Musique : l'album "Je me tiens une respiration - Reforme.net
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Publié le 26 juin 2021(Mise à jour le 26/06) Par Laure Salamon Musique : l’album “Je me tiens devant toi”, une respiration acoustique David Hermy sort un sixième album aux belles sonorités acoustiques dans lequel il partage sa foi. Son « grand amour » n’est pas celui qu’on croit. Chez David Hermy, il s’agit avant tout de son amour pour Dieu, pour Jésus. Depuis qu’il est devenu chrétien à l’âge de 18 ans, le musicien a toujours aimé partager sa foi avec des mots et des mélodies. Il sort son sixième album, intitulé Je me tiens devant toi, qui compte dix chansons. Les paroles sont d’une belle sincérité et se mêlent à des notes de guitare, de piano, de batterie ou de cajón (un volume qui remplace une batterie, avec une sonorité plus acoustique). Coup de coeur pour C’est ce que je veux dont le refrain reste en tête. David Hermy, programmateur à la radio chrétienne Parole de vie, à Saint-Malo, a autoproduit son album « petit à petit ». La chanson Je me tiens devant toi est disponible sur les plateformes musicales. Pour commander l’album, écrire à dhprod@hotmail.com (12 € + frais d’envoi). Aussi disponible chez 7ici et dans d’autres librairies chrétiennes pour
13,90 €. Publié le 27 mai 2021(Mise à jour le 27/05) Par Isabelle Wagner Musique : “Terrien”, un air de Julien Clerc Son dernier album, sorti en février, ravira les fans de Julien Clerc. Depuis plusieurs décennies, Julien Clerc enchante notre quotidien avec ses chansons culte. Avec quelques grandes plumes de la variété française actuelle (Clara Luciani, Marc Lavoine, Jeanne Cherhal…), le septuagénaire offre un album dans l’air du temps, à la fois authentique, nostalgique et bienveillant. La Rose et le Bourdon s’inquiète de l’état de la planète pour les générations à venir ; Mademoiselle rend hommage à une enseignante ; quant à La Jeune Fille en feu, elle traite des violences faites aux femmes. Avec des arrangements vocaux harmonieux, on retrouve sa profonde sensibilité et son sens aigu de la mélodie. L’artiste part en tournée cet été. Il pourra renouer avec son public et conquérir les jeunes ! Julien Clerc, Terrien, Play Two, 2021, 16,99 €.
Publié le 3 septembre 2020(Mise à jour le 3/09) Par Albert Huber Musique: Gilles Servat revient avec “À cordes déployées” Le musicien breton Gilles Servat présente des inédits et des nouvelles versions de son répertoire. Dans À cordes déployées, Gilles Servat présente des inédits et surtout de nouvelles versions de son répertoire. Les thèmes chers au musicien sont toujours là: le breton, l’écologie, les inégalités sociales, le combat pour sa terre… Le chanteur a laissé tomber sa guitare, il est accompagné par des musiciens au piano, violon et violoncelle. La violoncelliste Mathilde Chevrel a réalisé les arrangements de l’album, insufflant un nouvel élan classique. “À force de chanter la même chose, la routine s’installe, on récite automatiquement”, a expliqué l’artiste à Aunis TV, télévision locale de Charente-Maritime. Il est ravi de cette nouvelle approche. Les Prolétaires est associé à Schubert, La Blanche Hermine est proposée en version instrumentale. Les paroles des Hirondelles ont été transformées. Une belle réussite musicale.
À cordes déployées, Gilles Servat, Coop Breizh (coopbreizh.fr), 17 €. Publié le 14 mai 2020(Mise à jour le 14/05) Par Rédaction Réforme Musique: le nouveau chef-d’œuvre de Fiona Apple et la pop de Grégory Turpin Fiona Apple est de retour! Son dernier opus, Fetch the Bolt Cutters, est un chef- d’œuvre exigeant, dédié aux oreilles les plus fines. Et avec En son nom, Grégory Turpin propose un album 100% louange, avec plusieurs duos. Le CD pop de Grégory Turpin Dans cet opus 100 % louange, Grégory Turpin partage quelques compositions originales mais reprend aussi des chants largement connus. Certains ont déjà été entendus dans la bouche du groupe évangélique américain Bethel Music. Force est de reconnaître que certaines paroles passent d’ailleurs mieux en
anglais, mais on se laisse volontiers porter par une pop entraînante, teintée d’électro. Même si l’album n’a pas vocation à explorer de nouveaux chemins musicaux, les amateurs du genre apprécieront des interprétations émouvantes et des arrangements aussi variés que soignés. On a particulièrement été touché par la version d’Abba père que signe Grégory Turpin. Le double CD compte 25 titres, dont plusieurs duos. Grégory Turpin réunit autour de lui des artistes issus des mondes catholique et protestant: Natasha Saint-Pier, Glorious, les Petits Chanteurs à la Croix de Bois, Alexia Rabé, Matt Marvane et d’autres moins connus. Par CLAIRE BERNOLE En son nom, Grégory Turpin, Première partie et Bayard Musique, 14,99 €. Fiona Apple “rugissante” Auteure-compositrice-interprète et pianiste s’il vous plaît, Fiona Apple nous avait habitués à des disques délicats, spirituels, presque intimes. Tidal, le CD de 1996 qui l’a propulsée dans le cercle des belles voix de notre époque, en était la meilleure démonstration. Au fil du temps, la ménestrelle new-yorkaise s’est consacrée à l’exploration de sonorités inédites, modernes. Son dernier opus, Fetch the Bolt Cutters (Amenez les coupe-boulons !), poursuit dans cette veine tout en marquant une nouvelle étape. Les sons hachés se mêlent aux cris contre le machisme, un thème qui l’habite depuis toujours. La poésie raffinée des textes écorchés rivalise avec le syncrétisme heureux des musiques du monde. Tout y est: jazz, soul, musique expérimentale, percussions tribales et son saccadé du piano, envoûtant, presque vivant. Un chef-d’œuvre exigeant, dédié aux oreilles les plus fines. Et un disque de combat pour les femmes.
@Epic Par MASSIMO PRANDI Fetch the Bolt Cutters, Fiona Apple, Epic, 13 titres. Publié le 6 mai 2020(Mise à jour le 6/05) Par Martine Lecoq
L’humour des Goguettes Peut-être avez vous déjà entendu T’as voulu voir le salon, l’adaptation de Vesoul de Jacques Brel par Les Goguettes. Figurez-vous que le groupe a d’autres chansons à son répertoire. Les Goguettes sont un groupe d’humoristes chansonniers qui rebondissent sur l’actualité depuis sept ans. En ce moment, Valentin au chant et Clémence au piano cartonnent sur le net avec leur chanson T’as voulu voir le salon, adaptée de Vesoul de Jacques Brel. Parmi les milliers de vidéos inspirées par la crise sanitaire, celle-ci se démarque par la subtile drôlerie de ses paroles et son ton enlevé. Aucune lourdeur ne trouble son élan parodique. C’est le tableau de notre confinement au quotidien dans lequel le sens de l’absurde triomphe ainsi que la critique, sans langue de bois, d’un gouvernement en pleine “improvisation sociale”. Tout y est dit en trois minutes. On pourra retrouver ce même groupe dans d’autres titres souvent hilarants et savoureux, comme Le battement d’ailes du pangolin ou La guerre du coronavirus. Par MARTINE LECOQ goguettesentrio.fr
Publié le 29 avril 2020(Mise à jour le 29/04) Par Rédaction Réforme Musique: Bach version jazz et les chansons du pasteur Jean-Louis Decker Toutes les chansons du pasteur-chanteur Jean-Louis Decker ont été réunies et le pianiste Dimitri Naïditch adapte Bach aux rythmes du jazz. Un chemin de grâce Jean-Louis Decker (1939-2016), pasteur alsacien et auteur-compositeur- interprète, est l’une des figures des “religieux chantant”, dans la lignée du père Duval ou de Sœur Sourire. En France, il est le premier protestant à mener une carrière musicale parallèlement à son ministère. Toutes ses chansons ont été rassemblées dans un ouvrage, paru récemment, qui ouvre à l’univers d’une poésie indispensable à la communication de l’Évangile avec des mots d’aujourd’hui. “Quatre mille ans qu’elle trace un chemin de grâce”, selon Jean-Louis Decker. Le théologien a creusé son sillon sans dévier de ses exigeantes sources d’inspiration: la Bible, les défis de la vie, de l’amour et de la mort, l’art, l’histoire… Au total, 103 chansons, un peu comme le numéro d’un psaume de reconnaissance. Par ALBERT HUBER
L’Intégrale des chansons, Jean-Louis Decker, La Cause, 252 p., 15 €, commande: lacause.org Bach en version jazz Adapter Jean-Sébastien Bach aux rythmes du jazz n’est pas une démarche nouvelle : Jacques Loussier avait fait sensation avec ses albums Play Bach dans les années 1960. La démarche n’a rien de choquant pourvu qu’elle soit menée avec rigueur et respect. D’ailleurs, le grand Jean-Sébastien ne se gênait pas pour adapter à sa façon la musique de ses prédécesseurs, tel Vivaldi. C’était aussi un grand improvisateur, et il n’hésitait pas à mettre de la fantaisie lorsqu’il interprétait ses propres œuvres : tout l’esprit du jazz. Aujourd’hui Dimitri Naïditch, pianiste ukrainien surdoué, doté d’une double culture classique et jazz, professeur au Conservatoire de Lyon, renouvelle la démarche dans l’album Bach Up, avec Gilles Naturel à la contrebasse et Arthur Alard à la batterie. Du grand art! Et il compte bien continuer à revaloriser l’improvisation, puisque d’autres albums sont prévus dans une collection intitulée New Time Classics. Par PAUL-HUBERT DES MESNARDS Bach Up, Dimitri Naïditch, Dinaï Records, 13,99 €, dimitri-naiditch.com
Publié le 22 avril 2020(Mise à jour le 22/04) Par Rédaction Réforme À écouter: des podcasts et des chansons Après une série de concerts, le pasteur Joël Dahan a sorti un album. Alors que Song For Our Daughter est déjà le huitième de Laura Marling. Mais, si vous préférez, Réforme vous propose d’écouter des histoires. Album d’un pasteur chanteur Joël Dahan est pasteur, mais aussi poète, musicien, interprète. Il a donné pendant quatre ans une série de concerts piano et voix qui font désormais l’objet d’un album. Celui-ci renferme 19 chansons à travers lesquelles l’artiste croque les travers humains, ose évoquer nos doutes et nos déroutes, explore nos relations et nos sentiments… C’est ce qu’on appelle de la chanson à texte, une chanson qui fait la part belle aux mots dans un maillage dense et sensible. Elle se confond avec nos soucis et nos joies de tous les jours aussi naturellement que le souffle à la vie. La belle présence vocale, chaleureuse, de Joël Dahan est accompagnée au clavier par la pianiste Myriam Labant. Il en résulte un album sobre et juste. Nous avons particulièrement aimé Complotons, ou le portrait de ceux qui “ont l’impression d’être des rebelles” depuis que “le gouvernement tire toutes les ficelles”. C’est bien vu, c’est drôle et cela fait appel à notre conscience citoyenne, ou tout simplement humaine. Comme l’ensemble de l’album. Par CLAIRE BERNOLE À découvrir sur dahanjoel.wixsite.com/website
Un cadeau musical Song For Our Daughter, album de Laura Marling, est sorti le 10 avril. La chanteuse britannique de folk a délibérément choisi de le commercialiser plus tôt que prévu pour “distraire” les gens. “C’est étrange de voir la façade de notre vie quotidienne se dissoudre pour ne laisser que l’essentiel: ceux que nous aimons et notre souci pour eux”, explique-t-elle sur son site. Un geste bienveillant. Dans cet album aux textes poétiques, Laura Marling dialogue avec sa fille imaginaire et la met en garde contre la méchanceté de certains hommes et du monde. Un ensemble voix-guitare sans artifices dans Fortune, ou dans The End of the Affair, presque mélancolique. Strange Girl donne la pêche. C’est le septième album de cette chanteuse qui vient tout juste d’avoir 30 ans. Elle a commencé sa carrière à 18 ans, influencée par ses parents. Aujourd’hui, elle affine son style personnel, et ce depuis ses deux derniers albums. Par LAURE SALAMON Song For Our Daughter, Laura Marling, lauramarling.com Trésors sonores En découvrant les fictions sonores de France Culture, l’enthousiasme est comparable à celui d’un enfant ouvrant une malle de déguisements au fond du grenier ! La radio exhume ses petits trésors sonores, contés par des acteurs, mis en musique et accompagnés de bruitages grâce aux moyens de la maison ronde. Parmi les coups de cœur, Jacques Gamblin récitant des extraits du Livre de la jungle de Rudyard Kipling (cinq épisodes de 25 minutes); quatre albums de Tintin, Les Cigares du pharaon, Le Lotus bleu, Les 7 Boules de cristal et Le Temple du soleil (cinq épisodes de 25 minutes); La Zizanie d’Astérix (une heure). Pour les plus grands, Vingt mille lieues sous les mers (une heure), raconté et joué par l’Orchestre national de France. Une plongée fabuleuse dans le monde de Jules Verne. Pour les lycéens et les adultes, L’Enfer de Dante (47 minutes) est une véritable expérience sensorielle. Mis en musique par Syd Matters et conté par Marie-Sophie Ferdane, il avait été présenté au Festival d’Avignon en 2016.
Par LAURE SALAMON Fictions sonores, franceculture.fr Publié le 9 avril 2020(Mise à jour le 9/04) Par Rédaction Réforme À écouter: la musique de Francis Laffon et un podcast de confiné suisse Francis Laffon chante sa vie, nos vies avec humour, tendresse, nostalgie, colère… Quant au journaliste suisse, Cyril Dépraz, il enregistre les épisodes quotidiens d’un podcast à la façon journal de bord. Les mots du quotidien en musique Francis Laffon est un grand monsieur aux cheveux blancs. Il chante sa vie, nos vies, dans Babel-Rochechouart. Humour, joie, tendresse, nostalgie, douleur, colère, amour s’y entrecroisent. Son ancien métier de journaliste à L’Alsace lui
permet de créer une ambiance chaleureuse et nous invite à voyager au pays des émotions. Ce troubadour met en scène le quotidien avec humour dans Mon Quotidien ou Rocking-chair. Il raconte des histoires qui ressemblent aux nôtres (Vingt-cinq ans sur terre) et, au passage, il narre aussi l’Histoire (Commémoration). La chanson qui donne son titre à l’album rend hommage au quartier de Barbès à Paris, où l’Alsacien s’est installé il y a trente ans. Devenu le plus Parisien des Alsaciens, il n’hésite pas à rappeler ses origines dans Wissembourg, sa ville natale, ou dans La salsa des Salsaciens. Pour l’enregistrement de cet album, il a retrouvé ses “vieux” complices de scène Antoine Delprat et Amos Mâh. Par PAUL-HUBERT DES MESNARDS Babel-Rochechouart, Francis Laffon, autoproduit, contact : francis.laffon(@)gmail.com pour acheter l’album. Un podcast confiné C’est une émission de radio spécialement conçue pour la crise que nous vivons. Diffusée sur la radio suisse RTS, elle est disponible en podcast. Le journaliste Cyril Dépraz enregistre les épisodes quotidiens de chez lui comme un journal de bord. Dans chaque épisode d’une vingtaine de minutes, il aborde un sujet du quotidien avec un interlocuteur, expert dans son domaine. Il parle ainsi de l’irréalité de ce que nous vivons, il analyse les émotions (peur, fièvre acheteuse…) que nous traversons, décrypte les rumeurs qui circulent sur le virus. Avec une psychothérapeute, il explique pourquoi le toucher est si important. Un astronaute raconte son expérience de confinement dans l’espace. Un humoriste dit pourquoi nous avons besoin de rire de nous-mêmes. Autant de réponses à des questions que tout le monde se pose dans ce quotidien bousculé. Le journaliste raconte aussi ses galères techniques et distille aussi des réflexions personnelles sur sa vie confinée, à Lausanne. L’auditeur est un peu dans les coulisses du travail de journaliste confiné.
Par LAURE SALAMON La Vie aux temps du coronavirus, rts.ch Publié le 25 mars 2020(Mise à jour le 25/03) Par Rédaction Réforme Musique: le chef-d’œuvre “Goyescas” et un “Panorama” chanté par Vincent Delerm Prêts à voyager dans des univers musicaux? Les six pièces de Granados sont inspirées par la peinture de Goya et Vincent Delerm joint un documentaire à son album. Un chef-d’œuvre de piano Ce disque est un vrai coup de cœur ! Pour l’œuvre, son compositeur et le pianiste qui l’interprète. Les six pièces, chef-d’œuvre de Granados, sont inspirées par la peinture de Goya. Elles racontent une brûlante histoire d’amour et de mort: des
amoureux, un bal aux chandelles, un rival, un rossignol pour confident, un duel au clair de lune, la mort du majo aux pieds de sa bien-aimée… Le compositeur Enrique Granados a contribué à la renaissance de la musique espagnole au début du XXe siècle. Le pianiste Jean-Philippe Collard s’affirme comme un des plus grands interprètes français, avec son jeu clair, fluide, poétique et profond: un piano somptueux, orchestral. À 73 ans, il publie également un livre de souvenirs retraçant sa vie et sa carrière : son enfance en Champagne, sa vocation, les conseils d’un célèbre pianiste, son amitié avec Vladimir Horowitz… Par PAUL-HUBERT DES MESNARDS Goyescas de Granados, Jean-Philippe Collard, La Dolce Volta, 16,52 € et Chemins de musique, Jean-Philippe Collard, Alma Nuvis, 20 €. Mélancolie joyeuse Le public connaît déjà la tonalité mélancolique, sur le fond comme la forme, des chansons de Vincent Delerm. Avec son nouvel album, Panorama, l’artiste creuse son sillon, dont il a fait sa marque de fabrique. Toutefois, le titre qui donne son nom à l’opus et d’autres tels que Pardon les sentiments ouvrent la voie à une sérénité nouvelle, une tristesse joyeuse, si l’on osait l’oxymore. À cela, Vincent Delerm nous avait moins habitués. Ainsi échappe-t-on à la douceur un peu monocorde des albums précédents. Ce qui restera après l’avoir écouté? Vincent Delerm le raconte avec délicatesse dans sa chanson: un enfant endormi contre son père, l’aéroport désert, un dimanche ordinaire, du sable entre les draps, un amour d’hiver… En un mot, l’émotion provoquée par des choses simples. Un film documentaire, Je ne sais pas si c’est tout le monde, réalisé par le chanteur, accompagne l’album. L’un comme l’autre rendent hommage à des personnalités chères au cœur de l’artiste : Agnès Varda, Alain Souchon, Raymond Carver… Par C. B. Panorama, Vincent Delerm, 14,99 €.
Publié le 10 janvier 2019(Mise à jour le 11/01) Par Frederick Casadesus Décès de Thierry Séchan, parolier protestant Journaliste, écrivain, auteur de chanson, le frère du chanteur Renaud a été retrouvé mort, chez lui, dans la nuit du 8 au 9 janvier 2019. La scène s’est déroulée durant les derniers jours du mois de juin 2018. A la lisière du treizième et du quatorzième arrondissement de Paris, rendez-vous avait été pris chez Thierry Séchan. Parler de chanson, découvrir la culture protestante d’une famille, enfin comprendre le parcours d’un homme, tel était le projet de la rencontre. A l’étage indiqué, la porte était ouverte déjà ; de loin, Thierry Séchan invitait à rentrer. Bien installé dans un fauteuil évoquant le souvenir de Voltaire, il a demandé la permission de s’esquiver deux minutes, abandonnant son hôte parmi des meubles anciens, recouverts parfois de tissus lourds – comme si dehors il faisait moins vingt degrés – de photographies joyeuses, reflets d’un bonheur en famille, au soleil de la Floride peut-être. L’homme s’est assis de nouveau, regard un peu distant, la courtoisie pour tout
bagage. Il a raconté les origines familiales, son enfance et celle de ses deux frères, David et Renaud. L’école du dimanche et les romans pour la jeunesse. Très vite l’Histoire, avec sa grande hache, s’est immiscée dans la conversation. La traversée de la guerre par les parents Séchan faisait dire à l’aîné de leur fils qu’ils avaient simplement continué leur travail. Le père avait été professeur d’allemand, traducteur, la mère secrétaire. Soit. Mais pour les autorités d’Occupation, quand cela n’était pas pour Jacques Doriot. Tout cela dit d’une façon floue. On avait eu l’envie presque aussitôt de prendre congé, non pour se donner bonne image ou bonne conscience – rien n’est détestable comme un Résistant de la soixante quinzième heure – mais parce que l’imbroglio familial paraissait mal éclairé. La figure de Renaud Thierry Séchan avait ensuite évoqué ses propres livres, écrits pour les adultes ou les enfants – cela même n’était pas clair et l’impression s’imposait que des questions supplémentaires ne permettraient pas de mieux comprendre les choses. Enfin la chanson prenait sa place. Au centre bien sûr, se dessinait la figure de Renaud. Quelle était la relation de ces deux là ? Mystère, y compris sur un terrain professionnel. On peinait à croire en la complète sincérité de Thierry Séchan quand il disait de son cadet qu’il avait le génie d’écrire des textes, on le pensait plus vrai quand il parlait de Fille du feu, succès dont il avait signé les paroles pour Julien Clerc. Pris en tenailles entre des parents que d’aucuns décrivaient en « collabos». et la célébrité de son jeune frère, cet écrivain contrarié nageait dans le dialogue à la façon d’une anguille. En écoutant ses propos, nous revenait à l’esprit ce proverbe yiddish: « Derrière les apparences, se cachent d’autres apparences ». On a levé le camp, politesse oblige, en remerciant de nous avoir accueilli. Thierry Séchan s’est redressé sur sa canne, avec difficulté, peut-être pas dupe, et nous a raccompagné vers la porte – ouverte encore. Et c’est alors qu’il a déclaré: « C’est un honneur pour moi que Réforme écrive mon portrait». Alors on eut le cœur serré, tant cette fois la faille se laissait entrevoir. Non pas que notre journal ici fût élevé jusqu’à des cimes inaccessibles, mais parce qu’un rapport à soi-même s’affichait enfin. L’homme était épuisé de complexités, de contradictions, de tumulte intérieur. De cet impossible portrait, demeure l’image d’un parolier vivant à l’ombre. De lui-même autant que de son frère.
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