SANGLE n 17 de mai 2019 - Deux militaires français tués au Burkina Biographies des deux commandos marine - ANFMC Section de toulon

 
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SANGLE n 17 de mai 2019 - Deux militaires français tués au Burkina Biographies des deux commandos marine - ANFMC Section de toulon
SANGLE n° 17 de mai 2019
         Deux militaires français tués au Burkina
        Biographies des deux commandos marine

Maitre Cédric de Pierrepont (à gauche)
Né en 1986, le maître de Pierrepont est entré dans la Marine nationale en 2004, au sein des
équipages de la flotte. Il intègre en 2005 la spécialité de fusilier marin et se distingue en
terminant premier sur quarante-sept de son cours de Brevet élémentaire. Un an et demi plus
tard, il réussit le stage commando. Il est ensuite affecté au commando de Penfentenyo où il est
promu au grade de second-maître et obtient son brevet d’aptitude technique fusilier marin-
commando. En août 2012, il réussit le cours de nageur de combat puis rallie le commando
Hubert. Il y occupait les fonctions de chef de groupe commando depuis le 1er avril 2018. Le
maître de Pierrepont était pacsé. Il cumulait 15 ans de service au cours desquels il a plusieurs
fois été engagé sur des théâtres d’opérations en Méditerranée, au Levant et au Sahel ; théâtre
sur lequel il était déployé depuis le 30 mars dernier. Il était titulaire de quatre citations (à
l’ordre du régiment, de la brigade et de la division) avec attribution de la Croix de la Valeur
Militaire et d’une citation à l’ordre de la Brigade avec attribution de la Médaille d’or de la
Défense nationale. Il était en outre décoré entre autres de la Médaille d’or de la défense
nationale « Nageur de combat - Missions d’opérations extérieures » et de la médaille d’Outre-
mer avec agrafes « Sahel et Liban ».
Maître Alain Bertoncello
Le Maitre Alain Bertoncello, né en 1991, est entré dans la Marine nationale en rejoignant
l’école de maistrance le 14 février 2011. Il choisit le 1er mars 2012 la spécialité de fusilier marin
et réussit le stage commando la même année. Après 5 ans au commando Jaubert, il obtient le
brevet de nageur de combat et rejoint le commando Hubert basé à Saint-Mandrier dans le Var,
où il était affecté depuis juillet 2017. Après son entrée au sein des commandos marine, le
maître Bertoncello a participé à des missions de défense des intérêts maritimes français aux
Seychelles (protection des thoniers) et à plusieurs opérations extérieures au Qatar, au Levant et
au Sahel ; théâtre sur lequel il était engagé depuis le 30 mars dernier. Le MT Bertoncello était
pacsé. Il cumulait plus de 7 ans de service au sein de la Marine nationale. Il était titulaire d’une
citation à l’ordre du régiment avec attribution de la Médaille d’or de la Défense nationale et
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était décoré de la Médaille d’Outre-mer pour le Moyen-Orient ainsi que de la Médaille d’argent
de la Défense nationale.
L’amiral Christophe Prazuck, chef d’état-major de la Marine, a présenté ses condoléances aux
familles et a décoré les soldats, à titre posthume, de la médaille militaire et de la Croix de la
Valeur Militaire. Nos deux commandos, promus au grade de premier maître, ont été décorés de
la Légion d’Honneur par le Président de la République.

        HOMMAGE à nos ‘’Deux Frères’’ d’armes, Cédric et Alain, unis, sanglés à jamais.
        Nous ne les oublierons pas ! Photo Philipe Livoury, PLD n° 586

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Un nouveau transport rapide pour la flotte
américaine
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                                                                baptisé le 27 avril, à Okinawa, au
                                                                Japon, un ex-navire civil converti
                                                                en unité de transport rapide (High
                                                                Speed Transport). Il s’agit de
                                                                l’USNS Guam (HST 1), ancien
                                                                Huakai achevé en 2008 pour la
                                                                compagnie Hawaii Superferry
                                                                mais qui ne fut jamais exploité. Il
                                                                fut finalement racheté en 2009
par l’administration américaine puis cédé au Military Sealift Command en 2012. Réalisé par Austal
aux Etats-Unis, ce catamaran en aluminium de 113.7 mètres de long pour 23.8 mètres de large
affiche un déplacement de 1646 tonnes. Il peut atteindre la vitesse de 33 nœuds.

L'USNS Guam (© : US NAVY)
Conçu pour le transport de
personnel et de matériel, l’USNS
Guam est armé par un équipage
civil (15 à 18 marins). Il compte
2275 m² de surfaces de stockage
et une rampe de débarquement à
l’arrière. Un autre navire du
même type, l’ex-Alakai, avait
également et versé au Military
Sealift Command et devait être
converti et remis en service sous le nom d’USNS Puerto Rico (HTS 2). Il a finalement été affrété
par la compagnie canadienne Bay Ferries, qui l’exploite depuis juin 2016 entre Portland (Maine) et
Yarmouth (Nouvelle Ecosse).

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Le ministre britannique de la Défense, Gavin
Williamson, a été limogé
Par Laurent Laigneau de Mer et Marine

Kinver’s MP Gavin Williamson, the Government’s new Chief Whip. Pic – Phil Loach

Ce 1er mai, la cheffesse du gouvernement britannique, Theresa May, a fait preuve d’autorité en
congédiant, sans autre forme de procès, son ministre de la Défense, Gavin Williamson, soupçonné
d’avoir commis des indiscrétions au sujet de la décision de Londres d’autoriser l’équipementier
chinois Huaweï à participer de manière limitée au déploiement de la 5G au Royaume-Uni.
« La Première ministre a ce soir demandé à Gavin Williamson de quitter le gouvernement, après
avoir perdu confiance dans sa capacité à assumer les fonctions de ministre de la Défense et de
membre de son cabinet », a en effet indiqué Downing Street.
Selon la même source, M. Williamson sera par conséquent remplacé par Penny Mordaunt [photo
ci-dessous]. Jusqu’alors secrétaire d’État au Développement international, cette dernière connaît
bien le ministère britannique de la Défense [MoD] pour avoir été ministre déléguée aux Forces
armées du 14 juillet 2016 au 9 novembre 2017.
Le quotidien The Telegraph a révélé que le gouvernement britannique était prêt à donner son feu
vert à la participation de Huawei au réseau 5G du Royaume-Uni, malgré les avertissements des
États-Unis et les réticences de l’Otan. Cette décision avait été prise lors d’un conseil de sécurité
nationale [National Security Council, NSC], présidé par Mme May et composé de ministres ainsi
que de hauts responsables de la sécurité. Chaque participant est tenu à un devoir de
confidentialité selon le « Official Secrets Act ».
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Penelope Marie Mordaunt (née le 4 mars 1973) est une élue du parti conservateur au Royaume-Uni.
Elle a été nommée Secrétaire d'État à la Défense le 1er mai 2019

Étant donné que la 5G permettra d’accélérer les échanges de flux de données toujours plus
importants et aura des applications dans le domaine militaire, l’Otan a prévenu que l’implication
du groupe chinois dans le déploiement de cette technologie allait augmenter le risque
d’espionnage. Et cela d’autant plus que la loi chinoise impose aux entreprises ayant leur siège
social en Chine de collaborer avec les services de renseignement.
Le 30 avril, un responsable de la diplomatie américaine, Robert Strayer, a affirmé que Huawei
« n’est pas un fournisseur de confiance » et que l’utilisation de sa technologie dans les réseaux 5G
constitue « un risque ». Et il a prévenu que les États-Unis auraient à « réévaluer leur capacité à
partager des informations et à être interconnectés » avec les pays ayant recours à « fournisseur
non fiable ».
Et cela serait d’autant plus problématique pour le Royaume-Uni, qui, en matière de
renseignement, fait partie des « Five Eyes », c’est à dire l’alliance qui permet d’échanger des
renseignements avec les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
En outre, l’opérateur britannique Vodafone a indiqué avoir découvert, il y a quelques années, des
« portes dérobées » dans des équipements founis par Huawei à sa filiale italienne. Comme
d’habitude, le groupe chinois a assuré avoir fait le nécessaire pour remédier à ce problème. Mais il
n’en reste pas moins qu’il a pu avoir un accès non autorisé au réseau fixe de l’opérateur en Italie.
Par ailleurs, le limogeage de M. Williamson survient à une période compliquée pour Mme May, en
raison du Brexit. Ces dernières semaines, les « ténors » du parti conservateur ont soigné leur
image dans l’espoir de lui ravir sa place… qu’elle laissera dès qu’un accord de divorce avec l’UE
serait approuvé au Parlement. En outre, le désormais ancien ministre de la Défense avait défendu
bec et ongles la nécessité d’augmenter le budget des forces armées britanniques, quitte à défier
publiquement la Première ministre.

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Une entreprise française a présenté le prototype
d’un fusil d’assaut destiné aux force spéciales
Par Laurent Lagneau de Mer et Marine

Lors de la dernière édition du SOFINS, le salon dédié aux forces spéciales organisé par le Cercle de
l’Arbalète au camp de Souge [Gironde], l’entreprise française Sunrock a présenté un nouveau fusil
d’assaut qu’elle compte bientôt mettre sur le marché. Puis elle a diffusé une photographie de
cette arme via le réseau social Instagram, sans donner de détails, si ce n’est son nom : le Phantom
HVT MULTICAL.
Créée en 2007, la société Sunrock fit parler d’elle au moment de l’appel d’offres relatif à l’Arme
individuelle future [AIF], pour lequel l’armurier allemand Heckler & Koch s’était imposé avec son
HK-416F, destiné à remplacer le FAMAS. Pour ce marché, l’entreprise française s’était associée
avec le croate HS Produkt pour proposer le fusil VHS-2.
S’agissant du Phantom HVT MULTICAL, il aura fallu attendre la sortie de « l’Éclaireur », la lettre
bimensuelle de veille prospective publiée par le Cendre de doctrine et d’enseignement du
commandement [CDEC] de l’armée de Terre.
Ainsi, on apprend que cette arme, conçue pour les opérations spéciales, présente un
encombrement « extrêmement réduit », avec une longueur de 49 cm pour une masse de 2,2 kg.
Le modèle présenté par Sunrock était chambré en 5,56 × 45 300.ACC blackout, c’est à dire une
munition ayant une bonne capacité de perforation et une grande précision au-delà de 300 mètres.
Cependant, le canon est « interchangeable avec d’autres calibres ».
Toujours selon « l’Éclaireur », le Phantom HVT MULTICAL présente une « nouveauté
intéressante », avec son « l’arrêtoir de culasse est repositionné au niveau de la détente ». Ainsi,
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explique-t-il, « le tireur presse la détente, renvoie sa culasse vers l’avant après un changement de
chargeur d’urgence ou le règlement d’un incident de tir et décroche son chargeur uniquement
avec l’index. » La crosse de ce fusil d’assaut est « ajustable, rabattable et se retire d’un seul tenant
et sans outils ». Autre intérêt : il est possible d’intégrer à cette arme des systèmes de visée
déportée ou anti‐drones, un viseur point rouge, une lampe et un réducteur de son.
Le prototype du Phantom HVT MULTICAL a été développé par Sunrock en collaboration avec un
armurier déjà en relation avec les commandos marine. L’Éclaireur indique que ce dernier a
« intégré les contraintes propres aux nageurs de combat. »

Le renseignement militaire néerlandais met en
garde contre la menace russe aux frontières de
l’Europe
Par Laurent Lagneau

Pour le Militaire Inlichtingen- en Veiligheidsdienst [MIVD], c’est à dire le renseignement militaire
néerlandais, il ne fait aucun doute que la Russie a développé un missile dont les caractéristiques
enfreignent le Traité sur les forces nucléaires intermédiaires [FNI], signé par Moscou et
Washington en 1987. Mais, dans le rapport qu’il vient de publier, le MIVD n’en est pas surpris car
cela confirme la mise au point de ce missile, tout comme, d’ailleurs, les actions de la Russie à la
périphérie de l’Otan, comme dans le sud-est de l’Ukraine, s’inscrivent dans « une tendance qui
dure depuis plus de dix ans. » Aussi, estime le MIVD, « l’image qui en ressort est préoccupante »,
dans la mesure où la Russie incarne « une menace contre les intérêts alliés et européens » qui
prend plusieurs formes, c’est à dire via des opérations hybrides, l’espionnage et les cyber-
opérations. Et le tout accompagné par une « modernisation et une expansion de l’armement
conventionnel » russe.

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Le rapport avance que la conception russe en matière de sécurité repose sur une « approche à
sommes nulles », c’est à dire que pour que la sécurité de la Russie s’améliore, il faut que celle de
ses « adversaires » [ou du moins des pays qu’elle perçoit comme tels] se dégrade. Aussi, c’est
pourquoi Moscou s’emploie « à affaiblir radicalement la structure de sécurité européenne »,
explique le MIVD. La remise en cause du traité FNI en est un exemple.
En outre, poursuit-il, le Kremlin estime qu’un certain nombre de pays d’Europe orientale, dont des
membres de l’Otan, devraient appartenir à la sphère d’influence russe. Aussi, écrit MIVD, Moscou
« déploie déjà des moyens », notamment dans le domaine des opérations hybrides, « pour
atteindre cet objectif. »
Pour le moment, note le rapport, il ne serait pas dans l’intention du Kremlin d’avoir recours à des
moyens strictement militaires pour atteindre ses buts. « Cependant, poursuit-il, il est inquiétant
que, contrairement à il y a dix ans, de voir la Russie disposer de moyens militaires pour lancer et
mener à bien une opération aux objectifs géographiques limités contre l’Otan. »
« Au cours des dix dernières années, la Russie a considérablement amélioré ses forces
conventionnelles et nucléaires, tant en termes quantitatifs que qualitatifs » et « au niveau
régional, elle dispose non seulement de plus de moyens », qui plus est « variés ».
« Par conséquent, il sera difficile pour l’Occident de trouver une réponse appropriée aux actions
russes, principalement mais pas exclusivement, dans le domaine militaire », estime le MIVD. En
effet, ajoute-t-il, il « existe un risque de sous-réponse [expansion rampante de la Russie] ou de
sur-réponse [escalade]. »
Pour le renseignement militaire néerlandais, la Russie dispose de plusieurs atouts à mettre sur la
table, dont une certaine supériorité militaire [l’équipement de ses forces armées est « parfois plus
moderne que celui de l’Otan » et ses personnels sont mieux entraînés, dit-il], la capacité
d’exercer des pressions politiques, un processus de décision rapide et la possibilité de concentrer
des troupes sur le flanc oriental de l’Alliance à très court préavis.
S’ajoute à cela la capacité de A2/AD [anti et déni d’accès] que les forces russes peuvent déployer
dans la région de la Baltique et dans celle de la mer Noire. En outre, le rapport néerlandais avance
que le Kremlin « peut menacer d’utiliser des armes nucléaires tactiques et éventuellement
même de les déployer à des fins démonstratives afin de forcer la partie adverse à se mettre à la
table des négociations ou pour attaquer [l’alliance]. » Enfin, il s’inquiète aussi du « cyber arsenal
russe », qui permettrait d’effectuer des opérations d’espionnage, de sabotage et de
désinformation, avec un « cycle de planification court ».
Cela étant, le MIVD pense que la Russie fera preuve de prudence dans ses actions à l’égard de
l’Europe… Du moins tant que les États-Unis assureront cette dernière qu’ils viendront à sa
rescousse le cas échéant. En réalité, tout dépendra de la solidité du lien transatlantique.
« La Russie ne lancera une opération militaire contre l’Otan que si elle estime qu’un intérêt
essentiel à sa sécurité est immédiatement menacé ou si ses dirigeants pensent qu’il est possible
d’empêcher une réponse concertée de l’Otan. C’est là que la guerre hybride joue un rôle
important », poursuit le MIVD. Enfin, le renseignement militaire néerlandais a également relevé
que, via des sociétés militaires privées, la Russie s’est impliquée en dehors de ses zones d’intérêt
traditionnelles, comme en Afrique, en Amérique latine et en Asie-Pacifique. Et cela « vise
principalement à soutenir les régimes, les partis et les tendances qui soutiennent directement ou
indirectement l’agenda russe. »

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Camerone 2019 : La Légion étrangère met le
colonel Loïc Corbel et « l’esprit de sacrifice » à
l’honneur
Par Laurent Lagneau

Le chef d’état-major de l’armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, ne cesse de mettre en
avant « l’esprit guerrier », c’est à dire ce « supplément d’âme » qui fait que l’on gagne des
batailles. Et pour cela, il faut, explique-t-il, « développer chez chacun l’intelligence de situation,
l’audace, la rusticité, la détermination nécessaire pour comprendre plus vite, agir plus fort et
durer plus longtemps. »

La Légion étrangère va encore plus loin. En effet, à l’occasion du 156 ème anniversaire du combat de
Camerone, son commandant [COMLE], le général Denis Mistral, a souhaité mettre à l’honneur
« l’esprit de sacrifice », lequel a deux dimensions.
Il y a d’abord, explique-t-il, le « sacrifice au quotidien », qui est une « privation que l’on s’impose
volontairement ou que l’on est forcé de subir, soit en vue d’un bien ou d’un intérêt supérieur, soit
par amour pour quelque chose ou quelqu’un ». Et puis il y a le « sacrifice suprême », qui consiste à
donner sa vie pour les autres et/ou une « idée ».
« L’homme est quelque chose qui vaut la peine d’être dépassé et le dépassement suprême, c’est de
risquer sa vie pour quelque chose que l’on croit supérieur à soi-même, et c’est là où l’on trouve le

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mystère de la guerre et de ces hommes qui font de leur mort l’accomplissement de toute une vie »,
a ainsi résumé le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc, cité par le général Mistral.
Pour ce dernier, « la Légion étrangère, par ses valeurs, ses traditions, son histoire, l’hommage
qu’elle rend à ses morts et l’assurance qu’elle donne de ne jamais les oublier, offre un cadre
exceptionnel à cet esprit de sacrifice. Magnifié ainsi, il s’impose à tous et sans jamais éluder la
terrible question de la mort, rassure, exalte l’engagement et permet d’espérer. »
Mais pour les chefs, cet esprit de sacrifice oblige. « Au combat, le chef, qui commande à des
hommes animés de l’esprit de sacrifice, a l’impérieux devoir d’honorer ce don de soi en mettant
tout en œuvre pour concevoir une manœuvre épargnant leur vie autant que faire se peut. Au don
de soi absolu de ses hommes, qui autorise tous les courages et tous les héroïsmes, le chef doit
répondre par le don absolu de sollicitude, qui noue toute confiance », fait valoir le général Mistral.
Sans doute que le colonel Loïc Corbel illustre cet esprit de sacrifice que le COMLE veut mettre en
avant. Désigné pour porter la main du capitaine Danjou, qui commandait les légionnaires lors du
combat de Camerone, cet officier aura eu parcours exemplaire.
Né le 4 juillet 1928 à Rennes, Loïc Corbel a juste 20 ans quand il s’engage au titre de l’École
spéciale militaire interarmes. Ayant choisi de servir dans l’infanterie, il est nommé sous-lieutenant
en octobre 1950, puis affecté au 27ème Régiment d’Infanterie, alors implanté à Dijon. Il n’y restera
pas longtemps car, quelques mois plus tard, il se déclare volontaire pour rejoindre la Légion
étrangère, qu’il rejoint à Sidi Bel-Abbés, en août 1952. Puis il part au Tonkin, où il est affecté au 1 er
bataillon du 2ème Régiment étranger d’infanterie [REI].
Le jeune officier ne tarde pas à s’illustrer. Le 2 novembre 1952, à la tête d’un détachement de
premier échelon, il contraint le Vietminh à un retrait précipité, libérant ainsi un important point de
passage pour le reste des troupes française à Ninh Gieng. Cela lui vaut une citation à l’ordre de
l’armée avec attribution de la croix de Guerre des Théâtres d’opérations extérieures avec palme.
Le mois suivant, à Hung-My, avec ses légionnaires, il met en échec une violente attaque en
infligeant de lourdes pertes à l’ennemi, qui laissera derrière lui l’armement complet d’une section.
Puis, en 1953, le lieutenant Corbel sera blessé à deux reprises, la première fois lors de la prise du
village de Dao Xa, la seconde au cours d’un assaut près de Dong Xa. « Modèle de courage et
d’abnégation, il est de nouveau cité avec palme » et la Légion d’Honneur lui sera attribuée le 19
avril 1954.
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                                                                                   temporairement à
                                                                                   servir en raison des
                                                                                   blessures qu’il a
                                                                                   reçues, l’officier se
                                                                                   porte volontaire
                                                                                   pour « sauter » sur
                                                                                   Dien Bien Phu alors
                                                                                   qu’il n’a pas le
                                                                                   brevet de
                                                                                   parachutiste. La
                                                                                   raison l’emporte
                                                                                   finalement et il est

                                                                                          Page 10 sur 31
alors désigné pour être l’aide camp du général commandant la 2 ème Division militaire du Tonkin. Il
se distingue à nouveau en juillet 1954, lors des opérations de désengagements du saillant de Luc-
Nam.

L’affaire indochinoise terminée après les accords de Genève, le lieutenant Corbel prend le
commandement de la 6ème compagnie du 2ème REI. En 1956, son régiment envoyé en Algérie, il va
de nouveau s’illustrer lors d’une série d’actions contre les rebelles, à l’image de celles conduites
en avril 1957. Lors combats de Krouadi et du djebel Bes Seba, les légionnaires du lieutenant Corbel
infligent des pertes sévères aux fellaghas, lesquels laissent sur le terrain 24 tués, 6 prisonniers, 33
armes de guerres et d’importants documents.
Promu capitaine le 1er octobre 1957, Loïc Corbel est alors décrit comme étant un officier ayant
« un sens tactique développé et un courage exemplaire. » Jusqu’en juillet 1959, il enchaîne les
opérations contre les fellaghas, ce qui lui vaut d’être blessé une nouvelle fois au combat… mais
aussi plusieurs citations.
Puis, le capitaine Corbel quitte l’Algérie pour rejoindre le Bataillon de Légion étrangère, alors
installé à Madagascar, en qualité d’officier sécurité et de chef du bureau opération. Et, en octobre
1961, à Djibouti, il prend le commandement de la 2ème compagnie de la Bataillon de marche de la
13ème Demi-brigade de Légion étrangère. Unité qu’il retrouvera en 1970 pour en devenir le
commandant en second, après plusieurs affectations en métropole.
Nommé lieutenant-colonel en avril 1972, il est affecté à la Direction du personnel militaire de
l’armée de Terre [DPMAT]. Homme d’action dans l’âme ne pouvant qu’espérer des postes en état-
major, Loïc Corbet quitte le service actif en octobre 1974 pour entamer une carrière dans le civil,
où s’impliquera dans la commercialisation d’équipements militaires pour le compte de grandes
entreprises françaises, dont Berlin et Renault véhicules industriels [« ancêtre » d’Arquus].
Humble, il estime qu’il n’a fait que servir son pays « au mieux, souvent à grands risques ».
Commandeur de l’ordre national de la Légion d’honneur, le colonel Corbel est titulaire de huit
citations et compte trois blessures de guerre.
Pour la cérémonie commémorant le 156e anniversaire du combat de Camerone qui a eu lieu
mardi 30 avril à Aubagne, le
colonel Corbel était
accompagné par le major
William Istre, l’adjudant-
chef Viktor Brabec,
l’adjudant Sébastien
Raynard et le brigadier-chef
Nassufou Abdallah.
Tous ont des états de service
éloquents.
                                                                            Photos : Légion étrangère

                                                                                        Page 11 sur 31
Selon une règle non-écrite, le porteur de la main du capitaine Danjou et ses accompagnateurs
doivent avoir quitté le service actif. « Le grade n’a aucune importance. Il n’est pas rare que le
porteur soit un légionnaire ou bien un général. Seuls comptent les états de service », explique la
Légion étrangère. Où quand l’esprit de corps rejoint l’esprit guerrier et l’esprit de sacrifice…

Barkhane : "Nos hommes iront toujours au bout
de l’engagement", assure le patron du GTD
Richelieu

Chef du corps du 2e Rima du Mans et commandant du groupement tactique désert 1 Richelieu sur
l’opération Barkhane, le colonel Jean-François Calvez est depuis février engagé au Mali.
La mission, le rôle du chef, la résilience face à la mort… Il a répondu aux questions de Pascal
Simon, journaliste à la rédaction locale de Ouest-France, à Rennes, qui s'est rendu à Gao, il y a
quelques jours.
Vous commandez le 2ème Rima et, depuis février, vous êtes à la tête d’un groupement tactique
de l’opération Barkhane, au Mali. Est-ce une mission de nature différente ?
À la tête de son régiment en France, ou à la tête d’un groupement tactique, cela ne change rien
sur le fond. J’ai un état-major qui m’aide à prendre des décisions. Le chef de corps est là pour
décider et assumer. Mais sur la forme, commander une entité comme le groupement tactique
désert 1 Richelieu est absolument différent. Un régiment est une unité constituée qui fait corps.

                                                                                      Page 12 sur 31
Ici, à la tête du GTD 1 Richelieu, je commande une boîte à outils, un groupement composé de plus
de 600 hommes (dont 280 issus des rangs du 2ème Rima) et une centaine de véhicules, qui a la
capacité à intégrer toutes les capacités interarmes, voire interarmées. Et ici au Mali, le terrain est
notre principal ennemi, il s’impose à nous. Tout déplacement en véhicule est une mission en soi et
nécessite de mettre en œuvre tous les moyens à disposition.
Entre la mi-mars et le début du mois d’avril, vous avez dirigé une importante opération dans la
région du Gourma. Comment a-t-elle été décidée et organisée ?
Une période de deux à trois semaines avait été figée entre mars et avril depuis plusieurs mois,
dans l’objectif de mener une opération du niveau d’un commandement complet. La zone précise a
été calée ensuite. Cela a exigé un important travail pour élaborer une décision opérationnelle : le
renseignement en amont, la prévision de la logistique nécessaire, le souci des transmissions,
indispensables à un déploiement sur plus de 100 kilomètres. C’est aussi une opération qui
mobilise les équipes des actions civilo-militaires de Barkhane pour prendre le pouls du terrain en
établissant une « cartographie humaine de la zone », etc. C’est une opération interarmées, c’est
complexe. Il faut aller vraiment dans le fond des choses. Car une fois que c’est lancé, on ne peut
pas revenir en arrière.

Aviez-vous déjà eu l’occasion de planifier une telle opération ?
Barkhane, c’est ma dixième opération extérieure (Opex), et la deuxième au Mali. J’ai été le chef
opérations du 3 Rima de Vannes pour les opérations Sangaris et Serval. J’étais à ce titre chargé de
la mise en œuvre opérationnelle des décisions du chef de corps.
En termes d’expérience de terrain, qu’apporte une opération comme Barkhane à un soldat ?
Pour comprendre, il faut mettre l’opération Serval puis Barkhane en perspective avec le
déploiement de la France en Afghanistan que l’on a quitté en 2012. Serval débute en 2013.
L’expérience de l’Afghanistan a permis de faire Serval puis Barkhane. Pour les hommes, cette
opération est une excellente école qui permet à toutes les unités de l’armée française de se
croiser. Sur 4500 soldats déployés en tout, 1500 sont actuellement issus de régiments appartenant
à la 9e brigade d’infanterie de marine (9e Bima). Le jeune marsouin du 2e Rima va découvrir

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d’autres fonctions, d’autres métiers : les transmetteurs, les pilotes d’hélicoptères, etc. Sur le plan
culturel et en termes de « brassage », c’est extrêmement bénéfique.
Pour le 2e Rima, l’opération Barkhane est-elle aussi une bonne vitrine pour le recrutement ?
Le 2e Rima n’a aucun problème à recruter. Quand les jeunes s’engagent chez nous, c’est au titre
du régiment, pour faire ce que nous faisons ici, sur Barkhane. Nous sommes très attachés à la
politique de rayonnement du régiment, en racontant son histoire. Le 2e Rima est le seul à arborer
un drapeau avec seize inscriptions dans les plis. Historiquement, le 2e Rima est l’un des trois vieux
régiments, créés par Richelieu en au début du XVIIe siècle (1638).
Comment faites-vous connaître l’histoire et les valeurs du régiment aux jeunes ?
Par les réseaux sociaux, grâce à des vidéos, des photos, qui leur parlent. Nous avons aussi publié
un livre qui retrace l’histoire du régiment. Nous recrutons sur un large territoire, car entre la côte
normande et le Val de Loire et entre Paris et Rennes, il n’y a plus que nous. C’est une donnée à
prendre en considération, car un régiment, c’est aussi un environnement. Le 2e Rima est un camp
qui s’étend sur 850 hectares, en dehors de la ville. Un régiment façonne les hommes, c’est un état
d’esprit. La Sarthe, c’est rude. Le footing en novembre, dans la boue, c’est tonique !
Une armée, c’est du matériel mais surtout de l’humain. Quelles sont vos premières
préoccupations ?
C’est d’abord l’état sanitaire de la troupe. Sur Barkhane, le matériel atteint un taux de disponibilité
qui est remarquable. Mais mon principal « outil », c’est l’homme. Or, dans le cadre d’une telle
opération, la chaleur ça ne pardonne pas. Certes, la moyenne d’âge de mon régiment est de 26
ans. Mais il faut être attentif au rythme, tendre l’oreille pour avoir les prémices des signes de
faiblesse. Coup de chaleur, blessure, accident en descendant d’un véhicule, gestion de la fatigue…
Sur le terrain, le chef a donc un rôle primordial…
Il faut savoir en permanence réguler la manette des gaz. Entre endurance et résilience, il faut
entretenir le soldat. Or, les gars ont horreur de ne rien faire. Par moments, il faut aussi les
protéger d’eux-mêmes. Cela exige d’être très rigoureux dans le commandement, à tous les
échelons, pour que la troupe se tienne bien et ne se « laisse pas mourir ». Sur le terrain, nos
hommes se découvrent des talents, ils iront toujours au bout de l’engagement. Mais ce ne sont
pas des monstres froids, ils ont besoin de reconnaissance.
Vous évoquez la capacité de résilience du soldat. En opération, il peut être confronté à la mort.
Comment est-ce pris en compte ?
Une unité peut prendre un coup. Je sais que les hommes repartiront toujours, qu’ils iront à chaque
fois au bout de la mission, quoi qu’il arrive. Mais c’est après la poussière des combats qu’il faut
être attentif. Quand l’adrénaline retombe, des fissures, des fragilités peuvent apparaître. Alors le
chef de section, qu’il soit un adjudant ou un lieutenant, doit ouvrir les yeux, il est le premier
maillon de la chaîne, son rôle est essentiel.

BARKHANE : Opération majeure avec les forces
armées nationales du Burkina Faso
Mise à jour du 5 juin 2019

Du 20 mai au 3 juin, le groupement tactique désert « Richelieu » a été engagé dans une
opération majeure de la force Barkhane. Quatre cent cinquante hommes et plus d’une centaine
                                                                                  Page 14 sur 31
de véhicules ont quitté la base de Gao pour rejoindre le nord du Burkina Faso, afin d’y mener des
actions coordonnées en partenariat avec les forces armées nationales du Burkina Faso (FANBF)
contre les groupes armés terroristes.

Cet engagement de la force Barkhane au sol sur le territoire du Burkina Faso, aux côtés des FANBF,
était une première depuis la signature de
l’accord SOFA de décembre 2018.
Cette opération a démontré la solidarité de
la France vis-à-vis de son partenaire
burkinabé. Elle a mobilisé les différentes
composantes de la force Barkhane,
déployées depuis le territoire malien, en
voyant notamment les aéronefs et les
groupes commandos intervenir en appui
des hommes du GTD « Richelieu » et du 11e
régiment d’infanterie commando (11e RIC)
burkinabé. Dès les premiers jours, un grand
nombre d’actions a été mené par les unités déployées sur le terrain. Elles ont quadrillé les secteurs
définis, et procédé à des reconnaissances d’axes, à des fouilles d’habitation et au ratissage
minutieux de forêts, cela sous une chaleur avoisinant les 45 à 50°C au plus fort de la journée.
Parmi les unités engagées, le 11e RIC des forces armées nationales burkinabées, avec ses moyens
légers de déplacement et une parfaite connaissance du terrain et de ses habitants, a apporté une
forte valeur ajoutée au dispositif d’ensemble. Le colonel Jean François Calvez chef du GTD
Richelieu le résume ainsi : « j’ai eu à faire à une unité d’une très grande qualité avec des capacités
interarmes, très bien commandée, avec des soldats volontaires, réactifs et parfaitement intégrés à
la manœuvre ».

Après plusieurs jours de manœuvres, les hommes du GTD Richelieu et leurs partenaires
                                                        burkinabés ont amoindri les capacités
                                                        logistiques de l’adversaire et ses moyens de
                                                        communication et de déplacement. Cette
                                                        opération a aussi permis de valider le
                                                        processus de partenariat militaire
                                                        opérationnel engagé avec les FANBF dans le
                                                        cadre de DIDASKO et de mesurer la qualité
                                                        de l’accueil réservé par la population
                                                        burkinabée aux forces de Barkhane.
                                                        « Le GTD Richelieu a conduit une manœuvre
                                                        dynamique qui a évolué au fil des jours par
                                                        rapport aux réactions et à la manœuvre de
l’adversaire, par rapport aux ressources saisies et par rapport aux renseignements fournis par les
forces armées nationales burkinabées » précise le colonel Calvez chef du GTD-1

                                                                                       Page 15 sur 31
Une dizaine de terroristes mis hors de combat dans la Gourma

Une dizaine de djihadistes ont été tués ou capturés dans la région du Gourma (centre-est du
Mali), frontalière du Burkina Faso, au cours d'une opération aéroterrestre menée vendredi par
les militaires français de la force Barkhane, a annoncé ce mercredi l'état-major.
Le 31 mai, après avoir observé "un mouvement suspect d'une quinzaine d'individus au nord de
Ndaki, dans le Gourma", l'armée française a lancé une opération « rassemblant la composante
aérienne, les groupes commandos et le groupement tactique aérocombat de la force Barkhane »,
détaille l'état-major dans un communiqué. Après une frappe aérienne conduite par des Mirage
2000, des commandos ont été héliportés.
« Une dizaine de terroristes a été mise hors de combat », et « une quantité importante de
ressources a été saisie, dont plusieurs motos et de l'armement individuel », détaille l'état-major.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane
a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de
partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali,
Mauritanie, Niger, et Tchad. Elle regroupe environ 4 500 militaires dont la mission consiste à
lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires
afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.

Sources : État-major des armées

                                                                                       Page 16 sur 31
Un SNA britannique équipé d’un DDS à Brest

© MICHEL FLOCH
Publié par Vincent Groizeleau
Après le HMS Astute en novembre dernier, le HMS Arftul, un autre des nouveaux sous-marins
nucléaires d’attaque britanniques, est apparu récemment en rade de Brest. Avec une particularité
intéressante puisque le bâtiment embarque actuellement un Dry Deck Shelter (DDS), module
installé derrière kiosque et conçu pour abriter du matériel destiné aux opérations spéciales
(équipement dont seront aussi équipés les SNA français du type Barracuda)

Le manque de formation en cause dans le
naufrage du sous‐marin argentin « San Juan »

                                                                                  Page 17 sur 31
La tragédie du sous-marin argentin San Juan, disparu en 2017 avec 44 marins à bord, est liée à un
manque d'entraînement des sous-mariniers et des équipes à terre, selon le ministre argentin de
la Défense Oscar Aguad.
« C'est la conclusion des expertises réalisées par des spécialistes, qui évoquent le manque de
formation », a indiqué le ministre à la radio Brujula 24.
Plus que la détérioration du sous-marin, le naufrage s'explique par « une série d'évènements et le
manque de transmission intergénérationnel des connaissances », a-t-il dit.
Fabriqué en Allemagne en 1983 et incorporé à la marine argentine en 1985, le « San Juan » a été
localisé un an après sa disparition dans l'Atlantique Sud, à 900 mètres de profondeur.
Une enquête a été ouverte fin 2017, mais aucune responsabilité n'a été établie.
La disparition du submersible le 15 novembre 2017, alors qu'il naviguait vers sa base, le port de
Mar del Plata, a cependant entraîné la mise à l'écart fin 2017 du chef de la Marine argentine,
Marcelo Srur.

L'André Malraux cartographie les épaves du
Débarquement

(© FABIEN MONTREUIL)

Publié par Caroline Britz

                                                                                    Page 18 sur 31
Le navire André Malraux du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-
marines (DRASSM) vient de terminer sa troisième campagne au large des plages normandes. Du 8
au 26 avril, il a mis en œuvre des plongeurs et ses moyens embarqués, notamment les sondeurs
multifaisceaux, pour continuer la cartographie des épaves de juin 1944, dont près de 150 sont
actuellement recensées. Cette opération est effectuée à la demande de la région Normandie dans
le cadre du classement à l'UNESCO des plages du Débarquement.

Construit par le chantier iXblue de La Ciotat, l’André Malraux a été baptisé le 23 janvier 2012 en
hommage à celui qui a fondé le DRASSM en 1966. Ayant remplacé l’Archéonaute, âgé de 43 ans, le
navire, réalisé en matériaux composites, mesure 36.3 mètres de long pour 8.85 mètres de large,
avec un tirant d'eau de 3.2 mètres. Affichant un déplacement de 275 tonnes en charge, il dispose
d'une propulsion diesel-électrique et peut naviguer à la vitesse de 13 nœuds. Capable de loger
pour plusieurs jours une petite quinzaine de marins et scientifiques, l'André Malraux peut
embarquer, à la journée, une équipe de 30 personnes, le nombre de plongeurs pouvant aller
jusqu’à 20. Ce bateau est actuellement commandé par notre ami Christian Péron, PLD n° 1039

             L'André Malraux a effectué une escale au Havre (© FABIEN MONTREUIL)

                                                                                      Page 19 sur 31
Victor Veskovo bat le record de plongée
dans la fosse des Mariannes

Sous-marin de Victor Vescovo : DSV Limiting Factor
10.927 mètres. Le record de James Cameron, qui avait plongé à 10.908 à bord de Deepsea
Challenger en 2012, a été battu par le millionnaire américain Victor Veskovo avec son sous-marin
DSV Limiting Factor. Il a plongé à l'endroit le plus profond de la planète, la fosse des Mariannes,
dans l'océan Pacifique. Il est resté 4h08 sur le fond, ce qui est également un record. Victor
Veskovo a également permis de réactualiser le point le plus profond de la fosse, que l'on croyait
jusqu'ici à 10.920 mètres.

                                                                                     Page 20 sur 31
L'homme d'affaires s'est lancé le défi de plonger dans les zones les plus profondes des cinq
océans. Il a commencé par la fosse de Porto-Rico (8376 mètres) en décembre 2018, celle des
Sandwichs du Sud (7433 mètres) en février puis celle de Java (7192 mètres) dans l'océan Indien.
Sa cinquième et dernière étape devrait le conduire dans la fosse des Tonga. A chaque étape, il
collecte des échantillons de sable ainsi que de la faune pour le compte d'universités et
d'organismes de recherche britanniques. Il se sert comme base de l'ex-USNS Indomitable, un
ancien bâtiment de surveillance américain transformé ensuite en navire océanographique pour la
NOAA (la National Oceanic and Atmospheric Administration). Son sous-marin Triton est équipé
d'un sonar capable de réaliser une cartographie bathymétrique.
On notera que lors de ses trois plongées dans la fosse des Mariannes, l'équipe de Victor Veskovo
a constaté la présence de nombreux déchets plastiques, y compris dans les zones les plus
profondes.

DSSV Pressure Drop, ci-dessus et Image du fond de la fosse des Mariannes, ci-dessous (DROITS RESERVES)

                                                                                       Page 21 sur 31
Plastic Odyssey cherche un navire pour un
tour du monde

Publié le 16/05/2019 par Gaël Cogné                               Simon Bernard de Plastic Odyssey

Plastic Odyssey passe à la vitesse supérieure. Le projet visant à réduire la pollution plastique grâce
à des technologies low-tech et open-source est à la recherche d'un navire d'exploration.
Objectif : réaliser un tour du monde de trois ans, à commencer fin 2020, pour notamment
implanter des petites unités de recyclage dans des zones particulièrement touchées.
L’équipe, qui compte une dizaine de personnes, est en quête d’un bateau de travail d’environ 35
mètres, robuste et consommant peu de diesel, qui devra être transformé pour embarquer les
machines. Une quinzaine de membres d'équipages seront embarqués. Simon Bernard,
responsable de l’expédition, espère finaliser l’opération très prochainement.
Pour financer son périple, Plastic Odyssey a recours à du sponsoring, « comme la course au
large », explique-t-il. « C’est le modèle de tous ces projets d’exploration qui ne cherchent pas
forcément à faire du profit, mais à explorer de nouvelles manières d’innover ».
Ainsi, après L’Occitane, le groupe Clarins est récemment devenu le deuxième sponsor pour une
durée de cinq ans. Le groupe spécialisé dans les cosmétiques veut développer et promouvoir une
économie circulaire, plus respectueuse de la nature. En retour, des objectifs de résultats
d’implantation de machines de recyclage ont été fixés pour Plastic Odyssey. Deux autres grands
groupes pourraient rapidement rejoindre l’aventure. Aujourd’hui, selon Simon Bernard, environ la
moitié du budget global de 10 millions d’euros sur cinq ans a été trouvé.

Encourager le recyclage
Le projet Plastic Odyssey a germé dans son esprit, alors qu’il était encore étudiant à l’Ecole
nationale supérieure maritime pour devenir ingénieur-officier de la marine marchande. Il participe
à l’expédition Nomade des mers. De passage à Dakar, il constate par lui-même l’immense quantité
                                                                                       Page 22 sur 31
de plastique déversée à la mer. On l'estime à « 19 tonnes par minute » dans le monde. Passionné
par les questions environnementales, il recherche des solutions.
Plutôt que de ramasser le plastique en mer, Plastic Odyssey veut contribuer à arrêter cette
pollution en favorisant le recyclage à terre. Car, si une partie flotte à la surface, souvent sous
forme de particules, la majorité coule. Ainsi, il y aurait « 200 à 300.000 tonnes maximum de
plastique à la surface, contre 80 millions de tonnes dans les océans », explique-t-il.
Le projet vise donc à « rendre accessible un système industriel au plus grand monde pour traiter du
plastique. Si on arrive à construire des petits centres de recyclage à bas coût, on va pouvoir créer
des économies locales et faire en sorte que des gens puissent vivre grâce au plastique et donc
éviter la pollution ». Reste à inventer des outils peu chers, en open source, et permettant de
récupérer le plastique pour le valoriser.
Déjà, le 15 juin 2018, Plastic Odyssey a baptisé Ulysse. Ce catamaran de 6 mètres utilise du
plastique comme combustible. Grâce à un petit prototype de pyrolyse, le vieux plastique est
transformé en carburant à bord. Pour en faire la promotion, le prototype a fait le tour de France.

Propulsé par du plastique (© PLASTIC ODYSSEY)

Maintenant, Plastic Odyssey veut changer de braquet avec un bateau ambassadeur, pensé comme
« une sorte de Calypso du plastique », résume à gros traits Simon Bernard. Il réalisera un tour du
monde par la Méditerranée, l’Afrique de l’Ouest, l’Amérique du Sud, les Caraïbes, la Polynésie,
l’Asie du Sud-Est et du Sud, Madagascar, l’Afrique du Sud, avant de regagner l’Europe en longeant
l’ouest de l’Afrique. Des escales de quelques jours à plusieurs semaines sont prévues sur des
« hot spots » de la pollution plastique.

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(© PLASTIC ODYSSEY)

Ce navire, qui pourrait être aménagé avec des déchets venant de refits de yachts, sera largement
propulsé, sinon à 100%, par du carburant issu du recyclage de plastiques. Ils devraient être
récupérés à chaque escale et traités à bord du bateau. Ainsi, le navire pourra mener des missions
pédagogiques visant à la réduction d’usage de plastique, mais aussi faire office de
« démonstrateur » pour promouvoir le recyclage et les machines mises au point par Plastic
Odyssey.
Quelles sont-elles ? D’abord, un capteur de tri avec une machine de spectroscopie infrarouge pour
trier les plastiques, car « un tas de déchets triés a de la valeur », explique Simon Bernard.
« Normalement, un appareil portable (de spectroscopie) coûte 15.000 euros. Nous essayons d’en
faire un pour 100 euros », permettant d’avoir un usage basique. Les composés seront achetables
sur Internet et les plans disponibles en ligne gratuitement.
Ensuite, Plastic Odyssey a développé une extrudeuse pour fondre le plastique afin de le recycler.
La machine se présente comme une vis permettant d’acheminer des copeaux de plastique dans un
tube chauffé. La pâte de plastique fondue peut ensuite être moulée pour réaliser des objets de
construction (planches, tubes...).
Enfin, une partie du plastique qui ne serait pas recyclé, peut être transformée en carburant par
pyrolyse. « C’est la meilleure option quand on ne peut rien faire d’autre ».
Anthropologie
Mais ce n’est pas tout. Plastic Odyssey intègre un volet anthropologique. « On s’est rendu compte
que c’est bien de trouver des solutions techniques, mais si elles ne sont pas utilisées sur place parce
que la culture est différente, parce que les modes de vie ne sont pas les mêmes, ça ne sert à rien ».
L’équipe travaille avec des anthropotechnologues, notamment Philippe Geslin (ethnologue,
professeur à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale) : « Leur spécialité, c’est d’aller
trouver des solutions techniques qui fonctionnent socialement pour être vraiment utilisées sur
place, car correspondant aux codes et usages ». L’un d’entre eux pourrait être embarqué, car « je
pense que vraiment prendre en compte le facteur humain dans les problèmes qu’on doit résoudre
aujourd’hui, c’est ce qui fait la différence entre ce qui marche et ce qui ne marche pas ».

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