NOUS N'AVONS PAS VU LA NUIT TOMBER - les 2 bureaux

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NOUS N’AVONS PAS VU LA NUIT TOMBER
NOUS N’AVONS PAS VU LA NUIT TOMBER

De Lola Molina
Mise en scène : Lélio Plotton

Avec Eric Berger, Charly Breton, Anne-Lise Heimburger, Johanna Nizard, Antoine Sastre
(en cours)

Création sonore, Bastien Varigault
Création vidéo, Jonathan Michel
Scénographie, Adeline Caron

Avec le soutien de l’Association SACD / Beaumarchais,
du dispositif Ecritures Théâtrales en Chantier de la Comédie Poitou-Charentes
et de La Chartreuse – Villeneuve-lès-Avignon – Centre national des écritures contemporaines.
Texte à paraître aux éditions Théâtrales (juin 2020).

                         RECHERCHE DE PARTENARIATS
                  Création du spectacle prévue en janvier 2022

Contact diffusion – production :
Jessica Régnier, Les 2 Bureaux
j.regnier@lagds.fr +33 (0)6 67 76 07 25

Lélio Plotton
contact@compagnielela.fr / 06 68 62 73 23
Séquence 1

                             JESSE

Paris. 31 décembre 1999. On s’apprêtait tous à changer de
siècle. Il était vingt-et-une heure et j’étais seule. Seule
comme la première étoile de ma constellation. Ponctuelle et
souriante. A me demander, comme une jeune première, qui
viendrait former une constellation avec moi, quelle forme
aurait-elle ? Combien d’étoiles serons-nous ? De quels
rayonnements, fréquences, ondes serons-nous composés ?
On ne savait pas exactement ce qu’on allait faire. On allait
sortir dans Paris, danser sûrement, finir sur un trottoir ou
une place. On irait chercher un bus de nuit à Châtelet, on ne
trouverait jamais le bon arrêt et on finirait par rentrer à
pieds. Le soleil se lèverait sur le Pont des Arts, sur les lions
de la place Daumesnil, au coin du Dalou. Et ce serait le
nouveau siècle.

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LE TEXTE

Paris, 31 décembre 1999.
Jesse et Baba sont deux jeunes étudiantes qui se prostituent pour payer leurs études. Elles sont sugar
babies et ont des relations tarifées avec des sugar dadies qui se donnent l’apparence de flirts : elles les
accompagnent lors de diners d’affaires ou de week-end, ils leurs offrent des cadeaux, des vêtements. Si
Baba a un regard très lucide sur son activité, Jesse est beaucoup plus ambiguë sur sa relation avec
Christopher. Loin du stéréotype du client auquel elle s’attendait, Christopher est un bourgeois cultivé,
un peu paumé. Les sentiments de Jesse se troublent et elle fait difficilement la distinction entre
prostitution et flirt amoureux.
Le soir du Nouvel An, Jesse et Baba rencontrent James et Paul dans le métro. Elles décident de passer la
soirée avec le couple.
Les quatre se lient très vite d’une amitié soudaine et absolue. Paul confiera son désir d’enfant et le refus
catégorique de James qui oppose au romantisme de Paul ses luttes politiques. Jesse, Baba, James et
Paul ne se quittent plus pendant quelques jours faits de boite de nuit, de trajets en métro, d’agressions
homophobes et de petits déjeuners au Père-Lachaise.
Autour d’eux rôde le Type du Métro. Sorte d’ange urbain, il est d’abord celui qui emmerde les filles dans
la rue puis devient plus mystérieux : est-ce celui qui les protège ou qui manipule le groupe d’amis et
provoque les malheurs ?
Lors d’une dispute entre le groupe et le Type du Métro, alors qu’ils s’enfuient en courant d’un cimetière,
persuadés d’être poursuivis, Jesse se fait renverser par une voiture.
Le texte, jusqu’ici très réaliste, d’un dynamisme cinématographique, change brusquement de trajectoire
avec l’accident de Jesse. Il devient poème dramatique et fait entendre les voix et dialogues des
personnages alors qu’ils sont tous dispersés dans la ville durant les dernières vingt-quatre heures de
Jesse.
Jesse est transportée à l’hôpital. Dans une sorte de coma, elle convoque Christopher en pensée et rêve
leur dernière conversation.
Baba erre dans Paris dans l’attente de nouvelles de l’hôpital, finit dans un bar de Bastille avec un jeune
homme fraichement rencontré.
Paul et James ignorent l’accident de Jesse, ils font des projets, rêvent de quitter la ville.
Le Type du Métro échoue à se rapprocher de Baba. Il se venge du groupe qui le tient à l’écart en
demandant à l’hôpital de le prévenir dès qu’il y aura du nouveau dans l’état de Jesse. C’est lui qui
recueillera la nouvelle de sa mort mais tous en auront l’intuition, chacun à un endroit de la ville.

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NOTE D’INTENTIONS DE LÉLIO PLOTTON, LE METTEUR EN SCENE

Nous n'avons pas vu la nuit tomber est une pièce sur l'errance et l'amour.
C'est le parcours initiatique de six jeunes adultes qui traversent et se perdent dans le Paris de la toute
fin des années 90. Ils sont six étoiles filantes qui brillent, se rencontrent le temps d’une soirée, se
dispersent ou s’éteignent. La ville est ici le dédale de tous les possibles, de toutes les expériences et
surtout celle de s’aimer sans limites de genres ou de contrainte morale.
Pour Jesse, Baba, James, Paul, Christopher et le Type du Métro, l’amour est une quête d’absolu aux
limites de la subversion. Loin d’être la jeunesse appauvrie par la fin des « grandes idéologies » qui
marque cette époque, ils en sont débarrassés.
Ils sont les représentants d’une jeunesse arrogante qui traverse Paris avec provocation et assurance et
se réfugie dans des lieux littéralement underground (cave, métros…) où ils vivront ensemble leurs désirs
et apaiseront leur crainte de solitude.
Leur(s) histoire(s) se racontent comme un flot, avec l’énergie et le rythme d’une course folle. Ils sont
jeunes mais ils ont une conscience accrue du temps qui leur manque pour tout vivre. Ils sont dans
l’urgence, la fulgurance parce qu’il leur faut bouger, se mouvoir pour avancer et vivre.
La structure dramaturgique de la pièce évolue, en même temps que les personnages s’éclipsent. Le
début est un quasi scénario, qui glisse progressivement vers le poème dramatique fait d’un tissage des
voix.
Du dynamisme du montage cinématographique à l’abstraction émanant de la création radiophonique
voilà par quel théâtre nous souhaitons passer pour laisser le champ libre à l’imagination des
spectateurs. Nos éléments scénographiques (espace, son et vidéo) n’imposent rien, ce sont des fenêtres
ouvertes, des points de fuite qui sont des moteurs organiques plus que didactiques.
Poursuivant notre réflexion, la création et le dispositif sonore ont une place importante sur scène. Nous
continuons ici notre recherche sur l’utilisation du micro comme outil dramaturgique et poétique.
Amplifier la voix du comédien est une manière de faire des gros plans sur l’intériorité des personnages,
de créer du hors champs spatio-temporel mais aussi d’orchestrer des polyphonies vocales qui
désincarnent les corps permettant d’atteindre au « plateau blanc », surface sur laquelle le spectateur
peut se projeter. Mais aussi grâce à une diffusion sonore en multicanal, nous plaçons le spectateur en
immersion dans la fiction, au plus proche des personnages.
La vidéo fonctionnera comme un continuum. Plus que des images signifiantes, elle sera travaillée
comme de la matière visuelle et plastique en projetant des couleurs et de la lumière. Elle contribuera à
donner le mouvement dans lequel nous transportent les personnages et à suggérer le grain et la patine
de cette fin de ces années 90.

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NOTE D’ADELINE CARON, LA SCENOGRAPHE
Le travail pour l’espace de Nous n’avons pas vu la nuit tomber conjugue abstraction et attention quasi
documentaire aux détails.
Un espace vide où peuvent se déployer la ville et l’énergie de ses lumières.
Des fragments de la fin des années 90 où viennent se lover les personnages : banquette de métro,
chambre d’hôtel, conçus comme des décors de cinéma miniatures. Sur des plateaux à roulettes, ils
apparaissent au premier plan ou viennent se fondre dans l’ombre.
Travail sur la mémoire d’une époque, sur la mort d’une petite étoile filante, le plateau est une
constellation en mouvement d’où viennent émerger quelques vestiges d’une époque proche et déjà si
lointaine.

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Ne pas dormir quand ils dorment, ça veut dire que tu es
vraiment toute seule.
J’ai passé des heures à regarder des plafonds, des fenêtres
ouvertes sur la nuit, des boîtes dont je mourais d’envie de
connaître le contenu. Des heures tellement émerveillée
d’être là, dans une chambre inconnue, que j’aurais jamais pu
m’endormir. Des heures à me contenir, à me forcer à ne rien
dire, ne pas bouger, ne pas le réveiller et à me demander
bordel comment il peut dormir ?

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LOLA MOLINA, AUTEURE
Auteure de théâtre et de fictions sonores, ses textes sont publiés aux éditions Théâtrales.
Ses textes sont remarqués par la Mousson d’Eté, le Prix Godot des lycéens, les Journées de Lyon des
Auteurs de Théâtre, Texte En Cours, les E.A.T et soutenus par le CNL, La Chartreuse et
Beaumarchais/SACD.
Lélio Plotton a créé son texte Seasonal Affective Disorder en 2018 au théâtre du Lucernaire. Il en a
également coréalisé avec Alexandre Plank une version radiophonique pour l’Atelier Fiction sur France
Culture.

LELIO PLOTTON, METTEUR EN SCENE Après un DEA sur l'œuvre d'Edward Bond à la Sorbonne-
Nouvelle et un Master pro Mise en scène à l'Université de Nanterre, il met en scène entre 2008 et
2013 Ciel Bleu Ciel/Face au mur/Tout va mieux de Martin Crimp, Jocaste et Jean Triste et Lauretta
Pring de Lola Molina, Big Shoot de Koffi Kwahulé.
Il crée les installations sonores L O V E - I N *, La Sonore et Epouse-moi / Arrache-moi.
Au théâtre il a mis en scène Seasonal Affective Disorder de Lola Molina avec Anne-Lise Heimburger et
Laurent Sauvage. Il a reçu pour ce spectacle le Prix de la Critique Théâtre, Musique et Danse.
Il collabore depuis 2010 à la création des Fictions pour France Culture et France Inter.

BASTIEN VARIGAULT, CREATEUR SONORE Bastien Varigault est ingénieur du son à Radio
France au service de production. En 2016, il a travaillé sur la série documentaire Making Waves avec
Alexandre Plank. Il a travaillé à la création sonore du Malade imaginaire, mis en scène par Michel
Didym, présenté au Théâtre National de Strasbourg. Par ailleurs, il réalise également les albums du
groupe Jeny June.

JONATHAN MICHEL, CREATEUR VIDEO Jonathan Michel a réalisé les créations vidéo de
plusieurs spectacles de Ludovic Lagarde dont Un Mage en été et Un Nid pour quoi faire de Olivier Cadiot
et la trilogie de G. Büchner. Membre du collectif artistique de la Comédie de Reims, il conçoit la vidéo de
La Fonction de l’orgasme d’après Wilhelm Reich mis en scène par Constance Larrieu et Didier Girauldon.
Il a présenté en 2016 à la Comédie de Reims une mise en scène de Breaking the news d’Alexandra
Badéa. Il collabore actuellement avec Julie Bérès pour la création de Soleil Blanc.

ADELINE CARON, SCENOGRAPHE Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs
à Paris, elle débute en 2004 une longue collaboration avec Louise Moaty et Benjamin Lazar
(dernièrement La Traviata/vous méritez un avenir meilleur). Elle est nominée en 2014 pour le Molière
de la meilleure création visuelle (Mangez-le si vous voulez/ Compagnie FOUIC) et reçoit en 2016, pour La
Petite Renarde rusée, avec l’ensemble de l’équipe artistique, le prix de la critique en tant que « meilleurs
créateurs d’objets scéniques ». Elle est lauréate en 2017 de l’aide à la création d’Artcena en dramaturgie
plurielle pour 5 semaines en R.F.A./1952. Depuis 2012, elle est scénographe d’expositions pour,
notamment, le Musée d’Histoire Naturelle /Lille, la Bibliothèque Nationale/Paris, le Musée d’Orsay. Son
étude sur la Forêt de Verdun, La Mort jardinière / Verdun, reçoit en 2016 le prix des parcs et jardins de
Picardie.

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ERIC BERGER, COMEDIEN Après une formation au Conservatoire National Supérieur d’Art
Dramatique de Paris, Eric Berger travaille au théâtre avec notamment Denis Podalydès, Bruno Bayen,
Julie Brochen, Didier Bezace et Alain Françon. Au cinéma il est surtout connu pour son rôle dans Tanguy
d’Etienne Chatillez. En 2017, il joue sous la direction de Véronique Bellegarde dans le spectacle
Mensonges.

CHARLY BRETON, COMEDIEN Après des études de philosophie et de théâtre, il intègre l’Ecole
Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier. Il met en scène son texte Les restes en 2017 au
Printemps des Comédiens. Au théâtre, il est dirigé par René Loyon, Marion Guerrero, Guillaume Cayet,
Aurélia Lüscher et Christian Giriat.

ANNE-LISE HEIMBURGER, COMEDIENNE Diplômée du Conservatoire national supérieur d'art
dramatique de Paris, Anne-Lise Heimburger a notamment travaillé avec Matthias Langhoff, Lukas
Hemleb, Gérard Watkins, Bernard Sobel, Jean-François Sivadier, Georges Lavaudant et Julie Bérès. Elle a
joué dans Fugue de Samuel Achache, puis dans Orféo, Je suis mort en Arcadie de Samuel Achache et
Jeanne Candel. Au cinéma, elle a tourné sous la direction d'Emmanuelle Bercot, Gilles Bourdos et Mia
Hansen-Løve. Elle travaille actuellement à une création de théâtre musical : Voyage Voyage, inspirée du
poème Un Voyage de Baudelaire.

JOHANNA NIZARD, COMEDIENNE Diplômée de l’ERAC, Johanna Nizard a notamment travaillé
sous la direction de Jacques Lassalle, Philippe Calvario, Eric Vigner et Marion Guerrero. Au cinéma elle
travaille avec Michel Azanavicius, Léo Carax et Xavier Durringer. Depuis 2016 elle joue dans Une légère
blessure de Laurent Mauvignier dans une mise en scène d’Othello Vilgard, spectacle créé au Théâtre du
Rond-Point.

ANTOINE SASTRE, COMEDIEN Antoine Sastre s’est formé a l’ENSAD de la Comédie de Saint-
Etienne. Il est de 2006 à 2008 artiste associé au CDN de la Comédie de Saint-Étienne puis du CDR de
Tours. Il a travaillé entre autres avec Gilles Bouillon et François Rancillac. Il a joué dans La place Royale
de Pierre Corneille mis en scène par François Rancillac créé au Théâtre de l’Aquarium à la Cartoucherie
de Vincennes. Actuellement il joue dans Le Misanthrope de Molière, mis en scène par Rodolphe Dana.

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Ecriture - Spectacles - Installations sonores
Le metteur en scène Lélio Plotton et l’auteure Lola Molina fondent la Compagnie Léla en 2007.
Partant du désir de réunir des auditeurs autour de textes littéraires et d’installer la fiction dans l’espace
public, ils créent les installations sonores L O V E - I N *, La Sonore et Epouse-moi / Arrache-moi.
Au théâtre, ils créent Seasonal Affective Disorder en 2018 avec Anne-Lise Heimburger et Laurent
Sauvage (Prix Laurent Terzieff de la Critique Théâtre, Musique et Danse 2018).
Lélio Plotton coréalise avec Alexandre Plank une version radiophonique du spectacle pour L’Atelier
Fiction de France Culture.
Ils créent Adeno Nuitome en avril 2021 au CDN d’Orléans.
Les textes de Lola Molina sont édités aux éditions Théâtrales.

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Actualités de la Compagnie Léla :
Seasonal Affective Disorder, de Lola Molina. Mise en scène Lélio Plotton, avec Anne-Lise Heimburger et
Laurent Sauvage. Spectacle en tournée janvier – février 2021.

Adeno Nuitome, de Lola Molina. Mise en scène Lélio Plotton, avec Camille Garcia et Antoine Sastre.
Création du spectacle en avril 2021 au CDN d’Orléans.

Nous n’avons pas vu la nuit tomber, de Lola Molina. Mise en scène Lélio Plotton, avec Anne-Lise
Heimburger, Johanna Nizard, Eric Berger, Charly Breton et Antoine Sastre.
Création du spectacle : janvier 2022.

Epouse-moi / Arrache-moi, installation sonore d’après les poèmes de Laura Kasischke. Réalisée par Lélio
Plotton, Arnaud Chappatte et Lola Molina. Avec les voix de Norah Krief, Jean-Quentin Châtelain, Anne-
Lise Heimburger, Sophie Daull, Alyssia Derly.

La Sonore, chambre d’écoute itinérante en région Centre-Val de Loire. Conception de l’installation Lélio
Plotton. Créations sonores originales à partir de textes de Joyce Carol Oates, Anaïs Vaugelade, Lola
Molina.

Contacts :

Jessica Régnier, Les 2 Bureaux
Diffusion j.regnier@lagds.fr +33 (0)6 67 76 07 25

Lélio Plotton
contact@compagnielela.fr / 06 68 62 73 23

                                                            Crédits photos : KEFFER (photos d’inspiration moodboard)
                                                                                                                11
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