PLAN D'URGENCE 2019 POUR LA CONTINUITE DE SOINS DANS LES ZONES A SECURITE PRECAIRE AU BURKINA FASO - MINISTERE DE LA SANTE - ReliefWeb
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
. MINISTERE DE LA SANTE BURKINA FASO -------------- Unité – Progrès – Justice ------------ PLAN D’URGENCE 2019 POUR LA CONTINUITE DE SOINS DANS LES ZONES A SECURITE PRECAIRE AU BURKINA FASO Septembre 2019
TABLE DES MATIERES LISTE DES TABLEAUX............................................................................................. 3 LISTE DES ANNEXES ............................................................................................... 3 INTRODUCTION ........................................................................................................ 4 I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION ........................................................................ 5 II. ANALYSE DE LA SITUATION SANITAIRE ........................................................ 5 III. DEFI ................................................................................................................... 11 IV. PRODUITS RETENUS ...................................................................................... 12 V. BENEFICIAIRES DU PLAN .............................................................................. 12 VI. COUT ET FINANCEMENT DU PLAN ............................................................... 12 VII. MISE EN ŒUVRE DU PLAN ............................................................................. 13 VIII. SUIVI ET EVALUATION .................................................................................... 13 CONDITIONS DE SUCCES ..................................................................................... 13 IX. PLANNING OPERATIONNEL ........................................................................... 14 CONCLUSION ......................................................................................................... 17 ANNEXES ................................................................................................................... I 2
LISTE DES TABLEAUX Tableau I: Situation de la fonctionnalité des FS par région à la date du 23 août 2019 ........... 6 Tableau II : Situation des redéploiements du personnel des FS à l’arrêt par région à la date du 23 août 2019 .................................................................................................................................... 7 Tableau III : Répartition des PDI par région à la date du 31 août 2019 ...................................... 9 Tableau IV: Analyse cause-conséquence du problème central ................................................. 10 Tableau V: Planning opérationnel ................................................................................................... 14 LISTE DES ANNEXES Annexe 1: Présentation des régions.................................................................................................. I 3
INTRODUCTION Le contexte actuel du Burkina Faso, marqué par les attaques perpétrées par des individus armés non identifiés, particulièrement récurrentes dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel, affecte le fonctionnement du système de santé. Cette situation a engendré une perturbation de l’offre de soins à de nombreuses populations. Pour assurer la continuité des soins, le Gouvernement du Burkina Faso à travers le Ministère de la santé, s’est engagé dans une démarche d’accompagnement des structures de santé en général et plus spécifiquement de celles dans les régions concernées. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le présent plan d’urgence qui découle de la stratégie de résilience du système de santé qui vise l’accélération des interventions d’appui à la résilience, pour un meilleur niveau de réalisation des objectifs de santé. 4
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION Depuis la fin de l’année 2015, le climat sécuritaire au Burkina Faso est mis à rude épreuve au regard de la recrudescence et la multiplicité des attaques perpétrées dans le pays, notamment dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel. Cela a engendré un dysfonctionnement de l’offre de soins dans les six régions se caractérisant par : ✓ l’agression, l’enlèvement et l’assassinat d’agents de santé ; ✓ l’arrêt total ou la réduction du volume des activités dans certaines formations sanitaires (ces formations sanitaires ne sont plus à mesure d’assurer les gardes et les activités de vaccination en stratégies avancées) ; ✓ le déplacement massif des populations dans l’aire de santé de certaines formations sanitaires, y entrainant une importante hausse de la demande de soins ; ✓ l’exposition de cinq cent cinquante et trois mille neuf cent soixante-dix-huit (553 978) habitants vivant dans l’aire de santé des formations sanitaires en arrêt de travail à la date du 23 août 2019 (source CORUS); ✓ le retrait ou la destruction d’ambulances (six ambulances retirées et une brûlée). Face à cette situation, des actions spécifiques ont été entreprises dans ces régions. On peut citer : i. le soutien psychologique et l’encouragement des agents de santé des zones difficiles ; ii. le renforcement de la communication avec les leaders communautaires ; iii. le recrutement de contractuels avec l’appui des ONG ; iv. le renforcement du parc d’ambulance avec des ambulances tricycles ; v. le renforcement de l’offre de santé communautaire ; vi. et l’activation du Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). II. ANALYSE DE LA SITUATION SANITAIRE 2.1. Infrastructures, équipements et logistiques Le dysfonctionnement de l’offre de soins engendré par la sécurité précaire dans les six régions a entrainé au total 130 formations sanitaires en arrêt total ou réduction du volume des activités à la date du 23 août 2019. Ces formations sanitaires ne sont plus à mesure d’assurer la permanence des services et la continuité des soins (les gardes, les interventions en stratégies avancées etc.). Le tableau ci-dessous résume la situation de fonctionnalité des formations sanitaires à la date du 23 août 2019. 5
Tableau I: Situation de la fonctionnalité des FS par région à la date du 23 août 2019 FS FS à activités FS accueillant Population Région arrêt réduites des PDI couverte /FS fermées BMH 5 5 14 24 955 Centre-Est 0 0 0 0 Centre-Nord 23 23 23 307 111 Est 2 15 0 13 869 Nord 2 11 20 10 930 Sahel 21 23 15 197 113 Total 53 77 72 553 978 Dans les Districts sanitaires d’accueil, le déplacement massif des populations entraine une hausse de la demande de soins nécessitant un renforcement des équipements sanitaires et du personnel de santé. En termes d’équipements et de logistique, les formations sanitaires publiques présentent des insuffisances quantitatives et qualitatives surtout au niveau des hôpitaux de district et régionaux. Dans le contexte de sécurité précaire, la logistique roulante est la cible d’attaques et de retrait. 2.2. Ressources humaines Dans l’ensemble des districts des régions concernées, on dénombre au total 3 910 agents de santé dans les FS. De cet effectif, on estime à 159 le nombre d’agents de santé concernés par la fermeture des FS. La situation a évolué progressivement vers une aggravation avec des enlèvements et assassinant du personnel de santé dans les régions concernées. Ceci a engendré une psychose générale avec comme conséquences un repli des agents de santé vers les zones plus sécurisées et fermeture de certaines FS. Les agents de santé des FS fermées ont été redéployés dans d’autres FS. Le ci- dessous résume la situation des agents redéployés et leur position actuelle. 6
. Tableau II : Situation des redéploiements du personnel des FS à l’arrêt par région à la date du 23 août 2019 FS à l’arrêt Nombre Liste des FS accueillant des agents de Région Nombre total d’agents de Nombre Liste santé redéployés d’agents santé redéployés TOENI, KOUY, GOURBALA, CMA, OUE, NEHOUROU, SEME, LORONI, BMH 5 12 12 CSPS URBAIN, KOUMBARA, KWARMAGUEL, KONGA GOMBORO SAWENGA (A ETE ROUVERT APRES 2 CENTRE- CMA BITTOU, CSPS URBAIN DE 0 MOIS DE FERMETTURE AVEC 3 5 5 EST BITTOU NOUVEAUX AGENTS) DABLO, DAKE, FOUBE, PENSA, CMA BARSALGO, CMA KONGOUSSI, GUEDBILA, YALGO, ZINIBEOGO, CM BOURZANGA, CSPS DE ANKOUNA, ZONGO, NAMISSIGMA, KOMBEDOGO, CSPS SECTEUR N°1 CENTRE- 23 NAFO, ET SINGTENGA, CSPS DE 89 87 DE KONGOUSSI, CSPS DE BOALIN, NORD DIBILOU, KIEMNA, FIRKA, NOAKA, CM PISSILA, CM SECTEUR N°1 DE OUTOKUILGA PELGA, KOULWOAKO, KAYA, CSPS SECTEUR N°6 DE KAYA, BARGA CM TOUGOURI, CSPS DE YALGO OUGAROU, DIANGA, TAMBIGA, CMA EST 2 NASSOUGOU, KIRI KIRI, KOMPIEMBIGA 16 7 GAYERI, CSPS URBAIN NORD 2 PELABOUKOU, BIRGONDOGO 5 5 CMA TITAO, CMA THIOU SOUMBELLA, SIKIRÉ, KOURFAGUI, CMA DJIBO, CMA GOROM GOROM, BOSSE, TAOUREMBA, DAMBA, CMU DJIBO, KELBO, ARIBINDA, DJAO- GOMDÉ, LIKI, YALANGA, BELAHOURO, DJAO, TONGOMAYEL, FIRGUINDI, SAHEL 21 SERGUESSOUMA, KOUTOUGOU, GAIK 118 78 BOUGUE, BOURO, POBE-MENGAO, N’GOTA, BELEHÉDÉ, DJOMSSOGUI, SE, KOUYE, BARABOULE, BOUGUE, BOURO, SONA, FILIO, PETABOULI, DÉOU, URBAIN DE GOROM GOROM, SOUKOUNDOU, GANGANI TASMAKATT, BOSSE, KOREZENA TOTAL 53 245 194
. Dans le cadre du renforcement du dispositif de la santé communautaire, 17 668 agents de santé à base communautaire (ASBC) ont été recrutés en 2016 dont 10 161 dans les 6 régions à sécurité précaire. Toutefois, du fait de cette sécurité précaire, certains ASBC ne sont plus en mesure d’offrir leur paquet d’activités. Le personnel de santé est confronté à des difficultés liées au contexte sécuritaire du fait de : ✓ Absence de formation du personnel de santé à la prise en charge des psycho- traumatismes, des blessures de guerre ; ✓ absence de formation des agents de santé à la prise en charge en situation d’urgence; ✓ une psychose engendrée par les attaques et les situations de harcèlement récurrentes. 2.3. Produits de santé La disponibilité et l’accessibilité des produits de santé sont significativement affectés par le contexte actuel du fait de l’incapacité de certaines agences régionales de la CAMEG à approvisionner les DRD. L’offre en produits sanguins labiles demeure insuffisante et ne couvre pas tous les besoins malgré le renforcement des infrastructures, des activités de collecte, de production et de distribution de produits sanguins labiles par les centres de transfusion sanguine. Tous les districts et les régions disposent de chaines de froid fonctionnel mais leurs besoins en capacité de stockage des vaccins ne sont pas entièrement couverts. Tous les CMA disposent d’un laboratoire fonctionnel qui offre des examens essentiels de biologie médicale. Cependant, le personnel spécialisé (pharmaciens biologistes, médecins biologistes) et les équipements demeurent toujours insuffisants. On note également des ruptures de réactifs pour certains examens. La précarité de la sécurité limite l’approvisionnement en médicaments et consommables, en vaccins, en PSL et en réactifs de laboratoire compromettant ainsi l’offre et la qualité des soins. 2.4. Prestation de soins Dans le contexte de sécurité précaire, le paquet minimum d’activités n’est plus offert dans les FS fermées. Dans les FS fonctionnant à minima, les interventions de stratégie
avancée telles que la vaccination, les consultations prénatales, la planification familiale, le dépistage de la malnutrition, etc., ne sont plus réalisées. Il est donc nécessaire de renforcer les compétences des ASBC afin de suppléer les agents de santé dans ces FS. Les supervisions des agents de santé des FS et des ASBC rencontrent des difficultés. Les FS des districts hôtes des déplacés connaissent une surcharge de travail impactant ainsi sur la qualité des prestations de soins offertes. 2.5. Analyse des parties prenantes Plusieurs ONG et Organismes humanitaires interviennent dans la Zone. Leurs actions couvrent divers domaines. Il s’agit notamment : ✓ des organismes des nations unies à travers des interventions d’envergure nationale : l’OMS, l’UNFPA, l’UNICEF ; ✓ des bailleurs du secteur de la santé : ECHO, USAID, l’AFD, l’agence suédoise de développement international (ASDI), Ambassade de France, UE, Fonds mondial, banque mondiale ; ✓ des ONG nationales et internationales ainsi que le Mouvement de la Croix- Rouge dans diverses localités des zones affectées : ACF, ACTED, ALIMA, CDC, CICR, CRB, CROIX-ROUGE BURKINABE, HELP, HUMANITE INCLUSION, IRC, LVIA, PLAN INTERNATIONAL, MDM-Espagne, MDM- France, MSF CH, MSF OCBA, REACH, TERRE DES HOMMES, SAVE THE CHILDREN, Expertise France, Trust Fund. 2.6. Les populations La zone concernée par la problématique de la sécurité précaire abrite une population estimée à 5 041 981 habitants selon le RGPH 2006 soit 25% de population totale du pays. A la date du 31 août 2019, on estime à 270 776 le nombre de personnes déplacées internes du fait de la situation de sécurité précaire. Ces populations déplacées vivent majoritairement en communauté (familles d’accueil, abris sommaires, locations) dans des établissements scolaires et lieux de cultes, dans les camps notamment au Sahel et au Centre-Nord. Ci-dessous la distribution des PDI au 31 août 2019 (CONASUR) Tableau III : Répartition des PDI par région à la date du 31 août 2019 Région Hommes Femmes Enfants Total PDI Pourcentage Boucle du Mouhoun 1 285 3 861 3 431 8 577 3,17% Cascades 40 121 107 268 0,10% Centre 158 473 420 1 051 0,39% 9
Centre-Est 32 20 77 129 0,05% Centre-Nord 16 542 45 955 46 785 109 282 40,36% Centre-Ouest 95 286 255 636 0,23% Centre-Sud 14 31 56 101 0,04% Est 575 1 058 1 951 3 584 1,32% Hauts-Bassins 94 139 325 558 0,21% Nord 2 532 3 536 8 293 14 361 5,30% Plateau central 352 593 1 484 2 429 0,90% Sahel 20 126 53 496 55 937 129 559 47,85% Sud-Ouest 38 109 94 241 0,09% Total général 41 883 109 678 119 215 270 776 100% Pourcentage 15,47% 40,51% 44,03% 100% Près de 85% de la population déplacée est constitué de femmes et d’enfants. En plus de ces déplacés internes, le Burkina Faso accueil environs 25 537 réfugiés maliens regroupés dans deux camps dans la région du Sahel (Mentao et Goudebo) (UNHCR, 30 juin 2019) Malgré les efforts déployés par l’Etat et ses partenaires, les populations déplacées font face à des conditions d’hygiène et d’assainissement précaires dans les sites d’hébergement et vivent le plus souvent dans une extrême promiscuité, les exposant à des maladies à potentiel épidémique. Sur le plan alimentaire et nutritionnel, la situation est aussi préoccupante exposant les enfants et les personnes vulnérables à la malnutrition. Problème central : L’offre de soins est perturbée dans les régions à sécurité précaire et dans les régions d’accueil des déplacés internes. Tableau IV: Analyse cause-conséquence du problème central Problème Causes Conséquences L’offre de soins ❖ Fermeture des FS dans les régions à sécurité - Augmentation de est perturbée précaire : la morbidité et de ✓ Manque de sécurité la mortalité dans les ✓ Déplacement de population - Augmentation des régions à ✓ Départ du personnel de santé des régions à dépenses en sécurité sécurité précaire santé des ❖ Insuffisance en RH : ménages précaire et ✓ Inégale répartition - Surcharge de dans les ✓ Mobilité du personnel travail ✓ Absence de mesures incitatives 10
régions ✓ Absence de réserve de personnel - Faible qualité des d’accueil des ✓ Absence de mesures de sécurisation des FS soins de santé ✓ Faible capacité de résilience - Réduction de la déplacés ❖ Insuffisance en infrastructures et équipement productivité internes dans les FS des communautés hôte : ❖ Insuffisance de la promotion de la santé ❖ Insuffisance dans la prévention ❖ Rupture en médicaments et consommables, réactifs de laboratoire et en PSL : ✓ Absence de couloir sécurisé pour l’approvisionnement ✓ Départ des gestionnaires des dépôts ✓ Faible capacité de gestions des stocks à grand flux de patients ✓ Destruction des dépôts ✓ Pillage/vole des médicaments ✓ Faible implication des communautés dans la gestion des stocks ✓ Insuffisance de DPD/PSL ✓ Incapacité d’effectuer des sorties de prélèvements ❖ Mobilité limitée dans les régions concernées (supervision, évacuation, SA…) : ✓ Absence de couloir sécurisé ✓ Insuffisance de logistiques adaptées ❖ Manque de compétence des AS à exercer en situation de sécurité précaire : ✓ Absence de formation adaptée à la situation ✓ Insuffisance de supervision/coaching ❖ Etat de psychose au sein des AS : ✓ Absence de sécurité ✓ Enlèvement ✓ Intimidation ✓ Assassinats III. DEFI Assurer la continuité des soins dans les zones à sécurité précaire : o Dans les FS fonctionnant à minima o Dans les FS/camps accueillant les PDI. 11
IV. PRODUITS RETENUS 1. Les interventions de santé publique adaptées au contexte de sécurité précaire sont mises en œuvre 2. Le personnel de santé et les acteurs communautaires sont compétents pour l’offre de soins en contexte de crise sanitaire 3. La situation alimentaire et nutritionnelle des populations déplacées est améliorée 4. Les formations sanitaires et les postes de santé avancés disposent des produits de santé nécessaires (médicaments, intrants, produits sanguins labiles, etc.) 5. Les mesures incitatives au profit du personnel de santé travaillant dans les zones à sécurité précaire sont effectives 6. Les structures de santé disposent de logistiques adaptées et fonctionnelles 7. La collaboration intra et intersectorielle est renforcée V. BENEFICIAIRES DU PLAN La stratégie a deux types de bénéficiaires : directs et indirects. Les bénéficiaires directs sont les populations des six régions et environnantes, les structures déconcentrées du Ministère de la santé et les collectivités territoriales. Les bénéficiaires indirects sont l’administration générale, les structures déconcentrées du secteur de planification santé et la population générale du Burkina Faso. VI. COUT ET FINANCEMENT DU PLAN Le coût global du plan est de 536 639 150 FCFA pour le dernier trimestre 2019. Il sera financé par l’Etat à travers les allocations budgétaires, ainsi qu’à travers les opportunités qu’offrent la coopération décentralisée, les PTF, le secteur privé et les ONG. 12
VII. MISE EN ŒUVRE DU PLAN 7.1. Coordination et pilotage Le Cadre Sectoriel de Dialogue (CSD) est la plateforme globale qui servira de cadre de coordination et de suivi de la mise en œuvre du plan. Les autres rencontres seront mises à contribution pour apprécier le niveau de mise en œuvre. Au niveau régional, les cadres régionaux de dialogue et les conseils de santé de district sont commis au suivi du plan. 7.2. Instruments de mise en œuvre Le planning des activités du plan qui sera décliné en plans opérationnels dans les régions concernées servira d’instrument de mise en œuvre à tous les niveaux du système de santé. 7.3. Acteurs de mise en œuvre niveaux, rôles et responsabilités La mise en œuvre du plan sera assurée par les structures étatiques, les collectivités territoriales, les organisations de la société civile, les partenaires techniques et financiers et le secteur privé. VIII. SUIVI ET EVALUATION Pour l’atteinte des résultats du plan d’urgence, un mécanisme de suivi et d’évaluation sera mis en place afin de mesurer : ✓ l’utilisation des ressources financière allouées, ✓ le progrès réalisés dans la mise en œuvre des actions, ✓ l’atteinte des résultats, ✓ l'exécution financière du plan, ✓ l'exécution physique du plan. Le rapport spécifique de la situation élaboré mensuellement par les DS et les DRS sera l’outil de suivi du plan. CONDITIONS DE SUCCES Le succès de la mise en œuvre du plan nécessite l’accompagnement des PTF pour une mobilisation conséquente des ressources. Les régions concernées devront bénéficier de création de couloirs sécurisés et fonctionnels pour l’approvisionnement des FS en équipements, matériels et en produits de santé (y compris nutrition). 13
IX. PLANNING OPERATIONNEL Tableau V: Planning opérationnel MONTANT Source de N° ACTIVITE Oct Nov Dec Responsable Collaborateurs TOTAL financement Produit 1. Les interventions de santé publique adaptées au contexte de sécurité précaire sont mises en œuvre Sensibiliser les PDI des différents sites déplacés 1 X X X DRS MCD, ICP 60 000 sur les thématiques (hygiène, nutrition, MPE, etc,) 2 Doter les PDI en MILDA X MS PNLP 900 000 3 Doter les PDI de kits WASH X DPES 900 000 Organiser une campagne de vaccination réactive 4 X X X MS DPV PM dans les zones de déplacement Organiser chaque mois, une campagne de 5 dépistage des malnutris dans les formations X X X MS DN 62 460 000 sanitaires abritant des déplacés Assurer l'investigation des MPE et des autres 6 X X X MCD ICP 1 053 600 évènements dans les sites d'accueil Produits 2. Le personnel de santé et les acteurs communautaires sont compétents pour l’offre de soins en contexte de crise sanitaire Former les Accoucheuses traditionnelles sur les accouchements sécurisés et la nutrition d’urgence 7 X MCD ICP 13 628 000 en communauté dans les zones à sécurité précaire Former les ASBC sur le PAC et la délégation des 8 tâches (traitement pré transfert du PG avec AR, X MCD ICP 13 628 000 ANJE, PCIME-C, vaccination, PF, etc). 14
Former les agents des districts et des CHR sur la 9 gestion des structures saniatires en zone de X X MS DRS, PTF 55 434 550 sécurité précaire Produit 3. La situation alimentaire et nutritionnelle des populations déplacées est améliorée Réaliser un plaidoyer pour la dotation suffisante 10 en vivres à fort potentiel nutritionnel pour les X DRS MCD PM déplacés Acquérir des intrants nutritionnels pour la prise en 11 X X X MCD ICP PM charge des malnutris Produits 4. Les formations sanitaires et les postes de santé avancés disposent des produits de santé nécessaires (médicaments, intrants, produits sanguins labiles, etc.) Ravitailler les postes de santé sur les sites de 12 X X X DGOS DGAP 9 000 000 déplacés en médicaments et consommables Doter les ASBC de trousseaux/kits pour 13 X DPES DRS,MCD PM l'exécution de leur PAC Doter les laboratoires des 3 CHR (Dori, Kaya et 14 X X X CRTS PM Fada) et 09 CMA en PSL et en réactifs Doter les FS de médicaments et consommables 15 X X X DGAP PM pour la prise en charge gratuite des victimes Acquérir 10 dispositifs nécessaires à la mise en 16 X CORUS DRS 250 000 000 place de postes mobiles Produit 5. Les mesures incitatives au profit du personnel de santé travaillant dans les zones à sécurité précaire sont effectives Assurer la prise en charge des psycho- 17 X X X DGOS 1 713 750 traumatismes des agents de santé affectés Assurer le redéploiement des agents psycho- 18 X X X DRS DRH PM traumatisés 15
Apporter un appui financier pour frais divers (frais médicaux, moyens de transport et communication 19 X X X CORUS DGOS 3 000 000 y compris location de bâtiment pour logement) aux agents de santé victime des attaques Produits 6. Les structures de santé disposent de logistiques adaptées et fonctionnelles Doter les formations sanitaires d'ambulances 20 X MS PTF 100 000 000 tricycles Recruter et assurer le paiement des salaires des 21 X X X MCD ICP 8 400 000 conducteurs de tricycles contractuels Assurer le carburant pour les évacuations 22 X X X MCD ICP 10 800 000 sanitaires (ambulance quatre roues et tricycle) Produits 7. La collaboration intra et intersectorielle est renforcée Réaliser un plaidoyer pour la sécurisation des 23 X MS PM couloirs de ravitaillement en vaccins et MEG Superviser les agents de santé sur les sites des 24 X X X SG DGOS 1 721 250 PDI une fois par mois (SG, DG,…) Tenir une rencontre mensuelle avec les ICP, les 25 leaders communautaires et communaux sur le X X X DRS MCD 3 190 000 fonctionnement des sites de déplacés Réaliser une réunion mensuelle sur la situation au 26 X X X CORUS 750 000 niveau central TOTAL GENERAL 536 639 150 16
CONCLUSION Cette stratégique de résilience du système de santé est un outil de référence pour tous les intervenants de la santé dans les régions à sécurité précaires ou potentiellement précaire. Elle vise à renforcer l’offre de soins et des services de santé aux populations vivant dans ces régions. L’engagement de toutes les parties prenantes ainsi que le soutien des PTF seraient un atout majeur pour la bonne mise en œuvre de cette stratégie. 17
ANNEXES Annexe 1: Présentation des régions La région sanitaire de l’Est : elle occupe la partie Est du Burkina Faso ; elle est limitée au Nord-ouest par la région sanitaire du Centre-nord, au Nord par la région sanitaire du Sahel, à l’Ouest par la région sanitaire du Centre-est, à l’Est par la République du Niger et au Sud-est par les Républiques du Togo et du Bénin. Elle couvre une superficie de 46 694 km², soit le sixième (1/6è) du territoire national. Sa végétation est de type soudano–sahélienne avec des zones à végétation dense (Parc d’Arly et Parc W). Elle compte cinq provinces que sont la Gnagna, le Gourma, la Komondjari, la Kompienga et la Tapoa. Elle totalise 820 villages administratifs répartis dans 27 communes. Sa population est estimée en 2018 à 1 777 738 habitants1. L’Est fait partie des régions les plus pauvres du Burkina. Son indice de pauvreté est passé de 40,9% à 62,1% entre 2003 et 20102. En fin 2018, la région compte un centre hospitalier régional (CHR), quatre centres médicaux avec antennes chirurgicales (CMA), cinq centres médicaux (CM), 140 centres de santé et de promotion sociale (CSPS) et 13 formations sanitaires privées et confessionnelles. Ces structures sont réparties dans six districts sanitaires : Bogandé, Diapaga, Fada N’Gourma, Gayeri, Manni et Pama. La région sanitaire du Nord : elle est située dans la partie Nord du Burkina Faso. Elle fait frontière avec la région de la Boucle du Mouhoun à l’Ouest, les régions du Centre- nord et du Sahel à l’Est, celles du Plateau Central et du Centre-ouest au Sud et la République du Mali au Nord. Elle a une superficie de 20 410,3 Km2, ce qui représente environ 7% du territoire national. Elle couvre les provinces du Loroum, du Passoré, du Yatenga et du Zondoma. Elle a quatre communes urbaines et 27 communes rurales, avec 944 villages administratifs. Sa population est estimée à 1 632 149 habitants en 2018 (INSD). L’indice de pauvreté y est relativement élevé mais stagnant, passant de 68,6% en 2003 à 68,1% en 2010 (INSD). I 1Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) 2006, actualisé 2 : INSD-Est/EICVM.
En fin 2018, la région sanitaire compte 226 formations sanitaires publiques dont 1 CHUR, 4 CMA, 11 CM, 182 CSPS, 28 dispensaires isolés, 2 maternités isolées et 11 infirmeries et 10 structures privées. Elle comprend cinq districts sanitaires que sont Gourcy, Ouahigouya, Séguénéga, Thiou, Titao et Yako. La région sanitaire du Sahel : située à l’extrême nord du pays entre les 13° et 15° parallèles nord, elle est limitée au Nord par la République du Mali, au Nord-est par la République du Niger, au Sud par les régions de l’Est et du Centre-nord, et à l’Ouest par la région du Nord. Elle partage plus de 1500 km de frontière avec le Mali et le Niger. Elle couvre une superficie de 36 166 km2 soit 13% du territoire national. Son relief est dominé par le système dunaire. Le climat est tropical, de type sahélien au Nord et soudano-sahélien au Sud. Le réseau hydrographique pendant une bonne partie de l’année est constitué de chapelets d’eaux et tarit complètement dans la majeure partie des cas. La région du Sahel couvre quatre provinces : l’Oudalan, le Séno, le Soum et le Yagha. Elle compte 26 communes avec un total de 687 villages administratifs. La population actualisée de la région pour l’année 2018 est estimée à 1 395 108 habitants. L’indice de pauvreté de la région était de 36,45% en 2010 (INSD). En fin 2018, la région du Sahel compte un CHR, trois CMA (Djibo, Gorom-Gorom et Sebba), 4 CM et 95 CSPS et dispensaires isolés. Pour des raisons de distance, le district de Djibo réfère ses patients au CHUR de Ouahigouya. La région sanitaire du Centre Nord : d’une superficie de 19 677 Km², la région est située au Centre-Nord du pays. Elle est limitée au nord par la région du Sahel, au sud par les régions du Plateau central et du Centre-Est, à l’est par la région de l’Est et à l’Ouest par la région du Nord. Elle est subdivisée en trois (03) provinces (Bam, Namentenga et Sanmatenga) comportant vingt-huit (28) communes. Les formations végétales de la région comportent quatre (04) forêts classées, quarante-quatre (44) forêts villageoises. La population de la région est estimée en 2018 à 1 687 858 habitants3. La densité moyenne de la population est de 86 habitants au km² en 2018. En 2006, la région affichait un taux brut de natalité de 46 naissances pour 1000 habitants et un indice synthétique de fécondité (ISF) de 6,2 (INSD, RGPH 2006). L’espérance de vie à la naissance est de 56,7 ans. Le taux brut de mortalité dans la région est estimé à 13,4‰ selon les données RGPH 2006. Les taux de mortalité 3 II INSD, RGPH-2006 actualisée
maternelle et infanto juvénile selon l’EDS 2010 sont respectivement de 341/100 000 naissances vivantes et 129‰.4 La migration dans la région est assez importante et se fait des villages vers les grandes villes et les sites d’orpaillage. Parfois elle se fait vers des pays voisins comme la Côte d’Ivoire et le Ghana. En fin 2018, la Région du Centre Nord compte un centre hospitalier régional, six districts sanitaires fonctionnels totalisant trois (03) centres médicaux avec antenne chirurgicale, quatre (04) centres médicaux, cent quarante (140) centres de santé et promotion sociale (CSPS) publics et quatorze (14) dispensaires isolés. La région sanitaire de la Boucle du Mouhoun : elle est limitée au nord par la région du Nord, à l’est par la région du Centre-ouest, au sud par les régions des Hauts- Bassins et du Sud-ouest, à l’ouest par la république du Mali. Elle s’étend sur une superficie de 34 145 Km2 représentant 12,59% du territoire national. Le relief est peu accidenté. Le climat est de type soudano-sahélien. La région de la Boucle du Mouhoun évolue de steppe arbustive au nord à la steppe arborée et à la savane au sud avec des formations mixtes en vallées dans le centre et des forêts galeries le long des cours d’eau. Ces formations végétales servent de gîtes à une faune qui est assez riche et variée. Sur le plan hydrographique, la région dispose d’un réseau assez dense tissé autour du bassin versant du fleuve Mouhoun qui traverse la région sur 280 Km. Autour du fleuve Mouhoun pérenne, s’organisent des cours d’eau secondaires non permanents (le Tuy, le Sourou, le Nayala…). Elle a 6 provinces (les Balé, les Banwa, la Kossi, le Mouhoun, le Nayala et le Sourou). Le chef-lieu de la région est Dédougou distant de 230 km de Ouagadougou et à 176 km de Bobo-Dioulasso. Ces provinces totalisent 47 départements, 993 villages administratifs, 47 communes dont 6 urbaines. En fin 2018, la région sanitaire de la Boucle du Mouhoun compte 1 CHR et 6 districts sanitaires disposant de 5 CMA, 9 CM, 219 CSPS, 19 dispensaires isolés, 1 maternité isolée et 43 structures privées. La région sanitaire du Centre Est : d’une superficie de 15 288 Km², elle est située, dans la partie Centre - Est du pays. Elle est limitée à l’est et au nord-est par la région de l’Est, à l’ouest et au nord-ouest par les régions du Centre-Sud et du Plateau Central, au nord par la région du Centre Nord, et au sud par les républiques du Togo et du Ghana. Sur le plan administratif, elle couvre trois provinces (Boulgou, Kouritenga et 4 III Enquête Démographique de Santé 2010
Koulpélogo) et compte six (06) communes urbaines, vingt-quatre (24) communes rurales, trente (30) départements et six cent soixante-seize (676) villages. Au plan sanitaire, la région du Centre-Est comporte sept districts sanitaires : Bittou, Koupéla, Garango, Ouargaye, Pouytenga, Tenkodogo et Zabré. Le premier échelon est constitué par les CSPS (143 dont 3 privés), 13 dispensaires isolés dont 4 privés, 4 maternités isolées, 12 cabinets de soins privés, et les CM (3 dont 1 privé) et le second échelon est représenté par les CMA ou hôpitaux de district au nombre de 6. Le district sanitaire de Tenkodogo centré sur le CHR n’a pas d’hôpital de district. IV
Vous pouvez aussi lire