PANORAMA DE PRESSE - CGT 31/10/2016 08h12 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT FINANCES PUBLIQUES

La page est créée Guillaume Lejeune
 
CONTINUER À LIRE
PANORAMA DE PRESSE - CGT 31/10/2016 08h12 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT FINANCES PUBLIQUES
PANORAMA DE PRESSE

      31/10/2016 08h12

             CGT

    Panorama réalisé avec Pressedd
PANORAMA DE PRESSE - CGT 31/10/2016 08h12 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT FINANCES PUBLIQUES
SOMMAIRE

                                                SYNDICALISME
                                                      (3 articles)

                        La fin des apparatchiks ? (477 mots)
                        Attention, baril de poudre ! Saisie d'une brûlante ardeur réformatrice, la droite      Page 5
 samedi 29 octobre
      2016              semble pour la première fois fermement décidée - …

                        Le virage pro-Mélenchon de la CGT (552 mots)
                        À l'en croire, la CGT ne donnera aucune consigne de vote pour la présidentielle en     Page 6
 samedi 29 octobre
      2016              2017. Tout juste Philippe Martinez assure-t-il q…

                        La droite veut limiter le pouvoir des syndicats (1881 mots)
                        Juppé, Sarkozy, Fillon, Le Maire, Copé… tous les candidats à la primaire proposent     Page 7
 samedi 29 octobre
      2016              une réforme radicale et inédite d…

                                            ACTUALITE SOCIALE
                                                      (6 articles)

                        Sanofi poursuit sa vente à la découpe (462 mots)
                        Alors que Sanofi engrange encore d'excellents résultats financiers, le géant           Page 14
lundi 31 octobre 2016
                        pharmaceutique français poursuit la vente à la…

                        Lâché par LVMH, le lunetier Logo au bord du gouffre (760 mots)
                        Le fabricant Logo, fleuron de l'industrie de la lunette, pourrait rallonger la liste   Page 15
lundi 31 octobre 2016
                        des usines qui mettent la clé sous la …

                        A la Grande Borne, « dès 8 ans, on sait que le frigo peut être
                        vide »(1508 mots)                                                                      Page 16
lundi 31 octobre 2016   La sortie numéro 7 sur l’A6, à une vingtaine de kilomètres au sud de Paris, indique
                        Viry-Châtillon et Fleury-Mérogis, la co…

                        Soigner les enfants, c’est soigner la société (820 mots)
                        On le sait, la Seine-Saint-Denis est l’un des départements les plus pauvres de         Page 19
lundi 31 octobre 2016   France. L’agence régionale de santé Ile-de-F…

                        Elle est partie défier la République qui n’a pas su la retenir
                        (1058 mots)
                                                                                                               Page 21
lundi 31 octobre 2016   Française, elle qui a tant aimé son quartier, sa ville et son pays, elle est partie.
                        Partie à l’aventure. Du haut de ses 20…
PANORAMA DE PRESSE - CGT 31/10/2016 08h12 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT FINANCES PUBLIQUES
Vivarte : les syndicats dénoncent les actionnaires (502 mots)
                        La rencontre prévue ce mercredi entre Patrick Puy, le nouveau patron de Vivarte          Page 23
lundi 31 octobre 2016   (« Les Echos » du 28 octobre), et les représentants des org…

                                          MOUVEMENTS SOCIAUX
                                                       (3 articles)

                        Au-delà de la « petite chapelle » d'I-Télé, de lourds enjeux
                        (1335 mots)                                                                              Page 25
lundi 31 octobre 2016
                        Suite de la page une La scène se répète chaque jour. Jeudi, ils sont quelques…

                        La CGT appelle à la grève le 8 novembre pour dénoncer la
                        déstructuration du système hospitalier (914 mots)                                        Page 27
lundi 31 octobre 2016
                        Cinq clés pour saisir les enjeux au Cham Il n'y a décidément que peu de mom…

                        Entretien (1174 mots)
                        Entretien Jean Tortrat est Secrétaire général adjoint du syndicat des journal…           Page 29
 samedi 29 octobre
      2016

                                      EUROPE ET INTERNATIONAL
                                                       (3 articles)

                        Le Ceta est signé, mais rien n'est joué (602 mots)
                        Ils n'en finissent pas de sourire devant les objectifs. Samedi, c'est Didier Reynders,   Page 32
lundi 31 octobre 2016
                        le ministre belge des Affaires étran…

                        En Tunisie, le calvaire des « bonnes » africaines (846 mots)
                        LETTRE DE TUNIS Angèle Kona a les tresses nouées en chignon, et de larges                Page 33
lundi 31 octobre 2016
                        boucles d’oreille…

                        Angela Merkel au chevet des petites retraites (951 mots)
                                                                                                                 Page 36
                        Allemagne Une délégation de la CDU d'Angela Mer-kel doit rencontrer mardi l…
lundi 31 octobre 2016
PANORAMA DE PRESSE - CGT 31/10/2016 08h12 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT FINANCES PUBLIQUES
SYNDICALISME

               4
PANORAMA DE PRESSE - CGT 31/10/2016 08h12 - Panorama réalisé avec Pressedd - CGT FINANCES PUBLIQUES
N° 22463
                                                                samedi 29 octobre 2016
                                                                        Page 1
                                                                       477 mots

    ÉDITORIAL

    La fin des apparatchiks ?

    A
          ttention, baril de poudre ! Saisie        Les derniers défenseurs du « dialogue           a pris l'habitude, la plupart du temps
          d'une brûlante ardeur réforma-            social à la française » peuvent bien            en toute impunité.
    trice, la droite semble pour la pre-            s'étouffer, ce coup de pied dans la
    mière fois fermement décidée - tout             fourmilière syndicale n'a que trop              La réalité est que, comme la poli-
    arrive… - à éviter le piège de                  tardé. Prisonnière d'une vieille méca-          tique, le syndicalisme est devenu un
    l'immobilisme syndical si elle revient          nique rouillée, la France n'a aucune            métier. On y entre trop souvent pour
    au pouvoir. Foi de candidats à la pri-          chance de se réformer si rien ne                s'acheter une immunité ou faire car-
    maire, eux présidents banniront ces             change. Notre système social est ex-            rière. On y pratique le clientélisme,
    grands-messes sociales qui se                   sangue ? Le chômage explose ? Tant              on s'oppose par principe et par idéo-
    perdent dans les sables mouvants de             pis ! Du haut de leur petite représen-          logie. Loin, très loin de l'intérêt gé-
    la négociation sans fin. Tous le jurent         tativité, les centrales traditionnelles         néral. Sans doute faudra-t-il de la vo-
    dans leurs programmes : finis les pa-           - CFDT exceptée - s'échinent à                  lonté et un réel courage politique
    labres stériles entre apparatchiks, les         congeler un droit du travail totale-            pour affronter cette forteresse. Mais
    discussions se tiendront désormais              ment dépassé et à dresser des barbe-            c'est devenu une nécessité absolue. ¦
    au plus près du terrain, dans chaque            lés autour des « avantages acquis »,            ■

    entreprise, notamment sur les 35                avec une nette préférence pour ceux,
    heures. Pour plus d'efficacité, les sa-         étourdissants, du secteur public. Re-                 par Gaëtan De Capèle 
    leurs représentants et s'exprimer par           vail… c'est non à tout. Y compris en
    référendum.                                     jouant les casseurs, comme la CGT en
    ENCADRÉS DE L'ARTICLE

    “
           Impossible de réformer si rien ne change

    Parution : Quotidienne                                                       Tous droits réservés 2016 Le Figaro
    Diffusion : 311 326 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015                    4190a3c881b0a600b5c918f07f03d19b1d930c6877bf0988ed27400

    Audience : 19 251 000 lect. - © AudiPresse One Global
↑                                                                                                                                             5
    2016_v3
N° 22463
                                                                samedi 29 octobre 2016
                                                                        Page 20
                                                                       552 mots

    L'ÉVÉNEMENT

    Le virage pro-Mélenchon de la CGT

    À
          l'en croire, la CGT ne donnera            Les liens du patron de la CGT avec              tôt pour la présidentielle, selon les
          aucune consigne de vote pour              le Parti communiste le conduisent à             résultats d'un sondage Ifop (40 %
    la présidentielle en 2017. Tout juste           soutenir officieusement la candida-             pour Hollande et 28 % pour Mélen-
    Philippe Martinez assure-t-il que la            ture de Jean-Luc Mélenchon. Si la               chon).
    première centrale syndicale de                  collusion était ostentatoire en 2012,
    France appellera, probablement, à               elle ne s'est en rien distendue pen-            « Martinez roule pour Mélenchon et
    voter contre le FN si Marine Le Pen se          dant le quinquennat Hollande. Bien              contre Hollande, alors que Lepaon gar-
    retrouve au deuxième tour.« Il faut             au contraire…                                   dait une équidistance et refusait de dire
    qu'on en discute dans l'organisation,                                                           que droite et gauche c'était pareil »,
    mais moi, à titre personnel, je serais          Comme le chantre de « la France in-             note un ancien de la maison, inquiet
    favorable à ce qu'on le fasse », jure           soumise », la CGT reproche au chef              de la ligne très radicale prise par sa
    ainsi son secrétaire général, rappe-            de l'État d'avoir mené une politique            centrale depuis 18 mois. D'ailleurs, le
    lant que la CGT avait demandé en                contraire à celle pour laquelle il avait        départ début 2015 de Thierry Lepaon,
    2002 aux Français, dans l'entre-deux-           été élu « avec les voix des tra-                poussé à la démission après moins de
    tours, de « faire barrage au FN ». Et ce        vailleurs »et d'avoir trahi les électeurs       deux ans de mandat pour une his-
    même si 16 % de ses sympathisants               de gauche. On l'a vu au moment de               toire de travaux dans son apparte-
    ont mis en 2012 (et 25 % aux euro-              la fronde contre la loi El Khomri, au           ment - dont il a été depuis blanchi
    péennes de 2014) un bulletin Le Pen             cours de laquelle la CGT a relayé les           - , visait à durcir la ligne politique
    ou FN dans l'urne.                              positions du Front de gauche et s'est           de la centrale, jugée trop accommo-
                                                    imposée comme premier opposant au               dante par certains avec le pouvoir en
    Mais pas question de plagier Bernard            président.                                      place. Et trop liée à la CFDT, orga-
    Thibault, son ante prédécesseur, qui                                                            nisation réformiste avec laquelle les
    avait très tôt dans la campagne de              Aux élections européennes de 2014,              amarres ont depuis été rompues… ¦
    2012 appelé les adhérents CGT à faire           quelque 30 % des proches de la CGT              M. L.   ■

    battre Nicolas Sarkozy et à « le sortir,        avaient d'ailleurs voté pour les can-
    lui et sa clique, de l'Élysée », s'était        didats du Front de gauche, contre 19                                            par M. L.
    même laissé aller, une fois, l'ex-pa-           % pour ceux soutenus par le PS. Un
    tron de la centrale de Montreuil.               résultat opposé à celui deux ans plus
    ENCADRÉS DE L'ARTICLE

    “
           Martinez roule “pour Mélenchon et contre Hollande UN ANCIEN DIRIGEANT DE LA CGT

    Parution : Quotidienne                                                       Tous droits réservés 2016 Le Figaro
    Diffusion : 311 326 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015                    159313d08650fd0e15ef1260cc0ee13f1f13b761f72e0392effca0c

    Audience : 19 251 000 lect. - © AudiPresse One Global
↑                                                                                                                                               6
    2016_v3
N° 22463
                                                        samedi 29 octobre 2016
                                                             Pages 20-21
                                                              1881 mots

    L'ÉVÉNEMENT

    La droite veut limiter le pouvoir des syndicats
    Juppé, Sarkozy, Fillon, Le Maire, Copé… tous les candidats à la primaire proposent une réforme radi-
    cale et inédite du paritarisme.

    SOCIAL        Une     succession     de     Une analyse faite, de façon plus tran-       mage. Nicolas Sarkozy et Bruno Le
    manifestations à n'en plus finir,           chée, par Nicolas Sarkozy qui juge           Maire sont pour une reprise en main
    émaillées de débordements, des pé-          que « le problème des syndicats fran-        rapide par l'État, afin d'imposer la
    nuries d'essence, des menaces sur           çais, c'est que ce sont plus des partis      dégressivité dans le temps des allo-
    l'Euro de foot et à l'arrivée un recul      politiques    que    des   syndicats ».      cations. « Ce genre de mesure difficile
    de l'économie au deuxième tri-              L'ancien chef de l'État sait de quoi         doit se prendre en début de quinquen-
    mestre : les candidats à la primaire        il parle, lui qui a vu la CGT appeler        nat », insiste Olivier Bouchery, coor-
    de la droite et du centre ont en tête le    à voter François Hollande en 2012.           dinateur du projet Le Maire.
    bilan des mois de protestation contre       À l'époque, il estimait déjà que les
    la loi travail pilotée par les syndicats    corps intermédiaires étaient source          François Fillon compte pour sa part
    radicaux, CGT et FO en tête. Tout           d'immobilisme. Une conviction ren-           sur une autre arme : le retrait de la
    comme ils n'oublient pas que les par-       forcée depuis.                               garantie de l'État sur la dette du ré-
    tenaires sociaux ont échoué à trouver                                                    gime qui « poussera le patronat et les
    en juin un accord sur l'assurance-          Bien que les centrales syndicales            syndicats à négocier », selon Pierre
    chômage, en dépit de l'urgence fi-          aient plus d'adhérents que les partis,       Danon, son directeur adjoint de cam-
    nancière (41 milliards de dette cumu-       elles pèsent néanmoins peu au re-            pagne. Moins drastique, Alain Juppé
    lée à horizon 2019).                        gard des 28 millions d'actifs du privé       veut donner six mois aux partenaires
                                                et du public. Ce rapport trop ténu           sociaux pour trouver un accord.
    À droite, à l'exception de Jean-Fré-        avec les salariés en pousse certains,        Faute de quoi il reprendra la main et
    déric Poisson qui cultive sa fibre so-      comme la CGT, au jusqu'auboutisme            imposera la dégressivité.
    ciale, l'heure est donc à la révision       ou à l'unique défense des acquis so-
    de la place des centrales syndicales.       ciaux, comme FO. Et pose des pro-            L'ancien premier ministre de Jacques
    Mais aussi à une réforme drastique          blèmes de démocratie, selon la               Chirac se distingue surtout des trois
    du paritarisme, système où patronat         droite. « M. Martinez place son syndi-       autres grands candidats à la primaire
    et syndicats gèrent pour le compte          cat aux limites de la démocratie », dé-      en conservant le monopole de repré-
    de l'État des politi-ques publiques,        nonçait en juin François Fillon, tan-        sentation syndicale au premier tour
    comme l'indemnisation du chômage,           dis que Jean-François Copé a rappelé,        des élections des délégués du person-
    les retraites complémentaires, une          le 13 octobre, que « la question cen-        nel et du comité d'entreprise. « Y
    partie de celles du handicap ou du          trale, c'est d'empêcher les syndicats, et    mettre fin conduirait à une atomisation
    logement… Un des plus radicaux est          en particulier la CGT, de continuer à        du paysage syndical, au profit des plus
    Bruno Le Maire, qui fustigeait dès          bloquer la vie des entreprises et du pays    radicaux », estime son entourage.
    2015 ce « paritarisme national qui est      ». Une analyse partagée par Nathalie         Pour qui la limitation à deux mandats
    mort ». Même Alain Juppé, qui a af-         Kosciusko-Morizet pour qui « le droit        syndicaux consécutifs et la fin du dé-
    firmé lors du débat télévisé du 13 oc-      de grève, ce n'est pas le droit de bloquer   tachement à temps plein des perma-
    tobre « faire confiance aux partenaires     ».                                           nents syndicaux devraient suffire à
    sociaux », ne leur donne plus de                                                         rendre les syndicalistes plus pragma-
    blanc-seing. « Il faut des interlocu-       Concrètement, les candidats à la pri-        tiques. « Le risque serait grand de voir
    teurs fiables et sortir des jeux de rôle    maire de la droite et du centre              se développer des listes corporatistes et
    actuels, menés par des syndicats mino-      veulent réformer le système à la fois        surtout communautaristes », abonde
    ritaires et souvent politisés », explique   aux niveaux national et de                   Véronique Descacq, la numéro 2 de
    Maël de Calan, son porte-parole.            l'entreprise. Avec un chantier emblé-        la CFDT. Faux, rétorquent les parti-
                                                matique, celui de l'assurance-chô-           sans de Le Maire, Fillon et Sarkozy

↑                                                                                                                                        7
pour qui il est vital d'introduire plus   naires. Une réforme qui va de pair         Il restera néanmoins au vainqueur de
    de mixité parmi les élus du person-       avec un autre big bang consensuel à        la primaire, s'il est au final élu en
    nel.                                      droite, et prôné par le Medef : la limi-   2017, à faire preuve de courage. Car
                                              tation du Code du travail à des règles     inévitablement, la mise en œuvre
    Les quatre favoris se rejoignent tou-     fondamentales et une plus grande la-       d'un tel programme libéral déclen-
    tefois pour briser une des préroga-       titude     accordée     aux    accords     chera de vives réactions des cen-
    tives majeures des syndicats en en-       d'entreprise. « Il faut faire confiance    trales. Y compris de la réformiste
    treprise, celle de signer des accords     aux chefs d'entreprise et aux salariés     CFDT, « syndicat officiel » de
    qui s'imposent. S'ils veulent renfor-     pour trouver de bonnes solutions. Le       l'exécutif socialiste depuis 2012, qui
    cer la possibilité de négocier des re-    système actuel freine toute évolution »,   n'acceptera pas une telle mise à sac
    présentants du personnel (regroupés       conclut l'entourage de Nicolas Sarko-      du paritarisme et du dialogue social…
    en instance unique), ils veulent en       zy.                                        ■

    parallèle autoriser les référendums
    des salariés, qui seraient décision-                                                       par Cécile Crouzel £@ccrouzel

↑                                                                                                                                 8
ENCADRÉS DE L'ARTICLE

     11,2 % TAUX DE SYNDICALISATION
     11,2 % TAUX DE SYNDICALISATION EN 2013 Avec un plus haut de 16,6 % pour les 50-59 ans et un plus bas de
     3,6 % pour les moins de 30 ans

     8,7 % DANS
     8,7 % DANS LE PRIVÉ avec une pointe à 13,6 % pour les 50-59 ans

     19,8 % DANS LE PUBLIC
     19,8 % DANS LE PUBLIC avec une pointe à 24,6 % pour les 50-59 ans

     24,1 % DANS LES DOM
     24,1 % DANS LES DOM Avec un plus haut à 33,8 % pour les seuls salariés du public

    “
        Le droit de grève, “ce n'est pas le droit de bloquer NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET

       LES 5 MESURES COMMUNES AUX CANDIDATS À LA PRIMAIRE DE LA
       DROITE ET DU CENTRE

       1 UNEDIC
       Rendre les allocations-chômage dégressives dans le temps, après 6 mois pour Bruno Le Maire ou un an
       pour Nicolas Sarkozy et Alain Juppé
       2 ORGANISATION
       Simplifier les multiples strates de représentation dans l'entreprise, notamment en allant vers la délégation
       unique du personnel
       3 DÉMOCRATIE
       Développer les référendums d'entreprise, pour demander aux salariés leur avis sur un projet de la direction
       et imposer leur choix aux syndicats maison4
       4 SUBSIDIARITÉ
       Recentrer le Code du travail sur les normes les plus fondamentales et renvoyer la détermination des détails
       à des négociations de branche ou d'entreprise

↑                                                                                                                     9
LES PROPOSITIONS PHARES QUI DISTINGUENT LES 4 FAVORIS
                     L'ex-premier ministre veut plafonner le montant des allocations chômage à 75 %
                     du salaire de référence
                          L'actuel favori des sondages entend limiter à deux le nombre de mandats
                          syndicaux dans l'entreprise pour favoriser le renouvellement des élus du
                         personnel

    FRANÇOISFILLON

        ALAINJUPPÉ

↑                                                                                                     10
Le candidat du « renouveau » propose de créer une instance unique de personnel
                             dans les entreprises de plus de 10 salariés
                                 5 TERRAIN
                                 Renforcer le champ de l'accord d'entreprise, notamment pour la fixation de la
                                 durée du travail des salariés négociée au plus près du terrain
                                 ¦ L'ancien chef de l'État veut étendre le service garanti, qu'il avait imposé fin
                                 2007 dans les transports publics terrestres, aux raffineries, aux centrales nu-
                                 cléaires et au secteur aérien

     BRUNOLE MAIRE

    NICOLASSARKOZY Pho-
    to : GEORGES GOBET/
    AFP, JEAN-CHRISTOPHE
     MARMARA-FRANÇOIS
     BOUCHON/LE FIGARO

    LES SEPT ORGANISATIONS DANS LE VISEUR

    CFDT
    Secrétaire général : Laurent Berger
    Adhérents
    860 200 Audience 2013 26 %

↑                                                                                                                    11
Part d'accords d'entreprise signés en 2015 94 %
                               CGT
                               Secrétaire général : Philippe Martinez
                               Adhérents 686 000
         Audience 2013 26,77 %
                               Part d'accords d'entreprise signés en 2015 84 %
                               FO
                               Secrétaire général : Jean-Claude Mailly
                               Adhérents 500 000
                               Audience 2013 15,94 %
                               Part d'accords d'entreprise signés en 2015 90 %
                               UNSA
                               Secrétaire général : Luc Bérille
                               Adhérents 200 000
                               Audience 2013 4,26 %
                               Part d'accords d'entreprise signés en 2015 87 %
                               CFE-CGC
                               Président : François Hommeril
         Adhérents 160 000
         Audience 2013 9,43 %
                               Part d'accords d'entreprise signés en 2015 92 %
                               CFTC
                               Président : Philippe Louis Adhérents
                               135 000 Audience 2013
         9,3 % Part d'accords d'entreprise signés en 2015
                               89 %
                               SOLIDAIRES
                               Porte-paroles : Cécile Gondard-Lalanne, Eric Beynel
         Adhérents 110 000
         Audience 2013 3,47 %
                               Part d'accords d'entreprise signés en 2015 69 %

    Parution : Quotidienne                                               Tous droits réservés 2016 Le Figaro
    Diffusion : 311 326 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015            db9f936881706205958a16809004e1ca1eb3ee6f871b0c002d9b87f

    Audience : 19 251 000 lect. - © AudiPresse One Global
↑                                                                                                                                  12
    2016_v3
ACTUALITE SOCIALE

↑                       13
lundi 31 octobre 2016
                                                                       Page 10
                                                                      462 mots

    SOCIAL-ECO

    SANTÉ

    Sanofi poursuit sa vente à la découpe
    La big pharma vient d'annoncer la cession prochaine de ses activités génériques en Europe.

    A
         lors que Sanofi engrange                   800 millions d'euros, en croissance          clients tiers (plus de 1 000 emplois
         encore d'excellents résultats fi-          d'environ 7 % par rapport à 2014.            menacés sur les sites d'Elbeuf, de
    nanciers, le géant pharmaceutique                                                            Vertolaye et d'Antony), et au-
    français poursuit la vente à la dé-             Avec le rachat d'actions « particuliè-       jourd'hui le projet de cession des gé-
    coupe de ses activités. Vendredi, à la          rement scandaleux » et « dont                nériques Europe, plus de 4 500 em-
    faveur de résultats « solides » au troi-        l'objectif premier sera de les détruire      plois quitteraient le groupe. « La
    sième trimestre (son bénéfice net a             pour augmenter le bénéfice net par           quasi-totalité des sites de production
    progressé de 2,8 % à 1,67 milliard              action », Sanofi « dilapide des              chimique et pharmaceutique seront
    d'euros pour un chiffre d'affaires de 9         sommes colossales qui ne vont ni             impactés, estime Thierry Bodin, ce
    milliards d'euros en hausse de 2 %),            dans les investissements, ni dans            qui est extrêmement préjudiciable à
    le directeur général du groupe, Oli-            l'emploi, ni dans la découverte de           moyen terme pour l'ensemble de
    vier Brandicourt, a annoncé la ces-             nouveaux traitements », fulmine              notre outil scientifique et industriel,
    sion prochaine des activités géné-              Thierry Bodin, coordonnateur CGT.            de la recherche jusqu'à la promotion.
    riques en Europe. Et le lancement               Pour preuve, au troisième trimestre,         Car toutes ces activités participent à
    d'un programme de rachat d'actions              les dépenses de recherche et déve-           la solidité du groupe. Il est inaccep-
    de 3,5 milliards d'euros, qui devrait           loppement sont en recul de 6,5 % !           table que le gouvernement et
    être finalisé d'ici à la fin 2017. De           Comme son prédécesseur, Olivier              l'Assemblée nationale laissent des
    quoi faire bondir les syndicats CFDT            Brandicourt poursuit le démantèle-           dirigeants détruire un fleuron de
    et CGT, qui se disent « écœurés » et            ment du laboratoire : avec les plans         notre industrie pour toujours plus
    « en colère ». « Les génériques rap-            de restructuration en cours (plus de 1       enrichir une minorité de nantis. Avec
    portent, mais pas assez à leurs                 000 emplois supprimés), la vente de          cette stratégie de découpe en mor-
    yeux », a déploré auprès de l'AFP,              Merial, sa filiale de santé animale (2       ceaux, serons-nous le prochain Pe-
    Emmanuel Maingard, de la CFDT. Les              200 salariés en France sur six sites),       chiney ou Alstom ? » ■
    génériques ont pourtant représenté              la volonté de se séparer de la pro-
    l'an dernier un chiffre d'affaires de           duction de principes actifs pour des                      par Alexandra Chaignon

    Parution : Quotidienne                                                     Tous droits réservés L'Humanité 2016
    Diffusion : 36 931 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015                   0598D3C08680060BD57316A04602719E1D93106B07170752EDC1D3E

    Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/
↑                                                                                                                                          14
    2016
lundi 31 octobre 2016
                                                                       Page 9
                                                                      760 mots

    SOCIAL-ECO

    INDUSTRIE

    Lâché par LVMH, le lunetier Logo au bord du gouffre
    Le tribunal de commerce de Lyon se prononcera, ce mercredi 2 novembre, sur une éventuelle li-
    quidation judiciaire du fabricant de lunettes Logo. 172 emplois sont sur la sellette en France.

    L
         e fabricant Logo, fleuron de               cendo depuis 2012, pour atteindre            depuis le redressement judiciaire.
         l'industrie de la lunette, pourrait        l'an dernier environ 6 millions. De          Pour lui, la liquidation judiciaire est
    rallonger la liste des usines qui               son côté, le groupe LVMH invoque             toujours « inévitable », car, « l'offre
    mettent la clé sous la porte. Le sort           opportunément la « gestion dé-               n'est pas crédible ». Face à ce drame
    des 172 salariés du site de Morez (Ju-          faillante » de la hiérarchie qu'elle a       social, les salariés tirent la sonnette
    ra) est suspendu à la décision du tri-          « maintes fois alertée » depuis 2012,        d'alarme sur l'avenir du site. Des ma-
    bunal de commerce de Lyon (Rhône),              lui signalant que « ces conditions           nifestations ont été organisées les 15
    qui statuera ce mercredi sur une pos-           anormales d'exploitation et de ges-          et 20 septembre dernier dans les rues
    sible liquidation judiciaire. Depuis            tion ne permettraient pas le renou-          du village de Morez, avec le soutien
    son placement en redressement judi-             vellement de la licence ». Et                de centaines de citoyens et de mili-
    ciaire le 12 mai par la direction, la           d'estimer aussi que la « perfor-             tants communistes. Dans une lettre
    menace de fermeture pèse sur l'usine            mance » de Logo est moins efficace           ouverte adressée aux pouvoirs pu-
    fondée en 1896.                                 depuis que la nouvelle direction est         blics, les employés réclament une in-
                                                    aux manettes.                                tervention de l'état et des élus locaux
    Le coup de massue est tombé en dé-                                                           pour empêcher la fermeture du site
    cembre 2015, lorsque le numéro un               La seule offre de reprise sur les rangs      et préserver leurs emplois. Ils
    mondial du luxe LVMH a exclu de re-             est loin de rassurer le personnel. Le        s'inquiètent aussi de la disparition de
    nouveler ses contrats de licence avec           groupe VRM, propriétaire de la socié-        leur savoir-faire, dans un territoire
    la PME jurassienne. Pourtant, les sa-           té de lunettes concurrente Cemo, a           déjà sinistré par la désindustrialisa-
    lariés du site de Morez assurent de-            fait le 4 octobre une proposition de         tion. Le nombre d'emplois dans
    puis plus de dix ans la création, la fa-        50 000 euros pour racheter les bre-          l'industrie de la lunette a été siphon-
    brication et la commercialisation des           vets, les machines et le mobilier.           né dans cette zone depuis les années
    montures de lunettes haut de gamme              Seules 34 personnes sur les 172 ou-          1980, passant de 4 500 à 1 500 postes
    des marques Tag Heuer et Fred, fi-              vriers pourraient être réintégrées au        en 2016.
    liales du géant français coté au                sein de l'usine. Double peine : leur
    CAC 40. Cette annonce brutale as-               salaire serait aussi revu à la baisse.       Si le tribunal de commerce de Lyon
    sèche les carnets de commandes de               Un projet que le repreneur tente de          se prononce en faveur d'une liquida-
    l'usine, et menace dans le même                 justifier    comme       un     moyen        tion judiciaire, les contrats de travail
    temps l'avenir des sous-traitants lo-           « d'équilibrer le compte de résultat et      seront rompus sous vingt et un jours,
    caux qui contribuent à la confection            d'assurer la pérennité de la reprise ».      comme le prévoit la loi dans le cadre
    des produits. La licence exclusive si-                                                       d'un plan de sauvegarde de l'emploi
    gnée avec Tag Heuer représente à elle           Le trésorier du comité d'entreprise et       (PSE). « Si la reprise est acceptée,
    seule 90 % de l'activité de l'usine (35         représentant du personnel au tribu-          beaucoup resteront quand même sur
    millions de chiffre d'affaires en               nal de commerce, Sébastien Mignot-           le carreau », souligne Sébastien Mi-
    2014).                                          tet, s'indigne de cette proposition au       gnottet. Certains salariés planchent
                                                    rabais : « La somme de 50 000 euros          déjà sur un projet de reprise en co-
    Au-delà de la stratégie de LVMH, les            est une bouchée de pain. » Sur la            opérative (Scop) du site de Morez.En
    élus du personnel dénoncent la res-             baisse de rémunération, il estime que        attendant, l'incertitude continue de
    ponsabilité dans ce désastre de la              cela revient à « précariser sur le long      planer sur l'avenir de l'usine. ■
    nouvelle direction de l'usine depuis            terme les salariés », déjà fragilisés
    2013. Les pertes s'accumulent cres-             par un chômage partiel mis en place                                par Lola Ruscio
    Parution : Quotidienne                                                     Tous droits réservés L'Humanité 2016
    Diffusion : 36 931 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015                   EA9AB33D8910060135EB19505104B13318F36A67A76B059D75C9AB2

    Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/
↑                                                                                                                                           15
    2016
N° 11024
                                                        lundi 31 octobre 2016
                                                         Édition(s) : Principale
                                                              Pages 18-19
                                                               1508 mots

    FRANCE

    REPORTAGE

    A la Grande Borne, « dès 8 ans, on sait que le frigo peut être vide »
    « Libération » est retourné dans les zones sensibles qui ont marqué l’actualité ces
    dernières années. Aujourd’hui, zoom sur les jeunes du quartier de Grigny, dans l’Essonne,
    où des policiers ont été attaqués début octobre.

    L
         a sortie numéro 7 sur l’A6, à une     contournaient les 90 hectares. Au           quagénaire arpente depuis long-
         vingtaine de kilomètres au sud        milieu, sur la grande plaine défoncée       temps ces quartiers de Grigny. Il a
    de Paris, indique Viry-Châtillon et        par le chantier, on entend le mur-          vu des petits grandir, devenir pères
    Fleury-Mérogis, la commune qui             mure lointain de l’autoroute, mais          de famille, tomber du mauvais côté, y
    abrite la plus grande prison d’Europe.     pas grand-chose d’autre. Le secteur         rester ou rebondir. Il reste convaincu
    Entre « l’autoroute du soleil » et         est calme.                                  que beaucoup se joue chez ces « pe-
    l’immense maison d’arrêt, la dépar-                                                    tits », surtout ici : « Dès 8 ans, ils
    tementale longe la Grande Borne, un        « Les enfants de la crise »                 savent que le frigo peut être vide. Ils
    quartier construit à la fin des an-                                                    portent des réalités d’adulte, les fan-
    nées 60. Au bord de la route, un pan-      Quelque 12 000 habitants vivent à la        tômes des adultes. Ces peurs et ces an-
    neau cherche désespérément un an-          Grande Borne, et la moitié a moins          goisses peuvent se transformer en ven-
    nonceur pour remplir son 4 × 3. La         de 18 ans : à l’image du reste de la        geance plus tard. »
    Grande Borne n’a jamais la publicité       commune de Grigny, c’est un quar-
    qu’elle voudrait.                          tier jeune, très jeune, parmi les plus      Dans les récits sur les « petits », l’âge
                                               jeunes de France. Pour les moins            est souvent la chute de l’histoire.
    Au début du mois, un nouveau fait          de 15 ans, la police de proximité           Comme ce gamin qui s’était enfermé
    divers, plus marquant que d’autres         n’existe que dans les souvenirs, par-       dans les toilettes de l’école avec une
    (lire encadré), a remis le quartier à la   fois teintés de nostalgie, des plus an-     fille. Quand un éducateur a réussi à le
    une. Les caméras, micros et carnets        ciens. Ils ont surtout grandi pendant       faire sortir, il a lancé, torse bombé :
    ont afflué, inscrivant une nouvelle        les années Sarkozy, à l’Intérieur ou        « C’est ma pute. » Il avait 9 ans. Il y a
    ligne au casier judiciaire de la Grande    à l’Elysée. Citent« BFM » quand dé-         aussi ceux qui finissent par travailler
    Borne, avant de vite refluer, au plus      barque un journaliste, là où leurs aî-      sur l’un des trente points de deal que
    grand soulagement des habitants,           nés pensaient plus spontanément à           compte le quartier. Ces « fours »
    lassés d’être abonnés à cette ru-          TF1. « Ce sont les enfants de la crise.     viennent en bout de chaîne d’« un
    brique. De cet épisode, il ne reste que    Depuis 2008, on leur dit qu’il n’y a plus   commerce illégal de dimension inter-
    quelques     camionnettes       de CRS,    d’espoir. Que la seule solution est dans    nationale », selon les mots du maire.
    moins nombreuses le matin que le           l’austérité. Que la notion de progrès       D’après lui, le trafic ne fait
    soir, stationnées à la lisière du quar-    n’existe plus », constate avec amer-        qu’augmenter depuis une dizaine
    tier, sous la caméra de vidéosur-          tume le maire communiste de la ville,       d’années. « Combien de familles en
    veillance que protégeaient les poli-       Philippe Rio, lui aussi produit de la       vivent, directement ou indirectement,
    ciers attaqués. De l’autre côté de la      Grande Borne.                               en le sachant ou pas ? C’est un terreau
    route commence la Grande Borne et                                                      fertile. C’est dur de résister. » Tout en
    sa myriade de venelles qui serpentent      « Ces enfants ne sont pas sûrs d’avoir      bas de l’échelle du deal, les ouvriers
    entre les immeubles en demi-lune.          une meilleure vie que leurs parents »,      spécialisés sont bien souvent les plus
    Tout a été écrit sur cette utopie urba-    analyse Amar Henni, éducateur, an-          jeunes. «Les chouffs [guetteurs char-
    nistique avortée, que tentent de cor-      thropologue à l’université Paris-VIII       gés de signaler la présence de poli-
    riger     de     nouveaux       travaux    et membre de l’Observatoire interna-        ciers, ndlr], ils savent même pas où est
    d’aménagement. D’ici un an, une            tional des banlieues et des périphé-        l’Espagne ou le Maroc», ironise un ha-
    voie de bus traversera le quartier -       ries, rattaché à la fondation Maison        bitant à proximité d’un chantier de
    jusque-là, les transports en commun        des sciences de l’homme. Ce quin-           rénovation urbaine. Se faire quelques

↑                                                                                                                                      16
centaines d’euros par mois, voire un        jourd’hui 43 ans et gère une petite         « Les gamins viennent zoner et c’est
    millier, est tentant. « Je leur dis de se   société       d’informatique       et       très bien. Je dis » zoner « , mais ce n’est
    battre, de ne pas choisir la facilité. Je   d’ingénierie. Tous les ans, des sta-        pas péjoratif, c’est un lieu où ils
    leur dis que ce ne sera pas une liber-      giaires de tous niveaux viennent dans       peuvent se rencontrer et échanger, sans
    té : » Vous allez être aux aguets, dans     son entreprise. « Il faut leur ouvrir des   forcément lire. On a un lien apaisé avec
    l’inquiétude et le stress d’être arrêté,    perspectives. Ils galèrent pour décro-      eux, et vivant. On n’est pas une biblio-
    voire tué. « Moi, j’aime bien marcher       cher un stage, j’ai été à leur place. »     thèque cathédrale ici. » Comme lui,
    et être libre », raconte Marie-Claude,      Son horizon s’est élargi quand il est       l’anthropologue Amar Henni se veut
    habitante de la Grande Borne, mais          parti étudier dans le Nord. Il a en-        optimiste, à condition de changer de
    aussi animatrice à la maison de quar-       suite travaillé comme éducateur, se         braquet, de refaire passer l’éducatif
    tier, où elle s’occupe des familles en      battait alors en priorité contre le dé-     avant le sécuritaire. « On réfléchit les
    détresse.                                   crochage scolaire, pense toujours           banlieues sous un prisme racialisé,
                                                qu’il faut « donner du sens à l’action      ethnicisé. C’est redoutable ! Il y a
    60 % des troisièmes ne trouvent pas         sociale » face à des jeunes en re-          dix ans, je disais que la France a peur
    de stage                                    cherche identitaire.« On doit créer un      de ses enfants. C’est toujours vrai. »
                                                cercle vertueux », professe-t-il.
    Pour les gamins, la tentation est                                                       (1) Ces prénoms ont été modifiés.
    d’autant plus grande que le chemin          C’est aussi ce à quoi s’attelle Jacky
    scolaire est particulièrement escarpé.      Bisson, du Centre de formation de           Que s’était-il passé ?
    « 25 % des enfants de Grigny atteignent     l’Essonne (CFE), implanté au cœur
    le bac, alors que la moyenne nationale      de la Grande Borne depuis 2007 et           Le 8 octobre, deux voitures de police
    est proche de 80 % ! Un sur deux sort       qui propose des cours à des adultes         sont violemment attaquées par une
    du système éducatif sans diplôme », in-     sans diplôme ni qualification.              quinzaine de personnes, selon le par-
    dique Philippe Rio. Un seul chiffre ré-     « J’entends souvent des parents me          quet d’Evry. Les fonctionnaires se
    sume les difficultés rencontrées par        dire : » Comment mon gamin peut s’en        trouvaient au carrefour du Fournil,
    ces enfants : 60 % des élèves de troi-      sortir alors que je n’ai pas réussi moi-    sur la commune de Viry-Châtillon, en
    sième ne trouvent pas de stage. Faute       même ? « » raconte-t-il. Le CFE ne          face de la Grande Borne. Ils proté-
    de réseau, de pistons, faute de per-        fait aucune sélection sur des critères      geaient une caméra de vidéosur-
    sonnes ayant un emploi stable dans          scolaires. L’objectif est de toucher le     veillance destinée à prévenir les vols
    leur entourage. Pour plus d’un enfant       plus grand nombre. « 75 % des 1             récurrents à cet endroit. Les agres-
    sur deux, le premier rapport avec le        500 inscrits à la mission locale de Gri-    seurs sont« arrivés sur les lieux avec
    monde du travail sera ainsi un              gny ont un niveau CAP et moindre »,         des cocktails Molotov », ont incendié
    contact d’exclusion.                        rappelle le maire.                          les voitures de police et frappé leurs
                                                                                            occupants, blessant gravement deux
    Ibrahim (1) est justement venu pour         « Les gamins viennent zoner et c’est        d’entre eux. L’une des victimes, un
    trouver un stage. Accoudé au comp-          très bien »                                 adjoint de sécurité, est restée deux
    toir, dans l’entrée de cette salle                                                      semaines dans un coma artificiel.
    de concert grignoise, il sourit, un peu     Un samedi après-midi gris, pendant          Jusqu’ici, l’enquête pour tentative
    gêné. Installé de l’autre côté, Mous-       les vacances. Trois jeunes fument un        d’assassinat contre agents de la force
    sa (1), qui s’occupe du lieu, lui lance :   narguilé sur la grande plaine. Ils          publique n’a abouti à aucune inter-
    « Combien      de     temps ? »« Six se-    n’ont absolument pas envie de nous          pellation, malgré un appel à témoins.
    maines », répond Ibrahim, élève en          répondre, dit l’un d’eux, provoquant        Le fait divers a provoqué une très
    première gestion et administration.         un large sourire, émaillé d’une dent        vive émotion chez les policiers qui
    « Viens demain à 10 heures », conclut       en or, sur le visage d’un autre. A une      ont lancé un mouvement de contes-
    Moussa, pas encore trentenaire,             centaine de mètres, le Centre de la         tation.
    avant de lui prodiguer quelques             vie sociale est la seule structure ou-
    conseils, fraternels mais fermes :          verte cet après-midi-là. Inauguré           Fiche de quartier
    « Demain, pas de sacoche, pas de jog-       en 2011, il abrite une médiathèque
    ging, pas de capuche. Polo ou chemise,      spacieuse et lumineuse. Le conserva-        A Grigny, le chômage était de 22 %
    jean, chaussures bien. » Ibrahim a dé-      teur, Alexandre Favereau-Abdallah,          en 2012, environ 30 % à la Grande
    croché un stage. Comme Moussa,              qui a choisi de venir travailler à Gri-     Borne.
    Mohammed Ourzik a grandi dans               gny, veut en faire un lieu accessible
    cette commune de l’Essonne. Il a au-        à tous, notamment aux plus jeunes :

↑                                                                                                                                         17
Quatre habitants sur dix vivent sous            En 2010, 74,5 % de la population de                            par Pierre Alonso
    le seuil de pauvreté (moins de 1                la Grande Borne n’avait pas de di-
    000 euros par mois).                            plôme ou un diplôme inférieur au
                                                    bac. ■

    Parution : Quotidienne                                                 Tous droits réservés Libération 2016
    Diffusion : 88 395 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015               7b95939f82609e0ef58f1930a10ee1c11d23656a779b03e86e8663f

    Audience : 8 122 000 lect. - © AudiPresse One Global
↑                                                                                                                                      18
    2016_v3
N° 11024
                                                       lundi 31 octobre 2016
                                                        Édition(s) : Principale
                                                               Page 24
                                                              820 mots

    IDÉES

    Soigner les enfants, c’est soigner la société
    La pédopsychiatrie n’a plus les moyens d’agir, en particulier en Seine-Saint-Denis. Plus
    que jamais, il est pourtant essentiel de suivre les familles bafouées par la République.

    O
           n le sait, la Seine-Saint-Denis    nécessitent des moyens humains que         peu soutenus dans leur parentalité
           est l’un des départements les      nous n’avons pas.                          car les structures de protection de
    plus pauvres de France. L’agence ré-                                                 l’enfance sont saturées.
    gionale de santé Ile-de-France sou-       Or, dans une cité qui va si mal, il est
    ligne qu’entre le centre de Paris et sa   capital de recevoir les enfants dès la     Nous ne pouvons penser le sujet en
    banlieue nord, l’écart d’espérance de     demande de consultation, qu’elle           dehors d’une inscription sociale. Si
    vie est de quatre ans. Le taux de mor-    émane des familles ou de l’école.          cette inscription ne trouve pas à se
    talité infantile, le taux de personnes    Nous savons que plus vite nous ac-         loger, le symbolique chute, le vide
    atteintes de tuberculose et de diabète    cueillons les enfants et leur famille,     entame le sujet et la quête de symbo-
    sont supérieurs à la moyenne natio-       plus nous assumons de pouvoir dis-         lique peut prendre les tournures ra-
    nale. De même, le chômage dépasse         penser des soins en direction des plus     vageuses que nous connaissons dé-
    les 20 %, et la croissance démogra-       jeunes, plus nous avons de chances         sormais. Des enfants disent : « Mon
    phique est toujours plus forte (+ 11 %    de désamorcer leurs pathologies.           pays, c’est l’Algérie », alors même
    depuis 2006). A l’hôpital Delafon-        Nous tirons une sonnette d’alarme :        qu’ils sont français. Ils restent fixés
    taine de Saint-Denis, les patients dits   nous ne pouvons assurer cette mis-         à l’idéal d’un pays qu’ils ne
    « précaires » (CMU, AME) repré-           sion de service public. La fonction        connaissent parfois même pas, car
    sentent un tiers de la population et la   d’accueil de nos centres médico-psy-       leurs parents, voire leurs grands-pa-
    majorité de la population en pédo-        chologiques est menacée, ne serait-        rents déjà, n’ont pas trouvé de place
    psychiatrie. Pourtant, le financement     ce que parce que toute demande de          dans la société française, leur pré-
    des tutelles n’est pas suffisant pour     soin se trouve consignée dans la liste     sence n’a pas fait trace.
    faire face aux besoins des patients de    d’attente qui retarde l’accueil de neuf
    l’hôpital. Au sein de l’équipe du sec-    à douze mois. En outre, les institu-       Il est alors essentiel de recevoir et de
    teur de pédopsychiatrie, nous             tions, qui existent pour accueillir de     travailler avec les parents, pour en-
    constatons que l’actuelle politique de    tels enfants (IME, hôpitaux de jour),      tendre les blessures, les malenten-
    santé publique privilégie une poli-       déjà trop rares et disséminées, sont       dus aux différentes strates de la filia-
    tique d’austérité, maltraitant son        engorgées ; un grand nombre                tion et de la génération. Aux enfants
    personnel et la qualité du soin que       d’enfants errent, sans inscription so-     qui considèrent le pays d’origine
    nous avons à cœur de prodiguer.           ciale - l’école n’a pas les moyens de      comme « leur vrai pays », ces
                                              les accueillir.                            échanges permettent d’atténuer
    Nous sommes au bord de la rupture.                                                   cette nostalgie de l’origine qui peut
    Nous recevons des enfants et des fa-      Enfin, les trajets géographiques et        avoir des retentissements totali-
    milles dans une détresse psychique et     psychiques de ces familles sont sou-       taires.
    sociale massive. Des enfants, des bé-     vent douloureux, liés à l’histoire po-
    bés et leurs parents vivent dans des      litique et/ou économique de leur           A la protection judiciaire de la jeu-
    logements insalubres. Ils n’ont par-      pays, à leur histoire familiale et celle   nesse, des éducateurs rencontrent les
    fois pas même de quoi nourrir leurs       de leurs origines. Les parents des en-     adolescents qui commettent des dé-
    enfants. Au-delà des problématiques       fants que nous accueillons sont en         lits. Selon eux, les jeunes les plus
    singulières, la précarité sociale en-     souffrance et ne parviennent pas           susceptibles de se laisser embrigader
    gendre une morbidité plus forte. La       toujours à aider leurs enfants, loin       sont souvent ceux dont les parents
    demande est en constante augmen-          des leurs, eux-mêmes ayant été trop        ne peuvent pas ou plus tenir leur
    tation et les soins, plus complexes,      souvent malmenés dans leurs pays           place de parents, d’autorité symbo-
                                              d’origine, mal accueillis en France,       lique. Des parents qui ont été, outre

↑                                                                                                                                   19
leur histoire singulière, bafoués par           niale, scolaire, résidentielle, socio-      bite. Ce travail clinique a des effets
    la République, laissés pour compte.             économique. Au lieu de cela, les po-        politiques sur la société et ses en-
    Ces jeunes en décrochage scolaire,              litiques stigmatisent et évitent soi-       fants, mais il ne suffit pas. La parole
    dans une spirale d’échec et de vio-             gneusement de penser leur responsa-         politique officielle est indispensable
    lence adressent à la société un appel.          bilité.                                     pour agir au niveau du collectif de
    Il s’agit pour les gouvernants et pour                                                      la société, pour contenir, soutenir le
    la société de les entendre. Il faut un          L’état d’urgence est social et poli-        lien entre les personnes, réparer et
    choix résolument politique de la part           tique. C’est en amont qu’il faut avoir      remettre en circulation du symbo-
    des gouvernants auprès des Français             des moyens pour accueillir, écouter         lique. ■
    issus de l’immigration et de leurs en-          et parler avec ces bébés, ces enfants,
    fants maintenus dans un état inac-              ces jeunes et leurs familles, qui                               par Marie Cousein
    ceptable de ségrégation post-colo-              donnent à voir le malaise qui les ha-

    Parution : Quotidienne                                                   Tous droits réservés Libération 2016
    Diffusion : 88 395 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015                 c59093a48a800704355f1a50170d81111b23af6527360227fffe563

    Audience : 8 122 000 lect. - © AudiPresse One Global
↑                                                                                                                                         20
    2016_v3
N° 11024
                                                          lundi 31 octobre 2016
                                                           Édition(s) : Principale
                                                                Pages 22-23
                                                                 1058 mots

    IDÉES

    Elle est partie défier la République qui n’a pas su la retenir
    Il a vu sa sœur embrigadée par Daech comme d’autres jeunes issus de quartiers et lance un
    appel : qui peut croire que la religion n’a aucune influence dans les quartiers abandonnés
    par l’Etat ?

    F
         rançaise, elle qui a tant aimé son      Son recrutement aurait été effectué        revendications communautaires ? En
         quartier, sa ville et son pays, elle    par l’intermédiaire de personnes sur-      permettant la création d’écoles en
    est partie. Partie à l’aventure. Du          veillées par les services de renseigne-    rupture avec les valeurs de la Répu-
    haut de ses 20 printemps, pourtant           ment.                                      blique ? En bon Molière, « cachez ce
    élevée par une mère dévouée bien                                                        sein que je ne saurai voir ». Les sala-
    que seule, pourtant scolarisée dans le       Puis il y a eu les attentats, des Fran-    fistes ont clairement gagné la bataille
    seul établissement non classé en             çais ouvrent le feu sur d’autres Fran-     idéologique ! Malgré leurs papiers
    zone d’éducation dite prioritaire, elle      çais. Puis il y a le cirque sur la dé-     d’identité, malgré leur origine, mal-
    est partie en Syrie. Partie défier la        chéance de la nationalité. Puis le dé-     gré leur histoire, de nombreux jeunes
    République qui n’a pas pu la retenir.        filé des experts sur les plateaux pour     ne se sentent pas français. Le repli
    C’était il y a deux ans, elle avait dit se   parler « radicalisation ». Le numéro       identitaire devient inéluctable. Qui
    rendre au marché, elle a rejoint les         vert mis en place par le gouverne-         peut croire que la religion n’a aucune
    rangs de l’Etat islamique. Titulaire         ment s’avère souvent inefficace.           influence dans les quartiers aban-
    d’un baccalauréat littéraire, ma             D’ailleurs, aucun accompagnement           donnés de la République ? Un malaise
    grande sœur aimait lire, écrire, chan-       ne nous a été proposé, ni psycholo-        qui en fait des cibles idéales pour les
    ter. Entre les analyses de Marx et le        gique ni juridique. Par pudeur, par        islamistes. Cessez d’abord de nier
    plaidoyerJ’accuse d’Emile Zola, com-         respect pour ma famille, par crainte       leur existence, de Roubaix à Tour-
    ment se sont glissées sur nos éta-           d’irriter ma sœur, pour obéir aux re-      coing, de Sevran à Lunel, de Lyon à
    gères des revues islamiques accusant         commandations de la police, je me          Toulouse, osez dire qu’ils se trouvent
    la République d’être irréconciliable         suis tu pendant deux ans.                  à la porte de nos villes, de nos quar-
    avec l’islam ?                                                                          tiers, de nos écoles. La perte de re-
                                                 Mais comment ne pas voir que nos           pères des jeunes permet en puissance
    Nous habitons à Roubaix, la ville            quartiers sont devenus des ghettos         la montée du communautarisme face
    française la plus pauvre. Ma grande          ethniques et sociaux qui concentrent       aux enjeux de la société.
    sœur ne savait vers quoi s’orienter          toute la misère du XXIe siècle parce
    après avoir échoué en première an-           que l’ascenseur social est en panne,       Au lendemain des lâches attaques
    née de droit. Elle avait pris une année      parce que nos entreprises, notre ad-       commises contre le journal Char-
    de césure, le temps de donner un             ministration et nos écoles manquent        lie Hebdo, Daech croyait nous mettre
    sens à son avenir. Elle a finalement         cruellement de mixité ? Les entre-         à genoux, nous étions debout : de-
    décidé de se lancer dans la pratique         prises ont fui, les services publics ont   bout les mères, debout les pères, de-
    du culte musulman. Sa radicalisation         déserté, l’Etat a abandonné certains       bout les enfants ! Nous étions
    a été soudaine. Après être passée            quartiers, si bien que les salafistes      quatre millions, debout, à Paris, sur
    d’un simple tapis de prière, elle s’est      ont repris le rôle d’accompagnement        la    place     de   la    République.
    mise à porter le voile, puis le voile in-    social des familles, d’alphabétisation     Quatre millions       pour      réécrire
    tégral, le niqab. Elle fréquentait deux      de nos enfants, de solidarité avec les     l’histoire et prouver la force de la na-
    mosquées de la commune, connues              plus fragiles ou encore de prévention      tion ! Seulement, personne n’a réel-
    pour des liens passés ou présents            contre la délinquance.                     lement tiré les leçons du passé. Les
    avec le salafisme. Elle se procurait                                                    débats nauséabonds sur la déchéance
    des livres parfois interdits sur le ter-     Les villes veulent impérativement ré-      de nationalité ont renforcé le senti-
    ritoire national dans les librairies is-     tablir la paix sociale. En l’achetant à    ment d’exclusion des jeunes, faisant
    lamiques de Roubaix ou de Belgique.          coups de subventions ? En cédant aux

↑                                                                                                                                      21
Vous pouvez aussi lire