Projet de loi "climat et résilience" - Dossier bilan Mardi 4 mai 2021 - Erwan Balanant
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Dossier bilan Projet de loi «climat et résilience» Mardi 4 mai 2021 Contact presse : Jérémy Chanez 06 82 44 84 66 j.chanez.modem@an.fr
Députés Démocrates membres de la Commission spéciale Erwan BALANANT Bruno MILLIENNE Finistère Yvelines Rapporteur thématique Vice-président de la (Titre VI) Commission - - Membre de la Membre de la Commission des Lois Commission développement durable Florence LASSERRE Aude LUQUET Pyrénées-atlantiques Seine-et-Marne Oratrice du groupe Oratrice du groupe - - Membre de la Membre de la Commission Commission développement durable développement durable Marguerite Bruno DUVERGÉ DEPREZ-AUDEBERT Pas-de-Calais Pas-de-Calais - - Membre de la Membre de la Commission des Commission des Affaires Finances économiques Frédérique TUFFNELL Nicolas TURQUOIS Charente-maritime Vienne - - Membre de la Membre de la Commission Commission des Affaires développement durable économiques
Bilan du projet de loi L’Assemblée nationale va adopter en première lecture le mardi 4 mai le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets, dit « Projet de Loi Climat et Résilience ». Ce projet de loi a pour ambition d’apporter des outils supplémentaires permettant de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, tel que le prévoit l’Accord de Paris, ratifié à l’occasion de la COP21. Il s’inscrit dans un ensemble de textes de loi en faveur de l’environnement, qui ont été adoptés depuis le début de la mandature : Egalim, loi contre le gaspillage et pour l’économie circulaire, climat et énergie, ... Notre société ne peut plus ignorer les enjeux de la nouvelle relation que nous devons construire avec les écosystèmes vivants et la nature. Notre société ne peut plus s’organiser sans tenir compte de la place de notre nature, de son droit à exister, à se régénérer et à s’épanouir. Erwan Balanant Ce projet de loi fut également l’occasion d’associer des citoyens dans une forme inédite de co-construction de la loi. Il reprend 146 propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat, impulsée par le Président de la République, qui s’articulent autour de six grands thèmes : consommer, produire et travailler, se déplacer, se loger et se nourrir, renforcer la protection judiciaire de l’environnement. Les députés démocrates ont pleinement accompagné la retranscription au sein de la loi de ces propositions, avec des objectifs clairs : être plus ambitieux avec les secteurs économiques qui sont prêts à accélérer leur transition écologique et améliorer l’accompagnement des secteurs qui connaissent plus de difficultés, en considérant qu’il ne peut y avoir d’interdictions sans solutions. C’est à cette condition que la transition écologique pourra devenir l’affaire de tous et être pleinement effective, le plus tôt possible. À l’image de notre engagement en faveur de l’environnement depuis le début de la législature, notre groupe souhaite faire preuve d’ambition pour accentuer la baisse des émissions de gaz à effet de serre, tout en protégeant l’emploi et en s’assurant de l’acceptabilité sociale des mesures prises Aude Luquet
CONSOMMER La lutte contre le réchauffement climatique ne pourra être gagnée qu’avec le concours des citoyens, qui en tant que consommateurs ont un rôle important à jouer en faveur d’une économie plus verte et plus durable, s’ils ont accès à une information complète et transparente. ▶ Création d’un «score carbone», sur le modèle du Nutriscore, après expérimentation sur le secteur de l’habillement. ▶ Renforcement de l’éducation à l’environnement tout au long du parcours scolaire. ▶ Interdiction de la publicité en faveur des énergies fossiles. Lutter contre l’éco-blanchiment en interdisant les mentions «neutre en carbone» dans les publicités, notion qui ne repose pour l’instant sur aucun fondement scientifique (Patrick Mignola). Minimiser l’impact environnemental d’un produit, c’est mentir au consommateur et ainsi empêcher les choix de consommation libres et éclairés. Patrick Mignola L’obligation d’un affichage claire et lisible de l’évaluation environnementale des produits. (Aude Luquet). Chaque jour, nous sommes soumis à des centaines de messages publicitaires. Afin de donner une information complète et transparente aux consommateurs, et en faire de véritables consom’acteurs, profitons de ces messages pour afficher dans toute publicité, de manière claire et lisible, l’évaluation environnementale prévue dans la loi AGEC – loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire – pour tous ces produits onsacréeMarguerite Deprez-Audebert : Disposition créée ou améliorée par un amendement du groupe Démocrate
▶ Lancement d’une expérimentation pour interdire la distribution de publicités et prospectus dans les boites aux lettres qui ne font pas mention expresse d’un accord pour en recevoir et interdiction de la distribution d’échantillons publicitaires sans consentement. ▶ 20% de la surface de vente des commerces de plus de 400m2 devra être consacrée à la vente en vrac, d’ici 2030. Interdiction des emballages plastiques à usage unique contenant du polystyrène dès 2025 (Jimmy Pahun). Nous pourrions utiliser directement d’autres matériaux pour les emballages tels que le polyéthylène (PE) ou le polyéthylène téréphtalate (PET) et les usines que de grands industriels souhaitent installer en France pourraient y être consacrées. onsacréeJimmy Pahun
PRODUIRE ET TRAVAILLER Si les consommateurs ont un rôle important à jouer pour la transition écologique de notre économie, il faut aussi agir sur la production, que ce soit en accompagnant le développement des secteurs qui permettent d’agir contre les dérèglements climatiques ou pour protéger davantage les ressources naturelles. ▶ Augmenter la liste des produits pour lesquels existe une obligation de mise à disposition de pièces détachées. ▶ Faire de la stratégie bas carbone une priorité de la stratégie nationale de recherche. ▶ Prise en compte, dans le cadre des marchés publics, de critères environnementaux. Inscription, au même titre que la qualité de l’air, la qualité de l’eau comme «patrimoine commun de la nation. » (Frédérique Tuffnell) Objectif de restauration des zones humides telles que les tourbières, les mangroves, les ripsyvles, dont une grande majorité ont disparu en France (Frédérique Tuffnell). Nous avons besoin de restaurer les zones humides et surtout d’éviter de les dégrader. Cette dégradation est surtout à éviter dans le cas des tourbières, qui représentent 3 % des terres émergées dans le monde mais captent 30 % du carbone ; il ne faut surtout pas les retourner, ce qui dégagerait ce carbone. Frédérique Tuffnell Renforcement du code minier : Inclure les titres miniers dans le régime du plein contentieux, soumets les titres miniers à une analyse économique, environnementale et sociale, y compris en cas de demande de prolongation d’un permis déjà existant. Permettre aux autorités de refuser un titre minier en raison de motifs environnementaux (Bruno Millienne).
L’octroi ou la prolongation des titres miniers pourront être refusés s’ils ne répondent pas aux critères économiques, sociaux et environnementaux que nous fixons. Avec ce dispositif, le contentieux autour de la Montagne d’Or aurait pu être évité ! Bruno Millienne ▶ Installation de systèmes de production d’énergies renouvelables ou de toitures végétalisées sur les surfaces commerciales, entrepôts et constructions destinées au commerce de gros de plus de 500m2 (1000m2 actuellement). Soumettre les parcs de stationnement couverts accessibles aux publics aux objectifs généraux de performance énergétique et environnementale, en intégrant un procédé de production d’énergie renouvelable, de végétalisation ou perméabilisation des sols (Bruno Millienne) ▶ Décliner à l’échelle régionale les objectifs de la programmation pluriannuelle de l’énergie. La programmation pluriannuelle de l’énergie est largement perfectible. Décliner ses objectifs par région est une façon de l’améliorer. Une véritable planification de la transition écologique suppose de pouvoir négocier avec chaque région les équilibres entre leurs opportunités et leurs contraintes. C’est ce que nous attendons de ce projet de loi. Bruno Duvergé
SE DÉPLACER Le projet de loi contient un ensemble de mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des différents types de moyens de transports, à la fois par des incitations, par la définition d’un cadre réglementaire stable et par un meilleur accompagnement des filières. ▶ Interdiction de la vente des voitures qui émettent plus de 123g de CO2/ km d’ici à 2030 et des poids lourds, autobus, autocars polluants d’ici 2040. ▶ Extension de la prime de conversion pour le vélo, l’autopartage, l’abonnement aux transports en commun, en vue d’une «prime à la mobilité durable » ▶ Faciliter le développement des parkings relais, simplifier et accélérer la mise en place de bornes de recharges pour les véhicules électriques et hybrides. ▶ Mise en place de zones à faibles émissions pour les agglomérations de plus de 150.000 habitants d’ici le 31 décembre 2024 et renforcement des obligations d’aménagements cyclables lors de réaménagements dans ces zones. ▶ Possibilité pour les régions de mettre en place une écotaxe sur le transport routier de marchandises. Les poids lourds entrent dans les villes pour ne pas verser leur obole aux autoroutes ou pour éviter de parcourir quelques kilomètres supplémentaires. C’est un problème de santé publique. Je ne comprends pas que tout le monde se renvoie la balle. Prenons une décision pour nos concitoyens et leur santé. Aude Luquet ▶ Interdiction des liaisons aériennes dans le cas d’une alternative en transport en commun en moins de 2h30 et mise en place d’une compensation carbone par les La filière aéronautique a les deux genoux à terre, alors qu’elle irrigue nos territoires par tous les emplois qu’elle peut apporter. Notre pays est peut-être l’un des trois seuls pays capables de construire un avion de A à Z. Il nous semble important de laisser à cette filière le temps de se relever de la situation économique catastrophique dans laquelle elle se trouve. Nicolas Turquois
SE NOURRIR ▶ Expérimentation d’un menu végétarien quotidien dans les cantines scolaires. ▶ La restauration collective devra proposer à partir de 2022 dans le public et 2024 dans le privé, 50% de produits durables, dont 20% bio. Au regard des difficultés qu’elles rencontrent, pour que nos filières d’élevage réussissent leur transition écologique, il est préférable, non pas d’interdire et d’imposer, mais de les soutenir et d’accompagner le développement des protéines végétales et d’un élevage bovin moins émetteur de gaz à effet de serre et de très grande qualité. Bruno Millienne ▶ Rédaction par le Gouvernement d’un rapport sur la mise en place d’un chèque alimentation durable, sujet porté notamment par Yolaine de Courson. ▶ Possibilité de certification environnementale pour plusieurs exploitations agricoles. ▶ Elaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la déforestation ▶ Taxation des engrais azotés minéraux si les objectifs de réduction des émissions de protoxyde d’azote et d’ammoniac définis ne sont pas atteints avant 2024. Les engrais azotés sont absolument nécessaires aux cultures et leur utilisation strictement proportionnée à la production. Aussi, réduire la consommation d’engrais, sous une forme tant minérale qu’organique, reviendrait à diminuer la production agricole, donc à accroître nos importations, ce qui aurait pour conséquence paradoxale d’accroître les émissions de gaz à effet de serre. Nicolas Turquois ▶ Intégration de l’agroécologie comme l’une des orientations prioritaires des projets alimentaires territoriaux (amendement de Frédérique Tuffnell).
SE LOGER Le groupe démocrate considère que le bâtiment est des secteurs mûrs pour avoir d’avantage d’ambition en matière de lutte contre le réchauffement climatique. La lutte contre les passoires thermiques ou l’artificialisation des sols sont des sujets sur lesquels les députés démocrates s’investissent depuis le début de la mandature, et ils ont obtenu plusieurs avancées dans ces domaines à l’occasion de l’examen de ce texte. Amélioration du système de diagnostic de performance énergétique (DPE), avec création d’un critère de recours aux énergies renouvelables (Bruno Millienne) et obligation d’audit énergétique pour la vente de maisons ou d’immeubles monopropriété à compter de 2022, échelonné selon la performance du logement. (Florence Lasserre) ▶ Gel des loyers des logements classés F et G sur leur DPE. ▶ Obligation de rénovation des passoires thermiques, sous peine d’être considérés comme des logements «non décents» : Logements G : 2025, F : 2028 et E : 2034. Le Gouvernement s’honorerait à débloquer les quelque 15 milliards par an nécessaires à la rénovation des bâtiments en France, ce que n’ont pas fait les gouvernements précédents. Ce serait un geste fort, grâce auquel le respect de la stratégie nationale bas carbone pour 2028 serait garanti. S’il est un secteur qui réclame un effort maximal de notre part, c’est bien celui-là. Bruno Millienne ▶ Réduction par deux du rythme d’artificialisation des sols sur les dix prochaines années par rapport à la décennie précédente. ▶ Interdiction de création de nouvelles surfaces commerciales qui entraîneraient une artificialisation des sols, sauf dérogation. Inclure l’artificialisation des sols dans les études d’impact des projets de travaux publics et privés et permettre aux collectivités territoriales de mieux encadrer l’implantation d’entrepôts logistiques à vocation commerciale (Aude Luquet).
Inscription dans la loi d’un objectif de zéro artificialisation nette des sols dans l’activité des collectivités publiques , grâce, entre autres, à la revalorisation des friches et la surélévation des bâtiments existants (Jean-Luc Lagleize). Je propose, pour lutter contre l’artificialisation des sols, que la surélévation des bâtiments existants et la revalorisation des friches soit systématiquement étudiées. La possibilité de surélever certains immeubles d’un ou deux étages à tendance à être oubliée : il faut y penser, et pour y penser, le mieux, c’est de l’écrire dans la loi Jean-Luc Lagleize Elargissement de la notion d’artificialisation des sols à l’atteinte aux fonctions écologiques du sol (cycle de l’eau, dégradation et rétention de polluant, stockage carbone, atteinte portée au potentiel agronomique). (Florence Lasserre). Le projet de loi définit l’artificialisation en référence à l’atteinte à la fonctionnalité des sols, sans préciser quelles sont les fonctions considérées. Par cet amendement, je propose de cibler la définition de l’artificialisation sur l’atteinte aux fonctions écologiques du sol Florence Lasserre ▶ Interdiction des terrasses chauffées sur le domaine public dès 2022. Constituer d’ici à 2030 un réseau d’aires protégées couvrant 30% du territoire national. Pour y parvenir, le groupe a fait adopter un amendement de Laurence Vichnievsky qui permet de favoriser les donations de bâtiments et terrains à vocation agricole, forestier ou maritime, au profit des personnes morales reconnues d’utilité publique et dont l’objet principal est la protection de la biodiversité/
PROTECTION JUDICIAIRE ET ÉVALUATION DES POLITIQUES Ce projet de loi renforce le droit pénal de l’environnement en durcissant l’échelle des peines existantes. A l’initiative du groupe démocrate, l’Assemblée nationale a de plus enrichit le projet de loi en introduisant un nouveau titre consacré à l’évaluation climatique des politiques publiques. L’idée, c’est d’éviter les pollutions : La prévention est bien l’enjeu principal. Voilà pourquoi ce délit de mise en danger de l’environnement est important. Les règles doivent être précises et claires, et il ne peut pas y avoir d’impunité ; les entreprises le savent, et sans doute plus de 90 % d’entre elles agissent d’ailleurs sérieusement. Si une entreprise, après des astreintes, après des avertissements, continue à prendre un risque, il faut la sanctionner Erwan Balanant ▶ Peine de 3 ans de prison et de 300000 euros d’amende pour comportements illicites qui exposent la faune, la flore ou la qualité de l’eau à un risque de dégradation susceptible de durer au moins 10 ans. ▶ Les peines peuvent aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 4,5 millions d’euros d’amendes dans le cas où ces atteintes graves constituent un écocide. ▶ La Cour des comptes sera chargée d’évaluer chaque année la mise en œuvre par les pouvoirs publics, les collectivités et les entreprises, des mesures prévues par le projet de loi Climat et résilience, avec l’appui du Haut Conseil pour le climat. ▶ Avant le 1er janvier 2023, chaque secteur économique fortement émetteur de gaz à effet de serre, devra établir avec les pouvoirs publics une feuille de route pour atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre. ▶ Enfin, le Gouvernement doit remettre avant la fin de l’année 2021 un rapport sur les moyens d’améliorer l’évaluation de l’impact environnemental et climatique des lois et des politiques publiques. Nous souhaitons combler un lacune importante dans notre dispositif d’évaluation. Aujourd’hui, seuls 3 % des articles de loi sont évalués sous l’angle environnemental. Il est urgent de se doter d’outils pour répondre à ce mal Français qui consiste à voter toujours plus de lois, et ne jamais se doter pleinement des moyens de son évaluation et de son application. Patrick Mignola
Vote solennel Explication de vote de Florence Lasserre oratrice du groupe Seul le prononcé fait foi recueillir leur parole et les conclusions de leurs travaux ont été une contribution inestimable aux Monsieur le président, débats passionnés que nous avons eus. Madame la ministre, Mesdames et messieurs les rapporteurs, Sur le fond du texte, la position du groupe Chers collègues, Démocrate reste inchangée : apporter des réponses concrètes aux défis ambitieux C’est dans un climat contributif et apaisé que nous nous sommes lancés : réduire que nous avons achevé nos travaux sur le drastiquement nos émissions de gaz à effet de projet de loi climat et résilience, qui entend serre. poursuivre et compléter l’arsenal législatif que nous construisons depuis le début de cette Sans reprendre en détail l’ensemble des mandature, afin de répondre sur tous les fronts à avancées du texte, je rappellerai ici ce que l’urgence climatique. l’action de notre groupe a permis d’inscrire dans ce texte. Le groupe Démocrate apparentés tient à saluer l’engagement de l’ensemble des députés Tout d’abord, s’agissant de notre façon de qui ont, tout au long de l’examen de ce consommer, l’interdiction des emballages à texte, cherché à étoffer l’éventail d’outils à la usage unique constitués de polymères et co- disposition de notre pays pour lutter contre le polymères styréniques, très toxiques pour notre changement climatique, tout en gardant le cap environnement et particulièrement pour nos d’une plus grande justice sociale. océans, représente une grande avancée. Alors que plusieurs industriels se sont J’ai la conviction que ce texte, par son d’ores et déjà engagés à ne plus recourir à pragmatisme et par les illustrations qu’il trouve ces emballages, il nous paraissait essentiel dans la vie quotidienne des Français, est déjà d’interdire purement et simplement leur une réussite. utilisation. Malgré l’entrée en vigueur de la loi d’orientation Autre avancée que nous avons défendue, des mobilités, d’EGALIM, de la loi économie l’interdiction de l’éco-blanchiment, c’est-à-dire circulaire, les Français nous ont demandé d’aller l’affirmation, à tort, qu’un bien ou service est plus loin. dépourvu de conséquences négatives sur le De ce point de vue, la convention citoyenne climat. Il s’agit ici de protéger le consommateur pour le climat a permis, de manière inédite, de contre les publicités mensongères et de
permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés. Je n’oublierai pas de citer toutes les victoires en faveur de la pratique du vélo, défendues Profondément décentralisateur, il nous collectivement, qui nous auront permis paraissait essentiel de donner toute sa part aux d’avancer sur ce sujet. collectivités territoriales et ainsi d’inscrire les objectifs de stratégie bas carbone à l’échelle Je souhaite conclure mon intervention par locale, tel que celui de la programmation quelques mots sur le titre VI du projet de pluriannuelle de l’énergie. Nous étions, loi portant sur la protection judiciaire de jusqu’à aujourd’hui, trop centralisés pour être l’environnement. Cette thématique s’est étoffée véritablement au service du développement et a gagné en consistance grâce aux travaux et des énergies renouvelables dans, et pour, nos à l’investissement du rapporteur spécial. Nous territoires. souhaitons saluer chaleureusement son travail. Nous sommes également heureux que nos Enfin, le groupe Démocrate a porté à ses discussions animées aient abouties à une côtés la création d’un septième titre au meilleure définition de l’artificialisation du sol sein de ce projet de loi, relatif à l’évaluation qui tient compte, désormais, de l’atteinte à ses environnementale de nos politiques. fonctions écologiques. Afin d’être efficaces et acceptées de tous, les mesures prises en faveur de la transition Nous nous félicitons également d’avoir écologique doivent nécessairement être convaincu nos collègues de l’importance de évaluées. Ainsi, l’ensemble des mesures de reconnaitre une plus grande capacité aux ce projet de loi sera évalué annuellement. Les collectivités territoriales pour la planification du collectivités territoriales mettront également développement de l’implantation des entrepôts en place un observatoire de leurs actions en la logistiques à vocation commerciale, sujet que matière. Et les secteurs les plus polluants auront nous avons pu faire avancer grâce à un dialogue à charge d’établir une feuille de route sur la permanent et constructif avec le Gouvernement stratégie de réduction de leurs émissions. et le rapporteur spécial. Considérant que l’objectif fixé par les citoyens Sur le sujet de la rénovation énergétique des de la convention pour le climat est atteint ; bâtiments, de nombreuses avancées peuvent Considérant que le texte défend avant tout une être soulignées. écologie qui encourage et non pas une écologie Nous avons ainsi stabilisé dans le temps notre qui punie ; système d’aides publiques à la rénovation Considérant qu’il s’adresse à tous les Français et énergétique des bâtiments, afin de donner qu’il respecte l’impérieuse nécessité de justice une visibilité suffisante aux acteurs du secteur sociale que nous défendons depuis toujours ; pour se positionner et proposer des solutions Considérant qu’il approfondit de nombreuses performantes et à moindre coûts aux Français, avancées que nous avions votées dans des en fonction de leurs revenus. textes de lois examinés précédemment au cours de cette mandature ; Nous saluons également l’interdiction de la mise en location des logements trop énergivores Le groupe Démocrate votera POUR le projet à partir de 2025 ; avec un accompagnement de loi portant lutte contre le dérèglement obligatoire des ménages dans leurs projets de climatique et renforcement de la résilience face rénovation. Cet accompagnement individualisé à ses effets. au plus près des projets était, pour nous, indispensable. Il trouve dans ce texte une Je vous remercie. réponse.
Discussion générale Intervention d’Erwan Balanant, rapporteur thématique Seul le prononcé fait foi négligeable des limites planétaires, commise en connaissance des conséquences qui allaient en Monsieur le Président, résulter et qui ne pouvaient être ignorées. » Mesdames, Messieurs les ministres, Monsieur la Présidente de la commission Cette idée de crime d’écocide reposant sur Mesdames, Messieurs les rapporteurs, les limites planétaires est stimulante et nous Mes chers collègues, questionne. Mais en approfondissant ce concept et en lisant de nombreux travaux, force est de En commission, nous avons débattu longuement constater que la création de ce crime soulève sur le texte que le gouvernement nous avait encore de nombreuses interrogations. proposé à l’issue des travaux de la convention Il y a un premier point quasi unanime qui ressort citoyenne pour le climat. Je veux saluer nos des auditions que nous avons menées : le crime débats sérieux, passionnés et constructifs et d’écocide doit s’envisager dans une perspective je fais le vœu que l’écoute républicaine et que transnationale, supranationale. Il n’a aujourd’hui cette volonté d’améliorer le texte continuent en pas d’intérêt dans notre droit national. Pour les séance. Nous honorerons ainsi la représentation défenseurs de l’environnement, pour les acteurs nationale et prouverons l’efficacité d’une de terrain, pour les avocats et pour les magistrats démocratie continue, articulant démocratie enfin, cette nouvelle qualification, ainsi écrite participative et démocratie représentative. par les citoyens, n’est pas l’enjeu. Pour autant, la volonté des citoyens est légitime Une société repose sur des normes que, et je pense que nous la partageons tous. Mais collectivement, nous mettons en place. Le si nous devons mieux protéger la nature, j’ai droit, instrument de nos choix sociétaux, reflète acquis la conviction que le crime d’écocide, alors notre relation aux biens et à autrui. Les lois dans notre droit national, n’est ni l’urgence, ni la doivent aussi poser le cadre de notre relation à solution pour une justice plus protectrice de nos l’environnement, à la nature. écosystèmes vivants. Sur cette question, les citoyennes et les citoyens Comment alors avancer pour mieux protéger de la convention ont, en particulier, souhaité l’environnement, punir ceux qui trichent si introduire dans notre arsenal législatif un crime nécessaire et offrir un cadre juridique fiable pour d’écocide, qu’ils définissaient ainsi : les acteurs économiques ? « Constitue un crime d’écocide, toute action ayant causé un dommage écologique grave en Nous avons déjà des normes et des règlements participant au dépassement manifeste et non mais les questions que nous devons nous
poser consistent à déterminer si notre modèle Notre société ne peut plus ignorer les enjeux de juridique est suffisamment protecteur ? Est-il la nouvelle relation que nous devons construire efficace ? Permet-il sa compréhension par tous avec les écosystèmes vivants et la nature. Notre les acteurs économiques, associatifs, pouvoirs société ne peut plus s’organiser sans tenir publics et par les citoyens ? compte de la place de notre nature, de son droit Au mois de décembre 2020, dans le cadre à exister, à se régénérer et à s’épanouir. du texte sur le parquet européen, nous avons réalisé une partie des fondations d’un chantier Ouvrir la voie à de nouvelles dispositions pour une meilleure effectivité du droit de juridiques, les réorganiser, et créer des l’environnement. Il résulte, en particulier, de ce instances spéciales de protection de la nature texte que : permettra à la France, pionnière des libertés fondamentales, de prendre part à cet effort 1/ Des juridictions spécialisées en matière collectif et de répondre à cette exigence d’environnement sont créées ; éthique de préservation de l’environnement. 2/ Des conventions judiciaires d’intérêt public Si nous menons ce chantier en intégralité, nous (CJIP) en matière environnementale pourront protègerons nos ressources efficacement et désormais être conclues ; saisirons notre dernière chance de léguer, aux 3/ Les inspecteurs de l’Office français de la générations futures, une planète harmonieuse et biodiversité (OFB) se voient attribuer des saine. compétences de police judiciaire. Je vous remercie. En commission nous avons continué ce travail et même si je regrette que nous n’ayons pas adopté certaines de mes propositions qui auraient sécurisé les dispositifs des articles 67 et 68et auraient vraisemblablement renforcé leur efficacité , il faut saluer des avancées significatives : sur la mise en danger de l’environnement, sur les peines complémentaires, sur le délai de prescription de l’action publique, sur la sanction de restauration du milieu naturel, sur le relèvement du montant des amendes et sur la création d’un bureau enquête accident dédiés aux risques industriels. Durant les débats, nous devrons aller plus loin encore et, par exemple, adopter les amendements sur la question des référés environnementaux qui seraient une réponse bien plus efficace qu’un crime d’écocide sans aucune portée. Enfin, il faudra nous donner les moyens d’évaluer les dispositifs du texte. Nous avons été nombreux à porter cette question du pilotage de la trajectoire carbone et l’évaluation climatique des lois. Nous aurons un titre VII qui sera une première brique pour avancer sur cette délicate question.
Discussion générale Intervention d’Aude Luquet oratrice du groupe Seul le prononcé fait foi chance pour tous. L’écologie ne doit pas être ressentie comme une source de dépenses Après plus de 100 heures de débat et 3850 supplémentaires, surtout par les ménages les amendements discutés en commission, nous plus modestes, mais au contraire, comme une voilà aujourd’hui en séance avec plus de 7200 source d’économies, de revenus et de nouveaux amendements déposés. C’est dire à quel débouchés. point le développement durable passionne cet hémicycle et nous nous en réjouissons. A l’image de notre engagement en faveur Fruit d’un long travail, il a permis à 150 citoyens, de l’environnement depuis le début de la regroupés au sein de la Convention Citoyenne législature, le Groupe Démocrates souhaite faire pour le climat, de formuler un ensemble de preuve d’ambition sur ce texte, afin d’accentuer propositions qui sont aujourd’hui le cœur battant la baisse des émissions de gaz à effet de serre, du projet de loi que nous étudions. Nous les tout en protégeant l’emploi et en s’assurant remercions une nouvelle fois pour leur temps de l’acceptabilité sociale des mesures prises. et énergie consacrés à la co-construction de C’est ce « en même temps » que nous voulons ce projet de loi, à travers un exercice inédit de défendre, qui s’applique plus que jamais ici : de démocratie participative et délibérative. Ce l’ambition et de l’attention à l’écosystème, pour texte est un succès collectif dont nous pouvons ne perdre personne dans ce combat quotidien être fiers. Et quoi qu’en disent certains, les que doit être l’écologie. propositions qui sont reprises ici sont loin d’être en-dessous des attentes des conventionnaires En effet, au-delà de l’urgence climatique qui et sont un complément à celles qui ont déjà été nous est imposée, nous sommes convaincus mises en œuvre. que la transition écologique est une véritable opportunité économique pour la France. Loin Au-delà de la forme, l’objectif premier de ce de l’écologie des incantations, nous sommes les texte est de répondre à la question : « Comment fervents partisans d’une écologie des solutions, réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au pragmatiques et financièrement soutenables. moins 40% d’ici 2030, dans un esprit de justice Pour cela, nous proposons des dispositifs sociale ». Chaque mot est important. innovants, au service d’une transition L’urgence d’abord. 2030 c’est demain. Mais réussie dans chaque territoire. En effet, la surtout, et c’est pour notre groupe un enjeu décentralisation de nos politiques publiques central qui nous guide tout au long des débats, environnementales est pour nous une priorité. celui de la « justice sociale ». Chaque territoire doit avoir les moyens d’être Il nous faut faire de la transition écologique une acteur de cette transition, selon ses propres
ressources et opportunités. l’interdiction des emballages à usage unique, constitués de polymères et co-polymères Avec ce projet de loi, la France prouve une fois styréniques, particulièrement dangereux pour de plus son ambition en faveur du changement les milieux naturels. Dans cette même ligne, climatique. Mais au-delà de nos territoires, c’est nous proposons l’interdiction, dès 2025, de la bien au niveau européen et international que la mise sur le marché des emballages présentant poursuite de ces engagements sera essentielle. un taux de recyclage inférieur à 50%. Si la France ne peut prétendre, seule, réussir Ensuite, nous défendons l’inscription dans cette transition écologique, elle peut être fer la loi de l’interdiction de l’éco-blanchiment. de lance sur de nombreux sujets, et les députés Autrement dit, nous souhaitons interdire les démocrates seront au rendez-vous. publicités mensongères, prétendant proposer Avec ce texte, nous fournissons les outils qui un bien ou un service « neutre en carbone », permettront d’amplifier l’élan collectif vers un alors même qu’aucune étude ne l’a démontrée. modèle durable. Nous ne partons pas d’une Minimiser l’impact environnemental d’un feuille blanche. Depuis 2017, des efforts sans produit, c’est mentir au consommateur et ainsi précédents ont été engagés en faveur de la empêcher les choix de consommation libres et lutte contre le réchauffement climatique. De éclairés. nombreuses dispositions prévues dans ce projet de loi entendent ainsi renforcer ou accélérer Le projet de loi propose également tout un des mesures votées récemment. C’est le cas, champs de mesure afin de décarboner nos par exemple, de l’affichage environnemental modes de production et nos façons de travailler. voté dans AGEC, des parkings-relais votés dans Par exemple, nous avons obtenu en commission la LOM, des repas servis dans la restauration une meilleure intégration des achats collective votés dans EGAlim ou encore de socialement et écologiquement responsables l’encadrement des loyers prévu dans ELAN. au sein des marchés publics, nous poursuivrons Cette loi vient donc parfaire nos ambitions. le travail en séance en proposant une prise Nous avons obtenu de belles avancées en en compte des critères de réparabilité et de commission, que nous souhaitons voir se durabilité dans ces mêmes marchés, dès 2025. poursuivre en séance. Je pense notamment En outre, nous soutenons l’idée que les au renforcement de la promotion des achats entreprises doivent présenter une déclaration publics socialement et écologiquement de performance intégrée, faisant converger responsables ; à un meilleur soutien à informations environnementales et financières. l’intermodalité ; à l’accélération de la mise en Une telle évolution de la DPEF vers une DPI place de mesures environnementales au sein permettrait à la fois de faire la transparence des restaurations collectives... sur les coûts environnementaux engagés par Dans cette même lignée, nous souhaitons les entreprises sur leur exercice passé - vision poursuivre le travail, avec le même respect pour rétrospective - et de fournir des informations sur celui accompli par la Convention citoyenne et les coûts environnementaux budgétés pour les en tentant d’aller toujours plus loin lorsque cela exercices à venir. est possible. La décentralisation des politiques publiques C’est pour ce faire que le groupe Démocrate étant dans notre ADN, nous soutenons une sera au rendez-vous sur chacune des fois de plus l’appropriation de ces nombreux thématiques de ce projet de loi. objectifs par les collectivités territoriales, sans Tout d’abord, s’agissant de notre façon de lesquelles la transition écologique ne restera consommer, nous soulignons les avancées qu’une ambition vaine. Ainsi, nous considérons proposées par ce texte, auxquelles indispensable l’intégration au niveau local de nous souhaitons apporter des mesures nos objectifs de stratégie bas carbone, de supplémentaires. Nous soutiendrons donc la programmation pluriannuelle de l’énergie
proposée à l’article 22, mais également de lutte de côté nos agriculteurs français. contre l’artificialisation des sols. A ce titre, nous Enfin, le groupe Démocrate se réjouit du souhaitons renforcer la capacité des collectivités renforcement de la protection judiciaire de territoriales à planifier le développement de l’environnement proposé par ce texte. Il est l’implantation des entrepôts logistiques. indispensable de mettre fin à certaines pratiques Dans cette même veine, nous souhaitons créer et de signifier clairement l’ambition que nul davantage d’outils au service des collectivités ne bénéficie d’une impunité lorsqu’il s’agit de locales, afin de permettre une meilleure détruire notre environnement. C’est pourquoi appropriation des enjeux de la transition. nous soutiendrons les travaux de son rapporteur. Sur le volet transport, alors que le texte prévoit Je conclurai mes propos en vous indiquant que des mesures permettant aux régions d’instituer le groupe Démocrate invite à la création d’un des contributions sur la circulation des véhicules septième titre, relatif à l’évaluation climatique de transport routier de marchandises, nous des lois. proposons par exemple d’élargir les pouvoirs du maire afin de réglementer le transit dans sa Si inscrire dans la loi des mesures en faveur de commune et ce afin d’éviter de renforcer ??? le la transition est essentiel, il est indispensable contournement routier. d’évaluer leur impact dans un second temps ensuite. Seuls 3 % des articles de loi sont évalués Une des avancées emblématiques de ce sous l’angle environnemental. projet de loi est sans nul doute celle relative Notre collègue Erwan Balanant y travaille depuis aux rénovations énergétiques des bâtiments. longtemps, soutenu par l’ensemble des députés Si de nombreux outils ont été mis à disposition du groupe, afin d’avancer réellement sur ce des Français afin de rénover leur logement, le sujet. Nous poursuivons donc l’objectif de la manque de clarté et de facilité des démarches Convention citoyenne, de renforcer l’évaluation n’a pas permis un élan collectif de rénovation. Si et le suivi des politiques publiques en matière nous veillerons à accompagner chaque acteur environnementale, en proposant 4 nouvelles du secteur dans cette transition, il nous paraît dispositions dont la création d’un Observatoire indispensable d’inscrire dès à présent dans la des actions et engagements des collectivités loi un 1er jalon d’interdiction dès 2025 pour les locales et l’établissement d’une feuille de passoirs thermiques les moins performantes. route pour chaque acteur des secteurs les plus émetteur de gaz à effet de serre. En outre, nous devons rendre obligatoire Telles sont, mes chers collègues, les dispositions l’audit énergétique des logements et veiller à d’esprit avec laquelle le groupe Démocrate accompagner du début à la fin du processus le aborde l’examen de ce texte. propriétaire. En ce sens, nous tenons à souligner les différentes propositions issues du rapport Nous nous souhaitons des débats passionnés Sichel, préconisant un accompagnement et apaisés, avec une seule et même volonté : généralisé et obligatoire, facilité grâce à la l’adaptation de nos modes de vie à l’urgence création d’un seul et unique interlocuteur, du climatique et à la préservation de notre planète. premier appel à la maîtrise d’œuvre des travaux. Ensuite, les mesures relatives à notre Je vous remercie. alimentation proposées par le projet de loi vont dans le bon sens. Nous veillerons à ce que le local soit toujours valorisé au sein de nos restaurations collectives. Enfin, nous soutiendrons plusieurs alternatives aux taxes sur les engrais azotés proposées par la Convention. Il est essentiel de poursuivre une transition agricole positive et responsable, ne laissant pas
Tribune Bruno Millienne, vice-président de la commission Pour une écologie des solutions et non des incantations Si le projet de loi Climat et Résilience représente effet de serre (GES). Or, si ce texte propose l’aboutissement d’une politique volontariste et de nombreuses solutions, nous pensons que réaliste contre le changement climatique mise certaines peuvent être encore approfondies. en œuvre depuis 2017, il est important de garder à l’esprit qu’il n’est qu’une pierre d’un édifice Tout d’abord, je pense que nous pouvons aller dont les fondations ont été posées depuis la plus loin dans le domaine des rénovations fin des années 2000 et que la majorité et le thermiques des bâtiments. Ma Prime Rénov’ est gouvernement construisent courageusement un formidable outil mais il faut encore accélérer. depuis 4 ans. Faire de ce seul projet de loi l’alpha Les 4,8 millions de passoires thermiques que et l’oméga de la politique gouvernementale en compte notre pays doivent systématiquement, termes d’environnement, comme certains s’y lorsque c’est techniquement possible, faire emploient pour mieux souligner son éventuel l’objet d’une rénovation globale (passer manque d’ambition, relève donc au mieux d’une directement d’un niveau F ou G à un niveau A certaine ignorance, au pire d’une volontaire ou B) puisque c’est le seul moyen d’obtenir des mauvaise foi. résultats tangibles rapidement. Cela doit bien sûr s’accompagner d’un reste à charge zéro Au groupe MoDem et Démocrates apparentés, pour les propriétaires les plus modestes, par notre crédo est simple : nous soutenons tout exemple via la mobilisation de tiers-financeurs. ce qui relève d’une écologie des solutions et non des incantations, avec l’ambition intacte De même, la décarbonation des transports ne d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris doit laisser personne au bord de la route. Nous et de prioriser à cette fin les mesures qui souhaitons ainsi que le secteur du transport permettront d’avoir un impact majeur en routier de marchandises et de personnes (22% termes de diminution des émissions de gaz à des émissions de GES issus des transports pour
seulement 6% de la circulation) soit encore mieux accompagné, y compris la filière GNV qui, sans être encore 100% décarbonée, permettra d’assurer la transition vers des motorisations plus propres. La part de bioGNV distribuée est ainsi passée de 12% en 2018 à 20% en 2020. Cela passe par une modulation des contributions régionales sur le transport routier de marchandises en fonction des motorisations ou encore par la structuration d’une filière performante de mise à niveau technologique (retrofitage) de véhicules lourds vers des motorisations plus vertes. Nous proposons aussi une solution à la fois simple et vertueuse pour diminuer les émissions du secteur agricole. En imposant une part de 10 % de la surface cultivable de chaque exploitation consacrée à la culture de légumineuses, on réduit le recours aux engrais chimiques fortement émetteurs de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques. En effet, ses plantes captent naturellement de l’azote présent dans l’air, dont une partie est restituée dans le sol et profitera aux plantations futures. De même, on évite l’importation massive de soja dont la culture conduit souvent à des désastres en matière de déforestation. Voici donc plusieurs propositions, parmi d’autres, caractéristiques du rôle que nous souhaitons jouer dans ce débat. Celui d’un partenaire du gouvernement qui défendra vigoureusement les progrès majeurs proposés dans ce texte tout en considérant la réalité et le potentiel des différents secteurs concernés et en proposant d’avancer là où c’est encore possible : une écologie pragmatique pour une transition efficace et acceptée par tous. Bruno Millienne (Tribune parue dans la Revue du Trombinoscope)
Annexe Amendements du groupe adoptés en séance publique
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