Reflets - Alain FAURE - Juin 2020 - apei-perigueux.org

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RefletsJuin 2020

Alain FAURE
Reflets - Alain FAURE - Juin 2020 - apei-perigueux.org
PRÉAMBULE

L
    ’histoire d’Alain FAURE est intimement liée à celle de l’Apei Périgueux.
    Une histoire commencée à la fin des années 70. Les capacités et l’humanisme incarné d’Alain FAURE
    sont très vite repérés par les dirigeants associatifs de l’époque. Alain FAURE est sollicité et s’empare
aussitôt du projet de création d’un Centre d’Aide par le Travail et d’un Foyer d’Hébergement à Trélissac.

Le premier épisode, réussi, d’une saga pluridécennale pendant laquelle, aux Impôts le jour, à l’Apei
Périgueux le soir et le week-end, Alain FAURE montre d’immenses facultés pour traduire sa pensée en
réalisations.

Jeune retraité, il devient administrateur de l’Unapei et, là-encore, le Président DEVOLDERE repère et
missionne Alain FAURE pour représenter les associations françaises du handicap au niveau européen.

Alain FAURE manie avec brio l’aller et retour : entre Bruxelles et Coulounieix-Chamiers, entre la réflexion
et l’action, entre les personnes en situation de handicap et les autorités, entre les établissements et leur
environnement, entre ses deux familles, entre l’Afrique et l’Europe, entre nous.

Allez, on vous laisse (re)découvrir Alain FAURE ! Découvrir ses valeurs et leur traduction concrète (articles
issus du journal «Reflets» de l’Apei Périgueux, de 1989 à nos jours), lire les hommages qui ont afflué
depuis ce triste mois de mars 2020.

Nous avons une pensée pour Mmes CATTOEN et CLARY, décédées récemment.

Mme CATTOEN a longtemps oeuvré pour l’Apei Périgueux, en qualité d’administratrice et notamment
d’administratrice déléguée à la Maison d’Accueil Spécialisée Héliodore.

Mme CLARY, maman d’Emmanuel, était l’épouse de M. Jean-Claude CLARY, administrateur très impliqué
et de longue date.

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HOMMAGE
Sauf les médecins et la médecine, Alain FAURE ne craignait rien ni personne. Il prenait même un
malin plaisir à raconter dans l’intimité ses démêlés avec ses supérieurs hiérarchiques ou les hommes
politiques, qui finissaient toujours par rendre les armes.
«Ni dieu ni maître» aurait pu être sa devise. Il n’était dépendant d’aucune coterie, d’aucun parti,
totalement désintéressé de l’argent et même du pouvoir, ce pouvoir qu’il a pourtant exercé pendant 30
ans pour le plus grand bien de notre APEI.

En même temps résolument de gauche, il était ouvert à toutes les idées, incroyant affiché il n’était
jamais dogmatique et recevait volontiers avec Sylvie à sa table l’évêque de Périgueux pour parler rugby.
Amoureux de l’Afrique où il avait passé son enfance, il avait su tisser des liens de confiance, sans
jamais être surplombant, avec les responsables associatifs béninois impliqués dans le handicap.
Bourreau de travail, il maîtrisait parfaitement ses dossiers, et cette maîtrise jointe à une intelligence
supérieure, l’avait propulsé aux responsabilités nationales puis européennes et internationales où il
avait donné toute sa mesure.

D’une intégrité absolue, il méprisait toute compromission et les petits arrangements entre amis, et gare
à ceux qu’il poursuivait de sa vindicte !
Une seule chose l’animait : le bien-être des personnes handicapées. Il y avait tout sacrifié, sa carrière
en premier lieu. Son leitmotiv : l’intendance suivra, embaucher des éducateurs d’abord, aux dépens
des administratifs, ce qui explique un Siège sous-dimensionné par rapport à la plupart des associations
similaires.

C’est aussi la raison pour laquelle il avait répondu favorablement aux demandes d’intégration des trois
derniers établissements qui nous ont rejoints, car il n’était pas question de laisser quiconque au bord
de la route, et il n’oubliait jamais qu’il était parent.
Il m’avait accueilli à l’APEI il y a 30 ans, et d’emblée, sans me connaître, m’avait accordé sa confiance
au point de me faire nommer vice président à peine arrivé... non sans toutefois m’avoir soumis pour
analyse un texte concernant la Maison d’Accueil Spécialisée.

Je suis resté 10 ans son vice président, jusqu’à ce que des tensions importantes entre les directeurs de
l’époque et lui l’amènent à se mettre en retrait et, à mon corps défendant, à me laisser la place puis à
Huguette BOISSARD. Mais, comme il me l’avait assuré, il était resté à nos côtés, avec tact et discrétion.
Ces derniers mois, marqué par la souffrance physique et morale, il avait fait face avec sa dignité et sa
lucidité habituelles, essayant tant bien que mal d’épargner son entourage alors même qu’il se savait
perdu, lui qui m’avait dit quelques semaines avant sa mort qu’il ne ferait pas cette année l’ouverture de
la pêche, qu’en temps ordinaire il n’aurait jamais manquée.

Il m’avait aussi confié que, s’il n’avait pas tout réussi dans sa vie, il avait au moins réussi quelque chose
avec son action en faveur des personnes handicapées.
On ne peut que lui en donner acte, avec beaucoup de reconnaissance.

                                        A sa compagne, Sylvie, son Italienne comme il disait
                                        affectueusement, à ses enfants récemment retrouvés, à l’APEI
                                        et ses représentants, Olivier MARTIN qui avait tissé avec lui des
                                        liens très étroits et Hervé MAZIÈRE qu’il préparait au passage
                                        du témoin dès avant la maladie, aux membres du Conseil
                                        d’Administration, je veux dire toute l’admiration que je lui porte, la
                                        peine que je partage avec eux, mon soutien et ma disponibilité si
                                        je puis être un tant soit peu utile.

                                        Luc RIVIÈRE
                                        Président de l’Apei Périgueux (2003-2007)

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ANNÉE
PREMIER ÉDITORIAL DU PRÉSIDENT
                                          1989

Q
        uoi de plus heureux que d’ouvrir le nouveau journal de notre Association sur la cérémonie de la première
        pierre de la Maison d’Accueil Spécialisée d’Atur et quel symbole de vitalité mis en valeur par la parution
        de «Reflets».
Pourquoi ce pluriel ? Pour rendre compte de la richesse de notre Association dans sa composition et ses
activités.

Le premier reflet nous renverra l’image de nos jeunes, leurs éducateurs, leurs établissements. Il
accompagnera le regard porté par nous sur notre action auprès d’eux, sur leur évolution souvent favorable,
sur l’intégration tentée et réussie.
Un autre reflet traduira les réflexions, les décisions et les actions qui mettent en place les politiques, les
équipes, les lieux d’accueil.

Ce journal réfléchira les efforts accomplis pour prouver notre capacité à assumer notre tâche dans le
respect des règles et de la gestion des fonds publics, tout en s’adaptant, innovant, créant.
Notre journal sera, je le souhaite vivement, le reflet de cette diversité. Ce sera pour lui source de richesse
et de mouvement comme notre Association.
                                                                                                    Alain FAURE

PREMIÈRE PIERRE M.A.S. ATUR

D
       eux cent cinquante personnes se sont
       retrouvées pour fêter la pose de la première
       pierre de la Maison d’Accueil Spécialisée par
Mme Bernadette WAHL, Présidente Nationale de
l’UNAPEI.
MM COURNIL, Maire d’Atur, et FAURE, Président
de l’APEI section Périgueux ont accueilli les
très     nombreuses     personnalités    politiques,
administratives, associatives, les parents, les
amis,...

C’est alors que, dans une ambiance très chaleureuse
et par la main très experte de notre Présidente, fut scellée la première pierre de cette maison (portant
gravée la date du 7 janvier 1989).
Vint ensuite le moment des discours. Alain FAURE,
retraça brièvement l’histoire de cette maison déjà
vieille de huit ans et adressa les remerciements de
l’Association à ceux qui par leur action ont participé
à ce projet : autorités politiques, responsables
administratifs,...

Le Président présenta ensuite le projet de vie de
cette maison. L’objectif principal est de permettre le
maximum d’épanouissement des potentialités des
résidents qui vivront dans un cadre que les promoteurs
ont voulu familial tout en recréant les conditions de vie
les plus proches possible de la réalité sociale.

La conclusion de son intervention reprit une citation de Mme WAHL : «Le plus extraordinaire encore, c’est
peut-être cette foi qui nous pousse à tout mettre en œuvre, à tout tenter pour donner aux personnes les
plus handicapées un maximum de chances d’épanouissement. Nous savons à quel point il nous faut y
croire, combien il nous faut être convaincants pour entraîner tout le monde à leur donner une vraie place
dans la société...»
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HOMMAGE

Adieu l’ami.

J’étais déjà un «ancien» de l’ADAPEI quand Alain, père d’Arnaud, l’un de ses trois fils souffrant de
polyhandicap, est arrivé à Périgueux dans la foulée de François MORIGEOT son collègue et patron,
parent concerné lui aussi.

Il a adhéré quasi-immédiatement à l’association (ADAPI devenue APEI) où il a pris les fonctions de
secrétaire en 1979. Il en devint président en 1987 et, hormis deux intermèdes, où, lui toujours présent, la
présidence fut assurée par Luc RIVIERE puis Huguette BOISSARD, il est resté à la tête de l’association
jusqu’à la fin de sa vie.

Nous avons, pendant cette longue période, fortement, étroitement et amicalement collaboré dans divers
projets surtout lors de la création d’Héliodore, établissement que nous avons porté pendant près de dix
ans avant son ouverture en 1989 et bien sûr pour les autres créations d’établissements qui suivront. Il
y mit beaucoup de coeur et d’acharnement.

Son départ est injuste, douloureux pour nous tous, Irène, Philippe qui l’aimait beaucoup et le faisait rire.
Il restera pour moi, un ami et un militant inlassable pétri d’humanisme, d’humanité et fort du courage
dont il a fait montre face au deuil de son fils puis à la maladie.

Avec Irène, nous pensons beaucoup à Sylvie, sa compagne mais aussi l’éducatrice adorée de Philippe
depuis son arrivée à Lysander, son repaire, son attache.
Sylvie, avec Alain dans les moments heureux, joyeux, et si près de lui dans ceux de la souffrance de
ces derniers mois.

Nous garderons d’Alain le souvenir d’un homme d’exception, d’un ami cher, avec lequel nous avons eu
la chance de cheminer longtemps...pas assez !

                             Jean-Michel VOIRY
                             Administrateur de l’Apei Périgueux

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ANNÉE
MME MITTERRAND INAUGURE HÉLIODORE
                                           1990

L
     e vendredi 27 avril, un cortège de voitures
     officielles conduisait à Héliodore Mme Danielle
     MITTERRAND.
Après les paroles de bienvenue, entourée des
Autorités du département et de la municipalité
d’Atur et en présence des parents et de nombreux
amis, Mme Danielle MITTERRAND procéda
à l’inauguration de la Maison. Pour entrer
dans ce monde un peu étrange, elle décrocha
symboliquement une balise oeuvre du peintre
terrassonnais J-P MOCETTI.
La présentation de l’établissement fut ensuite
assurée par son directeur M. Christian CAVALIERE
grâce à une maquette et des tableaux d’information.

S’exprimant au nom de l’APEI, Alain FAURE, Président, déclara : «En ouvrant symboliquement ces
balises, vous avez Madame, inauguré Héliodore, Maison d’Accueil Spécialisée d’Atur, qui accueille depuis
le 2 octobre 40 personnes, adultes certes très meurtris dans leur corps et leur esprit mais adultes avant
tout, personnes à part entière. C’est pour elles que nous avons conçu ces lieux de vie que vous venez de
visiter. Ces maisons dans lesquelles nous avons fait en sorte que chacun, résident, accompagnant puisse
se sentir chez lui sans jamais être seul, dans un
lieu très accueillant, très ouvert et ayant pour souci
constant le respect des personnes.

Pour donner à ces personnes la dignité à laquelle
elles ont droit, nous devons leur offrir à nouveau
le goût de la liberté. Oh ! Certes celle adaptée à
leur problématique car, ainsi que l’explique M.
GILLIBERT, «Pour être libre, il faut être réaliste
sur notre handicap et regarder ce qu’il est possible
de faire et non pas ce qu’il n’est pas possible de
faire.» Dès lors que nous aurons atteint avec eux
et pour eux cette dignité, cette liberté, nous aurons
lutté contre leur exclusion.»

EN IMAGES : L’INAUGURATION DU NOUVEAU SIÈGE SOCIAL

         L’inauguration du siège en présence de              Jean TÉSIOT, notre résident le plus ancien,
               nombreuses personnalités.                        dévoile la plaque du nouveau siège.

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HOMMAGE
Souvenirs...

Elu en 1983 à Atur et désireux de créer un Atelier Protégé sur ma commune, j’ai pris contact avec
M. DOURSOUT, alors Président de l’APEI. J’ai pu le rencontrer avec un membre de son équipe ; il
s’agissait d’Alain FAURE.

Très vite «le courant est passé» et, fin 1983 «le désir de faire» a permis de tisser des liens... Un Atelier
Protégé paraissait très difficile à réaliser, mais l’APEI avait dans ses dossiers un projet de création
d’une Maison d’Accueil Spécialisée.

La décision de faire a été très rapide et un «parcours d’obstacles» a commencé.

Les difficultés et le nombre de rencontres rendues obligatoires n’ont à aucun moment émoussé notre
souhait de construire cette Maison ; au contraire des liens amicaux se sont développés...

6 années ont été nécessaires pour aboutir à cette réalisation. Grand plaisir pour le Président Alain
FAURE et toute l’équipe de l’APEI, Madame MITTERRAND était à Atur pour l’inauguration...

Chacun peut se douter que tout au cours du chantier Alain était souvent sur la commune ; mais il était
aussi amené à venir de par son activité au service des Domaines ; tout ceci a conduit à des relations
solides et a conforté des positions très souvent communes.

Héliodore fonctionnait, mais Alain FAURE et ses équipes (administrateurs et salariés) toujours soucieux
de faire mieux pour ceux qui souffrent (personnes handicapées et leurs familles), échafaudaient
d’autres projets.

Calypso a ainsi pu voir le jour puis est né le projet d’accueil de jour porté en partenariat avec la
commune d’Atur et repris par la commune de Boulazac Isle Manoire.

En un peu plus de 30 ans, 3 équipements très fonctionnels ont pu voir le jour grâce à la ténacité
d’Alain.

La maladie ne lui aura pas laissé le temps d’achever son oeuvre à Atur. Alain n’aura pas pu voir la
rénovation complète d’Héliodore et l’incorporation de l’accueil de jour dans le patrimoine de l’APEI...

Toutefois, par son action, l’exemple qu’il a donné, Alain FAURE a déposé les graines de nombreux
projets qui n’ont d’autre but que celui d’aider des personnes qui en ont vraiment besoin. Nul doute
que les plans prendront racine.

                                                                          Alain COURNIL
                                                                          Maire d’Atur

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HOMMAGE

18 mars 2020 : depuis deux jours, le confinement s’installe, pesant, angoissant…
La pandémie de COVID 19 s’intensifie.

Toi, Alain, Tu viens de nous quitter. Impossible de t’accompagner !

Aujourd’hui, c’est avec Reflets que je tiens à te rendre hommage.

Depuis plus de 30 ans nos routes se sont croisées. Nos fils respectifs ont suivi le même chemin douloureux
et nous ont rapprochés.

Un jour, alors que l’avenir était vraiment « noir », j’ai trouvé le courage d’écrire à Monsieur le Président de
l’APEI de Périgueux. C’est un homme hors du commun que j’ai rencontré.

A l’écoute des autres, d’une grande rigueur intellectuelle, profondément humain, respectueux de tous,
des personnes handicapées et de leurs familles, doté d’une immense capacité de travail, ta mobilisation a
toujours été sans faille, jusqu’au bout.

Toi, pour qui « l’accompagnement » était primordial, tu as su, par ton intelligence, ton investissement et ta
grande humanité redonner à la personne accueillie un statut d’acteur de sa propre vie afin qu’il devienne
un citoyen à part entière.

Grâce à toi, l’APEI est devenue ce qu’elle est aujourd’hui: un grand mouvement parental qui n’a cessé de
grandir et d’évoluer : lourd héritage à assumer !

Ton exemple, tes conseils et ta façon d’être m’ont aidée à prendre une place au sein de l’association.

C’est un privilège, pour moi, de t’avoir rencontré.

Il est des personnes qui marquent dans une vie et que l’on n’oublie pas.

Merci, Alain.

                     Danielle KOSSAKOWSKI
                     Administratrice de l’Apei Périgueux

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HOMMAGE

A ma prise de fonctions de Directeur Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales de la Dordogne,
dans les toutes premières semaines du printemps 1983, j’ai fait la connaissance d’Alain FAURE,
Président de l’A.P.E.I. de Périgueux, en sa qualité de Président de l’Union Départementale des Parents
d’Enfants Inadaptés.
Il s’agissait alors de statuer sur l’ouverture prochaine de l’I.M.E. de Nontron dont la construction était
en voie d’achèvement.

J’ai découvert, à cette occasion, combien ce Président, farouche défenseur de la prise en charge
optimum et la plus adaptée aux besoins des enfants handicapés de ce Département était conscient de
ses responsabilités de gestionnaire d’établissements. Il n’hésita pas à renoncer à son ouverture au vu
des résultats d’une étude sur les orientations prévues vers cette structure.

Cet engagement d’Alain Faure ne s’est jamais démenti tout au long des années :
- en 1986, pour défendre avec succès la création et l’ouverture de la M.A.S. d’Atur alors que le Ministère
des Affaires Sociales était hésitant.
- au début des années 1990, pour développer des structures d’aide par le travail, avec la création du
C.A.T. de Tocane.

Le dévouement d’Alain FAURE à la cause des personnes handicapées n’a jamais faibli et même lorsqu’il
considéra sa tâche accomplie en Dordogne, il s’orienta vers l’international au sein de l’U.N.A.P.E.I.

Je garde en mémoire sa très forte implication dans la mise en œuvre d’une politique en faveur de la
prise en charge des enfants et des adultes handicapés de la Dordogne.

                       Jean-Paul BAUTISTA
                       Directeur Départemental Honoraire des Affaires Sanitaires et Sociales
                       de la Dordogne

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ANNÉE
ÉVOLUTION...
                                         1991

L
     es années 1970 et 1980 ont vu se mettre en            vie locale au travers des activités de travail, de vie
     place les structures qui ont constitué le socle de    sociale et de loisirs.
     notre association.
Antonne et Trélissac ont permis de répondre aux            C’est à cette évolution que devront nous conduire
demandes d’accueil pour les adultes handicapés,            les années 1990.
tant au niveau du travail, que de l’hébergement. Ils       Dans ce but, il est apparu nécessaire à notre
ont rendu d’inappréciables services.                       Conseil d’Administration, de modifier les structures
Mais la vie est évolution...                               actuelles d’Antonne et de Trélissac, en regroupant
Les besoins, les désirs, les aspirations des résidents     les services existants en :
dans leur travail, leur hébergement, leurs loisirs,        - Une structure unique de travail protégé ;
leur mode de vie ont changé.                               - Un service unique de travail protégé ;
                                                           - Un service unique d’hébergement, de vie sociale
Les nécessités de la vie économique et sociale nous        et de loisirs.
conduisent à prendre des décisions pour l’application      Ce changement raisonné et concerté devra prendre
du schéma départemental permettant la création de          effet à la rentrée prochaine.
places, la mise en œuvre d’activités technologiques        L’ardeur et la volonté de tous devront conduire au
nouvelles ou communes aux C.A.T., la recherche             succès de cette évolution.
d’une véritable intégration des travailleurs dans la                                               Alain FAURE

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE - RAPPORT D’ORIENTATION : NOS AMBITIONS, NOS MOYENS.

C’est dans la salle polyvalente du CAT de                  elle doit aussi s’exercer à résoudre les problèmes
Périgueux-Antonne que s’est tenue, le samedi 21            de ceux qui n’ont pas encore de place. Dans ce
septembre 1991, l’Assemblée Générale Annuelle              cadre, nous avons participé à la mise en place du
de notre association.                                      schéma départemental adultes.

L
                                                           L’ambition, nous l’avons, les moyens humains aussi.
      e Président Alain FAURE a pris la parole en ces      Ce qui manque déjà et qui risque de faire cruellement
      termes : «L’activité de notre association répond     défaut, jusqu’à mettre en cause les établissements
      à une politique adoptée et mise en œuvre par le      même, sont les moyens matériels [...].
Conseil d’Administration.
Comme toute politique, elle est adaptée en                 C’est par ces motifs que les représentants de
permanence aux évènements de la vie courante.              nos APEI de Dordogne se joindront, pour la
Si je devais la qualifier d’une phrase je pourrais         première fois, le 2 octobre à Paris à tous nos
dire : «L’ambition mise au service de la dignité des       amis de France et d’Outre-Mer au rassemblement
personnes handicapées mentales».                           organisé par l’UNAPEI dans le calme mais avec
                                                           notre détermination coutumière pour réclamer à
Cette dignité que l’on peut retracer au travers des        nos concitoyens, aux Pouvoirs Publics et aux élus
droits reconnus à la personne humaine : droit à            la poursuite sinon l’amplification des efforts de
l’éducation, à la formation, au travail, à l’emploi, à     la société en faveur de la dignité des personnes
la culture, à la santé et à des ressources décentes.       handicapées mentales et pour faire en sorte que
Notre ambition est de permettre l’exercice de ces          l’UNAPEI déclarée Grande Cause Nationale en
droits en adaptant les moyens à la nature et au            1990 ne soit déclarée Grande Cause oubliée des
degré des difficultés des personnes que nous avons         années 1992.»
en charge, avec l’aide de la société.                                                      Gérard BONNEFOND
Mais notre ambition ne peut s’arrêter à la gestion

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HOMMAGE
J’aime Alain FAURE pour sa vision d’exception. J’aime Alain FAURE parce qu’il est en avance. Il a
revendiqué l’autoreprésentation pour les personnes handicapées avant nous tous.

J’aime Alain FAURE, puissance de travail et d’engagement.

J’aime le rugby et même le Stade Français.

J’aime Alain FAURE parce ce qu’il est plus politique que ceux qui en vivent, parce qu’il limitait les
discours et réservait le premier d’entre eux aux personnes handicapées.

J’aime Alain FAURE, qui a privilégié le bien-être des autres à son propre destin, qui préfère le regard
ébloui d’une famille, de son proche, à la lueur sans âme d’une décoration.

Aimera-t-il ces hommages ?

J’aime Alain FAURE comme Valérie, Sébastien, Sylvie, Pierre et tant d’autres. J’ai aimé ce repas,
partagé avec lui pour l’anniversaire de Jean-Paul dans ce restaurant Ribéracois. La simplicité et
l’accessibilité en vrai.

Le Monde, Sud-Ouest, le Midol.

J’aime Alain FAURE, à l’aise à Bruxelles avec José Manuel BARROSO, à l’aise sur le terrain à l’Apei
Périgueux, à l’aise partout.

J’aime son intelligence.

J’aime ses capacités décisionnelles.

J’aime Alain FAURE parce que je savais qu’il serait là, fut-ce et a fortiori en situation de crise.

Mo feran Alain ati Cotonou.

J’aime Alain FAURE, dont la retenue des premiers contacts ne cache pas longtemps l’humanisme
ancré qui le porte.

J’aime Alain FAURE, qui estime les personnes investies, la cohérence entre la pensée et l’action, qui
n’apprécie point les faux-semblants et les Hommes de profit.

Ouidah, l’Andalousie, Ouagadougou, l’Australie, le Pays Dogon.

J’aime Alain FAURE parce que la générosité l’a dompté.

Et, depuis, « qu’aurait fait ou pensé Alain FAURE en pareille situation ? »

Un immense merci à toi Alain. Et autorisez-moi ce (premier) tutoiement.

                            Olivier MARTIN
                            Directeur général chanceux

                                                 11
ANNÉE
BASSILLAC PLUS QU’UN PROJET
                                          1992

U
       ne des tâches primordiales du Conseil                 essentielle d’adaptabilité.
       d’Administration est de réfléchir en permanence,      Pour ce faire «BASSILLAC» regrouperait à la fois :
       à l’adéquation des solutions apportées aux            - Un Centre d’Etudes et de Partage d’Expériences
personnes handicapées mentales pour leur assurer             moteur de cette dynamique ;
une vie meilleure.                                           - Un Service d’Accueil et d’Hébergement pour 40
                                                             personnes handicapées mentales adultes dont huit
C’est dans ce but qu’une Commission travaille                en accueil de jour.
depuis près de deux ans. Après une très large
consultation des professionnels, des parents et des          Un tel centre, imaginé par le Conseil d’Administration,
amis, un projet de création d’un Service d’Accueil           est devenu le projet de toute l’APEI de Périgueux,
de Soutien et de Partage d’Expériences dit «Projet           mais aussi, indirectement, de beaucoup de militants
BASSILLAC» a été mis au point et déposé auprès               et associations amies qui voient dans l’aspect
des autorités compétentes.                                   novateur de «BASSILLAC» la possibilité d’offrir
                                                             une autre image du monde du Handicap par une
Pour les personnes handicapées mentales adultes              participation plus active à la vie de la Cité.
ne pouvant accéder au travail mais ayant une                                                          Alain FAURE
autonomie suffisante dans le quotidien, il n’existe
actuellement aucun texte officiel de référence, bien
que des réponses aient vu le jour sous forme de
foyers dits «occupationnels».

Or ces solutions n’ont jamais pu prendre en
compte la diversité des besoins, des pathologies
ou des handicaps et n’apportent que des réponses
parcellaires.
Ce constat nous amène à proposer la création
d’une structure innovante s’appuyant sur la notion

À L’ÉCOUTE

U
                                                      S’agissant du travail, toutes les ouvertures vers le
       ne politique ne peut être acceptable et acceptée
                                                      monde dit normal seront étudiées. Pour cela des
       que si elle s’appuie sur la réalité quotidienne et
       si elle prend en compte les désirs formulés paractions de formation, de soutien, se développent
les personnes à qui elle s’adresse.                   aux Ateliers de l’Isle.
                                                      Le réseau de liens sociaux qui doit permettre
Les parents d’aujourd’hui réclament plutôt pour leurs à la personne handicapée de vivre en toute
enfants l’intégration scolaire et le maintien dans le autonomie pourra être tissé grâce au Service
milieu ordinaire avec l’appoint de soutien.           d’Accompagnement à la Vie Sociale que nous
Le désir et la demande formulés par des travailleurs devrons développer sans délai.
et des résidents de vivre et travailler un peu plus
«comme tout le monde» dans des lieux de vie et des L’évolution continue de la politique de l’Association
entreprises ordinaires.                               devrait répondre aux attentes exprimées. Mais notre
Sans négliger ce qu’elle a créé, pour répondre à écoute ne serait pas totale si nous ne prêtions pas
une demande justifiée, dans les Centres d’Aide une grande attention au vrai point noir qui concerne
par le Travail, les Foyers et la Maison d’Accueil les personnes sans appétence au travail et qui ont
Spécialisée, l’APEI de Périgueux se doit d’être acquis une certaine autonomie. Pour celles-là un
attentive à l’évolution souhaitée.                    projet existe c’est celui de «BASSILLAC». Projet
                                                      d’établissement innovant qui devient une urgente
Dans le cadre de la mise en place d’une politique nécessité.
d’intégration scolaire par l’Education Nationale,                                             Alain FAURE
notre concours actif au travers des Commissions
C.C.P.E., C.C.S.D. et C.D.E.S. est déjà acquis.

                                                            12
HOMMAGE

Depuis plus de 10 ans, j’ai eu le plaisir de partager de nombreux moments à vos côtés, appréciant
l’homme que vous étiez, droit, honnête, sans faux semblant, sans concession.

J’ai le souvenir de notre première rencontre au sein du Conseil d’Administration, où vous aviez martelé
avec force et conviction les valeurs fondamentales de l’engagement des parents d’enfants handicapés
à l’échelle locale, nationale et européenne.
Votre engagement de tous les jours, de tous les combats pour la cause du handicap ainsi que votre
capacité de travail exceptionnelle ont toujours forcé l’admiration de tous.

Je me rappelle nos discussions lors des trajets partagés pour des réunions, des colloques, des congrès...
où nous évoquions des souvenirs personnels et des choses simples de la vie.
Je me rappelle le jour où, après avoir raccompagné ensemble un édile local, nous avions pu imaginer,
avec satisfaction, la création d’un nouvel établissement.

Je me rappelle votre gentillesse et votre bienveillance envers les résidents et les personnels. Vous étiez
un homme appréciant les moments de convivialité et de partage.
Je me rappelle avoir partagé la passion du rugby avec vous, périgordin de souche et homme du Sud-
Ouest.

J’ai bien sûr une pensée sincère et amicale pour votre compagne, si investie dans son travail et à vos
côtés jusqu’au dernier moment.

On croise dans sa vie des personnes qui sont importantes, qui en infléchissent le cours ou qui confortent
des choix personnels. Vous faites partie de ces personnes.

Vous laissez une trace indélébile. Cette citation de Jules RENARD vous correspond et, j’en suis sûr,
elle vous aurait fait sourire :
«La récompense des grands Hommes, c’est que longtemps après leur mort, on n’est pas bien sûr qu’ils
soient morts».

                         Frédéric GAUDILLAT
                         Directeur d’établissements à l’Apei Périgueux

                                                13
ANNÉE                                     1993
UN BILAN DES PROJETS - TOCANE, BASSILLAC - TELS ONT ÉTÉ LES PRINCIPAUX THÈMES
DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

L
      e samedi 12 juin dernier s’est tenue l’Assemblée
      Générale de notre Association.
      Le Président FAURE a présenté les rapports
d’activité et d’orientation.
Il a tout d’abord, s’agissant de l’activité de l’APEI,
dégagé les points forts qui ont marqué la période
écoulée depuis la dernière Assemblée Générale.

En ce qui concerne le siège de l’Association, il a
continué à assumer outre ses lourdes charges
habituelles, une mission de représentation et de
négociation à différents niveaux. Au niveau local,
auprès des organismes de tutelles, au niveau
régional, dont l’importance s’accroit suite aux lois de
décentralisation et de déconcentration. Cette activité      structures;
s’exerce également de plus en plus, au niveau               - spécificité du handicap mental ;
national, voire international, par l’intermédiaire de       - la personne handicapée mentale, acteur de son
l’UNAPEI (programme HORIZON, réception en                   avenir.
Dordogne d’amis étrangers).
Pour les établissements, cette période a vu se              Le Président a poursuivi par l’exposé des projets en
mettre en place les organes légaux que sont les             cours qui comprennent :
Conseils d’Etablissement.                                   - la création d’un CAT de 40 places (sans foyer) à
                                                            TOCANE SAINT APRE ; cette création va combler
A Héliodore, des travaux de restructuration et              le vide qui existait, en matière d’établissements,
d’agrandissement des locaux ont été mis en œuvre;           dans la région du Ribéracois ;
la MAS a, aussi, beaucoup travaillé à son projet            - la mise en place du Service de suite qui permettra
institutionnel qui devrait être au point en fin d’année.    d’aider les travailleurs résidant en appartement
Aux Ateliers de l’Isle, la situation économique s’est       (notamment à TOCANE) ou en familles d’accueil
nettement améliorée depuis la partition Ateliers -          ainsi que les retraités ;
Résidences, les équipes ont pu être remotivées.             - le foyer de vie et le plateau technique de
L’activité des centres a été «recadrée» : unité de          BASSILLAC. Depuis la dernière Assemblée
production, certes, mais aussi et peut-être avant           Générale, la Commission a été reçue par le
tout, rôle médico-social.                                   Président du Conseil Général et autorisée à
                                                            poursuivre son étude. Actuellement, on peut
Les Résidences ont entamé une réflexion sur                 raisonnablement       envisager    l’ouverture    de
l’avenir de chaque personne accueillie et sur               l’établissement pour novembre 1994.
l’évolution de l’hébergement eu égard à l’évolution
des résidents eux-mêmes. La mise en place d’un              M. FAURE a fait observer que ces créations
service de suite, dont le projet est sur le point d’être    d’établissements offraient la possibilité de changer
déposé, permettra d’envisager une évolution accrue          l’image de marque de l’APEI. Certes, nous avons
vers l’extérieur.                                           besoin d’aide et, pour cela, nous sommes souvent
                                                            perçus comme des quémandeurs. Mais cet
M. FAURE a, ensuite, brossé le tableau de nos               aspect ne saurait occulter notre qualité d’acteur
orientations. Le Projet Associatif Global, sur lequel       économique, de créateur d’emplois.
ont réfléchi l’UNAPEI et le SNAPEI, a été étudié au
plan local. Il va nous contraindre à revoir une fois        Le Président a conclu en déclarant que l’ensemble
encore, une grande partie de notre fonctionnement           de ces structures nous permettront d’accoître
et il doit permettre de marquer les valeurs et les          encore notre crédibilité et de défendre toujours
grands principes de notre action. M. FAURE a noté           mieux les activités que nous souhaitons pour nos
les grands axes qui en découlent :                          jeunes.
- rôle primordial de la famille, acteur et usager des                                      Gérard BONNEFOND

                                                           14
HOMMAGE

J’ai participé à « Strong Together » avec Monsieur FAURE, il y a quelques années.
Il avait proposé aux personnes de l’Apei Périgueux de participer et moi, je l’ai fait, parce que ça
m’intéressait. J’étais aussi au CVS des Résidences.

Nous sommes partis ensemble en Finlande, au Danemark et en Angleterre.
On participait à des réunions avec des personnes d’autres pays.

On parlait de notre parcours, de ce qu’on voulait faire. On voulait savoir comment nos établissements
fonctionnaient. On écoutait les autres parler et on répondait aussi aux questions.
C’est la Finlande que j’ai préféré parce qu’ils fonctionnaient plus comme nous. Monsieur FAURE était
d’accord.

Monsieur FAURE était gentil et il comprenait bien les choses. Il disait qu’on a le droit de parler comme
tout le monde et qu’on a les mêmes droits. Il disait aussi qu’il fallait qu’on insiste pour prendre la parole.
C’est pour nous qu’il disait ça, pour qu’on arrive à expliquer ce qu’on veut.

Après « Strong Together », j’ai participé à Nous Aussi. Monsieur FAURE est venu avec nous aux
congrès à Angers et à Vannes. C’était bien.

J’ai bien aimé aussi faire le congrès à Périgueux avec lui. Son discours à la préfecture était intéressant.
Il défendait toujours les personnes handicapées.

Je garde de bons souvenirs de tous ces moments.
Je le remercie profondément de tout le travail que j’ai fait avec lui.

Sylvie BURGEVIN
Travailleuse d’ESAT et membre de la délégation locale «Nous Aussi Dordogne»

                                                  15
ANNÉE                                      1994
ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DE L’APEI POUR LES 20 ANS D’ANTONNE.

L
      a coutume a toujours voulu que 20 ans soit le          ATUR, TOCANE SAINT APRE et bientôt nous
      bel âge, et c’est vrai. Vrai pour ceux qui espèrent    l’espérons BASSILLAC.
      atteindre au plus vite cette date mythique, vrai       On peut comprendre leur émotion aujourd’hui et leur
aussi pour ceux qui l’ayant dépassée regrettent leurs        redire notre fierté pour ce qu’ils ont fait pour nous.
20 ans.
Alors oui, il faut fêter cela. Et quoi de mieux que de       Tout comme je l’espère, ils peuvent être fiers de
le faire d’abord en famille, avant de continuer la fête      nous.
avec nos voisins dans la commune.                            Fiers des travailleurs et des résidents qui par leur
Cet anniversaire est le moment idéal pour que                travail, leur assiduité, leur disponibilité, leur joie de
chaque membre de la famille fasse le point, à cet            vivre ont acquis tant d’autonomie insoupçonnée.
instant précis, où l’avenir s’ouvre pour ceux qui            Fiers aussi des personnes qui les accompagnent
deviennent adultes.                                          dans leur évolution avec beaucoup de qualité, de
                                                             professionnalisme, beaucoup de dévouement.
La famille ce sont d’abord les parents qui peuvent           Fiers enfin des autorités, qui, chacune à leur place
apprécier le temps passé. Au cas particulier les             et dans leur fonction, ont aidé, aident et aideront
parents ce sont les personnes, parents et amis, qui          notre famille à se développer.
ont formé l’association.
Comment pour eux ne pas se souvenir de la                    Antonne a aujourd’hui atteint son âge de raison. Je
naissance de cet établissement en des temps si               ne peux au nom de tous, que lui souhaiter encore
difficiles, où rien n’existait, où il a fallu inventer,      beaucoup de «20 ans» d’une vie aussi remplie.
créer, animer le premier enfant qui était ANTONNE                                                       Alain FAURE
avant de penser aux frères et soeurs : TRELISSAC,

EN IMAGES : LUNDI 5 SEPTEMBRE 1994 : OUVERTURE DU CAT DE TOCANE-SAINT-ÂPRE

«Bien que le bâtiment soit en période de finition, le centre de TOCANE SAINT APRE a bien ouvert ses
portes le 5 septembre 1994, en présence des parents et amis, pour accueillir 40 jeunes handicapés.
Aux trois activités nouvelles (conditionnement, espaces verts, restauration) où l’homme reste maître de
ses gestes, est associée une activité industrielle (buanderie).»
                                                                                              Bernard DEMOUSSIS

L’HÉBERGEMENT À TOCANE-SAINT-ÂPRE

L
      ’association a souhaité pour l’hébergement adopter des structures souples : structures intermédiaires
      en studios regroupés dans deux immeubles rénovés en ville, studios aménagés dans 3 pavillons neufs,
      familles d’accueil, famille naturelle.
Les démarches sont en bonne voie, les appels d’offres ont été lancés, les locaux devraient être disponibles
à la fin du 1er trimestre 1995. Le service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) est en activité auprès
des résidents depuis l’ouverture.
                                                                                                        Alain FAURE

                                                            16
HOMMAGE

Pour rendre hommage à M. Faure je ne parlerai pas de travail, ni de sa mission auprès de l’APEI chacun
sait à quel point son engagement n’avait d’égal que sa fidélité et sa mobilisation pour l’association.

Je préfère me souvenir d’après midis dans les tribunes du stade Francis Rongièras pour soutenir le
CAPD.
C’était toujours des moments de partage et de convivialité.
Partage par notre goût commun pour le rugby.
Notre Président était un fin connaisseur des règles complexes de ce sport. Il m’arrivait d’ailleurs souvent
de lui demander quelques précisions sur certains points du match.

Convivialité par l’ambiance chaleureuse régnant entre tous. Nous étions toujours installés avec les
usagers de Lysander et des Résidences.
M. Faure savait expliquer à tous les fautes commises et les différentes astuces du jeu.

Convivialité également par le petit demi de la mi-temps, bien souvent au retour à notre place l’arbitre ne
nous avait pas attendus et le coup d’envoi de la deuxième période était déjà donné…

Toutefois cette convivialité prenait fin dès les grilles du stade franchies. Le lendemain nous savions
retrouver chacun nos places hiérarchiques respectives où respect et professionnalisme étaient au
cœur de nos préoccupations.

Je ne peux cependant pas vous parler de M. Faure sans évoquer une anecdote sous forme de clin
d’œil, en effet l’unique amende pour excès de vitesse que j’ai prise avec un véhicule de l’APEI était en
lui livrant un buffet froid !

Je terminerai simplement ce témoignage en guise de salut pour cet homme aux incontestables valeurs
humaines par un respectueux « Merci Monsieur Faure ».

                            Pascal MALY
                            Responsable de l’Atelier «Traiteur» - ESAT Òsea

                                                17
ANNÉE                                    1995
31 JANVIER 1995 : INAUGURATION DU CAT DE TOCANE-SAINT-ÂPRE

N
       ous venons de procéder à l’inauguration des
       Ateliers de la Dronne, Centre d’Aide par le
       Travail (CAT) qui accueille 40 travailleurs et 9
salariés.
La réalisation de ces Ateliers et la création des 20
studios dans la commune de TOCANE-SAINT-
APRE sont le résultat d’une volonté commune
partagée par tous les acteurs de notre département:
Tout d’abord la commune de TOCANE au travers de
son Maire, M. DEBET, du Conseil Municipal et du
Secrétariat, qui a mis à notre disposition un terrain
dans la zone artisanale. Cette même commune a
conduit l’acquisition des immeubles et terrains pour
les logements.
                                                           Le choix d’un atelier en zone artisanale retint notre
Ensuite, le Canton de Montagrier qui nous a permis,        attention, car cela était conforme à la politique de
dans un premier temps à Montagrier même, de                notre Association : séparer le travail de l’hébergement
loger les travailleurs dès l’ouverture en septembre        et s’intégrer au maximum dans le monde du travail.
et jusqu’à fin mars, ceci grâce au concours de             C’est aussi une structure médico-sociale dispensant
Monsieur le Maire, ainsi que les familles d’accueil qui    des soutiens requis par chaque intéressé et qui
dans ce canton acceptent d’accueillir des résidents.       conditionne pour lui toute activité professionnelle.
Puis le Conseil Général et ses services pour               L’équipe de soutien des Ateliers de l’Isle et de la
l’aide rapide et efficace dans la mise en place du         Dronne y pourvoit et elle sera, si nécessaire, aidée
Service d’Accompagnement à la Vie Sociale et pour          par le corps médical ou para-médical de TOCANE.
l’attribution d’une subvention de 400.000 F. pour la
création de 6,5 emplois.                                   Le travail est une chose, l’hébergement et la
Je ne pourrai oublier l’Agence Technique                   vie sociale en sont une autre. Depuis 20 ans,
Départementale et l’Office Public Départemental            les équipes éducatives ont, avec les résidents,
d’H.L.M., maître d’œuvre pour la création des              réalisé des prouesses, si bien que de plus en
studios.                                                   plus nombreux, nos pensionnaires peuvent, s’ils
                                                           le désirent, prétendre vivre en studio ou en foyer
Enfin, l’ETAT. Monsieur le Préfet, nous ne pouvons         éclaté, première étape vers l’autonomie.
oublier que vous avez défendu ardemment le dossier
du CAT de TOCANE, qui dépend de la responsabilité          L’opportunité de la création du CAT de
de l’Etat qui en assure le financement au moyen de         TOCANE nous a amenés à repenser tout le
la dotation globale de fonctionnement. Je n’oublierai      problème de l’hébergement en complétant nos
pas, bien évidemment, notre Administration de              possibilités d’accueil par la création d’un Service
Tutelle, la Direction Départementale des Affaires          d’Accompagnement à la Vie Sociale.
Sanitaires et Sociales, son Directeur M. BAUTISTA,
ainsi que ses collaborateurs, auprès desquels nous         Enfin, je voudrais relever un point dont nous
trouvons toujours conseil et assistance.                   tirons quelque fierté. Nous sommes profondément
                                                           attachés à notre département et comme chacun
L’axe politique fondamental adopté par notre               de vous ici présent nous éprouvons une grande
Conseil d’Administration est de permettre, au              tristesse à voir s’accroître la désertification de nos
maximum de personnes dont nous avons la charge,            campagnes.
d’être intégrées dans la société. Celle-ci doit leur       Nos 40 travailleurs, les 15 personnes qui les
reconnaître leurs droits de citoyens à part entière :      accompagnent contribuent à lutter contre ce fléau
droit au travail, droit au logement, droit aux loisirs,    en participant à la vie de la commune et du canton.
droit à l’éducation.                                       En ce sens nous avons déjà, je l’espère, réussi un
L’opération que nous avons réalisée ensemble               peu notre intégration dans ce qui est pour nous,
s’inspire de cette volonté, tant dans sa conception        maintenant, notre commune, notre canton.
que dans ses finalités.                                                                             Alain FAURE

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HOMMAGE

Alain, Monsieur le Président,

Alain il m’amenait voir le CAP avec ma Sylvie. Quand le CAP il jouait mal, il s’énervait « ils sont nuls !
Moi Pierrot je reviendrai plus » !

On est allés à Belvès, à Lavaur, et on est allés voir les phases finales. On faisait toujours le pique-nique.
C’était génial.

Quand je venais chez M. le Président, « alors Pierrot y a du boulot à l’ESAT, tu fais quoi comme travail
en ce moment ? ».

J’allais à Montauban voir Sapiac avec Alain. On mangeait chez tatie Monette et tonton René. Et au
championnat de France à Montauban avec mes copains de Lysander, on a tous dormi dans les tentes.
Alain il faisait à manger avec Céline Pennant, ma Sylvie et tonton René, c’était trop bien, les grillades.
Le soir « allez-vous coucher, demain vous jouez » il disait M. le Président.

Il me faisait rire Alain. A la maison il me disait « qu’est ce qu’elle fout ta Sylvie aux courses. Elle revient
plus ». « Il commence à m’emmerder le clébard à faire des trous dans le jardin ».
On regardait le top 14 à la télé, si le stade Français il perd « change mon Pierrot, ça m’énerve, mets
l’autre match ».

Je faisais la salade de fruits avec Alain, je me rappelle, la salade de clémentines.

Après il a été malade Alain. Il avait mal au dos à cause de son lumbago. Il pouvait plus aller au CAP.
On regardait le match tous les 2 sur facebook sur sa tablette dans sa chambre. Il était barbu je me
rappelle.

Je l’aimais beaucoup Alain, M. le Président. Il était sérieux quand il avait son journal dans le salon.

Maintenant il est parti, ça fait mal au cœur. Moi je reste toujours avec ma Sylvie pour qu’elle soit forte.

                                       Pierre RIVIÈRE
                                       Travailleur d’ESAT

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ANNÉE                                   1996
DE OUAGADOUGOU ET COTONOU À ... PÉRIGUEUX

E
      n janvier 1995, Alain FAURE, Président de
      l’Association a participé, en compagnie de
      responsables d’ADAPEI d’autres départements,
à une mission d’étude et d’évaluation au BURKINA
FASO, au BENIN et au MALI, organisée par l’UNAPEI,
notre union nationale.
En effet, des associations de parents d’enfants
handicapés de ces trois pays souhaitent le concours
de l’UNAPEI pour les aider à structurer la prise en
charge des handicapés mentaux.
                                                         rejoint Périgueux où, avec Alain FAURE et Janine
Du 20 au 25 novembre, l’APEI de Périgueux
a accueilli pour une semaine de formation                PRALON, a été élaborée une base de travail. Les
complémentaire, deux responsables de l’APEE              besoins de l’APEE sont les suivants :
(Association des Parents et Amis d’Enfants               -appui     en     ressources       humaines      pour
Encéphalopathes) de OUAGADOUGOU : Valentin               la restructuration de l’IME «l’Espoir» de
KONSIAMBO et Robert KOULIBALI.                           OUAGADOUGOU,
Pour cette semaine de formation, visites, rencontres     -appui à la formation de formateurs, par l’envoi d’un
et entretiens ont occupé tout le temps disponible.       formateur périgourdin, l’accueil d’un inspecteur de
                                                         l’enseignement primaire en France et la prise en
Les 23 et 24 novembre, Mmes Claudine DAIZO               charge de la formation d’un éducateur spécialisé,
(Présidente de l’Association Béninoise pour              -aide matérielle,
Handicapés mentaux) et Rosalie BASSOLE                   -évaluation et suivi de l’appui (mission annuelle).
(Présidente de l’APEE du BURKINA-FASO) ont                                                 Jean François PINSON

UNE RÉUSSITE PARTAGÉE
Le 4 avril 1996 était posée la première pierre du
foyer de vie de Bassillac.

L
     a pierre que nous venons de poser marque la
     fin de la première étape d’un projet né depuis
     maintenant 7 ans. Projet collectif nécessaire et
ambitieux.

Nécessaire : certes oui ! Deux chiffres seulement
expliqueront ce caractère : prévu pour accueillir 40
adultes, nous avons à ce jour une demande de 64
places.
Ambitieux : par l’importance du dossier et par le            Bernard CAZEAU, Président du Conseil général de la
                                                              Dordogne scelle la pierre qui concrétise l’espoir de
projet lui même.                                              nombreuses familles en attente de cette structure
                                                                               d’hébergement
Cette structure devra s’appuyer sur la notion
essentielle d’adaptabilité et d’ouverture.               En fournissant un cadre de vie agréable, le foyer
- Adaptabilité par une dynamique donnant la              de vie aura pour objectif premier d’accompagner
souplesse nécessaire pour répondre aux besoins de        chaque personne dans son évolution et de lui offrir
chacun et s’adapter selon l’évolution des demandes.      au travers de diverses activités ou ateliers des
- Ouverture sur l’environnement social et le             moyens diversifiés venant solliciter et mobilier ses
partenariat avec les établissements existants            potentialités.
gérés par l’Association ou des Associations amies,
                                                                                                       Alain FAURE
choix systématique d’exploiter les compétences
reconnues à l’extérieur de la structure.

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