Réfugiés syriens au Canada

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Réfugiés syriens au Canada
Depuis qu’il s’est engagé à accueillir 25 000 réfugiés syriens en 2015, le gouvernement du
Canada a été chargé de filtrer, de vérifier, d’admettre et de réétablir les demandeurs d’asile. Si
l’on tient compte de l’augmentation du nombre de réfugiés parrainés par le secteur privé,
environ 60 000 réfugiés syriens se sont établis au Canada depuis l’engagement pris en 20151.

 La communauté des réfugiés syriens – En chiffres

   •   En 2017, le ministère de l’Immigration du Canada s’est engagé à éliminer l’arriéré de
       demandes de réfugiés parrainés par le secteur privé d’ici la fin de 2019 et à ramener à
       environ 12 mois le délai de traitement des nouvelles demandes présentées après 2019.
       Toutefois, en janvier 2019, le temps d’attente pour les audiences de la Commission du
       statut de réfugié du Canada a augmenté à une moyenne de 20 mois2.
   •   En décembre 2018, le nombre de demandes d’asile en instance s’élevait à quelque
       41 000, soit plus que le nombre total de cas de 2015 et 2016 réunis3.
   •   La sélection initiale des réfugiés est effectuée par des fonctionnaires non spécialisés qui
       travaillent pour l’agence d’immigration.
           o Le Rapport sur les résultats ministériels de 2016-2017 de la Commission de
               l’immigration et du statut de réfugié du Canada souligne que le respect des
               délais réglementaires constitue le « risque principal » de la Commission en raison
               de l’augmentation du nombre d’immigrants et de sa capacité4.

Examen interne

Un audit de l’Agence des services frontaliers du Canada a révélé que des lacunes dans le filtrage
de sécurité des réfugiés syriens ont conduit à l’admission de douzaines d’entre eux sans filtrage
adéquat. Les réfugiés qui auraient dû faire l’objet d’une vérification de sécurité complète n’ont
pas fait l’objet d’un contrôle avant leur arrivée au Canada, même s’ils avaient été enregistrés
comme tels5.
    • L’essentiel du filtrage de sécurité au Canada est constitué d’entrevues entre les réfugiés
        et les agents d’immigration, ainsi que de la vérification par la police et les services de
        renseignement des données biométriques et des renseignements biographiques
        contenus dans les bases de données de ces organismes au Canada, aux États-Unis, au
        Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande6.
             o L’efficacité de ces contrôles est limitée et dépend du fait que la personne a déjà
                 rencontré ces services de police ou de renseignement dans le passé. Il n’est pas
                 possible de vérifier les données autrement, et il n’y a pas de fonctionnaires
                 syriens avec qui vérifier.
    • La GRC et le SCRS ont déclaré que ces questions doivent et devraient pouvoir être
        réglées, pourvu qu’ils aient suffisamment de temps pour mener leurs enquêtes, mais le
        temps alloué a été considérablement réduit7.
•   Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est utilisé en Jordanie
       et au Liban pour identifier, enregistrer et recommander les réfugiés répondant aux
       exigences canadiennes, avec des mécanismes similaires en Turquie.
           o Cette stratégie a également été signalée pour son manque de vigilance et sa
               capacité à lutter de manière fiable contre le trafic de faux passeports syriens —
               dont beaucoup ont été imprimés par l’État islamique lorsqu’il contrôlait les
               opérations de passeport de la Syrie — utilisés pour être enregistrés comme
               réfugiés auprès du HCR8.
   •   Les vérifications des antécédents effectuées dans le cadre du nouveau système accéléré
       ont également été identifiées comme contenant des informations fausses et
       trompeuses.
           o Un rapport interne de 2016 a conclu, par exemple, qu’un projet pilote de quatre
               ans de la GRC visant à filtrer les demandeurs d’asile — surtout avant l’afflux de
               réfugiés syriens — dans les bases de données de la police canadienne était un
               échec9.

Pour s’attaquer efficacement aux problèmes qui se sont présentés au cours des quatre
dernières années, il faut bien comprendre le dilemme humain auquel le Canada est confronté.
L’arrivée de réfugiés syriens au Canada représente un véritable défi pour les institutions de
sécurité, d’application de la loi et civiles concernées. Il s’agit également d’une mission
humanitaire délicate et, à ce titre, l’intervention du Canada doit porter sur des questions
d’intégration réussie et, au besoin, de réhabilitation et de déradicalisation.
    • Pour trouver un juste équilibre entre les questions de sécurité et les questions
        humanitaires présentées, il faut une connaissance précise de la population, une
        compréhension culturelle et linguistique fondée sur l’expérience, ainsi que l’expertise
        nécessaire pour évaluer efficacement les risques en temps opportun.

Réponse proposée

Intégration
L’une des questions les plus complexes qui se posent dans le cas d’une population de réfugiés
est celle de l’intégration réussie à la population locale. Les réfugiés musulmans en quête d’une
amnistie internationale continuent de se heurter à de nombreux obstacles pour réussir leur
intégration dans leur pays d’accueil. Cela peut conduire à un isolement accru et à l’aliénation
des communautés.
    • L’intégration réussie d’une population de réfugiés exige une compréhension de ses
        besoins, tant au niveau individuel qu’au niveau communautaire.
    • La création de mécanismes efficaces de coopération est largement entravée par les
        lacunes culturelles, linguistiques et religieuses actuelles. Il est essentiel de bien
        comprendre ces lacunes et la meilleure façon de les combler pour réussir l’intégration.
Réhabilitation et déradicalisation
Bien que la grande majorité des Syriens qui demandent l’asile au Canada soient des victimes
innocentes de la guerre, il est impératif de savoir comment identifier correctement les
personnes qui représentent ou risquent de représenter une menace localement. Cela suppose
une participation individuelle et communautaire à l’élaboration de programmes de
réadaptation pour répondre aux besoins des personnes qui ont recours à des activités
criminelles ou qui ont subi un processus d’extrémisme religieux.

Répondre à ces besoins supposerait :
   • Étudier les particularités et les nuances culturelles, sociales et linguistiques de la
      population réfugiée, afin de réduire les écarts existants entre elle et la société
      absorbante.
   • Analyse professionnelle du comportement et évaluation des risques de la population de
      réfugiés arrivant dans le pays.
   • Aide à l’élaboration de programmes de réadaptation et d’intégration.

Le processus

L’introduction de méthodologies spécifiques aux organismes civils et gouvernementaux
responsables de la population réfugiée syrienne par le biais d’un programme de formation
complet traitant de questions telles que :
    • Dispenser une formation sur la culture sociale et la langue arabes.
    • Rédiger des programmes d’intégration pour les communautés de réfugiés qui mettent
        l’accent sur l’autonomisation des femmes et l’acceptation de leur participation au
        marché du travail.
    • Créer des occasions entrepreneuriales combinées à des subventions locales.
    • Organiser des ateliers pour les représentants des réfugiés afin d’améliorer la
        communication avec les représentants locaux et d’établir les meilleures pratiques pour
        une gestion communautaire efficace.
    • Créer un centre de simulation où l’on peut régler divers différends ou problèmes entre
        les réfugiés et les représentants locaux.
            o Cela peut inclure des questions telles que le logement, l’emploi, l’éducation, la
                religion et les soins de santé.

Pour atteindre ces objectifs, une formation académique et pratique appropriée est nécessaire,
sous la supervision d’experts de premier plan dans les domaines suivants :

Langue arabe et études du Moyen-Orient - formation dispensée par des instructeurs
professionnels de l’un des plus grands centres éducatifs et culturels de langue arabe d’Israël;

Analyse comportementale et évaluation des risques : formation offerte par un chef de file du
doctorat en criminologie, très expérimenté dans l’enseignement et l’exécution de programmes
de dépistage, de vérification et d’évaluation des risques, ainsi que de radicalisation ou
déradicalisation et de réhabilitation.

Qui nous sommes

Une équipe formée, installée en Israël, composée de professionnels des milieux universitaires,
de la sécurité et du renseignement. Les membres du groupe possèdent des années
d’expérience de travail dans des programmes complexes de médiation et de résolution de
conflits développés dans et parmi diverses communautés arabes, tant au niveau national en
Israël qu’international. Cela, ainsi que les connaissances et les points de vue locaux des
Canadiens, permet l’élaboration d’une initiative stratégique pour la mise en œuvre de pratiques
exemplaires au Canada. Nos compétences et notre expérience combinées nous permettent
d’adopter une approche holistique à l’égard de l’éventail complet des défis à relever et d’agir
comme multiplicateur de force pour le personnel canadien responsable de la population de
réfugiés syriens.

                                          Travaux cités
1
 Statistique Canada, (12 février 2019). Étude : Les réfugiés syriens réinstallés au Canada en
2015 en 2016. Le Quotidien : Statistique Canada. Consulté à
https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/190212/dq190212a-fra.htm

2BBC (3 janvier 2019), Justin Trudeau: Three Challenges facing him in 2019. BBC News. Consulté
à : https://www.bbc.com/news/world-us-canada-46625120

3 Markussof, J. (10 janvier 2018). Canada’s Failing Refugee System is Leaving Thousands in
Limbo. Maclean’s. Consulté à : https://www.macleans.ca/news/canada/canadas-refugee-
system-is-in-chaos/

4Vineberg, R. (avril 2018). Canada’s Refugee Strategy: How It Can Be Improved. University of
Calgary School of Public Policy Publications, 11(14): Canadian Global Affairs Institute. Consulté
à : https://www.policyschool.ca/wp-content/uploads/2018/04/Canadas-Refugee-Strategy-
Vineberg.pdf

5 Agence des services frontaliers du Canada. (avril 2017). Audit de l’Opération Réfugiés syriens
– Filtrage de sécurité exécuté par l’ASFC. Gouvernement du Canada. Consulté à :
https://www.cbsa-asfc.gc.ca/agency-agence/reports-rapports/ae-ve/2017/osr-ors-fra.html

6Macleod, I. (novembre 2015). No Change to Refugee Security Screening, Officials Say. Ottawa
Citizen. Consulté à : https://ottawacitizen.com/news/politics/no-change-to-refugee-security-
screening-immigration-official-says
7 Ibid.

8Sole, J. (25 janvier 2016). Opportunities of Convenience: Refugee Smuggling, Organized Crime
Syndicates, Terrorism, and the Canadian Implications. The Mackenzie Institute. Consulté à :
http://mackenzieinstitute.com/3757-2/

9Beeby, D. (15 avril 2016). RCMP Refugee Screening a $16M Flop, Says Internal Report. CBC
News. Consulté à : https://www.cbc.ca/news/politics/rcmp-refugee-screening-1.3536104
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