Revisiter les collections - MUSÉES - Le Devoir
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MUSÉES i CAHIER SPÉCIAL E i Les samedi 5 et dimanche 6 MARS 2022 Revisiter les collections Histoire, beaux-arts, sciences et technologies, à Québec, à Montréal ou même du côté d’Ottawa… les grands musées d’ici possèdent plusieurs centaines de milliers d’œuvres, d’artefacts et de docu- ments qui font régulièrement l’objet de réinstallations et de nouvelles mises en valeur par des scénographies sans cesse remises au goût du jour. Alors que les Québécois commencent à être de nouveau un peu plus libres de leurs mouvements, gageons qu’ils auront le goût d’aller à la (re)découverte de ces riches collections muséales. Voici quelques suggestions. Kim Dorland, Nature Painting II, 2008 MBAM Voir la collection permanente du MBAM autrement E 2 | Quand les peuples autochtones prennent la parole au musée McCord E 4 | La science vulgarisée E 7
E2 LEDEVOIR / LES SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 mars 2022 / musées Musée des beaux-arts de Montréal Voir la collection permanente autrement Découvrez les coups de cœur Sortie l’automne dernier, l’applica- tion Écho voit son contenu régulière- de plusieurs personnalités grâce ment enrichi. « Par exemple, nous en à l’application Écho du MBAM. avons ajouté pour le pavillon Bourgie, puis il y en aura pour le pavillon Ste- wart, puis nous en créerons pour la Martine Letarte collection de netsukes japonais, ces pe- Collaboration spéciale tites statuettes en ivoire, affirme M. Aquin. C’est facile pour nous d’ajouter du contenu et les nouveautés D es artistes, des athlètes, des ne font pas disparaître le reste. L’appli- journalistes et des profes- cation pourra vraiment être riche après sionnels du Musée des plusieurs années. » beaux-arts de Montréal (MBAM) ont choisi chacun une Dernière chance pour œuvre de la collection permanente et Écologies : ode à notre planète racontent pourquoi en format vidéo Jusqu’au 3 avril, on peut visiter au ou audio. Le tout sur l’application MBAM l’exposition Écologies : ode à Écho directement sur votre téléphone notre planète. Les œuvres, issues ma- intelligent grâce à l’exploitation de la joritairement de la collection perma- technologie de reconnaissance d’ima- nente du MBAM, témoignent de la ge que vous pouvez utiliser lors de relation entre l’humain et la nature. vos visites au MBAM. Si le mot écologie évoque des éco- C’est au quatrième étage du MBAM, systèmes peuplés d’une abondante où aucune des autres personnalités 1 variété d’espèces qui cohabitent dans n’avait osé s’aventurer, que Stéphane des habitats diversifiés, il fait aussi Aquin, le directeur général, a choisi inévitablement référence à la crise l’œuvre qu’il présente dans Écho. Il environnementale. Une crise qui tou- s’agit de la peinture Didon d’Andrea che en premier les peuples qui vivent Mantegna créée vers 1500, à la fin de en étroite relation avec la nature, la vie de l’artiste. comme les Autochtones. « C’est une petite œuvre, mais vrai- On trouve dans cette exposition ment l’un des trésors du musée d’un près de 90 œuvres en rotation : des- des plus grands artistes de la Renais- sins, installations, peintures, photo- sance italienne », affirme M. Aquin, graphies et sculptures réalisés par joint à New York, « le centre mondial 2 des artistes comme BGL, un collec- de l’art ». tif d’artistes de Québec. On y dé- Il souligne d’ailleurs que le MBAM couvre leur installation Arctic Power est le seul musée canadien à avoir une au cœur de laquelle une motoneige œuvre de Mantegna et l’un des très ra- est suspendue à la manière d’une res en Amérique du Nord. « C’est aus- carcasse gelée et rappelant comment si une œuvre qui raconte l’histoire de cette machine est venue transformer Didon, qui était la reine de Carthage, les modes de transport dans le et d’Énée, qui a fui Troie, explique-t-il. Grand Nord et causer des domma- Il tombe amoureux de Didon, mais il ges écologiques. doit aller fonder Rome, alors il quitte On y retrouve aussi l’artiste Edward Didon qui, misérable comme les pier- Burtynsky, de l’Ontario, avec son res, se suicide. L’œuvre montre Didon œuvre Déversement de pétrole no 1, REM avec un glaive et avec le vase que lui a Forza, golfe du Mexique, 11 mai 2010. donné Énée en arrivant à Carthage, Adrian Stimson, membre de la puis à ses côtés, le bûcher sur lequel nation Siksika en Alberta, est aussi elle va s’immoler. C’est une œuvre très à l’honneur dans cette exposition belle, avec de fausses textures. » avec Irrémédiablement perdus, une L’application, codéveloppée par le œuvre réalisée en 2010 qui présente MBAM et l’entreprise montréalaise La un bison naturalisé et des peaux de Maison Jaune Laboratoire d’innova- 3 4 cet animal qu’il utilise comme sym- tion, permet aussi de découvrir les bole de la destruction du mode de coups de cœur de Marie-Philip Poulin, vie autochtone. hockeyeuse multiple médaillée olympi- On voit aussi dans Écologies : ode à que (elle a notamment remporté l’or à notre planète la verdure de Lorraine Pékin), Joséphine Bacon, poétesse in- Gilbert avec Plaines LeBreton, Ottawa nue, Matthieu Dugal, animateur et et Couverture de la forêt boréale, La journaliste, Denis Gagnon, designer de Macaza (Québec) de la série « Il était mode et Annabel Soutar, dramaturge. une forêt ». Comme quoi il y a aussi « Avant, nous avions l’audioguide, un peu de vie, dans cette exposition. soit un texte souvent écrit par un Et on en a bien besoin. conservateur du musée lu par quel- qu’un qui a une voix radiophonique, 1. Robert Longo, Joe Test / Russian, 2004 explique M. Aquin. Avec l’application 2. Lorraine Gilbert, Plaines LeBreton, 2010 Écho, nous voulions adopter un autre 3. Peter Qumaluk Itukalla, Sans titre ton. Il y a toutes sortes de façons de (Ours et ourson), 2003 parler d’art et des œuvres. Les progrès 4. Andreas Feininger, Coquillage, vers 1970 technologiques nous permettent de 5. Denis Farley, Paysage étalonné, développer des outils de médiation réservoirs de pétrole désaffectés, 1997 5 plus inclusifs et plus flexibles. » 1. Robert Longo, SOCAN (2021), 2, 3, 4 ET 5 MBAM
LEDEVOIR / LES SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 mars 2022 / musées E3 Dévoilée en 2017, la mise en valeur de cet égout patrimonial construit entre 1832 et 1838 a été réalisée par Moment Factory. Romain Guilbault Musée pointe-à-callière Montréal, l’authentique Au musée Pointe-à-Callière, situé sur le site de la fondation de Montréal, de fondation de la ville et qui a marqué l’économie du continent. » D’ailleurs, l’ouverture du septième pavillon du une mosaïque d’objets culturels d’ori- les expositions permanentes plongent les visiteurs dans l’histoire musée : le Fort de Ville-Marie–Pavillon gines diverses est présentée à la fin et l’archéologie fascinantes de la métropole. Québecor. « On y retrace l’arrivée du parcours. des Européens en 1642, leurs défis et les rencontres qu’ils ont faites. » Détour par une caverne d’Ali Baba Rose Carine Henriquez lent la présence de chasseurs-cueilleurs Deux cents artefacts permettent aux Le musée Pointe-à-Callière entame sa Collaboration spéciale il y a 4500 ans, on marche littérale- visiteurs de s’imaginer la vie dans ce trentième année d’existence avec une ment à travers le passé. « Ce qu’il y a premier fort où Paul Chomedey de exposition qui révèle bon nombre de de particulier dans le fait qu’on soit un Maisonneuve, Jeanne Mance et les trésors de ses collections ethnogra- l’Éperon, le bâtiment musée de site, donc un musée avec Premiers Montréalistes ont élu domi- phiques moins connues du public, d’accueil du musée, on des vestiges, c’est le fait de marcher là cile. Plus tard, ce fort deviendra le formées d’environ 40 000 pièces. À commence notre visite avec Montréal au cœur des échanges. L’exposi- tion retrace les débuts de la présence humaine sur le site de la Pointe-à-Callière grâce à ses 150 arte- où des gens ont littéralement habité, déclare Anne Élisabeth Thibault. Il y a un petit frisson derrière l’histoire que l’on raconte. » Au commencement domaine Callière, scène de la Grande Paix de Montréal, événement majeur ayant mené à la signature d’un traité de paix avec une trentaine de nations autochtones. Une verrière panorami- que illustrant ce moment se trouve Coup de cœur ! Les collections s’expo- sent met en valeur 400 d’entre elles, symboles de différentes facettes de la vie montréalaise. « On présente dif- férents thèmes qui illustrent Montréal à travers son passé. On comprend facts organisés en une séquence narrati- On poursuit la visite avec le Collecteur dans l’exposition Montréal au cœur qu’avec des objets parfois récents, ve de sept zones. La sélection d’objets de mémoire, cet égout patrimonial des échanges. « Tout au long de la vi- comme le téléphone cellulaire, on qu’on nous propose a été renouvelée en considéré comme le premier égout site, on peut faire des liens avec ce peut avoir un regard historique. On mai dernier, dans le cadre de l’actuali- collecteur en Amérique du Nord. Dé- qu’on vient de voir d’une exposition à comprend aussi à quel point plus le sation constante de la recherche histori- voilée en 2017, la mise en valeur de ce l’autre. On essaie de garder les gens temps avance, plus le monde change que qui vient enrichir le contenu, selon vestige construit entre 1832 et 1838 a dans une trame historique. » vite, certains objets perdant rapide- la directrice générale, Anne Élisabeth été réalisée par Moment Factory. Pour sa part, Les bâtisseurs de Montréal, ment leur utilité. » La scénographie Thibault. « Dans les 15 dernières an- L’expérience immersive qui en décou- une autre exposition commémorative de l’exposition emprunte beaucoup nées, on a aussi beaucoup étendu notre le donne à ce passage souterrain une située dans le secteur Place du mar- au théâtre. En effet, on pénètre dans réseau de contacts avec les différentes aura remplie de mystère. « Il est fait ché, s’attarde sur des événements un espace renfermant de multiples communautés à Montréal, donc on a pu de briques, mais il est dans un état ab- chronologiques méconnus, mais fait boîtes et donc de multiples histoires. les inclure dans la réalisation du scéna- solument remarquable, précise également le portrait de familles rio, explique-t-elle. C’est une fabuleuse Mme Thibault. On y a aménagé une montréalaises ainsi que des vagues « C’est une fabuleuse exposition, car elle donne la parole aux installation lumineuse, car on voyait successives d’immigration. « On exposition, car elle donne trois grandes nations autochtones qui l’importance de l’animer pour les gens comprend que l’histoire de Montréal, la parole aux trois grandes sont à Montréal. » puissent s’y sentir bien. » c’est une histoire d’immigration, relè- nations autochtones qui Que ce soit en foulant le premier ci- C’est ce chemin de 110 mètres que ve Anne Élisabeth Thibault. Le port sont à Montréal » metière de Ville-Marie, qui date de l’on doit traverser pour se rendre à l’ex- de Montréal était à son époque le 1642, ou en découvrant des objets tirés position Ici a été fondée Montréal, lancée plus grand port d’Amérique du Nord. de fouilles archéologiques qui dévoi- aussi en 2017 pour le 375e anniversaire Il devient une plaque tournante de
E4 LEDEVOIR / LES SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 mars 2022 / musées MUSÉE McCORD Quand les peuples autochtones prennent Voix autochtones d’aujourd’hui. Savoir, trauma, résilien- « C’est la démarche sur laquelle se « Derrière ces objets se dessine fonde cette exposition qui est le plus une approche contraire à notre civili- ce : la nouvelle exposition permanente du Musée important », affirme Jonathan Lainey, sation, explique Jonathan Lainey. McCord est un cri du cœur des Premières Nations, conservateur Cultures autochtones Quand le modèle répondait parfaite- dont on ne sort pas totalement indemne. du Musée et membre de la nation ment aux besoins, on le conservait huronne-wendate. toute sa vie durant. » On savait pré- lever dans la nature avant épuise- Nathalie Schneider Un savoir millénaire ment des stocks. Collaboration spéciale La plupart des objets présentés dans la première salle consacrée au savoir Renaître de ses souffrances — Nous d’il y a très longtemps — sont Changement d’ambiance dans la sal- ienvenue sur mon territoire, semblent anciens, mais ils sont surtout « con- le Notre univers éclaté, tout en rouge B nous dire, dès l’entrée, ces voix qui fil- textualisés et réinterprétés par les et noir, qui fait écho à la violence trent d’un tewegan au centre d’une fo- voix autochtones d’aujourd’hui ». Et coloniale : Loi sur les Indiens, fem- rêt réinventée. Cette exposition n’est on voyage beaucoup à travers cette mes autochtones disparues, drames pas une autre collection d’objets d’art, centaine d’objets sacrés ou utilitai- des pensionnats, enlèvement d’en- c’est un voyage à travers la culture, les res, canot d’écorce, raquettes atika- fants, pratiques culturelles bannies, blessures et la force des Premières Na- mekw, kayak inuit, sélectionnés par abattage des chiens dans les commu- tions du Québec. C’est surtout le résul- l’Innu Jean St-Onge, de la Maison de nautés inuites. tat d’un long travail consultatif mené transmission de la culture innue À travers des séquences vidéo et par la Huronne-Wendate Elisabeth Shaputuan, à Uashat. des documents d’époque, cette sec- Kaine, professeure en design à l’Uni- Ils nous racontent l’incroyable habile- tion raconte l’impact dramatique de versité du Québec à Chicoutimi et té technique des Autochtones imposée la colonisation sur la vie personnel- spécialiste de l’autoreprésentation par leur mode de vie nomade et leur le, le racisme systémique manifesté des Autochtones. adaptation à un environnement parfois à l’égard des Autochtones et la mi- Les témoignages recueillis auprès extrême. Comme ces bottes isolantes se à mort d’un mode de vie millé- Sac à bandoulière, de 800 membres des 11 nations du en peau de phoque ou encore cet in- naire. « Cette souffrance a besoin anichinabé, Québec entre 2010 et 2018 ont per- croyable coupe-vent en intestins d’ani- d’être entendue pour mener à la ré- 1865-1880 mis d’identifier des objets et des do- mal qui ressemble à s’y méprendre aux conciliation et à la guérison », dit Musée McCord cuments qui portent ce message. vêtements techniques modernes. Jonathan Lainey. Parcourez un site archéologique unique et découvrez les témoins de notre histoire. pacmusee.qc.ca
LEDEVOIR / LES SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 mars 2022 / musées E5 la parole La dernière zone de l’expo, Prendre la place qui nous revient, est un messa- ge d’espoir et un regard porté loin vers l’avenir. « Les Autochtones ne sont pas seulement les victimes de l’histoire », dit le conservateur Cultures autochtones du Musée. Ni de l’histoire ni des drames passés. La culture autochtone d’aujourd’hui est aussi an- MNBAQ, Idra Labrie crée dans la modernité. La preuve, cette Parure de Porte-bébé Se faire raconter traite, revisitée par l’artiste mohawk, huron-wendat contempo- 1890-1910. rain, Ludovic Boney, Musée McCord composée de sangles et de retailles recyclées. Une œuvre qui puise dans la tradition les outils pour rebâtir une identité forte et résiliente. notre histoire Les objets présentés racontent l’incroyable habileté technique des Caroline Rodgers l’impressionnante collection Brousseau, Autochtones imposée par Collaboration spéciale qui permet de voir des sculptures des leur mode de vie nomade et 60 dernières années dans une scénogra- leur adaptation à un environ- phie inspirée des paysages nordiques. nement parfois extrême S i les expositions vedettes Les amoureux du design trouveront temporaires attirent leur flot leur compte avec l’exposition Arts dé- de visiteurs, les collections coratifs et design du Québec, qui réunit permanentes des musées de 145 objets d’une centaine d’artistes, des Québec valent aussi le détour. Survol des années 1950 à aujourd’hui, incluant incontournables de la capitale nationale. des meubles, des affiches et divers ob- jets utilitaires ou décoratifs allant de la MNBAQ théière au casque de planche à neige. Il y a de quoi explorer pendant des jours Finalement, deux œuvres monu- au Musée national des beaux-arts du mentales de la collection permanente Québec (MNBAQ), dont la vaste collec- valent à elles seules le détour : il tion nationale rassemble 42 000 œuvres s’agit bien sûr de L’hommage à Rosa d’artistes du Québec, de l’époque de la Luxembourg, de Jean-Paul Riopelle, et Nouvelle-France à nos jours. de The Flux and the Puddle, du sculp- explorez Une dizaine d’expositions conçues teur David Altmejd. en regroupant une partie de cette collection par thème sont présente- Musée de la civilisation ment accessibles. Plusieurs de ces Depuis son ouverture, l’exposition thèmes renvoient le visiteur à des ac- permanente Le temps des Québécois tions, comme Revendiquer, Ressentir, du Musée de la civilisation, qui a été Imaginer ou Croire. renouvelée en 2017, se vit comme un de Avec Revendiquer, par exemple, on voyage dans le temps à travers la nouvelles découvre des œuvres envisagées sous magie d’objets traditionnels, de do- l’angle de l’art social, de la moderni- cuments d’archives et de films. Véri- té, des manifestes comme Refus glo- table incontournable pour mieux voies bal, et du renouveau que des artistes tels que Paul-Émile Borduas ou Albert Dumouchel ont amené en peinture comprendre l’histoire et la culture du Québec, elle est également disponi- ble sous forme virtuelle. dans la première moitié du XXe siècle. Présentant un tout autre point de L’exposition Croire, pour sa part, est vue, l’exposition C’est notre histoire – consacrée au XVIIe siècle, largement Premières Nations et Inuits du XXIe siè- dominé par l’art religieux, avec des cle, invite le visiteur à la rencontre de sculptures de François Baillargé, entre l’histoire des 11 peuples autochtones autres. De nombreux objets religieux, du Québec, à laquelle 800 personnes tels que la somptueuse cuve de l’an- de 18 communautés ont contribué. exporail.org cienne chaire de l’église de Baie-Saint- Ensemble, ils réfléchissent à ce que Paul, sont du lot. signifie être Autochtones au Québec, L’exposition De Ferron à BGL est à notre époque. Une collection de consacrée à l’art contemporain du 450 objets, dont des œuvres d’art Québec à partir de 1960. Elle pré- contemporain autochtones. sente 80 œuvres d’artistes incon- Ceux qui visitent le musée en famille tournables tels que Marcelle Ferron, voudront aussi s’arrêter pour voir Ob- Guido Molinari et Claude Tousi- server, l’expo qui déroute ! qui invite à gnant, entre autres. user de ses cinq sens et de ses facultés On ne voudra pas quitter le MNBAQ d’observation pour déjouer des pièges sans avoir vu l’exposition d’art inuit de et résoudre des épreuves amusantes.
E6 LEDEVOIR / LES SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 mars 2022 / musées Des expositions pour tous les goûts Après la pandémie et les manifestations, les musées à Ottawa accueillent de nouveau les visiteurs. Et si les calendriers des expositions temporaires ont souvent été bousculés dans les deux dernières années, on peut toujours compter sur les vastes expositions permanentes à voir dans la capitale. Catherine Couturier Musée canadien de l’histoire Collaboration spéciale Avec la grandeur des salles d’exposition du Musée canadien de l’histoire, « chaque espace est un musée dans un musée », Musée des sciences remarque Chantal Amyot, directrice géné- et de la technologie du Canada rale par intérim. La Grande Galerie ac- « On oublie à quel point les exposi- cueille la plus grande exposition de mâts tions permanentes sont la base de nos totémiques au monde, de même que des musées », rappelle Lisa Leblanc, di- façades de maisons des Premières Na- La Cuisine bizarre est la plus ancienne expérience interactive du Musée. rectrice générale du Musée des scien- tions, derrière lesquelles on retrouve deux Musée des sciences et de la technologie du Canada ces et de la technologie à Ottawa. Le expositions sur ces peuples de l’Ouest ca- Musée propose neuf expositions per- nadien. Les visiteurs peuvent aussi décou- manentes, dont la classique La va- vrir l’histoire autochtone dans la salle des peur : un monde en mouvement, où les Premiers Peuples, alors que la salle de visiteurs sont invités à entrer dans une l’histoire canadienne explore les grands locomotive et à découvrir le mécanis- moments historiques du pays. Autre in- me et l’histoire de ce mode de trans- contournable, la collection de timbres du port. Telle une colonne vertébrale au Canada, qui présente plus de 3000 tim- sein du musée, l’Allée des artefacts pré- bres de 1851 à aujourd’hui, et qui inclut sente quant à elle une sélection d’ob- également des œuvres d’artistes inspirés jets, du plus petit au plus grand, et une par la poste, comme une robe d’époque scène de démonstration. fabriquée à partir de lettres. Par ailleurs, Cuisine bizarre + reste Les expositions permanentes chan- l’une des expositions les plus populai- gent continuellement, par exemple pour res. La cuisine originale datant de ajouter des contenus en lien avec les l’ouverture du musée en 1967 a été pensionnats pour Autochtones dans la conservée, mais une exposition re- salle des Premiers Peuples. « On veut nouvelée tout autour explore diverses faire réaliser aux gens qu’ils font partie expériences axées sur les perceptions de l’histoire », résume Mme Amyot. et les illusions. Et pour en apprendre L’église ukrainienne, dans la salle de plus sur le son et toutes les innova- l’histoire canadienne, prend d’ailleurs tions technologiques qui l’entourent, tout son sens avec les événements des Concevoir le son propose une expé- dernières semaines. Très importante La Grande Galerie accueille la plus grande exposition de mâts totémiques du monde. Musée canadien de l'histoire rience immersive et interactive. pour la communauté ukrainienne, cette La science vulgarisée Le Centre des sciences Au Centre des sciences, plusieurs ex- positions et activités pour toute la fa- mille permettent de mieux compren- dre les phénomènes scientifiques en participant à des ateliers éducatifs Astronomie, environnement et biologie au programme avec jeux et bricolages sur les élé- ments, la géométrie, l’informatique, le des principaux musées scientifiques de la province corps humain et l’espace. Des exposi- tions interactives et fascinantes dont les visiteurs sont les véritables héros ! centredessciencesdemontreal.com Le Cosmodôme Caroline Rodgers On peut en apprendre plus sur les La Biosphère L’astronautique se concrétise sous nos Collaboration spéciale mystères des météorites grâce à sa Pour découvrir des expositions scien- yeux en visitant le Cosmodôme de collection de quelque 458 fragments tifiques traitant d’aspects inusités, on Laval, dont l’exposition permanente provenant de ces corps célestes, la se rend à la Biosphère. Dans cet an- permet d’en apprendre plus sur l’es- O n n’a pas assez de toute plus importante du genre au Québec. cien pavillon d’Expo 67 reconverti en pace et l’histoire de son exploration. une vie pour découvrir les Deux de ces morceaux tombés du musée de l’environnement, on pourra C’est l’occasion d’en savoir plus sur sciences ! Aussi bien com- ciel ont même été trouvés au Qué- découvrir la météorologie avec Ceci les satellites, les fusées et le système mencer par les musées, bec, à Penouille, en Gaspésie, et à n’est pas un parapluie, qui permet de solaire, entre autres. Parmi les attrac- qui rivalisent d’ingéniosité pour Chibougamau, tandis que deux au- mieux comprendre les probabilités, tions à ne pas rater : un scaphandre nous présenter le savoir scientifique tres proviennent de la Lune et de les avertissements météo et la pres- de l’époque de la mission Apollo et un sous une forme accessible. Tour Mars. On profitera évidemment de sion atmosphérique, des termes que véritable morceau de roche lunaire. d’horizon des principales exposi- cette visite au Planétarium pour l’on entend souvent sans qu’ils soient cosmodome.org tions permanentes. voir les nouveaux spectacles im- mis en contexte. On pourra aussi fai- mersifs présentés depuis peu, dont re un crochet pas le nouvel Écolab, Les météorites Le Planétarium Les aventures de Rosetta et Philae, qui permet de s’initier aux grands Si l’astronomie vous intrigue ne se- un film pour toute la famille qui principes de la démarche scientifique et les comètes n’auront plus rait-ce qu’un peu, le Planétarium Rio révèle les défis de l’exploration en étudiant un phénomène qui nous aucun secret pour vous après Tinto Alcan est une véritable porte d’une comète. entoure en permanence : la pollution. une visite au Planétarium d’entrée vers l’univers et ses étoiles. espacepourlavie.ca/planetarium espacepourlavie.ca/biosphere
LEDEVOIR / LES SAMEDI 5 ET DIMANCHE 6 mars 2022 / musées E7 à Ottawa (RE)DÉCOUVREZ LA COLLECTION DU MUSÉE ! église accueille en temps normal des dans deux expositions permanentes. messes ou des cérémonies. Les objets Dans les salles d’art autochtone et ca- sont aussi changés selon les saisons. nadien inaugurées en 2017, la série Fo- cus, en collaboration avec Bibliothèque Musée canadien de la guerre et Archives Canada, présente quatre Le Musée canadien de la guerre présen- installations éphémères tirées des col- te quatre galeries sur le Canada et les lections permanentes : L’illustration conflits en continu. Chaque galerie ex- photographique au XIXe siècle ; Le picto- plore une partie de l’histoire militaire du rialisme ; Le travail de l’art/L’art au tra- Canada, des premières guerres durant vail ; Les attelages de chiens dans l’art la colonie à la guerre froide, en passant autochtone et canadien. par les deux guerres mondiales. Des Dans la chapelle Rideau, Motet à Pavillon Claire et Marc Bourgie sections sur la bataille de Vimy et sur la quarante voix est une sculpture sonore participation du Canada aux opérations de l’artiste canadienne Janet Cardiff, ART QUÉBÉCOIS ET CANADIEN menées durant la guerre du Golfe de qui reprend une pièce de Thomas Tal- même qu’en Somalie, au Rwanda, dans lis, un compositeur anglais du XVIe siè- l’ex-Yougoslavie et en Afghanistan ont cle. Dans cette installation, qui prend été ajoutées en 2017. vie dans la chapelle néogothique re- Les salles permanentes du Musée construite à l’intérieur même du mu- sont constamment en mouvement, pour sée, 40 voix enregistrées séparément des raisons pratiques (prêts d’objets, ob- sont diffusées par 40 haut-parleurs dis- jets fragiles) ou pour y inclure des mises posés autour de la salle. à jour. La galerie LeBreton, qui contient Les salles d’art contemporain ac- une collection de véhicules et d’arte- cueilleront également dès le 8 avril une facts militaires, de pièces d’artillerie et sélection d’œuvres de la collection par d’armes navales et aériennes, accueille- des artistes LGBTQ2S+. Vidéos, photo- ra ainsi bientôt deux nouvelles acquisi- graphies, installations et documents tions, soit un véhicule blindé et une va- éphémères mettront en lumière la créa- riante du M113 APC ayant servi pendant tivité et la force de ces artistes dans la guerre en Afghanistan. Une nouvelle Par-delà l’arc-en-ciel. animation a récemment été installée à Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein la galerie consacrée à la Seconde Guerre ART INTERNATIONAL mondiale au Musée canadien de la Ce cahier spécial a été produit par guerre, et d’autres réaménagements l’équipe des publications spéciales sont apportés dans la galerie qui traite du Devoir, grâce au soutien des 100 derniers jours de la Première des annonceurs qui y figurent. Guerre mondiale. Ces derniers n’ont cependant pas de droit de regard sur les textes. Musée des beaux-arts du Canada La rédaction du Devoir n’a pas pris La collection nationale du Musée des part à la production de ces contenus. beaux-arts du Canada est à l’affiche Aile Stéphan Crétier et Stéphany Maillery ARTS DU TOUT-MONDE NOUVEAU ! Gino Chouinard, Fanny Britt, Joséphine Bacon, Matthieu Dugal et bien d’autres personnalités vous racontent leurs œuvres préférées ! Rendez-vous au Musée pour vivre cette nouvelle expérience numérique. © Successions Jean Paul Riopelle, Louis Archambault, Yves Gaucher, Jacques Hurtubise, Guido Molinari, Serge Lemoyne et Jean McEwen / SOCAN (2022). Photo © Marc Cramer | Photo MBAM, Denis Farley | © Romuald Hazoumè / SOCAN (2022). Photo MBAM, Denis Farley | La Biosphère en hiver Photo MBAM, Jean-François Brière Espace pour la vie
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