Reflets - Alain FAURE - Juin 2020 - apei-perigueux.org
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PRÉAMBULE L ’histoire d’Alain FAURE est intimement liée à celle de l’Apei Périgueux. Une histoire commencée à la fin des années 70. Les capacités et l’humanisme incarné d’Alain FAURE sont très vite repérés par les dirigeants associatifs de l’époque. Alain FAURE est sollicité et s’empare aussitôt du projet de création d’un Centre d’Aide par le Travail et d’un Foyer d’Hébergement à Trélissac. Le premier épisode, réussi, d’une saga pluridécennale pendant laquelle, aux Impôts le jour, à l’Apei Périgueux le soir et le week-end, Alain FAURE montre d’immenses facultés pour traduire sa pensée en réalisations. Jeune retraité, il devient administrateur de l’Unapei et, là-encore, le Président DEVOLDERE repère et missionne Alain FAURE pour représenter les associations françaises du handicap au niveau européen. Alain FAURE manie avec brio l’aller et retour : entre Bruxelles et Coulounieix-Chamiers, entre la réflexion et l’action, entre les personnes en situation de handicap et les autorités, entre les établissements et leur environnement, entre ses deux familles, entre l’Afrique et l’Europe, entre nous. Allez, on vous laisse (re)découvrir Alain FAURE ! Découvrir ses valeurs et leur traduction concrète (articles issus du journal «Reflets» de l’Apei Périgueux, de 1989 à nos jours), lire les hommages qui ont afflué depuis ce triste mois de mars 2020. Nous avons une pensée pour Mmes CATTOEN et CLARY, décédées récemment. Mme CATTOEN a longtemps oeuvré pour l’Apei Périgueux, en qualité d’administratrice et notamment d’administratrice déléguée à la Maison d’Accueil Spécialisée Héliodore. Mme CLARY, maman d’Emmanuel, était l’épouse de M. Jean-Claude CLARY, administrateur très impliqué et de longue date. 2
HOMMAGE Sauf les médecins et la médecine, Alain FAURE ne craignait rien ni personne. Il prenait même un malin plaisir à raconter dans l’intimité ses démêlés avec ses supérieurs hiérarchiques ou les hommes politiques, qui finissaient toujours par rendre les armes. «Ni dieu ni maître» aurait pu être sa devise. Il n’était dépendant d’aucune coterie, d’aucun parti, totalement désintéressé de l’argent et même du pouvoir, ce pouvoir qu’il a pourtant exercé pendant 30 ans pour le plus grand bien de notre APEI. En même temps résolument de gauche, il était ouvert à toutes les idées, incroyant affiché il n’était jamais dogmatique et recevait volontiers avec Sylvie à sa table l’évêque de Périgueux pour parler rugby. Amoureux de l’Afrique où il avait passé son enfance, il avait su tisser des liens de confiance, sans jamais être surplombant, avec les responsables associatifs béninois impliqués dans le handicap. Bourreau de travail, il maîtrisait parfaitement ses dossiers, et cette maîtrise jointe à une intelligence supérieure, l’avait propulsé aux responsabilités nationales puis européennes et internationales où il avait donné toute sa mesure. D’une intégrité absolue, il méprisait toute compromission et les petits arrangements entre amis, et gare à ceux qu’il poursuivait de sa vindicte ! Une seule chose l’animait : le bien-être des personnes handicapées. Il y avait tout sacrifié, sa carrière en premier lieu. Son leitmotiv : l’intendance suivra, embaucher des éducateurs d’abord, aux dépens des administratifs, ce qui explique un Siège sous-dimensionné par rapport à la plupart des associations similaires. C’est aussi la raison pour laquelle il avait répondu favorablement aux demandes d’intégration des trois derniers établissements qui nous ont rejoints, car il n’était pas question de laisser quiconque au bord de la route, et il n’oubliait jamais qu’il était parent. Il m’avait accueilli à l’APEI il y a 30 ans, et d’emblée, sans me connaître, m’avait accordé sa confiance au point de me faire nommer vice président à peine arrivé... non sans toutefois m’avoir soumis pour analyse un texte concernant la Maison d’Accueil Spécialisée. Je suis resté 10 ans son vice président, jusqu’à ce que des tensions importantes entre les directeurs de l’époque et lui l’amènent à se mettre en retrait et, à mon corps défendant, à me laisser la place puis à Huguette BOISSARD. Mais, comme il me l’avait assuré, il était resté à nos côtés, avec tact et discrétion. Ces derniers mois, marqué par la souffrance physique et morale, il avait fait face avec sa dignité et sa lucidité habituelles, essayant tant bien que mal d’épargner son entourage alors même qu’il se savait perdu, lui qui m’avait dit quelques semaines avant sa mort qu’il ne ferait pas cette année l’ouverture de la pêche, qu’en temps ordinaire il n’aurait jamais manquée. Il m’avait aussi confié que, s’il n’avait pas tout réussi dans sa vie, il avait au moins réussi quelque chose avec son action en faveur des personnes handicapées. On ne peut que lui en donner acte, avec beaucoup de reconnaissance. A sa compagne, Sylvie, son Italienne comme il disait affectueusement, à ses enfants récemment retrouvés, à l’APEI et ses représentants, Olivier MARTIN qui avait tissé avec lui des liens très étroits et Hervé MAZIÈRE qu’il préparait au passage du témoin dès avant la maladie, aux membres du Conseil d’Administration, je veux dire toute l’admiration que je lui porte, la peine que je partage avec eux, mon soutien et ma disponibilité si je puis être un tant soit peu utile. Luc RIVIÈRE Président de l’Apei Périgueux (2003-2007) 3
ANNÉE PREMIER ÉDITORIAL DU PRÉSIDENT 1989 Q uoi de plus heureux que d’ouvrir le nouveau journal de notre Association sur la cérémonie de la première pierre de la Maison d’Accueil Spécialisée d’Atur et quel symbole de vitalité mis en valeur par la parution de «Reflets». Pourquoi ce pluriel ? Pour rendre compte de la richesse de notre Association dans sa composition et ses activités. Le premier reflet nous renverra l’image de nos jeunes, leurs éducateurs, leurs établissements. Il accompagnera le regard porté par nous sur notre action auprès d’eux, sur leur évolution souvent favorable, sur l’intégration tentée et réussie. Un autre reflet traduira les réflexions, les décisions et les actions qui mettent en place les politiques, les équipes, les lieux d’accueil. Ce journal réfléchira les efforts accomplis pour prouver notre capacité à assumer notre tâche dans le respect des règles et de la gestion des fonds publics, tout en s’adaptant, innovant, créant. Notre journal sera, je le souhaite vivement, le reflet de cette diversité. Ce sera pour lui source de richesse et de mouvement comme notre Association. Alain FAURE PREMIÈRE PIERRE M.A.S. ATUR D eux cent cinquante personnes se sont retrouvées pour fêter la pose de la première pierre de la Maison d’Accueil Spécialisée par Mme Bernadette WAHL, Présidente Nationale de l’UNAPEI. MM COURNIL, Maire d’Atur, et FAURE, Président de l’APEI section Périgueux ont accueilli les très nombreuses personnalités politiques, administratives, associatives, les parents, les amis,... C’est alors que, dans une ambiance très chaleureuse et par la main très experte de notre Présidente, fut scellée la première pierre de cette maison (portant gravée la date du 7 janvier 1989). Vint ensuite le moment des discours. Alain FAURE, retraça brièvement l’histoire de cette maison déjà vieille de huit ans et adressa les remerciements de l’Association à ceux qui par leur action ont participé à ce projet : autorités politiques, responsables administratifs,... Le Président présenta ensuite le projet de vie de cette maison. L’objectif principal est de permettre le maximum d’épanouissement des potentialités des résidents qui vivront dans un cadre que les promoteurs ont voulu familial tout en recréant les conditions de vie les plus proches possible de la réalité sociale. La conclusion de son intervention reprit une citation de Mme WAHL : «Le plus extraordinaire encore, c’est peut-être cette foi qui nous pousse à tout mettre en œuvre, à tout tenter pour donner aux personnes les plus handicapées un maximum de chances d’épanouissement. Nous savons à quel point il nous faut y croire, combien il nous faut être convaincants pour entraîner tout le monde à leur donner une vraie place dans la société...» 4
HOMMAGE Adieu l’ami. J’étais déjà un «ancien» de l’ADAPEI quand Alain, père d’Arnaud, l’un de ses trois fils souffrant de polyhandicap, est arrivé à Périgueux dans la foulée de François MORIGEOT son collègue et patron, parent concerné lui aussi. Il a adhéré quasi-immédiatement à l’association (ADAPI devenue APEI) où il a pris les fonctions de secrétaire en 1979. Il en devint président en 1987 et, hormis deux intermèdes, où, lui toujours présent, la présidence fut assurée par Luc RIVIERE puis Huguette BOISSARD, il est resté à la tête de l’association jusqu’à la fin de sa vie. Nous avons, pendant cette longue période, fortement, étroitement et amicalement collaboré dans divers projets surtout lors de la création d’Héliodore, établissement que nous avons porté pendant près de dix ans avant son ouverture en 1989 et bien sûr pour les autres créations d’établissements qui suivront. Il y mit beaucoup de coeur et d’acharnement. Son départ est injuste, douloureux pour nous tous, Irène, Philippe qui l’aimait beaucoup et le faisait rire. Il restera pour moi, un ami et un militant inlassable pétri d’humanisme, d’humanité et fort du courage dont il a fait montre face au deuil de son fils puis à la maladie. Avec Irène, nous pensons beaucoup à Sylvie, sa compagne mais aussi l’éducatrice adorée de Philippe depuis son arrivée à Lysander, son repaire, son attache. Sylvie, avec Alain dans les moments heureux, joyeux, et si près de lui dans ceux de la souffrance de ces derniers mois. Nous garderons d’Alain le souvenir d’un homme d’exception, d’un ami cher, avec lequel nous avons eu la chance de cheminer longtemps...pas assez ! Jean-Michel VOIRY Administrateur de l’Apei Périgueux 5
ANNÉE MME MITTERRAND INAUGURE HÉLIODORE 1990 L e vendredi 27 avril, un cortège de voitures officielles conduisait à Héliodore Mme Danielle MITTERRAND. Après les paroles de bienvenue, entourée des Autorités du département et de la municipalité d’Atur et en présence des parents et de nombreux amis, Mme Danielle MITTERRAND procéda à l’inauguration de la Maison. Pour entrer dans ce monde un peu étrange, elle décrocha symboliquement une balise oeuvre du peintre terrassonnais J-P MOCETTI. La présentation de l’établissement fut ensuite assurée par son directeur M. Christian CAVALIERE grâce à une maquette et des tableaux d’information. S’exprimant au nom de l’APEI, Alain FAURE, Président, déclara : «En ouvrant symboliquement ces balises, vous avez Madame, inauguré Héliodore, Maison d’Accueil Spécialisée d’Atur, qui accueille depuis le 2 octobre 40 personnes, adultes certes très meurtris dans leur corps et leur esprit mais adultes avant tout, personnes à part entière. C’est pour elles que nous avons conçu ces lieux de vie que vous venez de visiter. Ces maisons dans lesquelles nous avons fait en sorte que chacun, résident, accompagnant puisse se sentir chez lui sans jamais être seul, dans un lieu très accueillant, très ouvert et ayant pour souci constant le respect des personnes. Pour donner à ces personnes la dignité à laquelle elles ont droit, nous devons leur offrir à nouveau le goût de la liberté. Oh ! Certes celle adaptée à leur problématique car, ainsi que l’explique M. GILLIBERT, «Pour être libre, il faut être réaliste sur notre handicap et regarder ce qu’il est possible de faire et non pas ce qu’il n’est pas possible de faire.» Dès lors que nous aurons atteint avec eux et pour eux cette dignité, cette liberté, nous aurons lutté contre leur exclusion.» EN IMAGES : L’INAUGURATION DU NOUVEAU SIÈGE SOCIAL L’inauguration du siège en présence de Jean TÉSIOT, notre résident le plus ancien, nombreuses personnalités. dévoile la plaque du nouveau siège. 6
HOMMAGE Souvenirs... Elu en 1983 à Atur et désireux de créer un Atelier Protégé sur ma commune, j’ai pris contact avec M. DOURSOUT, alors Président de l’APEI. J’ai pu le rencontrer avec un membre de son équipe ; il s’agissait d’Alain FAURE. Très vite «le courant est passé» et, fin 1983 «le désir de faire» a permis de tisser des liens... Un Atelier Protégé paraissait très difficile à réaliser, mais l’APEI avait dans ses dossiers un projet de création d’une Maison d’Accueil Spécialisée. La décision de faire a été très rapide et un «parcours d’obstacles» a commencé. Les difficultés et le nombre de rencontres rendues obligatoires n’ont à aucun moment émoussé notre souhait de construire cette Maison ; au contraire des liens amicaux se sont développés... 6 années ont été nécessaires pour aboutir à cette réalisation. Grand plaisir pour le Président Alain FAURE et toute l’équipe de l’APEI, Madame MITTERRAND était à Atur pour l’inauguration... Chacun peut se douter que tout au cours du chantier Alain était souvent sur la commune ; mais il était aussi amené à venir de par son activité au service des Domaines ; tout ceci a conduit à des relations solides et a conforté des positions très souvent communes. Héliodore fonctionnait, mais Alain FAURE et ses équipes (administrateurs et salariés) toujours soucieux de faire mieux pour ceux qui souffrent (personnes handicapées et leurs familles), échafaudaient d’autres projets. Calypso a ainsi pu voir le jour puis est né le projet d’accueil de jour porté en partenariat avec la commune d’Atur et repris par la commune de Boulazac Isle Manoire. En un peu plus de 30 ans, 3 équipements très fonctionnels ont pu voir le jour grâce à la ténacité d’Alain. La maladie ne lui aura pas laissé le temps d’achever son oeuvre à Atur. Alain n’aura pas pu voir la rénovation complète d’Héliodore et l’incorporation de l’accueil de jour dans le patrimoine de l’APEI... Toutefois, par son action, l’exemple qu’il a donné, Alain FAURE a déposé les graines de nombreux projets qui n’ont d’autre but que celui d’aider des personnes qui en ont vraiment besoin. Nul doute que les plans prendront racine. Alain COURNIL Maire d’Atur 7
HOMMAGE 18 mars 2020 : depuis deux jours, le confinement s’installe, pesant, angoissant… La pandémie de COVID 19 s’intensifie. Toi, Alain, Tu viens de nous quitter. Impossible de t’accompagner ! Aujourd’hui, c’est avec Reflets que je tiens à te rendre hommage. Depuis plus de 30 ans nos routes se sont croisées. Nos fils respectifs ont suivi le même chemin douloureux et nous ont rapprochés. Un jour, alors que l’avenir était vraiment « noir », j’ai trouvé le courage d’écrire à Monsieur le Président de l’APEI de Périgueux. C’est un homme hors du commun que j’ai rencontré. A l’écoute des autres, d’une grande rigueur intellectuelle, profondément humain, respectueux de tous, des personnes handicapées et de leurs familles, doté d’une immense capacité de travail, ta mobilisation a toujours été sans faille, jusqu’au bout. Toi, pour qui « l’accompagnement » était primordial, tu as su, par ton intelligence, ton investissement et ta grande humanité redonner à la personne accueillie un statut d’acteur de sa propre vie afin qu’il devienne un citoyen à part entière. Grâce à toi, l’APEI est devenue ce qu’elle est aujourd’hui: un grand mouvement parental qui n’a cessé de grandir et d’évoluer : lourd héritage à assumer ! Ton exemple, tes conseils et ta façon d’être m’ont aidée à prendre une place au sein de l’association. C’est un privilège, pour moi, de t’avoir rencontré. Il est des personnes qui marquent dans une vie et que l’on n’oublie pas. Merci, Alain. Danielle KOSSAKOWSKI Administratrice de l’Apei Périgueux 8
HOMMAGE A ma prise de fonctions de Directeur Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales de la Dordogne, dans les toutes premières semaines du printemps 1983, j’ai fait la connaissance d’Alain FAURE, Président de l’A.P.E.I. de Périgueux, en sa qualité de Président de l’Union Départementale des Parents d’Enfants Inadaptés. Il s’agissait alors de statuer sur l’ouverture prochaine de l’I.M.E. de Nontron dont la construction était en voie d’achèvement. J’ai découvert, à cette occasion, combien ce Président, farouche défenseur de la prise en charge optimum et la plus adaptée aux besoins des enfants handicapés de ce Département était conscient de ses responsabilités de gestionnaire d’établissements. Il n’hésita pas à renoncer à son ouverture au vu des résultats d’une étude sur les orientations prévues vers cette structure. Cet engagement d’Alain Faure ne s’est jamais démenti tout au long des années : - en 1986, pour défendre avec succès la création et l’ouverture de la M.A.S. d’Atur alors que le Ministère des Affaires Sociales était hésitant. - au début des années 1990, pour développer des structures d’aide par le travail, avec la création du C.A.T. de Tocane. Le dévouement d’Alain FAURE à la cause des personnes handicapées n’a jamais faibli et même lorsqu’il considéra sa tâche accomplie en Dordogne, il s’orienta vers l’international au sein de l’U.N.A.P.E.I. Je garde en mémoire sa très forte implication dans la mise en œuvre d’une politique en faveur de la prise en charge des enfants et des adultes handicapés de la Dordogne. Jean-Paul BAUTISTA Directeur Départemental Honoraire des Affaires Sanitaires et Sociales de la Dordogne 9
ANNÉE ÉVOLUTION... 1991 L es années 1970 et 1980 ont vu se mettre en vie locale au travers des activités de travail, de vie place les structures qui ont constitué le socle de sociale et de loisirs. notre association. Antonne et Trélissac ont permis de répondre aux C’est à cette évolution que devront nous conduire demandes d’accueil pour les adultes handicapés, les années 1990. tant au niveau du travail, que de l’hébergement. Ils Dans ce but, il est apparu nécessaire à notre ont rendu d’inappréciables services. Conseil d’Administration, de modifier les structures Mais la vie est évolution... actuelles d’Antonne et de Trélissac, en regroupant Les besoins, les désirs, les aspirations des résidents les services existants en : dans leur travail, leur hébergement, leurs loisirs, - Une structure unique de travail protégé ; leur mode de vie ont changé. - Un service unique de travail protégé ; - Un service unique d’hébergement, de vie sociale Les nécessités de la vie économique et sociale nous et de loisirs. conduisent à prendre des décisions pour l’application Ce changement raisonné et concerté devra prendre du schéma départemental permettant la création de effet à la rentrée prochaine. places, la mise en œuvre d’activités technologiques L’ardeur et la volonté de tous devront conduire au nouvelles ou communes aux C.A.T., la recherche succès de cette évolution. d’une véritable intégration des travailleurs dans la Alain FAURE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE - RAPPORT D’ORIENTATION : NOS AMBITIONS, NOS MOYENS. C’est dans la salle polyvalente du CAT de elle doit aussi s’exercer à résoudre les problèmes Périgueux-Antonne que s’est tenue, le samedi 21 de ceux qui n’ont pas encore de place. Dans ce septembre 1991, l’Assemblée Générale Annuelle cadre, nous avons participé à la mise en place du de notre association. schéma départemental adultes. L L’ambition, nous l’avons, les moyens humains aussi. e Président Alain FAURE a pris la parole en ces Ce qui manque déjà et qui risque de faire cruellement termes : «L’activité de notre association répond défaut, jusqu’à mettre en cause les établissements à une politique adoptée et mise en œuvre par le même, sont les moyens matériels [...]. Conseil d’Administration. Comme toute politique, elle est adaptée en C’est par ces motifs que les représentants de permanence aux évènements de la vie courante. nos APEI de Dordogne se joindront, pour la Si je devais la qualifier d’une phrase je pourrais première fois, le 2 octobre à Paris à tous nos dire : «L’ambition mise au service de la dignité des amis de France et d’Outre-Mer au rassemblement personnes handicapées mentales». organisé par l’UNAPEI dans le calme mais avec notre détermination coutumière pour réclamer à Cette dignité que l’on peut retracer au travers des nos concitoyens, aux Pouvoirs Publics et aux élus droits reconnus à la personne humaine : droit à la poursuite sinon l’amplification des efforts de l’éducation, à la formation, au travail, à l’emploi, à la société en faveur de la dignité des personnes la culture, à la santé et à des ressources décentes. handicapées mentales et pour faire en sorte que Notre ambition est de permettre l’exercice de ces l’UNAPEI déclarée Grande Cause Nationale en droits en adaptant les moyens à la nature et au 1990 ne soit déclarée Grande Cause oubliée des degré des difficultés des personnes que nous avons années 1992.» en charge, avec l’aide de la société. Gérard BONNEFOND Mais notre ambition ne peut s’arrêter à la gestion 10
HOMMAGE J’aime Alain FAURE pour sa vision d’exception. J’aime Alain FAURE parce qu’il est en avance. Il a revendiqué l’autoreprésentation pour les personnes handicapées avant nous tous. J’aime Alain FAURE, puissance de travail et d’engagement. J’aime le rugby et même le Stade Français. J’aime Alain FAURE parce ce qu’il est plus politique que ceux qui en vivent, parce qu’il limitait les discours et réservait le premier d’entre eux aux personnes handicapées. J’aime Alain FAURE, qui a privilégié le bien-être des autres à son propre destin, qui préfère le regard ébloui d’une famille, de son proche, à la lueur sans âme d’une décoration. Aimera-t-il ces hommages ? J’aime Alain FAURE comme Valérie, Sébastien, Sylvie, Pierre et tant d’autres. J’ai aimé ce repas, partagé avec lui pour l’anniversaire de Jean-Paul dans ce restaurant Ribéracois. La simplicité et l’accessibilité en vrai. Le Monde, Sud-Ouest, le Midol. J’aime Alain FAURE, à l’aise à Bruxelles avec José Manuel BARROSO, à l’aise sur le terrain à l’Apei Périgueux, à l’aise partout. J’aime son intelligence. J’aime ses capacités décisionnelles. J’aime Alain FAURE parce que je savais qu’il serait là, fut-ce et a fortiori en situation de crise. Mo feran Alain ati Cotonou. J’aime Alain FAURE, dont la retenue des premiers contacts ne cache pas longtemps l’humanisme ancré qui le porte. J’aime Alain FAURE, qui estime les personnes investies, la cohérence entre la pensée et l’action, qui n’apprécie point les faux-semblants et les Hommes de profit. Ouidah, l’Andalousie, Ouagadougou, l’Australie, le Pays Dogon. J’aime Alain FAURE parce que la générosité l’a dompté. Et, depuis, « qu’aurait fait ou pensé Alain FAURE en pareille situation ? » Un immense merci à toi Alain. Et autorisez-moi ce (premier) tutoiement. Olivier MARTIN Directeur général chanceux 11
ANNÉE BASSILLAC PLUS QU’UN PROJET 1992 U ne des tâches primordiales du Conseil essentielle d’adaptabilité. d’Administration est de réfléchir en permanence, Pour ce faire «BASSILLAC» regrouperait à la fois : à l’adéquation des solutions apportées aux - Un Centre d’Etudes et de Partage d’Expériences personnes handicapées mentales pour leur assurer moteur de cette dynamique ; une vie meilleure. - Un Service d’Accueil et d’Hébergement pour 40 personnes handicapées mentales adultes dont huit C’est dans ce but qu’une Commission travaille en accueil de jour. depuis près de deux ans. Après une très large consultation des professionnels, des parents et des Un tel centre, imaginé par le Conseil d’Administration, amis, un projet de création d’un Service d’Accueil est devenu le projet de toute l’APEI de Périgueux, de Soutien et de Partage d’Expériences dit «Projet mais aussi, indirectement, de beaucoup de militants BASSILLAC» a été mis au point et déposé auprès et associations amies qui voient dans l’aspect des autorités compétentes. novateur de «BASSILLAC» la possibilité d’offrir une autre image du monde du Handicap par une Pour les personnes handicapées mentales adultes participation plus active à la vie de la Cité. ne pouvant accéder au travail mais ayant une Alain FAURE autonomie suffisante dans le quotidien, il n’existe actuellement aucun texte officiel de référence, bien que des réponses aient vu le jour sous forme de foyers dits «occupationnels». Or ces solutions n’ont jamais pu prendre en compte la diversité des besoins, des pathologies ou des handicaps et n’apportent que des réponses parcellaires. Ce constat nous amène à proposer la création d’une structure innovante s’appuyant sur la notion À L’ÉCOUTE U S’agissant du travail, toutes les ouvertures vers le ne politique ne peut être acceptable et acceptée monde dit normal seront étudiées. Pour cela des que si elle s’appuie sur la réalité quotidienne et si elle prend en compte les désirs formulés paractions de formation, de soutien, se développent les personnes à qui elle s’adresse. aux Ateliers de l’Isle. Le réseau de liens sociaux qui doit permettre Les parents d’aujourd’hui réclament plutôt pour leurs à la personne handicapée de vivre en toute enfants l’intégration scolaire et le maintien dans le autonomie pourra être tissé grâce au Service milieu ordinaire avec l’appoint de soutien. d’Accompagnement à la Vie Sociale que nous Le désir et la demande formulés par des travailleurs devrons développer sans délai. et des résidents de vivre et travailler un peu plus «comme tout le monde» dans des lieux de vie et des L’évolution continue de la politique de l’Association entreprises ordinaires. devrait répondre aux attentes exprimées. Mais notre Sans négliger ce qu’elle a créé, pour répondre à écoute ne serait pas totale si nous ne prêtions pas une demande justifiée, dans les Centres d’Aide une grande attention au vrai point noir qui concerne par le Travail, les Foyers et la Maison d’Accueil les personnes sans appétence au travail et qui ont Spécialisée, l’APEI de Périgueux se doit d’être acquis une certaine autonomie. Pour celles-là un attentive à l’évolution souhaitée. projet existe c’est celui de «BASSILLAC». Projet d’établissement innovant qui devient une urgente Dans le cadre de la mise en place d’une politique nécessité. d’intégration scolaire par l’Education Nationale, Alain FAURE notre concours actif au travers des Commissions C.C.P.E., C.C.S.D. et C.D.E.S. est déjà acquis. 12
HOMMAGE Depuis plus de 10 ans, j’ai eu le plaisir de partager de nombreux moments à vos côtés, appréciant l’homme que vous étiez, droit, honnête, sans faux semblant, sans concession. J’ai le souvenir de notre première rencontre au sein du Conseil d’Administration, où vous aviez martelé avec force et conviction les valeurs fondamentales de l’engagement des parents d’enfants handicapés à l’échelle locale, nationale et européenne. Votre engagement de tous les jours, de tous les combats pour la cause du handicap ainsi que votre capacité de travail exceptionnelle ont toujours forcé l’admiration de tous. Je me rappelle nos discussions lors des trajets partagés pour des réunions, des colloques, des congrès... où nous évoquions des souvenirs personnels et des choses simples de la vie. Je me rappelle le jour où, après avoir raccompagné ensemble un édile local, nous avions pu imaginer, avec satisfaction, la création d’un nouvel établissement. Je me rappelle votre gentillesse et votre bienveillance envers les résidents et les personnels. Vous étiez un homme appréciant les moments de convivialité et de partage. Je me rappelle avoir partagé la passion du rugby avec vous, périgordin de souche et homme du Sud- Ouest. J’ai bien sûr une pensée sincère et amicale pour votre compagne, si investie dans son travail et à vos côtés jusqu’au dernier moment. On croise dans sa vie des personnes qui sont importantes, qui en infléchissent le cours ou qui confortent des choix personnels. Vous faites partie de ces personnes. Vous laissez une trace indélébile. Cette citation de Jules RENARD vous correspond et, j’en suis sûr, elle vous aurait fait sourire : «La récompense des grands Hommes, c’est que longtemps après leur mort, on n’est pas bien sûr qu’ils soient morts». Frédéric GAUDILLAT Directeur d’établissements à l’Apei Périgueux 13
ANNÉE 1993 UN BILAN DES PROJETS - TOCANE, BASSILLAC - TELS ONT ÉTÉ LES PRINCIPAUX THÈMES DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE L e samedi 12 juin dernier s’est tenue l’Assemblée Générale de notre Association. Le Président FAURE a présenté les rapports d’activité et d’orientation. Il a tout d’abord, s’agissant de l’activité de l’APEI, dégagé les points forts qui ont marqué la période écoulée depuis la dernière Assemblée Générale. En ce qui concerne le siège de l’Association, il a continué à assumer outre ses lourdes charges habituelles, une mission de représentation et de négociation à différents niveaux. Au niveau local, auprès des organismes de tutelles, au niveau régional, dont l’importance s’accroit suite aux lois de décentralisation et de déconcentration. Cette activité structures; s’exerce également de plus en plus, au niveau - spécificité du handicap mental ; national, voire international, par l’intermédiaire de - la personne handicapée mentale, acteur de son l’UNAPEI (programme HORIZON, réception en avenir. Dordogne d’amis étrangers). Pour les établissements, cette période a vu se Le Président a poursuivi par l’exposé des projets en mettre en place les organes légaux que sont les cours qui comprennent : Conseils d’Etablissement. - la création d’un CAT de 40 places (sans foyer) à TOCANE SAINT APRE ; cette création va combler A Héliodore, des travaux de restructuration et le vide qui existait, en matière d’établissements, d’agrandissement des locaux ont été mis en œuvre; dans la région du Ribéracois ; la MAS a, aussi, beaucoup travaillé à son projet - la mise en place du Service de suite qui permettra institutionnel qui devrait être au point en fin d’année. d’aider les travailleurs résidant en appartement Aux Ateliers de l’Isle, la situation économique s’est (notamment à TOCANE) ou en familles d’accueil nettement améliorée depuis la partition Ateliers - ainsi que les retraités ; Résidences, les équipes ont pu être remotivées. - le foyer de vie et le plateau technique de L’activité des centres a été «recadrée» : unité de BASSILLAC. Depuis la dernière Assemblée production, certes, mais aussi et peut-être avant Générale, la Commission a été reçue par le tout, rôle médico-social. Président du Conseil Général et autorisée à poursuivre son étude. Actuellement, on peut Les Résidences ont entamé une réflexion sur raisonnablement envisager l’ouverture de l’avenir de chaque personne accueillie et sur l’établissement pour novembre 1994. l’évolution de l’hébergement eu égard à l’évolution des résidents eux-mêmes. La mise en place d’un M. FAURE a fait observer que ces créations service de suite, dont le projet est sur le point d’être d’établissements offraient la possibilité de changer déposé, permettra d’envisager une évolution accrue l’image de marque de l’APEI. Certes, nous avons vers l’extérieur. besoin d’aide et, pour cela, nous sommes souvent perçus comme des quémandeurs. Mais cet M. FAURE a, ensuite, brossé le tableau de nos aspect ne saurait occulter notre qualité d’acteur orientations. Le Projet Associatif Global, sur lequel économique, de créateur d’emplois. ont réfléchi l’UNAPEI et le SNAPEI, a été étudié au plan local. Il va nous contraindre à revoir une fois Le Président a conclu en déclarant que l’ensemble encore, une grande partie de notre fonctionnement de ces structures nous permettront d’accoître et il doit permettre de marquer les valeurs et les encore notre crédibilité et de défendre toujours grands principes de notre action. M. FAURE a noté mieux les activités que nous souhaitons pour nos les grands axes qui en découlent : jeunes. - rôle primordial de la famille, acteur et usager des Gérard BONNEFOND 14
HOMMAGE J’ai participé à « Strong Together » avec Monsieur FAURE, il y a quelques années. Il avait proposé aux personnes de l’Apei Périgueux de participer et moi, je l’ai fait, parce que ça m’intéressait. J’étais aussi au CVS des Résidences. Nous sommes partis ensemble en Finlande, au Danemark et en Angleterre. On participait à des réunions avec des personnes d’autres pays. On parlait de notre parcours, de ce qu’on voulait faire. On voulait savoir comment nos établissements fonctionnaient. On écoutait les autres parler et on répondait aussi aux questions. C’est la Finlande que j’ai préféré parce qu’ils fonctionnaient plus comme nous. Monsieur FAURE était d’accord. Monsieur FAURE était gentil et il comprenait bien les choses. Il disait qu’on a le droit de parler comme tout le monde et qu’on a les mêmes droits. Il disait aussi qu’il fallait qu’on insiste pour prendre la parole. C’est pour nous qu’il disait ça, pour qu’on arrive à expliquer ce qu’on veut. Après « Strong Together », j’ai participé à Nous Aussi. Monsieur FAURE est venu avec nous aux congrès à Angers et à Vannes. C’était bien. J’ai bien aimé aussi faire le congrès à Périgueux avec lui. Son discours à la préfecture était intéressant. Il défendait toujours les personnes handicapées. Je garde de bons souvenirs de tous ces moments. Je le remercie profondément de tout le travail que j’ai fait avec lui. Sylvie BURGEVIN Travailleuse d’ESAT et membre de la délégation locale «Nous Aussi Dordogne» 15
ANNÉE 1994 ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DE L’APEI POUR LES 20 ANS D’ANTONNE. L a coutume a toujours voulu que 20 ans soit le ATUR, TOCANE SAINT APRE et bientôt nous bel âge, et c’est vrai. Vrai pour ceux qui espèrent l’espérons BASSILLAC. atteindre au plus vite cette date mythique, vrai On peut comprendre leur émotion aujourd’hui et leur aussi pour ceux qui l’ayant dépassée regrettent leurs redire notre fierté pour ce qu’ils ont fait pour nous. 20 ans. Alors oui, il faut fêter cela. Et quoi de mieux que de Tout comme je l’espère, ils peuvent être fiers de le faire d’abord en famille, avant de continuer la fête nous. avec nos voisins dans la commune. Fiers des travailleurs et des résidents qui par leur Cet anniversaire est le moment idéal pour que travail, leur assiduité, leur disponibilité, leur joie de chaque membre de la famille fasse le point, à cet vivre ont acquis tant d’autonomie insoupçonnée. instant précis, où l’avenir s’ouvre pour ceux qui Fiers aussi des personnes qui les accompagnent deviennent adultes. dans leur évolution avec beaucoup de qualité, de professionnalisme, beaucoup de dévouement. La famille ce sont d’abord les parents qui peuvent Fiers enfin des autorités, qui, chacune à leur place apprécier le temps passé. Au cas particulier les et dans leur fonction, ont aidé, aident et aideront parents ce sont les personnes, parents et amis, qui notre famille à se développer. ont formé l’association. Comment pour eux ne pas se souvenir de la Antonne a aujourd’hui atteint son âge de raison. Je naissance de cet établissement en des temps si ne peux au nom de tous, que lui souhaiter encore difficiles, où rien n’existait, où il a fallu inventer, beaucoup de «20 ans» d’une vie aussi remplie. créer, animer le premier enfant qui était ANTONNE Alain FAURE avant de penser aux frères et soeurs : TRELISSAC, EN IMAGES : LUNDI 5 SEPTEMBRE 1994 : OUVERTURE DU CAT DE TOCANE-SAINT-ÂPRE «Bien que le bâtiment soit en période de finition, le centre de TOCANE SAINT APRE a bien ouvert ses portes le 5 septembre 1994, en présence des parents et amis, pour accueillir 40 jeunes handicapés. Aux trois activités nouvelles (conditionnement, espaces verts, restauration) où l’homme reste maître de ses gestes, est associée une activité industrielle (buanderie).» Bernard DEMOUSSIS L’HÉBERGEMENT À TOCANE-SAINT-ÂPRE L ’association a souhaité pour l’hébergement adopter des structures souples : structures intermédiaires en studios regroupés dans deux immeubles rénovés en ville, studios aménagés dans 3 pavillons neufs, familles d’accueil, famille naturelle. Les démarches sont en bonne voie, les appels d’offres ont été lancés, les locaux devraient être disponibles à la fin du 1er trimestre 1995. Le service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) est en activité auprès des résidents depuis l’ouverture. Alain FAURE 16
HOMMAGE Pour rendre hommage à M. Faure je ne parlerai pas de travail, ni de sa mission auprès de l’APEI chacun sait à quel point son engagement n’avait d’égal que sa fidélité et sa mobilisation pour l’association. Je préfère me souvenir d’après midis dans les tribunes du stade Francis Rongièras pour soutenir le CAPD. C’était toujours des moments de partage et de convivialité. Partage par notre goût commun pour le rugby. Notre Président était un fin connaisseur des règles complexes de ce sport. Il m’arrivait d’ailleurs souvent de lui demander quelques précisions sur certains points du match. Convivialité par l’ambiance chaleureuse régnant entre tous. Nous étions toujours installés avec les usagers de Lysander et des Résidences. M. Faure savait expliquer à tous les fautes commises et les différentes astuces du jeu. Convivialité également par le petit demi de la mi-temps, bien souvent au retour à notre place l’arbitre ne nous avait pas attendus et le coup d’envoi de la deuxième période était déjà donné… Toutefois cette convivialité prenait fin dès les grilles du stade franchies. Le lendemain nous savions retrouver chacun nos places hiérarchiques respectives où respect et professionnalisme étaient au cœur de nos préoccupations. Je ne peux cependant pas vous parler de M. Faure sans évoquer une anecdote sous forme de clin d’œil, en effet l’unique amende pour excès de vitesse que j’ai prise avec un véhicule de l’APEI était en lui livrant un buffet froid ! Je terminerai simplement ce témoignage en guise de salut pour cet homme aux incontestables valeurs humaines par un respectueux « Merci Monsieur Faure ». Pascal MALY Responsable de l’Atelier «Traiteur» - ESAT Òsea 17
ANNÉE 1995 31 JANVIER 1995 : INAUGURATION DU CAT DE TOCANE-SAINT-ÂPRE N ous venons de procéder à l’inauguration des Ateliers de la Dronne, Centre d’Aide par le Travail (CAT) qui accueille 40 travailleurs et 9 salariés. La réalisation de ces Ateliers et la création des 20 studios dans la commune de TOCANE-SAINT- APRE sont le résultat d’une volonté commune partagée par tous les acteurs de notre département: Tout d’abord la commune de TOCANE au travers de son Maire, M. DEBET, du Conseil Municipal et du Secrétariat, qui a mis à notre disposition un terrain dans la zone artisanale. Cette même commune a conduit l’acquisition des immeubles et terrains pour les logements. Le choix d’un atelier en zone artisanale retint notre Ensuite, le Canton de Montagrier qui nous a permis, attention, car cela était conforme à la politique de dans un premier temps à Montagrier même, de notre Association : séparer le travail de l’hébergement loger les travailleurs dès l’ouverture en septembre et s’intégrer au maximum dans le monde du travail. et jusqu’à fin mars, ceci grâce au concours de C’est aussi une structure médico-sociale dispensant Monsieur le Maire, ainsi que les familles d’accueil qui des soutiens requis par chaque intéressé et qui dans ce canton acceptent d’accueillir des résidents. conditionne pour lui toute activité professionnelle. Puis le Conseil Général et ses services pour L’équipe de soutien des Ateliers de l’Isle et de la l’aide rapide et efficace dans la mise en place du Dronne y pourvoit et elle sera, si nécessaire, aidée Service d’Accompagnement à la Vie Sociale et pour par le corps médical ou para-médical de TOCANE. l’attribution d’une subvention de 400.000 F. pour la création de 6,5 emplois. Le travail est une chose, l’hébergement et la Je ne pourrai oublier l’Agence Technique vie sociale en sont une autre. Depuis 20 ans, Départementale et l’Office Public Départemental les équipes éducatives ont, avec les résidents, d’H.L.M., maître d’œuvre pour la création des réalisé des prouesses, si bien que de plus en studios. plus nombreux, nos pensionnaires peuvent, s’ils le désirent, prétendre vivre en studio ou en foyer Enfin, l’ETAT. Monsieur le Préfet, nous ne pouvons éclaté, première étape vers l’autonomie. oublier que vous avez défendu ardemment le dossier du CAT de TOCANE, qui dépend de la responsabilité L’opportunité de la création du CAT de de l’Etat qui en assure le financement au moyen de TOCANE nous a amenés à repenser tout le la dotation globale de fonctionnement. Je n’oublierai problème de l’hébergement en complétant nos pas, bien évidemment, notre Administration de possibilités d’accueil par la création d’un Service Tutelle, la Direction Départementale des Affaires d’Accompagnement à la Vie Sociale. Sanitaires et Sociales, son Directeur M. BAUTISTA, ainsi que ses collaborateurs, auprès desquels nous Enfin, je voudrais relever un point dont nous trouvons toujours conseil et assistance. tirons quelque fierté. Nous sommes profondément attachés à notre département et comme chacun L’axe politique fondamental adopté par notre de vous ici présent nous éprouvons une grande Conseil d’Administration est de permettre, au tristesse à voir s’accroître la désertification de nos maximum de personnes dont nous avons la charge, campagnes. d’être intégrées dans la société. Celle-ci doit leur Nos 40 travailleurs, les 15 personnes qui les reconnaître leurs droits de citoyens à part entière : accompagnent contribuent à lutter contre ce fléau droit au travail, droit au logement, droit aux loisirs, en participant à la vie de la commune et du canton. droit à l’éducation. En ce sens nous avons déjà, je l’espère, réussi un L’opération que nous avons réalisée ensemble peu notre intégration dans ce qui est pour nous, s’inspire de cette volonté, tant dans sa conception maintenant, notre commune, notre canton. que dans ses finalités. Alain FAURE 18
HOMMAGE Alain, Monsieur le Président, Alain il m’amenait voir le CAP avec ma Sylvie. Quand le CAP il jouait mal, il s’énervait « ils sont nuls ! Moi Pierrot je reviendrai plus » ! On est allés à Belvès, à Lavaur, et on est allés voir les phases finales. On faisait toujours le pique-nique. C’était génial. Quand je venais chez M. le Président, « alors Pierrot y a du boulot à l’ESAT, tu fais quoi comme travail en ce moment ? ». J’allais à Montauban voir Sapiac avec Alain. On mangeait chez tatie Monette et tonton René. Et au championnat de France à Montauban avec mes copains de Lysander, on a tous dormi dans les tentes. Alain il faisait à manger avec Céline Pennant, ma Sylvie et tonton René, c’était trop bien, les grillades. Le soir « allez-vous coucher, demain vous jouez » il disait M. le Président. Il me faisait rire Alain. A la maison il me disait « qu’est ce qu’elle fout ta Sylvie aux courses. Elle revient plus ». « Il commence à m’emmerder le clébard à faire des trous dans le jardin ». On regardait le top 14 à la télé, si le stade Français il perd « change mon Pierrot, ça m’énerve, mets l’autre match ». Je faisais la salade de fruits avec Alain, je me rappelle, la salade de clémentines. Après il a été malade Alain. Il avait mal au dos à cause de son lumbago. Il pouvait plus aller au CAP. On regardait le match tous les 2 sur facebook sur sa tablette dans sa chambre. Il était barbu je me rappelle. Je l’aimais beaucoup Alain, M. le Président. Il était sérieux quand il avait son journal dans le salon. Maintenant il est parti, ça fait mal au cœur. Moi je reste toujours avec ma Sylvie pour qu’elle soit forte. Pierre RIVIÈRE Travailleur d’ESAT 19
ANNÉE 1996 DE OUAGADOUGOU ET COTONOU À ... PÉRIGUEUX E n janvier 1995, Alain FAURE, Président de l’Association a participé, en compagnie de responsables d’ADAPEI d’autres départements, à une mission d’étude et d’évaluation au BURKINA FASO, au BENIN et au MALI, organisée par l’UNAPEI, notre union nationale. En effet, des associations de parents d’enfants handicapés de ces trois pays souhaitent le concours de l’UNAPEI pour les aider à structurer la prise en charge des handicapés mentaux. rejoint Périgueux où, avec Alain FAURE et Janine Du 20 au 25 novembre, l’APEI de Périgueux a accueilli pour une semaine de formation PRALON, a été élaborée une base de travail. Les complémentaire, deux responsables de l’APEE besoins de l’APEE sont les suivants : (Association des Parents et Amis d’Enfants -appui en ressources humaines pour Encéphalopathes) de OUAGADOUGOU : Valentin la restructuration de l’IME «l’Espoir» de KONSIAMBO et Robert KOULIBALI. OUAGADOUGOU, Pour cette semaine de formation, visites, rencontres -appui à la formation de formateurs, par l’envoi d’un et entretiens ont occupé tout le temps disponible. formateur périgourdin, l’accueil d’un inspecteur de l’enseignement primaire en France et la prise en Les 23 et 24 novembre, Mmes Claudine DAIZO charge de la formation d’un éducateur spécialisé, (Présidente de l’Association Béninoise pour -aide matérielle, Handicapés mentaux) et Rosalie BASSOLE -évaluation et suivi de l’appui (mission annuelle). (Présidente de l’APEE du BURKINA-FASO) ont Jean François PINSON UNE RÉUSSITE PARTAGÉE Le 4 avril 1996 était posée la première pierre du foyer de vie de Bassillac. L a pierre que nous venons de poser marque la fin de la première étape d’un projet né depuis maintenant 7 ans. Projet collectif nécessaire et ambitieux. Nécessaire : certes oui ! Deux chiffres seulement expliqueront ce caractère : prévu pour accueillir 40 adultes, nous avons à ce jour une demande de 64 places. Ambitieux : par l’importance du dossier et par le Bernard CAZEAU, Président du Conseil général de la Dordogne scelle la pierre qui concrétise l’espoir de projet lui même. nombreuses familles en attente de cette structure d’hébergement Cette structure devra s’appuyer sur la notion essentielle d’adaptabilité et d’ouverture. En fournissant un cadre de vie agréable, le foyer - Adaptabilité par une dynamique donnant la de vie aura pour objectif premier d’accompagner souplesse nécessaire pour répondre aux besoins de chaque personne dans son évolution et de lui offrir chacun et s’adapter selon l’évolution des demandes. au travers de diverses activités ou ateliers des - Ouverture sur l’environnement social et le moyens diversifiés venant solliciter et mobilier ses partenariat avec les établissements existants potentialités. gérés par l’Association ou des Associations amies, Alain FAURE choix systématique d’exploiter les compétences reconnues à l’extérieur de la structure. 20
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