APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International

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APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
S
     AP         LLERGOLOGIE
                        RATIQUE

E                                             N°127
D

CR   BIENVENUE DANS LA NOUVELLE REVUE
     D’ALLERGOLOGIE PRATIQUE

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           BONNE LECTURE !

                                                               1
APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
SOMMAIRE
           AP
                           Numéro 127 / Allergologie Pratique / Décembre 2018
                           Revue de l’Association NAtionale de FORmation Continue en ALlergologie
                           et de la FÉDÉRATION ANAFORCAL INTERNATIONALE

                                                                                                         COMPTES RENDUS I P. 8 › 40
    S
                                                                                                             •PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE L’URTICAIRE CHRONIQUE I P. 8 › 11
    E    ÉDITORIAL I P. 3                                                                                    Animateur organisateur : Nawel-Sophie NAJI (Casablanca)
         Voilà l'hiver !                                                                                     Expert hospitalier : Pascale MATHELIER-FUSADE (Paris)
                                                                                                             Expert ANAFORCAL : Mariam KEBE (Nouakchott)
         Dr Christine Delebarre-Sauvage

    D                                                                                                        Rapporteur : Aurélie MILLIERE (Dijon)

                                                                                                             • Prise en charge des pathologies digestives allergiques non IgE médiées

    CR                             DOSSIER I P. 4 › 7
                                                                                                             (syndrome d’entéropathie induite par les protéines alimentaires ou
                                                                                                             SEIPA, œsophagites, autres …) I P. 12 › 18
                                                                                                             Animateur organisateur : Marième DIALLO CHAUVIN & Assiatou GAGARA
                                   Le dermatite atopique
    I
                                                                                                             Expert hospitalier : Said ETTAIR
                                                                                                             Expert ANAFORCAL : Elena BRADATAN
                                    au sein du syndrome                                                      Rapporteur : Badreddine DELIMI
                                 de multi-morbidité atopique
                                             Dr Flore Amat                                                   • INDUCTION DE TOLERANCE ALIMENTAIRE
                                                                                                             EN PRATIQUE DE VILLE CHEZ L’ENFANT I P. 19 › 27
                                                                                                             Animateur organisateur : Céline ROUSSEL (Lille) et Louis KYEMBWA (Kinshasa)
                                                                                                             Expert hospitalier : Dominique SABOURAUD-LECLERC (Reims)
                                                                                                             Expert ANAFORCAL : Chafiq MAHRAOUI (Rabat)
                                                                                                             Rapporteur : Nathalie BONARDEL (Avignon)
                                                                        INFOS I P. 41                        • DIAGNOSTIC DES FAUX ASTHMES chez l’enfant et l’adulte I P. 28 › 34
                                                                        CONGRÈS / STAGES
                                                                                                             Animateur organisateur : Mohamed BOUMEDIENE (Larache)
                                                                                                             Expert hospitalier : Pierrick CROS (Brest)
                                                                                                             Expert ANAFORCAL : Mounir MOUSLI (BordjBouArreridj)
                                                                                                             Rapporteur : Adel KARDOUSSI (Constantine)

                                                                                                             • CONSEIL D’ADMINISTRATION de la FAI
                                                                                                             (FEDERATION ANAFORCAL INTERNATIONALE) I P. 35 › 40
                                                                                                             Nouméa Mardi 08 octobre 2018

         Allergologie   Pratique  est    éditée     par   la     SAS     ANAFORCAL         Organisation       et     Développement / Siège social : 20, impasse des Muguets - 69500 - BRON
         Administrateurs : Jean-Pol Dumur, Jean-François Fontaine, Bruno Gidodet et Agnès Cheynel / Directrice de la publication : Christine Delebarre-Sauvage : Sauvage.Christine@ghicl.net
         Numéro d’identification au registre du commerce : R.C.S. AIX 793 552 423 / Numéro de gestion 2013 B 1187 / Date d’immatriculation : 10 juin 2013
         Conception Graphique : www.toinov.net / Iconographie : divreses sources dont images libres de droits tirées de Freepik

                                                                                   La rédaction d’Allergologie Pratique laisse aux auteurs l’entière responsabilité de leurs opinions.
                                                             La reproduction et la traduction partielle ou intégrale des textes ou illustrations sont soumises à un accord préalable.

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APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
Voilà         l'hiver !
         Christine DELEBARRE-SAUVAGE

                                       Bonjour à Toutes et Tous !

     *
S                                          Voici, accompagnée d’une certaine douceur automnale bien agréable, que les re-
                                       flets chatoyants des fêtes de fin d’année se profilent à l’horizon de 2019.
E
                                           Nous clôturons en beauté avec une revue hivernale à connotation ubiquitaire com-
                                       posée tout d’abord d’un beau dossier parfaitement documenté sur la « Dermatite Atop-
D                                      ique au sein du syndrome de multi morbidité atopique » confié, à notre grand plaisir,
                                       par le docteur Flore AMAT, de la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie, Service

CR                                     d’Allergologie Pédiatrique, Hôpital Trousseau, AP-HP, Paris.

                                           4 ateliers Anaforcal du CFA 2018 corrigés par le Dr Joelle Birnbaum aborderont les

I                                      différents sujets de :
                                       		 ◆ Urticaire Chronique
                                       		 ◆ Pathologie digestive non IgE médiées
                                       		 ◆ ITO Alimentaire en ville
                                       		 ◆ Diagnostic des faux asthmes

                                             Le CR du CA de la FAI réalisé à Nouméa en octobre 2018

                                           Nous terminerons comme à l’accoutumée, et afin d’organiser votre planning de
                                       l’année à venir, par la liste de vos rendez-vous 2019.

                                                      Vous souhaitant de merveilleuses fêtes de fin d’année 2018.
                                                                À très bientôt pour la suite en 2019 !

                                                                        Votre dévouée rédactrice Christine Delebarre Sauvage
                                       ...

                                       *     Utagawa Hiroshige

                                             Winter View of Shimasaku in the Province of Iki (1856), 34.3 cm x 22.4 cm

                                             The Met Collections

                                                                                                                                3
APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
La dermatite atopique
                            au sein du syndrome de multi-morbidité atopique
                            Dr Flore Amat              a,b
                            a : Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie, INSERM UMR_S1136, AP-HP, Paris, France
                            b : Service d’Allergologie Pédiatrique, Hôpital Trousseau, AP-HP, Paris, France

                                                                                                                                  Dans l’étude ORCA (Observatory of Risks linked with Cutaneous Atopy) incluant des
    S                                                                                                                             nourrissons ayant une DA à début précoce, nous avons montré que l’oeuf, le lait et
                                                                                                                                  l’arachide représentaient 95% des allergènes concernés [14].. La sensibilisation à l’ara-
                                                                                                                                  chide semble prédominante chez les enfants plus âgés [15], en cas de DA sévère [16] ou
    E                                                                                                                             en cas de sensibilisation à l’oeuf pré-existante [17]. La sensibilisation à l’oeuf est par-
                                                                                                                                  ticulièrement associée à la DA [18]. La sensibilisation aux trophallergènes est associée
                                                                                                                                  à une DA sévère [17] ou précoce, débutant avant l’âge de 6 mois [19]. Une DA précoce
    D                                                                                                                             augmente le risque de sensibilisation aux trophallergènes notamment chez les enfants
                                                                                                                                  porteurs de mutations de la filaggrine [20].

    CR        La dermatite atopique (DA) est la pathologie inflammatoire chronique de la peau
         la plus fréquente chez l’enfant, définie sur des critères cliniques [1,2]. Elle toucherait
         plus de 20% des enfants dans les pays industrialisés [3,4]. La plupart des enfants ayant                                     DA et risque de d’allergie alimentaire

    I    une DA légère verra une rémission des symptômes au cours de la vie [5]. Cependant,
         un groupe d’enfants ayant une DA plus difficile à traiter, à début précoce, volontiers
                                                                                                                                      L’allergie alimentaire n’est pas pour autant systématique dans la DA. Dans l’étude
                                                                                                                                  ORCA, où tous les patients étaient âgés de moins de 12 mois à l’inclusion, une allergie
         sévère et persistante au cours de la vie, associée à l’asthme et/ou à l’allergie alimentaire,                            alimentaire associée était retrouvée dans 11,7% des cas, malgré le fait que plus de 55%
         existe [6] et pourrait constituer l’expression première de la marche atopique [7]. Dans                                  des enfants étaient sensibilisés [21]. Ces résultats sont très proches de ceux obtenus
         la DA, il existe une dysfonction de la barrière cutanée due à différentes anomalies, en                                  dans la cohorte danoise Danish Allergy Research Cohort (DARC) [22]. La sévérité de
         particulier une diminution du taux de céramides (un céramide est un sphingolipide                                        la DA semble être un facteur de risque d’allergie alimentaire associée [23].
         résultant de la combinaison d'un acide gras avec la sphingosine via une liaison amide.                                   Indépendamment des défauts de la filaggrine, des facteurs de risque génétiques et eth-
         On trouve de telles molécules en abondance dans les membranes cellulaires, où elles                                      niques ont été identifiés dans ce lien particulier entre DA précoce et sévère, et sensibili-
         entrent notamment dans la constitution des sphingomyélines) et de sphingosines fa-                                       sation allergénique et allergie alimentaire : taux élevés de sensibilisation allergénique et
         cilitant l’apparition d’une dysbiose [8] et une kératinisation anormale par dysfonction                                  d’allergie alimentaire (44%) chez les enfants d’ascendance africaine ou métis atteints de
         de la filaggrine. La filaggrine est une protéine associée aux filaments de kératine, com-                                DA modérée à sévère dans une cohorte sud-africaince [23], polymorphisme génétique
         posants essentiels de la couche cornée [9] qui agit comme un film hydroprotecteur                                        du gène de SPINK5, protéine impliquée dans la fonction barrière de la peau, comme
         sur la peau et dont l’altération est corrélée au risque de sensibilisation allergénique,                                 facteur de risque commun à la DA et à l’allergie alimentaire [24].
         primitive ou secondaire [10]. La marche atopique correspondrait à une dysfonction
         épithéliale, auto-entretenue par une sensibilisation allergénique secondaire plus ou
         moins rapide, associée à une réponse immunitaire anormale, entraînant à terme le                                             Facteurs de risque de survenue de la marche atopique
         passage de la DA à l’asthme.                                                                                                 La DA est considérée comme étant la première étape vers l’asthme. Le terme «
                                                                                                                                  marche atopique » suggère une séquence chronologique pendant l’enfance, la DA
                                                                                                                                  précédant les autres manifestations de l’atopie telles que l’asthme et la rhinite allergique
            DA et risque de sensibilisation aux trophallergènes                                                                   [25]. Une réactivité anormale aux facteurs environnementaux est commune à la DA
            Une méta-analyse récente menée à partir de cohortes en population générale a                                          et à l’asthme. Cependant, il n’est pas certain que le lien entre les deux pathologies soit
         montré que la sensibilisation aux trophallergènes était 6 fois plus élévée à l’âge de 3                                  chronologique et certains auteurs ont avancé l’hypothèse d’un phénotype prédéter-
         mois chez les enfants atteints de DA en comparaison aux enfants sains [11], et ce, pen-                                  miné de multi-morbidité atopique [26, 27]. De plus, seulement 1/3 à la moitié des
         dant toute la petite enfance [12,13].                                                                                    enfants ayant une DA vont développer un asthme [6]: il y a donc des facteurs de risque

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APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
La dermatite atopique
                        au sein du syndrome de multi-morbidité atopique
                        Dr Flore Amat              a,b
                        a : Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie, INSERM UMR_S1136, AP-HP, Paris, France
                        b : Service d’Allergologie Pédiatrique, Hôpital Trousseau, AP-HP, Paris, France

     spécifiques à l’intérieur de cette population qui vont favoriser le développement d’une                                      En pratique
S    marche atopique. Les facteurs de risque identifiés à ce jour sont :                                                          Des études récentes ciblées sur la prévention de la DA ont montré que l’application
                                                                                                                              précoce d’émollients pouvait prévenir l’apparition de la maladie [45,46]. Ces études
     		         le début précoce de la DA [28-30] ;                                                                           suggèrent un effet d’une intervention préventive précoce sur le risque de DA, mais il
E
              ◆

     		       ◆ la sévérité de la DA [31-33] ;                                                                                n’y a pas encore de résultats probants que cette stratégie pourrait avoir un effet sur la
     		       ◆ l’appartenance au sexe masculin [32].                                                                         sensibilisation.
     		       ◆ la sensibilisation précoce et multiple [14, 21, 34].

D                                                                                                                             On proposera par ailleurs chez l’enfant à haut risque de sensibilisation allergénique une
                                                                                                                              application d’émollients très précoce, dès la période néonatale, tout en promouvant l’al-

CR       Rôle des facteurs environnementaux dans l’association DA-allergie alimentaire et
     DA-asthme
         Le rôle des facteurs environnementaux chez les enfants à haut risque ne doit pas
                                                                                                                              laitement maternel et la réduction de l’exposition aux irritants. Devant un nourrisson
                                                                                                                              présentant une DA précoce (avant l’âge de 3 mois) et/ou sévère, rebelle au traitement
                                                                                                                              conventionnel, on réalisera une enquête allergologique et une recherche de mutation

I    être minimisé. Par exemple, plusieurs études ont montré une relation entre la teneur
     en arachide dans la poussière de maison et le développement d’une allergie à l’arachide
                                                                                                                              de la filaggrine. Il est important de connaître les phénotypes particuliers associés à un
                                                                                                                              risque élevé d’asthme ou d’allergie alimentaire. L’ensemble des études plaident pour
     chez les patients atteints de DA [35].                                                                                   une prise en charge active de la DA, particulièrement si celle-ci est sévère, à début
     Différents facteurs environnementaux peuvent être impliqués dans la genèse de l’ap-                                      précoce, et associée à des antécédents parentaux et une sensibilisation allergénique
     parition de la DA, tels que S. Aureus, le virus herpès simplex, le stress et l’exposition                                précoce et multiple. Ces enfants doivent être adressés facilement dans un centre expert
     allergénique [36]. On sait aussi que les facteurs environnementaux jouent un rôle ma-                                    pour une prise en charge spécifique multidisciplinaire, surtout en cas d’association à
     jeur dans le développement de l’asthme. Cependant, leur rôle précis dans le déclenche-                                   des sifflements précoces et/ou des allergies alimentaires multiples.
     ment de la marche atopique n’est toujours pas bien établi [37]. Les études sur l’exposi-
     tion aux phanères d’animaux, aux acariens et sur l’allaitement maternel montrent des
     résultats discordants [38, 39]. Des études ont montré un effet délétère de l’exposition à                                    Conflits d’intérêts et remerciements
     la fumée de tabac, aux composants organiques volatils, au formaldéhyde, au toluène,                                          Essais cliniques : en qualité de co-investigateur (ALK-Abello, Astra Zeneca) ; con-
     au dioxyde de nitrogène et aux particules fines [40].                                                                    férences : invitations en qualité d’intervenant (Novartis), conférences : invitations en
                                                                                                                              qualité d’auditeur (Zambon) ; l’auteur remercie la Société Française d’Allergologie et
                                                                                                                              l’ANAFORCAL pour leur soutien financier à la mobilité dans le cadre de ses travaux de
         Facteurs de risque génétiques de marche atopique                                                                     recherche sur l’épidémiologie des maladies atopiques.
         Certains phénotypes sont spécifiques de phénotypes, comme l’expression de la
     filaggrine et la DA IgE-médiée [41]. Des mutations sur des gènes d’autres protéines
     que la filaggrine, pourraient être impliquées dans le risque de sensibilisation aux tro-
     phallergènes [42,43]. Dans une vaste étude de génome menée sur la DA et le risque
     d’asthme ultérieur de l’enfant, Marenholz et al ont ainsi identifié 7 loci de susceptibilité
     pouvant être impliqués dans la marche atopique [44].
     Le poids des antécédents familiaux dans la survenue de la marche atopique reste débattu.
     Dans l’étude ORCA, le groupe d’enfants avec le taux le plus élevé d’antécédents parentaux
     d’asthme était associé de façon significative au risque d’asthme à l’âge de 6 ans [21].

                                                                                                                                                                                                                          5
APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
La dermatite atopique
                               au sein du syndrome de multi-morbidité atopique
                               Dr Flore Amat              a,b
                               a : Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie, INSERM UMR_S1136, AP-HP, Paris, France
                               b : Service d’Allergologie Pédiatrique, Hôpital Trousseau, AP-HP, Paris, France

         Références bibliographiques :                                                                                                  20. Venkataraman D, Soto-Ramirez N, Kurukulaaratchy RJ, Holloway JW, Karmaus W, Ewart SL, et al.
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                                                                                                                                        Filaggrin loss-of-function mutations are associated with food allergy in childhood and adolescence. J
                                                                                                                                        Allergy Clin Immunol 2014;134:876-82.
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                                                                                                                                        ORCA Cohort. PLoS ONE 2015; 10: e0131369.
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                                                                                                                                        early childhood: results from the DARC cohort. Allergy 2009;64:1023-9.
    D
         wide variation in prevalence of symptoms of asthma, allergic rhinoconjunctivitis, and atopic eczema:
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6
APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
La dermatite atopique
                         au sein du syndrome de multi-morbidité atopique
                         Dr Flore Amat              a,b
                         a : Sorbonne Universités, UPMC Univ Paris 06, Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie, INSERM UMR_S1136, AP-HP, Paris, France
                         b : Service d’Allergologie Pédiatrique, Hôpital Trousseau, AP-HP, Paris, France

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                                                                                                                                  ....................................................................................................................
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                                                                                                                                  ....................................................................................................................

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                                                                                                                                                                                                                                                         7
APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE L’URTICAIRE CHRONIQUE
                             Animateur organisateur : Nawel-Sophie NAJI (Casablanca)                           Expert hospitalier : Pascale MATHELIER-FUSADE (Paris)
                             Expert ANAFORCAL : Mariam KEBE (Nouakchott) 		                                    Rapporteur : Aurélie MILLIERE (Dijon)

                                                                                                               CAS N°1
    S                                                       OBJECTIFS DE L’ATELIER :
                                                                                                                   Mr L 54 ans, avec une hypercho-
                                                            •  Citer les critères cliniques définissant une    lestérolémie, une hypertension traitée,
    E                                                       lésion urticarienne
                                                            • Définir le score d’activité d’une urticaire
                                                                                                               un surpoids, des douleurs articulaires
                                                                                                               traitées à la demande par anti inflam-
                                                            • Énumérer les éléments du bilan para clinique     matoires a présenté son 1er épisode
    D                                                       minimal en cas d’urticaire chronique persistante   d’urticaire chronique il y a 30 ans, sur     poussées isolées depuis 1 an. Par dépit,
                                                            (selon la nouvelle conférence de consensus)        une période de 3 ans, puis succession        il ne prend plus aucun médicament car

    CR                                                      • Hiérarchiser les nouvelles stratégies théra-
                                                            peutiques de l’urticaire chronique résistant
                                                            aux anti-histaminiques
                                                                                                               de rémission.

                                                                                                                   Il a été suivi en milieu hospitalier
                                                                                                                                                            « ne sont pas efficaces ».

                                                                                                                                                                Que faites-vous ? Rechercher les

    I                                                                                                          avec réalisation à chaque récidive d’une
                                                                                                               hospitalisation avec bilan étiologique
                                                                                                                                                            critères cliniques pour s’assurer qu’il
                                                                                                                                                            s’agit d’une urticaire : présence de lé-
                                                                                                               très complet… toujours négatif! Il a eu      sions érythémateuses, papuleuses, pru-
         INTRODUCTION                                     ICONOGRAPHIE                                         de nombreux traitements: anti-hista-         rigineuses, fugaces…), qu’elle est chro-
                                                                                                               miniques, corticoïdes par voie générale,     nique : au moins 6 semaines de crise. Y
             L’urticaire chronique est une patholo-           L’urticaire correspond à des lésions             anxiolytiques, anti-leucotriènes, ciclo-     a-t-il un facteur déclenchant ou aggra-
         gie courante. Environ 1% de la population        érythémateuses, papuleuses, surélevées,              sporine, colchicine sans effet probant       vant ? Est-ce rythmé par sa prise d’anti
         en souffrirait. Mais elle reste encore mal       plus ou moins éclaircies au centre. Elles            selon le patient. Il présente de nouvelles   inflammatoires ? Que veut-il dire par le
         connue. Il existe pourtant des critères sim-     ont un caractère prurigineux et surtout
         ples pour la repérer, l’évaluer, et la prendre   migratrices et fugaces. On peut entour-
         en charge au niveau thérapeutique.               er des lésions, et normalement dans les
                                                          24H, elles ne sont plus au même endroit.
         MÉTHODE                                              Constater les lésions est le plus
                                                          utile. S’il n’est pas en crise, demander si
             Après présentation des intervenants          le patient s’est pris en photo, ou bien lui
         et des participants de l’atelier, nous avons     montrer des iconographies.
         réalisé un pré test. Ensuite, nous avons
         échangé de façon très interactive à partir           Ne pas oublier, que l’urticaire
         d’iconographies, puis de 2 cas cliniques et      se manifeste aussi sous forme d’an-
         enfin à propos de plusieurs cas vignettes.       gioedeme, surtout dans les zones de
         Ceci a permis de faire un point global           peau fine et les extrémités.
         notamment d’après les nouvelles recom-               Attention sur peau noires, les lé-
         mandations. L’atelier s’est terminé par un       sions de se voient pas aussi bien, du fait
         post test pour évaluer les acquis.               de l’absence d’érythème.

8
APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE L’URTICAIRE CHRONIQUE
                         Animateur organisateur : Nawel-Sophie NAJI (Casablanca)                   Expert hospitalier : Pascale MATHELIER-FUSADE (Paris)
                         Expert ANAFORCAL : Mariam KEBE (Nouakchott) 		                            Rapporteur : Aurélie MILLIERE (Dijon)

     traitement ne fonctionne pas ? Souvent,           ement antihistaminique : Deslorata-                                                          Augmentation des Anti-H1 à 4 par jour
S    cela signifie pour eux que cela récidive
     quand ils arrêtent subitement le traite-
                                                       dine 4cp/jour + Doxépine (Quitaxon :
                                                       utilisé aux Etats Unis et Angleterre, que
                                                                                                                                                    qui arrête les crises et sera donc di-
                                                                                                                                                    minué progressivement.
     ment. Qu’attend le patient de cette con-          chez l’adulte) 25 mg puis 50mg le soir
E    sultation ? Souvent, ils veulent connaître        pendant 2 mois                                                                                   Mise au point : Les Anti-H1 de
     la cause, à quoi ils sont allergiques, quel       		 ● On le réévalue grâce aux                                                                deuxième génération sont le traitement
     traitement peut les guérir.                       questionnaires de score d’activité UCT                                                       de référence de l’urticaire chronique
D                                                      et UAS7. Devant l’absence d’améliora-       pylori traité, sans arrêt de l’urticaire. Il a   avec une possibilité d’augmenter les
         En pratique :                                 tion, renouvellement du traitement 2        pris plusieurs anti-histaminiques pen-           doses jusqu’à quatre fois la normale.

CR   		 ◆ Expliquer ce qu’est une urtic-
     aire chronique, sa clinique, son caractère
     spontané, sans cause allergique.
                                                       mois + Montelukast 1 cp/j
                                                       		 ● On commence à expliquer
                                                       le traitement par Omalizumab (patient
                                                                                                   dant une dizaine de jours à chaque fois
                                                                                                   au moment des poussées les plus im-
                                                                                                   portantes avec amélioration transitoire.
                                                                                                                                                    En cas de résistance, des alternatives
                                                                                                                                                    peuvent être proposées tout en donnant
                                                                                                                                                    la priorité à la sécurité des patients.

I    		 ◆ Décrire en comparaison ce que
     serait une urticaire allergique, rythmée
                                                       potentiellement éligible au traitement).
                                                       L’UAS7 reste entre 28 et 32, UCT mauvais.       Que faire ? L’interroger de nouveau              Tous les antihistaminiques de deux-
     par un facteur en particulier avec des            		 ● Avec l’accord du patient, on           pour rechercher des facteurs déclen-             ième génération sont prescriptibles ; ne
     réactions qui s’aggravent, des signes ex-         débute Xolair 300 mg (1 injection sous      chants ou aggravants alimentaires ou             pas hésiter à changer de molécule.
     tracutanés.                                       cutané Xolair 150 dans chaque cuisse),      médicamenteux…                                   Le traitement continu est à privilégier à
     		 ◆ Dire que cela peut se mani-                  avec poursuite Aerius et Quitaxon. Le       Evaluer le retentissement sur la qualité         celui à la demande.
     fester sous forme d’angioedeme.                   Singulair est arrété.                       de vie.                                          Si efficace, faire des paliers de 3 mois
     		 ◆ Dire que c’est une pathologie                		 ● Décision de poursuivre le              Lui prescrire un anti-histaminique an-           avec arrêt progressif.
     bénigne.                                          Xolair 6 mois au même dosage (300           ti-H1 de seconde génération le matin             La prescription de 4 antihistaminiques
     		 ◆ Dire qu’il n’y a pas de traite-              mg/mois). Disparition de l’urticaire.       et le soir le revoir 4 à 6 semaines après.       est hors AMM, mais est une prescrip-
     ment qui guérit, mais uniquement qui              Arrêt du Xolair puis des autres traite-     À ce moment-là, il va mieux, dort                tion usuelle internationale relevant de
     soulage ; l’urticaire guérit seule mais sa        ments sans récidive depuis plusieurs        bien mais présente toujours quelques             recommandations dont la réactualisa-
     durée moyenne est de 3 à 5 ans.                   mois. Ce qui n’élimine pas de nouvelles     poussées en particulier lorsqu’il mange          tion en 2017 par l’EAACI a été publiée
                                                       crises possible dans le futur.              du chocolat...                                   en 2018. L’utilisation des autres théra-
          On ne réalise pas de bilan allergologique.                                                                                                peutiques parfois efficace, reste hors
     Pas d’autre bilan non plus chez ce patient, car                                                    La liste des aliments histami-              AMM (Montelukast, Methotrexate,
     ceux réalisés antérieurement étaient négatifs,    CAS N°2                                     no-libérateurs et des aliments riches en         Quitaxon…).
     et il n’y a pas de signe d’appel extra-cutanés.                                               histamine et ou en tyramine lui est rem-                                             .../...
                                                           Mr L 35 ans consulte pour une ur-       ise en lui expliquant qu’ils ne doivent pas
         Traitement :                                  ticaire quasi-quotidienne pendant plus      être supprimés mais qu’ils ne peuvent
     		 ● Arrêt des antis inflammatoires               d’un an. Il dort mal et a perdu 4 kilos.    être consommés en grande quantité.
     qui peuvent favoriser l’urticaire tout com-       Son dossier médical comporte une pos-       Amélioration après l’éviction pendant
     me les corticoïdes.                               itivité des prick-tests pour les acariens   un mois puis nouvelle poussée sous
     		 ● On essaie de nouveau un trait-               et une sérologie positive à Helicobacter    double dose Anti-H1.

                                                                                                                                                                                                  9
APLLERGOLOGIE - Fédération Anaforcal International
PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE L’URTICAIRE CHRONIQUE
                           Animateur organisateur : Nawel-Sophie NAJI (Casablanca)            Expert hospitalier : Pascale MATHELIER-FUSADE (Paris)
                           Expert ANAFORCAL : Mariam KEBE (Nouakchott) 		                     Rapporteur : Aurélie MILLIERE (Dijon)

                                                                                              		         Se poser la question, si il y a    brutale (exemple passage du dehors au
     S                                                                                        d’autres symptômes que l’urticaire ou si
                                                                                              résistance au traitement.
                                                                                                                                            supermarché en été…).

                                                                                              		 Le bilan standard en cas de
     E                                                                                        persistance de l’urticaire résistant au           Patiente de 28 ans, avec récid-
                                                                                              traitement est : NFS, VS, CRP ; on com-       ive d’une urticaire chronique connue
                                                                                              plète s’il y a d’autres signes d’appel.       depuis 10 an. Elle prend des AINS
     D                                                                                                                                      régulièrement pour des céphalées chro-
                                                                                                                                            niques. Donc urticaire médicamenteuse.

     CR                                                                                            Mr L 15 ans, urticaire depuis 8
                                                                                              mois, avec des plaques de grande taille
                                                                                              >2cm, le matin au lycée, ou en sport, ja-
                                                                                                                                            		 Mise au point :
                                                                                                                                            		        25 à 55% des urticaires chro-
                                                                                                                                            niques seraient aggravées, voire dé-

     I                                                                                        mais a la maison, surtout sur le visage
                                                                                              les jambes et avant bras.
                                                                                                                                            clenchées par les AINS par action phar-
                                                                                                                                            macologique et non allergique.
                                                                                              Suspicion d’urticaire au froid, confirmé      Cette hypersensibilité aux AINS dis-
                                                                                              par un test au glaçon.                        paraît dans la très grande majorité des
                                                                                              		 Mise au point :                            cas lorsque l'urticaire chronique guérit.
                                                                                              		        Si les lésions sont >2cm, cela      Le Paracétamol à plus de 1g peut aussi
                                                                                              ne peut pas être cholinergique, qui           être un facteur déclenchant.
                                                                                              donne toujours des lésions minuscules
                                                                                              Le test au glaçon consiste à poser un
                                                                                              glaçon sur la peau 5 à 10 minutes.                Patient de 23 ans, militaire, qui
                                                                                              		        S’il est négatif, mettre l’avant-   aurait eu 20 épisodes d’œdème de
                                                                                              bras dans l’eau froide.                       Quincke. Cela se manifeste toujours
                                                                                              		 Conseils :                                 la nuit ou le matin au réveil. Sensation
                                                                                              		 ◆ Risque d’anaphylaxie (à                  de gêne respiratoire haute avec œdème
          QUATRE CAS VIGNETTES                      symptômes : elle est effondrée.           traiter par adrénaline).                      pharyngé constaté, sans autre signe.
                                                    Bilan thyroïdien complet (T3, T4, anti-   		 ◆ Eviter les baignades en eau              L’Adrénaline est peut efficace, les Anti
              Patiente 38 ans, urticaire depuis 3   corps, échographie, scintigraphie).       froide. L’antihistaminique n’est pas à        H1 et cortisone le sont en 4h, les An-
          mois, asthénie, nervosité, bouffées de    On conclu à une Maladie de basedow        donner si baignade, car il va masquer         tiH1 pris au long court ne diminuent
          chaleur, trouble du sommeil, amai-        Mise sous Levocetirizine, Neo merca-      les premiers signes.                          pas la fréquence des épisodes.
          grissement, tachycardie, diarrhée…        zol, Avlocardy.                           		 ◆ Marcher au bord de l’eau                 		 À l’examen hors crise, il y a
          À l’examen peau moite, cheveux cas-                                                 pour voir si cela déclenche des signes        une énorme luette.
          sants, exophtalmie, goitre homogène       		 Mise au point :                        cutanés, être accompagné…                     		 L’examen ORL confirme une
          Bilan réalisé : NFS, VS, RP (bilan        		 L’urticaire peut être            un    		 ◆ Se méfier d’un changement                luette bourgeonnante qui peut donner
          recommandé) et ajout TSH au vu des        symptôme dans les disthyroidies.          de température brutal, de variation           une ronchopathie. La luette peut gon-

10
PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE L’URTICAIRE CHRONIQUE
                       Animateur organisateur : Nawel-Sophie NAJI (Casablanca)                          Expert hospitalier : Pascale MATHELIER-FUSADE (Paris)
                       Expert ANAFORCAL : Mariam KEBE (Nouakchott) 		                                   Rapporteur : Aurélie MILLIERE (Dijon)

     fler par vibration et donner cet œdème.
                                                Références bibliographiques :
S    Le traitement est chirurgical en coupant
     la luette.                                 1. Zuberbier T1, Aberer W2, Asero R3, Abdul Latiff AH4, Baker D5, Ballmer-Weber B6, Bernstein JA7, Bindslev-Jensen C8, Brzoza Z9, Buense Bedrikow R10,
                                                Canonica GW11, Church MK1, Craig T12, Danilycheva IV13, Dressler C14, Ensina LF15, Giménez-Arnau A16, Godse K17, Gonçalo M18, Grattan C19, Hebert
E        Les épisodes d’œdème chez les          J20, Hide M21, Kaplan A22, Kapp A23, Katelaris CH24, Kocatürk E25, Kulthanan K26, Larenas-Linnemann D27, Leslie TA28, Magerl M1, Mathelier-Fusade P29,
                                                Meshkova RY30, Metz M1, Nast A14, Nettis E31, Oude-Elberink H32, Rosumeck S14, Saini SS33, Sánchez-Borges M34, Schmid-Grendelmeier P6, Staubach P35,
     patients à grosse luette peuvent être      Sussman G36, Toubi E37, Vena GA38, Vestergaard C39, Wedi B23, Werner RN14, Zhao Z40, Maurer M1 .The EAACI/GA²LEN/EDF/WAO Guideline for the
     déclenchés par des traumatismes
D
                                                Definition, Classification, Diagnosis and Management of Urticaria. The 2017 Revision and Update. Allergy. 2018 Jan 15.
     comme chez les boulimiques qui se          2. C. Poreaux, J. Waton, A. Barbaud Hypersensibilité aux AINS : quelle prise en charge chez l’adulte ? Revue Française d’allergologie. Avril 2016 ; Vol 56 – n°3 ;
     font régulièrement vomir, lors d’effort    p236-239.

CR
                                                3. Maurer M1, Rosén K, Hsieh HJ, Saini S, Grattan C, Gimenéz-Arnau A, Agarwal S, Doyle R, Canvin J, Kaplan A, Casale T. Omalizumab for the treatment of
     vocaux, par le cannabis, par vibration     chronic idiopathic or spontaneous urticaria. N Engl J Med. 2013 Jun 13;368(24):2340-1.
     lors du ronflement, par angioedeme         4. Khan DA1. Alternative agents in refractory chronic urticaria: evidence and considerations on their selection and use. J Allergy Clin Immunol Pract. 2013 Sep-
     neurotique.                                Oct;1(5):433-440.

I

                                                                                                                                                                                                                     11
Prise en charge des pathologies digestives allergiques non IgE médiées
                            (syndrome d’entéropathie induite par les protéines alimentaires ou SEIPA, œsophagites, autres …)
                            Animateur organisateur : Marième DIALLO CHAUVIN & Assiatou GAGARA                       Expert hospitalier : Said ETTAIR
                            Expert ANAFORCAL : Elena BRADATAN					                                                  Rapporteur : Badreddine DELIMI

          INTRODUCTION                                   Cas clinique n°1 :                        tests (PT), atopy patch-tests (APT) ali-
     S        Les allergies digestives non IgE
                                                         Noam, âgé de 5 mois sous allaite-
                                                     ment maternel se présente à la consul-
                                                                                                   mentaires et IgE spécifiques au lait, soja
                                                                                                   et œuf se sont révélés négatifs. Noam a
          médiées regroupent plusieurs pa-           tation pour des régurgitations avec des       été mis sous lait de régime sans protéines
     E    thologies, souvent méconnaissables         selles liquides, poids P5%.                   du LV (Néocate) avec introduction pro-
          à cause de leur symptomatologie qui                                                      gressive des solides et mise en place d’un
          est non spécifique. L’intérêt de cet            À l’âge de 3 mois, il présente des       projet d’accueil individualisé (PAI) SEI-
     D    atelier est de pouvoir identifier au       vomissements et une hypotonie suiv-           PA (voir tableau 1) avec une trousse d’ur-
          moins trois pathologies digestives         ant un essai d‘introduction de lait de        gence : Célestène (0,25mg/kg), Ondan-

     CR   allergiques (PDA) non IgE médiées,
          d’établir un arbre diagnostic déci-
          sionnel et de décrire une conduite à
                                                     vache (LV). Un mois après, l’après-midi,
                                                     il présente un autre épisode de vomisse-
                                                     ments et de selles liquides avec pâleur et
                                                                                                   setron 0,2mg/kg (max 16mg) entrainant
                                                                                                   une amélioration des troubles digestifs et
                                                                                                   de la courbe du poids P15%.

     I    tenir spécifique pour les deux phéno-
          types les plus fréquents qui sont : le
                                                     hypotonie, après avoir bu du lait de soja
                                                     le matin, des légumes et pomme avec               À l’âge de 10 mois, il présente un
          syndrome d’entéropathie induite par        de la farine biscuitée « Cerelac Nestlé »     épisode de pâleur, vomissements, urtic-
          les protéines alimentaires (SEIPA) et      (contenant du LV) au repas de midi.           aire du décolleté, œdème des lèvres im-            Noam est revu à l’âge de 18 mois
          l’œsophagite à Eosinophiles (EoE).                                                       médiatement après un repas de purée            pour un test de provocation oral (TPO)
                                                          L’enfant est hospitalisé avec une        de pomme de terre, d’œufs et de viande         au LV : il réagit à la dose cumulée de
                                                     altération de l‘état général, subfébrile,     de poulet.                                     30 ml par une pâleur, des pleurs, une
          MÉTHODES                                   avec un diagnostic de sepsis, mis sous                                                       hypotonie, des vomissements et une
                                                     antibiothérapie probabiliste, arrêtée             Le bilan allergologique retrouve une       diarrhée 4 h après le début du test, en-
              Les    techniques     pédagogiques     48h après, devant l’amélioration rapide       sensibilisation au LV et à l’œuf : IgEs lait   trainant son arrêt et la poursuite du ré-
          choisies sont : la discussion de cas cl-   de son état et le bilan infectieux négat-     = 1,29 / Alpha-lactoglobulines = 0,53 /        gime d’éviction du LV.
          iniques interactifs sous forme de vi-      if. Tous les autres bilans (métabolique,      Bêta-lactoglobulines = 0,77 / Caséine
          gnettes suivies de mise au point par les   toxicologique et cardiaque) étaient           = 0,12 / Œuf = 19,2 / Ovomucoïde =                 À 2 ans et ½, lors du TPO au lait de
          experts.                                   négatifs.                                     12,3 kU/l. Les PT et APT alimentaires          vache, Noam réagit à la dose de 68 ml
                                                                                                   étaient négatifs.                              par une réaction moins sévère (rushs
                                                         Une semaine après, l’enfant est hos-                                                     cutanés et régurgitations) mais il a
          CAS CLINIQUES :                            pitalisé avec les mêmes symptômes                 En plus de la poursuite de l’évic-         toléré une dose de 30 ml qui a été pour-
                                                     apparus à 14h après un allaitement            tion du LV, une éviction des œufs est          suivie quotidiennement.
                                                     maternel le matin, suivi d’un dessert de      proposée, avec prescription dans la
                                                     crème de riz et panade de fruits à 10h.       trousse d'urgence de Noam d’un anti-               À 3 ans et ½, le TPO était négatif à
                                                                                                   histaminique et de l’adrénaline, mise          la dose cumulée de 210 ml de LV, ce qui
                                                          Les bilans infectieux, neurologique,     en place d’un deuxième PAI anaphy-             a permis de déclarer la guérison.
                                                     l’examen des selles, la radiographie ab-      laxie adapté à cette forme d’allergie IgE
                                                     dominale et le bilan allergologique : prick   médiée.                                                                            .../...

12
Prise en charge des pathologies digestives allergiques non IgE médiées
                        (syndrome d’entéropathie induite par les protéines alimentaires ou SEIPA, œsophagites, autres …)
                        Animateur organisateur : Marième DIALLO CHAUVIN & Assiatou GAGARA                               Expert hospitalier : Said ETTAIR
                        Expert ANAFORCAL : Elena BRADATAN					                                                          Rapporteur : Badreddine DELIMI

        Discussion :                                     nostic de SEIPA aigue au LV, ayant                                                           mais le gold standard permettant de
S        Chez cet enfant, la négativité des
                                                         motivé la mise de l’enfant sous lait
                                                         de régime à base d’acides aminés.
                                                                                                                                                      poser le diagnostic de certitude est de
                                                                                                                                                      réaliser un TPO après un régime d’évic-
     bilans faits lors du premier épisode, la                                                                                                         tion de 4 à 6 semaines.
E    reprise du tableau fait essentiellement                  À l’âge de 10 mois, le tableau clinique
     de symptômes digestifs (vomissements                et le résultat du bilan signent un passage
     …) quelques heures après une alimen-                du SEIPA vers une hypersensibilité mix-
D    tation contenant du LV et la négativité             te : SEIPA + allergie IgE médiée au LV,           Cas clinique n°2 :
     du bilan allergologique des formes IgE              évolution observée dans la littérature            Adam est un enfant né à terme de

CR   médiées ont permis de poser le diag-                chez 1/3 des cas de SEIPA.

     Tab. 1 : Feuille de conseils au patient et sa famille, disponible sur www.allergienet.com
                                                                                                        parents atopiques, allaité exclusivement
                                                                                                        au sein jusqu'à 2 mois puis allaitement
                                                                                                        mixte. À l'âge de 2 mois et ½ sont ap-

I     Le patient nommé ci-dessus présente une allergie appelée syndrome d'entérocolite induite
      par les protéines alimentaires. Il s'agit d'une allergie alimentaire qui ne se manifeste pas
                                                                                                        parues des selles sanguinolentes sans
                                                                                                        vomissements avec un appétit con-                 Cas clinique n°3 :
      par des signes habituels tels qu'urticaire ou sifflement mais plutôt par des signes digestifs.    servé, l’examen clinique était normal.            Asma est hospitalisé à l’âge de 9
                                                                                                                                                      mois pour dénutrition associée à un
      Les aliments à éviter pour cet enfant sont : . . . (à compléter)                                      Devant ce tableau, le bilan fait a été    ballonnement abdominal, un syn-
      Cette réaction allergique peut se manifester par : . . . (à compléter)                            négatif (Echographie abdominale, NFS,         drome œdémateux et un retard stat-
                                                                                                        CRP, prick tests et IgE spécifiques au LV).   uro-pondéral. Le poids est à 4 kg 400
      Des vomissements répétitifs dont le début est souvent décalé de quelques (fréquem-
                                                                                                        L’enfant a été mis sous hydrolysat poussé     (-3DS) et la taille à 61 cm, la position
      ment : 2 heures), après ingestion de l'aliment responsable.
                                                                                                        de LV (HPLV) entrainant une résolution        assise est non encore acquise. Dès l’âge
      Les petites quantités d'aliments peuvent provoquer les mêmes réactions
                                                                                                        des symptômes après une semaine.              de 5 mois, elle a présenté une diarrhée
      Une diarrhée peut s'installer plus tardivement (après 6 heures)                                                                                 liquidienne parfois glaireuse, des vom-
                                                                                                           Discussion :                               issements post prandiaux et une stag-
      Dans certains cas une léthargie, une hypotension, une acidose, une hyperleucocy-
                                                                                                                                                      nation puis infléchissement de la cour-
      tose, une thrombocytose et plus rarement une méthémoglobinémie
                                                                                                            Chez cet enfant de 2 mois et ½            be pondérale, plusieurs traitements
      Le traitement est symptomatique à base de :                                                       présentant des selles sanguinolentes          symptomatiques et antibiotiques ont
         ◆ Remplissage vasculaire (sérum physiologique 20mL/kg en bolus)                                sans autres signes, deux semaines après       été prescrits sans amélioration. L’allait-
         ◆ Corticoïdes (exemple Solumédrol® 1 à 2mg par kg de poids)                                    introduction du LV et la négativité des       ement maternel a été remplacé par le
         ◆ L'injection d'adrénaline IM peut être délétère, tant que le remplissage vasculaire           bilans réalisés nous font évoquer le di-      LV à l’âge de 4 mois puis diversification
      n'a pas été effectué                                                                              agnostic de proctocolite allergique au        alimentaire à l’âge de 5 mois par des
      Ces informations sont données pour que cette entité soit envisagée dans la démarche               LV (PEIPA) qui représente une forme de        céréales, yaourt et légumes.
      diagnostique devant de tels symptômes. Bien sûr cette Maladie ne doit pas écarter                 colite à éosinophiles.
      les autres diagnostics (tels qu'infection ou intoxication. . .) ou d'autres types de réac-                                                         Le bilan biologique retrouve une
      tions allergiques que le médecin responsable doit évaluer. De même, le médecin                        La disparition des symptômes après        anémie (Hb à 8,5g/dl) hypochrome
      traitant peut prescrire d'autres traitements qu'il juge nécessaires.                              éviction du LV conforte le diagnostic,        microcytaire, une hyper éosinophi-

                                                                                                                                                                                                   13
Prise en charge des pathologies digestives allergiques non IgE médiées
                             (syndrome d’entéropathie induite par les protéines alimentaires ou SEIPA, œsophagites, autres …)
                             Animateur organisateur : Marième DIALLO CHAUVIN & Assiatou GAGARA                         Expert hospitalier : Said ETTAIR
                             Expert ANAFORCAL : Elena BRADATAN					                                                    Rapporteur : Badreddine DELIMI

          lie à 770 /mm3, une hypoprotidémie           elle, maladie cœliaque, allergie au LV        des TC arachide de 16 à 4 mm et des IgEs     bilisation allergique alimentaire, une
     S    à 44mg/l, une hypoalbuminémie à 24
          mg/l, une hypocalcémie à 51mg/l, une
                                                       (non IgE médiée), déficit immunitaire
                                                       et mucoviscidose.
                                                                                                     rArah 2 de 69 KU/l à 2,2KU/l de 3 à 8 ans.   gastrite infectieuse, une intolérance
                                                                                                                                                  au lactose mais le plus probable est
          hypo Na à 127meq/l, une hypo K+ à                                                              Depuis 1 semaine, des vomisse-           l’œsophagite à éosinophiles qui est une
     E    2.7 meq/l, une fonction rénale correcte,         L’amélioration clinique après cor-        ments sont apparus (6x/j) avec majo-         allergie non IgE médiée à l’arachide
          une bandelette urinaire négative, une        rection des déficits constatés et instau-     ration de la toux motivant un traite-        secondaire a l’ITO dont le risque est de
          sérologie de la maladie cœliaque (Ac         ration du régime sans LV permet de            ment symptomatique (Domperidone et           3 à 8 %, en plus de l’allergie à l’arachide
     D    anti gliadine et anti-transglutaminase       retenir chez cet enfant le diagnostic         Omeprazole) sans résultat. Figure 1 :        et aux acariens.
          IgA et IgG) négative. Le test de la sueur    d’entéropathie allergique induite par

     CR   est normal. Le bilan allergologique a été
          négatif (TC et IgE spécifiques LV).
                                                       les PLV (EIPA).                                  Hypothèse diagnostic d’œsophagite
                                                                                                     à éosinophiles(OE) entrainant l’arrêt
                                                                                                     de l’ITO et endoscopie oeso-gastro-

     I        La biopsie jéjunale a montré une
          atrophie villositaire modérée sans exo-
                                                                                                     duodénale (OGD) chaque 3 mois.

          cytose lymphocytaire et sans anomalie                                                      Aspects endoscopies (Figure 1) :
          cryptique.                                                                                     ◆ Initialement : Image A : sillons

                                                                                                     longitudinaux, diminution de la vascu-
              La correction des différents défi-                                                     larisation et plaques blanchâtres
          cits menaçants révélés par le bilan bi-                                                        ◆ À 3 mois : Image B: après éviction

          ologique tout en initiant un régime               Cas clinique n°4 :                       d’arachide + Flixotide (CSI) 1000 µg/j :
          alimentaire sans LV, perfusion d’albu-            Nil est un enfant de 8 ans, connu        aspect normal - rémission complète des
          mine associée à des bolus de calcium,        depuis l'âge de 3 ans pour une derma-         symptômes après 2 semaines de régime.
          introduction progressive d’un HPLV,          tite atopique, une allergie à l’arachide et       ◆ À 6 mois : Image C : enfant asymp-

          puis soupe de légumes entrainent une         à la noisette. À l’âge de 5 ans, il guérit    tomatique mais présente un aspect quasi
          évolution favorable avec reprise de la       pour son allergie à la noisette et une        identique à celui du début après une re-
          croissance staturo-pondérale.                immunothérapie orale (ITO) à l’ara-           prise de la consommation d’arachide.
                                                       chide est débutée. A 6 ans il développe
              À l’âge de 2 ans : réintroduction pro-   un asthme allergique aux acariens.               Poursuite de l’éviction + CSI + IPP.
          gressive du lait de vache sans incident.                                                   À 9 mois puis à 12 mois : reprise d’ITO
                                                           Depuis 4 mois, il présente une dou-       arachide 500µg/j + CSI + IPP avec un
             Discussion :                              leur abdominale par intermittence et          aspect endoscopique normal.
                                                       des vomissements survenant sans horai-
              Les diagnostics qui ont été évoqués      res précis de résolution spontanée, sans         Discussion :
          devant ce tableau clinique au moment         d’autres signes. L’enfant est en bon état
          de l’hospitalisation à 9 mois sont : mal-    général. Avec son ITO à l’arachide, il est       Plusieurs diagnostics peuvent être
          nutrition protéino énergétique carenti-      arrivé à prendre > 10g/j avec diminution      évoqués comme une nouvelle sensi-

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