Réalimentation précoce dans la prise en charge diététique des pancréatites - Karine BUEDTS: Diététicienne Hôpital Erasme
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Réalimentation précoce dans la prise en charge diététique des pancréatites Karine BUEDTS: Diététicienne Hôpital Erasme 30 avril 2022
INTRODUCTION (PA ET PC) Maladies fréquentes du pancréas Liées à un risque significatif de dénutrition soutien nutritionnel PA: La plus fréquente Nécessite une hospitalisation Résultats favorables dans 80% des cas Dans 20% des cas, PAN ↑ morbidité et mortalité catabolisme élevé soutien nutritionnel PC: Inflammation chronique de la glande pancréatique + Fibrose Complications: D+ Abdominales ↓ de la prise orale Dénutrition Insuffisance exocrine et endocrine Ostéoporose Prise en charge nutritionnelle 09/05/2022 3
PANCREATITE AIGUE (PA) Les patients atteints de PA: un risque nutritionnel modéré à élevé Raisons: Etat catabolique accru lié à la maladie. Consommation accrue d’alcool IMC bas Obésité Méthodes de dépistage validées, telles que le Nutritional Risk Screening - 2002 (NRS-2002) . 09/05/2022 4
PA LEGERE - ALIMENTATION Alimentation orale précoce >< Alimentation orale conventionnelle Alimentation légère Alimentation pauvre en graisses Et si obésité en plus encouragement à perdre du poids + prise de fibrates + Statine si présence d’une HyperCT en plus d’une HyperTG 09/05/2022 5
PA LEGERE - SUPPORT NUTRITIONNEL NE NP Favoriser la NE - Si ne tolère pas la NE 24 à 72 h après l’admission - En cas de contre-indication à la NE Sonde nasogastrique (+/- 20%) Si intolérance digestive (+/-15%) => Occlusion intestinale Sonde nasojéjunale Iléus paralytique Produit: Diète polymérique standard Ischémie mésentérique Si malabsorption: diète semi-élémentaire - Si besoins nutritionnels non atteints Etude: La méta-analyse d'Al-Omran et al. réalisée selon les normes Cochrane sur la base de 8 études contrôlées randomisées portant sur 348 patients montre clairement que la NE vs à la TPN totale initiale, ↓ significativement la mortalité de 50 % dans les PA et de 80% dans les PA sévères , ↓ le taux d'infection Al-Omran M, Albalawi ZH, Tashkandi MF, Al-Ansary LA. Enteral versus parenteral nutrition for acute pancreatitis. Cochrane Database Syst Rev 2010: CD002837 . 09/05/2022 6
PA SEVERE - ALIMENTATION - SUPPORT NUTRITIONNEL Principalement la Nécrosectomie = La nécrose pancréatique infectée est une complication grave de la pancréatite aigüe. Alimentation orale dans les 24h Enzymes pancréatiques: uniquement si IPE prouvée et stéatorrhées NE NP Favoriser la NE - Si ne tolère pas la NE Sonde nasojéjunale - Glutamine dans NP (+ 0,2 g/kg) Une méta-analyse de dix ECR comprenant 433 patients atteints de PA sévère a révélé Produit: Diète polymérique une ↓ significative des complications infectieuses et de la mortalité dans le groupe de standard patients ayant reçu de la glutamine. Si malabsorption: diète semi- (Asrani V, Pancreatology 2013) élémentaire - Si besoins nutritionnels non atteints 09/05/2022 7
PANCRÉATITE CHRONIQUE (PC) Risque de dénutrition Elevé Fréquent Causes de la dénutrition D+ abdominales, Crainte de manger, anorexie Abus d’alcool et le tabagisme Hospitalisation, chirurgie Diabète Insuffisance pancréatique Conséquences de la dénutrition Fonte musculaire Perte de poids Carences vitaminiques et minéraux 09/05/2022 8
PANCRÉATITE CHRONIQUE – ALIMENTATION - BESOINS Pas de régimes restrictifs Pas de restriction au niveau des lipides sauf si stéatorrhées (!!! Enzymes pancréatiques Alimentation hypercalorique: 30 à 35 kcal/kg Alimentation hyperprotéique: 1,2 à 1,5 g de protéines/kg 5 à 6 petits repas par jour + SNO Enzymes pancréatiques si insuffisance pancréatique exocrine Alimentation riche en fibres à éviter Etude sur 12 patients: ↑ flatulences et du poids des selles + Perte de graisses → les fibres peuvent donc inhiber le traitement de remplacement des enzymes pancréatiques → malabsorption (Dutta SK, Am J Clin Nutr, 1985) Si carences en vitamines liposolubles, hydrosolubles et oligo-éléments => traiter les carences Pour la vitamine D et Calcium: préconise une supplémentation d'emblée pour éviter la déminéralisation osseuse 09/05/2022 9
PANCRÉATITE CHRONIQUE – ENZYMES PANCREATIQUES Si insuffisance exocrine (IPE) est diagnostiquée un traitement enzymatique de substitution doit être pris. Buts: ↑ la survie et Améliorer la qualité de vie Signes cliniques de IPE: Stéatorrhée, Flatulences, Ballonnements, Dyspepsie, Urgence à évacuer les selles, D+ abdominales + Crampes Choix des enzymes pancréatiques: microsphères à enrobage entérique de 1 à 1,8 mm sensibles au ph. Plus grande efficacité thérapeutique. Sont d’origine porcine et contiennent de la lipase pancréatique , de l’amylase et de la protéase. Abandon des enzymes pancréatiques sous forme de poudre ou de comprimés non entérosolubles car – efficaces pour traiter IPE et inactivées par la pepsine et l’acidité gastrique. 09/05/2022 10
PANCRÉATITE CHRONIQUE – ENZYMES PANCREATIQUES Doivent être pris pendant ou à la fin des repas et des collations Posologie: va dépendre de la composition des repas, de la prise alimentaire, du mode de cuisson et de la taille des portions. Repas: Min. 20 000 à 50 000 UL Collations: Min.10 000 à 25 000 UL (1/2 de la dose) Etude: Les résultats de plusieurs ECR ont prouvé l'efficacité de la thérapie de remplacement de l'enzyme pancréatique avec des mini-microsphères à enrobage entérique à une dose allant de 40 000 à 80 000 UL de lipase par repas principal, et une demi-dose par collation. Thorat V, Reddy N, Bhatia S, Bapaye A, Rajkumar JS, Kini DD, et al. Randomised clinical trial: the efficacy and safety of pancreatin enteric-coated minimicrospheres (Creon 40000 MMS) in patients with pancreatic exocrine insufficiency due to chronic pancreatitis–a double-blind, placebo controlled study. Aliment Pharmacol Ther 2012;36:426-36 Si réponse clinique insuffisante: ↑ des doses d’enzymes pancréatiques ou utilisation d’un inhibiteur de la dose à protons (IPP) L’inhibition de la sécrétion gastrique par des IPP peut améliorer et normaliser la digestion des graisses chez les patients ayant une réponse incomplète au PERT Etudes: étude prospective sur 21 patients atteints de PC (43% des patients avaient une réponse incomplète au PERT et 29% ont normalisé leur fonction après l’ajout d’un IPP Dominguez-Munoz JE, Iglesias-Garcia J, Iglesias-Rey M, Vilarino-Insua M. Optimising the therapy of exocrine pancreatic insufficiency by the association of a proton pump inhibitor to enteric coated pancreatic extracts. Gut 2006;55:105-7 étude sur 34 patients n’a pas permis de montrer une efficacité du PERT avec l’ajout IPP. Sander-Struckmeier S, Beckmann K, Janssen-van Solingen G, Pollack P. Retrospective analysis to investigate the effect of concomitant use of gastric acid-suppressing drugs on the efficacy and safety of pancrelipase/pancreatin (CREON(R)) in patients with pancreatic exocrine insufficiency. Pancreas 2013;42:983-9 09/05/2022 11
PANCRÉATITE CHRONIQUE – ALIMENTATION NE NP Favoriser la NE Sonde nasogastrique - Si ne tolère pas la NE Produit: diète polymérique standard - En cas de contre-indication à la NE Diète semi-élémentaire si diète polymérique standard Obstruction gastrique n’est pas tolérée Sonde nasojéjunale Fistule compliquée Silk DB. Formulation of enteral diets for use in jejunal enteral feeding. Proc - Rarement utilisée (risque infectieux Nutr Soc 2008;67:270-2 +++ et complications septiques) Si intolérance digestive => sonde nasojéjunale Si NE > 30 jours => PEG-PEJ Si IPE: diète semi-élémentaire + Enzymes pancréatiques => Sonde nasojéjunale Etudes: 4 études rétrospectives ont montrés l’efficacité de la NE pour améliorer l’état nutritionnel du patient, la prise de poids et le contrôle de la D+ Stanga Z, Giger U, Marx A, DeLegge MH. Effect of jejunal long-term feeding in chronic pancreatitis. J Parenter Enter Nutr 2005;29:12-20 09/05/2022 12
CONCLUSION PA PC Maladie fréquente: 80% Maladie fréquente 20% PAN Risque de dénutrition modéré à Risque de dénutrition élevé élevé Causes: Ins.Panc, D+ Abd., Alcool, ↓ Apport Alim., Diabète,Tabagisme. Alimentation Légère à Normale Si Etat Nutritionnel Normal: Alimentation Alimentation orale pauvre en équilibrée graisse si HyperTG Si dénutrition: Hyperprotéiné et Hypercalorique Fractionné + Ajout de SNO Eviction des régimes trop riches en Fibres Pas de restriction en lipides. Si Stéatorrhées Enzymes pancréatiques Supplémentation Vitamines et Minéraux si carences . Dépistage : 1 x/an. 09/05/2022 13
CONCLUSION PA PC NE: NE: Préférée à la TPN Préférée à la TPN 24 à 72 h, Diète polymérique standard NE par voie NaG., diète polymérique Sonde NaG, standard Si intolérance digestive: Sonde NaJ. Sonde NaJ. si présence de D+, si retard de vidange gastrique, si N+ ou V+ persistants Si NE > à 30 jours → recours à une PEG-J ou PEJ-J Si IPE: NE + Enzymes Pancrétiques en sonde NaJ. TPN: TPN: Si intolérance ou contre-indication de la Si intolérance ou contre-indication de la NE NE Si besoins nutritionnels non atteints Rarement utilisée dans la PC car la TPN ↑ le risque d'infections liées au cathéter et de complications septiques 09/05/2022 14
MERCI POUR VOTRE ATTENTION 09/05/2022 15
PA SEVERE - ALIMENTATION - SUPPORT NUTRITIONNEL) PA Sévère (HIA) Si PIA < 15 mmHg NE par voie nasojéjunale ou nasogastrique SI PIA > 15 mmHg NE par voie nasojéjunale avec débit de 20 ml/h puis ↑ progressive en fonction de la tolérance Si la PIA ↑ sous la NE ↓ ou arrêt de la NE 09/05/2022 16
PA + HYPERTENSION INTRA-ABDOMINALE (HIA) PA Sévère (HIA) SI PIA > 20 mmHg arrêt temporaire NE + MEP TPN 09/05/2022 17
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