Présentation générale de l'agriculture à La Réunion - Daaf
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Présentation générale de l'agriculture à La Réunion Très diversifiée, l'agriculture réunionnaise repose sur trois piliers ; au premier rang desquels se place la canne à sucre, mais les autres productions végétales et les filières animales jouent un rôle économique incontournable. L'accroissement démographique rapide de l'île constitue un enjeu pour l'agriculture, qui couvre déjà près de la moitié des besoins en produits alimentaires, grâce à des filières organisées, capables d'alimenter les industries agroalimentaires locales. La Réunion est une île volcanique située dans l'Océan Indien à 9 000 km de la métropole. Le centre de l'île, avec un relief élevé (3 000 m au sommet du Piton des Neiges) abrite le parc national, reconnu au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sur 250 000 ha de superficie totale, La Réunion aménageable est constituée d'un anneau littoral d'un peu plus de 100 000 ha, où se concentre l'essentiel de l'activité humaine, et qui est l'objet de tensions croissantes entre les besoins en logement, en infrastructures économiques et de transport et la préservation d'environ 50 000 ha de terres agricoles, pour conserver à l'ensemble un équilibre viable et durable La Réunion, malgré des contraintes foncières, possède l'agriculture chef de file de l'économie agricole et agroindustrielle ultramarine. La production agricole atteint 400 millions d'euros en 2011. Elle emploie 21 700 actifs, soit 6% de la population active. Clé de voute de l'agriculture réunionnaise, la canne à sucre, structure toujours le paysage et occupe plus de 55% de la surface agricole, elle constitue le socle de la première activité économique industrielle de l'île. Cependant, dans une logique d'import-substitution, l'agriculture s'est efficacement diversifiée au cours des 20 dernières années. Le déclin des productions traditionnelles de géranium et de vanille s'est accompagné du développement des productions de fruits et légumes, de viandes et d'œufs, essentiellement tournées vers le marché du frais. Cette évolution permet de couvrir 70% des besoins du marché du frais par la production locale, et 50% en y incluant les produits transformés. L'industrie agroalimentaire réunionnaise est le premier secteur industriel de l'île, avec 38% du chiffre d'affaires et 32% des emplois. Elle est à l'origine des deux premiers postes à l'export de l'île : le sucre(n°1) avec 70 millions d'euros en 2011 et les produits de la pêche (n°2) avec 65 millions d'euros. La part de l'agriculture et de l'agroalimentaire dans le PIB de La Réunion (3%) est comparable au niveau national (3,4% en 2007) L'emploi agricole se maintient La résistance au phénomène d'érosion de l'emploi agricole est indéniablement un des principaux 20000 18000 16000 14000 Réunion (en UTA) 12000 Métropole (centaine 10000 UTA) 8000 6000 1989 2000 2010 faits marquants du recensement de 2010 ; en effet on constate qu'en 10 ans, la baisse de la quantité de travail n'a été que de -4,5% à La Réunion, alors que dans le même temps elle a baissé de -22% en métropole.
Alors que le travail demeure essentiellement familial, les quinquagénaires s'imposent désormais aux postes de chefs d'exploitation. La population active agricole se renouvelle plus difficilement, la tranche d'âge des moins de 40 ans ne représente plus que 22% des chefs d'exploitation alors qu'ils étaient 38% en 2000. Mais ce ratio demeure cependant supérieur à la moyenne nationale (19%). Sous l'effet des politiques publiques d'incitation à l'installation et grâce aux différentes formations proposées par les établissements d'enseignement agricole, la formation des agriculteurs est en forte progression, on compte 21% de chefs d'exploitation qui ont au moins le niveau IV. Mais cette proportion est toujours très en retrait par rapport à celle de leurs homologues de métropole qui se situe à 40%. On dénombre en 2010, 7 623 exploitations, leur surface moyenne est de 5,8 ha. La moitié d'entre elles sont de dimension économique moyenne ou grande. Ces dernières génèrent à elles seules plus de 85% de la production brute standard. Les exploitations sont de type individuel dans leur très grande majorité, les formes sociétaires ne représentent que 4%. Les exploitations se modernisent ; on assiste en particulier au développement de l 'irrigation. Les superficies irriguées ont triplé depuis le recensement de 1989, et elles correspondent aujourd'hui à plus de 9 000 ha, soit 21 % de la SAU. Cet accroissement est essentiellement dû à la réalisation des travaux du projet ILO, de basculement de l'eau entre l'Est et l'Ouest de l'île. La diminution de la surface agricole utilisée ralentit nettement Les exploitations agricoles occupent 42 813 ha de superficie agricole, cultivée ou utilisée. Au total, elles s'étendent sur 52 391 ha, avec les bâtiments, les cours, les bois des exploitations, les friches et les chemins. La superficie agricole utilisée (SAU) a diminué de 879 ha depuis 2000, soit une baisse moyenne de 88 hectares par an. Au cours de la décennie précédente, la baisse moyenne était de 654 ha par an. Cette baisse s'est donc considérablement ralentie. Mais ce chiffre ne rend pas compte du phénomène de perte des meilleures terres qui sont celles où la pression foncière est la plus forte, au profit d'un gain de surface de moindre qualité agronomique. La canne à sucre clé de voûte de l'agriculture La Réunion a relevé avec succès le défi de la transformation de son appareil de production agricole hérité de l'économie de plantation de la période coloniale. La réforme foncière mise en œuvre dans les années 1970 et 1980 a substitué aux grands domaines de monoculture cannière, des structures d'exploitation familiale en intégrant une partie des anciens colons et des salariés agricoles. Ces exploitations se sont équipées, ont gagné en productivité et ont réussi à s’installer dans la durée. 3 473 exploitations réunionnaises (46%) déclarent produire de la canne à sucre. 57% de la surface agricole utilisée est occupée par la canne à sucre, soit 24 336 ha. Toutes les communes de l'île à l'exception de Cilaos sont concernées ; c'est la culture la mieux repartie sur tout le territoire. En 30 ans, le nombre des exploitations a été divisé par 3, mais la surface en canne n'a baissé que de 20%. Donnée significative du dynamisme de la filière, les surfaces en canne n'ont baissé que de 6,1% entre les deux derniers recensements, alors même que la réforme de l'organisation commune de marché a pris effet au milieu de cette période, et qu'une diversification nécessaire est en marche. Pour mémoire, les surfaces avaient accusé une baisse de 15% au cours de la période intercensitaire précédente. Autre signe du dynamisme de la filière est l'accroissement des surfaces irriguées qui ont progressé de +15% en 10 ans et atteignent 6 000 ha en 2010. La surface moyenne en canne par exploitation a doublé en 30 ans. La surface moyenne en canne des exploitations qui en cultivent a triplé en 30 ans : elle est en 2010 de 7 ha, alors qu'elle était de 5,4 ha en 2000 et de 3,5 ha en 1980. Les exploitations cannières poursuivent leur agrandissement, la classe des plus de 10 ha de canne voit ses effectifs passer de 340 à 486 exploitations et représentent 43% de la surface en canne du département. Dans le même temps celles de moins de 3 ha ont fortement diminué de
1600 à 900 exploitations et ne représentent plus que 7% de la surface. La diversification se poursuit : D'une manière générale, les exploitations cannières sont plutôt spécialisées dans la culture de la canne ; mais elles disposent cependant de surfaces portant d'autres productions. En effet, 10% en moyenne de la surface de ces mêmes exploitations est occupée par une production de diversification : la canne n'empêche pas la diversification, elle la faciliterait plutôt, en garantissant le revenu. Outre les 24 336 ha de canne, leur SAU comporte également 1 300 ha de surface fourragère et plus de 1 000 ha de surface dédiée aux fruits et légumes. Répartition de la SAU des exploitations cannières Fruits Légumes 3% 1% Jachères Canne 0,5% 90% 10% divers 0,5% Superficie fourragère 5% La 1ère région européenne productrice de sucre de canne La filière canne réunionnaise s’appuie sur deux usines régulièrement modernisées depuis 1996 - BOIS-ROUGE au nord-est et le GOL au sud-ouest – d’une capacité unitaire d’un million de tonnes de cannes traitées. Ces deux outils industriels sont la propriété du groupe TEREOS Océan Indien depuis 2001 pour la Sucrerie de Bois-Rouge et depuis 2010 pour la Sucrerie du Gol, avec le rachat du sucrier historique Quartier Français. La filière exploite aussi un terminal sucrier (Eurocanne) et trois distilleries industrielles (Savanna, Rivière du Mat, et Isauthier). La valorisation énergétique du co-produit « bagasse » est effective avec la production des deux centrales thermiques (CTBR et CTG) qui repose sur des chaudières mixtes bagasse/charbon et le procédé de la cogénération. La production est utilisée pendant la campagne sucrière, tant pour alimenter les usines en vapeur et électricité que pour participer à la couverture des besoins en électricité de l’île (environ 10 %). Ces technologies et savoirs faire sont depuis exportés à travers le monde. L’industrie sucrière constitue l’assise historique de référence de l’industrie réunionnaise et le sucre est le premier produit d’exportation de l’île avec plus de 70 millions d'euros en 2011, soit 40% des exportations de produits alimentaires et 25% du total exporté. Les exportations vers la métropole représentent 42%, 20% vers l'Espagne, 17% vers la Grande Bretagne et 12% vers la Roumanie.
La Réunion est la 1ère région européenne productrice de sucre de canne ; en 2011, 206 000 tonnes ont été produites soit 80% de l'ensemble des DOM. Les sucres spéciaux à forte marge (sucre roux et cassonade) contribuent largement aux bons résultats de cette filière ; ils représentent aujourd'hui près de 50% de la production de TEREOS à La Réunion. Le marché mondial demeure cependant assez volatil et les variations sont tributaires de quelques pays (Brésil, Inde, Australie) qui interviennent sur le marché libre, mais aussi des cours du pétrole, ou des arbitrages entre la production de bioéthanol et la production de sucre. Le chiffre d'affaires de l'ensemble de la filière canne/sucre s'élève à 240 millions d'euros, la filière canne/sucre maintient un équilibre financier fragile malgré les recettes de la mélasse et les aides publiques de l'Europe et de l'Etat. Les fruits et légumes locaux approvisionnent 70% du marché du frais Alors que la culture de la canne est une culture tournée vers l'exportation, la production de fruits et légumes se destine essentiellement au marché local, et plus particulièrement au marché du frais. Depuis quelques années, les superficies progressent sensiblement à la fois dans une logique d'import-substitution, mais aussi en diversification à la canne à sucre. Les surfaces en légumes frais, en 2010, occupent 1 670 ha alors qu'elles ne représentaient que 1 269 ha en 2000 ; de nombreuses exploitations en maraîchage ont une petite surface exploitée. Pour les cultures fruitières, les superficies sont globalement stabilisées à plus de 2 500 ha, mais on note une progression pour certaines cultures comme l'ananas (357 ha) ou la banane (477 ha). Ces cultures se situent sur toute l’île mais avec une prédominance dans le sud. Une grande quantité de fruits et légumes tropicaux ou tempérés peut être produite ici grâce à la diversité climatique liée à la latitude de l’île et aux différences d’altitudes. La mise en place de systèmes de cultures sous abri ou sous serres permet en outre de s’affranchir en partie des contraintes climatiques. Parallèlement le développement de l'irrigation a permis de sécuriser les cultures de fruits et légumes pour lesquelles les surfaces irriguées sont passées de 1 683 ha en 2000 à 2 921 ha en 2010. Cette progression spectaculaire est due aux programmes ambitieux d'alimentation en eau, et le recours aux techniques de micro-irrigation plus économes. La production locale de fruits et légumes frais s'élève à 95 000 tonnes, une partie est exportée, mais la plus grande part est consommée sur l'île. Les produits frais réunionnais couvrent 70% des besoins de la population. La filière est structurée en 9 Organisations de Producteurs regroupant 450 producteurs. Depuis 2009, ces OP se sont fédérées autour de l'association AROP-FL et ont crée une inter-profession. La production organisée autour de l'AROP-FL représente environ 20% de part de marché. Le reste de la production est vendue par l’intermédiaire de « bazardiers », grossistes locaux, par des commerces de petites tailles. Environ 20% de la production passe par le marché de gros de St Pierre où s’approvisionnent beaucoup de revendeurs et de professionnels de la restauration. Les exportations de fruits sont principalement orientées vers Rungis, elles représentent 1 800 tonnes par an, et reposent sur des produits de qualité : ananas, letchis, mangues, fruits de la passion. La production de fruits et légumes de La Réunion connait sur le marché local une forte concurrence notamment indienne et malgache, en particulier pour l’oignon, l’ail, la carotte. La valeur de la production globale de la filière fruits et légumes s'élève à 120 millions d'euros hors subventions. La valeur de la seule production de légumes et tubercules est de 58 millions d'euros en 2011 ; elle est en constante progression. La production fruitière est quant à elle plus irrégulière et fortement soumise aux aléas climatiques, elle s'élève à 62 millions d'euros en 2011. Pour les produits transformés à base de fruits et légumes, le taux de couverture par les produits locaux est beaucoup plus faible. La Réunion en importe plus de 33 000 de tonnes annuellement,
2 000 tonnes seulement sont produits sur l'île. La consommation de fruits et légumes transformés repose ainsi à 95% sur des produits d'importation, principalement conserves et surgelés. Une marge de progression importante existe pour approvisionner l'industrie agroalimentaire locale. L'élevage réunionnais repose sur une organisation exemplaire des filières L'autre évolution fondatrice du dynamisme de l'agriculture réunionnaise est la mise en place des filières de productions animales organisées autour des coopératives, largement facilitée par les premiers plans d’aménagement des Hauts. La Réunion compte deux interprofessions : l’Association réunionnaise interprofessionnelle pour le bétail et les viandes (ARIBEV) créée en 1975 pour la viande bovine, le lait et le porc, et l’Association réunionnaise interprofessionnelle de la volaille (ARIV) créée en 1994 pour la volaille. La filière laitière se développe sur un marché en expansion. La production locale est réalisée par 135 producteurs, adhérents à la coopérative SICALAIT, au sein de l'inter-profession ARIBEV ; elle s'élève à 20,5 millions de litres en 2011. Le cheptel, principalement de race prim’holstein, se stabilise actuellement à 3 500 vaches laitières. Cette production est livrée en totalité aux deux transformateurs locaux : CILAM et SORELAIT. L'industrie réunionnaise du lait dépend à la fois de l'approvisionnement issu de la collecte de lait locale et de l'importation de produits laitiers. La filière Bovin viande La croissance du cheptel allaitant s'est poursuivie au cours des 10 dernières années, l'effectif de vaches allaitantes est passé de 7 156 à 9 469 en 2010. L’élevage bovin repose essentiellement sur des races européennes comme la limousine ou la blonde d’Aquitaine pour la viande. La filière porcine Le cheptel porcin a tendance à se concentrer, en 10 ans l'effectif de truies mères est passé de 10 000 à 7 500. Confrontés aux fluctuations brutales du marché, la Coopérative des Producteurs de Porcs de La Réunion a mis en place une discipline de régulation de la production. Elle a développé la segmentation du marché et les produits de qualité vers la restauration collective et les GMS et a réalisé de nombreux investissements de mises aux normes pour améliorer le bien être animal. La filière avicole Sous l'impulsion de la Coopérative Avipôle, la filière a mis en place une politique de segmentation de l'offre en développant la production de poulets fermiers, de poulets jaunes et de poulets congelés. Le marché est ainsi approvisionné à 100 % en produits locaux pour les œufs et la viande fraîche de porc, la part des produits avicoles locaux atteint la moitié, et les productions bovines sont en augmentation à 30%. Le développement spectaculaire de l’élevage réunionnais depuis 30 ans est lié à la structuration précoce de la production et des services d’amont (provenderie) et d’aval (abattoir et transformation) ainsi qu’à la volonté d’accroître la production locale. L’objectif général des élevages réunionnais est d’assurer une part croissante de l’approvisionnement local par des produits réunionnais, en s’attaquant en priorité aux marchés haut de gamme à forte valeur ajoutée, et en démarquant les produits « pays ». C'est ainsi qu'en 2011, le projet DEFI, porté par les interprofessions et bénéficiant d'aides publiques a été mis en place. Il vise à gagner dix points de parts de marché en dix ans pour les produits laitiers et carnés locaux. Ce programme vise également l'accompagnement de l'installation de140 éleveurs durant la durée du projet. Résultats économiques de l'agriculture A La Réunion, les productions végétales représentent 220 millions d'euros et animales 110 millions d'euros ; elles concourent respectivement pour 55% et 27% aux ressources de l'agriculture. Les
subventions (aides directes) complètent ces dernières à hauteur de 17% , soit 66 millions d'euros. La valeur totale de la production agricole (en y incluant les entreprises de travaux agricoles) atteint ainsi la barre symbolique de 400 millions d'euros en 2011, au terme d'une période de 7 années de hausse consécutive, interrompue cependant en 2007 par le passage du cyclone Gamède ; alors que précédemment les années 1998 à 2004 avaient été marquées par une tendance à la baisse. Le résultat agricole se dégage après déduction des consommations intermédiaires, des impôts, de la consommation du capital fixe ; il s'établit depuis 3 ans au-dessus de 200 millions d'euros à 204 millions en 2011. Le revenu net d'entreprise agricole qui s'obtient par déduction des salaires et cotisations sociales, ainsi que des intérêts d'emprunts et des charges locatives s'élève à 149 millions d'euros et représente 37% de la ferme agricole réunionnaise. Les consommations intermédiaires se situent à près de 200 millions d'euros et poursuivent leur progression, elles représentent 49% de la production en 2011 alors que ces charges ne pesaient que 39% en 2000. La production 2011 se répartit en valeur hors subvention pour 2/3 sur la production végétale et 1/3 sur la production animale. Les productions animales sont cependant relativement mieux représentées à La Réunion que dans les autres DOM. La canne à sucre demeure la principale culture de l'île avec 35% de la valeur de la production végétale, suivie par la production fruitière 28% et la production légumière 26%. Cette dernière production ainsi que l'horticulture sont en forte croissance depuis 2004. Cette croissance régulière traduit les résultats des politiques visant à encourager la diversification de l'agriculture réunionnaise ; sans toutefois que la culture traditionnelle de la canne à sucre ne soit affectée à la baisse. La canne à sucre conserve son rôle de pilier et de facteur de sécurité au sein des systèmes de production réunionnais. Parmi les productions animales, la production de volailles et la production porcine occupent les deux premières places avec 43% et 26% de la valeur totale des productions animales. Dès 2004, l'aviculture (poulets) occupe la 1ère place, elle est en forte progression depuis. Parallèlement les autres productions poursuivent leur développement, il en est ainsi de la production d'œufs, de lait et de viande bovine qui constituent respectivement 11%, 8% et 7% de la production animale. Comptes de l'agriculture yc subventions m illions e uros 450 400 350 300 Production totale 250 Consommations intermédiaires 200 Résultat agricole 150 100 50 0
Agroalimentaire : des entreprises internationales et des PME familiales L'agroalimentaire réunionnais est le premier secteur industriel de l'île, avec un chiffre d'affaires dépassant 1,16 milliard d'euros et plus de 5 300 emplois salariés. Elle est à l'origine des deux premiers postes à l'export de l'île : le sucre(n°1) avec 70 millions d'euros en 2011 et les produits de la pêche (n°2) avec 65 millions d'euros. L' industrie agroalimentaire repose sur un tissu de 807 entreprises dont deux groupes de dimension internationale : TEREOS OCEAN INDIEN et URCOOPA ; 305 entreprises de taille moyenne et 502 artisans commerciaux, principalement dans les métiers de la boulangerie, pâtisserie et de la viande. Ces entreprises emploient 5 328 salariés, dont 1 512 se situent dans l'artisanat commercial. Malgré le contexte de crise, et les baisses d'emploi dans le domaine industriel, que ce soit à La Réunion ou au niveau national, l'industrie agroalimentaire réunionnaise bénéficie d'une seconde année consécutive de créations nettes d'emplois (+1,5% en 2011 après +2,0% en 2010). Ce secteur est marqué par une diversification des activités (industrie des viandes du poisson, du sucre et du lait, des plats cuisinés, de la boulangerie industrielle, des rizeries...) ; mais aussi et surtout par une grande proximité avec leur environnement, un ancrage profond au territoire. Les liens étroits entre la production locale agricole à l'amont et la transformation, qu'illustre la part importante du secteur coopératif, contribue à garantir un débouché et à stabiliser le marché. Le développement de ce secteur doit cependant faire face à un certain nombre de contraintes structurelles. Le déficit d'accessibilité pèse sur la compétitivité des entreprises pour deux raisons principales : l'éloignement par rapport au territoire continental communautaire européen ( 9 000 km) et l'isolement au sein d'une région en voie de développement, peu solvable dans l'ensemble et très compétitive au niveau des coûts de production. L'agroindustrie réunionnaise est un secteur relativement épargné par la crise mais elle doit franchir une nouvelle étape pour répondre aux objectifs du développement endogène. La croissance de la démographie réunionnaise, son marché naturel de proximité, et la présence d'un géant mondial du sucre constituent ses principales opportunités. En permanente adaptation le domaine de l'agroalimentaire peut aussi compter sur les investissements intellectuels en recherche et développement présents sur l'île : direction régionale du CIRAD, pôle de compétitivité Qualitropic, le centre de recherche eRcanne sur la canne à sucre (groupe TEREOS). La Réunion dispose ainsi d’un pôle de recherche européen reconnu internationalement sur l’un des principaux végétaux cultivé à travers le monde. L'agroindustrie réunionnaise doit faire face à plusieurs enjeux stratégiques. En amont, il convient de veiller à la gestion des approvisionnements ; en valorisant tout d'abord les productions agricoles locales ; mais en ayant également recours aux importations ; cette logique d'import/substitution est un enjeu central du développement durable de ce secteur. A l'aval, le choix du positionnement sur le marché intérieur est actuellement majoritaire ; mais des marges de progression à l'export dans la zone économique de l'Océan Indien sont apparues, grâce à l'avance technologique et à l'innovation notamment. L'ouverture des industriels réunionnais vers les pays voisins de l'Océan Indien au travers de projets construits en commun constitue également un axe majeur de développement. D'autres enjeux, seront également déterminants pour l'avenir ; diversifier l'offre pour répondre aux attentes des consommateurs en matière de baisse des prix, de santé ou de protection de l'environnement.
La production de biens vendue (hors industrie du poisson et des corps gras) Boulangerie, pâtisserie 8% Charcuterie 1% Boissons 15% Boulangerie (industriels) 5% Fruits et légumes 2% Autres IAA 5% Industrie laitière 13% Aliments pour animaux 9% Travail du grain 4% Viandes 16% Sucre 23% Source ESANE 2010, Retraitement SSP/DAAF Réunion IAA La Réunion par Secteur d'activité Entreprises Salariés Chiffre d'affaires Valeur ajoutée Frais de personne EBE Résultat courant (Naf rév.2) total avant impôt en nombre en milliers d'euros Ensemble IAA 807 5 328 1 161 246 272 410 175 967 100 302 74 736 Artisanat commercial 502 1 512 133 630 48 535 37 504 11 032 6 767 Charcuterie 112 121 20 372 4 729 2 922 1 808 1 193 Boulangerie, pâtisserie, pâtes 390 1 391 113 258 43 806 34582 9 224 5 574 281 3 068 817 408 158 856 103 989 58 724 45 826 Industries alimentaires (hors artisanat commerc 281 3 142 851 383 162 832 107 502 59 188 45 430 Industries des viandes 50 841 181 730 35 517 24 404 11 112 7 017 Industrie du poisson 17 s s s s s s Industrie des corps gras 1 s s s s s s Industrie des fruits et légumes 39 220 27 497 3 630 6 146 1 342 112 Industrie laitière 37 637 136 631 30 708 19 599 11 109 7 728 Travail du grain 7 86 40 314 6 634 3 986 2 648 1 644 Boulangerie, pâtisserie, pâtes (industriels) 23 336 51 385 18 728 8 565 10 163 11 212 Fabrication de sucre 4 394 244 051 35 419 21 927 13 492 13 554 Fabrication d'aliments pour animaux 6 184 87 215 12 527 10 409 2 118 318 Autres industries alimentaires 97 370 48 585 15 693 8 953 6 740 4 241 Fabrication de boissons 24 674 176 233 61 043 30 961 30 082 22 539 Source ESANE 2010, Retraitement SSP/DAAF Réunion Champ : ensemble des industries IAA de La Réunion, artisanat commercial inclus. Valeur ajoutée et EBE calculés aux couts des facteurs, en intégrant les autres produits et autres charges
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