inquiétudes car il sera construit en partie sur une zone "tabou". Le "non respect des croyances culturelles" laisse présager un "non respect de l'environnement". N.G Les opposants au projet de construction du complexe hôtelier au Sud de Lifou sont inquiets. Ils craignent pour l'environnement de leur île. Et pour cause, le projet comprend : 20 bungalows sur la lagune, trois en forêt, 22 chambres et 5 villas. Ce projet d'hôtel 4 étoiles prévoit aussi : bar, lounge, spa, des restaurants ou encore une lagune intérieure, et en guise de piscine, un aquarium abrité par le récif. La cérémonie de la pose de la première pierre s’est tenue le 6 décembre 2018 à Lifou. Or, une partie de ce complexe sera érigée sur une zone coutumière "TABOU". Ce "non respect des croyances culturelles" laisse présager un "non respect de l'environnement", sacrifiés sur l'autel de la rentabilité, tels sont les arguments des opposants au projet du "Hilton Wadra Bay Resort". Fixer les populations par l'emploi La grande chefferie de Lössi ( Sud de Lifou) et les familles propriétaires apportent le foncier. Un projet qui pour eux doit se concrétiser pour les générations futures. « Avec ce projet, les jeunes et les familles vont rester sur place pour travailler » explique Maurice Ixoe, président du GDPL Guleza. « C’est notre souhait de fixer la population sur Lifou ». Une soixantaine d’emplois directs sont prévus et quatre fois plus d’emplois induits : maraîchage, miel, vanille, pêche ou plongée. La défiscalisation nationale Le gouvernement a obtenu l’agrément fiscale nationale pour un crédit d’impôt de 695 millions de francs, auquel s’ajoute une défiscalisation locale accordée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie pour 1,4 milliard de francs. Le financement du complexe touristique bénéficie également : d’une subvention de la province des Îles Loyauté d’un milliard de francs et du soutien de la Société de développement et d’investissement des Îles (Sodil) sur ses fonds propres et à travers un emprunt. Les travaux débuteront en mars 2019 pour une durée de deux ans et demi, soit une ouverture prévue courant 2021. 25
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POLYNÉSIE 29
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LA RÉUNION 40
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1/01/2019 Quatre Réunionnais promus au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur La promotion de la Légion d'Honneur du 1er janvier promeut trois Réunionnais au grade de Chevalier: David Mété, chef du service d'addictologie du CHU, Didier Fauchard, président du MEDEF, et Daniel Moreau, président de Royal Bourbon Industrie. A ces trois noms, il faut ajouter celui d'Isabelle Chevreuil, une expert-comptable exerçant auparavant à Mayotte et résidant dorénavant à la Réunion. Si la promotion du 1er janvier est un peu déséquilibrée en ce qui concerne les Réunionnais, la Grande Chancellerie de la Légion d'Honneur précise dans un communiqué que "cette promotion rassemble au total 402 personnes réparties à parité exacte hommes-femmes entre 345 chevaliers, 42 officiers, 9 commandeurs, 4 grands officiers et 2 grand'croix". Par ailleurs, les joueurs de l'équipe de France de football, forts de la coupe du monde, ont tous été faits Chevaliers, pour "services exceptionnels nettement caractérisés". N.P 43
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1/01/2019 « En 2019 nous continuerons à porter la voie d’une économie réunionnaise fière de ses entreprises, de ses traditions et de ses innovations », assure Dominique Vienne Dominique Vienne, président de la CPME Réunion ©Johny Abitbol Dans une interview exclusive accordée à la rédaction d’Outremers 360, Dominique Vienne, président de la CPME et de l’association SBA (Stratégie bon achat), fait le bilan de l’année 2018, entre la mise en place de la « dynamique REELLE », le projet de loi de Finances Outre-mer ou encore, le mouvement des gilets jaunes à La Réunion. Pour 2019, Dominique Vienne appelle à ce que « chaque Réunionnais(e) et chaque entreprise locale prennent conscience de leur rôle d’acteur du destin du territoire, par leur choix de consommation : des achats locaux pour des emplois locaux ». Quels ont été pour vous les événements importants à La Réunion cette année 2018 ? Ponctuée par la mise en œuvre de notre feuille de route D.E.F.I., l’année 2018 a constitué un véritable marqueur de lisibilité et de légitimité sur le territoire. Nous avons rendu nos actions plus lisibles en allant à la rencontre des chefs d’entreprise afin de leur exposer notre vision de l’entrepreneuriat de territoire et trouver le meilleur accompagnement possible pour les accompagner dans leur quotidien et leur environnement d’affaires. Nous avons, dans le même temps, continué à améliorer notre offre de services afin d’être l’interlocuteur privilégié des entrepreneurs réunionnais. Nos nombreuses commissions ont permis par ailleurs d’informer et de contribuer aux différents projets de réformes qui se sont enchaînés cette année : formation professionnelle, Loi de finances, Sécurité sociale avec les exonérations de charges sociales. Ce dernier dossier a particulièrement mobilisé nos forces. Nous avons activé tous les leviers institutionnels par le biais de nos députés, des Ministères concernés et plus récemment du Sénat et de l’Élysée, afin de porter la voix de nos entrepreneurs et de notre économie. Je n’oublie pas au passage, notre mobilisation contre le prélèvement à la source qui érige le chef d’entreprise en percepteur. Nous continuons d’ailleurs à être mobilisés sur ce sujet en veillant aux conditions de mise en application de cette décision dés le 1er janvier et nous avons nationalement demandé, son évaluation dés la fin du 1er trimestre. Parallèlement à ces activités sur « le terrain » de défense des intérêts des TPE PME Réunionnaises, nous avons investi pour construire un regard différent de nos territoires océaniques, au niveau national et européen, et présenter La Réunion comme une terre de solutions, d’innovations et d’espoirs. En un mot : Faire de la Réunion un modèle en matière d’ancrage territorial de la valeur ajoutée. Une économie ancrée dans le territoire La Stratégie du Bon Achat, qui cherche à maximiser les effets économiques de la commande publique au bénéfice de nos entreprises locales, se renforce chaque mois par le travail de tout les signataires (collectivités, syndicats professionnels et opérateurs publiques), et s’est depuis exportée en Bretagne. Nous travaillons pour l’amener en Nouvelle-Calédonie, à Tours, Nantes et Toulouse. Nous avons également porté auprès des ministères concernés, une mesure innovante afin de réduire les tensions entrepreneuriales liées aux délais de paiement par la mise en œuvre de l’affacturage inversé. 45
1/01/2019 En effet ce n’est pas à l’entreprise de supporter les tensions et les risques de trésorerie des collectivités. Il faut agir sur le fait générateur. C’est à la collectivité ou la grande entreprise de trouver son financement pour payer ses fournisseurs. Dans le même temps, l’étude sur le Ré-Enracinement de l’économie locale, qui doit servir à créer un nouveau modèle économique basé sur la relocalisation des fuites économiques du territoire, fait aussi son chemin en Guadeloupe et a rencontré un vif succès au Ministère de la Transition Écologique. De l’étude REELLE à la dynamique REELLE L’étude ainsi livrée au territoire réunionnais est devenue en 2018 une dynamique, par une appropriation des conclusions par les Chambres consulaires et va devenir un plan de déploiement d’actions par filières dans le commerce, l’industrie, l’artisanat et l’agriculture. Nous avons aussi valorisé l’engagement de l’entrepreneur pour faire gagner le territoire par une mise en lumière de celui-ci : le trophée Entreprise et Territoire a clôturé sa deuxième édition en juin 2018 en récompensant l’entreprise locale Cogedal et l’entreprise gourmande Calicoco. Enfin, nous avons, grâce à nos mandataires notamment, œuvré pour incarner un dialogue social territorial inspirant. Car ce qui fonde l’authenticité de nos identités patrimoniales est le rapport direct avec le territoire. A cet effet, nos collaborateurs sont nos meilleurs ambassadeurs et il nous appartient de créer les conditions pour mieux se reconnaître. C’est pourquoi la CPME Réunion a investi en 2018 dans un projet de qualité de vie au travail AT’MOT’SPHERE, basé sur des expérimentations lancées dans une vingtaine de TPE sur le territoire afin de faire progresser le dialogue social dans l’action au quotidien. Les bénéfices de la QVT sont ainsi accessibles aux TPE réunionnaises, comme pour les PME. Toutes ces actions sont l’éclairage de notre plus grande conviction : la CPME Réunion est et sera toujours ancrée dans l’action, dans l’expérimentation et, dans la réalité du dirigeant ou des institutions. Elle œuvrera toujours, par le biais de projets, à changer les situations inconfortables, à proposer des alternatives ou de nouveaux modèles. Le budget Outre-mer a fait l’objet de vives contestations de la part du monde économique, qu’en est-il aujourd’hui ? Quelles seront les prochaines étapes pour vous ? Suite à la fin annoncée de la Loi de développement pour l’Outre-mer (LODEOM), la FEDOM et les syndicats patronaux ultramarins qui la composent ont effectué un travail de fond sur la mise en œuvre de la PLF et PLFSS 2019, et bien sur leurs déclinaisons en revue des aides économiques. Malgré nos argumentations étayées et nos demandes de cadres visibles, lisibles et à la hauteur de nos enjeux territoriaux ; le compte n’y est pas, pour les TPE réunionnaises notamment. La ministre des outremers nous a toutefois indiqué que cette année 2019 était une année de transition car il fallait absolument gérer la fin du CICE et son remplacement par des baisses de charges décidé par le président de la République. Aussi j’attends que le gouvernement concrétise cette trajectoire de négociation et de remise à niveau du cadre fiscal et social de nos territoires, dés la PLF et PLFS 2020. Cette ambition nationale nécessaire pour nos territoires de la France océanique doit donc se concrétiser par un contrat de convergence et de transformation économique, enfin écrit, négocié et stabilisé sur dix ans. Nous avons déjà perdu deux années budgétaires car la loi égalité réelle voté en février 2017, n’a pas trouvé ses déclinaisons budgétaires par les plans et contrats de convergences annoncés, ni en 2018 et ni en 2019. C’est dans ces seules conditions de réciprocité d’engagements que les entreprises réunionnaises, en tant que force d’innovation, de proposition et de création d’emplois, pourront assumer leur rôle central et attendu pour le développement économique et social, de notre île et de la France océanique. Comment se porte l’économie réunionnaise, quels sont ses défis ? La crise des gilets jaunes a fait ressortir une société très fragile ? Quelles sont vos préconisations ? L’économie globale et celle de la Réunion particulièrement, a crée depuis prés de 60 ans et malgré quelques trous d’air, de la valeur comme jamais précédemment, et les progrès sociaux ont été indéniables. De nouvelles puissances économiques émergent, je pense aux GAFA notamment, et de nouvelles ruptures se dessinent à l’horizon avec la digitalisation de toutes les filières économiques. Cette course à la performance économique pousse chacun des acteurs de l’économie à proposer des modèles toujours plus complexes et souvent déconnectés du territoire et de ses habitants. 46
1/01/2019 L’économie s’est beaucoup trop financiarisée pour s’éloigner de l’acte basique qui consiste en la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et de services locaux. Pour beaucoup de nos concitoyens, l’économie est donc devenue un concept dénué de sens, où l’on peut s’enrichir d’une crise et où le milliard d’euros est l’unité de compte. Et pourtant une autre économie plus réelle, celle de la proximité, est partout autour de nous, à chaque instant de notre vie : notre artisan, notre boulanger, notre fleuriste, notre comptable, …. De même, les moyens d’expressions directes se démocratisent en masse, les stratégies durables se confrontent à des réactions immédiates, les réseaux sociaux englobent des milliers « de fans » volatiles… Une économie abstraite et « la virtualisation de la démocratie » rendent inévitable les crises de confiance et de démocratie représentative, qui y ont trouvés leur ferment. L’espace publique et le bien commun sont en quête de sens et chacun(e) cherche à comprendre, à son niveau, les mécanismes de l’effet papillon économique. Quelles relations entre cette famille américaine qui s’est surendettée pour acheter une maison et mes frais bancaires ? Quel rapport entre les niveaux de risques financiers sur les marchés et mon niveau de retraite ? C’est pourquoi la révolution longtemps silencieuse, maintenant bruyante depuis le 17 novembre avec les gilets jaunes et qui marque le 21éme siècle, est pour moi celle de l’accès au savoir et le rapport à l’intérêt général. Rappelons-nous que la somme des intérêts particuliers n’a jamais et ne sera jamais l’intérêt général. Je suis intimement convaincu que l’économie marchande et celle de l’ESS, portent en leur sein les clés de notre destin. Revenons aux fondamentaux : production, distribution, échange et consommation de biens et services locaux. Repositionnons l’entreprise comme lieu principale de création de valeur économique durable, partageable et source de lien social. L’entreprise est la solution et pas le problème ! Sur un territoire insulaire comme le notre, où la transition d’un modèle post-départementalisation vers celui d’une société moderne, s’est faite dans l, précipitation de l’histoire, la place centrale de l’entreprise est à (ré)affirmer avec force. Oser la Réunion Trop souvent mises à l’écart des politiques de développement de La Réunion depuis la départementalisation et souvent considérés comme des moyens de transformer des subventions publiques en emplois, les entreprises réunionnaises ont été éloignées de la gouvernance du territoire. Aussi qu’il s’agisse de grandes entreprises familiales ou de petites entreprises unipersonnelles, ces dernières doivent pouvoir trouver leur place dans l’élaboration des stratégies de développement de La Réunion mais elles doivent aussi pouvoir transmettre a notre jeunesse, parfois sur « le bord du chemin », l’esprit d’entreprendre, à l’exemple de la fondation d’entreprises FOND ‘Ker récemment crée. Nous avons la chance de vivre sur un territoire à taille humaine ou les hommes et les femmes réunionnaises ont façonnés avec leur sang, leurs larmes et leur sueur, une île où certes tout n’a pas été facile mais où tout reste possible. Profitons du sens de notre Histoire, pour en donner à notre avenir mais surtout croyons d’abord en nous mêmes et en nos capacités d’entreprendre : il nous faut oser La Réunion ! Comment voyez-vous l’année 2019 et quels sont les grands chantiers pour l’année 2019 pour la CPME ? L’entrepreneur se doit d’être optimiste et de voir une opportunité dans chaque situation. Ainsi, le mouvement social qui secoue notre pays nous encourage à poser l’ancrage territorial comme socle et comme caisse de résonance des futurs choix de politiques publiques. L’ancrage territorial c’est la maximisation des retombées économiques et sociales sur le territoire, de toute politique publique ou privé, comme de la consommation des ménages. Dans une économie mondialisée, le territoire devient en effet le lieu par excellence où chacun peut (re)donner du sens à son action ou à son engagement. 47
1/01/2019 Entreprises et territoire, un destin commun En 2019, chaque Réunionnais(e) et chaque entreprise locale devront prendre conscience de leur rôle d’acteur du destin du territoire, par leur choix de consommation : des achats locaux pour des emplois locaux. Le mouvement des gilets jaunes de cette fin d’année a aussi été révélateur de l’urgence que représente la refondation de notre pacte social avec une démocratie plus participative pour davantage de fierté locale et d’emplois locaux. Face à ce défi de taille, la CPME Réunion se tient prête à poursuivre ses contributions en faveur de la maximisation des retombées locales et de l’expression d’une démocratie participative. Chez nous 1 entrepreneur ou 1 syndicat = 1 voix, quelque que soit le chiffre d’affaires ou le secteur d’activité. Il n’y a pas de petit ou grand patron mais que des grands entrepreneurs ! L’essentiel c’est le courage d’entreprendre, l’esprit d’entraide et la volonté d’ancrage territorial de la valeur ajoutée. En 2019 nous continuerons à porter la voie d’une économie réunionnaise, fière de ses entreprises, de ses traditions et de ses innovations. L’enjeu de l’économie REELLE, c’est l’augmentation de l’effet multiplicateur par les échanges entre les entreprises locales, par la consommation locale, par l’épargne locale et par l’investissement local qui devront être encore mieux expliqués, partagés et mises en œuvre. C’est la clef d’un développement économique et social durable, soutenable et inclusif mais aussi la façon de (re)construire du lien social entre des personnes qui agissent ensemble. Notre attachement au territoire, notre histoire et nos traditions culturelles doivent nous permettre de passer d’un « vivre ensemble » issu de la post- départementalisation, à un « faire ensemble » nécessaire à la construction d’une nouvelle économie. Car si nous voulons transformer notre économie, en une économie, REELLE ou endémique, nous devrons choisir : – voulons-nous une économie locale intégrée sans limite à la mondialisation et qui n’aurait pour but que d’optimiser la consommation de chaque réunionnais(e) par des prix bas avec uniquement des importations de produits et services ? Ou – voulons-nous une économie locale fondée sur une pérennisation et une maximisation de la création de richesse locale, en recherchant l’équilibre entre la croissance économique et le progrès social, par la création d’emplois durable et non-délocalisable pour tout(e)s les réunionnais(e)s ? La CPME Réunion en 2019 contribuera à sa place à faire prospérer une nouvelle forme de gouvernance et d’actions territoriale qui favorise l’émergence de ce que nous appelons l’entrepreneuriat de territoire. Celui qui donne un pouvoir d’achat durable par des emplois locaux et qui permettrait à chaque réunionnais(e) de passer de citoyen consommateur, à citoyen consom’acteur. C’est d’ailleurs une des fortes revendications du mouvement des gilets jaune : pouvoir redynamiser la place des citoyens et des entreprises dans l’action publique et la construction du bien commun. 48
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