Tendances et innovations dans l'économie du sport - afecreation.fr - Bpifrance Création

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              octobre 2017            créd

Tendances et innovations
  dans l’économie du sport

                             afecreation.fr
Tendances et innovations dans l'économie du sport - afecreation.fr - Bpifrance Création
l’économie du sport
  innovations dans
Tendances et

                              “Ce serait bien que le sport soit le médicament du 21e siècle“,
                                      Valérie Fourneyron, ancienne ministre des Sports et présidente du comité médical de
                                                                                              l’Agence mondiale antidopage.

                              “Je suis content de voir que les médecins parlent de plus en plus d’activité physique,
                              qui est 100 % positive pour la santé, l’équilibre mental et social. Alors que le sport de haut
                              niveau, je n’hésite pas à le dire, est une activité dangereuse à tout point de vue“,
                                                    Roger Bambuck, ancien sprinter, ancien recordman du monde du 100 m
                                                                       et ancien secrétaire d’État à la Jeunesse et aux Sports.

                              “Travailler avec un club de foot ou une fédération, ce n’est pas travailler avec un groupe
                              industriel ou une PME. Le sport est un écosystème très particulier, très éclaté, avec une
                              culture particulière“,
                                                           Benjamin Carlier, directeur du Tremplin, incubateur dédié au sport.

                              “Dans dix ans, les champions du monde de League of Legends ou de Counter-Strike
                              seront aussi connus que Zidane ou Michael Jordan. Il faut s’y préparer. Lorsqu’un joueur
                              professionnel de jeux vidéo rejoint une équipe aux États-Unis, il bénéficie du même statut
                              que s’il allait jouer pour la NBA“,
                                                   Emmanuel Martin, président du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs.

                              “On vit dans une société où le corps est occulté : le matin, on s’assoit dans sa voiture,
                              puis on s’assoit devant son ordinateur, et enfin, on finit par s’asseoir devant la télé. Cette
                              humanité assise est minée par la fatigue nerveuse. Si ce sport [le running] a autant de
                              succès, c’est qu’il est le moyen le plus simple d’échapper à la sédentarité, de revenir à
                              l’élémentaire du souffle. Quand on court, on mobilise les mêmes ressources que l’homme de
                              l’âge de pierre et on se sent à nouveau exister, vivant, envahi par une bonne fatigue“,
                                                       David Le Breton, auteur de Disparaître de soi (Éditions Métailié, 2015).

                              Ce dossier a bénéficié de la relecture et des conseils de Véronique Siau, spécialiste
                              de l’entrepreneuriat sportif et consultante associée du cabinet SeD Conseil.

                              Ce dossier a été rédigé en s’appuyant sur la consultation d’une centaine d’articles
                              de presse et sur les productions du ministère en charge des Sports relatives à
                              l’entrepreneuriat sportif dont Véronique Siau est l’auteure.

        AVERTISSEMENT IMPORTANT

  • En application du Code de la propriété intellectuelle, IL EST INTERDIT DE REPRODUIRE
     intégralement ou partiellement ce document, sur quelque support que ce soit, sans l’autorisation
     préalable écrite de l’AFE. Pour toute demande : www.afecreation.fr
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EN BREF                                                                                                4

                            1 | ACTIVITÉS                                                                                           5

                            2 | LE MARCHÉ                                                                                           8

                            3 | CLIENTÈLE                                                                                        19
                                                                                                                                                                3

                            4 | FACTEURS CLÉS DU SUCCÈS                                                                          24

                            5 | LES RÈGLES DU SPORT                                                                              29

                            6 | CONTACTS ET SOURCES D’INFORMATION                                                                32

                            7 | WEBOGRAPHIE                                                                                      36

                 1. Dossier réalisé par l’AFE et certains organismes professionnels. Malgré tout le soin apporté à sa réalisation, nous ne pouvons
                     garantir les informations dans le temps et nous déclinons toute responsabilité quant aux conséquences résultant de leur usage ou
MISES EN GARDE

                     d’erreurs éventuelles.

                 2. Le dossier ne constitue pas une méthodologie de création ou de reprise d’entreprise (ex. : les aides à la création d’entreprise ne
                    sont pas traitées). Seules sont analysées les spécificités d’une profession (ex. : les aides pour l’édition de jeux vidéo). Ainsi, pour
                    répondre à des questions d’ordre général sur la méthodologie de la création (étude de marché, comptes prévisionnels, aides et
                    financements, structure juridique, formalités, etc.), reportez-vous au site Internet de l’AFE : www.afecreation.fr

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EN BREF

 EN BREF
  Le sport est considéré comme vecteur d’intégration, source d’engagement et d’épanouissement personnel,
  pouvant constituer un support éducatif à part entière depuis la création des Jeux olympiques contemporains
  par Pierre de Coubertin

  En un siècle, le sport est devenu le premier loisir des Français. Le développement personnel, la question
  du bien-être et de la santé ont largement contribué à sa progression ces dernières années. Parallèlement,
  depuis le début des années 80, les sports de nature sont montés en puissance. Portés par une demande
  forte de notre société en matière d’environnement et de développement durable, alimentés par de
  nombreuses innovations techniques et technologiques, ils représentent aujourd’hui un tiers du fait sportif
  français.

  Le numérique constitue également une évolution majeure. Il pourrait bouleverser les équilibres économiques
  en place, en soufflant notamment un vent d’uberisation sur le sport.

  Le sport est en effet un véritable secteur économique, historiquement structuré par l’État puis par les
  collectivités territoriales au nom de la santé et de l’éducation des populations. L’offre d’activités sportives
  aux scolaires, aux actifs et aux retraités fait l’objet d’un soutien des pouvoirs publics aux associations et aux
  fédérations sportives, auxquelles l’État a par ailleurs délégué le sport de haut niveau.

  De plus, le sport offre des retombées économiques et notamment touristiques : lorsqu’un grand
  événement sportif a lieu, c’est tout un pan de l’économie qui en profite : hôtels, bars, restaurants, brasseurs,
                                                                                                                         4
  transports, paris sportifs, équipementiers sportifs, clubs de sport…

  Les retombées en termes d’image sont également fortes : les valeurs véhiculées par le sport
  (dépassement de soi, partage…) sont très recherchées par les collectivités, qui sont nombreuses à vouloir
  associer leur image à celle de sportifs reconnus.

  C’est pourquoi les grandes métropoles comme Paris (organisatrice des Jeux olympiques et paralympiques
  de 2024), Lyon, Marseille (capitale européenne du sport en 2017) ou Lille misent sur le sport depuis
  de nombreuses années pour renforcer leur attractivité. Des territoires ruraux, des communes ou
  intercommunalités de petite taille font le même pari, à leur niveau.

  Ce dossier est consacré à l’innovation (notamment technologique) et aux nouvelles tendances dans
  le domaine du sport.

  Il aborde notamment le big data, les objets connectés, le phénomène de “plateformisation“ dans le sport
  ainsi que les nouveaux sports (street sports, sports indoor et outdoor, technosports, e-sports) et les sports
  qui se réinventent (dont la course à pied et le vélo).

  Ce document n’évoque pas le coaching sportif qui fera prochainement l’objet d’une publication du
  ministère en charge des Sports.

  Il ne donne pas la marche à suivre pour devenir sportif professionnel, monter un club de sport, se lancer
  dans les sports “indoor“ ou les paris sportifs.

  Ce document ne traite pas non plus du commerce d’articles de sport, de stylisme, de marques sportives
  ou de prêt-à-porter sportif.

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1 | ACTIVITÉS

  ACTIVITES
   Le sport est composé de deux sous-secteurs qui ont chacun leurs règles de fonctionnement : le sport loisir,
   qui concerne tous les Français, et le sport professionnel, qui concerne quelques milliers d’athlètes.

   Le sport loisir, favorisé par la politique de santé publique, concerne deux Français sur trois qui pratiquent
   au moins une activité physique hebdomadaire, seuls, en petit groupe, dans un club ou dans leur entreprise.
   L’exercice des métiers qui permet d’encadrer les publics contre rémunération est fortement réglementé. Ce
   sont essentiellement des éducateurs sportifs qui mettent en œuvre le sport loisir.

   Le sport professionnel mobilise également des éducateurs sportifs ainsi que des entraîneurs sportifs (ou
   coachs professionnels) et de nombreux autres acteurs :
         -d
           es marques sportives ou des équipementiers sportifs qui leur fournissent du matériel (vêtements,
          chaussures…) ;
         -d
           es agences de communication, agences de production audiovisuelle et/ou designers qui vont
          par exemple réaliser un clip de promotion, une plaquette de sponsoring, créer un site Internet,
          personnaliser un blog… (pour en savoir plus, consultez la synthèse “Événements sportifs, agences
          de communication événementielle“ du ministère en charge des Sports) ;
         -d
           es fournisseurs de compléments alimentaires, pour optimiser la pratique sportive, s’hydrater
          efficacement pendant l’effort, récupérer de façon optimale… ;
         -e
           t, depuis peu, des start-up.
                                                                                                                      5
         Dans le football, on trouve même des agents de joueurs, des attachés de presse au service des
         clubs, des journalistes sportifs, des recruteurs, des préparateurs physiques, des stadium managers…
   Source : “Euro 2016 : 10 métiers qui tournent autour du football“, L’Étudiant, 17/06/2016

    Les principaux codes APE utilisés dans le sport

   85.51Z : Enseignement de disciplines sportives et d’activités de loisirs
   93.11Z : Gestion d’installations sportives
   93.12Z : Activités de clubs de sports
   93.13Z : Activités des centres de culture physique
   93.19Z : Autres activités liées au sport

                                                                                               Tous droits réservés
1 | ACTIVITÉS

    Créations d’entreprises

   Code                      Secteurs                     Nombre d’entreprises                Créations        Taux
   APE                                                         en 2016                          2016        de création
  85.51Z   Enseignement de disciplines sportives                      49 816                     7 054            14,2 %

  93.11Z   Gestion d’installations sportives                              2 954                   245             8,3 %

  93.12Z   Activités de clubs de sports                                   2 185                   186             8,5 %

  93.13Z   Activités des centres de culture                               2 488                   414             16,6 %

  93.19Z   Autres activités liées au sport                                9 473                  1 483            15,7 %

    Total, tous secteurs confondus                                  4 365 347                  554 028            12,7 %

   Source : Insee

    Évolution du nombre de créations d’entreprises

            10 000
                                                                                                                                 6

             9000

             8000

             7000

             6000

             5000

             4000

             3000

             2000

             1000

                0
                      2009        2010         2011       2012             2013        2014        2015    2016

                                  85.51Z         93.11Z          93.12Z           93.13Z         93.19Z

   N. B. En 2014, 66,54 % des entreprises créées dans le domaine du sport avaient pour activité principale
   l’enseignement de disciplines sportives et d’activités de loisirs (code APE : 85.51Z). C’est de loin
   l’activité la plus importante dans le secteur sportif. C’est elle qui est la plus impactée par le régime du
   microentrepreneur au moment de la création : trois fois plus en 2014 qu’en 2008, une évolution que l’on ne
   repère pas dans les autres activités liées au sport.
   Source : “Devenir autoentrepreneur… ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans l’encadrement du sport“,
   ministère en charge des Sports, 2016

                                                                                                          Tous droits réservés
1 | ACTIVITÉS

    Ratios de l’Unasa

   Les ratios 2015 (communiqués en 2016) de l’Unasa sont en ligne.
   Ils indiquent les recettes, les achats, les charges de personnel, les impôts et taxes, les charges externes, le
   résultat financier et le bénéfice comptable des professions libérales membres de l’Unasa. Ils sont calculés
   sur la base d’un échantillon de professionnels.
   On compte parmi eux des :
        - arbitres,
        - professeurs de golf,
        - professeurs de ski,
        - professeurs de yoga,
        - professeurs d’éducation physique,
        - sportifs professionnels,
        - professeurs d’autres sports et jeux,
        - guides de montagne,
        - autres activités sportives.

   Contact : Union nationale des associations agréées, 36 rue de Picpus, 75012 Paris, tél. : 01 43 42 38 09,
   www.unasa.org
                                                                                                                        7

                                                                                                 Tous droits réservés
2 | LE MARCHÉ

 LE MARCHÉ

   Chiffres clés de l’économie du sport

       - E
          stimé à 2 % du PIB mondial, soit environ 1 550 milliards d’euros, le poids économique du
         sport est en progression. Source : Les Échos

       - E
          n 2011, il était estimé à 1,9 % du PIB national. Depuis une dizaine d’années, la dépense
         sportive est en augmentation constante en France (+ 42 % entre 2000 et 2010). Source : “Enjeux
         et perspectives des industries du sport en France et à l’international“, ministères en charge de
         l’Économie et du Sport, 2016

       - L
          ’État français consacre chaque année 4,3 milliards d’euros au sport. La plus grande part
         de ces crédits – 3,5 milliards d’euros – est destinée au sport scolaire et universitaire et finance
         essentiellement la masse salariale des enseignants d’éducation physique et sportive. Source :
         Problèmes économiques, avril 2016

       - L
          es collectivités territoriales consacrent environ 10,8 milliards d’euros par an au sport. Source :
         Problèmes économiques, avril 2016

       - O
          n compte 39 019 terrains de football en France (soit plus que le nombre de communes), mais
         seulement neuf terrains de cricket et une salle de curling. Source : ministère en charge des
         Sports                                                                                                        8

       - E
          n France, près de 73 % des équipements sportifs sont implantés en zones urbaines
         et périurbaines tandis qu’un tiers des communes rurales sont totalement dépourvues
         d’infrastructures sportives. Source : Fondation de France

       - L
          ’une des dernières tendances majeures du marché du sport concerne le détournement d’usage
         des articles de sport estimé à 2/3 du marché. En augmentation constante, la catégorie des
         consommateurs d’articles de sport non sportifs représente une part de marché non négligeable
         chez les fabricants ainsi que chez les distributeurs d’articles de sport.

       - L
          es entreprises françaises de l’économie du sport (matériel sportif, équipements, gestion des
         infrastructures, organisation événementielle, billetterie, architecture, BTP, énergie, transports,
         gestion des flux, sécurité, économie numérique) emploient près de 60 000 personnes (hors
         pratique sportive) et réalisent un chiffre d’affaires de 35 milliards d’euros par an. Source :
         ministère de l’Économie et des Finances

       - L
          a branche professionnelle du sport compte près de 40 000 établissements, 125 000 salariés
         en 2015 et de nombreux bénévoles. Elle repose majoritairement sur le secteur associatif et les
         mouvements d’éducation populaire, largement développés dans le cadre de l’économie sociale et
         solidaire.

   Chiffres clés des pratiques sportives

       - 65 % des Français pratiquent au moins une activité physique régulièrement.
  Source : ministère en charge des Sports

                                                                                                Tous droits réservés
2 | LE MARCHÉ

        - E
           n 2015, 18,3 millions de licences sportives et autres types de participations (ATP) sont délivrés par
          les fédérations sportives agréées par le ministère en charge des Sports, soit une augmentation de
          1,4 % par rapport à 2014. Les fédérations multisports ont délivré un nombre croissant de licences
          (+ 1,6 %), évolution plus importante cette année que pour les fédérations unisport, qu’elles soient
          olympiques ou non olympiques (respectivement + 1,4 % et + 1,2 %). Source : Insee

        - 3
           0 millions de Français pratiquent des sports de nature (randonnée pédestre, vélo, VTT de
          loisir, pêche sportive). Source : ministère en charge des Sports

       - T op 10 des sports pratiqués chez les plus de 15 ans :
          Marche de loisir		          53 %
          Natation de loisir		        24 %
          Marche utilitaire		         24 %
          Vélo de loisir		            22 %
          Baignade			15 %
          Ski alpin			                11 %
          Pétanque			10 %
          Football			10 %
          Randonnée pédestre          9%
          Footing			9 %
  Source : “Les chiffres-clés du sport“ (portant sur l’année 2015), ministère en charge des Sports, 2017

        - S
           i la pratique demeure fortement attachée à la catégorie socioprofessionnelle, l’écart entre
          hommes et femmes tend à se réduire. Source : Insee                                                           9

        - L
           a pratique de plusieurs sports au lieu d’un sport exclusif est souvent de mise, ainsi que la
          préférence pour les sports individuels et sans contrainte d’espace ou d’infrastructure. Les
          loisirs verts (“outdoor“) ont ainsi le vent en poupe (randonnée, VTT, sports de glisse, raft, canoë-
          kayak, escalade, cerf-volant, deltaplane et parapente...).

        - D
           ’après le cabinet d’études NPD, le basket-ball et le running connaissent un engouement chez
          les hommes depuis 2009. Les femmes privilégient le running et le sport en salle de gymnastique
          (danse, cours de fitness). Chez l’enfant, on note une tendance pour les activités sportives variées
          avec des disciplines différentes pratiquées par semaine et par saison.

        - P
           lusieurs pratiques progressent fortement, d’après le premier “Baromètre des sports et loisirs de
          nature en France en France“ : l’accrobranche, la marche nordique, l’outdoor fitness, le CrossFit, le
          stand up paddle, l’escalade indoor et le trail.

        - E
           n France, selon l’agence de communication Sportlab, 16,5 millions de personnes (25 % de la
          population) pratiquent plus ou moins régulièrement le running en 2016. La start-up Sport Heroes
          évalue quant à elle le nombre de coureurs à 10 millions.

        - L
           ’e-sport (soit la pratique d’un jeu vidéo dans le cadre d’une compétition) compte 850 000
          pratiquants en France. Source : ministère de l’Économie et des Finances

   Évolution du secteur

  Dans le sport, l’innovation est omniprésente. Elle répond à la demande de renouvellement, de confort et de
  sécurité des pratiquants. Elle concerne autant les pratiques que les matériels dont l’évolution dépend à la
  fois des technologies nouvelles et de la mode. Source : ministère en charge des Sports

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  a)   L’innovation technologique dans le sport

  Dans le sport, l’innovation concerne les pratiques (nouvelles disciplines), les matériels, et s’appuie de plus
  en plus sur le numérique. Celui-ci transforme autant le sport professionnel que le sport loisir.

  Le numérique commence à s’imposer dans le sport
  Depuis quelques années, l’innovation numérique prend en effet une part de plus en plus importante au
  sein du sport loisir et au sein du sport professionnel, écosystème fragmenté, peu digitalisé et en voie
  d’uberisation, selon certains. “En 2030, il aura fortement évolué et sera uberisé, car les nouveaux acteurs
  développeront des solutions de rupture à côté du service public“, prédit Alain Loret, professeur universitaire
  et fondateur de SWI, une start-up d’intelligence économique dévolue au sport. Il ajoute que “le passage de
  l’utilité publique à l’utilité économique bouleversera l’architecture des enceintes sportives“.

  Cette innovation numérique est portée par des grands groupes, d’anciens sportifs ou des créateurs de
  start-up qui ne connaissent pas nécessairement le domaine sportif : “le startuper type est un trentenaire
  issu du conseil qui en a eu assez au bout de cinq ans. Il n’a aucun code des institutions et n’imagine guère
  le faible intérêt du secteur pour le numérique ou la difficulté de trouver le bon interlocuteur“, précise
  Le Tremplin, incubateur spécialisé dans le sport.

  Le big data veut transformer le sport professionnel en divertissement rentable
  Le big data se met au service de l’entraîneur sportif : les data (données numériques) lui permettent
  d’analyser la vitesse de déplacement, la motivation de son ou de ses joueurs, selon les phases du jeu. À
  cela s’ajoutent des données collectées hors terrain portant sur le médical, la diététique, la psychologie, le         10
  bien-être… Un joueur peut ainsi être managé en fonction de son niveau de jeu, de ses participations à des
  compétitions internationales, de son risque de blessure, de son comportement face au stress ou à l’échec
  pendant un match... Une application permet même de calculer la “valeur de marque“ d’un athlète de haut
  niveau, afin d’offrir des revenus complémentaires aux clubs et aux joueurs.

  Pour les spectateurs, “il faut que le stade soit une destination en soi, et qu’il soit perçu – à l’instar des
  USA – comme offrant une double opportunité : sport/spectacle et shopping“, indique Reda Gomery, du
  cabinet d’études Deloitte, qui imagine pour eux un parcours facilité (réservation de billet, paiement en ligne,
  trafic, trajet, appli, renseignements sur les adversaires, parking…) et une expérience enrichie sur les canaux
  digitaux (suivi des actualités, des autres matchs, possibilité de poster des commentaires, de visualiser
  des replays ou des interviews…). En France, la start-up Vogo édite des applications pour enrichir les
  événements sportifs en direction des spectateurs.

  Cette évolution pose cependant la question de la protection des données personnelles et du
  développement d’un sport professionnel à deux vitesses. Source : “Le sport définitivement dopé à la data“,
  Influencia, octobre 2016

  Les stades deviennent des arènes connectées et des lieux touristiques
  Avec le virage économique pris par le sport professionnel, les stades deviennent des “arenas” et portent le
  nom de leur propriétaire : l’                 à Marseille, le Matmut Atlantique à Bordeaux, l’Arena du Pays
  d’Aix (en construction).
  Certains stades abritent même des musées. C’est le cas du stade Geoffroy-Guichard à Saint-Étienne et de
  son musée retraçant l’épopée des Verts.
  Le Musée national du sport est situé dans le stade de Nice, l’Allianz Riviera.
  Cette tendance muséale vient notamment de Barcelone, où le musée du club de football FC Barcelone
  reçoit plus d’un million de visiteurs par an.

                                                                                                 Tous droits réservés
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  Exemples de start-up proposant leurs services au sport professionnel
      -D igifood propose aux supporters de se faire livrer au stade des bières ou des pizzas via une
        application.
      -N atural Grass propose une pelouse hybride (gazon naturel enraciné dans un sol de synthèse) qui a
        équipé les stades rénovés de l’Euro de football 2016.
      -M ac-Lloyd a créé des capteurs connectés pour suivre les performances des athlètes de haut niveau
        en temps réel.
      - Arioneo développe des technologies d’analyse de la performance et de la santé équine.

  Les sportifs amateurs ont de plus en plus d’objets connectés à leur disposition
  Le fil rouge est la personnalisation et le suivi des performances. On trouve notamment :
          - une corde à sauter connectée,
          - une caméra qui filme son utilisateur et décortique ses mouvements,
          - un drone qui joue le rôle de coach de tennis,
          - des kitesurfs connectés, transparents et personnalisables (couleur, décoration),
          - un bonnet intelligent pour les nageurs malvoyants,
          - des lunettes de sport permettant d’écouter de la musique par conduction osseuse (pour la natation
             ou le cyclisme),
          - des stations de fitness outdoor connectées à une application de coaching sportif,
          - une place de marché dans le domaine des activités et séjours dits “outdoor“.                               11

  Les plateformes de mise en relation entre sportifs amateurs se développent
  Les communautés sportives sont en plein essor ces dernières années sur les réseaux sociaux.
  “L’uberisation du sport est une menace pour les fédérations, mais c’est l’avenir. Si le milieu sportif
  traditionnel ne s’engage pas dans l’usage des nouvelles technologies (notamment sur les réseaux sociaux),
  le grand vainqueur sera le sport hors fédéral“, Béatrice Barbusse, présidente du conseil d’administration du
  CNDS (Centre national pour le développement du sport).

  Plusieurs sites et applications (généralistes ou spécialisées dans un sport) mettent en effet en relation des
  personnes qui cherchent des partenaires sportifs, en dehors des fédérations qui sont souvent contraintes
  dans leur fonctionnement (équipements municipaux, créneaux fixes, éducateurs fortement orientés sur la
  technique sportive et la compétition).
  Quelques exemples : needsporty.com, widoosport.com, cleec.com, tripnco.com/fr
  Autres applications :
        - SportEasy a pour but de gérer son équipe de sport amateur “comme un pro”,
        - Sport & You veut rapprocher les sportifs et les coachs.

  b)   Les nouveaux sports

  Parmi les nouvelles disciplines sportives, nombreuses sont les évolutions de sports traditionnels. Voici
  quelques exemples de ces sports, feux de paille ou disciplines phares de demain.

  Les “street” sports et les sports “indoor”
  La ville est particulièrement propice à l’émergence de nouvelles pratiques sportives. Souvent considérées
  comme des marqueurs de la culture contemporaine, elles transforment l’espace public urbain en espace
  récréatif et ludique. Source : ministère en charge des Sports

                                                                                                Tous droits réservés
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  Quelques exemples :
       - Le CrossFit gagne du terrain. Il s’agit d’un combiné de force athlétique, d’haltérophilie, de
          gymnastique et d’exercice cardio.
       - Le boot camp : à l’origine véritable entraînement militaire, ce sport se pratique en extérieur et en
          salle. À la différence du CrossFit, il ne propose pas d’haltérophilie, ce qui lui permet d’attirer un
          public plus féminin. En France, quelques salles accueillent des pratiquants de ce sport en comité
          restreint.
       -C  ousin du CrossFit et du boot camp, le street workout (littéralement : “entraînement de rue“) est
          un sport à mi-chemin entre la gymnastique et la musculation. Mélangeant figures de force, de
          souplesse et d’équilibre, c’est un sport qui se pratique essentiellement en extérieur.
       - Le parkour est une activité physique consistant à se déplacer grâce à ses seules capacités
          motrices, dans différents types d’environnements. Le traceur – pratiquant du parkour – développe
          son corps et son contrôle en courant, en franchissant des obstacles, en sautant et en escaladant.
       - Le Qwan Ki Do, un art martial sino-vietnamien, compte un peu moins de 3 000 licenciés en France.
       - Le bubble bump permet de jouer au foot dans des bulles pour favoriser les acrobaties sans risque
          et les franches rigolades.
       - Le Speedminton, fusion du fitness et du badminton, a sa fédération.

  Autres exemples : le footsal, les échasses urbaines, le street-golf, la trottinette “freestyle”…

  Les sports “outdoor”
  Quelques exemples :                                                                                                       12
       - Issus du surf et du paddle, le wave-ski est un mélange de kayak et de surf, tandis que le
          wave rafting se situe entre le raft des mers et le paddle.
       - Le Fantasticable permet de survoler un paysage en tyrolienne pendant une minute et vingt
          secondes au maximum, à plat ventre, jusqu’à 135 km/h.
       - Le mountainboard est un engin hybride, mélange de snowboard, de planche à roulettes et de VTT
          ou de BMX, s’utilisant sur tout type de terrain (herbe, terre, bitume, sable dur) ou même dans un
          skatepark.
       - Le wing jump allie glisse et portance sur les pistes de ski.
       - Le geocaching est une activité de plein air consistant à retrouver dans la nature, à l’aide d’un GPS
          ou d’un smartphone, des boîtes cachées par d’autres personnes. Celles-ci renferment un objet que
          l’on peut prendre à condition d’en laisser un autre.
       - La slackline, héritière de la gymnastique, de l’escalade, de l’alpinisme, du surf, du longboard et du
          cirque, s’est développée en France ces dix dernières années. Elle se pratique en milieu naturel ou
          urbain, dans les parcs et espaces verts, voire en intérieur.

   Pour en savoir plus sur les pratiques ludo-sportives urbaines et les sports émergents, consultez
   le dossier du ministère en charge des Sports, 21 p., 2015.

  Les technosports, fusion du sport et de la technologie
  Le FPV Racing est le premier véritable “technosport“. Il conjugue plusieurs technologies de pointe (drones
  et réalité virtuelle), requiert de multiples aptitudes (adresse, rapidité, expertise mécanique, intelligence
  tactique) et fait le lien entre la course mécanique et l’univers des jeux vidéo.

                                                                                                     Tous droits réservés
2 | LE MARCHÉ

  Il ne sera sans doute pas la seule discipline émergeant de la fusion entre sport et technologies avancées :
  la voiture autonome devrait donner lieu à des courses sans pilotes humains ; l’entreprise japonaise Yamaha
  veut développer un robot capable de piloter une moto de série à 200 km/h sur circuit ; des compétitions
  opposant les robots entre eux, les robots et les humains, les humains entre eux par l’intermédiaire de
  robots, sont au programme.

  “Dans cinquante ans, nous pourrions bien ne plus avoir des Jeux olympiques et paralympiques, mais
  simplement des compétitions où se mesurent des participants quant à leur habilité à utiliser leur corps en
  synergie avec la technologie“, indique Andy Miah, spécialiste de bioéthique et technologies émergentes à
  l’université de Salford.
  Source : “Games of drones : Bienvenue dans l’univers spectaculaire des technosports“, We Demain,
  30/08/2016

   L’e-sport, en voie de reconnaissance

   L’e-sport, ou sport électronique, désigne la pratique d’un jeu vidéo dans le cadre d’une
   compétition. Les “gamers“ (ou gameurs) peuvent jouer seuls ou en équipe lors d’événements
   organisés par des associations, des organisations professionnelles ou, plus récemment, par des
   éditeurs de jeux vidéo qui financent des équipes de joueurs.

   L’e-sport est né à la fin des années 1980 avec l’apparition des premiers jeux en réseau
   multijoueurs sur Internet. Le phénomène a pris de l’ampleur, notamment grâce à une visibilité                     13
   accrue sur des plateformes en ligne comme Twitch, qui diffuse les grands tournois.

   Aujourd’hui, les meilleurs joueurs mondiaux du sport électronique se rencontrent lors de tournois
   tels que le World Championship League of Legends, l’Electronic Sports World Cup (ESWC), la
   Major League Gaming (MLG), la Cyberathlete Professional League (CPL) ou encore l’Evolution
   Championship Series (EVO).

   L’e-sport est devenu un véritable sport, avec un entraînement sportif et une reconnaissance
   des pouvoirs publics (légalisation des compétitions, création d’un statut de joueur professionnel
   en France). Dans certains pays comme la Corée du Sud, l’e-sport est une discipline sportive
   nationale. Il existe une fédération internationale de sport électronique (IESF).

   De nombreuses entreprises/marques investissent dans l’e-sport (Coca-Cola, Alibaba, Amazon
   – qui a racheté la plateforme Twitch –, Samsung…) ; parmi elles, le groupe français Webedia
   a ouvert en 2015 un espace dédié aux joueurs professionnels du jeu vidéo (les “gamers“) à
   Levallois-Perret (92) : cette enceinte accueille une équipe de gamers, est composée d’une
   salle d’entraînement, d’un amphithéâtre pour des matchs, dispose de studios à destination de
   “youtubeurs“ qui commentent des matchs.
   Source : 20 Minutes

   L’e-sport suscite un intérêt croissant de la part d’investisseurs prêts à sponsoriser événements et
   joueurs, dont les meilleurs gagnent environ 150 000 dollars chaque année, selon l’AFJV (Agence
   française des jeux vidéo). Par exemple, des milliardaires chinois investissent dans des équipes
   professionnelles, le club de football espagnol de Valence a créé son équipe d’e-sport, le PSG
   a présenté son équipe pour le jeu League of Legends, les chaînes de télévision ont lancé des
   émissions ou championnats d’e-sport (L’Équipe, TF1, Canal+, M6, Bein Sports, SFR Sports).

                                                                                              Tous droits réservés
2 | LE MARCHÉ

   Quelques chiffres
   - À l’automne 2014, 27 millions de personnes ont assisté en direct à un tournoi de League of
      Legends.
   - En 2015, en Amérique du Nord, 81 % des 143 millions de dollars de revenus de l’e-sport
      provenaient de la publicité ou du sponsoring ; 8 % étaient issus de contributions volontaires
      de fans (prize pools ou dons et assimilés) transférées aux joueurs par l’entreprise PayPal,
      notamment. Source : rapport parlementaire “E-sport, la pratique compétitive du jeu vidéo”, 2016
   - D’après une étude de SuperData et PayPal, le marché européen de l’e-sport est estimé à plus
      de 300 millions de dollars et compte près de 23 millions de fans en 2016. Il devrait atteindre 390
      millions de dollars de chiffre d’affaires en 2018, selon cette étude, tandis que l’institut Newzoo
      estime que l’e-sport devrait générer 700 millions de dollars au niveau mondial en 2017 et 1,5
      milliard de dollars en 2020.
   - En France, les revenus générés par ce secteur s’élèvent à plus de 22 millions de dollars, et
      continuent de croître à un rythme d’environ 10 % par an.
   - 200 joueurs gagnent leur vie en France grâce aux compétitions de jeux vidéo et 500 000
      personnes participent à des tournois physiques ou en ligne, selon l’ex-secrétaire d’État
      au Numérique Axelle Lemaire, tandis que plus de 7,5 millions de Français sont fans de
      compétitions sportives virtuelles, d’après Webedia.

   Exemples d’activités et d’entreprises de l’e-sport
   - Le bar parisien Meltdown est dédié aux retransmissions e-sport ;
   - à Lyon, La Source permet de faire se rencontrer gameurs et gameuses passionnés ;
   - le site Internet Geekmemore, en facilitant les rencontres entre geeks, répond à deux difficultés :              14
      celle de rencontrer quelqu’un quand on passe une grande partie de son temps devant un écran
      et celle de rencontrer quelqu’un qui aime également passer beaucoup de temps devant son
      écran ;
   - la marque Acer propose des ordinateurs portables pour gamers.

   Les opportunités sont diverses pour les joueurs souhaitant vivre de leur passion : joueur
   professionnel, commentateur de jeux vidéo, développeur indépendant de jeux vidéo, game
   designer, “streamer“… la vidéo de PayPal, “Level up : les nouveaux héros du jeu vidéo“, présente
   le parcours de quatre jeunes entrepreneurs français emblématiques de l’e-sport (appelés
   également “hobbypreneurs“ du jeu vidéo) : Yellowstar, Khao, Zerator et Domingo.
   Autre exemple : Marc Berthold, ancien joueur professionnel, a lancé un réseau social entièrement
   dévolu à sa passion : World eSport.

  c)   Les sports qui se réinventent : deux exemples

  Le running, le nouveau sport roi des Français
  Le running (ou course à pied) s’est installé dans le paysage sportif français. Les marques et les start-up
  s’intéressent à lui.

  En France, selon une étude réalisée par l’agence de communication Sportlab en 2016, 16,5 millions de
  personnes (25 % de la population) pratiquent plus ou moins régulièrement le running. Rien qu’entre 2015 et
  2016, cette activité aurait recruté un million de coureurs.

  Parallèlement, la course à pied en pleine nature, le “trail“, connaît un succès grandissant : 900 000
  personnes ont participé à un trail en 2015, selon la Fifas qui note que le “trail-runner“ est un consommateur
  plutôt aisé, qui dépense en moyenne 500 euros par an en vêtements, chaussures, équipements… Il
  constitue la locomotive des sports de plein air et dynamise les stations de ski durant l’été.

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2 | LE MARCHÉ

  De nombreuses courses à pied (trails, ultra-trails, marathons, semi-marathons, montée de marches...)
  se déroulent partout en France et à l’étranger, en ville, à la montagne, sur le territoire métropolitain, en
  outre-mer, avec parfois des enjeux touristiques lorsqu’elles revêtent un caractère “transdisciplinaire“
  mixant sport et culture (musique et gastronomie, par exemple). Autre tendance : le running écolo, initié
  par un coureur qui ramasse les déchets lors de ses sorties sportives. Bref, tout semble possible.

  Exemples de start-up proposant des applications pour les runners :
      -D eux applications de référence pour mesurer sa performance, se fixer des objectifs, s’orienter… :
        Runtastic (rachetée par l’équipementier Adidas) et Runkeeper, qui propose également ses services
        sous forme de wearables (technologies désignant l’ensemble des vêtements et des accessoires
        qui peuvent être connectés à Internet et que l’on porte sur soi), tout comme le fabricant de GPS
        Tomtom ou le géant Samsung.
      -P lusieurs start-up proposent un calendrier de ces courses sur leur plateforme numérique :
        ahotu Marathons, Njuko, Runity.
      -L a start-up Sport Heroes rend la course (à pied, à vélo) ludique : plus le coureur (équipé d’un
        smartphone et connecté à l’application de Sport Heroes) fait de kilomètres, plus il a droit à des
        cadeaux auprès de grandes marques. La start-up a par ailleurs lancé en 2016 le magazine Running
        Heroes Society avec le groupe So Press.
      -L a start-up Jogg.in met en relation les coureurs pour leur permettre de courir en groupe.

  Autre tendance : le running ainsi que d’autres activités sportives (comme le fitness) participent au
  développement de la nutrition sportive. Entre 2010 et 2016, tous circuits confondus, les ventes sont                   15
  passées de 65 millions d’euros à 95 millions d’euros, soit une hausse de 46 % en valeur sur la période.
  Et les prochaines années s’annoncent également prometteuses, selon l’Institut Xerfi. Si les mastodontes
  de l’alimentaire commencent à affluer sur le marché de la nutrition sportive, Xerfi mise sur une polarisation
  du marché, entre offre spécialisée et offre grand public.

  Le vélo, sport professionnel, sport loisir et moyen de transport “doux”
  La pratique du vélo utilitaire progresse (c’est bon pour la santé, la planète, le portefeuille), celle du vélo
  de loisir est très développée. Dans ce contexte dynamique, l’offre de vélos s’enrichit, les innovations
  technologiques sont nombreuses, de nouveaux matériaux sont employés pour la construction des cycles,
  tandis que le vélo en tant que moyen de transport s’invite dans de nombreuses activités ou en favorise de
  nouvelles.

  Quelques exemples de vélos et accessoires innovants :
       - un vélo connecté et géolocalisé,
       - des cadenas connectés,
       - des vélos électriques dotés de panneaux solaires,
       - un moteur amovible qui transforme n’importe quelle bicyclette en vélo électrique,
       - une bulle transparente qui protège le cycliste de la pluie,
       - un casque pliable, un casque recyclé et recyclable,
       - un airbag pour cyclistes,
       - autres innovations, soutenues par Bpifrance.

                                                                                                  Tous droits réservés
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  Sur le terrain du big data :
        -L a start-up QuCit propose des outils d’analyse prédictive et d’aide à la décision destinés aux
          agglomérations et aux opérateurs de transport. Il s’agit notamment d’optimiser la stratégie de
          réassort des stations de vélos en libre-service (VLS).
        -L ’entreprise JCDecaux et la Ville de Paris mettent à disposition des données Vélib’. Elles sont
          destinées aux développeurs qui souhaitent concevoir des services à valeur ajoutée (applications
          mobiles…).
          …
  Quelques exemples de fabricants français de cycles, entre production artisanale et assemblage à grande
  échelle :
        - Vagabonde, fabricant drômois de vélos de randonnée sur mesure,
        - Moustache, fabricant vosgien de vélos à assistance électrique,
        - Les Cycles Victoire, fabricant auvergnat de vélos sur mesure,
        - Arcade, fabricant vendéen de vélos très robustes,
        - In’Bô, fabricant vosgien de vélos en bois et en bambou.

  Quelques exemples de projets et entreprises qui placent le vélo au cœur de leur activité :
       - les
          ­ entreprises françaises Green On, Cyclez et Velogik proposent des systèmes de location (et de
          maintenance) de vélos à assistance électrique (VAE) pour les entreprises ;
       - les vélos-taxis de la start-up TripUp sont présents dans plusieurs grandes villes françaises ;
       - dans
          ­     le domaine du déménagement, l’association parisienne Carton Plein recrute des personnes en
          grande précarité pour livrer en triporteur électrique des cartons de déménagement recyclés à des             16
          particuliers, tandis que les déménageurs de l’entreprise Toutenvelo transportent des marchandises à
          vélo (à l’aide d’une remorque) jusqu’à 300 kg ;
       -p  lusieurs entreprises, comme Vert Chez Vous ou Drop It, livrent des colis sur le dernier kilomètre,
          c’est-à-dire de l’entrepôt périphérique au domicile du client installé en ville ;
       - s ur le dernier kilomètre également, plusieurs start-up livrent des plateaux-repas et des colis aux
          particuliers des grandes agglomérations françaises, en faisant appel à des microentrepreneurs à
          vélo, dont les conditions de travail posent question ;
       -p  our la réparation, les coursiers à vélo peuvent faire appel à la start-up Cyclofix qui répare à
          domicile ;
       -à  New York, les distributeurs automatiques de l’entreprise BikeStock constituent des “hubs de
          réparation en self-service“ et vendent des outils, des ponchos, des boissons, de la nourriture…
       - Ze Plombier à Nantes dépanne ses clients installés en centre-ville en triporteur. Le plombier cycliste
          existe également à Dijon et Mâcon (Véligaz). Encore à Nantes, Aurel balade son salon de coiffure à
          bicyclette tandis que Cyclick, plateforme de services à domicile, est animée par des cyclotravailleurs :
          ostéopathes, coachs sportifs, jardiniers, électriciens, etc.
       - la start-up Écovélo rémunère les cyclistes qui roulent et stationnent avec ses “écovélos“, sur
          lesquels sont apposés 2 m2 de publicité ;
       -d  es “bicycletteries“ ou “cafés vélo“ se sont fait une place à Londres, Paris, Lyon, Toulouse ou
          Grenoble. On y boit du café, de la bière, on y répare ou on y monte son vélo ;
       - le projet allemand CycleWASH, station de lavage automatique pour vélo, s’adresse aux cyclistes,
          mais aussi aux détaillants, aux ateliers de réparation, aux loueurs et même aux hôteliers et
          professionnels du tourisme désireux d’élargir leur offre de services ;
       - le site généraliste Alltricks vend des vélos, pièces détachées et accessoires en ligne, tandis que
          d’autres plateformes sont très spécialisées, à l’image de Cyclo-randonnée, dédiée au matériel pour
          le voyage à vélo, ou d’Urban Fixie, boutique en ligne de fixies (vélos à pignon fixe au design épuré)…
          complets ou à créer soi-même.

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   Focus sur un secteur qui monte : le cyclotourisme
   Les touristes à vélo, qui empruntent des itinéraires aménagés pour eux (comme la Loire à vélo,
   la Vélodyssée, l’Avenue verte London-Paris, la ViaRhôna…) participent au développement
   du tourisme : selon l’association France Vélo Tourisme, le tourisme à vélo génère en France
   déjà près de 2 milliards d’euros par an et représente 16 000 emplois, dont la moitié dans
   l’hébergement et la restauration. Des commerces locaux, mais aussi des loueurs de cycles, des
   lieux touristiques et culturels, des éditeurs (de topoguides ou magazines) et agences de voyages,
   comme Velorizons ou Le Vélo voyageur participent à cette économie.

   À lire : le “Baromètre du tourisme à vélo en France“, édition 2017, par la DGE.

  À surveiller : les investissements des collectivités locales dans les infrastructures en faveur du vélo.
  Exemples :
       - la métropole bordelaise a voté fin 2016 un plan d’ampleur pour développer les infrastructures et les
       places de stationnement dévolues aux deux-roues d’ici 2020 ;
       - le département de l’Ardèche a créé plusieurs voies cyclables, toutes interconnectées. Parmi
       elles, la Grande traversée de l’Ardèche (longue de 315 kilomètres et proposée à l’origine par des
       professionnels du cycle) est devenue le premier itinéraire VTT de France ; la Dolce Via est devenue un
       territoire touristique d’excellence.

  Pour aller plus loin                                                                                                    17
       -L e retour de la bicyclette : une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050, par
         Frédéric Héran, 2015
       - Le Pouvoir de la pédale, par Olivier Razemon, 2014
       - Actualités, salons, dossiers… sur le vélo à l’adresse : villes-cyclables.org

  À noter : Union Sport & Cycle fédère “les entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la
  mobilité active”.

  d)   L’économie sociale et solidaire : une autre façon d’aborder le sport

  Bousculé par le “sport business” et l’arrivée de nouvelles formes de concurrence (comme l’économie
  collaborative), le mouvement sportif, largement associatif, constitué en majorité de microstructures, est
  interrogé dans son identité et son devenir. C’est dans ce contexte que l’ESS, déjà bien implantée dans le
  secteur du sport (elle rassemble plus de la moitié des emplois sportifs et de loisirs, tandis que plus des ¾
  des établissements sportifs – essentiellement des associations – peuvent se revendiquer de l’ESS, selon le
  CNCRES), peut lui donner un nouveau souffle et une nouvelle dimension, dans le respect de ses valeurs et
  de ses pratiques.

  L’ESS respecte en effet les principes suivants :
       - la personne et l’objet social priment sur le capital,
       - la gestion est collective, démocratique et participative (“une personne = une voix”),
       - la lucrativité est absente ou limitée,
       - les principes de solidarité et de responsabilité guident la mise en œuvre des actions dans une
          démarche de développement durable.

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  Concrètement, il peut s’agir, pour les structures sportives, d’adopter de nouvelles structures juridiques,
  passer par exemple du statut associatif à celui de Scic avec pour avantage d’avoir toujours la possibilité
  de toucher des subventions (qui se raréfient) tout en s’offrant une porte d’entrée vers des activités et
  missions (éducation, fonction sociale, rôle de solidarité territoriale, pratique de type santé/loisirs) autres que
  l’organisation de compétitions.

  Une autre caractéristique pouvant plaider en faveur du modèle coopératif est qu’il semble plus adapté
  que le modèle associatif à la professionnalisation du monde sportif : en effet, de nombreuses associations
  sportives sont gérées par des bénévoles qui, bien souvent, ne sont pas formés aux fonctions d’employeur
  et de dirigeant ; ce qui n’est pas le cas des structures relevant de l’ESS (autres que les associations) qui,
  grâce à leurs structures composées d’équipes salariées et formées, peuvent s’engager dans des projets
  pérennes et innovants.

  De plus, avec la loi n°2014-856 du 31 juillet 2014, il n’est pas nécessaire de constituer une association,
  une fondation, une coopérative ou une mutuelle (qui constituent les acteurs traditionnels de l’ESS) pour se
  revendiquer de l’ESS. Des sociétés commerciales “classiques“ (adoptant des formes unipersonnelles ou
  sociétales comme la SA ou la SARL), appliquant les principes de l’ESS et les inscrivant dans leurs statuts,
  peuvent relever de l’ESS.

   Et l’innovation sociale dans le sport ?

   “L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux                        18
   ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant
   la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers.
   Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service que le mode d’organisation, de
   distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé,
   la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations, etc. Elles passent par un processus en
   plusieurs démarches : émergence, expérimentation, diffusion, évaluation.“
   Source : Conseil supérieur de l’ESS (CSESS)

   Cependant, les principes mêmes de l’ESS, à savoir la démocratie économique, la lucrativité
   limitée, une gouvernance élargie multi-parties prenantes et les conceptions de la performance
   qu’elle induit, constituent en soi une innovation sociale.
   Source : “L’innovation sociale, une notion aux usages pluriels : Quels enjeux et défis pour
   l’analyse ?“, Innovations, 02/2012 (n°38)

   Dans le sport, les exemples d’innovation sociale sont nombreux.
   Un exemple : l’association PL4Y International (ex-Sport sans frontières) a été créée à partir de
   l’idée que le sport et le jeu constituaient de puissants vecteurs de changement social.
   Elle agit sur la reconstruction physique et psychologique après un traumatisme, la prévention de
   comportements à risque, la prévention de l’obésité, l’apprentissage de la vie en société.
   Aujourd’hui, elle élargit son champ d’intervention hors du secteur humanitaire en intervenant
   également dans les pays dits “développés“ (France, Royaume-Uni, Brésil), où elle met en œuvre
   son programme “Playdagogie“, au sein des dispositifs périscolaires.

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