Saint-François, La future place comme si vous y étiez déjà - No 4 - Economie Région Lausanne
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EDITO No 4 Sommaire 3 Michel Berney Président SIC Lausanne Urbanisme : Lausanne accomplira sa 14 % d’impôt sur la culture ! métamorphose jusqu’au cœur 04 Culture : il faut agir maintenant Le futur Musée des beaux-arts affine sa stratégie 09 La première initiative demandant la suppression de l’impôt communal sur les divertissements a échoué pour moins de 10 voix malgré une récolte de plus de 12 000 signatures sur les 8 224 Vie quotidienne : exigées par la loi. Cet échec relatif, lié à la méthode de récolte des signatures qui n’a pas suffi- Lausanne comparée samment pris en compte la qualité des électeurs autorisés à donner leur appui, n’est qu’un acci- à 27 villes européennes 13 dent de parcours et ne remet pas en cause la réflexion sur le fond. De plus, il laisse un sentiment de frustration auprès de tous ceux qui ont cru à ce projet et veulent une politique lausannoise Construction : cohérente, ouverte et dynamique, en adéquation avec les grands projets à l’étude. Premiers battements du Nouveau cœur de Renens 15 Les auteurs de la nouvelle initiative l’ont bien compris et, tout en tirant leçon du premier « essai », ont raison de repartir avec détermination et courage. Commerce : Depuis lors, plusieurs événements importants n’ont fait que de renforcer le sentiment que cet Rue de Bourg et Saint-François impôt fait résolument partie d’un autre âge. Beaulieu sera rénové pour accueillir de nouvelles carte de visite de l’élégance 16 manifestations et expositions et retrouver sa place de leader sur le marché suisse. « Métamorphose » a été accepté par le peuple lausannois avec une avance significative qui auto- Animation : rise l’optimisme quant aux futures réalisations de deux stades dont celui du Nord prévu, entre Le coup de pouce de la Ville autre, pour accueillir des concerts et manifestations de plus de 40 000 personnes. aux commerçants 19 Est-il nécessaire de rappeler que Lausanne, capitale vaudoise, est une exception qui fait tache dans le paysage culturel suisse. Entreprise : Zurich, Berne, Bâle, Genève, Nyon, Montreux, Vevey, la Tour-de-Peilz, Gland ou Prilly ont depuis Richard SA, quatre générations de « couturiers de la toiture » 21 longtemps supprimé l’impôt sur les divertissements et Morges l’a supprimé en novembre dernier. Ces villes offrent ainsi un cadre économique favorable et attractif au développement des activités Vie de la SIC : les plus diverses. Lausanne ne doit pas être en retrait et se contenter d’accueillir les « restes » lorsque les salles Les lignes de force de la SIC pour faire gagner Lausanne 23 concurrentes sont complètes comme le déclarent la plupart des organisateurs. Seule une sup- pression remettrait Lausanne dans le jeu et permettrait d’assurer la rentabilité des infrastructures Les gagnants du concours actuelles et futures, souvent largement financées par les contribuables. du 150e anniversaire 25 La recette annuelle de l’impôt sur les divertissements représente un montant d’un peu moins de CHF 6 000 000.– en 2008. Ce montant équivaut à quelque 0,4% seulement des revenus de la Jacky Delapierre hôte du petit déjeuner de la SIC 26 Ville. L’effort financier à consentir est donc modeste. Mieux, il sera largement compensé par les retombées indirectes des manifestations qui s’organiseront à nouveau à Lausanne avec un effet Le professeur Puttgen, orateur positif sur les emplois, les locations d’infrastructures, les dépenses dans les hôtels et les restau- de la Conférence d’automne 27 rants, les recettes fiscales et les bénéfices par exemple. Cet impôt ne cadre plus avec le dynamisme de la Ville, avec les grands et ambitieux projets Formation : actuels que sont Métamorphose, les axes forts et le PALM. Duo 15-18, pour aider les ados Le temps est maintenant venu d’agir, sans plus attendre. La récolte de signature est ouverte à croire en leur futur 28 jusqu’au 5 janvier 2010. Alors procurez-vous des listes, signez ou faites signer l’initiative. Michel Berney Distinctions : Président SIC Lausanne Trophée PERL 2010 et apprentie récompensée 29 Coups de cœur et coups de gueule Economie Région Lausannoise est lu chaque trimestre par de nombreux décideurs des mondes Ouest lausannois économique et politique. Exprimez dans ses pages votre opinion sur les thèmes qui vous enthou- siasment ou qui vous révoltent. Par lettre ou par courriel à l’adresse du secrétariat de la SIC indi- Le PALM avance à l’Ouest mais plutôt esseulé 30 quée ci-dessous. Un espace vous sera réservé pour la publication de votre opinion dans le pro- chain numéro. Revue de la Société industrielle Paraît 4 fois par an Rédactrice responsable : Impression Nicole Grin Imprimeries Réunies et commerciale de Lausanne et Secrétariat SIC et régie des annonces Lausanne S.A. environs et de l’Association des Rue du Petit-Chêne 38 – Case postale 1215 – 1001 Lausanne Chemin du Closel 5, Tél. 021 796 33 46 – Fax 021 796 76 30 e-mail : info@sic-lausanne.ch 1020 Renens commerçants lausannois
URBANISME Lausanne accomplira sa métamorphose jusqu’au cœur Les grandes manœuvres urbanistiques lausannoises ne se limiteront pas à la nouvelle utilisation des territoires du nord et du sud de la ville entre constructions sportives et logement acceptée par le Peuple en septembre dernier. Le cœur de la ville aussi sera profondément remodelé par une organisation en profondeur des modes de déplacements, avec notamment la fermeture à la circulation de la place Saint-François. Et ce n’est pas tout. A peine familiarisée avec son m2, la capitale vaudoise, par la voix de son Municipal Olivier Français, père du m2, imagine un m3 pour relier la Gare CFF au plateau de Blécherette en passant par Beaulieu. Les feux de la rampe se sont à peine la première étape réalisée ici au cours tellerie haut de gamme. La raison mis en veilleuse sur « Métamorphose » du siècle passé, lorsque fut banni le d’Etat peut certes l’emporter sur qu’ils se braquent désormais sur le trafic automobile sur la partie nord de toute considération d’intérêts particu- projet de fermeture aux voitures de la l’îlot de l’église Saint-François. liers, or en l’espèce, la Ville, sensible place Saint-François et de l’axe Désormais c’est du sérieux. Avec de aux difficultés de l’économie locale, a Grand Pont vers la place Chauderon la suite dans les idées et des consé- récemment présenté une variante qui à l’horizon 2016. quences prévisibles sur l’ensemble exclut également le trafic automobile 4 Le moins qu’on puisse dire, c’est que de la ville. de transit devant le Lausanne Palace. l’affaire ne laisse personne indifférent. A l’image d’un fluide ou d’un liquide, Accompagné de nombreuses images le trafic automobile s’écoule ou s’ac- Tunnel sous Saint-François de synthèse très parlantes, le dossier cumule. Personne n’est assez uto- A première vue, cela ne fait évidem- présenté cet automne par la pique pour imaginer à vue humaine ment que compliquer le problème si Municipalité fait rêver ou cauchemar- un monde sans voitures, donc sans l’on se plaît à dessiner les itinéraires der, c’est selon. mobilité individuelle. Tout comme per- qui subsisteraient pour permettre au Si Lausanne ne devait avoir qu’un sonne par ailleurs n’est assez sot trafic de profiter des nombreux par- centre, ce serait Saint-François. pour provoquer sciemment des kings qui ont été aménagés avec la Nombre d’immeubles et d’enseignes embouteillages. Dès lors, il faut bien bénédiction de la Commune. financières emblématiques, ou encore voir la réalité telle qu’elle est, ou telle Ces itinéraires sont certes nombreux. le majestueux bâtiment de La Poste, qu’elle va être. Mais que ce soit par la place de la en attestent. Sainf’, c’est aussi un Une première mouture prévoyait de Gare, par celle du Tunnel ou par la rue carrefour routier de première impor- ne boucler « que » l’axe Saint-François Centrale, ont tous pour point com- tance. Près de quarante mille voitures Grand Pont. Cela aurait cependant mun un encombrement déjà limite l’empruntent quotidiennement. risqué d’entraîner, en dépit de prévi- aux heures de forte affluence. C’est ici sions se voulant rassurantes, un que l’idée d’un tunnel sous Saint- Sacré gageure accroissement de la circulation déjà François prend toute sa pertinence. Transformer la place en espace considérable devant le Lausanne réservé aux piétons et aux transports Palace. Une telle nuisance revenait Suite à la page 6 publics représente donc une sacrée pratiquement à ternir les étoiles de gageure. Rien à voir en tout cas avec l’un des plus beaux fleurons de l’hô- Le long de l’axe reliant Saint-François à la place Chauderon, vue d’artiste du Grand Pont libéré du trafic automobile et exclusivement parcouru par les transports publics, cyclistes et piétons. Vision d’un avenir lausannois pas si lointain. (Images de synthèse Groupement Watt Else ? – GEA Vallotton et Chamard SA)
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URBANISME Suite de la page 4 Bien sûr, Lausanne n’invente pas l’eau chaude en suggérant un tunnel urbain pour soulager la chaussée du trafic automobile. Elle en connaît même un rayon. Une telle structure existe en effet à la satisfaction géné- rale depuis de nombreuses années sous la place Chauderon. Elle s’est même avérée si performante et intéressante qu’elle a été récemment complétée par un nouvel embran- chement connecté à l’avenue d’Echallens. Techniquement, le tunnel sous Saint- François, d’un coût estimé de 50 à 80 millions de francs, serait du même genre. Venant de l’est, il s’ouvrirait sur l’avenue du Théâtre et ressortirait quelques centaines de mètres plus 6 loin près de l’entrée nord du parking de Montbenon. Ainsi libérée de la circulation automo- bile, la place Saint-François devien- drait une grande interface des trans- ports publics. Le Grand Pont bénéfi- cierait quant à lui enfin du lifting auquel il a droit, ne serait-ce que pour le remplacement de ses barrières pro- visoires installées en toute hâte pour La place Saint-François au temps où elle jouait un rôle de carrefour routier de premier ordre à Lausanne. palier la décrépitude de celles d’ori- gine. Le tablier du pont serait élargi, La ville a calculé l’évolution des une alternative vraiment intéressante notamment au niveau des trottoirs, et charges journalières de trafic entre à la voiture ne pourront donc se pourvu de pistes cyclables dignes de 2008 et 2020 que de telles réalisa- concrétiser que dans une approche ce nom. tions impliqueraient. Ces chiffres ne globale de la problématique, soit bien tiennent cependant pas compte de la au-delà des limites de la commune Vision élargie fermeture au transit du Grand Chêne politique. C’est bien sûr l’objectif du La fermeture aux voitures de la place devant le Lausanne Palace, idée sur- PALM. Mais en matière de circulation Saint-François n’est que la tête d’af- venue après coup. Le Grand Pont et routière, les options stratégiques ne fiche d’un programme bien plus large l’avenue des Terreaux verraient par sont guère nombreuses. La principale de « tranquillisation » de Lausanne. exemple leur fréquentation chuter de d’entre elles consiste à proposer des Ainsi la transfiguration de la place 85% au moins. parkings d’échange attractifs tant par Chauderon, totalement libérée des Dans une vision plus large, au niveau leur emplacement que par leur coût. voitures, promet-elle d’être au moins de l’agglomération, les prévisions font Malgré la réalisation aujourd’hui bien aussi spectaculaire. Seuls les bus la état, au même horizon 2020, d’une avancée de celui de Vennes, chacun traverseront, utilisant notamment les augmentation de 25 à 30% du trafic s’accorde à penser que nous tunnels existants mentionnés plus sur l’autoroute de contournement. sommes encore loin du compte. haut. Les ambitions lausannoises d’offrir Qui eût imaginé, à l’époque où fut prise la photo du haut de la page, que la Place Saint-François pourrait un jour ressembler à cela. Vue d’artiste toujours, certes, mais voilà ce que donnerait l’application du projet.
URBANISME De fait, Lausanne imagine un centre- ville entouré d’une petite ceinture pour le trafic automobile empruntant les rues suivantes. En fixant le début de la boucle à la Gare CFF, on remonte l’avenue de la Gare, Georgette, Mon-Repos, Caroline, César-Roux, Tunnel, Riponne, Vinet, puis l’on descend par Beaulieu, Pont de Chauderon, et Ruchonnet. « Métamorphose » enfin lancée Afin de ne pas brouiller les cartes mais aussi de miser sur une légitimité confirmée, la Municipalité a présenté ce projet de centre-ville livré aux pié- tons et aux transports publics au len- demain et non à la veille du vote populaire sur « Métamorphose ». Car si les deux défis sont certes différents, ils concourent dans la véritable muta- tion du paysage lausannois qui est Le côté nord de Saint-François, libéré des voitures depuis de nombreuses années déjà. 7 lancée. (Photo Jean-Paul Maeder) Sage décision stratégique lorsqu’on rappelle que l’initiative qui aurait dernier n’est qu’une victoire d’étape. suite de l’organisation du fameux retardé « Métamorphose » a été refu- La démocratie est ainsi faite que les meeting Athletissima. sée par 56% des votants seulement Lausannois ont encore la possibilité et cela avec un taux de participation de lancer un référendum contre le Axes forts : le débat s’accélère très bas puisque de 38,3%. Dans ces futur plan communal d’affectation. Troisième axe de la mutation de conditions, la volonté de transfigurer Sans parler de toutes les oppositions Lausanne : le développement des le cœur de la ville également aurait toujours possibles des habitants du transports publics. Sans jeu de mots, immanquablement compliqué un quartier de la Pontaise au chapelet de puisque l’on parle ici « d’axes forts » débat déjà peu simple. Or l’on sait mises à l’enquête qui devront être selon la terminologie des politiques que plus le citoyen se met à s’interro- publiées, cela quand bien même leur chargés de faire. Ces choix sont pour ger, plus il y a de risques qu’il dépose association a déclaré ne pas vouloir l’instant de trois ordres : les choix défi- un vote défavorable. se livrer à ce petit jeu. nitifs, les choix disputés, les choix Rappelons que « Métamorphose », espérés. Victoire d’étape c’est à la base un projet urbanistique Un seul choix définitif de tous les C’est d’autant plus vrai que la victoire destiné à préparer l’accueil des mil- points de vue : celui de la réhabilita- de « Métamorphose » en septembre liers d’habitants qui devraient affluer à tion du tram à Lausanne (2011-2014). Lausanne d’ici 2020. Pour ce faire, il Et plus précisément en site propre, au est prévu de démolir le stade de la centre de la chaussée, entre Le futur tunnel sous Saint-François, entrée Pontaise dans quelques années afin Lausanne-Flon et Renens-Gare. depuis l’avenue du Théâtre. de faire de la place dans le secteur à Seuls les bus auront le droit d’y circu- la construction d’un écoquartier pour ler aussi. Cela nécessitera, il va sans 6000 habitants. dire, l’aménagement de plusieurs car- Un nouveau complexe sportif est refours où le tram sera prioritaire. prévu au sud-ouest de la ville, financé C’est le prix à payer pour doter l’ag- grâce à un partenariat avec des fonds glomération d’une structure propre à privés. On y trouvera notamment un soulager le m1 que l’on s’était obsédé stade de football moderne ainsi que la à ne vouloir construire hélas que sur piscine olympique qui fait cruellement une simple voie. défaut à Lausanne ville siège du CIO. Le choix qui aura fait couler le plus Quant au nord de la ville, il se verra d’encre sera celui pour le prolonge- entre autres doté, sur le plateau de la ment de cette ligne de tram vers la Blécherette, d’un stade d’athlétisme Blécherette qui devra être réalisé dès de 13 000 places pourvu des aména- 2015. Une seule chose sur laquelle gements indispensables à la pour- tout le monde est d’accord : le quar- tier appelé à une plus forte urbanisa- Le futur tram en site propre entre Lausanne et Renens, prioritaire aux carrefours. tion par « Métamorphose » a besoin d’un transport public efficace qui soit une véritable alternative à la voiture. Deux tracés en concurrence depuis Lausanne-Flon : celui en surface par la rue Centrale puis la Borde, et un autre en souterrain passant par Beaulieu. Non seulement l’idée de ne pas desservir Beaulieu irrite toutes celles et ceux qui ont soutenu et obtenu le soutien des pouvoirs publics au renouveau du site, mais elle se heurte aussi à l’étroitesse de l’itinéraire par la rue Centrale déjà très encombrée puis la Borde. Suite à la page 8
URBANISME Suite de la page 7 reconsidérer toute la question en se à serpenter pour y arriver, donc allon- demandant s’il ne serait pas plus per- gerait la longueur du tunnel. Alors Ce serait véritablement programmer tinent de construire plutôt un m3 dans qu’un tram ne peut grimper une pente une source d’encombrements rou- cette direction. de plus de 7%, un métro peut s’af- tiers déjà problématiques aux heures Celui-ci relierait la Gare CFF au pla- franchir de 12% donc se contenter de pointe. teau de la Blécherette. Forcément d’un trajet plus court. Selon le Cerise sur le gâteau, avec la ferme- souterrain, il utiliserait le même maté- Municipal, le coût du génie civil serait ture de la place Chauderon, l’axe ave- riel que le m2, lequel métro soit dit en ainsi sensiblement le même que pour nue de Beaulieu – pont Chauderon passant avait déjà atteint sa limite de un tram souterrain. deviendrait l’unique point d’accès à la capacité en la Gare et le Flon en Aucune des deux variantes vers ville plus ou moins accessible par le moins de douze mois de fonctionne- Beaulieu n’est certes satisfaisante en nord depuis la jonction autoroutière ment. l’état. La question n’est-elle pas fina- de la Blécherette. Pourquoi un métro plutôt qu’un tram lement de savoir si Lausanne osera souterrain ? Parce que si l’on retient une fois encore faire preuve de l’am- Le joker du m3 l’option de relier la Blécherette par bition qui lui a permis de devenir la C’est face à ce blocage programmé Beaulieu, la déclivité est trop impor- première et unique ville de Suisse à qu’Olivier Français a lancé l’idée de tante pour un tram, ce qui l’obligerait offrir les services d’un métro ? 8
Le futur Musée de beaux-arts CULTURE affine sa stratégie Le projet de nouveau musée retrouve son aplomb un an après le refus des Lausannois de construire sur le site de Bellerive. L’accord passé avec les CFF pour la transformation de la halle aux locomotives de Lausanne en un temple moderne des beaux-arts rencontre l’approbation générale. Et la désignation de Pierre Keller en promoteur de la future institution permet d’espérer de belles surprises. L’enthousiasme général est tel que tout le reste semble relever du détail… Qui veut d’un nouveau Musée des Lausanne pouvait être envisagée construction un tant soit peu ambi- beaux-arts ? Tout le monde, a-t-on pour un Musée des beaux-arts de tieux a finalement porté la décision du envie de répondre au vu des nom- cette envergure avec l’ambition de Conseil d’Etat vers le second de ces breuses candidatures de toutes les l’exploiter dans les meilleures condi- favoris – on garde en mémoire les directions qui se sont manifestées en tions d’accessibilité. invraisemblables complications sur- dépit du refus du bout des lèvres du Rappelons que Lausanne avait pro- gies à l’époque de la construction de corps électoral lausannois de posé deux autres sites hormis celui la simple fontaine de la Riponne. construire au bord du lac sur le site de de la halle aux locomotives : la prome- En clair, préférer la Riponne, c’était 9 Bellerive. nade de la Solitude près de César- risquer un long blocage à l’issue On a dit que cette vaste procédure Roux et l’ancien Crédit Foncier de incertaine. On ne peut donc que se d’appel d’offres engagée par le Chauderon. Pour mémoire, mention- féliciter du choix de la halle aux loco- Canton risquait, à l’heure du choix nons aussi l’étude confiée par le motives des CFF, tant cette décision final, de diviser plutôt que d’unir les Conseil d’Etat à l’architecte Rodolphe allie l’originalité à une vision dépas- Vaudois. Elle a certes provoqué Lüscher pour envisager une éven- sant le cadre de la construction d’un quelques déceptions et grincements tuelle réhabilitation du Palais de nouveau musée. de dents, vite oubliés. Rumine aux standards actuels. Plus positivement, on doit voir au Emplacement rêvé terme de cette consultation une large La Riponne était favorite D’un point de vue du potentiel de fré- approbation de la volonté de se doter Fin septembre dernier, c’est parmi quentation, l’emplacement est idéal, d’un digne successeur du Palais de onze candidatures que la commission voire rêvé. D’abord parce que la Gare Rumine, lieu désormais aussi gran- chargée de choisir le site idéal a tran- de Lausanne, c’est quelque 35 mil- diose qu’inadapté aux exigences de ché. De fait, deux restaient en lice, lions de passagers par an. « Une gare, la muséographie du XXIe siècle. On ne tous deux à Lausanne : la place de la ça ouvre un champ et des perspec- peut dès lors que souhaiter que cet Riponne et la halle aux locomotives tives », remarque le président du enthousiasme perdure notamment des CFF. Conseil d’Etat Pascal Broulis. Ensuite, lorsqu’il s’agira de parler gros sous. La Riponne était diablement tentante. « parce qu’une gare est au cœur de la Elle avait même les faveurs du groupe vie des gens », souligne la ministre de Lausanne s’imposait d’évaluation, de par sa situation au la Culture Anne-Catherine Lyon. Pourquoi Lausanne s’est-elle impo- centre-ville particulièrement propice à Enfin, parce que nul autre lieu culturel sée ? Parmi les propositions exami- une accessibilité, donc une fréquen- d’envergure en Suisse ne peut se nées, Morges et Yverdon étaient fort tation optimales. Toutefois, la crainte vanter de se trouver à deux minutes à bien placées. Mais à l’issue d’une parfaitement justifiée de devoir affron- pied de la descente de train. analyse multicritère très serrée, il est ter une pluie d’oppositions comme apparu que seule une localisation à c’est le cas pour tout projet de Suite à la page 10 La halle aux locomotives de la gare de Lausanne et son architecture peu ordinaire appelées à devenir un haut-lieu des beaux-arts. (Photo Jean-Paul Maeder)
CULTURE Suite de la page 9 Reste bien sûr à dissiper quelques petites ombres au tableau, comme l’accueil des autocars dans la mesure où tout le monde ne voyage pas par le rail. Mais c’est un détail. Comme son nom l’indique, le site de la halle aux locomotives est pro- priété des CFF. D’une superficie de 50 000 m2 permettant l’aménagement de 10 000 m2 de surface d’exposition, il sera cédé à la Ville de Lausanne en échange de terrains, notamment dans la région de Malley où se construit la nouvelle gare du RER. La valeur de ces halles est difficile à esti- mer. Elle fera l’objet d’une expertise immobilière qui devra prendre en compte autant le prix de l’objet actuel que l’environnement dans lequel il se trouve. Les jours sont comptés pour l’actuel Musée des beaux-arts installé dans le Palais de Rumine. 10 Ouverture dès 2014 indispensables travaux d’amélioration La manière dont ce lieu sera aménagé des structures de la gare de en musée des beaux arts sera tran- Lausanne. Les CFF vont devoir et chée à l’issue d’un concours d’archi- pouvoir par exemple entreprendre tecture dit restreint, c’est-à-dire doté désormais sans tarder des études d’un cahier des charges auquel seuls pour des accès supplémentaires aux pourront répondre les cabinets d’ar- quais ainsi que leur prolongement du chitecture bénéficiant d’une expé- côté ouest. Quant à savoir si l’inéluc- rience en matière de construction de table agrandissement de la Gare CFF musée. de Lausanne est véritablement com- Si tout se déroule comme prévu, patible avec la présence si proche notamment au plan politique, le futur d’un musée, tout porte à croire que musée devrait ouvrir ses portes à par- pareille question ne se posera pas tir de 2014 après quelque vingt avant plusieurs décennies. années de tergiversations. La menace d’un référendum semble cependant Organisation de choc inexistante. Du moins à Lausanne, où Après l’heure du choix vient celle de la les opposants au site de Bellerive concrétisation. Une structure à pre- s’estiment satisfaits de ce choix de mière vue complexe a été mise en construire sur un site déjà bâti. place, « un organigramme qui permet- Pierre Keller en promoteur enthousiaste Le coût global du projet est estimé tra de soulever des montagnes », et prometteur. entre 70 et 80 millions de francs, dont observe François Marthaler, ministre une partie financée par des capitaux des Infrastructures. Il s’agit de faire Decrauzat, Bernard Fibicher, directeur privés. A ce propos Michel Glauser, fonctionner de la manière la plus effi- du Musée des beaux-arts et Pierre président de la Fondation Leenaards, cace possible un ménage à trois, Keller, directeur de l’Ecole cantonale a rappelé tout de même que l’échec composé du Conseil d’Etat, de la d’art (ECAL). Ce trio est chargé d’une du musée à Bellerive a remis le comp- Municipalité de Lausanne et des CFF mission de première importance, celle teur à zéro. La Fondation s’était alors où chacun des membres occupe le du contact avec les collectionneurs et engagée à contribuer pour une quin- même niveau. les fondations, autrement dit de la zaine de millions de francs à la Au côté de ce comité de pilotage poli- qualité du contenu futur. construction de ce musée au bord du tique s’en trouve un autre, chargé de Il n’y a certes pas une personnalité lac. Même expectative de la l’exécutif, qui fera office de maître chargée d’incarner le futur musée, Fondation Planque, qui attend de d’œuvre. Ce comité est présidé par cependant Pierre Keller en sera le res- connaître le projet architectural avant Bernard Decrauzat, qui fut responsa- ponsable de la communication et de de s’engager. ble de la commission d’évaluation des la recherche de fonds. Celui qui sites candidats. Plusieurs groupes de n’avait pas été consulté lors du projet CFF aussi gagnants travail ont par ailleurs été constitués, malheureux de Bellerive va désormais Si un tel accord a pu être conclu avec ainsi qu’un groupe issu de la société pouvoir mettre son formidable réseau les CFF, c’est que ces derniers y trou- civile. au service des beaux-arts. « Le choix vent aussi un avantage, et pas seule- de la halle aux locomotives est coura- ment dans la cessation de terrains Pierre Keller pour son brio geux et stimulant », estime l’intéressé. évoquée ci-dessus. Cette organisation très collective du Il s’était même étonné de la rapidité Cette réalisation devrait en effet per- travail comprend d’autre part un trio de cette décision. mettre d’accélérer l’ouverture des de choc composé de Bernard
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VIE QUOTIDIENNE Le visage de Lausanne face à vingt-sept villes européennes Comparaison n’est pas raison, mais souvent matière à réflexion. Le Service cantonal de recherche et d’information statistique (SCRIS) et la Ville de Lausanne ont sorti de l’audit urbain d’Eurostat (Office statistique des communautés européennes) les données collectées pour vingt-quatre villes européennes et trois villes suisses toutes de taille simi- laire à celle de Lausanne. Juste derrière Genève, Lausanne est la mieux lotie en places de cinéma de 27 villes d’Europe de taille similaire (42 fauteuils pour 1000 habitants) ; la pire, c’est Bruges (B), avec 5 places pour 1000 habitants. Juste derrière Genève encore, Lausanne est cham- pionne d’Europe de sa catégorie en 13 ce qui concerne la part des emplois dans le secteur tertiaire (91%) ; la plus mince c’est Pampelune (E) avec moins de 60%. Ce sont là les deux seuls domaines, sur les dizaines de critères mesurés dans cette étude, où la capitale vau- doise sort nettement du lot. Mais si pour le reste elle se situe dans la moyenne, personne ne restera de marbre face à ces comparaisons dont certaines permettent de remettre l’église au milieu du village. Voici La ville de Lausanne est plutôt bien placée dans la comparaison avec ses cousines européennes quelques extraits de cette véritable de même importance. mine de renseignements. Hôtellerie. Bruges prend sa Motorisation. La Suisse et l’Italie des françaises comme Strasbourg et revanche. Elle est en tête avec 7,8 lits sont les deux pays européens qui Besançon, nettement plus jeunes. La pour 100 habitants. Genève se place comptent le plus de voitures par habi- tendance des années septante où les en deuxième position assez loin der- tants, respectivement 511 et 580. villes centres vieillissaient entourées rière, avec 5,3 lits, à égalité avec Turin est la ville la plus motorisée de banlieues toujours plus jeunes Bologne (I) et Zurich. Et Lausanne d’Europe, avec plus de 600 automo- n’est pas aussi évidente. Plusieurs arrive troisième avec 3,1 lits. Quant biles par 1000 habitants. A l’autre villes, comme Utrecht, Freibourg im au nombre de nuitées par résident et bout du classement, c’est Liverpool Brisgau (D) ou Liverpool comptent par année, Genève s’impose avec (GB) qui en compte le moins (290). davantage de personnes âgées en 9,5 unités. Zurich vient en deuxième Parmi les villes de Suisse considé- périphérie que dans leur centre. position avec 6 unités et Lausanne rées, c’est Genève qui a le plus d’au- En ce qui concerne la population se classe troisième avec 5,1 unités. tos (taux de 450), devant Lausanne étrangère, les villes suisses en On peut en déduire que la structure et (423), Berne (400) et Zurich (390). accueillent toutes une proportion net- la fréquentation hôtelière en Suisse et Ces chiffres concernent les villes pro- tement plus élevée que leurs sembla- à Lausanne sont plutôt réjouissantes. prement dites, et la situation est sen- bles ailleurs en Europe. Lausanne Rien à voir en tout cas avec la situa- siblement différente dans l’agglomé- compte ainsi 62,5% de Suisses, 22% tion qui prévaut à Utrecht (NL), en ration. Là, dans presque tous les cas, de ressortissants de l’Union euro- queue de peloton avec un lit pour 100 les habitants sont davantage motori- péenne, et 15,5% d’autres pays. Mais habitants et une nuitée par résident. sés. Cela s’explique par la difficulté de les chercheurs soulignent que ces Transports publics. L’étude a parquer en ville où par ailleurs la des- chiffres doivent être pris avec précau- considéré le coût d’un abonnement serte des transports publics est meil- tion car notre pays est bien plus res- mensuel pour les transports en com- leure. Cet écart est particulièrement trictif que d’autres en matière d’octroi mun dans un rayon de 5 à 10 kilomè- marqué en Suisse. C’est ainsi qu’à de la nationalité comme la France ou tres, ainsi que le prix d’une course en Lausanne, pour les 423 voitures la Suède. taxi de 5 kilomètres. Les comparai- par 1000 habitants comptabilisés Emploi. C’est à Berne que le taux sons se font en euros. en ville, ce chiffre grimpe à 522 pour d’actifs occupés est le plus élevé. Il se C’est à Göteborg (S) que l’abonne- l’agglomération. Il n’y a qu’à Brati- monte à 82%, à peu de chose près le ment est le plus cher : 55 euros. slava (Slovaquie) que ces valeurs même qu’à Zurich. Les quatre villes Lausanne se situe en dixième position sont inversées, l’agglomération ayant de Suisse font ici un tir groupé en avec son abonnement à 37,6 euros. 111 voitures de moins par 1000 habi- tête. Genève est en effet troisième Elle est ici la moins chère des villes tants que la ville qui en compte 480. (75%) et seule Utrecht (73%) suisses considérées, Zurich étant à Population. Avec 27 personnes empêche Lausanne (72%) de com- 48 euros, Genève à 45 et Berne à âgées de 65 ans ou davantage pléter le quarte. Enfin, en resserrant 38 euros. La moyenne des villes euro- sur 100 habitants en âge de travailler l’analyse sur les personnes de 55 à péenne se situe à 35,5 euros. Pour ce (20 à 64 ans), Lausanne se place 64 ans, on constate que c’est à qui est du taxi, Utrecht est la plus dans la moyenne des 28 villes consi- Berne et à Zurich qu’elles y occupent chère avec 16 euros. Lausanne se dérées. Les villes italiennes sont le plus un emploi (64%), alors qu’elles situe à 12,4 euros, légèrement moins celles qui subissent le plus fort vieillis- ne sont que 57,6% à le faire à chère que Genève, et Zurich à 15,9. sement de leur population, à l’inverse Lausanne.
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CONSTRUCTION Premiers battements du nouveau cœur de Renens Fruit d’un développement de longue haleine, la pose de la première pierre du complexe « Coop Renens Centre » s’est déroulée le 25 septembre dernier. Cette réalisation majeure aura pour effet d’amorcer la transfiguration de la place du Marché. Ce projet d’envergure sera par ailleurs l’élément moteur du renouveau du centre-ville. Pour Coop, cette réalisation repré- sente la concrétisation d’une volonté exprimée de longue date de dévelop- per ses activités au centre de Renens. Un premier plan partiel d’affectation, élaboré en 1984 et accepté par les autorités, n’avait débouché sur aucun résultat. Puis l’entreprise s’était alors 15 tournée vers la commune voisine de Crissier où elle inaugurait finalement Léman Centre en octobre 2001. Cette fois, le géant de la grande dis- tribution investit 50 millions de francs pour une construction nouvelle au centre de Renens. Elle accueillera non seulement des commerces, mais aussi 75 logements, dont 9 subven- tionnés et 12 protégés, ainsi que des surfaces de bureau. Le rez-de-chaus- Vue de la façade ouest du projet Coop Centre Renens donnant sur la Place du Marché. sée, entièrement vitré et animé par la terrasse d’un restaurant, s’ouvrira sur Les travaux sont réalisés en entre- moult reprises dans ce domaine, la place et les rues adjacentes. La prise totale sous la direction de HRS notamment pour le stade de la partie publique du parking souterrain Real Estate SA. Ils ont commencé en Maladière au centre-ville de – près de 130 places disponibles – février 2009 déjà et l’inauguration des Neuchâtel, ou le complexe de est cofinancée par la commune. Ce commerces est prévue pour l’au- bureaux « Balance » actuellement en parking constituera le socle de la nou- tomne 2010 tandis que les premiers construction dans le quartier de velle place du Marché. locataires pourront emménager au Lausanne-Malley. printemps 2011. Toutes les précautions du monde Projet d’envergure Le projet Coop Renens Centre est n’élimineront hélas pas totalement les Ce projet d’envergure a été déve- composé de deux bâtiments hors sol. nuisances d’un chantier d’une telle loppé par le bureau Grin Architectes Un grand de forme presque carrée importance. Aussi la Municipalité de en étroite collaboration avec la comportant de deux à cinq étages Renens a-t-elle mis en œuvre de Municipalité de Renens et Coop sur rez, et un petit de forme rectangu- nombreuses mesures d’accompa- Direction Immobilier. Il peut voir le jour laire avec quatre étages sur rez. Ces gnement afin d’en réduire l’impact. grâce au plan de quartier « place du deux immeubles sont reliés par deux Plus de 400 000 francs sont investis Marché » accepté par le Conseil com- niveaux souterrains. Il va sans dire pour la période intermédiaire afin munal de Renens et soumis avec que ces volumes respectent la struc- notamment de réorganiser le marché succès à l’approbation du corps élec- ture de la ville. hebdomadaire, renforcer les anima- toral local. Et tout cela n’est toutefois qu’une tions et informer les habitants et les première étape. Le nouveau « Cœur usagers du centre-ville sur les déve- Renens a mis en place une signalétique de ville » verra ensuite l’aménagement loppements du chantier au moyen qui annonce clairement la couleur. de la place du Marché et des rues d’une signalétique originale et effi- (Photo Jean-Paul Maeder) avoisinantes dont le projet a été sou- cace. mis à l’enquête publique le printemps dernier. Les travaux devraient ici Opération « Cœur de ville » débuter en février 2010. Cette réalisation s’inscrit dans la démarche « Cœur de ville » issue Le savoir-faire de HRS d’une étude portant sur l’image de Lauréat du concours d’entreprise Renens. totale, HRS Real Estate SA, est Une étude et une enquête de satis- garante des coûts, des délais et de la faction menées à fin 2003 auprès de qualité de l’ouvrage. la population ont en effet permis de La difficulté principale de ce chantier mettre en évidence les points forts et qui s’étend sur 7500 m2 consiste à les points faibles de la ville tels que gérer le rythme soutenu des travaux ressentis par ses habitants. Il en est dans un environnement urbain passa- ressorti la nette volonté de dynamiser blement exigu. Cela requiert, en plus le centre et de mettre en valeur les des connaissances techniques, une espaces publics. Ce sont les nom- organisation minutieuse et de bonnes breuses séances participatives qui relations avec le voisinage. ont notamment permis d’aboutir au Il est vrai que HRS Real Estate SA a plan de quartier « place du Marché » déjà pu montrer son savoir-faire à et de définir son projet architectural.
Rue de Bourg et Saint-François, ACL carte de visite de l’élégance Première artère lausannoise avec la rue Saint-François à devenir piétonne en 1962, la rue de Bourg demeure envers et contre tout emblématique du shopping haut de gamme. A l’image du quartier Saint-François étincelant en période de fêtes, elle brille pendant toute l’année des enseignes presti- gieuses qui s’y rassemblent en dépit d’une évolution pas toujours heureuse au fil des ans et des aléas de la conjoncture. La rue de Bourg et la place Saint- François sont incontestablement les lieux lausannois les plus prestigieux aux yeux des Suisses. Parole de Monopoly. Seule l’acquisition de Paradeplatz à Zurich coûte légère- ment plus cher au joueur que celle de 16 Saint-François, 8000 francs contre 7000 francs. La rue de Bourg se contente certes d’une valeur plus modeste de 5 600 francs, mais elle fait à peu près jeu égal avec les plus belles rues de Bâle, Berne et Genève. Les auteurs de l’édition helvétique du célébrissime jeu de société ne s’y sont pas trompés. Le quartier Saint- François – rue de Bourg est bel est bien le plus prestigieux de la capitale vaudoise. Cela ne date pas d’hier et cela vaut toujours, quand bien même s’accumulent les soucis gros et petits, tant structurels que conjoncturels. La Rue de Bourg, emblème du commerce de luxe à Lausanne. Une page d’histoire En janvier 1998, à la faveur d’un préa- contribué à son développement et à mémorable. Enfin et surtout, parce vis demandant un crédit d’aménage- sa prospérité. Au Moyen Age, le qu’il préside l’association des com- ment de la voirie, la Municipalité de Bourg devient quartier de Lausanne merçants Cœur de ville regroupant Lausanne a retracé de manière parti- avec sa propre bannière. A partir du notamment les magasins de Saint- culièrement documentée la riche his- XVe siècle, la situation favorable de François et ceux de la rue de Bourg. toire de la rue de Bourg, laquelle se l’endroit incitera les ambassadeurs « En fait, nous avons un très bon confond bien sûr avec celle du Bourg, étrangers, et plus tard la noblesse de contact avec les commerçants de tout c’est-à-dire tout le quartier qui s’est la région à y élire domicile. Le perce- le centre-ville. Cela résulte de l’un des développé dans ce secteur. En voici ment de la rue du Lion d’or est excellents côtés du City Management quelques extraits. récent. Il remonte à 1912. La rue qui a fortement incité les associations « Dès les premiers siècles de notre Cheneau-de-Bourg est l’une des plus à se côtoyer et à dialoguer. » ère, les constructions ont progressi- anciennes rues de Lausanne. » vement recouvert le relief typique en Plus proche de notre époque : Evolution contrastée forme de dos-d’âne constitué par une « Réservée aux piétons dès le 30 juil- Ce « cœur de ville », c’est essentielle- ancienne moraine glacière. Le quar- let 1962 et première artère, avec la ment une très grande variété de com- tier est devenu très tôt gîte d’étape et rue Saint-François, à bénéficier de ce merces de luxe principalement. Le lieu propice aux échanges commer- régime à Lausanne, la rue de Bourg textile haut de gamme et la bijouterie ciaux. Cette fonction a sans doute a été réaménagée en 1976. » horlogerie sont particulièrement représentés dans ce secteur. Cela lui Claude Jutzi, président de l’association des Observateur privilégié vaut certes depuis des lustres une commerçants « Cœur de ville ». Trente-trois ans se sont écoulés réputation de petit « Faubourg Saint- depuis cette première. Les rues pié- Honoré », mais son évolution n’est tonnes sont devenues de plus en plus pas des plus heureuses depuis nombreuses à Lausanne au fil du quelques années. temps. On s’en doute, cela a boule- Les habitués des lieux n’ont pas versé l’organisation du commerce. manqué de s’étonner par exemple de Directeur du magasin Bucherer à l’an- l’apparition, pour ne pas dire de la gle rue de Bourg – rue de Saint- profusion, d’enseignes éphémères François – anciennement librairie pratiquant des prix discounts sur des Payot –, Claude Jutzi est bien placé produits sans rapport avec les pour en parler. A plus d’un titre. grandes marques qui les côtoient. D’abord peut-être parce que sa Claude Jutzi: « On peut en penser ce fameuse enseigne se situe à un que l’on veut, mais cela relève de la emplacement stratégique. Ensuite liberté de commerce. Chacun est fina- parce qu’il est issu de la famille qui lement libre de s’installer où il veut, exploitait le légendaire Bazar Vaudois avec les moyens dont il dispose. » sur la place Saint-François, souvenir De fait, la cherté des loyers sur la rue d’une époque révolue mais ô combien de Bourg et place Saint-François est
l’un des problèmes récurent le plus souvent évoqué par les commerçants qui souhaitent reprendre un com- L’importance ACL merce qui s’éteint pour une raison ou une autre. Cela ne date donc pas de l’accessibilité d’hier. La récession économique n’a fait qu’amplifier le phénomène. Ces loyers élevés sont à l’origine d’un taux Les temps sont moroses, dit-on, alors de rotation particulièrement rapide, investissons sur le piéton ! Pour ce certains s’imaginant faire un peu trop faire, utilisons le canal de l’aggloméra- rapidement fortune et ouvrant un tion pour avoir accès aux subventions magasin. Or les charges sont telles de la Confédération. qu’au bout de quelques mois, ils se Soit ! Lausanne a besoin d’air et pro- voient contraints de mettre la clé sous meut la complémentarité des trans- le paillasson. Seuls ceux qui ont les ports. La ville produit trop de CO2 ? reins solides ou/et une politique d’im- Donnons-lui du fer pour la remettre sur plantation sur le long terme peuvent les rails. Toutefois, à bannir les émis- alors espérer traverser les aléas du sions, prenons garde à ne pas étouffer temps sans dommages. le centre ville par la même occasion. Au compte goutte apparaissent les Plus de tourisme de groupe projets pour une métamorphose déjà Comme dit plus haut, Claude Jutzi programmée du centre-ville à coup de 17 est bien placé pour observer l’évolu- grandes réalisations. De bonds en sou- tion de ce quartier. Installé depuis bresauts, les informations sont livrées à 31 ans à Lausanne, Bucherer occu- la population. Qui d’un tram, de l’Ouest pait il y a douze ans des locaux situés au centre la jonction… Qui, en surface ou souterraine, en envisage du cen- sur la place Saint-François, tre vers le Nord la prolongation… Qui d’un métro « m3 » de la gare au tar- aujourd’hui exploités par Ausoni. mac… Qui d’un centre-ville pour le roi piéton… Qui d’un tunnel routier Avant cela, ce site sur Saint-François déviant avec audace la circulation… Nos édiles ont de la suite dans les était celui du Bazar Vaudois de la idées, alors réjouissons-nous, car peu de centres urbains osent aujourd’hui famille Jutzi. « Mon grand-père a afficher de telles ambitions. connu une situation bien différente de celle qui prévaut aujourd’hui. A cette Rien ne sert de courir… époque où le trafic automobile était Rien ne sert de courir, il faut partir à point. On ouvre la discussion en nous autorisé sur la place, les autocars offrant des alternatives. Il ne tient qu’à nous de faire part de notre position, pouvaient s’arrêter devant le Bazar de profiter de la situation et ainsi favoriser la meilleure option. Vaudois. Ils apportaient une clientèle Pour la pérennité du commerce lausannois, l’ACL demande des garanties : touristique de groupe que l’on a plus la ville doit rester accessible et il est indispensable d’envisager un report effi- aujourd’hui dans le quartier. Nous cace de la circulation. N’oublions pas qu’il s’agit là du chef lieu du canton. sommes en effet passés à une clien- Des transports publics faire la promotion, par une variante souterraine est tèle locale. Pour prendre l’exemple de d’acceptable l’unique solution. Et que l’on offre à Beaulieu et aux futurs Bucherer, seul un tiers de nos clients stades l’irrigation que mériteront deux des lieux phares du canton après, res- sont des touristes, dits indi- pectivement, rénovation et construction. viduels. D’une manière générale, Saint-François s’est donc profondé- Oui au tunnel sous Saint-François ment modifié au fils des ans. » L’axe Saintt-François – Chauderon sera fermé à la circulation. Le trafic indi- viduel motorisé mérite une efficiente déviation, en sous-sol du Théâtre à L’animation en question Montbenon. Sans négliger l’importance des places de stationnement et des Fer de lance de la promotion du com- livraisons, le tunnel dans ce contexte est un choix que nous soutiendrons. merce, l’animation de qualité est une D’une ville rappelons que les commerçants sont le poumon : ils garantissent gageure. « Il faudrait que l’on réflé- sa vie et sont facteur d’attraction. Mais ces derniers ne peuvent respirer sans chisse sérieusement à une manière clients, sans consommation. Donnons donc au cœur de Lausanne la bonne d’animer ces lieux, à faire en sorte impulsion et évitons les bouchons. La situation conjoncturelle est déjà étouf- que les gens s’y arrêtent et y flânent fante, ne favorisons pas les complications par de mauvaises inspirations. un peu plus. Heureusement qu’il reste une ou deux terrasses sur Saint- Rémy-Pierre de Blonay François, mais si vous comparez à la Secrétaire général de l’ACL vieille ville de Genève, où l’on trouve des bistrots partout sur la rue, vous ne pouvez que déplorer la situation de de la possibilité d’ouvrir une fois ou pose notamment en ce qui concerne la rue de Bourg en dehors des jours l’autre le dimanche. On se trouve le commerce de luxe. Les clients ont de marché. » dans une situation absurde dans le en effet tôt fait de nous préférer Certes, le constat est un peu sévère, quartier, où pendant les fêtes les gens Montreux ou Zurich. » dans la mesure où la place Saint- peuvent faire des emplettes le On dit que Lausanne est le plus grand François est souvent la scène d’ani- dimanche dans les petits chalets de centre commercial à ciel ouvert du mations ponctuelles très courues. « Il Saint-François tandis que les maga- canton. Claude Jutzi s’en félicite, est vrai que différentes associations sins alentours n’ont pas le droit d’ou- mais ne cache pas sa perplexité face ou personnes y organisent parfois vrir leur porte ». à la multiplication des zones de cha- des événements. C’est très bien, Le projet de rendre entièrement pié- landise. « On gagne bien sûr en mais cela relève finalement du hasard tonne la place Saint-François attractivité, mais on ne récolte pas un et d’une qualité tout ce qu’il y a de inquiète. « Au temps du Bazar volume plus grand en clien- plus variable ». Vaudois, mon grand-père pestait en tèle. N’oublions pas que Lausanne a Vive les fêtes de fin d’année ? « Oui disant que supprimer la voiture c’était une population très stable. Ce sont bien sûr. Mais avec un pincement tout supprimer la clientèle. Cela ne s’est finalement les mêmes clients qui de même. Je regrette que l’on n’ait pas produit tout à fait comme cela, s’éparpillent un peu partout… » pas su comprendre l’utilité à profiter mais la plus grande prudence s’im-
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