RAPPORT DE SYNTHÈSE SÉMINAIRE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE FILIÈRES POSTLARVES POUR LE MARCHÉ DE L'AQUARIOPHILIE - NET
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ISSN 1017-9240 Composante 3B - Projet 3B3 Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée – Paris Mercredi 2 juillet 2008 RAPPORT DE SYNTHÈSE SÉMINAIRE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE FILIÈRES POSTLARVES POUR LE MARCHÉ DE L’AQUARIOPHILIE Photos: CRIOBE 1
© Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS),2009 Tous droits réservés de reproduction ou de traduction à des fins commerciales/lucratives, sous quelque forme que ce soit. Le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique autorise la reproduction ou la traduction partielles de ce document à des fins scientifiques ou éducatives ou pour les besoins de la recherche, à condition qu’il soit fait mention de la CPS et de la source. L’autorisation de la reproduction et/ou de la traduction intégrale ou partielle de ce document, sous quelque forme que ce soit, à des fins commerciales/ lucratives ou à titre gratuit, doit être sollicitée au préalable par écrit. Il est interdit de modifier ou de publier séparément des graphismes originaux de la CPS sans autorisation préalable. Texte original : français Secrétariat général de la Communauté du Pacifique – Catalogage avant publication (CIP) Séminaire sur le développement de filières postlarves pour le marché de l’aquariophilie (2 juillet 2008 : Paris, France) : rapport de synthèse / [Dir. par Eric Clua] ; Secrétariat général de la Communauté du Pacifique, InitiativeS Corail pour le Pacifique (Rapport de Conférence (Technique) / Secrétariat général de la Communauté du Pacifique) ISSN : 1017-9240 1. Aquarium fish farming 2. Fishes – Larvae 3. Aquaculture 4. Marine resources --Management I. Clua, Eric II. Secrétariat général de la Communauté du Pacifique III. Collection 639.34 AACR2 ISBN: 978-982-000-0321-7 ISSN: 1017-9240 Maquette : CCU CRISP • Crédits photos: Éric Clua (sauf mention contraire). Imprimé à la CPS • Directeur de Publication : éric Clua Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS) Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 2009 2
SOMMAIRE PPhoto: Elodie LAGOUY Qu’est ce que la PCC ? u 4-5 Objectifs et programme du séminaire u 6 Introduction du ministère des Affaires étrangères et de l’Europe u 7 Fondements scientifiques de la PCC u 8 Expériences de terrain et constats u 9 Les contraintes d'implication des populations locales u 10 Bilan de la vente de postlarves par une chaîne de revendeurs u 11 Le programme CRISP et la PCC u 12-13 Discussion et recommandations u 14-15 Annexe 1: Liste des participants u 16 Annexe 2: Présentation de René Galzin (EPHE) (extraits) u 17-18 Annexe 3: Présentation de Gilles Lecaillon (Ecocean) (extraits) u 19 Annexe 4: Présentation de Éric Clua (CRISP) (extraits) u 20-22 Résumé du rapport de synthèse u 24 3
QU’EST CE QUE LA PCC ? Capture et Culture des Postlarves L’acronyme PCC provient de la terminologie anglophone des écosystèmes pour renforcer la biodiversité et la den- Postlarvae Capture and Culture (ou grow-out) que l’on peut sité des poissons (destinés à être pêchés ou simplement traduire par capture et culture des postlarves. contemplés par les touristes) et enfin, le marché (rémuné- rateur) de l’aquariophilie. Les postlarves sont un stade de développement des poissons et crustacés de récif qui précède l’installation dans le lagon et L’ impact très mesuré de ces techniques sur l’écosystème, le passage au stade adulte. La grande majorité des animaux comparé à des techniques de capture des adultes —qui sont vivant sur les récifs débutent leur cycle de développement des géniteurs en puissance—, fait de la PCC une filière po- par la ponte de millions d’œufs, le plus souvent dans les pas- tentiellement ecofriendly en terminologie anglo-saxonne. ses pour les poissons (voir le schéma ci-contre). Ces œufs éclo- sent et les larves partent à la dérive dans l’océan, portées par Une plaquette de promotion de ces filières a été éditée les courants. Cette phase océanique qui dure de 1 à 3 mois, a par l’association Moana Initiative avec un appui financier pour intérêt de permettre aux espèces de coloniser d’autres de la fondation Total et du CRISP, et peut être téléchargée îles et de prémunir les larves contre un niveau de prédation sur le site du CRISP (www.crisponline.net). qui est très élevé à l’intérieur des lagons. Les larves se déve- loppent et acquièrent peu à peu des appendices qui leur per- mettent de nager. La grande majorité d’entre elles meurent au cours de cette phase, mais environ 10% reviennent vers l’île où vivent leurs parents afin de la coloniser et contribuer au maintien des stocks. Si seulement 10% reviennent, ce chiffre appliqué aux millions de poissons et crustacés qui se reproduisent, offre un potentiel de capture de plusieurs mil- liards de larves chaque année. Parmi le million de larves que pond en moyenne un couple de poissons de récif, un seul in- dividu parviendra à l’état adulte, la plupart des pré-juvéniles disparaissant dans l’estomac de prédateurs. Les filets de crête et autres techniques permettant la capture des postlarves, valorisent un potentiel de poissons dont la quasi-totalité est vouée à une mort certaine. Si la quantité de postlarves captu- rées peut sembler importante, à savoir plusieurs centaines de milliers par an pour un engin classique, ce chiffre reste extrê- mement marginal par rapport aux milliards de larves qui co- lonisent les récifs au cours de l’année, et l’impact de ces prélè- vements est, d’une façon générale, pratiquement inexistant. Le linéaire de filets reste très marginal comparé aux milliers de kilomètres de récifs. Les larves capturées constituent cer- tes une spoliation de protéines pour les prédateurs, mais ces derniers restent très flexibles et les quantités négligeables à l’échelle du phénomène de colonisation. Les postlarves capturées sont ensuite élevées et valorisées à travers trois destinations possibles : l’aquaculture pour produire des poissons de bouche, le réensemencement 4
OBJECTIFS ET PROGRAMME DU SÉMINAIRE Par le Dr Michel HIGNETTE, Directeur de l’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée OBJECTIFS L’initiative pour la protection et la gestion des récifs co- ralliens dans le Pacifique (CRISP), portée par la France, le ministère des Affaires étrangères et européennes, et l’Agence Française de Développement, se veut porteuse d’une vision pour l’avenir de ces écosystèmes exception- nels et des populations qui en vivent. Pour cela, l’enjeu est de mettre en place des stratégies et des actions pour préserver la diversité biologique et surtout, d’identifier et développer des services économiques et environnemen- taux rendus par les écosystèmes pour améliorer le bien- être des communautés locales. La valorisation commerciale de la filière de capture de postlarves de poissons et crustacés pour l’aquaculture, le repeuplement et le commerce aquariophile représente à PPhoto: Sébastien BERNIS cet égard un exemple prometteur. PROGRAMME Aussi, afin de partager les expériences scientifiques et techniques acquises dans ce domaine ainsi que les u 14H-14H20 Accueil perspectives qu’il offre en matière de développement M. Michel Hignette, Directeur de l’Aquarium durable et d’écocertification, le FFEM, l’AFD, le MAEE u 14H-14H20 Pourquoi le ministère des Affaires étran- et l’Aquarium de la Porte Dorée se sont associés pour gères et européennes s’intéresse aux postlarves ? l’organisation d’un séminaire intitulé “Postlarves, com- M. Jean-Luc François merce et développement” qui s’est tenu le mercredi 2 Adjoint du sous-directeur des politiques sectorielles et juillet 2008, à Paris. des objectifs du millénaire pour le développement au Cet événement, accueilli par l’Aquarium tropical du Palais ministère des Affaires étrangères et européennes de la Porte Dorée, de 14 h à 17 h, au 293 av. Daumesnil – u 14H20-14H40 Qu’est-ce qu’une postlarve ? 75012 Paris, a rassemblé une quarantaine de personnes M. René Galzin dont des professionnels, scientifiques, utilisateurs et insti- Directeur du laboratoire EPHE écosystèmes aquati- tutions françaises impliqués dans le domaine. ques tropicaux et méditerranéens u 14H40-15H10 De la collecte à l’expédition Les objectifs poursuivis par ce séminaire étaient les sui- M. Gilles Lecaillon – Société Ecocean vants: u 15H10-15H40 Les contraintes d’implication des po- u Présenter les bases scientifiques du caractère “dura- pulations locales ble” des filières reposant sur la capture des postlar- M. Fabrice Ortin – Société ALL Marine ves; u 15H40-16H00 Bilan de la vente de postlarves par un u Effectuer un bilan des expériences passées quant à la revendeur commercialisation de ces produits ecofriendly ; M. Sébastien Bernis – Société Botanic (/ sup.CLAM) u Informer les divers acteurs de la sratégie de dévelop- u 16H-18H00 Contribution du programme CRISP au pement des filières postlarves dans le Pacifique, no- développement de la PCC et perspectives tamment des aspects d’écocertification; M. Éric Clua u évaluer l’intérêt porté par les différents professionnels Chef de programme au CRISP à ces produits dont la viabilité économique est intime- et ment liée à un effort de promotion à tous les niveaux de M. Julien Calas la filière. Fonds Français pour l’Environnement Mondial 6
LE MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPéENNES ET LA PCC Par le Dr Jean-Luc FRANçOIS, Sous-directeur adjoint des politiques sectorielles au MAEE Pourquoi le ministère des Affaires étrangères et soit, 90 à 99% sont amenées à mourir dans le milieu naturel européennes s’intéresse-t-il aux postlarves ? avant d’avoir atteint la taille adulte ! Répondre à cette question c’est avant tout identifier les Les initiatives conduites aujourd’hui dans le secteur et préoccupations fondamentales de notre coopération au dont les fondateurs ont participé au séminaire, montrent développement dans le secteur de la biodiversité. que les postlarves sont à “usage multiple” , car en effet, elles offrent une alternative à la pêche de subsistance Premièrement, comme le rappelle le premier article de la qui amène désormais les pêcheurs de plus en plus loin Déclaration de Rio sur l’environnement et le développe- en haute mer. Elles permettent également le repeuple- ment, pour nous : “les êtres humains sont au centre des ment de récifs coralliens dégradés et peuvent, en outre, préoccupations relatives au développement durable. Ils contribuer à offrir une image plus écologique et équita- ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec ble de l’aquariophilie. la nature” . La lutte pour le maintien de la biodiversité est donc d’abord et avant tout une question de développe- Ceci n’est pas vain dans un monde où selon le Program- ment, car elle doit associer les populations qui sont les me des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), 20 premières concernées. millions de poissons tropicaux de près de 1 500 espèces sont prélevés dans tous les océans, pour venir orner nos Deuxième préoccupation, il s’agit d’intégrer plus effica- aquariums, et surtout ceux des États-Unis pour 85%. cement la biodiversité dans toutes les politiques de dé- veloppement. Cessons de penser la biodiversité unique- En 2000, la FAO estimait à 900 millions de dollars EU la ment à travers ses emblèmes animaliers (gorilles, tigres) valeur mondiale de la vente en gros de poissons d’aqua- ou conceptuels (bien public mondial) pour la considérer riophilie vivants, de mer ou d’eau douce ! comme l’ensemble des ressources naturelles essentiel- les pour la survie de l’humanité. On peut donc aussi se féliciter d’avoir eu à ce séminaire des représentants du secteur privé impliqués dans le dé- à une époque où la crise alimentaire croise la surex- veloppement de cette filière. Elle ne saurait se développer ploitation des ressources naturelles, les limites de pro- en dehors d’un véritable partenariat entre tous les acteurs duction de l’élevage ou de l’aquaculture (dans le cas et notamment une véritable implication du secteur privé. à des ressources marines), toute action qui investit de cet égard, les subventions françaises peuvent être vues nouvelles filières alimentaires et économiques dura- comme un engagement partenarial, un coup de pouce au bles pour les populations parmi les plus pauvres, se lancement de la filière qui doit devenir autonome. doit d’être encouragée. Même si la voix des populations locales bénéficiaires de à ce titre, les postlarves peuvent constituer une ressour- la collecte et de l’élevage des postlarves et de leur ap- ce biologique marine économiquement intéressante dans propriation de cette technique a manqué, les expériences les pays pour lesquels le ministère des Affaires étrangères présentées nous ont permis de dresser un historique de et européennes, l’Agence Française de Développement la technique, de mieux en connaître les avantages et les et le Fonds Français pour l’Environnement Mondial ap- limites, ainsi que d’en dessiner les perspectives. Plus im- puient des actions qui permettent aux populations locales portant encore, ce séminaire a permis d’échanger sur la de vivre dans un environnement sain et durable dans le question de la certification, et de la faisabilité sur les mar- sens des objectifs du millénaire pour le développement n° chés français et européen. 1 & 7 ce qui implique de concilier économie et écologie. Enfin, il a permis de partager une vision globale d’une fi- On ne peut donc que se féliciter de l’intérêt porté par les lière “postlarve” , du collecteur au client, écologiquement scientifiques à cette manne de postlarves dont, quoi qu’il en durable, équitable et rentable. 7
FONDEMENTS SCIENTIFIQUES DE LA PCC Par le Pr René GALZIN, EPHE RÉSUMÉ DU MESSAGE (voir extraits de la présenta- RéSUMé EN ANGLAIS : tion en annexe 2) Governments, non-governmental organisations and other stakeholders are striving to develop practices, policies and ve- La PCC a été mise au point dans les années 90 au CRIOBE hicles to make the tropical marine ornamental trade sustai- à Mooréa, suite à des études sur les poissons de récif qui nable. Small-scale fisheries based on postlarval capture and avaient débuté dans les années 70. Les engins qui culture (PCC) promise to contribute to this goal ont été utilisés par les scientifiques ont été La PCC, by (1) removing the risk of damaging co- adaptés à des fins commerciales. Ces si elle est pratiquée rals (inherent in harvesting adults of engins sont soit passifs (filets de de façon responsable, engen- target species established on reefs) crête ou filets de hoa = passage dre des impacts sur l’écosystème by collecting postlarvae with dans les barrières de corail qui extrêmement marginaux. Ses faibles- light traps, nets and purpose- permettent l’alimentation en eau des atolls), soit jouent sur ses actuelles résident dans un manque built temporary shelters as they d’efficacité concernant les espèces à settle from the plankton to the le phototropisme (attirance des substrate; and (2) translating the larves de poissons par la lumiè- forte valeur commerciale et l’irré- high mortality of postlarvae at re (pièges lumineux). Ces engins gularité des captures... settlement into high rates of survival ont leur spécificité en terme de cap- in culture. Possible concerns about over- ture: par exemple, en Polynésie française, fishing of postlarvae, harvesting the juveniles les filets capturent une majorité de mérous et de after they have run the gauntlet of predation at settlement, chirurgiens, alors que les pièges lumineux concentrent les and the large proportion of bycatch, can be eliminated or demoiselles. Le CRIOBE a aussi contribué à des techniques greatly alleviated by restricting the size and quantity of fishing d’identification des larves et de leur élevage (compatibilité gear, designing it to retain bycatch alive, and releasing bycatch entre espèces et régimes alimentaires pour le sevrage). La at times and places that minimize predation. However, special variabilité saisonnière des captures est importante, avec caution is needed when PCC is used at small, isolated islands des pics de capture en fin et début d’année. Concernant with self-replenishing populations. Although PCC is environ- l’impact écologique des captures, il est dans la plupart des mentally friendly, its contribution to the ornamental trade is cas extrêmement faible, sauf dans les hoa qui concentrent expected to be limited. Large yearly variation in the abundance les flux larvaires et où des mesures de gestion doivent être and species composition of settling postlarvae, the logistics mises en place. and costs of operating labour-intensive operations in remote locations, and competition with responsi- n POUR EN SAVOIR PLUS... ble enterprises harvesting wild adults or produ- La cellule de coordination du CRISP (ericc@ cing ornamentals in hatcheries, are expected spc.int) tient à votre disposition copie de la to constrain the viability and market share of publication scientifique (actuellement sous dedicated PCC enterprises. PCC is expected to presse, à paraître en 2009) qui fait le point have the greatest uptake by part-time artisanal sur les connaissances scientifiques sur la PCC, fishers in developing countries with infrastructure intitulée : for exporting marine ornamentals. Such fishers are “The capture and culture of postlarval fish and invertebra- more immune to temporal variation in the supply of postlar- tes for the marine ornamental trade” par JOHANN D. BELL, vae — they can engage in PCC when valuable postlarvae are ERIC CLUA, CATHY A. HAIR, RENE GALZIN and PETER J. DO- abundant and switch to other sources of income when they HERTY. Reviews in Fisheries Science. are scarce. Livelihood opportunities for smallholders could be enhanced through promotion of the environmental benefits of PCC among hobbyists maintaining marine ornamentals. 8
EXPÉRIENCES DE TERRAIN ET CONSTATS Par Gilles LECAILLON, Ecocean RÉSUMÉ DU MESSAGE (voir extraits de la présenta- activité liée à l’exploitation de la ressource marine (plus d’un tion en annexe 3) milliard d’êtres humains en dépendent) sans pour autant en impacter les stocks. Dans les pays en voie de développe- La PCC a passé la phase de recherche préliminaire à toute ment, elle peut assurer les revenus d’une famille, dans les nouvelle technologie. Aujourd’hui, et après 10 ans de pays développés elle permet une activité complé- travaux réalisés au travers de diverses entreprises mentaire durable pour des sociétés privées qui privées, la PCC est opérationnelle. Ces deux auraient une activité principale basée sur la phases distinctes, que sont la CAPTURE et la production d’animaux marins (ornements, CULTURE, sont transférables et bien maî- bénitiers, aquaculture offshore, etc.). trisées. Certes, il reste des interrogations L’évolution future de la technique permet- et des étapes à améliorer mais le “pro- tra vraisemblablement d’améliorer cette cess” global qui débute par la capture rentabilité en jouant, d’une part sur l’ef- des postlarves par différents outils à ficacité des outils de pêche et d’autre l’élevage et qui se termine par l’ex- part sur les marchés eux-mêmes (nou- portation vers les marchés concernés, veau réseau de distribution, certifica- a été réalisé avec succès. Les étapes tion, changement de mentalités, légis- de l’activité de pêche sont aisément lations plus sévères sur les produits non transférables auprès des pêcheurs et durables, etc.). acceptées par les communautés. La Il faut désormais que les gouvernements, gamme d’outils de capture est adaptée les services des pêches, les associations à tous les environnements marins, aussi de protection de la ressource marine aient bien des pays développés ou qu’en dé- accès à cette technologie afin de pouvoir la veloppement, tempérés ou tropicaux. Les proposer comme alternative aux personnes phases d’élevage plus longues et qui nécessi- concernées. Le séminaire s’inscrit dans cette tent un transfert de savoir-faire plus complexe, action de communication auprès des profession- restent cependant accessibles à tous, permettant nels de la filière aquariophilie, des congrès passés d’obtenir des animaux sains, valorisables sur différents mar- (Okinawa, Murcia ) et futurs (IAC) qui continuent de pré- chés : aquariophilie, aquaculture, repeuplement. senter la technologie. Enfin des organismes tels que D’autres actions de R&D sont toutefois né- l’UNESCO et plus récemment l’ONU s’inté- cessaires afin d’optimiser les taux de La PCC a ressent à cette alternative. La PCC fait capture (attractants nouveaux, tels dépassé la phase de partie des solutions en mariculture que le son), de cibler les espèces recherche initiale à toute nou- proposées pour les SIDS (Small à forte valeur ajoutée, d’identi- velle technologie. Elle est adaptée Island Development States) et a fier de nouveaux pays pour y à tous les environnements et, malgré été présentée lors de la derniè- transférer le savoir-faire acquis quelques inconvénients, représente une re CSD (Commission for Sustai- par les équipes françaises, et alternative de pêche durable, avec à la nable Development) à New York pour finalement disperser la clefs des revenus vitaux pour les en mai 2008. technique et en faire une activité pays en voie de développe- nouvelle de valorisation durable de Enfin la PCC doit être encadrée, ment... la ressource marine. gérée et certifiée dés le départ afin de La rentabilité de la PCC est aujourd’hui proche limiter les dérives de son utilisation. La limite de l’équilibre financier. Elle ne permet certes pas aux utili- physique du lieu de capture océanique des postlarves doit sateurs de faire fortune, mais elle permet de conserver une permettre cela. PPhoto: Ecocean 9
LES CONTRAINTES D’IMPLICATION DES POPULATIONS LOCALES Par Fabrice ORTIN RÉSUMÉ DU MESSAGE perstitions des populations locales) et surtout une méfiance à l’égard de ces techniques nées de la “complexité” des pro- Lorsque on me demanda de participer au séminaire “Post lar- cédures d’utilisation jugées localement comme lourdes et ves” du palais de la Porte Dorée en juillet 2008, je pris sou- contraignantes au regard des méthodes traditionnelles com- dain conscience qu’il me fallait relater environ 22 ans d’activité munément et quotidiennement utilisées (pêche à pied, nas- professionnelle dans le domaine de l’aquariophilie dans le ses , pièges, etc.). but d’expliquer ce qui m’avait poussé à explorer d’autre pis- Les conclusions qui se sont imposées à nous sur la base de nos tes pour importer et commercialiser des organismes marins expériences en Indonésie sont multiples : à des fins ornementales. Vingt-deux années durant lesquelles u la nécessité de développer des filières éthiques dans le revenait le même constat: le marché demande de plus en but d’alimenter un marché très demandeur en terme de plus d’organismes sains, de qualité et depuis peu, grâce aux variété et surtout de qualité. pressions environnementales et économiques, des animaux u la nécessité d’installer cette filière dans une logique du- récoltés de façon éthique. rable et équitable. à l’image de nos expériences en “co- Les hasards de la vie ont fait que j’ai passé beaucoup de temps ralliculture” , les sites exploités pour la propagation et la en Indonésie, dans un premier temps pour travailler sur la pro- culture des coraux, une fois valorisés n’ont plus été l’objet pagation des coraux également destinés au marché de l’orne- de dégradation (dynamitage par exemple). Nous pensons mental, puis pour y fonder ma famille. que sur les mêmes bases, en valorisant les ressources liées Cette expérience m’a permis de nouer des rela- au prélèvement d’animaux d’ornement nous tions privilégiées avec les acteurs locaux de Selon pourrons sensibiliser les différents acteurs la filière aquariophilie, contacts qui m’ont notre expérience, sur la nécessité de protéger leur portion particulièrement aidés pour expéri- il est évident que l’usage de de lagon et de récif. menter différentes méthodes pour cette technique est viable dans u la nécessité de bien accompagner prélever des poissons de façon raison- les conditions d’exploitation ac- et d’adapter tout transfert de techno- née . Mon choix s’est porté sur l’utilisa- tuelles et doit être encouragée, logies afin qu’il soit bien accepté et tion de pièges lumineux. Cette métho- améliorée puis développée assimilé localement mais surtout sans de présente le gros avantage d’être très se priver des trésors d’ingéniosité et de mobile et facile d’utilisation, de plus nous “massivement”. l’expérience dont les acteurs locaux sont avions trouvé à l’époque de nombreux exem- détenteurs depuis des millénaires. ples de réalisations décrites dont nous nous sommes Le challenge qui s’annonce est de concilier avec réa- inspirés pour fabriquer nos premiers pièges. lisme modernité, science et technologie avec l’humain, ses Depuis 5 années maintenant, nous récoltons de très jeu- diversités, ses cultures, le tout dans le respect de l’environne- nes poissons piégés à l’aide de light trap (pièges lumineux) ment et en osmose avec le marché. et nous pouvons en tirer quelques conclusions. Selon notre Ainsi le transfert de technologie, parfois outrancier voire in- expérience, il est évident que l’usage de cette technique est décent, pouvant être parfois interprété comme une forme de viable dans les conditions d’exploitation actuelles et doit être néo-colonisation, pourrait s’enrichir au contact des acteurs encouragée, améliorée puis développée “massivement” , tout locaux de la filière et bénéficier de leurs connaissances ances- comme d’autres méthodes utilisant des filets ou autres pièges, trales pour s’adapter et muter positivement, afin de s’intégrer modernes ou de conception locale et ancestrale. Toutefois, comme un outil de plus au service des populations et non plus il apparaît que le transfert de cette technologie soit, à court comme une contrainte “impossible” à intégrer localement. terme, difficilement assimilable culturellement et technique- ment par les populations locales concernées (1). Les raisons en sont la relative “fragilité” des pièges, leurs spécificités techni- ques, (par exemple la nécessité de recharger les batteries dans (1) Noter que cette remarque ne repose que sur cet exemple précis et qu’elle ne peut pas être généralisée. D’autres expériences aux des endroits où l’électricité n’arrive pas), l’utilisation nocturne Philippines ou dans le Pacifique semblent prouver que le transfert obligatoire (parfois en contradiction avec les croyances et su- est possible. 10
BILAN DE LA VENTE DE POSTLARVES PAR UNE CHAÎNE DE REVENDEURS Par Sébastien BERNIS et Anne-Marie PERSON RÉSUMÉ DU MESSAGE Notre expérience nous a appris que les avantages des postlar- ves, tels que la facilité d’acclimatation comparativement aux L’Engagement du groupe Botanic est de “changer de mode de espèces sauvages, n’était pas une garantie fiable(2) sur les es- vie” pour consommer de manière durable en respectant les pèces sensibles (poissons papillon, poissons ange). Pourtant hommes et la nature. Le concept “Postlarves” est parfaitement cette différence aurait été vraiment prise en considération par en cohérence avec les changements d’habitudes commercia- notre clientèle. les que le groupe Botanic développe actuellement. Enfin, il resterait une préoccupation majeure : la traçabilité Cependant, l’expérience vécue entre 2001 et 2003 avec la de ces espèces pour ne pas les confondre avec les espèces commercialisation de postlarves nous amène à nous poser les sauvages, que ce soit au niveau de nos grossistes ou de nos questions suivantes: magasins. u Comment résoudre le problème des quantités disponibles pour répondre à la demande des clients répartis dans nos 28 CONCLUSION magasins proposant de l’eau de mer ? Une fois que ces problématiques pourront être prises en considération, pour permettre un lancement optimum auprès des aquariophiles amateurs et professionnels il faudrait : u inclure les espèces d’élevage dans un concept global d’une offre sans prélèvement d’ani- maux sauvages; u inclure aussi d’autres aspects environnementaux liés au commerce : le packaging et le transport qui doivent être le moins polluant possible, mais aussi développer un label de type commerce équitable; et u Prévoir une campagne de com- munication adaptée. u Comment faire correspondre la demande principale de certaines espèces (clown, hépatus, flavescens) avec l’offre de poissons disponibles en postlarves (demoiselles, poissons coffre et papillon) ? (2) Noter que cette remarque repose sur une expérience qui u Comment pouvoir proposer des espèces aussi colorées date d’au moins 5 ans et que de gros progrès ont été obtenus que les espèces sauvages à des prix compétitifs ? depuis lors sur le sevrage des postlarves. 11
LE PROGRAMME CRISP ET LA PCC Par le Dr Éric CLUA, AFD/CPS RÉSUMÉ DU MESSAGE (voir extraits de la présenta- pement possible tion en annexe 4) d’une filière PCC dans ce pays. Le principe de promouvoir la mise en place de filières En aval de la re- économiques durables, reposant sur une utilisation cherche, l’accent maîtrisée des ressources récifales, est au cœur des objectifs a été mis sur la du programme CRISP. recherche-déve- loppement avec la réalisation de n BREF RAPPEL divers outils de Les actions visant au développement de la PCC ont été dé- reconnaissance veloppées sous l’impulsion de l’EPHE-CNRS en Polynésie des larves (Maa- française, aux Fidji et à un degré moindre à Wallis et Futuna. maatuaiahutapu En recherche pure, le programme CRISP a permis la réali- et al. 2006, Junc- sation de plusieurs publications touchant à une meilleure ker 2007) et d’un connaissance de la biologie des poissons de récif à même manuel d’élevage de contribuer à une amélioration des techniques de capture des postlarves des postlarves, notamment leur spécificité. Il a aussi permis (Vermond 2007). l’affectation à l’Université du Pacifique Sud basée aux Fijdi d’un étudiant français qui effectue une thèse en co- tutelle avec l’Université de Perpi- gnan. Son sujet de re- cherche tou- che à l’amé- lioration des techniques de réense- mencement en postlar- ves des éco- systèmes, en tant que débouché s e c o n d a i re des animaux destinés en priorité au marché de l’aquariophilie. Cette action a néan- moins permis l’installation d’une ferme aquacole au sein de Maamaatuaiahutapu, M., Remoissenet, G. and R. Galzin (2006). l’Université et la formation de plusieurs personnes ressour- Guide d’identification des larves de poissons de récif de Polynésie ces, qui seront précieuses dans le contexte d’un dévelop- française . Théthys Ed. 104 pp. 12
n DERNIÈRES AVANCÉES dans cette collecti- Alors que les actions de développement s’étaient focalisées vité pour lui assu- en début de programme sur les postlarves de poissons et rer un rôle majeur que ces actions se poursuivent, ce sont les crustacés qui dans le processus ont fait l’objet d’investigations courant 2007. Une mission de développement s’est déroulée à à une échelle régio- Wallis et Futuna fin nale (Lipchitz 2007), 2007, conduite par l’autre aux Fidji où Matthieu Juncker ce sont spécifique- (consultant CRISP) ment les contrain- et Joseph Poupin tes juridiques qui (Ecole Navale), afin ont été analysées d’étudier la biodi- afin de fournir versité des crusta- des propositions cés présents dans d’adaptation des ces îles à partir des textes législatifs ne adultes décrits in permettant pas ac- situ et des postlar- tuellement l’expor- ves (Poupin et Junc- tation de postlarves ker 2008). Une autre (Manoa 2007a et étude sur le poten- 2007b). Enfin, une tiel de capture et de synthèse des avancées sur la PCC produite par l’équipe de valorisation com- René Galzin a été présentée par ce dernier lors du forum de merciale des post- Townsville en septembre 2007 (Galzin et al. 2007). larves de crustacés Pendant la présentation, Éric CLUA a mentionné son ex- a été entreprise à périence récente aux Îles Salomon où, sous l’impulsion du Rangiroa (Polynésie française), en particulier de la squille World Fish Center, des filières d’exportation de crustacés ou “varo” (crustacé à haute valeur commerciale), sous la res- (langoustes et crevettes nettoyeuses) ont été mises en pla- ponsabilité de la société Tropical Fish Tahiti qui a produit un ce et fonctionnent, selon les modalités techniques décrites rapport en ligne sur le site du CRISP (www.crisponline.net). dans un document produit sur un financement australien Parallèlement, une mission scientifique a été effectuée dans de l’ACIAR. Ces filières permettent aux pêcheurs locaux un cet atoll polynésien afin d’étudier les relations entre la réus- bénéfice mensuel de l’ordre de 30 USD, qui suffit à envoyer site de l’installation des larves et le niveau de dégradation leurs enfants à l’école. Cet exemple a été complété par celui de l’habitat corallien (Mills et al. 2007), servant de support d’une opération pilote conduite aux Îles Cook, qui conclut à un stage de master pour un étudiant de l’Université de à la viabilité d’opération de capture de postlarves pour le Bretagne. Une étudiante fidjienne a aussi rendu un rapport marché de l’aquariophilie, à condition de coupler ce dé- ayant trait à la description de la composition du zooplanc- bouché avec l’engraissement de postlarves destinées à la ton dont sont issues consommation humaine (poissons lapin notamment). ces larves (Pratap 2007), information n PERSPECTIVES intéressante dans La présentation s’est achevée par la description des finan- le processus d’une cements français en cours dans cette zone de la planète. meilleure compré- Un financement de l’AFD appuie actuellement l’améliora- hension des phéno- tion de l’amont de la filière en travaillant sur la structura- mènes intervenant tion de l’OFFRE (recherche appliquée visant à améliorer la en amont des captu- capture d’espèces à forte valeur ajoutée et opération pilote res. Le programme d’exportation de postlarves à Kiribati). Un financement du s’est aussi intéressé FFEM est actuellement à l’étude pour agir sur l’aval de la aux contraintes éco- filière, notamment par la mise en place d’une écocertifica- nomiques et juridi- tion des produits issus des postlarves. La réussite à terme ques inhérentes au de ces filières est intimement liée à une approche régiona- développement de le, censée stabiliser l’offre, mais aussi de l’intérêt porté par filières commercia- les professionnels pour promouvoir ces produits auprès du les. Deux études ont grand public, en modifiant la DEMANDE. été produites, une en Polynésie fran- VISITEZ LE SITE INTERNET DU CRISP: çaise sur la stratégie globale à adopter www.crisponline.net 13
DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS LES POINTS FORTS ABORDÉS PENDANT LE DÉBAT inférieur à celui de poissons adultes capturés dans leur mi- GÉNÉRAL lieu naturel, a été mentionnée. Il en a été de même pour leur relative flexibilité “alimentaire” avec la possibilité de sevrer à base d’aliments classiques certaines espèces avec n LES EXPÉRIENCES PASSÉES des régimes contraignants, rendant parfois leur élevage Plusieurs questions ont permis de revenir sur le bilan glo- difficile (même si cet atout n’a pas fait l’unanimité au sein bal qui pouvait être fait concernant la commercialisation de l’audience). Enfin, dans un contexte d’augmentation du de postlarves à la fin des années 90, bilan étayé par la pré- coût du transport aérien, qui peut avoir des répercutions sentation de Sébastien Bernis (pour le compte de la chaîne très pénalisantes sur le coût de revient des produits, les Botanic). Si les postlarves ont bénéficié d’un accueil plutôt postlarves pourraient constituer des produits avantageux positif de la part des clients du grand public, de gros pro- par leur encombrement et leur métabolisme réduit. blèmes se sont manifestés au niveau des revendeurs quant à la régularité et la qualité de l’approvisionement. Le point crucial de l’inadéquation entre les espèces prisées de la n LES INCONVÉNIENTS DES POSTLARVES clientèle de base et celles fournies à ce jour par les Un inconvénient majeur des postlarves ne tient engins de capture a été évoquée, de même pas tant à leur statut d'adultes en deve- que le coût de revient de ces produits nir, qu’au nombre limité des espèces qui ont du mal à rester concurrentiels dont les postlarves sont accessi- dans un contexte de préférence bles. Si les captures sont plé- des consommateurs pour les thoriques, en particulier avec produits bon marché, même les filets de hoa comparés au détriment d’une certaine aux pièges lumineux (qui qualité, notamment concer- ont par ailleurs l’atout nant la robustesse des pois- d’être moins vulnérants sons. Il est néanmoins appa- que les premiers cités), ru une différence en terme moins de 20% des pois- de stratégie de marketing sons ont une réelle valeur entre les magasins apparte- commerciale, et moins nant à la grande distribution, de 5% possèdent une très tournés vers la vente de produits forte valeur ajoutée pour le classiques à des prix très compéti- marché de l’aquariophilie (par tifs, et les magasins spécialisés pour ex. poissons papillon, poissons qui les postlarves sont une source de ange). Ces données s'inscrivent cer- segmentation et diversification des produits, tes dans le contexte du marché actuel leur assurant une certaine compétitivité. (sachant qu'une certaine flexibilité de la de- mande existe) mais constituent une contrainte majeure. En n LES ATOUTS DES POSTLARVES sus du problème lié aux espèces, les postlarves, sauf rares L’atout majeur incontestable des poslarves réside dans leur exceptions, possèdent des robes relativement ternes et image positive au niveau du public en tant que produit “du- moins attrayantes que leurs aînés, ce qui rend dificile leur rable” , respectueux de l’environnement. Elle peuvent à ce commercialisation précoce. titre représenter des produits au centre d’une stratégie mar- keting tournée vers l’écologie. Sur le plan technique, leur n QUELLES SOLUTIONS ? robustesse au cours du transport à partir du pays d’origine Le handicap du manque de sélectivité des engins de captu- jusqu’à leur aquarium d’accueil, liée à un niveau de stress re fait actuellement l'objet de recherches appliquées visant 14
à cibler la capture d'espèces commercialemment intéres- n L’ÉVOLUTION DU MARCHÉ ET DES LÉGIS- santes, en s'orientant vers des pièges plus "actifs" faisant LATIONS appel à l'audition et à l'odorat des poissons, qui sont En marge des atouts et inconvénients pour l'instant capturés de façon "passive" intrinsèques aux postlar- (filets) ou sur la base du phototropis- ves, il est possible que me (pièges lumineux). Par ailleurs, les évolutions du marché et du si les pourcentages de pois- contexte juridique internatio- sons à valeur commerciale nal jouent un rôle détermi- restent faibles à l'échelle nant dans leur développe- d'un engin de capture, ment. Côté acheteurs, il rien n'empêche d'attein- semble indéniable que dre des quantités de la tendance allant vers poisson économique- des produits “durables” ment intéressantes en ne fera que se renforcer multipliant les pièges, dans les années à venir, processus qui n'a ja- allant jusqu’à permettre mais été vraiment mis une segmentation des en application à ce jour. prix favorables aux post- Mais les vraies solutions larves. Côté juridique, cer- résident sans doute du côté tains pays ont déjà interdit la du marketing, avec une modi- capture de poissons adultes à fication de la demande qui sup- des fins d’exportation et plusieurs poserait une segmentation vraie des ont montré des vélléités dans ce sens produits avec l'identification d'un produit (par exemple Hawaï). Dans ce contexte, les “postlarve” qui jouerait sur la fibre durable et le sta- postlarves apparaissent comme de vraies alternati- tut particulier de l’animal ( son “histoire” ), en s'adressant ves, quels que soient les coûts de production en jeu. à un public différent (probablement les enfants de moins de 15 ans qui s'identifieraient sans doute mieux à un jeune n POSTLARVES OU JUVÉNILES ? poisson qu'à un poisson adulte). Un débat s’est engagé sur la base de la présentation de Fabrice Ortin qui, après avoir mentionné son expérience n LA CERTIFICATION DES PRODUITS sur les postlarves, s’est fait le défenseur de techniques de La certification des produits aquariophiles est un réel en- pêche à pied sur les récifs frangeants, qui permettaient de jeu. La certification MAC (Marine Aquarium Council) n’a pas capturer des petits poissons dans les flaques d’eau aux Phi- réellement répondu aux besoins et est actuellement mo- lippines. Les scientifiques présents ont tenu à préciser que ribonde. Les professionnels sont d’accord sur la nécessité ces techniques ne peuvent pas se ranger dans la même d’une certification adéquate, à condition qu’elle véhicule catégorie que celles capturant des postlarves en amont de une réelle plus-value commerciale. Le cahier des charges leur installation dans le milieu. Les poissons capturés sur du MAC était inadapté et une meilleure concertation avec les frangeants sont le plus souvent des juvéniles qui ont les professionnels sur ce qui est souhaitable et réali- échappé à la sélection naturelle qui a décimé la majo- sable semble s’imposer si un nouveau pro- rité de leurs congénères postlarves, et ces cessus de certification devait être mis techniques ont, de fait, un impact plus en place. important sur le milieu. Cela ne si- gnifie pas qu’elles ne puissent n LE RÔLE DES AQUARIUMS pas être pratiquées de façon PUBLICS durable, de même que cer- La certification ne sera taines techniques visant pas suffisante pour as- les poissons adultes. Elles surer une viabilité éco- ne peuvent néanmoins nomique aux filières de pas être classées sous postlarves, et le succès l’appellation “PCC” . réside aussi et surtout sur la promotion de ces n LA POSITION DES PRO- produits durables. Dans FESSIONNELS FRANçAIS ce contexte, les aquariums Les débats ont permis à publics ont un rôle clef à plusieurs reprises de rec- jouer, en effectuant une pro- cueillir l’opinion des profes- motion efficace des postlarves. sionnels présents quant à leur Les représentants présents au sé- intérêt et volonté de contribuer au minaire ont affirmé la réelle volonté de développement des filières postlarves. leurs établissements de contribuer à ce pro- Si les réponses étaient parfois nuancées par cessus. Le programme CRISP devrait être en mesure de fa- les difficultés évoquées ci-dessus, leur réponse a été ciliter l’approvisionnement de ces aquariums en postlarves globalement positive, autorisant une pleine satisfaction au et de fournir du matériel de promotion. sein des institutions à l’instigation de ce séminaire qui a in- déniablement rempli les objectifs visés. 15
ANNEXE 1: Liste des participants NOM Prénom Organisme E-mail AUBANEL Annie IFRECOR Polynésie française annie.aubanel@urbanisme.gov.pf CLAM (Club languedocien d’aquariophilie BERNIS Sébastien sebastien.bernis@clam34.com marine) de Montpellier BOUCHERON Eric Aquarium de l’institut océanographique e.boucheron@oceano.org BRIARD Oliver Musée de la mer/Biarritz olivier.briard@museedelamer.com BUSSON Frédéric MNHN busson@mnhn.fr CIAMBELLI Marco MEEDDAT Marco.CIAMBELLI@developpement-durable.gouv.fr CALAS Julien FFEM Calasj@afd.fr CLUA Éric CRISP/CPS Ericc@spc.int COUTANT Mathieu Aquarium de La Rochelle pascal@aquarium-larochelle.com DUDAY Alain Lautän Production lautanproduction@yahoo.fr FLAMANT Pascal Aquarium Tropical aqua.tropical@free.fr FORDOXCEL Laurent Muséum Aquarium de Nancy laurent.fordoxcel@Isa-man.uhp-nancy.fr FRANÇOIS Jean-Luc MAEE - DPDEV/P Jean-luc.francois@diplomatie.gouv.fr GAUTHIER Claude-Anne MAEE - DPDEV/P Claude-anne.GAUTHIER@diplomatie.gouv.fr GALZIN René Université de Perpignan galzin@univ-perp.fr GIRAUD Jean-Pascal NOOE giraud.jeanpascal@neuf.fr GRISOT Gauthier Côté Nature gauthier.grisot@cotenature GUILLAUME Mme DIREN Midi-Pyrénées david.danede@developpement-durable.gouv.fr HIBAL-FARAON Nathalie Truffaut n.hibalfaraon@truffaut.com ISLER Eric Aquarium d’Amnéville imperator-eric@wanadoo.fr LADONNE Luc PRODAF luc.ladonne@prodaf.org LANGUILLE Jérôme MEEDDAT jerome.LANGUILLE@developpement-durable.gouv.fr LECAILLON Gilles Ecocean ecocean_label@yahoo.com LEMAN Benoît Hémisphère Sud (île de La Réunion) benoitleman@hemispheresud.eu METTETAL Vivian Acroporis mettetal.vivian@neuf.fr MONTEILS Fabien Acroporis fabien.monteils@gmail.com ORTIN Fabrice All Marine gobiodon@wanadoo.fr PARELLADA Ramon AQ-arium ramon@aq-arium.com PAUTRIZEL Françoise Musée de la mer olivier.briard@museedelamer.com PERSON Anne-Marie Botanic amperson@botanic.com PIGNO Sophie Aquarium du cap d’Agde apigno@aquarium-agde.com RANCHER Jacques Aquarid aquarid@wanadoo.fr ROJAT Dominique AFD rojatd@afd.fr ROMANS Pascal Aquarium de Banyuls sur Mer pascal.romans@obs-banyuls.fr ROUAULT Jean-Louis Impex impex@ipx.fr ROYER Philippe ZebrasO’mag redaction@zebrasomag.com STEFANINI Laurent MAEE - AMB/ENV laurent.stephanini@diplomatie.gouv.fr VERMON Sophie Ecocean sophievermond@hotmail.com VINCENT Xavier Banque Mondiale xvincent@worldbank.org 16
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