"Nouvelles" maladies infectieuses en Suisse à cause du changement climatique?
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curriculum «Nouvelles» maladies infectieuses en Suisse à cause du changement climatique? Stefano Bassetti Medizinische Klinik, Kantonsspital Olten mises par vecteurs ont été responsables de 22,8% des manifestations de maladies infectieuses nouvelles/impré- Quintessence vues. Leur incidence a significativement augmenté. Elle P Suite au réchauffement climatique, il faut s’attendre en Suisse à une est en corrélation avec les changements climatiques augmentation de maladies infectieuses déjà présentes ou nouvelles. constatés depuis 1990. L’apparition de maladies infec- tieuses nouvelles ou imprévues est en relation significa- P Les infections à virus West Nile, éventuellement même la dengue ou le chikungunya et la leishmaniose par ex., pourraient devenir autochtones tive avec des facteurs non seulement environnementaux en Suisse. mais socioéconomiques (par ex. densité de population, techniques agricoles, utilisation d’antibiotiques) [3]. Il P L’évolution de maladies à tiques telles que la méningo-encéphalite faut donc s’attendre en Suisse aussi à voir apparaître verno-estivale (MEVE) et la borréliose de Lyme dépend probablement des maladies infectieuses nouvelles ou imprévues. Cer- plus de facteurs socioéconomiques que des changements climatiques. taines d’entre elles seront discutées ci-dessous. Selon certains modèles, la MEVE pourrait même disparaître de Suisse vers 2020 en raison de ces changements climatiques. P La dissémination de maladies telles que malaria et choléra est impro- Maladies infectieuses transmises bable en Suisse. Mais il pourrait y avoir plus souvent des cas autochtones par des tiques de malaria sous forme d’«airport malaria». Les tiques de l’espèce Ixodes, et surtout Ixodes ricinus, P Les mesures préventives ne doivent pas se focaliser sur tel ou tel patho- sont les plus importants vecteurs de maladies à tiques en gène mais améliorer de manière générale l’infrastructure (fourniture Europe. En Suisse, les plus importantes maladies trans- d’eau, installations sanitaires, contrôle des vecteurs) et la surveillance mises par des tiques sont la méningo-encéphalite verno- (système de déclaration des maladies infectieuses). estivale (MEVE) et la borréliose de Lyme. Les Ixodes peuvent également transmettre d’autres maladies en Europe centrale, dont l’ehrlichiose, la babésiose, l’ana- plasmose et la tularémie [4]. Dans le bassin méditerra- Introduction néen et d’autres régions, d’autres espèces de tiques jouent un rôle important. La tique brune du chien Le réchauffement de la surface terrestre est confirmé par (Rhipicephalus sanguineus) par ex. est le vecteur de de nombreuses mesures et observations du monde en- Rickettsia conorii, pathogène de la fièvre boutonneuse tier [1]. L’analyse des variations thermiques en Suisse méditerranéenne, impliquée en outre dans le cycle de entre 1864 et 2005 montre une tendance linéaire avec transmission de Coxiella burnetii, pathogène de la une augmentation de 1,1 °C par 100 ans [2] (fig. 1 x). fièvre Q [5]. D’ici 2100, il faut s’attendre en Suisse à une augmenta- Des températures hivernales élevées favorisent la survie tion des températures estivales de 3,5 à 7 °C par rapport des tiques et de leurs hôtes, leur permettant ainsi de à 1990 si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas coloniser des zones à plus haute altitude. L’humidité est rapidement réduites [1] (fig. 2 x). elle aussi très importante pour la survie des Ixodes. Une conséquence possible du réchauffement climatique C’est pourquoi des étés chauds et secs peuvent faire dimi- est l’expansion de maladies infectieuses. Certains patho- nuer les populations d’Ixodes et les maladies qu’elles gènes, comme Vibrio cholerae ou Vibrio vulnificus se transmettent. multiplient et se disséminent plus rapidement dans les eaux chaudes. Les températures plus élevées favorisent MEVE et borréliose de Lyme en outre la multiplication et la dissémination de germes Le virus de la MEVE est présent en Europe et en Asie pathogènes et de vecteurs (mouches et tiques), qui ont entre le 42e et le 63e parallèle. Il ne circule cependant que besoin d’une certaine température minimale pour leur dans des foyers dits naturels. En Suisse, une augmenta- Stefano Bassetti développement. Des températures plus élevées pour- tion très nette des cas de MEVE a été observée jusqu’en raient aussi faire naître de nouveaux vecteurs et in- 2006. Dans d’autres pays aussi (par ex. Allemagne, fluencer la présence d’animaux jouant un rôle important Suède, pays baltes), une augmentation nette des MEVE L’auteur certifie comme hôtes dans les zoonoses (par ex. les rongeurs). a été enregistrée depuis les années 1980 [6, 7]. qu’aucun conflit Une analyse des maladies infectieuses nouvelles ou im- La borréliose de Lyme est présente dans toutes les zones d’intérêt n’est prévues entre 1940 et 2004 a montré qu’elles sont en tempérées de l’hémisphère Nord et n’a pas de foyers lié à cet article. majorité (60%) des zoonoses et que les maladies trans- naturels, ce qui fait qu’elle est présente partout en Vous trouverez les questions à choix multiple concernant cet article à la page 903 ou sur Internet sous www.smf-cme.ch. Forum Med Suisse 2009;9(50):905 905
curriculum Figure 1 Figure 2 Suisse (en dessous de 1500 m). Le nombre de cas a aug- contesté. L’augmentation de l’incidence de la MEVE à menté ces dernières années aux Etats-Unis et dans plu- partir de 1984 dans la région de Stockholm a par ex. été sieurs pays d’Europe [6, 7]. associée à des températures hivernales plus élevées que Certaines études ont décrit une relation significative d’habitude. L’augmentation des tiques et de leur activité entre ascension des températures hivernales, augmen- pourrait aussi résulter de l’augmentation de la popula- tation de la population de tiques pendant les hivers doux tion de chevreuils, hôtes les plus importants des tiques et nombre de maladies transmises par elles [6]. Il est adultes, observée dans cette région depuis 1982. Cette donc possible que le réchauffement climatique soit res- multiplication est quant à elle explicable par la diminu- ponsable de l’augmentation de maladies telles que la tion des ennemis naturels des chevreuils, une épidémie MEVE et la borréliose de Lyme. Ce postulat est cependant de gale ayant décimé les renards [7]. Cette interpréta- Forum Med Suisse 2009;9(50):906 906
curriculum semblent plus importants, de même que ceux des habi- Tableau 1. Exemples d’espèces de moustiques présents tudes de vie de l’être humain (par ex. séjours plus fré- en Suisse et pouvant servir de vecteurs de pathogènes infectieux [6, 11–16]. quents dans les forêts avec le jogging, la promenade, etc.) [7] et de certains facteurs socioéconomiques (par Espèce Vecteur potentiel pour ex. changement dans l’agriculture et l’entretien des Culex pipiens Virus West Nile forêts) [9]. Virus de la fièvre de la Vallée du Rift Virus de l’encéphalite de Fièvre boutonneuse méditerranéenne Saint-Louis («mediterranean spotted fever») Dirofilaria immitis La fièvre boutonneuse méditerranéenne est due à Wuchereria bancrofti Rickettsia coronii et est caractérisée par une tempéra- ture élevée, céphalées, myalgies, exanthème maculopa- puleux et «tache noire» à l’endroit de la morsure de la Aedes cantans Virus West Nile tique. Le vecteur de Rickettsia coronii est Rhipicephalus Aedes excrucians Virus West Nile sanguineus. Cette tique est endémique dans le bassin Virus de la fièvre de la Vallée du Rift méditerranéen, a besoin d’humidité et migre depuis Aedes vexans Dirofilaria immitis quelque temps plus au nord. Des cas autochtones spora- Virus West Nile diques ont été décrits dans des pays tels que Belgique, Virus de la fièvre de la Vallée du Rift Allemagne et Suisse [10] et s’expliquent probablement Eastern Equine Encephalitis Virus par l’importation de chiens porteurs de tiques provenant du bassin méditerranéen. Mais il a été démontré que Aedes geniculatus Dirofilaria immitis R. sanguineus s’est établi depuis quelques années dans Aedes albopictus* Virus de la dengue le canton du Tessin [5]. Des cas véritablement autoch- Virus chikungunya tones de maladies transmises par R. sanguineus sont Virus de la fièvre jaune donc imaginables en Suisse aussi. Anopheles claviger Plasmodium vivax Anopheles maculipennis Plasmodium vivax Maladies infectieuses transmises Virus West Nile par moustiques Dirofilaria immitis (pas sûr) Il y a au moins 31 espèces de moustiques en Suisse, Anopheles messeae Plasmodium vivax dont des anophèles pouvant transmettre la malaria [11] Virus West Nile (tab. 1 p). De nouvelles espèces ont en outre été décou- Anopheles plumbeus Plasmodium falciparum vertes en Suisse ces dernières années. Aedes albopictus (le moustique des tigres d’Asie) notamment s’est installé Coquillettidia richiardii Virus West Nile au sud du Tessin à partir de 2007. Le premier moustique du tigre découvert au nord des Alpes l’a été dans le * Aedes albopictus s’est installé dans le canton du Tessin et a également été découvert dans le canton d’Argovie [14]. canton d’Argovie [14]. Ae. albopictus est un très bon vecteur des virus du chikungunya et de la dengue et peut aussi servir de vecteur au virus de la fièvre jaune. Ses œufs sont très résistants et peuvent survivre pendant tion est étayée par une étude récente en Italie du Nord toute la saison sèche. Il s’est disséminé dans le monde qui a identifié deux facteurs d’augmentation de la MEVE entier à partir de l’Asie du Sud-Est et se rencontre dans cette région: le changement de la structure fores- maintenant dans le sud de l’Europe, aux Etats-Unis, en tière et le nombre de chevreuils au km2 [8]. Il a également Amérique du Sud, en Afrique, au Moyen-Orient, dans le été démontré au Danemark que l’augmentation du Pacifique oriental et les Caraïbes. Il est probable que la nombre de chevreuils par hectare est en corrélation colonisation de nouvelles zones se fait par le transport temporelle et locale avec l’augmentation de l’incidence des œufs de ce moustique sur du bois ou des pneus pro- de la neuroborréliose. L’une des causes de l’augmenta- venant de régions colonisées et exportés dans le monde tion de la population de chevreuils est le reboisement entier [17]. depuis le début du XXe siècle [7]. En conséquence des étés plus chauds et secs et de leur Malaria impact sur le cycle complexe du virus de la MEVE, il est Plusieurs prévisions ont été publiées ces dernières années, prévu que ce virus va envahir des régions plus au nord prédisant une expansion de la malaria en Europe cen- et à plus haute altitude. Mais il est également prévu que trale et du Nord, de même qu’en Amérique du Nord à le virus de la MEVE disparaîtra de pays tels que Suisse, cause du réchauffement climatique. L’histoire de la mala- France, Croatie, Slovénie et Hongrie d’ici 2020 [7]. ria en Europe ainsi que des études très sérieuses [18] ré- La fréquence du contact entre être humain et tique est futent ces prédictions et montrent que certains facteurs le facteur commun le plus important de l’incidence des socioéconomiques ont une plus grande influence sur la maladies à tiques. Sa variation n’est donc que partielle- malaria que l’ascension des températures annuelles. ment due aux changements climatiques. Les change- Jusqu’à la première moitié du XIXe siècle, la malaria était ments de l’habitat et du cycle de vie des hôtes des tiques endémique dans tous les pays du Nord de l’Europe, et Forum Med Suisse 2009;9(50):907 907
curriculum sieurs épidémies ont été décrites ces dernières années Tableau 2. Quelques exemples d’épidémies à virus West Nile (tab. 2 p). Le virus West Nile est transmis essentielle- chez l’être humain [13, 21]. ment par des moustiques, les ornithophiles (amateurs Année Pays Région Cas confirmés Décès d’oiseaux) jouant le plus grand rôle. En Europe, Culex 1962–1966 France Camargue 14 1 pipiens et Coquillettidia richiardii (présents en Suisse), 1974 Afrique du Sud 307 0 de même que Culex modestus en sont les principaux vec- 1994 Algérie 17 8 teurs. Ce virus a déjà pu être isolé chez plus de 75 espèces de moustiques. La réplication des flavivirus chez les 1994 Roumanie Bucarest 393 17 moustiques est plus élevée lorsqu’il fait chaud. Les hôtes 1997 Tunisie 173 8 principaux du virus West Nile sont les oiseaux, mais il 1999 Russie Volgograd 183 40 a été isolé chez plus de 30 autres espèces animales (mammifères, amphibiens, reptiles). Humains, chevaux 1999 Etats-Unis New York 62 7 (qui peuvent également développer une encéphalite) et 2000 Israël 417 35 autres mammifères sont les hôtes finaux, car ils n’ont 2002 Canada 340 20 pas suffisamment de virus dans leur sang pour infecter les moustiques. On pense que le virus West Nile a été in- 2008* Etats-Unis 1338 43 troduit aux Etats-Unis en 1999 par une personne infec- * De 2002 à 2007, entre 2537 et 9862 cas ont été déclarés chaque année aux tée. Ensuite de quoi les oiseaux migrateurs l’ont dissé- Etats-Unis. miné [13, 21]. En principe, les conditions d’entretien d’une épidémie à virus West Nile sont présentes en même parfois épidémique près du cercle polaire. La Suisse (hôtes principaux, vecteurs). Le réchauffement du malaria a été présente en Suisse dans les cantons de climat pourrait accroître le risque d’une telle épidémie Genève, Valais, Vaud, Neuchâtel, Bâle-Ville, St-Gall, par multiplication des moustiques et réplication plus Grisons et Tessin [11]. Elle fut une cause importante de rapide des virus à des températures plus élevées. maladie et de décès dans plusieurs régions d’Angleterre entre 1564 et 1730 env., c.-à-d. pendant la phase la plus Dengue et fièvre jaune froide de la brève saison des glaces. Les transmissions Les virus de la dengue et de la fièvre jaune sont des flavi- dans ces régions n’ont massivement diminué qu’à partir virus transmis par Aedes aegypti. D’autres moustiques, de 1880, alors que le réchauffement climatique était déjà dont Ae. albopictus, peuvent également servir de vec- en route. Les causes de cette diminution et finalement teurs. Les virus de la dengue se transmettent dans de l’élimination de la malaria en Europe ont été notam- toutes les régions tropicales (entre le 35e parallèle nord ment la disparition des zones humides, l’amélioration et le 35e sud), ce qui correspond à la présence d’Ae. des conditions d’habitation (avec diminution des contacts aegypti. La fièvre jaune par contre ne se voit que dans avec les moustiques), le développement de l’élevage bo- les régions tropicales d’Amérique du Sud et d’Afrique vin (ce qui a fait que les moustiques zoophiles ont moins (au sud du Sahara), mais pas en Asie. Les raisons de cette recherché les humains), les traitements antimalariques distribution ne sont pas claires. La dengue est l’une des efficaces (raccourcissant la persistance des plasmo- plus importantes maladies infectieuses en progression diums chez l’hôte humain) et, après la Seconde Guerre dans le monde entier. Les cas actuels et épidémies de mondiale, le DDT contre les moustiques [19]. Le risque dengue dans des régions dont elle avait disparu depuis que la malaria redevienne endémique en Suisse et en plusieurs décennies, comme Hawaii ou entre le Texas et Europe occidentale est donc très faible. Mais les tempé- le Mexique, confirment cette expansion. Le réchauffe- ratures plus élevées peuvent favoriser la survie de mous- ment climatique joue un rôle important car, comme nous tiques importés en Suisse par avion à partir de régions l’avons déjà vu, les températures élevées accélèrent la endémiques. Ils peuvent alors provoquer des cas au- multiplication des virus dans les moustiques infectés et le tochtones de malaria («airport malaria») [20]. Ces cas réchauffement climatique a permis l’infestation de nou- peuvent également se présenter si des anophèles autoch- velles régions par Ae. albopictus, vecteur secondaire tones transmettent des plasmodiums de voyageurs ayant des virus de la dengue et de la fièvre jaune [22, 23]. contracté une malaria [6]. Chikungunya Virus West Nile Le virus chikungunya est un arbovirus de la famille des Le virus West Nile est un arbovirus de la famille des togavirus transmis par des moustiques Aedes, notam- flavivirus, actuellement répandu en Afrique, en Asie, en ment Ae. aegypti (principal vecteur dans les épidémies Europe, au Moyen-Orient, en Australie et en Amérique urbaines en Afrique et Asie), et Ae. albopictus (principal du Nord (depuis 1999). L’infection est asymptomatique vecteur dans les épidémies de la région de l’océan dans env. 80% des cas. Environ 20% des personnes in- Indien). La première épidémie de chikungunya a été dé- fectées présentent un syndrome de type dengue avec crite en 1952 en Tanzanie. D’autres épidémies se sont forte fièvre, céphalées, dorsalgies, arthralgies, myalgies déclarées en Afrique occidentale et du Sud, en Inde, en et douleurs rétro-orbitaires. 25–50% des patients ont Asie du Sud-Est, aux Philippines et dans certaines îles un exanthème. Moins de 1% développe des symptômes de l’océan Indien (2005–2006: La Réunion, Maurice, neurologiques (par ex. méningo-encéphalite, paralysie Seychelles, Mayotte). L’infection à virus chikungunya est flasque aiguë de type poliomyélite). La mortalité est de caractérisée par une forte fièvre, des myalgies, un exan- 4 à 15%, plus élevée chez les patients âgés [21]. Plu- thème et de violentes arthralgies («chikungunya» veut Forum Med Suisse 2009;9(50):908 908
curriculum Tableau 3. Exemples d’éventuelles maladies infectieuses émergentes en Suisse. gène de la leishmaniose viscérale en Europe, infecte éga- lement les chiens, qui sont également malades (env. Apparition en Suisse possible: 5000 cas par an en France uniquement), servent de ré- Maladies transmises par Aedes albopictus: servoir et font courir un risque à l’être humain. L’ascen- – Virus West Nile sion des températures pourrait faire que la mouche des – (Dengue) sables et les leishmanies envahissent des régions plus au – (Chikungunya) nord. Des cas de leishmaniose viscérale autochtone ont Leishmaniose déjà été décrits dans le Nord de l’Italie et le Sud de l’Alle- Toscanavirus («sand fly fever») magne [25]. La mouche des sables Phlebotomus perni- ciosus [11] est présente au Sud du Tessin, qui sert de vec- Augmentation des cas ou apparition en Suisse possible, mais en fonction plus de facteurs socioéconomiques que des variations climatiques: teur pour L. infantum mais aussi pour le toscanavirus, un phlébovirus («sand fly fever virus») de la famille des Maladies transmises par des tiques: bunyavirus, cause la plus fréquente de méningites asep- – Méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE) tiques dans la région de Florence de mai à octobre [6]. – Borréliose de Lyme – Rickettsioses (par ex. fièvre boutonneuse méditerranéenne) Augmentation des cas ou apparition en Suisse improbable: Perspectives – Malaria (mais les cas isolés autochtones tels qu’«airport malaria» pourraient augmenter) Les variations du climat ont des conséquences très com- – Choléra plexes. Des facteurs socioéconomiques sont tout aussi importants pour l’épidémiologie des maladies infec- tieuses [26, 27]. Comme les pronostics sont difficiles dire en swahili «celui qui marche courbé»). Ce sont elles dans un système à ce point complexe (tab. 3 p) les me- qui distinguent le chikungunya de la dengue [17]. En sures de prévention ne doivent pas être focalisées sur 2007, une épidémie de chikungunya s’est déclarée dans tel ou tel pathogène, mais doivent viser à améliorer de le Nord-Est de l’Italie (province de Ravenne) avec 205 cas. manière générale l’infrastructure (fourniture d’eau, Le cas index a probablement été un homme qui s’était installations sanitaires, contrôle des vecteurs) et la sur- infecté en Inde et qui est tombé malade deux jours après veillance (système de déclaration des maladies infec- son arrivée en Italie. Un important facteur de cette épi- tieuses). démie a été la densité d’Ae. albopictus dans cette région lorsque ce cas index virémique y a séjourné [24]. Remerciement Leishmaniose et «sand fly fever» L’auteur remercie MétéoSuisse pour les deux figures. Les leishmanies sont des protozoaires transmis par la mouche des sables («sand fly»). L’infection peut se mani- Correspondance: fester par des lésions ulcérées de la peau ou des mu- Prof. Stefano Bassetti queuses (formes cutanée et mucocutanée) ou des symp- Medizinische Klinik tômes systémiques tels que fièvre, perte pondérale, Kantonsspital Olten hépatosplénomégalie, anémie, leuco- et thrombocyto- CH-4600 Olten pénie dans sa forme viscérale (kala-azar). En Europe, stefano.bassetti@spital.so.ch la leishmaniose est endémique dans tous les pays médi- terranéens où env. 700 nouveaux cas sont déclarés Références recommandées chaque année. C’est aussi un important problème de Vous trouverez la liste complète et numérotée des références dans la médecine vétérinaire car Leishmania infantum, le patho- version en ligne de cet article sous www.medicalforum.ch. Forum Med Suisse 2009;9(50):909 909
«Neue» Infektionskrankheiten in der Schweiz durch den Klimawandel? / «Nouvelles» maladies infectieuses en Suisse à cause du changement climatique? Literatur 1 OcCC, 2008: Das Klima ändert – was nun? Der neue UN-Klimabericht (IPCC 2007) und die wichtigsten Ergebnisse aus Sicht der Schweiz. OcCC – Organe consultatif sur les changements climatiques, Bern, 47 pp. ISBN: 978-3-907630-33-4 [http://proclimweb.scnat.ch/Products/OcCC-IPCC/OcCC-IPCC.pdf] 2 http://www.meteoschweiz.admin.ch/web/de/klima/klima_heute/temperaturtrend_schweiz.html (accessed: march 20, 2009). 3 Jones KE, Patel NG, Levy MA, Storeygard A, Balk D, Gittleman JL, Daszak P. Global trends in emerging infectious diseases. Nature. 2008;451:990–3. 4 Baumann D, Pusterla N, Péter O, Grimm F, Fournier PE, Schär G, et al. Fieber nach Zeckenstich: Klinik und Diagnostik von akuten Zeckenstich-assoziierten Infektionskrankheiten in der Nordostschweiz. Dtsch Med Wochenschr. 2003;128:1042–7. 5 Bernasconi MV, Casati S, Péter O, Piffaretti J-C. Rhipicephalus ticks infected with Rickettsia and Coxiella in Southern Switzerland (Canton Ticino). Infect Genet Evol. 2002;2:111–20. 6 Hemmer CJ, Frimmel S, Kinzelbach R, Gürtler L, Reisinger EC. Globale Erwärmung: Wegbereiter für tropische Infektionskrankheiten in Deutschland ? Dtsch Med Wochenschr. 2007;132:2583–9. 7 Randolph SE. The shifting lanscape of tick-borne zoonoses: tick-borne encephalitis and Lyme borreliosis in Europe. Phil Trans R Soc Lond B 2001;356:1045–6. 8 Rizzoli A, Hauffe HC, Tagliapietra V, Neteler M, Rosà R. Forest structure and roe deer abundance predict tick-borne encephalitis risk in Italy. PLoS ONE 2009;4:e4336. 9 Sumilo D, Asokliene L, Bormane A, Vasilenko V, Golovljova I, Randolph SE. Climate change cannot explain the upsurge of tick-borne encephalitis in the Baltics. PLoS ONE 2007;2:e500. 10 Bassetti S. Rickettsiosen der Zeckenbissfieber-Gruppe. Internist. (Berl) 2004;45:669–76. 11 Mumcuoglu Y, Rufli Th. Dermatologische Entomologie. Humanmedizinsch bedeutsame Milben und Insekten in Mitteleuropa. Erlangen, perimed-Fachbuch-Verlagsgesellschaft, 1982. 12 Ramsdale C, Snow K. Distribution of genus Anopheles in Europe. Eur Mosquito Bulletin. 2000;7:1–26. 13 Läubli C, Neves da Costa Monteiro Pires S, Griot C, Breidenbach E. Bundesamt für Veterinärwesen: West-Nil Virus. Seuchenlage bei Tieren in der Schweiz. http://www.bvet.admin.ch/gesundheit_tiere/01065/01158/01595/02717/index.html?lang=de (accessed: March 8, 2009) 14 Wymann MN, Flacio E, Radczuweit S, Patocchi N, Lüthy P. Asian tiger mosquito (Aedes albopictus) – a threat for Switzerland? Euro Surveill. 2008;13(10):pii=8058. 15 Moutailler S, Krida G, Schaffner F, Vazeille M, Failloux AB. Potential vectors of Rift Valley fever virus in the Mediterranean region. Vector-Borne and Zoonotic Diseases. 2008;8:749–54. 16 Gargan TP, Clark GG, Dohm DJ, Turell MJ, Bailey CL. Vector potential of selected North American mosquito species for Rift Valley fever virus. Am J Trop Med Hyg. 1988;38:440–6. 17 Pialoux G, Gaüzère B-A, Jauréguiberry S, Strobel M. Chikungunya, an epidemic arbovirosis. Lancet Infect Dis. 2007;7:319–27. 18 Rogers DJ, Randolph SE. The global spread of malaria in a future, warmer world. Science. 2000;289:1763–6. 19 Reiter P. From Shakespeare to Defoe: malaria in England in the Little Ice Age. Emerg Infect Dis. 2000;6:1–11. 20 Bouvier M, Pittet D, Loutan L, Starobinski M. Airport malaria: mini-epidemic in Switzerland. Schweiz Med Wochenschr. 1990;120:1217–22. 21 Gubler DJ. The continuing spread of West Nile Virus in the western hemisphere. Clin Infect Dis. 2007;45:1039–46. 22 Morens DM, Fauci AS. Dengue and hemorrhagic fever. A potential threat to public health in the United States. JAMA. 2008;299:214–6. 23 Hales S, de Wet Neil, Maindonald J, Woodward A. Potential effect of population and climate changes on global distribution of dengue fever: an empirical model. Lancet. 2002;360:830–4. 24 Rezza G, Nicoletti L, Angelini R, Romi R, Finarelli AC, Panning M, et al. Infection with chikungunya virus in Italy: an outbreak in a temperate region. Lancet. 2007;370:1840–6. 25 Dujardin J-C, Campino L, Cañavate C, Dedet J-P, Gradoni L, Soteriadou K, et al. Spread of vector-borne diseases and neglect of leishmaniasis, Europe. Emerg Infect Dis. 2008;14:1013–8. 26 Lafferty KD. The ecology of climate change and infectious diseases. Ecology. 2009;90:888–900. 27 Semenza JC, Menne B. Climate change and infectious diseases in Europe. Lancet Infect Dis. 2009;9:365–75.
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