Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma

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Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
n°2203-04

                Never Rarely
            Sometimes Always
                                       de Eliza Hittman

            N°2203-04 • 12 AOÛT 2020
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
SOMMAIRE
             FILMS DU 12 AOÛT 2020
The Crossing					HHH
de Bai Xue
Light of My Life				HHH
de Casey Affleck
Lil’ Buck Real Swan				HHH
de Louis Wallecan
Nana et les filles du bord de mer		   HHH
de Patricia Bardon
The Perfect Candidate			              HH
de Haifaa Al-Mansour
Voir le jour					H
de Marion Laine
Yakari						HHH
de Xavier Giacometti
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
FILMS DU 19 AOÛT 2020
A Perfect Family				HH
de Malou Reymann
Epicentro					HH
de Hubert Sauper
Family Romance, LLC			 HH
de Werner Herzog
La Femme des steppes, le flic et l’ œuf HHH
de Wang Quan’an
Mano de obra				H
de David Zonana
Mignonnes					HHH
de Maïmouna Doucouré
Never Rarely Sometimes Always		       HHH
de Eliza Hittman
The Rental		           			HH
de Dave Franco
La Troisième femme			 HHH
de Ash Mayfair
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
The Crossing (Guo chun tian)
de Bai Xue

Pour s’offrir un Noël au Japon avec son amie Jo, Peipei,                                                                         POLAR
                                                                                                                   Adultes / Adolescents
lycéenne, se laisse convaincre par Hao, le copain de
celle-ci, de participer à un trafic de mobiles entre                      u GÉNÉRIQUE
Hong Kong et Shenzhen. Elle y brûlera son innocence.                      Avec : Huang Yao (Peipei), Yang Sun (Hao), Tong Ka-man (Jo), Ni
Un polar bien troussé doublé d’une page d’Histoire.                       Hongjie (Lan), Elena Kong (Hua), Liu Kai Chi (Yong), Jiao Gang
                                                                          (Shui).
                                                                          Scénario : Bai Xue et Lin Meiju Images : Piao Songri Montage :
                                                                          Matthieu Laclau, Tom Lin et Tsai Yann-shan Musique : Gao
                                                                          Xiaoyang et Li Bin Son : Feng Yanming et Lin Xuelin Décors :
                                                                          Cheung Siu Hong Costumes : Cheung Siu Hong Production :
                                                                          Wanda Media Co. Producteur : Cary Cheng Producteur délégué :
                                                                          Tian Zhuangzhuang Coproducteurs : He Bin et Sun Tao
                                                                          Distributeur : 3L Films.

                                                          © Lin Po-wei

   HHH       “Il suffit d’y croire”, dit Hua à Peipei sur le mont
Kowloon. Lui, qui aime les requins (symbole de confiance
en soi), en lui. Et elle, qu’elle verra la neige (blanche,
telle sa candeur). Tout cela va les mettre à rude épreuve                                    99 minutes. Chine, 2018
dans ce thriller captivant, premier long métrage de                                        Sortie France : 12 août 2020
la réalisatrice, imprégné de sa propre expérience (elle a
                                                                          u RÉSUMÉ
quitté le nord-ouest de la Chine à 6 ans pour aller vivre
                                                                          Peipei, 16 ans, vit chez sa mère à Shenzhen, frontalière de
douze ans durant à Shenzhen). À l’aune de la frontière                    Hong Kong où elle étudie et où son père est docker. Pour
séparant Hong Kong de Shenzhen, aussi floue que                           Noël, elle projette de voir la neige au Japon avec son amie
celle délimitant l’apparent du réel, et excepté son triple                Jo. Celle-ci lui présente son copain Hao lors d’une fête.
chapitrage délicieusement rétro (gel de l’image et gimmick                En passant la frontière, Jay, ami de Hao vu à la fête, lui
de basse), la binarité structure ce récit sans temps mort,                glisse des mobiles pour échapper à la police. Invitée par
à l’esthétique somptueuse : bonheur quand tout va bien                    téléphone à les vendre à une adresse précise, elle obéit.
(au lycée comme chez Madame Hua), violence quand                          Membre des trafiquants, Hao l’introduit alors auprès de
                                                                          sa cheffe : Madame Hua. Elle l’engage. Peipei vit désormais
les affaires se gâtent... lumières et vitrines contre
                                                                          entre ses cours, ses livraisons, sa vie chez sa mère qui rêve
bas-fonds sordides... mère inconstante versus père                        d’Espagne, boit, fume et perd son argent au mahjong...
besogneux... combines artisanales et trafic mafieux.                      et son père qui refait sa vie à Hong Kong. Elle cache à
Même les couleurs participent de cette distribution :                     Jo l’origine de l’argent qui afflue.
ainsi, le bleu de la mélancolie (entre autres sens) domine-               SUITE... Peipei s’endurcit au fil des trafics. Troublée par
t-il les ambiances, parfois écarté au profit du jaune de                  le charme de Hao, elle accepte une balade avec lui sur le mont
la royauté comme chez Madame Hua ou de quelques                           Kowloon qui domine Hong Kong. Après l’avoir intronisée
sautes de rouge, évocateur du respect et du bonheur                       sa filleule, Madame Hua lui confie une vente d’armes. Hao
que recherchent Hao et Peipei. Quant à l’apaisante                        l’en dissuade. Une violente dispute l’oppose à Jo qui a appris
réconciliation finale entre la mère et la fille, elle résonne             sa promenade avec Hao et croit, à tort, qu’il la trompe avec
amèrement alors que la Chine vient d’instituer sur                        elle. Après avoir secouru sa mère contre un client qu’elle
                                                                          a racolé, Peipei accepte de livrer des mobiles de Madame
Hong Kong sa Loi sur la sécurité sonnant le glas de
                                                                          Hua pour le compte de Hao. Trahis par un petit malfrat,
son régime démocratique. Une raison supplémentaire                        une descente de police les sauve in extremis des foudres
de voir ce beau film qui de divertissement est devenu                     de Madame Hua. Relâchée sous caution, Peipei reprend
le témoin nostalgique et signifiant d’une époque possiblement             ses études et sa vie chez sa mère. Elles se réconcilient sur
révolue. _G.To.                                                           le Mont Kowloon. Soudain, la neige tombe...

                               Visa d’exploitation : 152485. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                  © les Fiches du Cinéma 2020
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
Light of My Life (Light of My Life)
de Casey Affleck

Avec Light of My Life, son premier véritable film de                                                              DRAME D’ANTICIPATION
                                                                                                                    Adultes / Adolescents
fiction, Casey Affleck, acteur talentueux et reconnu,
passe avec succès l’épreuve de la mise en scène                          u GÉNÉRIQUE
et parvient à évoquer les questions contemporaines                       Avec : Anna Pniowsky (Rag), Casey Affleck (le père), Tom Bowser
les plus brûlantes, de la pandémie au féminisme.                         (Tom), Elizabeth Moss (la mère), Hrothgar Mathews (Calvin),
                                                                         Timothy Webber (Lemmy), Monk Serrell Freed (le jeune homme),
                                                                         Jesse Pierce, Tommy Clarke et Lloyd Cunningham (les assaillants),
                                                                         Kory Grim (le grand type des bois), Michael Ching (le type des bois),
                                                                         Deejay Jackson (le type au comptoir), Patrick Keating (l’homme
                                                                         barbu au campement), Sydnee Parker Anderson (Rag, bébé).
                                                                         Scénario : Casey Affleck Images : Adam Arkapaw Montage :
                                                                         Dody Dorn et Christopher Tellefsen 1re assistante réal. : Liz
                                                                         Tan Musique : Daniel Hart Son : Graham Timmer et Zach
                                                                         Seivers Décors : Sara K. White Costumes : Malgosia Turzanska
                                                                         Maquillage : Monica Huppert Casting : Avy Kaufman Production :
                                                                         Black Bear Pictures et Sea Change Media Producteurs : John
                                                                         Powers Middleton et Teddy Schwarzman Producteurs délégués :
                                                                         Michael Heimler, Whitaker Lader et Ben Stillman Coproducteurs :
                                                                         Geoffrey Quan et Geoff Linville Distributeur : Condor Distribution.

                                                        © Condor Dist.

   HHH       Casey Affleck, acteur talentueux, s’était déjà
essayé à la mise en scène avec le mockumentary I’m Still
Here (2010) consacré à la fausse carrière de rappeur de son
beau-frère Joaquin Phoenix. Néanmoins, Light of My Life                                  119 minutes. États-Unis, 2019
semble se présenter comme son véritable premier film,                                     Sortie France : 12 août 2020
par le caractère très personnel de l’histoire et les partis pris
                                                                         u RÉSUMÉ
assumés de la mise en scène. Il fallait ainsi oser commencer
                                                                         Dans un futur proche et dystopique, Tom et son enfant de
son film par une scène de douze minutes de conversation sur              11 ans, Rag, ont choisi de vivre en campant dans la forêt.
des renards rusés. Affleck mise donc sur une esthétique de               Des coupures de journaux révèlent que la population
l’intime et du murmure, qui met directement le spectateur                féminine a été éradiquée du monde par une pandémie.
en phase avec ses personnages. Il a également hérité                     Rag, d’allure androgyne, est en réalité une fille que Tom
de certaines des qualités des metteurs en scène sous                     s’efforce de faire passer pour un garçon, afin de la protéger,
la direction desquels il a tourné : le sens de l’atmosphère              lorsqu’ils croisent d’autres personnes dans la forêt ou
et de la nature de Gus Van Sant (Gerry), la distillation de              doivent se rendre en ville pour se ravitailler. Trouvant
                                                                         une maison dans les bois pour s’épargner les difficultés
flash-backs de Kenneth Lonergan (Manchester by the Sea),
                                                                         logistiques de la vie sous tente, Tom se remémore
la propension à la fable d’Andrew Dominik (L’Assassinat de               son passé, par bribes : la mère de Rag, son histoire d’amour
Jesse James par le lâche Robert Ford). Car, dans la mouvance             avec elle, la grossesse et, plus tard, sa mort, en passant
de Leave No Trace, Light of My Life est un conte écologique              par la prise de conscience de sa maladie et l’éducation
qui décrit une nature belle, accueillante et parfois hostile,            de l’enfant.
ainsi qu’une pandémie rayant les femmes de la surface de                 SUITE... L’hiver arrivant, Tom et Rag doivent se mettre
la Terre. Le contenu pourrait ainsi paraître opportuniste et             en quête d’une autre maison. Ils débarquent dans
se référant trop à l’actualité. Ce serait oublier que Casey              celle de Tom, Lemmy et Calvin, qui les accueillent d’abord
Affleck a commencé à écrire Light of My Life dix ans avant               avec une certaine méfiance avant de les accepter. Les deux
son tournage. Il se confronte ainsi à la tristesse absolue               Tom sympathisent, bien que le père de Rag ne partage
d’un monde sans femmes, tristesse renforcée par le casting               pas les croyances de son hôte. La maison est attaquée
                                                                         par trois hommes qui en tuent les habitants, hormis Tom
judicieux d’Elisabeth Moss dans le rôle de la mère, icône du
                                                                         et Rag, qui se sont cachés au grenier. Tom affronte chacun
féminisme depuis la série The Handmaid’s Tale, ainsi qu’aux              des trois hommes, vainc les deux premiers et se trouve
rapports de dévouement et de protection d’un parent solitaire            en grave difficulté face au troisième. Rag le sauve en
envers son enfant, qui font de Light of My Life une œuvre                abattant ce dernier d’un coup de fusil. Elle soigne son
sensible et poignante. _D.S.                                             père, blessé par le coup de feu. Il la serre dans ses bras.

                               Visa d’exploitation : 153022. Format : 1,66 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                     © les Fiches du Cinéma 2020
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
Lil’ Buck Real Swan (Lil’ Buck : Real Swan)
de Louis Wallecan

Il est celui qui a fait entrer le jookin, cette danse de                                                                DOCUMENTAIRE
                                                                                                                    Adultes / Adolescents
rue des quartiers pauvres de Memphis, sur les plus
prestigieuses scènes de danse. Lil’ Buck est le héros                     u GÉNÉRIQUE
de ce documentaire passionnant, rythmé par l’énergie                      Avec : Lil’ Buck.
de ses protagonistes et des scènes de danse inouïes.                      Scénario : Louis Wallecan Images : Mathieu De Montgrand
                                                                          Montage : Basile Belkhiri 1er assistant réal. : Mark Zarka
                                                                          Musique : Arthur Bartlett Gillette Son : Julien Momenceau,
                                                                          Emmanuel Augeard, Jérémy Babinet et Cédric Lionnet
                                                                          Production : Lechinski Coproduction : Machine Molle et Tanit
                                                                          Films Producteurs : Victor Lech, Vincent Dupuis, Baptiste Leroy
                                                                          et François-Charles Legoff Coproducteurs : Craten Jai Armmer,
                                                                          Charles Riley et Nadim Cheikhrouha Dir. de production : François-
                                                                          Charles Le Goff Distributeur : Dulac Distribution.

                                                 © Mathieu De Montgrand

                                                                                      85 minutes. États-Unis - France, 2019
   HHH        Charles Riley, dit Lil’ Buck, issu d’une famille                            Sortie France : 12 août 2020
modeste, grandit dans un quartier pauvre de Memphis où
les jeunes ont développé, dans une salle de patins à roulettes,           deux transactions virevolte sur place. Les figures
le Crystal Palace, leur propre danse, le jookin, devenu                   du coin s’appellent Daniel, Pussy Wet, Tarrick.
un élément de leur identité. Le petit Lil’ Buck, qui copie                Ils se rappellent les débuts du jookin, presque
déjà les pas de Michael Jackson, est fasciné par le jookin,               une imposture. Ils se souviennent d’avoir vu débarquer
qui reprend des éléments du gangsta walk. Il rencontre                    ce gamin, Lil’ Buck, fasciné et qui n’aura alors
les danseurs les plus célèbres de la ville, comme Daniel.                 qu’un objectif : être celui qui tiendra le plus
Lil’ Buck intègre un groupe de jookers. Repéré sur une vidéo,             longtemps sur les pointes de ses pieds. La douleur,
il est admis dans le New Ballet Ensemble de Memphis.                      au début, les pieds en sang, les baskets que
Là, il mêle jookin et danse classique et développe son propre             sa mère devait changer plus souvent que
style. Sa carrière décolle et il multiplie les collaborations             les brosses à dents avec son maigre salaire et huit
prestigieuses dans le monde entier. Le film de Louis                      enfants. Le film est nourri d’images d’archives,
Wallecan revient sur son parcours mais aussi sur les origines             Lil’ Buck dans la petite cour de sa maison en train
du jookin et ses grandes figures. Lil’ Buck, quand il se                  de danser sur du M.I.A, avec ses amis de G Force,
confie au réalisateur, le concède : “Je n’étais sûrement pas              leur groupe, pour le documentaire d’un vidéaste
le meilleur, mais j’étais le plus déterminé”. Dans ce quartier            amateur. Les professeurs du New Ballet
de Memphis où il a grandi, avec ses immenses parkings                     Ensemble qui ont initié Lil’ Buck à la danse classique
et ses spots de deal, le jookin est une religion et les habitants         témoignent de leur volonté d’intégrer, toujours,
préfèrent se défier avec des battles de hip hop que                       des jeunes des quartiers populaires. Repéré,
dans les duels armés de South Memphis, “le Far West”.                     le gamin du ghetto s’envole pour Los Angeles avec
Louis Wallecan y attarde longtemps sa caméra pour                         les économies de sa mère, rencontre le danseur de
tenter de revenir aux origines de ces mouvements qui                      hip hop Ron Myles, le chorégraphe Benjamin
mêlent des éléments du gangsta walk (“Il suffit de lever                  Millepied... Suivront ses collaborations avec
et de baisser les épaules ! ”) et des figures improvisées                 le violoncelliste Yo-Yo Ma, filmées par Spike Jonze.
après des heures à tourner sur des patins à roulettes.                    Tous sont emballés par ce drôle de jeune homme
Quand Wallecan filme le Crystal Palace, temple du jookin,                 qui danse en baskets sur les Variations Goldberg. Il fait
c’est beau comme du Hopper. Et quand les habitués                         le tour du monde et revient à Memphis - là, combien
commencent à danser devant la caméra, on est touché                       de vilains petits canards ne savent pas qu’ils sont
par la grâce. Le cinéaste filme ce dealer, de loin, qui entre             des cygnes ? _M.Q.

                                Visa d’exploitation : 152587. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                   © les Fiches du Cinéma 2020
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
Nana et les filles du bord de mer
de Patricia Bardon

Dans un village du bord de mer, Nana et ses ami(e)s                                                                         CHRONIQUE
                                                                                                                   Adultes / Adolescents
se croisent, en recherche d’amour et d’amitié. Un film
rafraîchissant comme une balade au bord de mer, mais                    u GÉNÉRIQUE
aussi grave, via sa juste observation de la déliquescence               Avec : Sofiia Manousha (Nana), Grégoire Isvarine (Damien), Héloïse
des liens en milieu Internet non tempéré.                               Roth (Anne), Guilhem Valayé (Mathieu), Laure Millet (Kate), Fabien
                                                                        Kachev (Pierrot), Marie Fonteijn (Marie), Arnaud Rincy (Nono),
                                                                        Jean-Michel Doliger (Pépère), Philippe Sturbelle (l’homme du
                                                                        rendez-vous), Tony Gaudin (Marco).
                                                                        Scénario : Patricia Bardon Images : Pascal Caubère Montage :
                                                                        Patricia Bardon et Pascal Caubère 1re assistante réal. : Laura
                                                                        Glynn Smith Musique : Arno Son : Xavier Piroelle Costumes :
                                                                        Camille Duflos Production : Cassia’s Productions Productrice :
                                                                        Patricia Bardon Distributeur : Les Films à Fleur de Peau.

                                                    © Cassia’s Prod.

   HHH        La réalisatrice de L’Homme imaginé (1991)
brosse, pour son nouveau long métrage autoproduit (!)
et rythmé en huit chapitres, le tableau d’une jeunesse
provinciale sentimentalement paumée, jamais méchante                                      78 minutes. France, 2019
ni perverse mais paralysée par l’engagement. Celui                                       Sortie France : 12 août 2020
qui fait passer de la pulsion sexuelle à l’amour. On pourra,
                                                                        u RÉSUMÉ
certes, regretter quelques maladresses lors de certaines
                                                                        Sur la plage longeant leur village, Mathieu annonce qu’il
situations ou dialogues. Qu’importe tant il se dégage                   aime une autre femme à Nana, avec qui il vit et travaille. Elle
de ces marivaudages alternant illusions et réalité                      le vire de chez eux. Puis décide de draguer en ligne pour ne
un charme doux-amer auquel il est impossible de rester                  plus retomber amoureuse, malgré les réserves de son amie
insensible. Tout y contribue : la beauté du Crotoy (baie                Anne. Apprenant la rupture de Nana et découvrant son alias,
de Somme), lumineuse telles les filles du titre, la plage               Damien, qui l’aime depuis l’enfance, décide de la séduire
aussi infinie que leur désir d’aimer, la fine observation               avec la complicité d’Anne. Il s’inscrit sur le site... tout en se
de la vie locale figée par le temps, les liens et les rites.            disputant avec sa petite amie Kate, serveuse dans son bar,
                                                                        quand il découvre qu’elle est bisexuelle et sort avec Anne !
On pense à Rozier et au Rohmer des Contes mais aussi
                                                                        Lors d’une soirée arrosée, Anne et Kate échafaudent une
à Fellini, comme devant ce défilé incongru des personnages              blague pour faire croire à Nana et Damien, endormis, qu’ils
le long de la mer. Sans esbroufe ni moralisme, Patricia                 ont fait l’amour durant leur ivresse. Ce qu’ils font au réveil...
Bardon explore avec acuité les ravages que provoquent,
                                                                        SUITE... Vivant mal d’avoir cédé, Nana refuse de revoir
jusque dans les amitiés les plus anciennes et authentiques,             Damien, brûle une photo de Mathieu, se fâche avec Anne
le fantasme, le mensonge et les faux-fuyants à                          et accepte un rendez-vous avec un certain Marco. C’est
l’aune d’Internet. Si la plupart des acteurs/trices sont                le fiasco. De retour chez eux, Mathieu s’immisce dans
touchant(e)s par leur naturel, Sofia Manousha mérite                    les échanges internet d’Anne. Puis la surprend quasi nue
une mention spéciale. La bande musicale épouse                          dans la salle de bain. Elle le vire de nouveau. Kate apprend
parfaitement ces sautes d’humeur, d’humour et d’amour                   par inadvertance à Anne que Damien la drague en ligne.
balançant entre aspérités et insouciance. Il en ressort                 Se sentant trahie, Nana rompt avec lui, balayant leur
                                                                        amitié de toujours. Perdue, elle prête sa chambre à Marie,
un film frais comme une risée tout autant que nostalgique,
                                                                        amoureuse de Romain. Mathieu surprend les deux jeunes
à l’image de ces Filles du bord de mer que chantait Adamo               gens au lit et les renvoie. En partant, Marie confie à Mathieu
et qu’Arno ressuscite pour notre bonheur de sa voix rauque,             l’aimer depuis toute petite. Il en est troublé. Nana, Kate
tandis que Nana se laisse envahir par le plaisir simple                 et Anne se réconcilient en pêchant des crevettes avec
et vivifiant d’un vent caressant. _G.To.                                le grand-père d’Anne.

                             Visa d’exploitation : 152623. Format : n.c. - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                  © les Fiches du Cinéma 2020
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
The Perfect Candidate (The Perfect Candidate)
de Haifaa Al-Mansour

Maryam, médecin, décide de se présenter aux élections                                                                               CHRONIQUE SOCIALE
                                                                                                                                    Adultes / Adolescents
municipales de sa commune. Rien que de très normal si
ce n’est qu’elle vit en Arabie saoudite. Haifaa Al-Mansour                               u GÉNÉRIQUE
poursuit son décryptage de la société saoudienne                                         Avec : Mila Al Zahrani (la docteure Maryam Alsafan), Dhay
et pose les premières pierres d’un cinéma national.                                      (Selma), Nora Al Awad (Sara), Khalid Abdulrhim (Abdulaziz),
                                                                                         Shafi Al Harthy (Mohammed), Tareq Ahmed Al-Khadi (Omar),
                                                                                         Khadeeja Mua’th (Khadeeja), Rakan Abdulhaman (Majid), Nojoud
                                                                                         Ahmed (le docteur Abeer), Ahmad Alsulaimy (Rachid), Reem Fahad
                                                                                         (le docteur Mona), Bandar Hadadi (le docteur Ghazi), Bandar
                                                                                         Alkhudair (Tarek Al-Hasan), Hamad Almuzainy (Abu Musa), Ismaee
                                                                                         Nasser (Anas), Muhammad Shaman (le docteur Khalid), la voix de
                                                                                         Reema Mohammed (Badria), Naser Al Algeel (l’infirmier), Saeed
                                                                                         Almana (le présentateur TV), Abdullah Ateeg (l’agent des services
                                                                                         d’immigration), Waleed Ghannam, Muhamad Ebraheem Musa.
                                                                                         Scénario : Haifaa Al-Mansour et Brad Niemann Images : Patrick
                                                                                         Orth Montage : Andreas Wodraschke 1er assistant réal. : Gregor
                                                                                         Stitzl Scripte : Louise Wildemann Musique : Volker Bertelman Son :
                                                                                         Sebastian Schmidt Décors : Olivier Meidinger Costumes : Heike
                                                                                         Fademrecht Dir. artistique : Abdulrahman Abu Ali Faraj, Khalid
                                                                                         Gaith et Tamara Kalo Maquillage : Grete Pfleger Production :
                     © Razor Film - Al Mansour’s - Establishment for Audiovisual Media   Razor Film Produktion et Haifaa Al-Mansour’s Establishment
                                                                                         for Audiovisual Media Coproduction : NDR Producteurs : Roman
    HH         Haifaa Al-Mansour poursuit son travail de                                 Paul, Gerhard Meixner, Haifaa Al-Mansour et Brad Niemann
                                                                                         Producteurs délégués : Christian Granderath, Rena Ronson,
documentation de la vie des femmes saoudiennes comme
                                                                                         Faisal Baltyuor et Fahad Alsuwayan Distributeur : Le Pacte.
des avancées et des archaïsmes d’une société totalement
patriarcale. Ici elle ne s’attache plus au destin d’une fillette,                             104 minutes. Arabie saoudite - Allemagne, 2019
comme dans le très réussi Wadjda (2012), mais aux pas d’une                                            Sortie France : 12 août 2020
jeune femme. Pour douée, diplômée et ambitieuse qu’elle soit,
                                                                                         u RÉSUMÉ
Maryam n’en est pas moins très traditionaliste tout en sachant
                                                                                         Maryam arrive au volant de sa voiture dans l’hôpital de quartier
profiter des opportunités que lui offre une société dont l’étau                          où elle est médecin. Une canalisation ayant rompu et la route
conservateur se desserre peu à peu. À ce titre, il n’est pas anodin                      d’accès n’étant pas goudronnée, le bâtiment est cerné par
que la toute première image du film nous la montre conduisant                            la boue. Dans son service, le quotidien n’est pas plus aisé :
sa propre voiture, un droit acquis seulement en juin 2018 pour                           Maryam n’est jamais soutenue par son supérieur et les patients
les Saoudiennes. De même, le succès que rencontre Al-Mansour,                            masculins refusent d’êtres soignés par elle. Pour gagner en
y compris dans son pays qui se dote progressivement de salles                            légitimité, elle décide d’aller suivre une conférence médicale
de cinéma, est aussi un marqueur de ces avancées. Ainsi,                                 à Dubaï. Une fois à l’aéroport, son autorisation de voyage,
                                                                                         indispensable document délivré aux femmes saoudiennes par
contrairement à ce qui prévalait pour Wadjda, où la direction
                                                                                         leur tuteur masculin, s’avère invalide alors même que son père
d’acteurs n’avait pu se faire que depuis une camionnette afin de                         consent au voyage. Pour contourner le veto, et parce que son
ne pas mélanger hommes et femmes sur le plateau, Al-Mansour                              père, musicien, est en déplacement professionnel, Maryam
a pu cette fois se mêler à son équipe. Même si la route est                              va demander assistance à Rachid, un cousin influent.
encore longue, cette période d’effervescence, riche de conquêtes                         SUITE... Or, pour accéder à ce dernier qui supervise
à la fois personnelles et sociétales, et qui voit s’effondrer                            les candidatures aux prochaines municipales, sa garde
les tabous, est manifestement passionnante à documenter. Cela                            rapprochée indique à Maryam qu’il est impératif de se porter
étant, défendre le droit des Saoudiennes à davantage de visibilité                       candidate, ce qu’elle fait. Si Rachid ne peut finalement lui
et d’autonomie ne saurait seul servir de caution à cette œuvre                           délivrer l’autorisation de voyage tant convoitée, voilà Maryam
qui manque parfois de subtilité et où certains éléments sont                             qui, candidate, entame une véritable campagne électorale
inutilement surlignés, telle la boue qui, image de l’enlisement                          avec pour tribune les soirées de mariage - non mixtes -
                                                                                         que sa sœur organise et que son père met en musique.
qui menace, cerne l’hôpital. Pour autant, découvrir sous l’abaya
                                                                                         Maryam souhaite faire entendre la voix des femmes, étendre
la brune beauté des Saoudiennes, leur vaillance, leur goût de                            le périmètre de leurs droits... et faire goudronner la route
la fête, leur obstination tranquille à faire valoir leurs droits sans                    qui dessert son hôpital. Grâce à la visibilité que lui donne
contester imprudemment l’ordre établi, constitue un très                                 sa campagne, les patients masculins ne doutent plus de son
intéressant éclairage sur un royaume longtemps ermite. _N.Z.                             professionnalisme et estiment qu’elle mérite d’être élue.

                                     Visa d’exploitation : 152716. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                                   © les Fiches du Cinéma 2020
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
Voir le jour
de Marion Laine

Dans un service de maternité, des sages-femmes sous                                                                       DRAME SOCIAL
                                                                                                                     Adultes / Adolescents
pression se battent pour leurs patientes et leurs enfants.
Malgré une Sandrine Bonnaire impeccable, cette                           u GÉNÉRIQUE
chronique, mêlant intime et social, peine à trouver son                  Avec : Sandrine Bonnaire (Jeanne), Brigitte Roüan (Francesca),
ton et s’égare à vouloir complexifier sa dramaturgie.                    Aure Atika (Sylvie), Sarah Stern (Mélissa), Kenza Fortas (Jennifer),
                                                                         Lucie Fagelet (Zoé), Nadège Beausson-Diagne (Marie-Claude),
                                                                         Stéphane Debac (le docteur Mille), Claire Dumas (Sophie), Alice
                                                                         Botté (Abel), Elsa Madeleine (Norma).
                                                                         Scénario : Marion Laine, avec la collaboration de Julie Bonnie et
                                                                         Laura Piani D’après : le roman Chambre 2 de Julie Bonnie (2013)
                                                                         Images : Brice Pancot Montage : Clémence Carré 1er assistant
                                                                         réal. : Dominique Furgé Scripte : Margot Seban Musique :
                                                                         Béatrice Thiriet Son : Ludovic Escallier, Muriel Moreau et Olivier
                                                                         Guillaume Décors : Frédérique & Frédéric Lapierre Costumes :
                                                                         Sophie Bégan-Fage Casting : Pierre-François Créancier
                                                                         Production : Apsara Films Production associée : Pyramide
                                                                         Productrice : Marine Arrighi de Casanova Dir. de production :
                                                                         Anne-Claire Créancier Distributeur : Pyramide.

                                                       © Apsara Films

     H        Si Voir le jour relève de louables ambitions
- à savoir lever le voile sur un métier majoritairement défendu
par des professionnelles injustement dévaluées, ou encore
mêler l’intime au collectif -, la réalisation de Marion Laine                               91 minutes. France, 2019
peine à s’accomplir totalement. Alternant l’effervescence                                  Sortie France : 12 août 2020
du service de maternité et le passé mystérieux de son héroïne,
                                                                         u RÉSUMÉ
le récit ne trouve jamais son ton. Si bien que la comédie
                                                                         Une nuit comme les autres, le service de maternité est débordé.
et le drame s’enchaînent, sans fluidité naturelle. Adaptation            Cheffe de son service, Sylvie cherche Jeanne qui est en pause.
du roman Chambre 2 - inspiré lui-même des expériences                    Cette dernière prend en charge une femme enceinte de deux
de son autrice Julie Bonnie -, le film semble raconter                   jumeaux. Au matin, la mère a perdu un des jumeaux et est
deux histoires, qui, bien que partageant la même protagoniste,           plongée dans un état catatonique. À la fin de son service,
se recoupent poussivement. À cette articulation malhabile                Jeanne retrouve sa fille Zoé, 18 ans. Le jour suivant, le docteur
et à ces (probables) choix d’adaptation inégaux s’ajoutent               Mille tient une réunion avec son équipe. Les échanges
des facilités au timing hasardeux (la musique, cette force               sont tendus. Le père de l’enfant mort porte plainte contre
                                                                         l’hôpital. Une enquête est ouverte. Sylvie risque sa place...
unificatrice dans le chaos). Heureusement, Marion Laine
se montre plus à l’aise dans la toile de fond, ici sociale               SUITE... Une jeune stagiaire, Jennifer, intègre le service.
comme politique. Sortant - certes, malgré lui - dans                     Un jour, Jeanne est retrouvée par un homme qu’elle connut
                                                                         autrefois. Elle se souvient alors de sa carrière de chanteuse.
un contexte de crise sanitaire, Voir le jour décrit les luttes
                                                                         L’homme, bassiste de leur groupe, lui annonce la mort de
d’une profession en crise, au cœur même d’un secteur                     son premier amour, le batteur du groupe. À la maternité,
déjà bien ébranlé. Il est alors regrettable que cette actualité          le manque d’effectifs et de budget est source de conflits avec
soit si souvent éclipsée par une dramaturgie digne                       la hiérarchie. Jeanne et le bassiste se retrouvent pour disperser
d’un téléfilm. À défaut d’émouvoir, ce dernier offre de                  les cendres du batteur dans la mer. Hantée par son passé, Jeanne
jolis tableaux, à commencer par des flash-backs qui, tout                est confrontée à sa fille, qui découvre l’ancienne vie de
en sensorialité, infusent de la poésie à la crise existentielle          sa mère. Réconciliée avec sa mère, Zoé apprend que son père
de l’héroïne. Et le casting, mené par une Sandrine Bonnaire              était un fan allemand. Les conclusions de l’enquête révèlent
                                                                         que le bébé mort souffrait d’une insuffisance cardiaque.
investie, constitue la vraie réussite du film. À ses côtés,
                                                                         Zoé part à la recherche de son père. Le soir, Jeanne, seule
Aure Atika, Brigitte Rouän ou encore Kenza Fortas peaufinent             et nostalgique, sort avec des collègues. Le lendemain, elle
une galerie de personnages attachants, qui, malgré                       sauve in extremis un nourrisson ne respirant plus. Plus
les déséquilibres susmentionnés, donne vie à ce collectif                tard, elle rejoint toutes les autres sages-femmes en grève
100 % féminin. _S.H.                                                     pour dénoncer leurs conditions de travail.

                               Visa d’exploitation : 144908. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                    © les Fiches du Cinéma 2020
Never Rarely Sometimes Always - de Eliza Hittman - n 2203-04 - Les Fiches du Cinéma
Yakari La Grande aventure
de Xavier Giacometti

Jeune Sioux, Yakari quitte sa tribu pour capturer                                                                             AVENTURES
                                                                                                                                  Famille
le mustang Petit Tonnerre. Au fil de ses rencontres,
notamment avec son animal totem Grand-Aigle, il va                       u GÉNÉRIQUE
découvrir la nature et gagner la confiance du cheval.                    Avec les voix de : Aloïs Agaësse-Mahieu (Yakari), Arielle Vaubien
Une superbe adaptation de la BD éponyme.                                 (Graine-de-Bison), Hannah Vaubien (Arc-en-Ciel), Oscar Douieb
                                                                         (Petit Tonnerre), Emmanuel Garijo (Oreille-Tombante), Nicolas
                                                                         Justamon (Grand-Aigle).
                                                                         Coréal. : Toby Genkel Scénario : Xavier Giacometti D’après :
                                                                         la série de bandes dessinées de Job et Derib (créée en
                                                                         1969) Montage : Marcel Molle Animation : Michel Raimbault
                                                                         1er assistant réal. : Barnabé Canaud Musique : Guillaume Poyet
                                                                         Dir. artistique : David Dany Production : Dargaud Media et
                                                                         WunderWerk Coproduction : Belvision, Bac Films Production,
                                                                         France 3 Cinéma, Leonine Studios, WDR, Gao Shan Pictures
                                                                         et Dupuis Audiovisuel Producteurs : Maia Tubiana, Gisela
                                                                         Schäfer, Caroline Duvochel, Raphaële Ingberg et Léon Perahia
                                                                         Producteurs exécutifs : Laurence Barret, Fabien Coulon et Heike
                                                                         Tüselmann Distributeur : Bac Films.

                                                          © Bac Films

   HHH        Que voilà une merveilleuse adaptation
cinématographique tirée de la BD éponyme de Derib et Job
- parue chez Le Lombard, née en 1969, aujourd’hui forte
de 38 albums et de 5 millions d’exemplaires vendus depuis                  78 minutes. France - Allemagne - Belgique - Chine, 2019
sa création. Sans oublier deux adaptations TV (1983 et 2005).                            Sortie France : 12 août 2020
En effet, les auteurs ont eu l’intelligence de signer l’arrivée
                                                                         u RÉSUMÉ
sur grand écran du papoose sioux à travers une double
                                                                         Jouant avec son chien Oreille-Tombante et ses amis Arc-en-
histoire d’initiation inédite et édifiante : celle de Yakari             Ciel et Graine-de-Bison, Yakari voit passer le mustang Petit
devenant un homme (un brave) au fil des épreuves traversées              Tonnerre dont il se voudrait l’ami. La saison des tornades
seul et durant plusieurs jours hors de sa tribu d’une part               arrivant, les hommes de sa tribu capturent des chevaux
et, d’autre part, en découvrant l’amitié auprès du mustang               afin de quitter la plaine. Petit Tonnerre leur échappe. Yakari
Petit Tonnerre. Autrement dit en apprenant à entrer                      part en quête du mustang. Son animal totem Grand-Aigle,
en harmonie avec la nature et Petit Tonnerre plutôt                      signe de grand destin, lui offre une plume et le don de parler
qu’en cherchant à les dominer. Durant son odyssée, il va                 aux animaux. Yakari devient ainsi l’ami de ceux qu’il croise...
                                                                         et libère Petit Tonnerre coincé par des pierres. En le suivant,
ainsi, sans mièvrerie ni aspect moralisateur, se pénétrer,
                                                                         il tombe dans une rivière, dérive, perd sa plume de brave.
et nous avec lui, des notions de liberté, de confiance                   Des castors le secourent. Grand-Aigle l’encourage à
(y compris en lui-même) et surtout de respect. Mais aussi                persévérer. Il renvoie Oreille-Tombante au campement.
de transgression et de saine curiosité sans lesquelles
                                                                         SUITE... Petit Tonnerre sauve Yakari de chevaux traqués par
il n’avancerait ni psychologiquement ni physiquement.                    des “Peaux de Puma”. Les ayant délivrés, le duo fuit par
La présence des Peaux de Puma apporte, elle, le juste                    les montagnes. Guidés par Oreille-Tombante, les parents
contrepoint sur ce qu’il ne faut pas faire. La ligne claire              de Yakari trouvent la plume de leur fils. Les tornades
est animée à merveille par la 3D et les décors (2D)                      approchent. Obsédé par Petit Tonnerre, Puma Intrépide
sont magiques de par leurs tons. Quant aux animaux,                      rattrape Yakari et le mustang qui lui échappent grâce à
ils sont plus craquants les uns que les autres. Pour autant,             deux ours. Yakari envoie l’oiseau Petite-Plume au-devant
la nature (via les tornades) n’y est pas présentée comme                 de ses parents. Puma Intrépide tombe à nouveau sur
                                                                         Yakari. Ils chutent dans une crevasse et en ressortent par
un paradis. Si on y ajoute un rythme parfaitement soutenu,
                                                                         une rivière souterraine alors que surgissent les parents de
des musiques et des chants entêtants, des gags efficaces                 Yakari. Puma Intrépide s’enfuit. Sur le retour, Petit Tonnerre
et quelques passages qui rappelleront aux plus anciens                   apparaît et les sort de la tornade. Yakari est promu brave.
La Conquête de l’Ouest, ce spectacle ravira aussi bien                   Il part chevaucher les plaines sur Petit Tonnerre, protégé
les petits que les grands. _G.To.                                        par Grand-Aigle.

                               Visa d’exploitation : 148918. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                  © les Fiches du Cinéma 2020
A Perfect Family (En helt almindelig familie)
de Malou Reymann

Emma, 12 ans, grandit au sein d’une famille aimante et                                                                             CHRONIQUE
                                                                                                                          Adultes / Adolescents
ordinaire quand son père décide de devenir une femme.
Inspiré de l’histoire personnelle de la réalisatrice,                         u GÉNÉRIQUE
ce film, maladroit et imparfait, a le mérite d’aborder                        Avec : Kaya Toft Loholt (Emma), Mikkel Boe Følsgaard (Thomas /
la question transgenre avec dignité et empathie.                              Agnete), Neel Rønholt (Helle), Rigmor Ranthe (Caroline), Jessica
                                                                              Dinnage (Naja), Hadewych Minis (Petra), Rikke Bilde (Jeanette),
                                                                              Kristian Halken (Morfar), Tammi Øst (Vibeke), Peter Zandersen
                                                                              (Peter), Camilla Kold Krohn Gade (Tjener), Kaja Gramkow (Emma,
                                                                              à 4 ans), Wilfred Schandorff Worsøe (Casper), Shireen Rasool Elahi
                                                                              Panah (Sofia), Omar Abdel-Galil (Youssef), Nicolai Dahl Hamilton
                                                                              (le médecin), Lado Hadzic (l’homme à la chemise hawaïenne),
                                                                              Virginia Quetglas (l’esthéticienne), Morten Bjørn (l’invité
                                                                              à la confirmation).
                                                                              Scénario : Malou Reymann, Maren Louise Käehne et Rune Schjøtt
                                                                              Images : Sverre Sørdal Montage : Ida Bregninge 1er assistant
                                                                              réal. : Anders Barlebo Son : Thomas Arent et Hans Christian
                                                                              Arnt Torp Décors : Sabine Hviid et Kristina Kovacs Effets visuels :
                                                                              Martin Madsen Maquillage : Bettina Züberlein Casting : Anja
                                                                              Philip Production : Nordisk Film Production Producteurs :
                                                                              Matilda Appelin et René Ezra Producteur délégué : Henrik Zein
                                                           © Nordisk Film     Distributeur : Haut et Court.

    HH         Malou Reymann, qui signe ici son premier long
métrage, s’est d’emblée attachée à une histoire qui fut la sienne,
tout en cherchant à en interroger l’universalité. Ainsi, de
cette aventure singulière : comment grandir auprès d’un père                                   97 minutes. Danemark, 2020
transgenre, elle tire une réflexion plus globale sur l’idée de                                 Sortie France : 19 août 2020
norme et, se plaçant du point de vue d’une pré-adolescente, âge
                                                                              u RÉSUMÉ
où le goût pour la conformité est central, requestionne ce qui
                                                                              Emma vit au Danemark entourée de sa grande sœur Caroline
fait famille. En ce sens, le titre choisi souligne, non sans subtilité,       et de parents attentifs. Fan de foot, sport qu’elle pratique
combien l’amour, jamais déficient ici, est, bien davantage                    assidûment dans un club féminin, elle partage cette passion
que la norme, ce qui fait famille. En se demandant jusqu’où                   avec Thomas, son père. Un jour, alors que la famille choisit
l’amour peut supporter le changement, Reymann démontre,                       un chien dans un élevage, Helle, la mère d’Emma, craque
en bonne danoise, société réputée pour son libéralisme, qu’il                 soudainement. De retour à la maison, elle informe ses filles
peut encaisser beaucoup. Revendiquant l’ambition de faire                     qu’elle va quitter leur père car celui-ci souhaite devenir une
valoir l’ensemble des points de vue de ses personnages,                       femme. Le choc est énorme pour Emma qui, contrairement
                                                                              à sa sœur, refuse dorénavant de parler à son père. Une thérapie
et leur droit fondamental à les défendre, elle ne juge
                                                                              familiale est entamée lors de laquelle Thomas arrive
personne, rendant ainsi à chacun sa part de mystère et de                     habillé(e) en femme et demande à être désormais appelé(e)
complexité. Pour autant, un certain nombre d’éléments de                      Agnete. Peu à peu, Emma s’adoucit et accepte d’aller
contextualisation font cruellement défaut, privant ainsi le film              passer quelques jours chez son père, qui progressivement,
à la fois d’épaisseur et de mises en perspective. On aurait en                maladroitement, tente de renouer la relation, notamment
effet aimé s’attacher davantage à cet homme, comprendre                       en invitant ses filles dans un club de vacances.
son cheminement, le pourquoi de cet impérieux appel à                         SUITE... Pour Emma, le voyage est à la fois joyeux et tendu.
la féminité, et quel père il aspire à être sous cette nouvelle                Puis, à l’occasion de sa communion solennelle, la famille
identité. Or, très peu psychologisée, presque toujours                        élargie est rassemblée et Agnete s’y présente en femme
présentée sous l’angle de l’anecdote (choix des vêtements,                    dans l’acceptation générale. Quand une soirée de fin d’année
du vernis à ongles...), sa transition nous reste opaque et                    est organisée au club, Emma s’y rend, apprêtée et joyeuse,
                                                                              mais au cours de la fête, surprenant des propos moqueurs
le seul angle adopté, celui de l’enfant, n’est pas suffisant à lui
                                                                              sur son père, elle avale meurtrie la moitié d’une bouteille
donner consistance. Enfin, la mère, grande oubliée du récit,                  de vodka et finit à l’hôpital en coma éthylique. À quelque
aurait pu, car cette aventure est aussi la sienne, nous livrer                temps de là, Agnete fait savoir à ses filles qu’elle a trouvé
bien davantage, contribuant alors par son éclairage à donner                  un poste à Londres. Emma, comprenant que son père s’éloigne
quelques clés de lecture qui font ici cruellement défaut. _N.Z.               pour lui laisser de l’espace, pleure sincèrement ce départ.

                                  Visa d’exploitation : en cours. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                        © les Fiches du Cinéma 2020
Epicentro Les Jeunes prophètes de Cuba (Epicentro)
de Hubert Sauper

Hubert Sauper nous offre un tableau contemporain                                                                           DOCUMENTAIRE
                                                                                                                       Adultes / Adolescents
de la vie à Cuba à travers ses habitants, en particulier
les enfants. Son documentaire, patchwork de séquences                       u GÉNÉRIQUE
séparément intéressantes, manque cependant d’un fil                         Avec : Oona Castilla Chaplin, Clarita Sanchez, Feña Lechuck, Juan
conducteur pour atteindre le fond des choses.                               Padron, Felix Beaton, Menale Kaza, Hans Helmut Ludwig, Deneli
                                                                            Beatriz de la Cruz, Leiva Yailen, Leiva Ortiz, Kirenia Sanchez,
                                                                            Yainelis Semanat Hernandez, Dayana Kalunga Gomez, Inodia
                                                                            Araujo Torrente, Ana Maria Sales, Muñoz Miriam, Aimé Zaldivar,
                                                                            Araujo Leonel, Arango Muñoa, Wallace Jordan, Maria Rosa
                                                                            Izquierdo Blanco, Eliseo Altunaga, Leonelis Arango Salas, Annielys
                                                                            Pelladito, Zaldivar Yornelis, David de la Cruz, Leyva Melani.
                                                                            Scénario : Hubert Sauper, avec la collaboration de Fena Lechuck,
                                                                            Kristen Edney, Benjamin Gutierrez, Nefertiti Kelley Fairas et Yves
                                                                            Deschamps, d’après une idée de Hubert Sauper D’après : l’ouvrage
                                                                            Energie und Utopie de Johannes Schmidl (2014) Images : Hubert
                                                                            Sauper Montage : Yves Deschamps et Hubert Sauper Musique :
                                                                            Zsuzsanna Varkonyi et Maximilian “Twig” Turnbull Son : Karim
                                                                            Weth Production : Groupe Deux, KGP Filmproduktion et Little
                                                                            Magnet Films Producteurs : Martin & Daniel Marquet, Gabriele
                                                                            Kranzelbinder et Paolo Calamita Producteurs délégués : Dan
                                                   © Les Films du Losange   Cogan et Michael Donaldson Distributeur : Les Films du Losange.

                                                                                        107 minutes. Autriche - France, 2019
    HH         Le dernier documentaire de Hubert Sauper,                                    Sortie France : 19 août 2020
réalisateur du Cauchemar de Darwin, est consacré à
la ville de La Havane à Cuba, qui souffre des restrictions                  comme on le voit dans son improvisation avec
commerciales imposées par les États-Unis. Il nous                           Oona Chaplin, durant laquelle on peut percevoir
présente une île loin du cliché de pauvreté qui lui est accolé,             son potentiel. Par ailleurs, elle concentre à la fois
dont le peuple sait s’adapter à des conditions de vie difficiles            la naïveté de l’enfance et le sérieux d’un adulte.
et qui est fier de la liberté qu’il a conquise lors de la révolution        Le sous-titre titre du film, Les Jeunes prophètes
castriste. Sauper empreinte des chemins différents de                       de Cuba , dédié à ces enfants, désigne bien
celui des touristes. Il explore les anciens quartiers de                    ce que le cinéaste a finalement trouvé à Cuba.
La Havane, densément occupés par les classes populaires,                    Tandis que Le Cauchemar de Darwin porte
et esquisse la ville de leur point de vue. Lorsqu’il fait                   un message socio-politique très clair, celui
le tour de l’île avec sa guide, il prend conscience que,                    d’Epicentro reste ouvert à l’interprétation de chaque
bien que se soit ouverte une période transition depuis                      spectateur. Dans ses entretiens avec les habitants,
la mort de Fidel Castro, pour les Cubains, même les plus                    le réalisateur semble tenter, par ses questions,
jeunes, son mythe est toujours bien présent. L’ennemi                       de faire converger la description de Cuba, un des
reste l’impérialisme venu de l’étranger, qu’il soit espagnol                derniers résistants au capitalisme, vers le terme
ou américain. Toutefois, on peut parfois sentir une certaine                d’“utopie”. Cependant les Cubains qu’il interroge
confusion dans les connaissances historiques des habitants                  n’adhèrent pas à cette simplification de leurs
en ce qui concerne la période pré-castriste. Une séquence                   situations. Le documentaire donne l’impression de
nous présente ainsi un Cubain à qui le nom de Théodore                      se trouver devant un collage de vidéos de voyage,
Roosevelt n’évoque rien de plus que l’ancien propriétaire                   composé de fragments d’un journal intime
d’un hôtel de la ville. Cette ignorance historique ne signifie              audiovisuel. Ce montage, travaillé notamment par
pourtant pas que les Cubains n’ont pas conscience de                        Yves Deschamps, donne de la poésie au film.
la réalité du monde qui les entoure. Il en va de même                       Cependant, si ce patchwork de scènes permet de
pour les enfants. Bien qu’ils aspirent à une certaine                       percevoir la variété des lieux, il nuit à la compréhension
modernité américaine par laquelle ils sont influencés,                      des situations puisque le temps qui est consacré
comme les gadgets technologiques, ils ne souhaitent                         à chacune d’entre elles est limité et qu’il semble
pas quitter le pays. L’auteur les filme constamment,                        manquer un fil conducteur à l’ensemble. La curiosité
en particulier la petite Léonelis, âgée d’à peine 10 ans,                   attisée par son œuvre n’est pas satisfaite par
qui souhaite devenir actrice. Sa créativité attire le cinéaste              son abstraction. _K.M.

                                 Visa d’exploitation : 146499. Format : 1,77 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                      © les Fiches du Cinéma 2020
Family Romance, LLC (Family Romance, LLC)
de Werner Herzog

Un père retrouve sa fille après dix ans d’absence. Mais                                                                              DRAME
                                                                                                                       Adultes / Adolescents
il s’agit d’un acteur, employé de Family Romance LLC,
entreprise de location de proches sollicitée par la mère                  u GÉNÉRIQUE
de la jeune fille. Herzog signe un film agréable mais                     Avec : Yuichi Ishii (Yuichi), Mahiro Tanimoto (Mahiro), Miki Fujimaki
qui passe à côté de son sujet.                                            (la mère de Mahiro), Takashi Nakatani (le père de la mariée / le
                                                                          représentant de la lotterie), Kumi Manda (la mère de la mariée),
                                                                          Yuka Watanabe (la mariée), Jin Kuroinu (l’ami d’Ishii), Airi Coats
                                                                          (l’amie de Mahiro), Shun Ishigaki (le pantomime), Tatsuaki Hôjô
                                                                          (le représantant dans le train à grande vitesse), Tetsuro Mori
                                                                          (l’employé du train à grande vitesse), Ryoko Sugimachi (le gagnant
                                                                          de la lotterie), Airi Asoh (la femme à l’autel des renards), Yuki
                                                                          Wakabayashi (l’homme du café Hedgehog), Umetani Hideyasu (le
                                                                          gérant du Robot Hotel), Iwamoto Eisuke (le gérant des pompes
                                                                          funèbres), Take Nakamura (l’oracle), Yuika Koide (le bébé d’Ishii),
                                                                          Sumire Nagai (l’idole des paparazzi), Ryosuke Nakanishi, Mayu
                                                                          Nakamura, Makoto Sasaki, Seiji Inoue, Kazushige Nishida et
                                                                          Hideyuki Suzawa (les paparazzi), Miki Takafumi, Daiki Ishida, Shun
                                                                          Hishikawa, Kazuya Ichino, Teru Itashik, Yuta Kato, Mio Hinata,
                                                                          Ryota Hashimoto et Soutaro Tsuji (les escrimeurs du groupe
                                                                          Nihonbashi Ryomankai), Kiju Kitamura (le musicien avec les
                                                                          escrimeurs), Yuki Masai, Urara Fujishiro, Mai Suzuki.
                                                        © Skellig Rock
                                                                          Scénario : Werner Herzog Images : Werner Herzog Montage :
    HH        Ce nouveau Herzog a pour lui un sujet intriguant.           Sean Scannell Musique : Ernst Reijseger Son : Mark Mangini
                                                                          Costumes : Ruth Tzipora Production : Skellig Rock Producteur :
Cette entreprise de location de proches, qui apparemment
                                                                          Roc Morin Distributeur : Nour Films.
existe bel et bien au Japon, a un potentiel romanesque
évident. Problème : le sujet a déjà été traité, et avec                                    89 minutes. États-Unis, 2019
quel talent, par Sono Sion dans le mémorable Noriko’s                                      Sortie France : 19 août 2020
Dinner Table (2006). Dans son film, le Japonais pousse
                                                                          u RÉSUMÉ
tous les curseurs tellement loin qu’il semble difficile
                                                                          À Tokyo, Monsieur Ishii attend. Une jeune fille approche,
de faire plus fou et plus vertigineux. La même idée a été                 il la reconnaît, c’est Mahiro, sa fille. Il ne l’a pas vue depuis
ensuite reprise par Lanthimos dans l’oubliable Alps (2011).               dix ans. Elle en a aujourd’hui douze. Il explique le divorce
Herzog arrive donc un peu après la bataille, et son film                  difficile d’avec sa mère, et le choix de ne pas la contacter
paraît bien sage et linéaire à côté de celui de Sono Sion.                tout ce temps. Plus tard, Monsieur Ishii va voir la mère
Néanmoins, on suit avec intérêt cette étrange “romance”                   de Mahiro, qui l’a embauché pour jouer le rôle du père.
père/fille, le charme d’Ishii Yuichi et de Mahiro Tanimoto                Il travaille pour Family Romance, entreprise de location
n’y étant pas pour rien. Si le long métrage est plutôt agréable,          de proches. Peu à peu, des liens se tissent entre Mahiro et
                                                                          lui. Elle se sent bien avec ce père de substitution. Est-elle
il passe trop de temps en scènes plus ou moins utiles,
                                                                          dupe ? Monsieur Ishii joue par ailleurs d’autres rôles pour
et semble ne vraiment démarrer que dans son dernier                       d’autres clients. La mère de Mahiro demande à Monsieur
quart. Évidemment, ce que l’on attend, c’est ce moment                    Ishii des informations sur sa fille. Il lui dit qu’elle aimerait
où l’on ne sait plus qui joue et qui est dupe et où tout repère           plus de liberté.
devient instable. Mais Family Romance, LLC ne touche                      SUITE... Il est ensuite embauché avec d’autres collègues
cela du doigt qu’à la toute fin, laissant le spectateur frustré           pour jouer les paparazzis pour une starlette. Mahiro confie
du film qui commençait juste à se dessiner, et qui s’achève               à Monsieur Ishii apprécier un garçon de sa classe. Il lui
sans qu’il soit allé au bout du sujet. Étonnant de la part                donne des conseils. Il visite ensuite un hôtel tenu en partie
d’Herzog, l’un des réalisateurs les plus jusqu’au-boutistes               par des robots, car il voit la robotique comme l’avenir de
de l’Histoire du cinéma. Il semble ici en retrait, presque                sa profession. Les liens entre la jeune fille et lui se font de
absent. Il a tourné semble-t-il au smartphone. La réalisation             plus en plus étroits. Il finit par dire à sa mère que cela va
                                                                          trop loin. Dans son métier, on n’a pas le droit d’aimer ou
est plutôt fonctionnelle, et les plans “carte postale”
                                                                          d’être aimé. La mère lui propose de vivre avec elles deux,
au drone n’apportent pas grand-chose. Formellement,                       de devenir une vraie famille. Il dit qu’il faut tout arrêter,
il n’en ressort rien de bien mémorable. On retiendra tout                 et s’en va. Plus tard, il ouvre un portail. On voit à travers
de même cette sorte de tendresse triste qui donne son ton                 la porte vitrée la silhouette d’une toute petite fille. La sienne ?
au film. _G.R.                                                            Il s’assoit sur le porche, bouleversé.

                              Visa d’exploitation : en cours. Format : 1,77 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                                                                      © les Fiches du Cinéma 2020
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