Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
SOMMAIRE FILMS DU 12 AOÛT 2020 The Crossing HHH de Bai Xue Light of My Life HHH de Casey Affleck Lil’ Buck Real Swan HHH de Louis Wallecan Nana et les filles du bord de mer HHH de Patricia Bardon The Perfect Candidate HH de Haifaa Al-Mansour Voir le jour H de Marion Laine Yakari HHH de Xavier Giacometti
FILMS DU 19 AOÛT 2020 A Perfect Family HH de Malou Reymann Epicentro HH de Hubert Sauper Family Romance, LLC HH de Werner Herzog La Femme des steppes, le flic et l’ œuf HHH de Wang Quan’an Mano de obra H de David Zonana Mignonnes HHH de Maïmouna Doucouré Never Rarely Sometimes Always HHH de Eliza Hittman The Rental HH de Dave Franco La Troisième femme HHH de Ash Mayfair
The Crossing (Guo chun tian) de Bai Xue Pour s’offrir un Noël au Japon avec son amie Jo, Peipei, POLAR Adultes / Adolescents lycéenne, se laisse convaincre par Hao, le copain de celle-ci, de participer à un trafic de mobiles entre u GÉNÉRIQUE Hong Kong et Shenzhen. Elle y brûlera son innocence. Avec : Huang Yao (Peipei), Yang Sun (Hao), Tong Ka-man (Jo), Ni Un polar bien troussé doublé d’une page d’Histoire. Hongjie (Lan), Elena Kong (Hua), Liu Kai Chi (Yong), Jiao Gang (Shui). Scénario : Bai Xue et Lin Meiju Images : Piao Songri Montage : Matthieu Laclau, Tom Lin et Tsai Yann-shan Musique : Gao Xiaoyang et Li Bin Son : Feng Yanming et Lin Xuelin Décors : Cheung Siu Hong Costumes : Cheung Siu Hong Production : Wanda Media Co. Producteur : Cary Cheng Producteur délégué : Tian Zhuangzhuang Coproducteurs : He Bin et Sun Tao Distributeur : 3L Films. © Lin Po-wei HHH “Il suffit d’y croire”, dit Hua à Peipei sur le mont Kowloon. Lui, qui aime les requins (symbole de confiance en soi), en lui. Et elle, qu’elle verra la neige (blanche, telle sa candeur). Tout cela va les mettre à rude épreuve 99 minutes. Chine, 2018 dans ce thriller captivant, premier long métrage de Sortie France : 12 août 2020 la réalisatrice, imprégné de sa propre expérience (elle a u RÉSUMÉ quitté le nord-ouest de la Chine à 6 ans pour aller vivre Peipei, 16 ans, vit chez sa mère à Shenzhen, frontalière de douze ans durant à Shenzhen). À l’aune de la frontière Hong Kong où elle étudie et où son père est docker. Pour séparant Hong Kong de Shenzhen, aussi floue que Noël, elle projette de voir la neige au Japon avec son amie celle délimitant l’apparent du réel, et excepté son triple Jo. Celle-ci lui présente son copain Hao lors d’une fête. chapitrage délicieusement rétro (gel de l’image et gimmick En passant la frontière, Jay, ami de Hao vu à la fête, lui de basse), la binarité structure ce récit sans temps mort, glisse des mobiles pour échapper à la police. Invitée par à l’esthétique somptueuse : bonheur quand tout va bien téléphone à les vendre à une adresse précise, elle obéit. (au lycée comme chez Madame Hua), violence quand Membre des trafiquants, Hao l’introduit alors auprès de sa cheffe : Madame Hua. Elle l’engage. Peipei vit désormais les affaires se gâtent... lumières et vitrines contre entre ses cours, ses livraisons, sa vie chez sa mère qui rêve bas-fonds sordides... mère inconstante versus père d’Espagne, boit, fume et perd son argent au mahjong... besogneux... combines artisanales et trafic mafieux. et son père qui refait sa vie à Hong Kong. Elle cache à Même les couleurs participent de cette distribution : Jo l’origine de l’argent qui afflue. ainsi, le bleu de la mélancolie (entre autres sens) domine- SUITE... Peipei s’endurcit au fil des trafics. Troublée par t-il les ambiances, parfois écarté au profit du jaune de le charme de Hao, elle accepte une balade avec lui sur le mont la royauté comme chez Madame Hua ou de quelques Kowloon qui domine Hong Kong. Après l’avoir intronisée sautes de rouge, évocateur du respect et du bonheur sa filleule, Madame Hua lui confie une vente d’armes. Hao que recherchent Hao et Peipei. Quant à l’apaisante l’en dissuade. Une violente dispute l’oppose à Jo qui a appris réconciliation finale entre la mère et la fille, elle résonne sa promenade avec Hao et croit, à tort, qu’il la trompe avec amèrement alors que la Chine vient d’instituer sur elle. Après avoir secouru sa mère contre un client qu’elle a racolé, Peipei accepte de livrer des mobiles de Madame Hong Kong sa Loi sur la sécurité sonnant le glas de Hua pour le compte de Hao. Trahis par un petit malfrat, son régime démocratique. Une raison supplémentaire une descente de police les sauve in extremis des foudres de voir ce beau film qui de divertissement est devenu de Madame Hua. Relâchée sous caution, Peipei reprend le témoin nostalgique et signifiant d’une époque possiblement ses études et sa vie chez sa mère. Elles se réconcilient sur révolue. _G.To. le Mont Kowloon. Soudain, la neige tombe... Visa d’exploitation : 152485. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Light of My Life (Light of My Life) de Casey Affleck Avec Light of My Life, son premier véritable film de DRAME D’ANTICIPATION Adultes / Adolescents fiction, Casey Affleck, acteur talentueux et reconnu, passe avec succès l’épreuve de la mise en scène u GÉNÉRIQUE et parvient à évoquer les questions contemporaines Avec : Anna Pniowsky (Rag), Casey Affleck (le père), Tom Bowser les plus brûlantes, de la pandémie au féminisme. (Tom), Elizabeth Moss (la mère), Hrothgar Mathews (Calvin), Timothy Webber (Lemmy), Monk Serrell Freed (le jeune homme), Jesse Pierce, Tommy Clarke et Lloyd Cunningham (les assaillants), Kory Grim (le grand type des bois), Michael Ching (le type des bois), Deejay Jackson (le type au comptoir), Patrick Keating (l’homme barbu au campement), Sydnee Parker Anderson (Rag, bébé). Scénario : Casey Affleck Images : Adam Arkapaw Montage : Dody Dorn et Christopher Tellefsen 1re assistante réal. : Liz Tan Musique : Daniel Hart Son : Graham Timmer et Zach Seivers Décors : Sara K. White Costumes : Malgosia Turzanska Maquillage : Monica Huppert Casting : Avy Kaufman Production : Black Bear Pictures et Sea Change Media Producteurs : John Powers Middleton et Teddy Schwarzman Producteurs délégués : Michael Heimler, Whitaker Lader et Ben Stillman Coproducteurs : Geoffrey Quan et Geoff Linville Distributeur : Condor Distribution. © Condor Dist. HHH Casey Affleck, acteur talentueux, s’était déjà essayé à la mise en scène avec le mockumentary I’m Still Here (2010) consacré à la fausse carrière de rappeur de son beau-frère Joaquin Phoenix. Néanmoins, Light of My Life 119 minutes. États-Unis, 2019 semble se présenter comme son véritable premier film, Sortie France : 12 août 2020 par le caractère très personnel de l’histoire et les partis pris u RÉSUMÉ assumés de la mise en scène. Il fallait ainsi oser commencer Dans un futur proche et dystopique, Tom et son enfant de son film par une scène de douze minutes de conversation sur 11 ans, Rag, ont choisi de vivre en campant dans la forêt. des renards rusés. Affleck mise donc sur une esthétique de Des coupures de journaux révèlent que la population l’intime et du murmure, qui met directement le spectateur féminine a été éradiquée du monde par une pandémie. en phase avec ses personnages. Il a également hérité Rag, d’allure androgyne, est en réalité une fille que Tom de certaines des qualités des metteurs en scène sous s’efforce de faire passer pour un garçon, afin de la protéger, la direction desquels il a tourné : le sens de l’atmosphère lorsqu’ils croisent d’autres personnes dans la forêt ou et de la nature de Gus Van Sant (Gerry), la distillation de doivent se rendre en ville pour se ravitailler. Trouvant une maison dans les bois pour s’épargner les difficultés flash-backs de Kenneth Lonergan (Manchester by the Sea), logistiques de la vie sous tente, Tom se remémore la propension à la fable d’Andrew Dominik (L’Assassinat de son passé, par bribes : la mère de Rag, son histoire d’amour Jesse James par le lâche Robert Ford). Car, dans la mouvance avec elle, la grossesse et, plus tard, sa mort, en passant de Leave No Trace, Light of My Life est un conte écologique par la prise de conscience de sa maladie et l’éducation qui décrit une nature belle, accueillante et parfois hostile, de l’enfant. ainsi qu’une pandémie rayant les femmes de la surface de SUITE... L’hiver arrivant, Tom et Rag doivent se mettre la Terre. Le contenu pourrait ainsi paraître opportuniste et en quête d’une autre maison. Ils débarquent dans se référant trop à l’actualité. Ce serait oublier que Casey celle de Tom, Lemmy et Calvin, qui les accueillent d’abord Affleck a commencé à écrire Light of My Life dix ans avant avec une certaine méfiance avant de les accepter. Les deux son tournage. Il se confronte ainsi à la tristesse absolue Tom sympathisent, bien que le père de Rag ne partage d’un monde sans femmes, tristesse renforcée par le casting pas les croyances de son hôte. La maison est attaquée par trois hommes qui en tuent les habitants, hormis Tom judicieux d’Elisabeth Moss dans le rôle de la mère, icône du et Rag, qui se sont cachés au grenier. Tom affronte chacun féminisme depuis la série The Handmaid’s Tale, ainsi qu’aux des trois hommes, vainc les deux premiers et se trouve rapports de dévouement et de protection d’un parent solitaire en grave difficulté face au troisième. Rag le sauve en envers son enfant, qui font de Light of My Life une œuvre abattant ce dernier d’un coup de fusil. Elle soigne son sensible et poignante. _D.S. père, blessé par le coup de feu. Il la serre dans ses bras. Visa d’exploitation : 153022. Format : 1,66 - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Lil’ Buck Real Swan (Lil’ Buck : Real Swan) de Louis Wallecan Il est celui qui a fait entrer le jookin, cette danse de DOCUMENTAIRE Adultes / Adolescents rue des quartiers pauvres de Memphis, sur les plus prestigieuses scènes de danse. Lil’ Buck est le héros u GÉNÉRIQUE de ce documentaire passionnant, rythmé par l’énergie Avec : Lil’ Buck. de ses protagonistes et des scènes de danse inouïes. Scénario : Louis Wallecan Images : Mathieu De Montgrand Montage : Basile Belkhiri 1er assistant réal. : Mark Zarka Musique : Arthur Bartlett Gillette Son : Julien Momenceau, Emmanuel Augeard, Jérémy Babinet et Cédric Lionnet Production : Lechinski Coproduction : Machine Molle et Tanit Films Producteurs : Victor Lech, Vincent Dupuis, Baptiste Leroy et François-Charles Legoff Coproducteurs : Craten Jai Armmer, Charles Riley et Nadim Cheikhrouha Dir. de production : François- Charles Le Goff Distributeur : Dulac Distribution. © Mathieu De Montgrand 85 minutes. États-Unis - France, 2019 HHH Charles Riley, dit Lil’ Buck, issu d’une famille Sortie France : 12 août 2020 modeste, grandit dans un quartier pauvre de Memphis où les jeunes ont développé, dans une salle de patins à roulettes, deux transactions virevolte sur place. Les figures le Crystal Palace, leur propre danse, le jookin, devenu du coin s’appellent Daniel, Pussy Wet, Tarrick. un élément de leur identité. Le petit Lil’ Buck, qui copie Ils se rappellent les débuts du jookin, presque déjà les pas de Michael Jackson, est fasciné par le jookin, une imposture. Ils se souviennent d’avoir vu débarquer qui reprend des éléments du gangsta walk. Il rencontre ce gamin, Lil’ Buck, fasciné et qui n’aura alors les danseurs les plus célèbres de la ville, comme Daniel. qu’un objectif : être celui qui tiendra le plus Lil’ Buck intègre un groupe de jookers. Repéré sur une vidéo, longtemps sur les pointes de ses pieds. La douleur, il est admis dans le New Ballet Ensemble de Memphis. au début, les pieds en sang, les baskets que Là, il mêle jookin et danse classique et développe son propre sa mère devait changer plus souvent que style. Sa carrière décolle et il multiplie les collaborations les brosses à dents avec son maigre salaire et huit prestigieuses dans le monde entier. Le film de Louis enfants. Le film est nourri d’images d’archives, Wallecan revient sur son parcours mais aussi sur les origines Lil’ Buck dans la petite cour de sa maison en train du jookin et ses grandes figures. Lil’ Buck, quand il se de danser sur du M.I.A, avec ses amis de G Force, confie au réalisateur, le concède : “Je n’étais sûrement pas leur groupe, pour le documentaire d’un vidéaste le meilleur, mais j’étais le plus déterminé”. Dans ce quartier amateur. Les professeurs du New Ballet de Memphis où il a grandi, avec ses immenses parkings Ensemble qui ont initié Lil’ Buck à la danse classique et ses spots de deal, le jookin est une religion et les habitants témoignent de leur volonté d’intégrer, toujours, préfèrent se défier avec des battles de hip hop que des jeunes des quartiers populaires. Repéré, dans les duels armés de South Memphis, “le Far West”. le gamin du ghetto s’envole pour Los Angeles avec Louis Wallecan y attarde longtemps sa caméra pour les économies de sa mère, rencontre le danseur de tenter de revenir aux origines de ces mouvements qui hip hop Ron Myles, le chorégraphe Benjamin mêlent des éléments du gangsta walk (“Il suffit de lever Millepied... Suivront ses collaborations avec et de baisser les épaules ! ”) et des figures improvisées le violoncelliste Yo-Yo Ma, filmées par Spike Jonze. après des heures à tourner sur des patins à roulettes. Tous sont emballés par ce drôle de jeune homme Quand Wallecan filme le Crystal Palace, temple du jookin, qui danse en baskets sur les Variations Goldberg. Il fait c’est beau comme du Hopper. Et quand les habitués le tour du monde et revient à Memphis - là, combien commencent à danser devant la caméra, on est touché de vilains petits canards ne savent pas qu’ils sont par la grâce. Le cinéaste filme ce dealer, de loin, qui entre des cygnes ? _M.Q. Visa d’exploitation : 152587. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Nana et les filles du bord de mer de Patricia Bardon Dans un village du bord de mer, Nana et ses ami(e)s CHRONIQUE Adultes / Adolescents se croisent, en recherche d’amour et d’amitié. Un film rafraîchissant comme une balade au bord de mer, mais u GÉNÉRIQUE aussi grave, via sa juste observation de la déliquescence Avec : Sofiia Manousha (Nana), Grégoire Isvarine (Damien), Héloïse des liens en milieu Internet non tempéré. Roth (Anne), Guilhem Valayé (Mathieu), Laure Millet (Kate), Fabien Kachev (Pierrot), Marie Fonteijn (Marie), Arnaud Rincy (Nono), Jean-Michel Doliger (Pépère), Philippe Sturbelle (l’homme du rendez-vous), Tony Gaudin (Marco). Scénario : Patricia Bardon Images : Pascal Caubère Montage : Patricia Bardon et Pascal Caubère 1re assistante réal. : Laura Glynn Smith Musique : Arno Son : Xavier Piroelle Costumes : Camille Duflos Production : Cassia’s Productions Productrice : Patricia Bardon Distributeur : Les Films à Fleur de Peau. © Cassia’s Prod. HHH La réalisatrice de L’Homme imaginé (1991) brosse, pour son nouveau long métrage autoproduit (!) et rythmé en huit chapitres, le tableau d’une jeunesse provinciale sentimentalement paumée, jamais méchante 78 minutes. France, 2019 ni perverse mais paralysée par l’engagement. Celui Sortie France : 12 août 2020 qui fait passer de la pulsion sexuelle à l’amour. On pourra, u RÉSUMÉ certes, regretter quelques maladresses lors de certaines Sur la plage longeant leur village, Mathieu annonce qu’il situations ou dialogues. Qu’importe tant il se dégage aime une autre femme à Nana, avec qui il vit et travaille. Elle de ces marivaudages alternant illusions et réalité le vire de chez eux. Puis décide de draguer en ligne pour ne un charme doux-amer auquel il est impossible de rester plus retomber amoureuse, malgré les réserves de son amie insensible. Tout y contribue : la beauté du Crotoy (baie Anne. Apprenant la rupture de Nana et découvrant son alias, de Somme), lumineuse telles les filles du titre, la plage Damien, qui l’aime depuis l’enfance, décide de la séduire aussi infinie que leur désir d’aimer, la fine observation avec la complicité d’Anne. Il s’inscrit sur le site... tout en se de la vie locale figée par le temps, les liens et les rites. disputant avec sa petite amie Kate, serveuse dans son bar, quand il découvre qu’elle est bisexuelle et sort avec Anne ! On pense à Rozier et au Rohmer des Contes mais aussi Lors d’une soirée arrosée, Anne et Kate échafaudent une à Fellini, comme devant ce défilé incongru des personnages blague pour faire croire à Nana et Damien, endormis, qu’ils le long de la mer. Sans esbroufe ni moralisme, Patricia ont fait l’amour durant leur ivresse. Ce qu’ils font au réveil... Bardon explore avec acuité les ravages que provoquent, SUITE... Vivant mal d’avoir cédé, Nana refuse de revoir jusque dans les amitiés les plus anciennes et authentiques, Damien, brûle une photo de Mathieu, se fâche avec Anne le fantasme, le mensonge et les faux-fuyants à et accepte un rendez-vous avec un certain Marco. C’est l’aune d’Internet. Si la plupart des acteurs/trices sont le fiasco. De retour chez eux, Mathieu s’immisce dans touchant(e)s par leur naturel, Sofia Manousha mérite les échanges internet d’Anne. Puis la surprend quasi nue une mention spéciale. La bande musicale épouse dans la salle de bain. Elle le vire de nouveau. Kate apprend parfaitement ces sautes d’humeur, d’humour et d’amour par inadvertance à Anne que Damien la drague en ligne. balançant entre aspérités et insouciance. Il en ressort Se sentant trahie, Nana rompt avec lui, balayant leur amitié de toujours. Perdue, elle prête sa chambre à Marie, un film frais comme une risée tout autant que nostalgique, amoureuse de Romain. Mathieu surprend les deux jeunes à l’image de ces Filles du bord de mer que chantait Adamo gens au lit et les renvoie. En partant, Marie confie à Mathieu et qu’Arno ressuscite pour notre bonheur de sa voix rauque, l’aimer depuis toute petite. Il en est troublé. Nana, Kate tandis que Nana se laisse envahir par le plaisir simple et Anne se réconcilient en pêchant des crevettes avec et vivifiant d’un vent caressant. _G.To. le grand-père d’Anne. Visa d’exploitation : 152623. Format : n.c. - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
The Perfect Candidate (The Perfect Candidate) de Haifaa Al-Mansour Maryam, médecin, décide de se présenter aux élections CHRONIQUE SOCIALE Adultes / Adolescents municipales de sa commune. Rien que de très normal si ce n’est qu’elle vit en Arabie saoudite. Haifaa Al-Mansour u GÉNÉRIQUE poursuit son décryptage de la société saoudienne Avec : Mila Al Zahrani (la docteure Maryam Alsafan), Dhay et pose les premières pierres d’un cinéma national. (Selma), Nora Al Awad (Sara), Khalid Abdulrhim (Abdulaziz), Shafi Al Harthy (Mohammed), Tareq Ahmed Al-Khadi (Omar), Khadeeja Mua’th (Khadeeja), Rakan Abdulhaman (Majid), Nojoud Ahmed (le docteur Abeer), Ahmad Alsulaimy (Rachid), Reem Fahad (le docteur Mona), Bandar Hadadi (le docteur Ghazi), Bandar Alkhudair (Tarek Al-Hasan), Hamad Almuzainy (Abu Musa), Ismaee Nasser (Anas), Muhammad Shaman (le docteur Khalid), la voix de Reema Mohammed (Badria), Naser Al Algeel (l’infirmier), Saeed Almana (le présentateur TV), Abdullah Ateeg (l’agent des services d’immigration), Waleed Ghannam, Muhamad Ebraheem Musa. Scénario : Haifaa Al-Mansour et Brad Niemann Images : Patrick Orth Montage : Andreas Wodraschke 1er assistant réal. : Gregor Stitzl Scripte : Louise Wildemann Musique : Volker Bertelman Son : Sebastian Schmidt Décors : Olivier Meidinger Costumes : Heike Fademrecht Dir. artistique : Abdulrahman Abu Ali Faraj, Khalid Gaith et Tamara Kalo Maquillage : Grete Pfleger Production : © Razor Film - Al Mansour’s - Establishment for Audiovisual Media Razor Film Produktion et Haifaa Al-Mansour’s Establishment for Audiovisual Media Coproduction : NDR Producteurs : Roman HH Haifaa Al-Mansour poursuit son travail de Paul, Gerhard Meixner, Haifaa Al-Mansour et Brad Niemann Producteurs délégués : Christian Granderath, Rena Ronson, documentation de la vie des femmes saoudiennes comme Faisal Baltyuor et Fahad Alsuwayan Distributeur : Le Pacte. des avancées et des archaïsmes d’une société totalement patriarcale. Ici elle ne s’attache plus au destin d’une fillette, 104 minutes. Arabie saoudite - Allemagne, 2019 comme dans le très réussi Wadjda (2012), mais aux pas d’une Sortie France : 12 août 2020 jeune femme. Pour douée, diplômée et ambitieuse qu’elle soit, u RÉSUMÉ Maryam n’en est pas moins très traditionaliste tout en sachant Maryam arrive au volant de sa voiture dans l’hôpital de quartier profiter des opportunités que lui offre une société dont l’étau où elle est médecin. Une canalisation ayant rompu et la route conservateur se desserre peu à peu. À ce titre, il n’est pas anodin d’accès n’étant pas goudronnée, le bâtiment est cerné par que la toute première image du film nous la montre conduisant la boue. Dans son service, le quotidien n’est pas plus aisé : sa propre voiture, un droit acquis seulement en juin 2018 pour Maryam n’est jamais soutenue par son supérieur et les patients les Saoudiennes. De même, le succès que rencontre Al-Mansour, masculins refusent d’êtres soignés par elle. Pour gagner en y compris dans son pays qui se dote progressivement de salles légitimité, elle décide d’aller suivre une conférence médicale de cinéma, est aussi un marqueur de ces avancées. Ainsi, à Dubaï. Une fois à l’aéroport, son autorisation de voyage, indispensable document délivré aux femmes saoudiennes par contrairement à ce qui prévalait pour Wadjda, où la direction leur tuteur masculin, s’avère invalide alors même que son père d’acteurs n’avait pu se faire que depuis une camionnette afin de consent au voyage. Pour contourner le veto, et parce que son ne pas mélanger hommes et femmes sur le plateau, Al-Mansour père, musicien, est en déplacement professionnel, Maryam a pu cette fois se mêler à son équipe. Même si la route est va demander assistance à Rachid, un cousin influent. encore longue, cette période d’effervescence, riche de conquêtes SUITE... Or, pour accéder à ce dernier qui supervise à la fois personnelles et sociétales, et qui voit s’effondrer les candidatures aux prochaines municipales, sa garde les tabous, est manifestement passionnante à documenter. Cela rapprochée indique à Maryam qu’il est impératif de se porter étant, défendre le droit des Saoudiennes à davantage de visibilité candidate, ce qu’elle fait. Si Rachid ne peut finalement lui et d’autonomie ne saurait seul servir de caution à cette œuvre délivrer l’autorisation de voyage tant convoitée, voilà Maryam qui manque parfois de subtilité et où certains éléments sont qui, candidate, entame une véritable campagne électorale inutilement surlignés, telle la boue qui, image de l’enlisement avec pour tribune les soirées de mariage - non mixtes - que sa sœur organise et que son père met en musique. qui menace, cerne l’hôpital. Pour autant, découvrir sous l’abaya Maryam souhaite faire entendre la voix des femmes, étendre la brune beauté des Saoudiennes, leur vaillance, leur goût de le périmètre de leurs droits... et faire goudronner la route la fête, leur obstination tranquille à faire valoir leurs droits sans qui dessert son hôpital. Grâce à la visibilité que lui donne contester imprudemment l’ordre établi, constitue un très sa campagne, les patients masculins ne doutent plus de son intéressant éclairage sur un royaume longtemps ermite. _N.Z. professionnalisme et estiment qu’elle mérite d’être élue. Visa d’exploitation : 152716. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Voir le jour de Marion Laine Dans un service de maternité, des sages-femmes sous DRAME SOCIAL Adultes / Adolescents pression se battent pour leurs patientes et leurs enfants. Malgré une Sandrine Bonnaire impeccable, cette u GÉNÉRIQUE chronique, mêlant intime et social, peine à trouver son Avec : Sandrine Bonnaire (Jeanne), Brigitte Roüan (Francesca), ton et s’égare à vouloir complexifier sa dramaturgie. Aure Atika (Sylvie), Sarah Stern (Mélissa), Kenza Fortas (Jennifer), Lucie Fagelet (Zoé), Nadège Beausson-Diagne (Marie-Claude), Stéphane Debac (le docteur Mille), Claire Dumas (Sophie), Alice Botté (Abel), Elsa Madeleine (Norma). Scénario : Marion Laine, avec la collaboration de Julie Bonnie et Laura Piani D’après : le roman Chambre 2 de Julie Bonnie (2013) Images : Brice Pancot Montage : Clémence Carré 1er assistant réal. : Dominique Furgé Scripte : Margot Seban Musique : Béatrice Thiriet Son : Ludovic Escallier, Muriel Moreau et Olivier Guillaume Décors : Frédérique & Frédéric Lapierre Costumes : Sophie Bégan-Fage Casting : Pierre-François Créancier Production : Apsara Films Production associée : Pyramide Productrice : Marine Arrighi de Casanova Dir. de production : Anne-Claire Créancier Distributeur : Pyramide. © Apsara Films H Si Voir le jour relève de louables ambitions - à savoir lever le voile sur un métier majoritairement défendu par des professionnelles injustement dévaluées, ou encore mêler l’intime au collectif -, la réalisation de Marion Laine 91 minutes. France, 2019 peine à s’accomplir totalement. Alternant l’effervescence Sortie France : 12 août 2020 du service de maternité et le passé mystérieux de son héroïne, u RÉSUMÉ le récit ne trouve jamais son ton. Si bien que la comédie Une nuit comme les autres, le service de maternité est débordé. et le drame s’enchaînent, sans fluidité naturelle. Adaptation Cheffe de son service, Sylvie cherche Jeanne qui est en pause. du roman Chambre 2 - inspiré lui-même des expériences Cette dernière prend en charge une femme enceinte de deux de son autrice Julie Bonnie -, le film semble raconter jumeaux. Au matin, la mère a perdu un des jumeaux et est deux histoires, qui, bien que partageant la même protagoniste, plongée dans un état catatonique. À la fin de son service, se recoupent poussivement. À cette articulation malhabile Jeanne retrouve sa fille Zoé, 18 ans. Le jour suivant, le docteur et à ces (probables) choix d’adaptation inégaux s’ajoutent Mille tient une réunion avec son équipe. Les échanges des facilités au timing hasardeux (la musique, cette force sont tendus. Le père de l’enfant mort porte plainte contre l’hôpital. Une enquête est ouverte. Sylvie risque sa place... unificatrice dans le chaos). Heureusement, Marion Laine se montre plus à l’aise dans la toile de fond, ici sociale SUITE... Une jeune stagiaire, Jennifer, intègre le service. comme politique. Sortant - certes, malgré lui - dans Un jour, Jeanne est retrouvée par un homme qu’elle connut autrefois. Elle se souvient alors de sa carrière de chanteuse. un contexte de crise sanitaire, Voir le jour décrit les luttes L’homme, bassiste de leur groupe, lui annonce la mort de d’une profession en crise, au cœur même d’un secteur son premier amour, le batteur du groupe. À la maternité, déjà bien ébranlé. Il est alors regrettable que cette actualité le manque d’effectifs et de budget est source de conflits avec soit si souvent éclipsée par une dramaturgie digne la hiérarchie. Jeanne et le bassiste se retrouvent pour disperser d’un téléfilm. À défaut d’émouvoir, ce dernier offre de les cendres du batteur dans la mer. Hantée par son passé, Jeanne jolis tableaux, à commencer par des flash-backs qui, tout est confrontée à sa fille, qui découvre l’ancienne vie de en sensorialité, infusent de la poésie à la crise existentielle sa mère. Réconciliée avec sa mère, Zoé apprend que son père de l’héroïne. Et le casting, mené par une Sandrine Bonnaire était un fan allemand. Les conclusions de l’enquête révèlent que le bébé mort souffrait d’une insuffisance cardiaque. investie, constitue la vraie réussite du film. À ses côtés, Zoé part à la recherche de son père. Le soir, Jeanne, seule Aure Atika, Brigitte Rouän ou encore Kenza Fortas peaufinent et nostalgique, sort avec des collègues. Le lendemain, elle une galerie de personnages attachants, qui, malgré sauve in extremis un nourrisson ne respirant plus. Plus les déséquilibres susmentionnés, donne vie à ce collectif tard, elle rejoint toutes les autres sages-femmes en grève 100 % féminin. _S.H. pour dénoncer leurs conditions de travail. Visa d’exploitation : 144908. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Yakari La Grande aventure de Xavier Giacometti Jeune Sioux, Yakari quitte sa tribu pour capturer AVENTURES Famille le mustang Petit Tonnerre. Au fil de ses rencontres, notamment avec son animal totem Grand-Aigle, il va u GÉNÉRIQUE découvrir la nature et gagner la confiance du cheval. Avec les voix de : Aloïs Agaësse-Mahieu (Yakari), Arielle Vaubien Une superbe adaptation de la BD éponyme. (Graine-de-Bison), Hannah Vaubien (Arc-en-Ciel), Oscar Douieb (Petit Tonnerre), Emmanuel Garijo (Oreille-Tombante), Nicolas Justamon (Grand-Aigle). Coréal. : Toby Genkel Scénario : Xavier Giacometti D’après : la série de bandes dessinées de Job et Derib (créée en 1969) Montage : Marcel Molle Animation : Michel Raimbault 1er assistant réal. : Barnabé Canaud Musique : Guillaume Poyet Dir. artistique : David Dany Production : Dargaud Media et WunderWerk Coproduction : Belvision, Bac Films Production, France 3 Cinéma, Leonine Studios, WDR, Gao Shan Pictures et Dupuis Audiovisuel Producteurs : Maia Tubiana, Gisela Schäfer, Caroline Duvochel, Raphaële Ingberg et Léon Perahia Producteurs exécutifs : Laurence Barret, Fabien Coulon et Heike Tüselmann Distributeur : Bac Films. © Bac Films HHH Que voilà une merveilleuse adaptation cinématographique tirée de la BD éponyme de Derib et Job - parue chez Le Lombard, née en 1969, aujourd’hui forte de 38 albums et de 5 millions d’exemplaires vendus depuis 78 minutes. France - Allemagne - Belgique - Chine, 2019 sa création. Sans oublier deux adaptations TV (1983 et 2005). Sortie France : 12 août 2020 En effet, les auteurs ont eu l’intelligence de signer l’arrivée u RÉSUMÉ sur grand écran du papoose sioux à travers une double Jouant avec son chien Oreille-Tombante et ses amis Arc-en- histoire d’initiation inédite et édifiante : celle de Yakari Ciel et Graine-de-Bison, Yakari voit passer le mustang Petit devenant un homme (un brave) au fil des épreuves traversées Tonnerre dont il se voudrait l’ami. La saison des tornades seul et durant plusieurs jours hors de sa tribu d’une part arrivant, les hommes de sa tribu capturent des chevaux et, d’autre part, en découvrant l’amitié auprès du mustang afin de quitter la plaine. Petit Tonnerre leur échappe. Yakari Petit Tonnerre. Autrement dit en apprenant à entrer part en quête du mustang. Son animal totem Grand-Aigle, en harmonie avec la nature et Petit Tonnerre plutôt signe de grand destin, lui offre une plume et le don de parler qu’en cherchant à les dominer. Durant son odyssée, il va aux animaux. Yakari devient ainsi l’ami de ceux qu’il croise... et libère Petit Tonnerre coincé par des pierres. En le suivant, ainsi, sans mièvrerie ni aspect moralisateur, se pénétrer, il tombe dans une rivière, dérive, perd sa plume de brave. et nous avec lui, des notions de liberté, de confiance Des castors le secourent. Grand-Aigle l’encourage à (y compris en lui-même) et surtout de respect. Mais aussi persévérer. Il renvoie Oreille-Tombante au campement. de transgression et de saine curiosité sans lesquelles SUITE... Petit Tonnerre sauve Yakari de chevaux traqués par il n’avancerait ni psychologiquement ni physiquement. des “Peaux de Puma”. Les ayant délivrés, le duo fuit par La présence des Peaux de Puma apporte, elle, le juste les montagnes. Guidés par Oreille-Tombante, les parents contrepoint sur ce qu’il ne faut pas faire. La ligne claire de Yakari trouvent la plume de leur fils. Les tornades est animée à merveille par la 3D et les décors (2D) approchent. Obsédé par Petit Tonnerre, Puma Intrépide sont magiques de par leurs tons. Quant aux animaux, rattrape Yakari et le mustang qui lui échappent grâce à ils sont plus craquants les uns que les autres. Pour autant, deux ours. Yakari envoie l’oiseau Petite-Plume au-devant la nature (via les tornades) n’y est pas présentée comme de ses parents. Puma Intrépide tombe à nouveau sur Yakari. Ils chutent dans une crevasse et en ressortent par un paradis. Si on y ajoute un rythme parfaitement soutenu, une rivière souterraine alors que surgissent les parents de des musiques et des chants entêtants, des gags efficaces Yakari. Puma Intrépide s’enfuit. Sur le retour, Petit Tonnerre et quelques passages qui rappelleront aux plus anciens apparaît et les sort de la tornade. Yakari est promu brave. La Conquête de l’Ouest, ce spectacle ravira aussi bien Il part chevaucher les plaines sur Petit Tonnerre, protégé les petits que les grands. _G.To. par Grand-Aigle. Visa d’exploitation : 148918. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
A Perfect Family (En helt almindelig familie) de Malou Reymann Emma, 12 ans, grandit au sein d’une famille aimante et CHRONIQUE Adultes / Adolescents ordinaire quand son père décide de devenir une femme. Inspiré de l’histoire personnelle de la réalisatrice, u GÉNÉRIQUE ce film, maladroit et imparfait, a le mérite d’aborder Avec : Kaya Toft Loholt (Emma), Mikkel Boe Følsgaard (Thomas / la question transgenre avec dignité et empathie. Agnete), Neel Rønholt (Helle), Rigmor Ranthe (Caroline), Jessica Dinnage (Naja), Hadewych Minis (Petra), Rikke Bilde (Jeanette), Kristian Halken (Morfar), Tammi Øst (Vibeke), Peter Zandersen (Peter), Camilla Kold Krohn Gade (Tjener), Kaja Gramkow (Emma, à 4 ans), Wilfred Schandorff Worsøe (Casper), Shireen Rasool Elahi Panah (Sofia), Omar Abdel-Galil (Youssef), Nicolai Dahl Hamilton (le médecin), Lado Hadzic (l’homme à la chemise hawaïenne), Virginia Quetglas (l’esthéticienne), Morten Bjørn (l’invité à la confirmation). Scénario : Malou Reymann, Maren Louise Käehne et Rune Schjøtt Images : Sverre Sørdal Montage : Ida Bregninge 1er assistant réal. : Anders Barlebo Son : Thomas Arent et Hans Christian Arnt Torp Décors : Sabine Hviid et Kristina Kovacs Effets visuels : Martin Madsen Maquillage : Bettina Züberlein Casting : Anja Philip Production : Nordisk Film Production Producteurs : Matilda Appelin et René Ezra Producteur délégué : Henrik Zein © Nordisk Film Distributeur : Haut et Court. HH Malou Reymann, qui signe ici son premier long métrage, s’est d’emblée attachée à une histoire qui fut la sienne, tout en cherchant à en interroger l’universalité. Ainsi, de cette aventure singulière : comment grandir auprès d’un père 97 minutes. Danemark, 2020 transgenre, elle tire une réflexion plus globale sur l’idée de Sortie France : 19 août 2020 norme et, se plaçant du point de vue d’une pré-adolescente, âge u RÉSUMÉ où le goût pour la conformité est central, requestionne ce qui Emma vit au Danemark entourée de sa grande sœur Caroline fait famille. En ce sens, le titre choisi souligne, non sans subtilité, et de parents attentifs. Fan de foot, sport qu’elle pratique combien l’amour, jamais déficient ici, est, bien davantage assidûment dans un club féminin, elle partage cette passion que la norme, ce qui fait famille. En se demandant jusqu’où avec Thomas, son père. Un jour, alors que la famille choisit l’amour peut supporter le changement, Reymann démontre, un chien dans un élevage, Helle, la mère d’Emma, craque en bonne danoise, société réputée pour son libéralisme, qu’il soudainement. De retour à la maison, elle informe ses filles peut encaisser beaucoup. Revendiquant l’ambition de faire qu’elle va quitter leur père car celui-ci souhaite devenir une valoir l’ensemble des points de vue de ses personnages, femme. Le choc est énorme pour Emma qui, contrairement à sa sœur, refuse dorénavant de parler à son père. Une thérapie et leur droit fondamental à les défendre, elle ne juge familiale est entamée lors de laquelle Thomas arrive personne, rendant ainsi à chacun sa part de mystère et de habillé(e) en femme et demande à être désormais appelé(e) complexité. Pour autant, un certain nombre d’éléments de Agnete. Peu à peu, Emma s’adoucit et accepte d’aller contextualisation font cruellement défaut, privant ainsi le film passer quelques jours chez son père, qui progressivement, à la fois d’épaisseur et de mises en perspective. On aurait en maladroitement, tente de renouer la relation, notamment effet aimé s’attacher davantage à cet homme, comprendre en invitant ses filles dans un club de vacances. son cheminement, le pourquoi de cet impérieux appel à SUITE... Pour Emma, le voyage est à la fois joyeux et tendu. la féminité, et quel père il aspire à être sous cette nouvelle Puis, à l’occasion de sa communion solennelle, la famille identité. Or, très peu psychologisée, presque toujours élargie est rassemblée et Agnete s’y présente en femme présentée sous l’angle de l’anecdote (choix des vêtements, dans l’acceptation générale. Quand une soirée de fin d’année du vernis à ongles...), sa transition nous reste opaque et est organisée au club, Emma s’y rend, apprêtée et joyeuse, mais au cours de la fête, surprenant des propos moqueurs le seul angle adopté, celui de l’enfant, n’est pas suffisant à lui sur son père, elle avale meurtrie la moitié d’une bouteille donner consistance. Enfin, la mère, grande oubliée du récit, de vodka et finit à l’hôpital en coma éthylique. À quelque aurait pu, car cette aventure est aussi la sienne, nous livrer temps de là, Agnete fait savoir à ses filles qu’elle a trouvé bien davantage, contribuant alors par son éclairage à donner un poste à Londres. Emma, comprenant que son père s’éloigne quelques clés de lecture qui font ici cruellement défaut. _N.Z. pour lui laisser de l’espace, pleure sincèrement ce départ. Visa d’exploitation : en cours. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Epicentro Les Jeunes prophètes de Cuba (Epicentro) de Hubert Sauper Hubert Sauper nous offre un tableau contemporain DOCUMENTAIRE Adultes / Adolescents de la vie à Cuba à travers ses habitants, en particulier les enfants. Son documentaire, patchwork de séquences u GÉNÉRIQUE séparément intéressantes, manque cependant d’un fil Avec : Oona Castilla Chaplin, Clarita Sanchez, Feña Lechuck, Juan conducteur pour atteindre le fond des choses. Padron, Felix Beaton, Menale Kaza, Hans Helmut Ludwig, Deneli Beatriz de la Cruz, Leiva Yailen, Leiva Ortiz, Kirenia Sanchez, Yainelis Semanat Hernandez, Dayana Kalunga Gomez, Inodia Araujo Torrente, Ana Maria Sales, Muñoz Miriam, Aimé Zaldivar, Araujo Leonel, Arango Muñoa, Wallace Jordan, Maria Rosa Izquierdo Blanco, Eliseo Altunaga, Leonelis Arango Salas, Annielys Pelladito, Zaldivar Yornelis, David de la Cruz, Leyva Melani. Scénario : Hubert Sauper, avec la collaboration de Fena Lechuck, Kristen Edney, Benjamin Gutierrez, Nefertiti Kelley Fairas et Yves Deschamps, d’après une idée de Hubert Sauper D’après : l’ouvrage Energie und Utopie de Johannes Schmidl (2014) Images : Hubert Sauper Montage : Yves Deschamps et Hubert Sauper Musique : Zsuzsanna Varkonyi et Maximilian “Twig” Turnbull Son : Karim Weth Production : Groupe Deux, KGP Filmproduktion et Little Magnet Films Producteurs : Martin & Daniel Marquet, Gabriele Kranzelbinder et Paolo Calamita Producteurs délégués : Dan © Les Films du Losange Cogan et Michael Donaldson Distributeur : Les Films du Losange. 107 minutes. Autriche - France, 2019 HH Le dernier documentaire de Hubert Sauper, Sortie France : 19 août 2020 réalisateur du Cauchemar de Darwin, est consacré à la ville de La Havane à Cuba, qui souffre des restrictions comme on le voit dans son improvisation avec commerciales imposées par les États-Unis. Il nous Oona Chaplin, durant laquelle on peut percevoir présente une île loin du cliché de pauvreté qui lui est accolé, son potentiel. Par ailleurs, elle concentre à la fois dont le peuple sait s’adapter à des conditions de vie difficiles la naïveté de l’enfance et le sérieux d’un adulte. et qui est fier de la liberté qu’il a conquise lors de la révolution Le sous-titre titre du film, Les Jeunes prophètes castriste. Sauper empreinte des chemins différents de de Cuba , dédié à ces enfants, désigne bien celui des touristes. Il explore les anciens quartiers de ce que le cinéaste a finalement trouvé à Cuba. La Havane, densément occupés par les classes populaires, Tandis que Le Cauchemar de Darwin porte et esquisse la ville de leur point de vue. Lorsqu’il fait un message socio-politique très clair, celui le tour de l’île avec sa guide, il prend conscience que, d’Epicentro reste ouvert à l’interprétation de chaque bien que se soit ouverte une période transition depuis spectateur. Dans ses entretiens avec les habitants, la mort de Fidel Castro, pour les Cubains, même les plus le réalisateur semble tenter, par ses questions, jeunes, son mythe est toujours bien présent. L’ennemi de faire converger la description de Cuba, un des reste l’impérialisme venu de l’étranger, qu’il soit espagnol derniers résistants au capitalisme, vers le terme ou américain. Toutefois, on peut parfois sentir une certaine d’“utopie”. Cependant les Cubains qu’il interroge confusion dans les connaissances historiques des habitants n’adhèrent pas à cette simplification de leurs en ce qui concerne la période pré-castriste. Une séquence situations. Le documentaire donne l’impression de nous présente ainsi un Cubain à qui le nom de Théodore se trouver devant un collage de vidéos de voyage, Roosevelt n’évoque rien de plus que l’ancien propriétaire composé de fragments d’un journal intime d’un hôtel de la ville. Cette ignorance historique ne signifie audiovisuel. Ce montage, travaillé notamment par pourtant pas que les Cubains n’ont pas conscience de Yves Deschamps, donne de la poésie au film. la réalité du monde qui les entoure. Il en va de même Cependant, si ce patchwork de scènes permet de pour les enfants. Bien qu’ils aspirent à une certaine percevoir la variété des lieux, il nuit à la compréhension modernité américaine par laquelle ils sont influencés, des situations puisque le temps qui est consacré comme les gadgets technologiques, ils ne souhaitent à chacune d’entre elles est limité et qu’il semble pas quitter le pays. L’auteur les filme constamment, manquer un fil conducteur à l’ensemble. La curiosité en particulier la petite Léonelis, âgée d’à peine 10 ans, attisée par son œuvre n’est pas satisfaite par qui souhaite devenir actrice. Sa créativité attire le cinéaste son abstraction. _K.M. Visa d’exploitation : 146499. Format : 1,77 - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Family Romance, LLC (Family Romance, LLC) de Werner Herzog Un père retrouve sa fille après dix ans d’absence. Mais DRAME Adultes / Adolescents il s’agit d’un acteur, employé de Family Romance LLC, entreprise de location de proches sollicitée par la mère u GÉNÉRIQUE de la jeune fille. Herzog signe un film agréable mais Avec : Yuichi Ishii (Yuichi), Mahiro Tanimoto (Mahiro), Miki Fujimaki qui passe à côté de son sujet. (la mère de Mahiro), Takashi Nakatani (le père de la mariée / le représentant de la lotterie), Kumi Manda (la mère de la mariée), Yuka Watanabe (la mariée), Jin Kuroinu (l’ami d’Ishii), Airi Coats (l’amie de Mahiro), Shun Ishigaki (le pantomime), Tatsuaki Hôjô (le représantant dans le train à grande vitesse), Tetsuro Mori (l’employé du train à grande vitesse), Ryoko Sugimachi (le gagnant de la lotterie), Airi Asoh (la femme à l’autel des renards), Yuki Wakabayashi (l’homme du café Hedgehog), Umetani Hideyasu (le gérant du Robot Hotel), Iwamoto Eisuke (le gérant des pompes funèbres), Take Nakamura (l’oracle), Yuika Koide (le bébé d’Ishii), Sumire Nagai (l’idole des paparazzi), Ryosuke Nakanishi, Mayu Nakamura, Makoto Sasaki, Seiji Inoue, Kazushige Nishida et Hideyuki Suzawa (les paparazzi), Miki Takafumi, Daiki Ishida, Shun Hishikawa, Kazuya Ichino, Teru Itashik, Yuta Kato, Mio Hinata, Ryota Hashimoto et Soutaro Tsuji (les escrimeurs du groupe Nihonbashi Ryomankai), Kiju Kitamura (le musicien avec les escrimeurs), Yuki Masai, Urara Fujishiro, Mai Suzuki. © Skellig Rock Scénario : Werner Herzog Images : Werner Herzog Montage : HH Ce nouveau Herzog a pour lui un sujet intriguant. Sean Scannell Musique : Ernst Reijseger Son : Mark Mangini Costumes : Ruth Tzipora Production : Skellig Rock Producteur : Cette entreprise de location de proches, qui apparemment Roc Morin Distributeur : Nour Films. existe bel et bien au Japon, a un potentiel romanesque évident. Problème : le sujet a déjà été traité, et avec 89 minutes. États-Unis, 2019 quel talent, par Sono Sion dans le mémorable Noriko’s Sortie France : 19 août 2020 Dinner Table (2006). Dans son film, le Japonais pousse u RÉSUMÉ tous les curseurs tellement loin qu’il semble difficile À Tokyo, Monsieur Ishii attend. Une jeune fille approche, de faire plus fou et plus vertigineux. La même idée a été il la reconnaît, c’est Mahiro, sa fille. Il ne l’a pas vue depuis ensuite reprise par Lanthimos dans l’oubliable Alps (2011). dix ans. Elle en a aujourd’hui douze. Il explique le divorce Herzog arrive donc un peu après la bataille, et son film difficile d’avec sa mère, et le choix de ne pas la contacter paraît bien sage et linéaire à côté de celui de Sono Sion. tout ce temps. Plus tard, Monsieur Ishii va voir la mère Néanmoins, on suit avec intérêt cette étrange “romance” de Mahiro, qui l’a embauché pour jouer le rôle du père. père/fille, le charme d’Ishii Yuichi et de Mahiro Tanimoto Il travaille pour Family Romance, entreprise de location n’y étant pas pour rien. Si le long métrage est plutôt agréable, de proches. Peu à peu, des liens se tissent entre Mahiro et lui. Elle se sent bien avec ce père de substitution. Est-elle il passe trop de temps en scènes plus ou moins utiles, dupe ? Monsieur Ishii joue par ailleurs d’autres rôles pour et semble ne vraiment démarrer que dans son dernier d’autres clients. La mère de Mahiro demande à Monsieur quart. Évidemment, ce que l’on attend, c’est ce moment Ishii des informations sur sa fille. Il lui dit qu’elle aimerait où l’on ne sait plus qui joue et qui est dupe et où tout repère plus de liberté. devient instable. Mais Family Romance, LLC ne touche SUITE... Il est ensuite embauché avec d’autres collègues cela du doigt qu’à la toute fin, laissant le spectateur frustré pour jouer les paparazzis pour une starlette. Mahiro confie du film qui commençait juste à se dessiner, et qui s’achève à Monsieur Ishii apprécier un garçon de sa classe. Il lui sans qu’il soit allé au bout du sujet. Étonnant de la part donne des conseils. Il visite ensuite un hôtel tenu en partie d’Herzog, l’un des réalisateurs les plus jusqu’au-boutistes par des robots, car il voit la robotique comme l’avenir de de l’Histoire du cinéma. Il semble ici en retrait, presque sa profession. Les liens entre la jeune fille et lui se font de absent. Il a tourné semble-t-il au smartphone. La réalisation plus en plus étroits. Il finit par dire à sa mère que cela va trop loin. Dans son métier, on n’a pas le droit d’aimer ou est plutôt fonctionnelle, et les plans “carte postale” d’être aimé. La mère lui propose de vivre avec elles deux, au drone n’apportent pas grand-chose. Formellement, de devenir une vraie famille. Il dit qu’il faut tout arrêter, il n’en ressort rien de bien mémorable. On retiendra tout et s’en va. Plus tard, il ouvre un portail. On voit à travers de même cette sorte de tendresse triste qui donne son ton la porte vitrée la silhouette d’une toute petite fille. La sienne ? au film. _G.R. Il s’assoit sur le porche, bouleversé. Visa d’exploitation : en cours. Format : 1,77 - Couleur - Son : Dolby SRD. © les Fiches du Cinéma 2020
Vous pouvez aussi lire