Politique bien-être animal du Groupe Carrefour
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Sommaire A. Périmètre de notre engagement 2 B. La notion de bien-être animal 2 C. L’enjeu pour Carrefour 3 1.Croissance de la demande en produits animaux soutenue par l’élevage intensif 3 2.Atout concurrentiel pour les acteurs de la filière 3 3.Une préoccupation de la société 4 4.Une attente des consommateurs 4 D. Notre approche : concertation, mobilisation et contractualisation 4 E. Nos dix objectifs prioritaires 5 1.Combattre l’antibiorésistance et interdire les antibiotiques facteurs de croissance et les hormones de croissance. 5 2.Interdire le clonage et les animaux génétiquement modifiés et recherche de la diversité biologique 5 3.Transformer l’élevage en cage et restreindre le confinement des animaux 6 4.Restreindre à son minimum le stress pendant le transport et l’abattage 6 5.Limiter les pratiques controversées (castration, caudectomie, épointage..) et optimiser la prise en charge systématique de la douleur 6 6.Demander une alimentation adéquate 6 7.Exiger un suivi sanitaire 6 8.Bannir les tests sur des animaux (Cosmétiques, droguerie et produits d’entretien) 7 9.Bannir les matériaux d’origine animale non issus d’élevages dont l’objectif premier est de produire des denrées alimentaires 7 10. Améliorer le confort via l’habitat 7 1
Politique bien-être animal A.Périmètre de notre engagement Ce document concerne l’ensemble des pays intégrés du groupe Carrefour. De surcroît, chacun d’entre eux s’engage à définir son propre plan bien-être animal d’ici 2020, adapté à la situation et aux possibilités de chaque pays. Ce plan défini clairement son périmètre d’action : marques propres et/ou marques nationales, les espèces animales concernées, les secteurs (alimentaire, textiles, hygiène/beauté, animalerie…), les familles de produits concernées (produits bruts, frais, surgelés, transformés, ingrédients….). Il est public et donne lieu à un rapport annuel composé d’indicateurs de suivi. B.La notion de bien-être animal Carrefour considère que l’élevage d’animaux doit faire l’objet d’une attention particulière. Les animaux sont reconnus comme des êtres sensibles, qui ressentent des émotions telles que la peur, la douleur. Nous appliquons le principe des cinq libertés fondamentales des 1 animaux comme approche d’évaluation et de management de leur bien-être à tous les stades (élevage, transport, abattage): 1. Liberté physiologique : absence de faim, de soif ou de malnutrition. Les animaux doivent avoir accès à l’eau fraîche et à une nourriture adéquate assurant leur bonne santé et leur vigueur. 2. Liberté environnementale : logement adapté, absence de stress climatique ou physique. Les animaux doivent disposer d’un environnement approprié comportant notamment des abris et une aire de repos confortable. 3. Liberté sanitaire : absence de douleur, de lésion ou de maladie. Les animaux doivent bénéficier de prévention, de diagnostic rapide et de traitement adapté 4. Liberté comportementale : possibilité d’exprimer des comportements normaux, propres à chaque espèce. Les animaux doivent être dotés d’espace suffisant, d’un environnement approprié à leurs besoins, et être en contact avec d’autres congénères. 5. Liberté psychologique : absence de peur ou d’anxiété. Les conditions et les pratiques d’élevages ne doivent pas induire de souffrances psychologiques des animaux. 2 En 2018, l’ANSES propose comme définition : « Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, 1 Le respect des 5 libertés s’appuie sur la position de la Convention européenne pour la protection des animaux dans les élevages, celle de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et celle de l’organe consultatif indépendant britannique Farm Animal Welfare Council. 2 ps://www.anses.fr/fr/system/files/SABA2016SA0288.pdf 2
ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal ». C.L’enjeu pour Carrefour 1. Croissance de la demande en produits animaux soutenue par l’élevage intensif Dans le monde, chaque année, 70 milliards d’animaux sont élevés pour nourrir l’homme en viande, 3 en lait ou en œufs . Sans changement fondamental de nos modèles alimentaires la demande globale augmentera de 25 % entre 2015 et 2030 (+1,5 % par an), tirée par la croissance de la population, l’augmentation des revenus disponibles et des apports caloriques quotidiens dans les pays en développement. En 2030, les consommations devraient ainsi atteindre : ● Viande : 37 kg par an et par personne dans les pays développés ; 100 kg par an et par personne dans les pays industrialisés. ● Lait : 66 kg par an et par personne dans les pays développés ; et 221 kg par an et par personne dans les pays industrialisés. ● Œufs : 8,9 kg par an et par personne dans les pays développés ; et 13,8 kg par an et par 4 personne dans les pays industrialisés . Nous observons que la réponse à cette demande croissante est principalement fournie par l’élevage intensif. Ces dernières années, la production animale intensive a augmenté deux fois plus vite que les systèmes traditionnels d'agriculture mixte, et six fois plus vite que la production basée sur le 5 6 pâturage . L’élevage intensif représente désormais 70 % de l’élevage mondial . 2. Atout concurrentiel pour les acteurs de la filière 7 Selon la Banque Mondiale , « les entreprises qui prennent en compte ou améliorent le bien-être des animaux sont susceptibles de gagner ou de conserver un avantage concurrentiel sur le marché mondial en : ● Réduisant leurs coûts grâce à l'amélioration des relations avec les animaux et aux bénéfices de leur bien-être, gagnant ainsi en productivité. ● Saisissant des opportunités de marché croissantes pour des aliments accrédités pour le bien-être des animaux. ● Devenant le producteur de choix pour les détaillants et les consommateurs concernés par la santé et le bien-être des animaux, la sécurité et la qualité, la santé humaine et l'environnement ». Il existe actuellement une grande variété de modes d’élevage et de pratiques en matière de conditions d’élevage. Celles-ci ne sont pas toujours valorisées auprès des consommateurs. 3 et 5 Reconnaître la sentience des animaux d’élevage, Rapport de synthèse de CIWF 4 et 6 FAO. 1996. World livestock production systems: current status, issues and trends. FAO Animal Production and Health Paper No. 127. Rome 7 Improving Animal Welfare in Livestock Operations, IFC, World Bank Group, 2014 5 6 7 3
3. Une préoccupation de la société Le respect de l’animal et de sa sensibilité est une préoccupation grandissante de la société civile, soutenue en partifulier par des ONGs. Parmi la variété des points de vus exprimés, nombreux sont ceux qui dénoncent certaines des méthodes d’élevage et d’abattage cruelles et illégales. Certains s’interrogent sur l’usage même des animaux à des fins alimentaires, vestimentaires ou cosmétiques ou s’alertent de l’enjeu sanitaire lié à la prévention du développement des zoonoses (maladies infectieuses transmissibles à l’être humain) et de résistances aux antibiotiques. Selon la FAO, le bien-être animal est un bien commun qui fait partie intégrale d’un développement durable du secteur de l’élevage. Il est lié à la sécurité et la qualité alimentaire, à la santé humaine et animale, et au développement rural. C’est un outil qui peut être bénéfique pour les producteurs, leurs animaux et plus largement la société. 4. Une attente des consommateurs Dans plusieurs pays, les attentes des consommateurs sont en pleine évolution, tout particulièrement en Europe où les attentes environnementales progressent. De nouvelles orientations apparaissent, comme la réduction de la quantité de viande consommée, le choix de substituer les apports en viandes par des protéines végétales ou encore de se tourner vers des produits issus de modes d’élevages plus respectueux des animaux et en cohérence avec leur vision d’un élevage durable. Cette dernière représente une alternative non négligeable à la baisse de la consommation de viande dans les pays dit développés pour le groupe Carrefour et ses fournisseurs. Ces changements de comportements d’achats étant rapides, il est nécessaire d’engager des évolutions dans les façons de faire des professionnels pour répondre au mieux à ces nouvelles attentes. D.Notre approche : concertation et contractualisation Parce que le bien-être animal demande la mobilisation de tous les acteurs, notre politique s’inscrit dans une démarche d’amélioration continue. Elle vise à : ● Partager, dans les pays où le Groupe est présent et avec nos partenaires (notamment nos fournisseurs et les organisations interprofessionnelles), une vision commune du bien-être animale. ● Mobiliser le Groupe et ses fournisseurs de produits de marques propres autour de lignes directrices et d’objectifs ciblés. ● Inciter chaque acteur à déployer une démarche de progrès. Carrefour travaille quotidiennement avec des ONGs expertes du bien-être animal. Pour exemple, la collaboration sur des grilles d’audit en abattoir avec l’OABA, d’un référentiel d’élevage avec le Lit Ouestrel ou encore la collaboration depuis 2008 avec Welfarm pour la définition de la politique et son déploiement dans les cahiers des charges, ainsi que la surveillance du plan de progrès. De plus, nous organisons régulièrement des groupes de travail avec nos parties prenantes, ONGs, clients, fournisseurs, afin de partager notre vision et nos plans d’action communs sur le bien-être animal. Nous prévoyons également de formaliser les engagements de nos partenaires par une 4
contractualisation afin de s’assurer d’objectifs communs. Enfin, nous informons nos clients et participons à leur sensibilisation notamment via les sites internet du Groupe. E. Nos dix objectifs prioritaires Au vu des éléments précédents, le bien-être animal doit être et est une priorité du groupe Carrefour. Nous nous voulons leader mondial de la transition alimentaire pour tous, d’ici 2022. Cela se traduit par un engagement en faveur des modèles agricoles durables, plus respectueux des animaux et de l’environnement. Pour cela, nous accompagnons la démocratisation de l’agriculture biologique avec 8 le lancement du contrat « Bio développement » en partenariat avec WWF et l’objectif de multiplier par 5 le chiffre d’affaire réalisé. Nous nous appuyons également sur nos marques propres et plus particulièrement la marque propre Filière Qualité Carrefour afin de fournir une alimentation saine et durable à nos clients. A travers nos filières nous engageons chaque jour des démarches de progrès, notamment sur la condition animale, avec l’objectif d’atteindre 20 % d’approvisionnement d’ici 2020. De plus, nous sommes convaincus de l’impact positif d’un approvisionnement de proximité. C’est pourquoi nous faisons le choix de prioriser l’achat national voir régional des produits d’origine animale, quand cela est possible. Afin d’engager la co-construction d’initiatives, le groupe Carrefour s’est fixé 10 objectifs prioritaires concernant les filières animales, dont le périmètre d’application dépendra du contexte du pays, du marché et de la filière concernée : 1. Combattre l’antibiorésistance et interdire les antibiotiques et hormones facteurs de croissance Nous encourageons nos filières à utiliser de manière responsable les antibiotiques à usage thérapeutique afin de limiter l’antibiorésistance : ● Interdire les hormones et antibiotiques facteurs de croissance qui épuisent les capacités physiologiques des animaux et contribuent à l’antibiorésistance. ● Systématiser la prévention (animaux plus rustiques, limitation des densités, etc.) et les vaccins et auto-vaccins. ● Utiliser les médecines alternatives (phytothérapie, aromathérapie, etc.). ● Interdire l’usage d’antibiotiques à visées humaines - ou de dernières générations- et utiliser le ciblage par antibiogramme. ● Mettre en place des filières « sans traitement antibiotique ». 2. Interdire le clonage et les animaux génétiquement modifiés et rechercher la diversité biologique Nous sommes convaincus que des élevages performants peuvent et doivent être obtenus en respectant les cycles naturels. Nous portons une attention particulière au choix de races/souches appropriées en termes de rythmes de croissance, de résistances et d’origine. 8 WWF : World Wildlife Found 5
3. Transformer l’élevage en cage et restreindre le confinement des animaux L’éleveur se doit de fournir un environnement confortable, adapté aux besoins physiologiques et éthologiques de ses animaux. Nous nous concentrons dans un premier temps que sur des filières que nous considérons prioritaires : poules pondeuses, cailles, canards et lapins. Nous avons pris l’engagement pour 2025 de nous approvisionner uniquement dans des élevages hors cage pour les œufs coquilles de marques propres dans l’ensemble des six pays intégrés en Europe ainsi qu’à Taïwan et au Brésil. À date, en France, 50% des œufs coquilles vendus en rayon sont issus d’élevages alternatifs. Pour nos marques la vente d’œuf coquilles non issus d’élevages en cage monte à 76%. Dans la continuité, nous engageons des démarches similaires sur les œufs destinés à nos ovoproduits de marques propres. Actuellement, cet objectif est atteint pour Carrefour Belgique et sera atteint pour Carrefour Italie d’ici 2020 et pour Carrefour France d’ici 2025. Enfin, nous encourageons la diminution des temps de contention des truies. 4. Restreindre à son minimum le stress pendant le transport et l’abattage Les animaux doivent être abattus après une durée de transport réduite à son minimum (avec un objectif inférieur à 8h dès que le contexte pays le permet) et dans des conditions satisfaisantes (densité, température, méthodes de transfert…). Les meilleures techniques et technologies disponibles doivent être mises en œuvre pour limiter le stress et éviter la douleur durant le transport et l’abattage. L’étourdissement et son contrôle avant abattage permettent de garantir une mort sans douleur et devront être appliqués à la majorité de nos approvisionnements à marques propres. De plus, la mise en place d’audits et de la vidéosurveillance représentent un objectif majeur pour les années à venir dans les abattoirs partenaires. 5. Limiter les pratiques mutilatrices controversées et optimiser la prise en charge systématique de la douleur Carrefour s’engage à rechercher systématiquement avec ses partenaires une alternative techniquement et économiquement acceptable à la pratique des mutilations, en particulier : castration, écornage, caudectomie. En cas de maintien de ces pratiques, la prise en charge de la douleur doit être complète. 6. Demander une alimentation adéquate Les animaux doivent avoir accès à de l’eau fraîche et propre. Ils doivent bénéficier sans compétition d’une nourriture saine, adaptée à leur espèce, leur âge et leurs besoins nutritionnels. L’alimentation doit assurer leur bonne santé et leur vigueur. 7. Exiger un suivi sanitaire Les élevages doivent faire l’objet d’un suivi sanitaire régulier par un vétérinaire et/ou par des inspections. Tout animal qui paraît malade ou blessé doit être soigné sans délai dans le respect de la réglementation de l’utilisation des médicaments. L’euthanasie d’animaux doit être pratiquée selon des protocoles précis pour abréger une souffrance irréversible. L’euthanasie d’animaux en bonne santé est interdite. 6
8. Bannir les tests sur des animaux (Cosmétiques, droguerie et produits d’entretien) En Europe, comme la réglementation l’impose, nous n'acceptons aucun produit finis cosmétique ayant été testés sur des animaux. Nous souhaitons étendre cette pratique à l’ensemble des pays intégrés du groupe Carrefour sur les produits cosmétiques, d’entretien et de droguerie, autant que faire ce peut. 9. Bannir les matériaux d’origine animale non issus d’élevages dont l’objectif premier est de produire des denrées alimentaires Nous achetons exclusivement des produits dont le cuir, les plumes, et la laine sont un co-produit de l'industrie alimentaire. Nous n’acceptons pas : ● La fourrure d’animaux ● L’angora de lapin ● La plume et le duvet provenant de la plumaison des oiseaux vivants 10. Améliorer le confort via l’habitat Nous encourageons nos filières à développer des habitats permettant un accès extérieur ou plein air. Nous incitons également nos partenaires à installer des éléments permettant aux animaux d’exprimer leur comportement naturel dans le cadre d’habitats enrichis (comme les sources de lumière naturelle, les perchoirs pour les poulets, les matériaux manipulables pour les porcs, les cours d’accès à l’extérieur ou jardins d’hiver, les objets à ronger pour les lapins, etc…). Pour accompagner ces évolutions, un référent au sein du groupe Carrefour sera désigné et des groupes de travail mis en place. Nos responsables qualité sont formés à la thématique et nous encourageons tous les acteurs des chaînes de production à en faire de même progressivement. Nous intégrons également à nos audits des items de bien-être animal. Enfin, nous soutenons également les démarches d’autoévaluation mise en place par nos fournisseurs. Avec cette politique bien-être animal, le groupe Carrefour entend répondre au mieux aux attentes sociétales concernant les filières animales. Cette démarche de progression est conduite grâce à une amélioration continue en partenariat avec toutes les parties prenantes liées à ces problématiques. Elle sera valorisée par un étiquetage (imprimé ou numérique) permettant une sensibilisation et une transparence envers les consommateurs. Au-delà de cette politique, chaque pays mettra en place son propre plan bien-être animal d’ici 2020. 7
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