Ouvrez un restaurant ! - Agence Pour la Création d'Entreprises

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Agence Pour la Création d’Entreprises

Ouvrez un restaurant !
      Réalisé par les experts de l’APCE

             Deuxième édition

             © Éditions APCE, 2000, 2006
            © Groupe Eyrolles, 2000, 2006
                ISBN : 2-7081-3487-6
La
restauration

L’ORIGINE DE LA RESTAURATION est lointaine, c’est un sec-
teur d’activité qui s’est transformé au fil du temps. Comment évolue-
t-il ? Et demain, que trouverons-nous dans notre assiette ? Comment
se représenter l’étendue de ce marché mieux qu’avec des chiffres,
moins savoureux que la gastronomie, mais très instructifs…

     Historique et évolution
     au fil du temps
De la naissance de la première taverne à nos jours
Gargote, buffet, cantine, mess, hostellerie, taverne, brasserie, bis-
trot, autant de termes qui désignent ou ont désigné le restaurant.

Le terme « taverne » est le plus ancien, il date du XIIe siècle.

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La restauration

« Gargote », plus péjoratif, est venu ensuite au XIVe, il désignait les res-
taurants bon marché où la cuisine et le service manquaient de soin.

Du latin restaurare, qui veut dire fortifier, le terme restaurant est
employé depuis le XVIe siècle pour tout ce qui est reconstituant, for-
tifiant. Au XVIIIe siècle, il est utilisé pour désigner un bouillon de
viande. Les établissements qui le proposent à leur clientèle vont
alors s’appeler également restaurants.

C’est rue des Poulies, actuellement rue du Louvre à Paris, qu’en
1765 un certain Boulanger, dit « Champ Oiseau », propose en plus
des « restaurants », d’autres plats servis en portions, les tables y
sont également individuelles. À l’inverse, les tavernes et auberges
concurrentes fonctionnent toujours autour de tablées communes,
les menus y sont uniques, et les plats non détaillés.

Ainsi est né le restaurant, « établissement où l’on sert des repas
moyennant paiement » (définition du Petit Robert).

Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire des restaurants et cafés,
nous vous proposons trois ouvrages :
➙ Histoire de la cuisine et des cuisiniers, par Edmond Neirinck et
     Jean-Pierre Poulain aux éditions LT J. Lanore.
➙ Des tavernes aux bistrots : histoire des cafés, par Luc Willette,
     aux éditions Âge d’homme.
➙ Les restaurants dans le monde à travers les âges, aux éditions
     Glénat.
Bien loin de ces bouillons appelés restaurants, ces dernières années,
nous assistons à une évolution des techniques nutritives : la prépara-
tion des aliments se fait de plus en plus en amont de la cuisine, au
sein des industries agro-alimentaires qui fournissent des plats « prêts

20
La restauration

à cuire », « prêts à réchauffer », « prêts à garnir », « prêts à trancher »…
mais aussi à une automatisation de certaines tâches avec de nouveaux
équipements. Ainsi le chef cuisinier n’a plus tout à fait le même rôle,
les aires de stockage et la surface de la cuisine sont réduites au profit
d’une production plus massive et d’une salle plus grande.

Un métier
                                      La restauration traditionnelle
La restauration traditionnelle couvre une large gamme d’établisse-
ments, de la cuisine familiale au grand restaurant gastronomique.
Cette activité complète aussi souvent celle de café ou d’hôtel.Alors
que la restauration rapide est très urbaine, la restauration tradition-
nelle s’implante autant en milieu rural qu’en centre ville. Sa carac-
téristique principale, qui la différencie des deux autres activités, est
la préparation et la vente de repas servis en salle et à consommer
sur place.

                                                La restauration rapide
La restauration rapide se caractérise principale-
ment par un prix moyen faible, l’utilisation d’un                   La moitié des clients
                                                                    ne supportent plus
emballage jetable, l’absence d’un service de                        de consacrer plus
table et des heures d’ouverture extrêmement                         de deux heures
                                                          pour déjeuner.
larges. C’est également un service presque ins-
tantané, un chiffre d’affaires élevé, des produits
à faible coût, un choix de menus limité et standardisé, des articles
de qualité constante préparés avec des produits alimentaires semi-
élaborés ou finis, un équipement spécialisé à programme centralisé,
des méthodes et systèmes pouvant être mis en place par une main-
d’œuvre non qualifiée ou semi-qualifiée, des ventes au comptoir,

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La restauration

une nourriture ou des boissons pouvant être consommées sur place
ou emportées.

                                 La restauration livrée à domicile
Il s’agit de la préparation de repas ou de plats, qui seront livrés sur
le lieu de consommation d’une clientèle restreinte (salariés d’une
entreprise ou particuliers à leur domicile). La préparation des repas
se fait à partir d’un point de vente, ou plus rarement d’un kiosque.

Les produits proposés sont des repas ou des plats cuisinés avec
boissons, chauds ou froids, livrés généralement en moins d’une
demi-heure.

L’activité est irrégulière car très concentrée sur une partie de la
journée : une clientèle d’entreprises à l’heure du déjeuner, celle de
particuliers à leur domicile le soir. Elle peut être menée à partir d’une
activité culinaire déjà existante (restaurant, charcuterie-traiteur), ou
à partir d’une unité de fabrication créée spécialement pour la livrai-
son à domicile, qui ne comporte pas systématiquement un lieu de
restauration sur place.

Le paysage de la restauration aujourd’hui
                           Le parc : de nombreuses entreprises,
                                majoritairement de petite taille
Plus de 140 000 entreprises composent ce secteur en 2003, soit
environ 1 entreprise sur 18. Le secteur emploie plus de 550 000
personnes.

Sur un plan statistique, le secteur est segmenté en plusieurs classes :
➙ les hôtels avec restaurant : code 55.1 A de la nomenclature
     d’activités NAF.

22
La restauration

➙ la restauration dite de type traditionnel : code 55.3 A.

➙ la restauration rapide : code 55.3 B.

➙ les traiteurs et organisateurs de réception : code 55.5 D.

On distingue par ailleurs les cantines et restaurants d’entreprises
(55.5 A) et les entreprises de restauration collective sous contrat
(55.5 C), au nombre de 3 400 en 2003. Ils s’adressent à un type de
clientèle particulier (entreprises, secteur public ou semi-public), ce
qui les différencient nettement des autres entreprises du secteur
dans leur mode de fonctionnement.

Le secteur compte majoritairement des petites entreprises :
plus du quart des restaurants et plus du tiers des points de restaura-
tion rapide n’ont pas de salariés. Si l’on considère les entreprises
qui emploient 2 salariés au plus, on arrive à 65 % des restaurants,
76 % des lieux de restauration rapide et 63 % des traiteurs.

Sur ce point, les hôtels-restaurants se différencient des autres lieux
de restauration, puisque 47 % comptent plus de 3 salariés.

                    La conjoncture : assez morose, mais avec
                des évolutions contrastées selon les segments
D’une façon générale, si la restauration commerciale a connu une
bonne croissance à la fin des années 1990, le secteur est depuis
très largement touché par le ralentissement économique, le
freinage de la consommation, la baisse du moral des ménages et la
moindre fréquentation touristique depuis septembre 2001 (aggra-
vée par la désaffection des touristes américains pour la France
depuis le début de la guerre en Irak). Il apparaît également que la
hausse des prix sur les cartes à la suite du passage à l’euro ou encore

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La restauration

                                                                           TRAITEUR,
                        HÔTEL           RESTAURATION       RESTAURATION
                                                                          ORGANISATION
                     RESTAURANT        TRADITIONNELLE           RAPIDE
                                                                          DE RÉCEPTION

NOMBRE
D’ENTREPRISES            24 503              91 903             28 078        3 130
(AU 01.01.03)

DONT NOMBRE              5 196               25 782             10 608        1 094
D’ENTREPRISES
SANS SALARIÉS             21 %                 28 %              38 %         35 %

DONT NOMBRE              7 801               33 975             10 818        871
D’ENTREPRISES
EMPLOYANT
1 OU 2 SALARIÉS           32 %                 37 %              38 %         28 %

DONT NOMBRE              4 754               17 574             3 602         462
D’ENTREPRISES
EMPLOYANT
3 OU 9 SALARIÉS           20 %                 19 %              13 %         15 %

DONT NOMBRE              6 752               14 572             3 050         703
D’ENTREPRISES
EMPLOYANT
10 SALARIÉS ET +          27 %                 16 %              11 %         22 %

Source : INSEE, fichier Sirene, traitement APCE.

        les RTT qui vident les restaurants les lundi et vendredi midis ont eu
        des conséquences directes sur le nombre de repas pris hors du
        domicile par les Français.

        Une étude sur l’année 2002 menée par Gira Sic Conseil estime la
        chute de la fréquentation pour l’ensemble de la restauration hors
        foyer entre 10 et 12 % du nombre de couverts.

        L’enquête de conjoncture réalisée chaque trimestre par le Centre
        d’observation économique (COE) montre que, sur l’année 2003,
        l’activité de restauration est en recul de 1,5 % en termes de
        chiffres d’affaires et de 4,5 % en termes de couverts servis.

        24
La restauration

Ce sont surtout les petits restaurants indépendants qui pâtissent de
cette crise (– 1,7 % de chiffre d’affaires en 2003), ainsi que les res-
taurants de la région Île-de-France (– 3,1 %).

Avec plus de 28 000 points de vente, la restauration rapide
représente en 2003 un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros,
pour un total de 1,1 milliard de sandwichs vendus en un an
(Source : Étude Gira Sic Conseil pour la 5e édition
de l’European Sandwich Show, février 2004).                   1,1 milliard de
Tous les facteurs sont réunis pour que ce seg-                sandwichs
                                                              vendus en 2003.
ment poursuive sa croissance, accélérée depuis
2000 : développement de la consommation ali-
mentaire hors foyer, réduction progressive du temps consacré au
déjeuner, diminution du budget alloué à la restauration.

Et pourtant, il semble que ce segment soit également touché par le
ralentissement général, dû à un phénomène de lassitude du consom-
mateur. Ceci étant, cette lassitude concerne essentiellement les for-
mules anglo-saxonnes et les « restaurants-hamburgers ». Le secteur,
hétérogène, connaît en effet des chiffres de croissance différencié
selon le créneau : + 18 % en 2003 pour le sandwich, + 7 % pour le
hamburger et + 4 % pour la pizza.

Concernant le sandwich, les 3/4 du marché sont des produits
fabriqués de façon artisanale dans les boulangeries ou les
sandwicheries spécialisées. Le reste correspond à des sandwichs
fabriqués industriellement et vendus dans les grandes surfaces, les
stations-services et les distributeurs automatiques : en améliorant la
qualité et la quantité de leurs produits, les fabricants de sandwichs
industriels parviennent à améliorer de façon significative leurs ven-
tes dans les grandes et moyennes surfaces.

                                                                    25
La restauration

                                 Si le secteur a été récemment marqué par la liqui-
          C’est un architecte
          français, Philippe     dation judiciaire de Croq’O’Pain et le reposition-
          Avanzi, qui a été
                                 nement forcé de Lina’s, il continue d’attirer de
          sélectionné par
McDonald’s en octobre 2003       nouveaux acteurs, comme la chaîne américaine
pour rénover ses restaurants
américains. La chaîne a ouvert
                                 Subway, et d’assurer le succès des chaînes de
40 nouveaux restaurants          sandwicheries à la française, comme la Brioche
en France en 2003.
                                 Dorée, la Mie Câline, le groupe Holder (à travers
                                 son enseigne Paul notamment).

        À noter que la désaffection pour la formulehamburger ne touche
        pas l’enseigne leader McDonald’s, qui a trouvé des recettes pour
        poursuivre sa croissance en France (rénovation des restaurants,
        enrichissement des menus, charte qualité), alors que le groupe est
        en repli partout ailleurs, y compris aux États-Unis.

 Les leaders du marché français
                                   HAMBURGER POULET

 MCDONALD’S                                   1035 UNITÉS EN 2004   CA 2 300 M€

 FRANCE QUICK                                 314 UNITÉS EN 2004     CA 600 M€

 KFC                                           30 UNITÉS EN 2004     CA 57 M€

 FRANCE RESTAURATION RAPIDE                    33 UNITÉS EN 2004    CA 32,80 M€

                            VIENNOISERIE SANDWICHERIE PIZZA

 ELIOR DIVISION RESTAURATION RAPIDE           328 UNITÉS EN 2004    CA 180,40 M€

 GROUPE LE DUFF (LA BRIOCHE DORÉE)            296 UNITÉS EN 2004     CA 187 M€

 AUTOGRILL                                    195 UNITÉS EN 2004    CA 84,70 M€

 GROUPE HOLDER                                270 UNITÉS EN 2004    CA 236,30 M€

 CAFFE RITZZA, TARTE JULIE, CAFÉ SELECT,
                                              200 UNITÉS EN 2004    CA 107,70 M€
 ETC. (SSP/GROUPE COMPASS)

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La restauration

                          VIENNOISERIE SANDWICHERIE PIZZA

 LA MIE CÂLINE                                 135 UNITÉS EN 2004           CA 79,52 M€

 RELAIS H SNC                                  185 UNITÉS EN 2004           CA 71,50 M€

 LA CROISSANTERIE                              117 UNITÉS EN 2004           CA 50,40 M€

 Source : Néo Restauration magazine : les 25 leaders du marché français, mars 2005.

Apparu vers la fin des années 1980, le marché de la restauration
livrée continue sa progression. Les entreprises du secteur sont
fortement spécialisées dans quelques plats types (pizzas, couscous,
paëlla) ou bien œuvrent sur le marché de la livraison de plateaux-
repas en entreprise. Le marché est estimé à 1 800 points de vente,
dont la moitié en région parisienne. Les 9 principaux réseaux totali-
sent 322 points de vente pour un chiffre d’affaires de 180 millions
d’euros, qui a progressé de 10 % entre 2002 et 2003. Ces chiffres sont
faibles par rapport à d’autres pays européens, ce
qui permet de tabler sur une poursuite de la                                Trois règles d’or en
croissance de ce marché.                                                    restauration livrée
                                                                            à domicile :
La livraison de pizzas génère 70 % de l’activité                            – une carte simple ;
                                                                 – une zone de livraison serrée ;
nationale de restauration livrée. Les opérateurs,
                                                                 – un personnel souriant
qui se livrent une concurrence acharnée pour                       et rigoureux (livreurs et
                                                                   standardistes).
faire progresser leurs parts de marché, cherchent
à élargir leur gamme de produits livrés, à
raccourcir le temps entre la commande et la livraison et à trouver une
place pour le déjeuner, leur cœur d’activité étant ciblé sur les dîners.
La livraison de plateaux repas concerne majoritairement les entre-
prises qui, de plus en plus au fait de ce type de prestation et sou-
cieuses de contrôler leurs coûts, lancent des appels d’offre avec
parfois des contrats d’exclusivité à la clé. Là encore, les princi-

                                                                                      27
La restauration

       paux opérateurs sont dans une période de forte concur-
       rence et cherchent aussi à se diversifier en proposant de
       nouvelles formules (petit déjeuner, formules séminaire, « pot de
       départ », etc.). Le leader, Flo Prestige, racheté par Fauchon, a livré
       plus de 500 000 plateaux en 2002.

Les 8 leaders du marché français de la restauration livrée
                                  CHIFFRE D’AFFAIRES EN 2002
        ENSEIGNES                                                          NOMBRE D’UNITÉS
                                    (EN MILLIONS D’EUROS

PIZZA HUT FRANCE                                86,66                                98

SPEED RABIT PIZZA                               27,10                                69

CLASS’CROUTE                                    23,65                                49

DOMINO’S PIZZA                                  21,87                                47

LA BOÎTE À PIZZA                                18,15                                65

PIZZA SPRINT                                    16,78                                10

FLO PRESTIGE                                     8,28                                15

TELEPIZZA                                        5,80                                20
Source : Néo restauration, dossier spécial « La restauration rapide et livrée en France », mars 2003.

       La classification des entreprises de restauration par type de prestation
       (sur place, à emporter, livrée) ne permet pas de connaître le poids des
       chaînes par rapport aux indépendants, alors même que ce sont des
       entreprises très présentes tant sur un plan médiatique et marketing
       que sur le plan du nombre de couverts servis et du chiffre d’affaires.

       En effet, d’après une étude de Coach Omnium, on compte, en
       2003, 5 756 unités appartenant à une chaîne et proposant de
       la restauration servie sur place (hors points de vente de restau-
       ration à emporter). Cela représente environ 5 % de l’ensemble des

       28
La restauration

lieux de restauration servie sur place en nombre d’établissements,
mais 29 % du nombre total de couverts servis et près de 20 %
du chiffre d’affaires.

 Part des chaînes de restauration sur l’ensemble du marché
 de la restauration servie sur place en France en 2002
                                                                                   PART
                                                ENSEMBLE         CHAÎNES            DES
                                                                               CHAÎNES

 VOLUME D’AFFAIRES DE LA RESTAURATION
 COMMERCIALE SERVIE SUR PLACE                       35,6              7            19,7 %
 (MDS D’€ TTC)
 VOLUME DE REPAS SERVIS (EN MILLIONS)               2 640            771           29 %

 NOMBRE D’ÉTABLISSEMENTS                         113 000             5 756          5%
 Source : Étude réalisée par Coach Omnium pour L’Hôtellerie, 2003.

Également touchées par le ralentissement de la restauration tradi-
tionnelle, les enseignes s’en sortent en renouvelant leur concept et
en faisant évoluer le service : horaires non-stop, ouverture 7 jours
sur 7, multiplication des garnitures servies à volonté.

 Les 10 principales enseignes
 (restauration traditionnelle et rapide)
                                   CHIFFRE D’AFFAIRES 2002             NOMBRE D’UNITÉS
          ENSEIGNES
                                     (MILLIONS D’EUROS)                  AU 01/01/03

 MCDONALD’S                                   2 102                          974

 QUICK                                        678,7                          314

 BUFFALO GRILL                                460,7                          245

 FLUNCH                                       385,1                          172

 CAFÉTÉRIA CASINO                             364,8                          238

                                                                                   29
La restauration

                                    CHIFFRE D’AFFAIRES 2002           NOMBRE D’UNITÉS
         ENSEIGNES
                                      (MILLIONS D’EUROS)                AU 01/01/03

CAMPANILE                                    157,5                               333

HIPPOPOTAMUS                                 155,5                               70

BRIOCHE DORÉE                                 150                                244

COURTE PAILLE                                143,9                               150

PIZZA HUT                                    117,6                               30
Source : Étude réalisée par Coach Omnium pour L’Hôtellerie, 2003.

                                              Ouvrir un restaurant aujourd’hui
        Le nombre des restaurants traditionnels régresse ainsi que le nom-
        bre de créations dans le secteur. Les réactivations sont nombreuses
        dans le métier ainsi que les défaillances.

Nombre de créations et reprises en 2004
                              NOMBRE
CODE                                                                   TAUX DE         TAUX DE
             SECTEUR      D’ENTREPRISES    CRÉATIONS     REPRISES
NAF                                                                    CRÉATION        REPRISE
                          JANVIER   2004

55.3A    RESTAURATION
         DE TYPE               95 568         3 811          8 289       3,9 %          8,6 %
         TRADITIONNEL

55.3B    RESTAURATION
                               30 611         3 695          2 463       12 %            8%
         RAPIDE

TOTAL, TOUS SECTEURS
                              2 568 647      223 943         42 228      8,7 %          1,6 %
D’ACTIVITÉ

Source : INSEE-SIRENE 2005.

                                                                      Des concurrents ?
        Pour le restaurateur indépendant, la concurrence est rude ; elle pro-
        vient pour une part des autres restaurateurs indépendants mais

        30
La restauration

surtout des points de restauration rapide, à emporter ou à consom-
mer sur place et des circuits alimentaires alternatifs : stations-service,
charcutiers-traiteurs, boulangers-pâtissiers, grandes et moyennes sur-
faces, restauration grâce à des automates.

Par ailleurs, l’industrie agro-alimentaire com-                     Les pétroliers
                                                                    deviennent
mence à trouver sa place sur le créneau de la                       restaurateurs.
restauration, en proposant des solutions repas à                    La clientèle des
                                                        espaces de restauration dans
consommer sur place ou à emporter, comme le             les stations-service se
concept « Graine d’appétit » développé par              composait initialement des
                                                        professionnels de la route.
Fleury Michon. Ce concept ne nécessite pas de           À présent, les familles
cuisine, mais simplement des fours à micro-             représentent 40 % des ventes,
                                                        les routiers et les VRP 60 %.
ondes pour réchauffer les plats cuisinés ; cela
                                                        Pour répondre à cette
induit donc des investissements réduits et un           demande croissante, les
                                                        pétroliers ont développé
ratio frais de personnel bien plus faible que
                                                        des espaces spécialisés dans la
dans un restaurant traditionnel. La marque s’est        restauration (Crocade, Select,
                                                        Escapade…).
fixé comme objectif l’ouverture de 10 restau-
rants en 2004 en France et cible parallèlement
le marché de la distribution automatique délivrant des repas froids
ou chauds (distributeurs implantés dans des hôtels par exemple).

     Des tendances
     de consommation en évolution
Les Français fréquentent-ils les restaurants ?
Les ménages dépensent annuellement en moyenne 1 000 € pour
les repas pris à l’extérieur, sur un budget alimentaire total de
5 400 € en 2001. Ce qui représente 18 % du budget alimentation,

                                                                          31
La restauration

        contre 16 % en 1980 et 10 % en 1965. À noter que les ménages
        parisiens dépensent 2 fois plus pour les repas hors foyer qu’en
        province : 2 000 €, pour un budget alimentaire de 5 700 €, soit
        34 %. Le poids de la dépense pour le poste hôtel-café-restaurant
        dans le budget des ménages s’élève à 7,8 % en 2002 (7,6 % en
        1992). Pour comparaison, le poids de la dépense pour le poste ali-
        mentation et boissons non alcoolisées s’élève à 14,8 % du budget
        des ménages, contre 15,8 % en 1992. (Source : La consommation
        des ménages en 2002, Insee Première, juin 2003).

        Tous les repas hors foyer ne sont pas pris dans un lieu de restaura-
        tion commerciale : en effet, si la restauration commerciale (tous
        créneaux confondus) totalise 3,4 milliards de repas servis, ce sont
        3,2 milliards de repas qui sont servis en restauration collective
        (entreprises, écoles, hôpitaux, etc.).
        Le prix moyen d’un repas dans un lieu de restauration commercial
        est de 10 € (3 € en restauration collective). (Source : Francoscopie
        2003, Gérard Mermet, Larousse). Si les repas avec des tickets moyens
        supérieurs à 20 € occupent un segment de marché stable, le
        créneau des repas entre 10 et 20 € s’essouffle, au profit des tickets
        inférieurs à 10 €. (Source : L’industrie hôtelière, juillet-août 2002).
                           L’une des grandes tendances repérées par
         Texte des         Bernard Boutboul, directeur de Gira Sic Conseil,
         entretiens
         du Sirha à        est que « l’acte de se restaurer hors foyer penche
         retrouver sur :   de plus en plus vers ce qu’on appelle la restaura-
htp://www.sirha.com/
sirha2003.                 tion nécessitée au détriment de la fonction fes-
                           tive de la restauration. » (Entretiens du Sirha,
        Salon international de la restauration, de l’hôtellerie et de l’alimen-
        tation, 2003). Cela a notamment des conséquences sur la désaffec-

        32
La restauration

tion des consommateurs pour des formules « moyennes » (ticket
entre 15 et 20 € surtout) qui semblent de plus en plus difficiles à
justifier.

En 2001, 70 % des Français ont pris au moins un repas hors
de leur foyer en semaine (contre 59 % en 1996). Les lieux dans
lesquels les Français mangent ne sont plus seulement le domicile ou
un lieu de restauration : 37 % mangent ou boivent dans la rue au
moins une fois par mois ; 32 % consomment parfois des produits
amenés sur leur lieu de travail. (Source : Francoscopie 2003, Gérard
Mermet, Larousse).

Concernant la restauration livrée, la clientèle peut se décomposer
en deux profils :
➙ D’une part les entreprises tertiaires ou
                                                                 3/4 des repas de
   celles situées dans les zones industriel-                     la restauration
                                                                 sont consommés
   les où il y a peu de lieux de restauration, dési-
                                                                 à midi.
   reuses d’économiser temps et argent. Les            60 % du chiffre d’affaires est
   adeptes sont soit les employés et cadres qui        réalisé en semaine.
   déjeunent sur le pouce pour environ 8 €,
   soit les dirigeants plus portés vers les plateaux-repas d’affaires,
   pour un ticket compris entre 25 et 40 €.
➙ D’autre part des particuliers, en famille ou entre amis, plutôt
   entre 20 et 40 ans, et plutôt masculins (pour 67 %), amateurs de
   pizzas ou de plats exotiques. Il s’agit d’une clientèle moins fidèle
   et moins captive que celle des entreprises. La clientèle est consti-
   tuée grâce à la distribution de prospectus dans les boîtes aux
   lettres (à raison d’une touche pour 1 000 tracts), sur les pare-brise
   des voitures et par le bouche à oreille. Les créneaux horaires

                                                                         33
La restauration

     occupés par la restauration livrée à domicile ont évolué (soir,
     week-end), mais la clientèle ciblée doit rester de proximité, loca-
     lisée dans un rayon de 2 kilomètres pour éviter les retards de
     livraison.
La restauration rapide attire quant à elle majoritairement les jeunes :
la clientèle est constituée à 60 % par des 15-24 ans.

Mais comment mangeons-nous ?
Une étude réalisée par l’Insee montre qu’en 1999, les Français ont
consacré chaque jour 2 h 14 minutes aux repas, contre 2 h 02
minutes en 1986. Ce sont les lycéens et les étudiants qui passent le
moins de temps à table (2 h 03 minutes). C’est le temps consacré
au petit déjeuner qui augmente le plus : il est aujourd’hui de
18 minutes par jour en semaine contre 10 minutes en 1980 et
                     5 minutes en 1965. À noter que sa durée atteint
 Les Français        en moyenne 38 minutes le week-end !
 privilégient
 massivement les
                     La déstructuration des repas s’amplifie en
 repas à domicile.
                     réponse aux contraintes horaires des différents
membres des ménages (tendance croissante au grignotage, prise de
repas dans des lieux non prévus pour, etc.). Parallèlement, les
menus changent eux aussi : 80 % des personnes ne mangent pas
d’entrée au cours des repas principaux, mais pour la même part, le
déjeuner et le dîner sont composés d’au moins 2 plats.

L’alimentation reste une préoccupation importante chez les
Français : on peut noter une attention croissante portée sur les ques-
tions de santé et de sécurité alimentaire, un renouveau de l’intérêt
pour les produits naturels, un goût pour la créativité culinaire et

34
La restauration

pour la convivialité des repas pris en commun.
                                                                 Contrairement
Bernard Boutboul formule ainsi son avis à pro-                   aux Américains,
                                                                 attachés au
pos des nouvelles tendances de consommation                      concept plus qu’à
alimentaire : « nous sommes bel et bien sur un        la cuisine, les Français en
                                                     reviennent toujours à ce qu’ils
retour vers une cuisine simple, vraie, basique,      mangent. Un restaurant à
saine, identifiable, pleine de sens et proche de     thème doit être une ambiance,
                                                     une décoration, une idée
nous ». Autant de qualificatifs qui peuvent aider    originale mais ne doit jamais
à définir un nouveau projet de restaurant !          oublier le contenu de l’assiette.

À noter que 56 % des Français atteignent le
niveau maximal de diversité alimentaire en un seul jour, alors que
seulement 34 % des Américains sont dans ce cas, ce qui témoigne
d’une forte préoccupation pour une alimentation saine et équilibrée.

On oppose le repas « nutrition », qui doit être rapide (tout en res-
tant sain et équilibré) et économique (entre 7 et 10 €), au repas
« plaisir », qui sera plus cher (plus de 15 €), et servi dans un cadre
agréable et convivial.

Un concept
La tendance est de pouvoir se restaurer dans le lieu même où l’on
va faire ses achats, et cela que ce soit dans des enseignes comme la
Fnac, Extrapole, les Galeries Lafayette, Célio, Armani, Habitat,
Décathlon... ou encore les cinémas UGC. Comme vous n’êtes
aucune de ces enseignes, vous devez vous inspirer de ce qui incite
le consommateur à prendre un café-croissant ou une formule-salade
dans un lieu qui, a priori, ne s’y prête pas. L’un des principaux
arguments est de « ne pas perdre de temps ». Mais « être dans une
ambiance rassurante loin du gigantisme », contribue bien évidem-
ment à maintenir la clientèle sur place.

                                                                        35
La restauration

                                 La restauration à thème, très en vogue, thématise
          Les idées originales
          ne le sont plus        notamment le menu (tartes, pizzas, tartines, tex-
          quelques années
          plus tard si vous
                                 mex, indien, chinois, japonais, poissons, moules,
ne pensez pas à actualiser ou    africain, antillais, couscous…). Mais le thème ne
à modifier votre concept...
                                 se situe pas nécessairement dans l’assiette, vous
                                 pouvez tout à fait proposer une cuisine plus tra-
            ditionnelle, dans un décor original. Là encore les idées fourmillent
            et les restaurateurs investissent des créneaux divers comme :
            ➙ La BD : La BD Pirates de Marseille, où vous croiserez des
                 serveurs-pirates !
            ➙ Le sport : le patron du Comptoir du Sport a comme argument :
                 « 500 000 personnes lisent L’Équipe ! » Et oui, c’est ça aussi un
                 créneau porteur !
            ➙ Les arts forains : au restaurant Le Cirque à Lyon, vous dînez sur
                 une piste de cirque.
            ➙ Les médias : le Kiosque, à Paris, dont le patron était rédacteur en
                 chef d’un magazine propose une spécialité régionale à « la une »
                 du quotidien (Ouest-France, La Voix du Nord, Nice-Matin…).
            Si le thème est dans l’assiette, il est nécessaire de proposer d’autres
            produits afin que tous les convives soient satisfaits : Léon de Bruxelles
            ne propose pas uniquement des moules et des frites, mais a ajouté à
                    sa carte quelques plats traditionnels.

                    Un concept original a fait son apparition, « cuisinier à
   p. 153           domicile ». Cette idée requiert très peu d’investissements,
                    mais beaucoup de talent pour cuisiner et servir de savoureux
                    plats au domicile d’un couple qui fête ses dix ans de mariage,
            ou d’hommes d’affaires soucieux d’épater leurs convives.

            36
La restauration

Dans le secteur de la restauration rapide, il existe encore des cré-
neaux à prendre : celui des mets régionaux, des pâtes fraîches, des
plats mexicains ou chinois, des tarteries, etc. Le monoproduit est à
éviter, la livraison à domicile peut être un plus.

D’après une enquête dans une ville de province, 60 % du chiffre
d’affaires d’un nouvel établissement est le résultat d’une création de
marché, le reste est le résultat d’une possible cannibalisation auprès
des concurrents déjà en place : sourire, propreté, emplacement
feront la différence.

Et si les plats à emporter étaient des gigots, des charlottes et
des pains-surprise ? Le client est pressé, mais n’a pas oublié les
saveurs de l’enfance. Vous pouvez ainsi utiliser
vos talents de « cordon bleu », sans être obligé                 Les recettes de
d’avoir une salle qui nécessite du personnel                     Charlotte livre
                                                                 des plats prêts à
pour servir.                                                     être cuisinés. Tous
                                                      les ingrédients y sont, crus
Le marché de la restauration livrée à domicile        et prédosés en fonction de la
                                                      recette choisie. On épargne
est encore ouvert à Paris et en province dans les     ainsi au client une corvée :
villes de plus d’un million habitants. Ainsi, de      les courses.

nouveaux créneaux comme les petits déjeuners
d’affaires restent à prendre. La restauration livrée à domicile
est un marché globalement porteur, avec un bémol cepen-
                                                                        p. 120
dant pour la pizza : il vaut mieux, dans ce cas, rejoindre une
franchise déjà bien rodée. L’investissement est lourd :
150 000 à 200 000 € hors immobilier, et il faut être aguerri à la
gestion du personnel.

Le défi dans la restauration à domicile, est de réussir l’adéquation
entre une cible (clientèle/zone de chalandise), et une offre caracté-

                                                                        37
La restauration

risée par le prix et la composition des menus : menus légers et équi-
librés au bureau, ou qui changent des habitudes le soir, chez soi.

Enfin, pourquoi ne pas tester votre concept de restauration livrée à
domicile au préalable auprès d’un restaurateur, en lui proposant vos
services de livraison, pour distribuer ses plats ? C’est un moyen effi-
cace de sentir le marché avant de lancer sa propre enseigne. Cette
solution peut permettre de proposer une carte variée, si vous vous
fournissez auprès de plusieurs restaurateurs.

38
produits » constatent-ils. Entreprendre
                                           quelque chose sur un terrain nouveau
                                           est à leurs yeux un challenge d’un point
                                           de vue personnel et professionnel qui
                                           mérite d’être relevé.
       LIFE’IN’IT
                                           Un an et demi de travail les amène,
    ÎLE-DE-FRANCE                          en 1999, à créer une chaîne de
                                           restauration rapide avec des produits
               ODJI                        biologiques. Ils souhaitent « faire
                                           comme MacDo et Quick : des petits
       (enseigne commerciale)              prix, une consommation rapide (repas
                                           en 30 minutes), mais de qualité ».
  27/31, rue des Roches, 93100 Montreuil
                                           Ils ajoutent à leur concept la livraison
                                           à domicile.
Life’in’it Île-de-France est une SARL au Ils se proposent d’offrir à la population
capital de 1 500 000 €. L’effectif de    urbaine une nourriture de meilleure
départ était de six personnes le         qualité. Ils ciblent en priorité les
premier mois, la                                             quartiers de bureaux,
société emploie              « Il y a une réelle mais également les
aujourd’hui trente        demande de ce type cantines scolaires, les
salariés.
                               de produit. »                 entreprises. L’idée
Monsieur Erik Josa et                                       est de dire : « Ras
deux amis ont souhaité entreprendre,       le bol de mal manger et des offres de
à une période de leur carrière qui         mauvaise qualité : faisons en sorte
n’avait aucun rapport avec la              de servir une nourriture saine. »
restauration. Le choix du domaine          Une volonté d’être cohérent dans
d’activité s’est révélé par un point       l’application du concept s’impose
commun entre eux : la consommation         comme une évidence : à la
de produits biologiques. « Il y a une      restauration à base de produits
réelle demande de ce type de
biologiques de qualité saine, ils     1,15 million d’euros. Ils s’adressent
ajoutent les livraisons en vélo,      dans un premier temps aux amis
l’utilisation systématique de produits(certains investissent de manière
d’entretien et de nettoyage           symbolique, d’autres plus
respectueux de la nappe phréatique,   sérieusement), puis « exploitent » des
de l’environnement, et des emballages relations professionnelles (contacts du
carton (pas de plastique). « Les gens moment, contacts anciens…). Enfin,
doivent sentir que le bio fait partie ils s’adressent à des « inconnus »
intégrante de notre concept. On ne fait
                                      qui sont sensibilisés à la nourriture
pas du bio parce que c’est à la mode. »
                                      biologique et à l’environnement. Au
Pendant un an et demi (tous les week- total, 26 personnes investissent. Ils
ends), ils travaillent de manière     n’ont donc pas contracté d’emprunt
théorique                                                bancaire. Pour les
(s’informent,              « Les gens doivent créateurs, derrière
étudient le               sentir que le bio fait l’idée d’entreprendre
marché…) mais                                            doit se dessiner une
                          partie intégrante de synergie, car le projet
aussi pratique. Dans
leur cuisine, ils jouent
                           notre concept. On est soutenu par des
aux apprentis              ne fait pas du bio personnes qui y
                                                         croient et qui
sorciers, élaborent          parce que c’est             agissent. Il devient
des produits, des
                               à la mode. »              donc plus fort et a
cartes, et font des
tests à plusieurs reprises sur une                       beaucoup plus de
centaine de personnes… Ils            chance d’évoluer et de réussir.
recherchent également leurs               L’aventure se poursuit avec la
fournisseurs dans toute la France et      construction de la cuisine. C’est une
signent avec eux des partenariats.        cuisine centrale de 400 m2 basée à
Au bout d’un an, le dossier est           Montreuil où tous les produits seront
quasiment complet. Il faut à présent      fabriqués, et redistribués dans les
réunir un capital important :             restaurants. Vient ensuite l’installation
du premier restaurant rue Saint-            l’avons fait au départ se mettent le
Lazare dans le 9e arrondissement de         doigt dans l’œil » , confie Erik Josa.
Paris sous l’enseigne commerciale      Recruter le personnel (cuisiniers) dont
Odji. Puis l’ouverture d’un deuxième   ils avaient imaginé le profil apporte
restaurant, rue de La Boétie dans le 8 e.
                                       aussi son lot de difficultés : la
Ils choisissent le statut de SARL pour hiérarchie en cuisine est très présente,
des raisons pragmatiques :             la manière traditionnelle de travailler
exonération des charges sur le premier les produits est très spécifique et
salaire pendant un an, et le projet    différente de celle qu’ils souhaitent
évoluera vers le statut de SA.         mettre en place. Il est de plus
Le décalage entre les prévisions et la nécessaire que le personnel véhicule
réalité est surprenant.                l’image du concept : « Des gens sains,
Ils doivent faire face à      « Le projet est qui ont une bonne
diverses difficultés,                                    tête, simples, naturels,
                             soutenu par des une approche
chacun doit trouver
sa place dans                 personnes qui y naturelle avec le
l’entreprise en                croient et qui            client, qui soit
fonction de ses réelles                                  commerciale mais pas
                                 agissent. »             rentre dedans. »
capacités et non de
ses désirs. Des compétences                 Après avoir épuisé la méthode
manquent : dans le domaine du               classique des petites annonces, ils
marketing, par exemple. « Je pense          ont instauré leur méthode qui est de
qu’on a un peu sous-estimé                  démarcher directement les gens : « On
l’importance du marketing. On est           va jusqu’à aborder les gens dans la rue,
en train de rattraper ce retard             dans le métro. » Le résultat est très
maintenant. Mais, on est dans un            satisfaisant, et permet un gain de
monde où l’image compte beaucoup,           temps important. Ils partent du
où il y a de vraies règles, de vrais        principe que « tout le monde n’est pas
professionnels. Les gens qui pensent        disponible, mais que cela peut
pouvoir s’en affranchir comme nous          intéresser du monde ».
L’objectif est de développer             Rennes…). Life’in’it voit ce type de
l’implantation de restaurants Odji.      demande s’accroître et s’implante
L’évolution très rapide va amener les    dans de nouveaux espaces (Boulogne,
créateurs vers des voies de              La grande épicerie de Paris,
développement                                               restaurant dans une
supplémentaires. Une        « On va jusqu’à entreprise privée…).
demande se
                            aborder les gens « Il est capital d’être
manifeste de la part                                        à l’écoute de son
de certains clients qui    dans     la rue,    dans         métier (il peut
souhaitent accueillir           le métro. »                 toujours se passer
une structure Odji                                          des choses qu’on
chez eux, comme Monoprix qui crée        n’avait pas prévues), il faut alors avoir
des zones de restauration et souhaite    suffisamment de souplesse pour
promouvoir la culture biologique. Le     s’adapter et changer de stratégie »,
bar à produits bio en est la parfaite    conseille Erick Josa.
illustration (Monoprix rue de
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