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RETOUR SUR L'ÉDITION 2017

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MAI
           CO MME NT L E DR OIT RÉGIT-IL LA FRON TIÈRE EN TRE
            V I E S PR O F E SSI ON N ELLE ET PRIVÉE D AN S LE
                              V OYAGE D ’AFFAIRES?

                    Les nouvelles technologies ont un impact sur le
                     traitement des données liées au voyageur d’affaires.
                       Pour régir ces évolutions, le droit se
                         voit également transformé. Le nouveau
                           Règlement général sur la protection des
                             données définit les règles de
                              protection de la data personnelle.
                                Un     sujet    qu’Emmanuel
                                                                                          La    deuxième
                                 Walle,      avocat,       est
                                                                                        édition du Future
                                   venu      développer
                                                                                      of Business Travel
                                     lors du Future of
                                                                                    se tenait le 16
                                       Business Travel,
                                                                                  avril au Centre de
                                         organisé par
                                                                                Conférences Capital 8,
                                             TOM.
                                                                              à deux pas du Parc
                                                                             Monceau. Dans ce cadre,
                                                                           Emmanuel Walle, avocat à la
                                                                         Cour d’appel de Paris et
                                                                       Directeur du département du
                                                                     Droit du travail numérique au sein
                                                                   du cabinet Alain Bensoussan, animait
                                                                 une    présentation    autour    de   la
                                                               problématique : « Quelle frontière entre
                                                            l’obligation d’assistance au voyageur et
                                                         l’atteinte à la vie privée ? Quels impacts des
                                                       technologies émergentes sur le plan légal pour
                                                    l’entreprise ? ».

                                                  La frontière entre vie privée et vie professionnelle
                                                subit l’impact des technologies, introduit Emmanuel
                                               Walle. Le droit s’empare de ces nouvelles pratiques et
                                             évolue en conséquence. Pour l’avocat, il y a tout intérêt à
                                            comprendre cette évolution : « Le voyage d’affaires implique
                                          une déterritorialisation des règles de droit. Cela la rend
                                        d’autant plus intéressante ». Dans un secteur aux enjeux
                                     financiers importants, le Big Data, les agrégateurs ou encore
                                  l’intelligence artificielle conduisent au changement. Aujourd’hui,
                                selon Emmanuel Walle, il y a une volonté d’intégration d’un outil
                              personnel dans l’interface professionnelle. Comment le droit
                             encadre-t-il cela ?

                          Un lien permanent

                        Juridiquement, on assiste à une transformation en matière de protection des
                      données. Depuis 2012, le Règlement général sur la protection des données
                    (RGPD) intègre les technologies dans la préservation de la data à caractère
                  personnel. Il définit un nouveau périmètre pour permettre aux entreprises
                européennes d’être cohérentes législativement. Un texte de référence qui a par ailleurs
              été renforcé par la loi pour une République numérique de 2016.
            « La localisation fait partie des articles phares du RGPD », précise Emmanuel Walle.
          Désormais, le référentiel qui imposait une obligation de résultat — et donc la responsabilité
        quant à un accident dans le cadre d’une mission voyage — s’est assoupli. C’est la notion de
      travail effectif qu’analysent les juges lors d’un contentieux de traçabilité. La jurisprudence
    n’interdit pas la géolocalisation, mais impose un critère, celui du bouton on / off : « L’utilisateur
 doit pouvoir se déconnecter de façon intellectuelle et physique, explique l’orateur. Par exemple, il
doit pouvoir désactiver son GPS. »

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Car selon l’intervenant, le changement
  principal apporté par le digital est qu’il
  permet de garder un lien permanent avec
  ses salariés. Un lien qui permet par ailleurs de
  collecter des données pour apporter des
  connaissances supplémentaires notamment sur les
  signaux faibles.

  « L’obligation est d’informer »

  Seulement, ce traçage n’est possible que dans des situations précises.
  Malgré l’assouplissement de la jurisprudence, des garde-fous préservent des
  abus. Tout d’abord, le délégué à la protection des données (DPO) maintient une
  obligation de sécurité : lors du déplacement d’un partenaire, des dispositions doivent
    être prises pour le suivre et intervenir en cas d’imprévu. Le RGPD impose également
        que la data à caractère personnelle soit déclarée, à travers le DPO. Enfin, ce dernier
            doit définir la finalité de la traçabilité.

                   Le responsable du traitement des données doit donc en assurer la sécurité, la
                      conformité, la finalité et l’intégrité. Il existe ainsi un droit à la traçabilité, mais qui doit
                         se faire dans le respect du droit à l’oubli. La légitimité des outils est garantie par
                             l’absence de contrôle permanent. «On ne filmerait pas quelqu’un avec une
                                 caméra pendant toute sa journée de travail. C’est la même chose dans le
                                     voyage d’affaires», développe l’avocat.

                                              Avec de nouvelles technologies comme les bots, la traçabilité est
                                                 plus ou moins marquée et identifiable. « L’obligation est
                                                     d’informer, expose Emmanuel Walle. Les technologies
                                                         évoluent tous les jours. En conséquence, le droit
                                                            évolue tous les jours. » Selon lui, la tendance du
                                                                BYOD      —     l’utilisation    d’équipements
                                                                   personnels dans un contexte professionnel
                                                                      – est toujours d’actualité. «Leur
                                                                          autorisation n’est pas encore
                                                                              définie. Des hypothèses sont à
                                                                                  mettre en place», conclut-il.

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MA I
      Q UE L L E E ST L’I NF L UEN C E D U LEISURE SUR LE VOYAGE
                                 D’AFFAIRES?

 Les acteurs du Leisure insufflent-ils un nouveau souffle au Business Travel ? Teoman
Colakoglu, Sylvain Andrieu, Jean-Baptiste Goujon et Emmanuel Vergé ont apporté leur
     décryptage sur le sujet lors d’une table-ronde au Future of Business Travel.

« La stratégie de Airbnb, à travers sa plateforme communautaire de confiance, est de
placer l’humain au cœur du voyage, a introduit Teoman Colakoglu, Responsable
Business Travel d’Airbnb France. Nous voulons que le voyage soit authentique. » Une
volonté que la société veut aussi retranscrire dans le milieu professionnel. Pour
développer Airbnb for business en 2015 à la demande de la clientèle, la marque s’est
d’abord entourée de travel managers : « Nous avons créé la partie business en fonction
de leurs requêtes, de leurs attentes ». Par exemple, l’une des priorités abordées était la
sécurité des voyageurs. Airbnb a ainsi mis en place une carte interactive afin d’avoir une
visibilité sur les déplacements des collaborateurs d’une entreprise. « Les interfaces ont
été travaillées avec les partenaires, si bien que nous sommes désormais en capacité de
répondre à leurs demandes », explique le responsable du Business Travel dans la
société.

Chez Uber, la nécessité de mettre en place une plateforme destinée aux professionnels
s’est également imposée. D’une application grand public, le service de VTC a développé
en 2004 son offre Uber for Business. « Nous avons créé un compte corporate, mais
l’application reste la même pour les utilisateurs professionnels », précise Sylvain Andrieu,
Head of Partnerships d’Uber France. Et si l’adoption a été rapide chez les voyageurs
d’affaires, cela a été plus difficile pour les entreprises : « Il leur faut plus de temps. La
solution est vraiment poussée par les clients. », précise t-il.

Voyages-sncf.com est quant à elle installée depuis plus longtemps dans le Voyage
d’Affaires. Sa clientèle affaires représente d’ailleurs 20% du trafic, selon Jean-Baptiste
Goujon, Head of Web Business Rail Market de la filiale SNCF. « Notre objectif est de
réconcilier vie personnelle et vie professionnelle », déclare-t-il. Une version beta de
l’application devrait été testée cet été, plutôt ciblée vers les TPE et PME afin qu’elles
puissent gérer leurs déplacements de façon centralisée.

La société Concur, elle, est présente dans le monde corporate depuis plus de 20 ans.
Elle observe au sein du secteur l’émergence d’usages de plus en plus loisirs, portés par
l’arrivée de ces nouveaux acteurs.

« Une course contre la montre »

Dans chaque pays, le voyageur d’affaires veut pouvoir utiliser le service qu’il souhaite,
assure Emmanuel Vergé. Uber aux Etats-Unis et Didi en Chine par exemple. « Nous
assistons à une course contre la montre de la politique voyage entre les entreprises et
les nouveaux entrants. Une bataille qui n’est pas prête de s’arrêter. » Selon lui, les
acteurs du voyage d’affaires doivent se demander : Quelle doit être ma démarche pour
que le voyage soit le plus flexible possible pour le voyageur ?

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Dans cette optique, Voyages-sncf.com a développé des plateformes de messagerie, avec notamment
      la création d’un bot. Une option cohérente aussi bien pour un usage personnel que professionnel.
      «L’ambition de Voyages-sncf.com est de s’ouvrir. Ce sont les collaborateurs, dans leurs usages,
      qui font bouger les choses. En regardant l’expérience voyage, on peut concevoir des process en
      conséquence», déclare Jean-Baptiste Goujon. Chez Uber, entreprise technologique, des
      centaines d’ingénieurs travaillent pour une « innovation constante et continue », selon Sylvain
      Andrieu. « Il faut être capable d’anticiper en permanence les besoins des clients », ajoute
      t-il.

      Des enjeux différents

      Pour le Directeur Marketing de Concur, il faut davantage faire parler la data car elle
      agrège et permet la création de nouveaux services dans la localisation, la
      gestion de la sécurité… Une vision partagée par Sylvain Andrieu : « La
      personnalisation et le Big Data vont casser les schémas de réservation pour
      aller vers quelque chose de plus simple ». Uber se voit par ailleurs comme
      un accompagnateur d’acteurs plus traditionnels, à travers des choix
      alternatifs. Sur le long terme, l’entreprise imagine une ville libérée de la
      voiture traditionnelle qui prend de la place, avec un environnement
      aux multiples services complémentaires.

      L’enjeu numéro 1 pour Airbnb reste de se faire connaître sur le
      secteur professionnel. « Nous avons moins d’idées pour la
      partie business que pour la partie loisirs.          Nous
      réfléchissons tout de même à notre inscription dans
      l’univers corporate, avec la location d’un logement
      entier   ou   des    prestations   et  équipements
      professionnels… », explique Teoman Colakoglu.

      « Les transformations sont en cours, observe
      Emmanuel Vergé. Certaines entreprises vont
      réussir à entreprendre les changements
      nécessaires, d’autres non. La bataille de la
      relation client gagne le marché du
      corporate. » Pour Teoman Colakoglu,
      s’il est dur de faire changer les
      habitudes, l’accueil est bon du côté
      des utilisateurs. Emmanuel Vergé
      conclut ainsi : « Maintenant, la
      question que l’on doit se
      poser est la suivante :
      qu’est-ce que nous allons
      accomplir pour que nos
      organisations adoptent
      le changement ? ».

046
M AI
LA BL O C K C H AI N, UN CO NCE PT EN VOIE                               Depuis la création du Bitcoin en
DE       R É V O L UT I O NNE R LE VOYAGE                               2008, la blockchain est en voie de
                                                                       « disrupter » toutes les industries. À
D ’ A F FA I RE S                                                    l’occasion du FBT organisé par TOM,
                                                                    Jean-Luc Bogros est revenu sur ce
                                                                  concept prometteur afin d’expliquer le
                                                                 principe de la blockchain et comment elle
                                                                révolutionnera le secteur du Voyage
                                                               d’affaires.

                                                           Avec le Big Data et l’IA, la blockchain
                                                          intégrera les applications utiles au Business
                                                         Travel

                                                     Selon Jean-Luc Bogros, Associé de l’entreprise Winn,
                                                    de nombreux laboratoires et sociétés tels que la sienne
                                                  travaillent actuellement autour de la blockchain qui,
                                                 marquant la décentralisation de la data, est en voie de
                                                bouleverser l’industrie traditionnelle du Tourisme. En plus
                                               de permettre la vérification, la traçabilité et la sécurisation de
                                             transactions, la blockchain permet de programmer des
                                            « smart contracts ». Ces contrats intelligents sont accessibles
                                          par toutes les parties autorisées et leur exécution est donc
                                         assidûment authentifiée et vérifiable. Ils sont conçus pour
                                        exécuter les termes d’un contrat de façon automatique lorsque
                                       certaines conditions sont réunies. Dans un climat de sécurité et de
                                     confiance, les smart contracts permettront aux entreprises du
                                    Business Travel d’automatiser les réservations et le paiement sur leurs
                                   plateformes, par exemple.

                                   Pour Jean-Luc Bogros, la blockchain permettra de certifier une réservation
                                 sécurisée, désintermédiée et transparente ; payer une réservation selon des
                                critères pré-validés au travers de smart contracts ; capter les early adopters
                               des cryptomonnaies et leur offrir des établissements ; tracer les avis clients
                             certifiés ainsi que les avis des professionnels ; unifier les programmes de fidélité
                            devenus trop nombreux et inopérants ; chaîner les acteurs intervenants lors d’un
                          déplacement en sécurisant l’ensemble des transactions… Toutes ces actions
                         seront possibles et opéreront un réel changement sur le management lié au
                       Business Travel. Aujourd’hui, le voyage d’affaires est « disrupté » par des services
                      et applications inédites. À l’avenir, le secteur sera totalement chamboulé par l’union
                     des technologies basées sur la blockchain, sur le Big Data et sur l’Intelligence
                   Artificielle, exprime l’Associé de Winn. Ces perspectives innovantes « libéreront les
                 contraintes et obligations organisationnelles des voyageurs d’affaires et des entreprises »,
                affirme Jean-Luc Bogros. « Aujourd’hui, tout évolue en fonction de nos obligations ».

             La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations
           transparente, sécurisée et fonctionnant de manière décentralisée, c’est-à-dire sans organe de
          contrôle unique. Ce système de vérification, inspiré du concept « peer-to-peer », constitue une
         base de données publique et distribuée, partagée par les différents utilisateurs d’une même
        blockchain. Le processus est donc similaire au téléchargement d’un fichier sur Internet comme on
       pouvait le faire sur Emule il y a quelques années : les fragments de ce fichier sont distribués par
      des personnes qui l’ont déjà téléchargé. Venant de sources différentes, les morceaux sont ensuite
     assemblés pour former le fichier dans son intégralité.

                                                                                                               047
2 0 1 7
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                                                                       conférence
                                                         internationale axée sur le
                                           tourisme et les nouvelles technologies.

                              Plateforme unique de networking en Europe pour les
                         dirigeants de l’industrie du Tourisme et des Technologies.
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