ÔMUSÉUM - Muséum d'Histoire Naturelle de Neuchâtel
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ÔMUSÉUM MAGAZINE & PROGRAMME D’ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES & CULTURELLES DU MUSÉUM · NO 7 · SEPTEMBRE 2020 — FÉVRIER 2021
2 PARTENAIRES Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM TABLE DES MATIÈRES 3 ÔMUSÉUM 05 À CŒUR OUVERT 07 ACTUALITÉS 08 SAUVAGE 12 DANS LES YEUX DE… 16 RECTO VERSO 18 QUI SE RESSEMBLE S’ASSEMBLE 21 QUI SUIS-JE? 22 EN CHAIR ET EN OS 27 UN MUSÉE PLUS VERT ? 29 LA QUESTION DE… 30 EN DIRECT DES ARCHIVES 32 FUN FACTS 33 AGENDA 59 CALENDRIER 63 INFOS PRATIQUES
Ô MUSÉUM MAGAZINE — ÉDITO 5 À CŒUR OUVERT Les voix des êtres vivants se sont fait entendre récemment. Pour une fois, la manifestation était humainement silen- cieuse. Le semi-confinement de ce printemps a offert une autre perception de notre environnement, la redécouverte d’une nature sonore oubliée. Voilà pourquoi l’équipe du Muséum vous propose de découvrir sa dernière création : Sauvage. Une exposition sonore qui explore les relations qu’une espèce qui se veut singulière a tissées avec son environnement. Une exposition qui interroge la nature, dans laquelle faisant fi des frontières géographiques, un tatou côtoie un oryctérope et un loup. Une exposition de laquelle vous ne ressortirez pas idem. En parallèle, découvrez la programmation de cette saison avec une nouvelle mise en page de ce programme magazine. En plus de l’agenda, vous pourrez suivre la vie muséale avec des articles illustrant l’actualité. Un Muséum est un lieu qui propose des activités pour les publics, mais n’oublions pas qu’il conserve de très riches collections sur lesquelles des conservateurs, des restaurateurs œuvrent au quotidien. Enfin, pour ceux qui souhaiteraient revivre les 40 derniè- res années des expositions produites par le Muséum, venez découvrir l’ouvrage: Le Muséum, recto verso en vente à la boutique. Belle saison d’automne. LUDOVIC MAGGIONI Directeur du Muséum
Ô MUSÉUM MAGAZINE — ACTUALITÉS 7 ACTUALITÉS REGARD D’UN NATURALISTE FRANÇAIS SUR LA SUISSE AU MILIEU DU 19E SIÈCLE L’installation du réseau ferré entre la Suisse et la France en 1860 permit à Charles Louis Contejean, botaniste et géologue de renom, de se rendre en territoire helvétique. Accom- pagné de son compère Etienne Mouston, le « MANGER » PART EN VOYAGE montbéliardais profite d’inscrire toutes ses observations minutieuses dans un carnet de voyage. Il y dépeint précisément les plantes Du 1er juillet 2020 au 15 août 2021, vous sauvages, la faune locale, l’actualité brulante pouvez découvrir ou redécouvrir l’exposition du côté de Genève où la Savoie s’est vue Manger : la mécanique du ventre conçue par annexée par la France, et même les habi- nos équipes et actuellement montrée au Mu- tants locaux. Ce carnet de voyage regorge sée de la main UNIL CHUV à Lausanne. Au également d’anecdotes et de commentaires travers de différents dispositifs interactifs, pouvant être assez humoristiques tant sur la d’objets, d’animaux mais également de chan- mode, les pratiques de certains ou encore sons composées par les Petits Chanteurs à la l’architecture. Quelques esquisses accom- Gueule de Bois, ce parcours permet d’en ap- pagnent d’ailleurs parfois le propos. Ces dif- prendre plus sur le tube digestif. La digestion férentes observations sont entre autres re- du règne animal et ses spécificités y sont ainsi prises par Thierry Malvesy, conservateur au traitées, l’exposition ayant pour ambition de Muséum d’histoire naturelle, ayant retrans- mettre en lumière plusieurs « réalités diges- crit les notes de deux semaines de voyage tives». Des thématiques plus larges comme le en Suisse. jeûne sont également exposées. Grâce à une scénographie immersive, l’exposition offre un voyage enrichissant, en 11 salles, au plus profond des entrailles. Précisons également que l’exposition a été adaptée au contexte sanitaire actuel, offrant ainsi par exemple des alternatives aux casques audio usuellement utilisés. De plus amples informations sont disponibles sur le site WWW.MUSEEDELAMAIN.CH concernant les visites, les événements et la médiation culturelle. dans la en vente Ouvrage é um au du Mus boutique H F. 0.- C Dindon ocellé (Meleagris ocellata) prix de 2 No d’inventaire: MHNN-92.4243 Statut de conservation: espèce quasi menacée
Ô MUSÉUM MAGAZINE — EXPOSITION 9 UNE CRÉATION… SAUVAGE! Dès le 8 novembre, la nouvelle exposition du Muséum exp- lore le mot sauvage, sa polysémie. Le Muséum a décidé de traiter ce sujet par son prisme favori, celui de l’histoire naturelle. Cette création propose de renouveler le regard sur la part sauvage du monde. Pour ce faire, embarquez dans un grand voyage à la fois physique et mental. Un espace sonore permet de plonger au cœur des piaillements, pé- piements et autres rugissements, pour d’une part stimuler l’imaginaire, et d’autre part apprendre à reconnaitre ceux que l’on ne voit pas toujours. Une production audiovisuelle originale réalisée dans la réserve nationale du Masaï Mara au Kenya, par Laurent Geslin, photographe et vidéaste suisse, interroge l’authenticité du monde sauvage. Des collections de spécimens naturalisés soulignent les richesses exoti- ques neuchâteloises et l’importance du désir de décrire et posséder le monde aux époques passées. Une installation artistique réalisée spécialement par Christian Gonzenbach, Wild Water, met le visiteur face à la liberté d’une œuvre qui se construit au fil du temps. L’exposition questionne la place de l’humain parmi les autres êtres vivants. Ce primate interroge par ses compor- tements. Au royaume des vivants, est-il aussi singulier qu’il le laisse croire ?
10 MAGAZINE — EXPOSITION Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM MAGAZINE — EXPOSITION 11 Nous avons posé quelques questions aux concepteurs de l’exposition: → Ludovic Maggioni [LM] directeur FAITES CONNAISSANCE AVEC… → Celia Bueno [CB] conservatrice Faisant la part belle à des spécimens des collections rarement exposés, → Grégoire Bosset [GB] responsable technique « Sauvage » propose un face à face avec l’oryctérope du Cap (Orycteropus afer). Surnommé cochon de terre, son régime alimentaire est principale- → Elissa Bier [EB] scénographe ment composé de fourmis et de termites qu’il déloge grâce à ses griffes puissantes, sa longue langue et sa salive gluante. Provenant d’Afrique du Comment avez-vous eu l’idée de la et la perception de la notion de la nature Sud, ce spécimen (illustré en couverture) a été donné au Muséum d’histoire thématique de l’exposition ? sauvage, de ce qui n’est pas nous. Une bête naturelle en 1837 par Monsieur Denis de Rougemont du Löwenberg et ses LM→ Entre autres, d’une rencontre lors qui trouble. A la fois elle fascine, mais elle active la partie reptilienne de notre cerveau fils Adolphe et Alfred. d’un safari en Afrique du sud, avec un lion. La scène est digne d’un film classique sur ce et met aux aguets. Une bête qui questionne sujet. Il est loin et se rapproche lentement nos relations aux êtres vivants, ce que nous du véhicule. Avec le temps, il se trouve à sommes et comment nous considérons les techniques conséquentes. En commençant En tant que scénographe, quelle salle quelques mètres, passe à côté et nous dé- autres, les non-humains si chers au socio- par comprendre la statique du projet, de préférez-vous ? passe. Majestueux, il se retourne, nous fixe logue Bruno Latour. réussir à optimiser les coûts, de contrer EB→ La première salle, car elle joue beau- et rugit. Ce rugissement, cliché du monde l’électricité statique sur les plexiglass, de coup sur l’imaginaire de chacun. C’est une sauvage plonge dans nos plus profonds ins- Combien de mois vous a-t-il fallu en tout vérifier les variations hygrométriques de la expérience très différente de l’un à l’autre tincts et déclenche de nombreuses ques- pour ce projet ? Quelles phases ont pris le salle pour éviter la condensation, de réus- et je trouve cela très intéressant à vivre et tions : Pourquoi suis-je dans ce véhicule plus de temps ? sir à limiter la poussière et j’en passe…Du à partager. protégé pour être dans la nature ? Suis-je la LM→ Nous avons initié la réflexion avec coup l’imbrication de ces vérifications tech- proie, le prédateur ? Suis-je terrorisé, fasci- l’équipe dès le mois de mai 2019 environ. niques devient extrêmement intéressante et Et puisque vous êtes « la nouvelle de l’équipe », né ? En bref, quelle est ma place, quelle est Une exposition est toujours un travail de contraste bien avec un projet qui pourrait comment avez-vous vécu cette première la sienne ? Autant de questions biologiques fond sur une thématique avec un angle édi- sembler simple de prime abord. exposition pour le Muséum ? et philosophiques que la thématique clas- torial. Cette phase est très longue, il faut EB→ Je dirais un grand safari aventureux ! sique « sauvage » permet d’envisager. s’acculturer au sujet, sortir des clichés. La En tant que papa, quelle partie de l’exposition marmite des idées doit alors être mise sur le plaira le plus à vos enfants ? Pour finir, quels adjectifs qualifieraient Qu’est-ce que le sauvage pour vous ? feu pour la faire bouillir, en n’oubliant jamais GB→ Pour mon fils le stand de tir très clai- le mieux cette exposition ? CB→ Une richesse d’adaptations et de par- d’avoir du plaisir et de penser au visiteur, à rement. Sa nouvelle passion des jeux vidéo CB→ Sensible, à rebrousse-poil, engagée. ticularités inimaginables qui se différencient ses émotions. Pour certaines créations, les risque de le conduire assez rapidement dans le long d’un fil continu de générations depuis décisions doivent être prises très en amont. cette expérience. Espérons qu’il ne passe l’émergence de la vie sur Terre. Fruit du ha- Par exemple pour la production du film Safari, pas toute la visite à cet endroit-là (rires) ! sard des mutations et de la sélection, une réalisé par Laurent Geslin cinéaste suisse, un Pour ma fille j’imagine plus la bête. Cette espèce de singe concentrée sur sa survie voyage au Kenya devait être envisagé. Tout partie de l’exposition sera vraiment une et son confort passe son temps à obser- cela a été réalisé en septembre 2019. Enfin, expérience très particulière et je l’imagine ver, produire, vendre et acheter en oubliant pour conclure, produire une exposition est très bien ouvrir son imaginaire et se raconter parfois de considérer la chance éphémère comme un marathon avec un sprint final. des histoires comme elle a l’habitude de le d’être parmi les vivants. faire… Au niveau de la réalisation, quel est le plus Quel sera l’élément phare de l’expo ? grand défi technique de l’exposition ? LM→ Une bête, inconnue. Le sentiment GB→ Nous nous sommes lancés le défi d’une présence animale dès le début de l’ex- de remplir une salle d’une vingtaine de très position qui invite le visiteur à faire le pre- grandes vitrines empilées, remplies chacune mier pas vers les autres êtres vivants. Une par des animaux naturalisés. Ce projet a bête qui interroge sur les représentations demandé un certain nombre de vérifications
Ô MUSÉUM MAGAZINE — DANS LES YEUX DE… 13 DANS LES YEUX DE… SIMON CAPT [biologiste] Dans cette rubrique, une personnalité du monde scientifique, artistique ou politique présente un spécimen ou un élément du Muséum marquant à ses yeux. Rendez-vous est pris un mercredi matin à 10h au Muséum pour découvrir les diora- mas préférés de Simon Capt, biologiste au Info fauna CSCF - centre suisse de cartogra- phie et de la faune. Ce dernier a également la cartographie des lieux en tête puisqu’on le découvre bavardant dans les bureaux au 2e étage. Il faut dire que le biologiste est un habitué : jusqu’au début des années 2000, le CSCF avait ses bureaux au Muséum, dans l’actuelle salle d’entomologie. Dans l’ambiance feutrée de la salle des dioramas, tranquille en cette chaude mati- née de juin, Simon Capt s’arrête sans hési- tation devant les quatre dioramas de micro- mammifères sur la cursive de droite. Celui qui lors de ses études avait travaillé sur le renard, porte immédiatement son attention sur le diorama présentant une taupe « Un mi- cromammifère trop souvent confondu avec le campagnol » regrette-t-il ; tout en recon- naissant « que comme tous les deux font des taupinières dans les pâturages, il y a de quoi être perdu ! ». Le diorama consacré à la taupe, Talpa europea de son nom latin, présente un spé- cimen sur le point d’éjecter de la terre hors de sa galerie. Ce mammifère qui ne voit presque rien se dirige principalement grâce à ses pattes et son museau pour trouver la nourriture qu’il convoite, majoritairement des insectes et des vers de terre. Dans la partie inférieure du diorama, on observe la galerie en cours de construction ainsi qu’un nid, Diorama de la musaraigne Diorama de la taupe aquatique
14 MAGAZINE — DANS LES YEUX DE… Ô MUSÉUM AU T O P C E S DERNIÈR destiné à accueillir les nichées : « Les taupes Mais d’ailleurs, comment observer ces ani- Les microm E S A N NÉ E ammifères S ne sortent que rarement de leurs galeries » maux, souvent discrets ? Simon Capt sourit : Certaines es forestiers. pèces de m commente Simon Capt «A l’air libre, elles sont « Ce n’est pas chose facile, mais on se base bien et se so ulots se port nt même in ent très vulnérables face aux prédateurs que sont principalement sur la présence des nids, ob- des milieux stallées prè urbains. Ell s gênées par es n les rapaces et les renards par exemple. Ainsi servables en automne, la capture, mais aussi les zones co e sont pas les taupinières ne sont pas des entrées, mais leurs traces, empreintes ou restes de repas ». nstruites. de simples dégagements de terre ». Il précise On se dit que la patience doit certainement néanmoins que les taupes, dont la chair est être l’une des qualités du scientifique. L’ingé- riche en glandes, sont souvent jugées trop niosité également, puisqu’il a conçu avec ses nauséabondes pour être mangées par leurs collègues des tunnels à traces qui permettent prédateurs, à l’exception des rapaces. de récolter les empreintes de micromam- Les galeries creusées par les taupes se ren- mifères sur un papier après que ces derniers contrent principalement dans des milieux ont posé leurs pattes sur un tampon encreur. TAUPE OU CAMPAGNOLS ? Comment différencier l’œuvre de ces deux espèces ? « C’est assez facile », glisse le biologiste. « Les taupinières réalisées par des taupes sont géné- ralement bien alignées et constituées de boudins de terre, négatifs des tunnels ». Les taupinières des campagnols sont plus grumeleuses, leurs emplacements sont plus désordonnés. peu labourés et relativement gras ; à ce titre Un ange passe… Le regard de Simon les pâturages jurassiens sont idéaux. Pour Capt se perd sur le fond peint des dioramas : Simon Capt, c’est justement la représenta- « Finalement, dans ces dioramas, les spéci- tion des milieux dans lesquels évoluent les mens sautent aux yeux et sont au premier micromammifères qui est importante dans plan, alors que paradoxalement, dans la les dioramas. En effet, chaque espèce de mi- nature, on voit beaucoup plus le milieu, puis cromammifères occupe un milieu qui lui est éventuellement quelques traces et si l’on est propre. Ainsi la musaraigne aquatique pros- chanceux on peut apercevoir les individus » ! père au bord des cours d’eau, les rats des moissons apprécient les milieux humides et les gliridés (loirs) occupent les étages boisés. « Les espèces auraient pu être présentées au sein d’un même diorama plus grand plutôt que dans des petites vitrines séparées. On aurait ainsi pu montrer que chaque espèce vit dans son propre milieu et que même proches, Diorama du rat des moissons elles ne sont pas en concurrence » suggère N NÉ E S C E S D E RNIÈRES A eu le naturaliste. Et c’est justement cette forte M E N AC É S vivant en m ili dépendance à un environnement spécifique ammifères l’on peut les microm M êm e si u humide. ce qui rend les micromammifères vulnérables, aquatique o de conscien par exemple face aux activités humaines ou e ce rtaine prise t mis saluer un n t so u ve n s milieux so au changement climatique. Leur présence en Suisse, ce ccupants menacés, à rs o ar confirme la préservation de certains biotopes. à mal et leu saraignes aquatiques p mu l’image des exemple.
16 MAGAZINE — LE MUSÉUM RECTO VERSO Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM MAGAZINE — LE MUSÉUM RECTO VERSO 17 LE MUSÉUM RECTO/VERSO Un ouvrage retrace 40 années d’expositions temporaires au Muséum. Comme annoncé dans le précédent numéro, (le Verso du Muséum). Loin de vouloir se cette année le Muséum a fêté ses quarante positionner comme un modèle à suivre, le ans d’existence dans le Collège des Terreaux. Muséum se propose simplement de livrer le En effet, c’est en 1980 que les collections ont récit de son expérience dans le domaine en été déplacées depuis le Collège latin, l’ac- révélant qu’en matière d’exposition, il n’y a tuelle Bibliothèque publique et universitaire, pas de recette infaillible. En effet, le monde vers le bâtiment de la rue des Terreaux. C’est de l’exposition est fait d’expérimentations également à partir de ce moment que la petite perpétuelles. A chaque fois, il s’agit d’es- équipe de collaborateurs débute la concep- sayer de nouvelles idées, de tester de nou- tion et la réalisation des expositions tempo- veaux procédés et façons de faire. Mais le raires qui rayonneront internationalement et résultat est toujours incertain : parfois cela confèreront au Muséum une jolie notoriété. fonctionne, parfois non. Cela fait aussi partie D’ailleurs, l’année 2020 a été marquée par du jeu et c’est finalement ce qui donne une le départ à la retraite d’Anne Ramseyer, la certaine magie au monde de l’exposition. scénographe attitrée du Muséum, qui avec Le livre a été pensé sous la forme d’en- Christophe Dufour, le directeur du Muséum tretiens entrecoupés par des anecdotes et de 1981 à 2016, a insufflé aux expositions des confidences en tout genre. L’idée était temporaires un avant-gardisme et une origi- de mettre l’accent sur le côté humain, car le nalité qui ne cesseront de se renouveler avec Muséum est un lieu vivant qui est animé par les années. Leur départ a signé la fin d’une des personnes et des rencontres et c’est le époque et l’équipe y a vu la parfaite occasion mélange de la diversité de ces idées, de ces de partager avec le public cette expérience façons de créer et d’imaginer qui permet la muséographique par le biais d’un ouvrage ré- réalisation des expositions. Ce livre se base trospectif : LE MUSÉUM RECTO VERSO. sur le vécu et le ressenti des différents ac- Ecrit en collaboration avec l’OCIM, l’Office teurs qui ont façonné le Muséum à travers de collaboration et d’information muséales les années. Il n’y a pas de vérité absolue, sim- et généreusement financé par l’AMUSE, la plement des histoires authentiques qui s’en- Société des Amis du Muséum et différents chaînent, raisonnent entre elles et qui ont fait donateurs, ce livre éclaire la mécanique toute vivre et continuent de faire vivre le Muséum. particulière qui se cache derrière les exposi- Petit bonus: pour prolonger la lecture, des QR tions. Il propose d’explorer les grands enjeux codes disséminés dans les pages du livre re- qui traversent leur conception et leur réali- dirigent vers des vidéos publiées sur la chaîne sation, ainsi que les différentes dynamiques YouTube du Muséum. qui font loi : comment choisit-on un sujet ? qu’est-ce qui influence le choix du titre? com- ment conçoit-on une affiche ? qu’est-ce que CTO VERSO la collaboration apporte et comment mener LE MUSÉUM RE re sera en er oc tobre 2020 le liv celle-ci à bien ? Des interrogations qui parti- Dès le 1 CHF au prix de .— 29 cipent à la conception d’une exposition, mais vente au Muséum qui demeurent dissimulées dans les coulisses
Ô MUSÉUM MAGAZINE — QUI SE RESSEMBLE… 19 QUI SE RESSEMBLE, NE S’ASSEMBLE PAS FORCÉMENT Des espèces qui perdent leur statut, des groupes plus hétéro- gènes que prévu et un baptême…. Voilà ce que réserve l’étude génétique d’un groupe d’abeilles qui sera publiée prochainement par Jessica Litman, conservatrice au Muséum et ses collègues. Peu connue du grand public, la systématique Pour Jessica Litman et ses collègues, il était consiste, pour la biologie, à décrire et clas- alors nécessaire de pouvoir mieux délimiter ser les êtres vivants. Chacun a en tête les les espèces, de les nommer et de réunir ces grands groupes que sont les mammifères, informations sous la forme d’une clé de dé- les poissons ou encore les oiseaux, mais les termination. Chaque entomologue participant choses se corsent au niveau des espèces. au projet a alors pris soin d’envoyer à Neu- Ces dernières rassemblent des individus suf- châtel les spécimens destinés à être décrits fisamment proches morphologiquement et et sur lesquels des analyses génétiques al- génétiquement pour pouvoir se reproduire et laient être effectuées. Ce sont ainsi quelques engendrer une descendance féconde. Néan- 400 spécimens récoltés de l’Espagne à la moins, les scientifiques admettent certaines Russie qui ont été étudiés. Après une pre- différences entre les individus au sein d’une mière classification effectuée sur la base de même espèce : « la variabilité intraspéci- critères morphologiques, des échantillons ont fique ». Lorsque ces différences deviennent été prélevés afin de procéder à des analyses trop importantes, une nouvelle espèce est génétiques. Le but étant de voir si ces ana- définie. lyses confirmaient la classification proposée. Jessica Litman explique que la révision de la classification du groupe d’abeilles ANALYSES GÉNÉTIQUES PSEUDOANTHIDIUM a été initiée suite aux difficul- Les analyses génétiques pour les êtres vivants portent tés rencontrées pour définir un individu récol- principalement sur le gène CO1 qui présente une gran- té en Suisse. Pour ce groupe, la situation était de variabilité entre les espèces. Relativement facile à complexe. En l’absence de clé de détermina- séquencer, il s’agit d’un bon rapport qualité-prix pour tion récente, la littérature regroupait des des- la détermination des espèces. Grâce aux bases de don- criptions inégales (parfois sans illustrations) nées en ligne, le code de ce gène permet de connaitre qui rendaient les affiliations incertaines. Les le groupe et l’espèce de n’importe quel échantillon. spécimens décrits provenaient de plus de ré- Dans le cas présent des abeilles, il s’agissait surtout gions parfois très différentes et éloignées ce de comparer la séquence entre les espèces, les qui posait question quant à la répartition géo- entomologues ayant tous fourni une détermination à graphique de certaines espèces. Finalement, l’œil préalable. le groupe lui-même est particulier puisque les mâles présentent une grande variabilité morphologique alors que les femelles sont proches. Un joli spécimen de Pseudoanthidium Palestinicum
20 MAGAZINE — QUI SE RESSEMBLE… Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM MAGAZINE — QUI SUIS-JE ? 21 La réception des résultats a engendré A EN PERDRE SON LATIN QUI SUIS-JE ? quelques surprises : certaines espèces se L’article propose également de statuer sont révélées comme étant génétiquement sur le nom d’une espèce sujet à contro- proches alors que morphologiquement les verse. L’espèce en question apparaissait mâles sont très différents. Jessica Litman ne dans la littérature sous diverses appel- s’attendait pas à de tels résultats. Plusieurs lations, favorisant ainsi les confusions. raisons peuvent expliquer cette situation. Exit les homonymes déjà utilisés Ainsi il se pourrait que certaines espèces se croisent et donc que des individus présentent pour d’autres espèces. Un second Mon aire de répartition est cosmopolite, bien que nom plus ancien (Pseudoanthidium l’Afrique subsaharienne et l’Australie ne fassent pas des caractéristiques hybrides. reptans [Eversmann, 1852]) semblait Si cette hypothèse s’avère valable, il ne partie de ma distribution native. Une fourrure épaisse constituer une bonne alternative, mais subsisterait, dans un futur plus ou moins couvre la plupart de mon corps régulant ma températu- ce dernier n’avait guère été plébiscité lointain, plus qu’une seule espèce. Mais au re, ce qui me permet de vivre dans des habitats diversi- dans la littérature scientifique puisqu’il contraire, il est aussi possible de postuler n’avait plus été utilisé depuis 1899 ! fiés, du bord de mer à plus que 4000 mètres d’altitude que le groupe est encore jeune et en phase de différenciation. La base génétique «ances- Finalement, le nom Pseudoanthidium et de l’équateur jusqu’au cercle arctique. Mon régime trale » commune serait encore bien présente, nanum (Mocsáry, 1881) a été retenu, alimentaire est exclusivement végétarien et pour ali- bien que plus récent. malgré les différenciations morphologiques menter mon métabolisme, je suis obligé de manger de attestées. Pour trancher, il faudrait pouvoir manière presque continuelle. Selon les experts, même procéder à des analyses génétiques plus lorsque mon ventre est plein, je peux tenir au maximum poussées au sein des sous-groupes. 40 minutes avant de mourir de faim. Je ponds mes Fort d’un échantillonnage étendu et des analyses génétiques, l’article de Jessica Lit- œufs dans un nid et une fois qu’ils éclosent, ce sont man et de ses collègues est amené à faire les jeunes qui sont en charge de nourrir leurs frères désormais référence en matière de déter- et sœurs encore dans le nid. En plus d’être un animal mination du groupe des abeilles Antidium. fascinant, je suis particulièrement mignon et je fais des Comme le précise l’entomologue, les réac- apparitions régulières dans la culture populaire. Je suis tions peuvent parfois être vives face à la connu dans des œuvres de William Shakespeare, Char- remise en question de certains anciens clas- sements . Dans le cas précis, les désaccords les Darwin et Jean-Louis Favre et j’ai été une source devraient principalement se focaliser sur la d’inspiration pour un interlude orchestral par Nikolai délimitation entre les espèces. Rimsky—Korsakov. Vous avez la répo nse ? Envoyez-la par m ail à l’adresse INFO.MUSEUM @UNINE.CH, en cas de bonne réponse, une sur- prise vous attend ! — Réponse dans le prochain numér o de Ô Muséum.
22 MAGAZINE — EN CHAIR & EN OS Ô MUSÉUM EN CHAIR & EN OS… THIERRY MALVESY S’il y a bien un collaborateur du Muséum l’analyse des fossiles contenus dans les ca- dont la présentation a de la peine à res- rottes de forage des compagnies pétrolières. pecter le nombre de signes prescrits, c’est Parallèlement, il commence une thèse et fait notre conservateur en géologie-sciences de la connaissance de l’équipe de l’Ocim-Office la Terre. En effet, Thierry Malvesy est ainsi : de coopération et d’information muséales, généreux de son temps, de son savoir et de par le biais de laquelle il met un pied dans sa personne. Il n’est dès lors pas étonnant les musées. Sous la forme de petits mandats qu’il détienne le record de la plus longue vi- d’abord, puis au Muséum de Lille, au sein site guidée des expositions, tout en conser- duquel il apprend le métier de conservateur. vant un intérêt soutenu des participants. Après avoir passé les concours nationaux, il Car l’enthousiasme de Thierry Malvesy est est engagé au Musée Cuvier de Montbéliard, contagieux ! où, pendant plus de 15 ans, il repense com- Même s’il connait aujourd’hui la géologie plétement la muséographie et la gestion des neuchâteloise et les bières locales presque collections. Mais il ne passe pas ses journées mieux qu’un autochtone, son accent le tra- uniquement dans les collections, puisqu’il y hit. Un accent français métissé, croisement rencontre son épouse et élève leurs deux de sa jeunesse à Montpellier et de son port filles. d’attache à Montbéliard. Jeune garçon déjà, il se passionne pour les beaux cailloux et les «J’ai eu un coup de cœur pour fossiles et possède, dans sa chambre, ce qu’il la fondue neuchâteloise, si nomme alors « un petit musée lapidaire ». N’ayant pas conscience de pouvoir faire de légère, qu’on la déguste même sa passion un métier, il se lance dans des au cœur de l’été, en soirée au études de gestion et de comptabilité. Après bord du lac» un virage à 180 degrés, Thierry entame un cursus en biologie généraliste à Montpellier Finalement, en 2014, il postule à Neuchâtel. dans un premier temps, puis avec une option Une ville qu’il connaissait déjà pour y avoir en paléontologie-géologie à plein temps à Di- effectué quelques formations au Muséum jon dans un deuxième temps. Ses premières dans le cadre de l’Ocim. Depuis son arrivée expériences professionnelles consisteront à au Muséum, il s’active dans les collections pour lesquelles il a un double intérêt. Pour les «J’ai eu un peu de retard à objets en eux-mêmes et leur intérêt scienti- l’allumage dans le choix de ma fique, mais également — et c’est une passion profession puisque j’ai effectué qu’il a développée au fil des années — pour le collectionneur qui se cache derrière leur un premier cursus en compta- récolte. Thierry Malvesy aime ainsi valoriser bilité et en gestion» la personne qui a œuvré pour la collection,
24 MAGAZINE — EN CHAIR & EN OS Ô MUSÉUM … U ÉTAIS F*, SI T E N BR E r Th ie rr y!] cile pou *[pas fa !) al ? compris …Un anim O (ils ont tout O B UN BON ar y ? R omain G …Un livre ES DU CIEL de S R A C IN LE eli n anson? e d Ze p p …Une ch H E AV E N de L AY TO STAIRW lace ? fum de g …un par E ME N TH qu’il s’agisse de scientifiques renommés comme Louis Agassiz ou de personnalités UNE PHILOSOPHIE PATRIMONIALE plus confidentielles tel Auguste Jaccard. Il Depuis plus de 25 ans qu’il gère des s’attache à publier au maximum les données collections paléontologiques, Thierry liées aux collections du Muséum, ce qui en a une obsession : retrouver les types fait un contributeur régulier des Bulletins de et figurés ! Dans toutes collections de la SNSN. musée ou d’université, il existe des fos- Pas franchement adepte de la farniente, siles qui ont fait l’objet d’une publication Thierry Malvesy profite de son temps libre scientifique au cours des deux derniers pour s’investir dans diverses sociétés et par- siècles. Certains ont servi d’étalon à la faire ses connaissances en matière de géolo- création d’une nouvelle espèce (type), gie locale, notamment avec le GNAP (Groupe d’autres ont été dessinés ou photo- Neuchâtelois des Amateurs de Paléontologie). graphiés (figuré). Ils sont la mémoire de la paléontologie et des références universelles : ils doivent être localisés et conservés à part.
Ô MUSÉUM MAGAZINE — UN MUSÉE PLUS VERT ? 27 UN MUSÉE PLUS VERT? A l’heure de l’urgence climatique, peut-être vous êtes-vous demandé ce qu’il en était au Muséum. Nous nous sommes éga- lement posé la question: un exercice d’auto-critique pas toujours facile mais nécessaire. Les musées, comme toute institution, dé- ciens éléments de l’exposition précédente. De ploient leurs activités dans le cadre des plus, les créations du Muséum itinèrent sou- missions qui leur sont dévolues. Pour le vent dans plusieurs musées. Savez-vous que Muséum, il s’agit premièrement de conserver l’exposition Mouches a ainsi été vue par plus le patrimoine, puis de le valoriser, par des d’un million de visiteurs ? activités de recherche, de diffusion et d’ex- Au sein de la boutique et de la cafétéria, position. Conserver le patrimoine naturel au ainsi que lors de la mise sur pied d’événe- Muséum passe bien entendu par les collec- ments spéciaux, le Muséum a déjà entrepris tions, mais s’étend indirectement à une sen- plusieurs actions en faveur de l’environne- sibilisation à la préservation du patrimoine ment. Par exemple, les matériaux à usage naturel vivant. unique (ex. services en plastique) ont été Mais le Muséum, comme chacun de nous, bannis et les bouteilles en PET sont sorties est tiraillé entre des logiques a priori contra- de l’assortiment. Le Café de la baleine pro- dictoires : comment renouveler l’intérêt des pose une gamme de produits locaux. Certains visiteurs sans se lancer dans une logique de articles vendus à la boutique permettent de consommation culturelle ? De plus, les pra- reverser une partie des fonds à des ONG tiques muséales se trouvent souvent en déca- telles que l’UICN (l’Union internationale de lage avec le principe de durabilité: transport la conservation de la nature) ou le WWF. La aérien d’œuvres d’art, infrastructures éner- marque neuchâteloise Blue in green propose givores, matériaux d’exposition et de conser- des vêtements respectueux et éco-durables vation peu respectueux de l’environnement, par des labels exigeants et soutient des or- climatisation et déshumidification des salles ganismes de protection des océans et des ou encore tourisme de masse. écosystèmes marins. Le Muséum a à cœur depuis plusieurs an- Face à l’urgence climatique, le directeur, nées de réduire son empreinte écologique. Ludovic Maggioni, reconnaît qu’il est néces- Ainsi, au début de l’année 2020, le Muséum a saire de redoubler d’efforts. De beaux défis remplacé l’éclairage de ses salles d’exposition en perspective qui nous obligent à réinventer temporaire par une installation de lampes LED. nos projets et nos pratiques professionnelles. Ce nouveau système, en plus d’être beaucoup moins énergivore, a été automatisé de façon à ce que les lumières s’éteignent lorsqu’il n’y a pas de visiteurs. Au niveau des expositions temporaires, dans la mesure du possible, les matériaux sont recyclés ou réutilisés pour de prochaines productions. Ainsi, la salle «Capharnaüm organisé» de Pôles, feu la glace a été entièrement construite à partir d’an- La salle «Capharnaüm organisé» de Pôles, feu la glace.
28 MAGAZINE — UN MUSÉE PLUS VERT ? Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM MAGAZINE — LA QUESTION DE… 29 FOCUS : CENTRE DE VISITE DE LA STATION COMMENT CHOISISSEZ-VOUS ORNITHOLOGIQUE SUISSE À SEMPACH En 2015, la station ornithologique suisse inaugure son nouveau centre de LE SUJET DES EXPOSITIONS ? visite. Alors que leurs principes éthiques énoncent qu’ils souhaitent agir « en respectant l’environnement », ce nouveau projet était l’occasion par- → Mila, 10 ans faite pour réaliser cette aspiration en créant un lieu durable et écologique. Pour répondre à ce défi, les architectes ont proposé un bâtiment en terre crue qui s’inspire du nid des hirondelles. Ce matériau durable présente de nombreux avantages puisqu’il régule la température, filtre l’air, emmagasine Chère Mila, et redistribue l’humidité de façon autonome. Concernant l’alimentation du Tu n’es pas la seule à te poser cette question. Comment bâtiment, le chauffage provient d’un système de sondes géothermiques, en sommes-nous venus à faire une exposition sur les une partie de l’électricité est générée par un système photovoltaïque et chiens, les poules, les pôles et cette année sur le sau- l’eau de pluie est réutilisée pour les toilettes. Enfin, des nichoirs pour oi- vage ? Les raisons peuvent varier. Parfois, nous avons pu seaux ont été intégrés dans les façades du centre et le jardin naturel a été collaborer avec des chercheurs et des universités qui spécifiquement conçu pour les oiseaux. souhaitent faire connaitre leurs recherches (par exemple L’exposition a aussi été conçue selon des principes durables et respe- pour l’exposition Emotions). Mais le plus souvent, le ctueux de l’environnement. Ses matériaux, exempts de produits nocifs, choix du sujet se fait au sein de l’équipe et est en lien sont issus d’une production locale et ont nécessité peu d’énergie grise lors avec quelque chose que nous trouvons nous-mêmes inté- de leur production. De plus, tous les appareils (écrans, lumières, son) du ressant et que nous souhaitons « creuser ». Par exemple, parcours se déclenchent en fonction des mouvements des visiteurs. avec l’exposition sur les chiens, nous voulions nous in- Cette construction est une œuvre pionnière en Suisse. Tout en respe- téresser à la cohabitation avec ce « loup domestiqué ». ctant la nature, elle offre aux visiteurs et aux oiseaux un environnement D’autres fois, notre but est de valoriser des collections, hautement durable. En plus d’avoir reçu la certification Minergie-P pour la de les montrer et de raconter leur histoire. Mais encore consommation énergétique et la certification Minergie-Eco pour l’emploi de faut-il que l’équipe se mette d’accord… il y quelques matériaux de construction écologiques, le centre a été récompensé en 2017 séances de prise de décision et souvent le plus fort gag- par le prix de la durabilité de l’European Museum of the Year Award (EMYA). ne (ou plutôt celui d’entre nous qui est le plus passionné Informations et visites: WWW.VOGELWARTE.CH et qui sera ensuite chargé de piloter le projet d’exposi- tion) ! Comme tu le vois, chère Mila, nous sommes ou- verts à tout et pour l’instant personne ne sait encore sur quel sujet nous allons travailler pour la prochaine exposition. Il va falloir d’ailleurs bientôt que nous nous décidions pour fin 2021… eh oui, préparer une exposition demande de s’y prendre à l’avance. Tu souhaites pose r une question su tionnement du m r le fonc- usée, sur les colle sur un métier ou ctions, sur un animal ? En un mail : INFO.M voie-nous USEUM@UNIN E.CH
30 MAGAZINE — EN DIRECT DES ARCHIVES Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM MAGAZINE — EN DIRECT DES ARCHIVES 31 EN DIRECT DES ARCHIVES → La Baleine Comme en atteste cette lettre, le squelette alors directeur du Muséum, et destinataire 1804-1894 de la baleine suspendu dans le café du Mu- de cette lettre, espérait un rorqual adulte fondateur de la société séum est un des plus anciens objets de nos mesurant 1 mètre de plus. Le spécimen sié- neuchâteloise des sciences collections. En effet, ce spécimen de Balae- gea tout de même durant 105 années dans naturelles et du Muséum. neoptera acuturostrata a été acquis en 1883 le hall du bâtiment du Collège latin, actuelle contre 1000 francs. Provenant de Norvège, Bibliothèque publique et universitaire et an- ce rorqual, cousin cétacé de la baleine, a ciennement terre d’accueil du Muséum. Il transité par le port de Hambourg avant d’ar- ne trouva sa place dans le bâtiment de la river à Neuchâtel après un trajet d’environ rue des Terreaux qu’en 1989 après un pe- 1 mois. Accompagnée lors de sa livraison tit détour nécessaire à sa restauration à d’un squelette de chimpanzé, la baleine, Bruxelles. En 2000, le rorqual prit place dans mesurant 9 mètres, fut jugée comme petite le péristyle rénové, et y conféra son nom : par son acquéreur. En effet, Louis Coulon, LE CAFÉ DE LA BALEINE Le spécimen provient de Bergen Monsieur, J’ai reçu une lettre ce matin de Norvege, on a envoyé le E tant très lourd, le squelette Balaena franco jusqu’à Hambourg, le port le plus du rorqual a mis un mois à rejoindre le Collège latin prochain. De la il vous sera envoyé par petite vitesse pour vos frais à Neuchâtel. L’expéditeur a Hambourg est Monsieur F .R eimers Admiralitätsstrasse. Je lui ai écrit ce matin. On m’écrit de Norvège que le Balaena est très beau et parfait et a peu pret 29 pieds de longueur. Dans l’espoir que l’individu vous parviendra bientôt je Une longueur d’environ 9m est annoncée vous prie de vouloir accepter l’assurance de ma plus haute considération. RETR ANSCRIPT G.A. Franck Retranscrit tel qu ION el (fautes compr Chaclot Crescent ises) , Regents Park, N. W Londres / août 1883
32 MAGAZINE — FUN FACTS Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM AGENDA 33 FUN FACTS En raison des mesures sanitaires, merci de Nombre d bien vouloir systématiquement vérifier la tenue e jo pendant la urs de fermeture d ainsi que les éventuelles conditions de partici- crise sanit u Muséum 55 aire du Co vid-19 : pations des événements sur notre site internet: WWW.MUSEUM-NEUCHATEL.CH AGENDA Nombre de pages du livre Recto/Verso: 221 Nombre de ques: jours passé age de Pâ Manger au musée de la s à monter l’expo l’ élev main à Lausa sition blat te s dans 20 nne : re de Nomb Lors de ce m SEP. 2020 — FÉV. 2021 ontage, 3 d 6 Nombre de collabo rateurs en télétrava collaborate urs ont été e no s mobilisés. durant la crise sani il taire du Covid-19: 14 : ar le Muséum Certaines personne s ont continué à ve eille s reçues p nir d’ab au Muséum pour de Nombre 40 000du projet « liste rotugdee » s tâches essentielle comme nourrir les s rats des moissons, toutes les protectio avec ns nécessaires. Il en de même pour la m va cadre ur bu tifs pour respecter ise en place de disp os i- Dans le 2017, ayant po es sur n nt en amont de notre les mesures sanita ire s débuté e s abeilles prése ur statut r le r le réouverture. recense oire et d’évalue u 30'000 rrit eç notre te , le Muséum a r 0, nous ce 02 de mena . D’ici à la fin 2 reste de e n s le Nombre de jours dont Wildlife a été amputée spécim dons à recevoir e n en raison de la crise sanitaire du Covid-19: nous att n. illo l’ échant 20
34 AGENDA — ATELIER DES MUSÉES Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM AGENDA — ATELIER DES MUSÉES 35 LYNX, OÙ ES-TU ? ATELIER DES ATELIER RUBRIQUE OCTOBRE: Discret, méconnu, souvent traqué, le lynx est avant tout un MUSÉES JE. 15 animal qui intrigue… Votre enfant fera plus ample connais- sance avec ce félin magnifique ! Le jeune public, guidé par un.e médiateur.trice culturel.le INTERVENANTE MIREILLE PITTET Médiatrice culturelle à l’Atelier des musées découvre l’exposition et participe à un atelier créatif. Une manière originale d’en apprendre autant que les grands ! HEURE: 14h00 DURÉE: 01h30 ÂGE: 4 à 6 ans INSCRIPTION: COÛT: CHF 15.— www.atelier-des-musees.ch ATELIER À TIRE D’AILES SEPTEMBRE: ME. 02 Les biologistes appellent les papillons lepidoptères , ce qui signifie « ailes écailleuses ». Il suffira de les observer au mi- ATELIER MOCHE OU BEAU ? croscope pour s’en rendre compte. Durant cet atelier, les Saurez-vous trouver l’animal le plus moche du Muséum ? Et OCTOBRE: enfants apprendront à reconnaître les espèces les plus com- ME. 281A / ME. 282B le plus beau ? Tout le monde est d’accord ? Pas sûr ! Lors- munes, se familiariseront avec la biologie et le cycle des que vous les connaitrez un peu mieux, vous les apprécierez papillons tout en découvrant l’importance de ces insectes peut-être différemment… Cette activité est proposée dans pour la pollinisation. le cadre de la semaine d’actions contre le racisme. INTERVENANTE MIREILLE PITTET INTERVENANTE MIREILLE PITTET Médiatrice culturelle à l’Atelier des musées Médiatrice culturelle à l’Atelier des musées HEURE: 15h30 ÂGE: 4 à 6 ans HEURES: A=13h30 B=15h30 ÂGES: 1=4 à 6 ans 2=7 à 11 ans DURÉE: 01h30 INSCRIPTION: DURÉE: 01h30 INSCRIPTION: COÛT: CHF 15.— www.atelier-des-musees.ch COÛT: CHF 15.— www.atelier-des-musees.ch ATELIER DE L’AIR ! ATELIER CHUT, …UN BRUIT ! SEPTEMBRE: Il est partout mais on ne le voit pas, il n’a pas d’odeur ni de NOVEMBRE: Entrons dans le monde sonore de la nature sauvage… La ME. 091B / ME. 162B / couleur. Pourtant, il est indispensable à la vie. Comment ME. 111A / ME. 182B chouette ulule, la belette belotte, la sauterelle stridule. Les ME. 231B / ME. 301C observer l’air ? Peut-on l’attraper ? Le peser ? Le manipuler ? ME. 251B animaux chantent, sifflent, crient et utilisent leur corps pour OCTOBRE: En jouant avec l’air pour expérimenter ses propriétés, votre DÉCEMBRE: communiquer et faire du bruit. Saurons-nous les reconnaît- JE. 152A / VE. 161A / enfant comprendra que l’air occupe un espace, qu’on peut ME. 162A re ? Et interpréter leurs bruits ? ME. 212C le transvaser et utiliser sa force. INTERVENANTE MIREILLE PITTET INTERVENANTE MIREILLE PITTET Médiatrice culturelle à l’Atelier des musées Médiatrice culturelle à l’Atelier des musées HEURES: A=13h30 B=15h30 ÂGES: 1=4 à 6 ans 2=7 à 11 ans HEURES: A=10h B=13h30 C=15h30 ÂGES: 1=4 à 6 ans 2=7 à 11 ans DURÉE: 01h30 INSCRIPTION: DURÉE: 01h30 INSCRIPTION: COÛT: CHF 15.— www.atelier-des-musees.ch COÛT: CHF 15.— www.atelier-des-musees.ch
36 AGENDA — ATELIER DES MUSÉES Ô MUSÉUM Ô MUSÉUM AGENDA — ATELIER DES MUSÉES 37 ATELIER CHANTE AVEC LES LOUPS ATELIER BLOB, TON NOUVEL AMI JANVIER: … et les grillons des bois ! Après avoir écouté et joué avec JANVIER: Il n’a ni tête, ni bras, ni jambes mais mange, se déplace, et ME. 06 des sons d’animaux enregistrés en pleine nature, vous chan- ME.13A+B / ME. 20B peut trouver son chemin dans un labyrinthe. Les scientifi- terez avec eux en les imitant ou les accompagnerez en uti- ques appellent myxomycète cette grosse cellule jaune qui lisant des objets naturels pour créer ensemble votre propre rampe à l’ombre des souches en forêt. Au Muséum, nous chant sauvage. Chacun pourra recevoir l’enregistrement où l’avons mise dans une boîte de pétri et lui donnons des les voix humaines et celles de la nature seront mêlées. Une flocons d’avoine. Nous allons l’observer, la filmer en time expérience unique animée par une musicienne des bois qui laps et tester ses capacités ! prête sa voix aux animaux de la nuit. A ne pas rater ! INTERVENANTE MIREILLE PITTET INTERVENANTE GISÈLE RIME Médiatrice culturelle à l’Atelier des musées Auteure-compositrice-interprète HEURES: A=13h30 B=15h30 ÂGES: 7 à 11 ans HEURE: 14h00 ÂGE: 7 à 11 ans DURÉE: 01h30 INSCRIPTION: DURÉE: 03h00 INSCRIPTION: COÛT: CHF 15.— www.atelier-des-musees.ch COÛT: CHF 30.— www.atelier-des-musees.ch ATELIER SAFARI AU CŒUR DU MUSÉUM ET DES RUES DE NEUCHÂTEL JANVIER: Rendez-vous au Muséum pour une visite de l’exposition SA. 09 temporaire, suivie d’un atelier animé par la médiatrice de l’Atelier des musées qui plongera les enfants dans l’univers sonore du monde sauvage pour en décoder les messages. Après la pause de midi, ils se transformeront en renard, moineau ou hérisson pour parcourir la jungle urbaine. Une immersion dans le monde sauvage urbain pour prendre con- science du défi de la survie en ville pour la faune. Prendre un pic-nic et des habits adaptés à la météo. INTERVENANTE MIREILLE PITTET Médiatrice culturelle à l’Atelier des musées et le groupe des jeunes de Pro Natura HEURE: 10h00 ÂGE: 6 à 12 ans DURÉE: 06h00 INSCRIPTION: COÛT: CHF 10.— www.pronatura-ne.ch/fr/groupe-jeunes-nature
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