SI VOUS VOULEZ DE LA LUMIÈRE
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SI VOUS VOULEZ DE LA LUMIÈRE 12 DRAMATURGES FRANCOPHONES CONCEPTION + MISE EN SCÈNE FLORENT SIAUD Partenaires de production et soutiens Centre Culturel Canadien à Paris, Centre des Auteurs Dramatiques, Direction Régionale des Affaires Culturelles des Hauts-de-France, Commission Internationale du Théâtre Francophone, Conseil départemental de l’Oise, Conseil des Arts du Canada, Conseil des Arts et des Lettres du Québec, Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, Direction Générale de la Création Artistique du Ministère français de la Culture, Espace Jean Legendre de Compiègne - Théâtres de Compiègne, Institut Français, Mairie de Paris, Orchestre de Chambre de Paris, Région Hauts-de-France, Respirations 2020 du FTA, Théâtre des Célestins, Théâtres de la Ville de Luxembourg, Théâtre Paris-Villette, Théâtre Prospero. Développé avec le soutien du Fonds national de création du Centre national des Arts 1
I. TABLE DES MATIÈRES I. Table des matières ........................................................................................................................................................... 2 I. Fiche du spectacle ............................................................................................................................................................ 3 II. Un spectacle en 3 grandes parties ................................................................................................................................. 5 III. Note d’intention ............................................................................................................................................................ 8 IV. Calendrier de production ..........................................................................................................................................11 V. Présentation de Florent Siaud + de la Cie Les songes turbulents ............................................................................12 VI. Les autrices et auteurs du projet..............................................................................................................................14 VII. Les interprètes ............................................................................................................................................................19 VIII. Les concepteurs ..........................................................................................................................................................22 IX. Revue de presse .........................................................................................................................................................25 X. Contact .............................................................................................................................................................................46 2
I. F ICHE DU SPECTACLE Depuis 2017, une douzaine d’autrices et d’auteurs issus de quatre continents réunissent leurs plumes pour inventer, patiemment et ensemble, une réécriture étonnante des Faust I et II de Goethe. Épisode après épisode, chacune de ces voix singulières puise dans ses forces pour contribuer au tissage d’une épopée imaginaire transposant le périple de l’ambitieux Docteur Faust et de Méphistophélès dans le monde d’aujourd’hui. Reflétant une foule de sujets contemporains allant de la crise de la science à l'effondrement climatique, en passant par l'intelligence artificielle et la révolte, Si vous voulez de la lumière dessine les contours d’une fiction polyphonique de 2h50, d’où émerge la fable d'un univers en crise mais aussi en pleine réinvention. Nourri par les rencontres humaines qui jalonnent constamment son processus depuis plus de cinq ans dans divers pays, cette création à plusieurs choisit le pari du commun et fait cohabiter sur le plateau des interprètes d'horizons et de disciplines plurielles. Dans une mise en scène de Florent Siaud, le Méphistophélès énigmatique de Yacine Sif El Islam croise le fer avec le Faust minéral de Francis Ducharme, au coeur d'une constellation où gravitent également les figures de Sophie Cadieux, Dominique Quesnel, Madani Tall et Jasmine Bouziani mais aussi des musiciennes Kaoli Ono et Cyrielle Ndjiki Nya. Le Théâtre Prospero présentera l'intégrale de ce spectacle en première mondiale, avant sa tournée européenne. UNE ŒUVRE DE CRÉATION Durée · 2h50 La pièce · Si vous voulez de la lumière [titre de travail], réécriture contemporaine d'après une inspiration lointaine des Faust I et II de Goethe Date · création 2017-2022 (écriture) 2022-2023 (création scénique) LES AUTEURS FRANCOPHONES DU PROJET Auteurs et autrices · Marine Bachelot Nguyen (France, Vietnam) + Alexandra Bourse (France) + Céline Delbecq (Belgique) + Ian de Toffoli (Luxembourg) + Giovanni Houansou (Bénin) + Émilie Monnet (Québec, Premières Nations) + Hala Moughanie (Liban)+ Pauline Peyrade (France) + Guillaume Poix (France) + Jean-Luc Raharimanana (Madagascar, France) + Guy Régis Jr (Haïti) + Étienne Lepage (Québec). Liste susceptible de modifications. INTERPRÈTES Jasmine Bouziani, Sophie Cadieux, Francis Ducharme, Dominique Quesnel, Yacine Sif El Islam, Cyrielle Ndjiki Nya, Kaoli Ono DISPOSITIF ARTISTES EN INTÉGRATION ET AMATEURS Dans la 3e partie, le spectacle intègre un groupe d’amateurs ou figurants pouvant changer de ville en ville et à faire répéter sur seulement quelques séances de répétitions avant l’arrivée de l’équipe artistique entière. 3
L’ÉQUIPE DE MISE EN SCÈNE Mise en scène, conception, direction artistique · Florent Siaud Collaboration artistique et chant · Cyrielle Ndjiki Nya Dramaturges associées · Alexandra Bourse, Pauline Bouchet + en cours Dramaturges et contributeurs au cahier dramaturgique du spectacle : en cours Scénographie · Romain Fabre Conception sonore · Julien Éclancher Compositrice et pianiste · Kaoli Ono Éclairages · Nicolas Descôteaux Vidéo · Éric Maniengui Remerciements aux personnels et étudiants des espaces des résidences de création suivants : [Par ordre alphabétique] Association de Prévention du Site la Villette, Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, Conservatoire à Rayonnement Régional de Douai, Conservatoire à Rayonnement Régional de Lille, Conservatoire à Rayonnement Départemental d'Arras, Espace Jean Legendre de Compiègne, Fédération Départementale des Chorales de l'Oise, Groupe d'Entraide Mutuelle de Margny-lès-Compiègne, Institut De Formation En Soins Infirmiers de Compiègne, Le Tandem scène nationale, Lucarne d'Ariane, Maison de la Création et de l'Innovation de Grenoble, Maison du Bas Belleville, Théâtre Paris-Villette, Théâtre Prospero de Montréal, Université de Grenoble, Université de Technologie de Compiègne. 4
II. U N SPECTACLE EN 3 GRANDES PARTIES Depuis 2017, c’est une structure d’écriture en trois temps qui s’est progressivement imposée. Les premiers textes du spectacle partent d’un cadre naturaliste d’hôpital. Dans un second temps, les protagonistes sont en cavale aux États-Unis. Une ultime expérience est menée dans un troisième temps sur une île menacée par la montée de l'eau. PARTIE 1. SOUS-TITRE : « FORÊT ET TEMPÊTE » (1H) Après le prologue signé du québécois Etienne Lepage (texte 1), la première partie fidèle est constituée des textes de Guillaume Poix, Marine Bachelot Nguyen, Pauline Peyrade (textes 2 à 4). Elle redonne aux fragments du Faust I de Goethe une teneur toute contemporaine. Elle se se situe en 2022, à l'hôpital, dans un service de lutte contre le cancer puis à l’Opéra de Paris, où Faust rencontre Méphisto, un comédien qui va bousculer sa vie. Obnubilé par l’idée de lutter contre la mort quel qu’en soit le prix, Faust n’est pas opposé à l’idée d’explorer de nouveaux protocoles thérapeutiques qui n’ont pas encore été validés par les autorités de Santé. Autre entorse, Faust tombe amoureux de Margot, une brillante patiente de 42 ans, spécialisée dans la recherche sur la sexualité des plantes. Même si son cas semble incurable, Faust fait subir à cette dernière un tragique acharnement thérapeutique car il ne peut pas s’empêcher d’aller toujours plus loin dans son bras de fer avec la maladie. Réticente à cet entêtement, Margot perd conscience en s’abandonnant presque délibérément à un coma qui devient un sabbat libérateur et festif. Elle meurt dans une scène quasiment psychédélique. PAUSE DE 5 MN PARTIE 2. SOUS-TITRE : « PARADISE » (40 MINUTES) Faust a été rayé de l’ordre des médecins. Pendant un intermezzo, qui est un faux entracte, signé par l'auteur Ian de Toffoli, les interprètes du spectacle reprennent leur souffle à l'avant- scène et s'adressent au public de façon informelle. Ils racontent aux spectateurs comment Faust, bouleversé par son échec et son deuil, est en cavale et ressasse les événements qui viennent de se dérouler, mais aussi comment il a suivi l'impulsion d'aller à San Francisco, afin de visiter le laboratoire américain ayant envoyé les Cart T Cells. Le voilà propulsé dans le monde de la Vallée où, par ricochet, il découvre que des expérimentations sont aussi en cours pour rendre les gens plus heureux et améliorer leur santé morale par l'appui de nouvelles formes d'intelligences artificielles. On y trouve par exemple des prototypes de villas intelligentes, dans lesquelles on peut rencontrer des êtres numériques interconnectés avec tous les appareils de la maison. Projetant de pouvoir parlé avec des êtres numériques se rapprochant peut-être de ses idéaux, Faust semble revivre et prendre espoir en entendant parler de ces villas : il part avec Méphisto à L.A. pour tenter cette expérience qui promet de lui faire rencontrer ce qu'il a peut-être toujours cherché. Sur le trajet, Faust a répondu aux questions de la villa intelligente vers laquelle il roule avec Méphisto. Il a choisi de vivre avec un avatar de Margot, dont il ne parvient pas à faire le deuil. Une fois installé dans cette maison, il est de plus en plus charmé par l'humour et la brillante conversation du "cosmogramme", créature artificielle qui reproduit votre monde intérieur et vous donne l'impression d'être en phase avec votre âme. Tandis que les feux ravagent la 5
Californie, il s'enfonce de plus en plus dans cette relation inhabituelle pour se rattacher à la vie. La révolte du cosmogramme, qui veut se singulariser en se faisant désormais appeler Silvia, le rend presque plus aimant encore. Ils donnent naissance à un Enfant numérique, qui arrive au monde a 9 ans, sans les inconvénients de la grossesse. Il ne tarde pas à être profondément insatisfait de son sort de créature digitale et aspire à voler vers la chair du monde et la chaleur du soleil. Il disparaît en sortant de l'écran. Silvia lui emboîte le pas. Faust est à nouveau seul (Céline Delbecq). Ironiquement intitulée « paradise », cette partie s’ancre dans une Amérique du Nord ironique et illusoire, où la nouvelle technologie et l’argent spéculatif se mélangent sans bien sûr satisfaire Faust. ENTRACTE DE 15 MN PARTIE 3. SOUS-TITRE : « CE QUI GRONDE »(50 MINUTES) Après un nouvel entracte, le personnage hermaphrodite de la Phorkyas / alias Méphisto apparaît sur le devant de la scène (Alexandra Bourse). Prenant parole au micro installé devant le rideau fermé, ce personnage s'adresse au public pour retracer les aventures passées de Faust mais annonce aussi son intention d'en finir dans cette ultime épisode. La 3e partie peut alors commencer, cette fois sur une île menacée par la montée des eaux et de vives agitations. Rédigé par l’auteur haïtien Guy Régis Junior, un épisode raconte une insurrection en cours, dans laquelle Méphisto aide les gouvernants à écraser les révoltés, en vue d’obtenir une récompense qui ne se fait pas attendre. Pour saluer le soutien du diabolique Méphisto, le gouverneur lui cède un important littoral. Faust prend l’idée d’en exproprier les paysans et de construire sur la mer. Son idéal est de donner plus de places aux humains menacés par la poussée des flots et de leur permettre de vivre ce qu’il pense être un progrès, mais qui n’est en fait qu’une illusion catastrophique de plus (Giovanni Houansou). À bout de force, Faust tombe malade au milieu de ses constructeurs dont il n'a pas compris qu'ils creusaient sa tombe. Faust s’est épuisé à force d’ambition, il se meurt d’un cancer alité dans une chambre d'hôpital. Durant sa dernière nuit, plusieurs ombres viennent hanter son âme et jeter sur son action un regard inquiétant (chez Jean-Luc Raharimanana). Dans l’épilogue, on assiste finalement au voyage de Faust du monde des vivants à celui de l'Invisible, jalonné d'apparition s végétales et d'esprits de personnages rencontrés précédemment dans la fable. Le déluge vient jeter sur scène les possibilités d’un nouveau monde possible (Émilie Monnet). 6
III. N OTE D ’ INTENTION NOTRE MONDE COMME POINT DE DÉPART Le point de départ de cette aventure, c’est un constat : le monde contemporain subit des bouleversements radicaux, dont l'ampleur est démultipliée par la pandémie. La fatigue de la démocratie se traduit par la flambée des mouvements populistes. Un nouvel ordre mondial est en train d'esquisser des changements géopolitiques, sources de mouvements migratoires et de frontières refermées. Les conséquences économiques de la situation sanitaire braquent la lumière sur un capitalisme à bout de souffle, creusant le gouffre des inégalités sociales à l’intérieur des sociétés mais aussi de la planète. La perspective post- humaniste interroge sur les rapports entre éthique, néolibéralisme, algorithmes et systèmes de santé. La surexploitation des ressources naturelles rajoute aux inquiétudes du moment. En 2022, où va l’être humain, comme individu et sujet, citoyen et partie prenante d’un univers plus grand que nature ? Comment dessiner un projet artistique qui s'intéresse à ces questions en tentant de les aborder avec un tissage de voix du monde, travaillant ensemble à l'intérieur d'une collaboration à plusieurs qui soit rigoureuse, informée, généreuse et profondément respectueuse ? LE FAUST DE GOETHE ET SES QUESTIONS VISIONNAIRES En passant plus de soixante-dix ans de sa vie à réfléchir aux aventures de Méphisto, Faust, Marguerite et Hélène, Goethe avait trouvé de quoi mettre en scène les mutations générées dans son époque par la Révolution française, la Révolution Industrielle et le XIXe siècle naissant. Cette matière nous fournit une prise solide pour interroger les crises de notre millénaire naissant. Un retour à Goethe est d’autant plus captivant que, dans sa fresque, l’écrivain a su brasser une foule de sujets résonant fort avec notre temps, allant de l’intimité amoureuse à la colonisation des littoraux, en passant par les échecs de la science, le rêve de l’invention d’un homme nouveau, la fabrication du premier billet de banque ou encore la répression des révoltés par les forces dominantes. Notre travail consiste à retisser à 13 voix en tirer, ensemble, un texte radicalement contemporain qui voit en Goethe une source de stimulation mais prend aussi ses distances avec lui pour mieux imaginer sa liberté. UNE RÉÉCRITURE FRANCOPHONE PROCÉDANT PAR POLLINISATION Comment mettre en œuvre ce jeu de miroirs entre remous d’hier et remous actuels ? Avec Si vous voulez de la lumière, le pari consiste à s'appuyer sur une collégialité heureuse et une dialectique des regards. Étienne Lepage, Émilie Monnet, (Québec), mais aussi Guy Régis Jr (Haïti), Pauline Peyrade, Guillaume Poix, Alexandra Bourse (France), Marine Bachelot Nguyen (France, Vietnam), Jean-Luc Raharimanana (France, Madagascar), Giovanni Houansou (Bénin) et Céline Delbecq (Belgique), Ian de Toffoli (Luxembourg) et Hala Moughanie (Liban) prennent ici chacun en charge un épisode d’une quinzaine de minutes et y défendent leur style, tout en restant connectés les uns aux autres. Chacun rédige dans une connaissance partagée du projet, avec une place dont il est responsable dans cette architecture polyphonique. À l’heure où les frontières se referment et où le repli sur soi guette, l’âme de l'aventure consiste à maintenir le théâtre ouvert sur le monde. Si vous voulez de la lumière explore ce que l’auteur martiniquais Patrick Chamoiseau appelle « la mondialité ». « La mondialité, écrit ce dernier, c’est tout l’humain envahi par la divination de sa diversité, reliée en étendue et profondeur à travers la planète ». Il s'agit également de promouvoir une créativité littéraire à plusieurs qui invente une méthodologie inclusive et dialogique où la délicatesse 8
et l'innovation constituent des clés de voûte pour appuyer le geste de cette troupe littéraire. Nous ne superposons pas les commandes individuelles, pas plus que nous demandons aux dramaturges d'écrire chaque scène collectivement. L'idée est de laisser grandir un modèle organique dans le cadre duquel chaque voix signe plusieurs versions successives de son épisode, en prenant en compte sa nécessité intérieure d'écrivain(e) autant que ce qui est apparu entre-temps dans les textes précédant et suivant sa partie. Il en ressort une écriture procédant par « pollinisation » : accompagnée de longs échanges dramaturgiques et de nourriture intellectuelle constamment mises à jour, chaque impulsion de rédaction suit son destin, mais n'hésite pas pour autant à s'enrichir des idées ayant germé dans le reste du spectacle. L'ouverture à l'autre ne conduit pas à un oubli de soi ; elle est une invitation à imaginer de nouvelles pistes fictives et formelles. Pour ce faire, ce sont des relectures régulières (par les auteurs et autrices eux-mêmes, par le coordinateur artistique, par d'autres dramaturges, par des experts et les membres de la distribution ou de l'équipe de conception) qui permettent à chaque mouture d'évoluer vers toujours plus de précision, de singularité et de résonances mutuelles. En somme, ce qui se peint ici, c'est la perspective d'une fiction littéraire forgée à plusieurs, qui imagine des tissages créatifs pour nourrir la trame d'une histoire et qui déplace chacun au fil du dialogue. C'est le rêve d'un retour à l'essence du mot « texte », dérivé du latin « texere », c'est-à-dire « tisser ». UNE INTRIGUE TRANSPOSÉE AUJOURD’HUI Mis bout à bout selon une dramaturgie soignée et affûtée dans un temps long (de 2017 à 2022), chaque dramaturge participe à une réécriture contemporaine du mythe. Ici, Faust devient un oncologue réputé dans un hôpital parisien où il tombe amoureux de sa patiente Margot. Voulant repousser la mort à tout prix, il cède vite à un acharnement thérapeutique vain, qui pose autant la question du consentement que celle des limites de la science. En cavale après avoir utilisé une technique thérapeutique illégale, il rejoint les États-Unis avec Méphisto. Les deux comparses rencontrent des foules déchaînées contre la finance à Wall Street, des entreprises numériques qui essaient de se repeindre en vert, mais aussi le monde de la Silicon Valley dans lequel l’oncologue s’amourache d’un avatar d’une femme dont le deuil ne se fait pas, en réalité augmentée. Dans un troisième temps, Faust et Méphisto poursuivent leur exploration du monde dans un troisième cercle et n’y trouvent que soulèvements, barrages maritimes, et effondrement climatique. Usé par un cancer, Faust s’abandonne à la mort. Porté par les esprits irrévérencieux de l’autrice autochtone Émilie Monnet, il passe du monde des morts à un monde végétal et minéral où tout semble frémir dans une fraîcheur radicale, à bas bruit et source de lendemains possibles. Ici, pas de crépuscule des dieux. Mais la fin d’un cycle naturel qui s’inscrit dans la métamorphose infinie du vivant. UNE MISE EN SCÈNE EN CONSTANTE MÉTAMORPHOSE Notre processus d'écriture est ancré dans une écoute collective poussée : c'est ce qui, de version en version, permet à l'ensemble du texte de gagner en puissance. Mais c'est aussi le geste de mise en scène, reliée à la cohérence de chacune des conceptions, qui va nous permettre de donner une incontestable unité à l'ensemble du spectacle. Toute l'équipe de mise en scène va en effet raconter une épopée variée mais aussi unifiée, grâce à une exploration formelle s'affirmant rigoureusement au fil de la représentation. Se déployant dans un décor blanc dont les parois s’ouvriront et se moduleront au fil de la représentation, Si vous voulez de la lumière fera progressivement surgir du réalisme de départ un climat d’une inquiétante étrangeté. Évoquant d'abord l’univers de l’hôpital puis se laissant percer par la forêt fantasmagorique de l'esprit de Margot, cette boîte immaculée, signée Romain Fabre, se déstructurera dans la seconde partie pour incarner le design ultra 9
contemporain et agressif des bureaux de trader de Wall Street ou encore l’univers technologique policé de la Silicon Valley. Dans un troisième temps, les lamelles du décor offriront des architectures nouvelles, où les fragments seront comme transpercés de nouvelles pousses blanches. Pour ce faire, nous travaillons sur la piste d'un décor qui se développe et décroît, au rythme du vivant. La matière blanche va laisser apparaître ou disparaître des parties, de manière à accompagner la croissance des voix mais aussi la transformation progressive du propos de nos autrices et auteurs. Pour accompagner cette dislocation du cube initial vers des formes tantôt contemporaines, tantôt cosmiques, ce sont les vidéos oniriques d’Eric Maniengui, les éclairages en clair-obscur de Nicolas Descôteaux, les sons immersifs de Julien Eclancher qui caractériseront chaque partie. Mais on aura soin que chaque conception apporte sa contribution à la cohérence narrative du spectacle. L’ensemble de ce dispositif visuel et sonore est pensé comme une opportunité de faire entendre la variété des visions du monde au cœur du projet mais aussi d’en faire retentir le puissant tissage. C'est en définitive l'idée de métamorphose qui va guider notre approche scénique : la réalité a beau se transformer, ce qu'elle raconte, c'est la modification infinie des formes du vivant, des voix, des esthétiques. Dans cette variété en évolution, c'est la grande aventure de la vie et du lien qui parle aussi de son cours uni, inéluctable. 10
IV. C ALENDRIER DE PRODUCTION Du 1er au 12 mars 2023 : création et 12 représentations à Montréal. 2 mai 2023 : 1 représentation en salle Ravel, Espace Jean Legendre, Compiègne 5 et 6 mai 2023 : 2 réprésentations aux Théâtres de la Ville de Luxembourg Septembre-octobre 2023 : 10 représentations au Théâtre de la Cité Internationale à Paris + 5 représentations au Théâtre des Célestins de Lyon + tournée en cours d’élaboration en France et au Canada 11
V. P RÉSENTATION DE F LORENT S IAUD + DE LA C IE L ES SONGES TURBULENTS FLORENT SIAUD, METTEUR EN SCÈNE Depuis 2011, le metteur en scène Florent Siaud développe son travail entre l’Europe et le Canada. À Montréal, il a notamment suivi le travail d’artistes comme Denis Marleau ou Birgitte Haentjens (L’Opéra de quat’sous, Une Femme à Berlin), qui le marquent autant par la précision de leur direction d’acteur que leur recherche visuelle et leur rigueur dramaturgique. Passionné par les écritures théâtrales des XXe et XXIe siècles, il en vient rapidement à mettre en scène à Montréal des textes éclatés et corrosifs comme Quartett de Müller (La Chapelle), 4.48 Psychose de Kane (La Chapelle), Don Juan revient de la guerre de von Horváth (Théâtre Prospero), Toccate et fugue de Lepage (Centre du Théâtre d’Aujourd’hui), Les Enivrés de Viripaev (Théâtre Prospero), ou Nina, c’est autre chose de Vinaver (La Chapelle). Ce dernier spectacle est donné aux Théâtres de la Ville de Luxembourg et en tournée en Picardie. Son attirance pour les écritures aiguisées le conduit à aborder des classiques comme La Dispute de Marivaux (Studio Alfred-Laliberté), Les Trois sœurs de Tchekhov (Monument national) et Britannicus de Racine (Théâtre du Nouveau Monde). Il travaille actuellement sur la création en Europe et au Canada de Pacific Palisades, de Guillaume Corbeil, ainsi qu’une réécriture des Faust I + II de Goethe qu’il a confiée à 11 auteurs francophones venus du Canada, de France, Belgique, Haïti, du Liban, du Bénin et de Madagascar et qui sera donnée par une distribution internationale, en tournée en France, au Canada et en Belgique. À l’opéra, il a mis en scène Le Combat de Tancrède et Clorinde de Monteverdi (Île-de-France, Opéra d’Auvergne, Stadttheater de Sterzing en Italie), Pelléas et Mélisande de Debussy (Opéra national de Bordeaux, repris en tournée à Kanazawa et Tokyo au Japon), La tragédie de Carmen, adaptation chambriste de l’œuvre de Bizet par Carrière et Brook, au Théâtre Impérial de Compiègne en mai 2019, et l’opéra Les Bains macabres au Théâtre de l’Athénée à Paris ainsi qu’au Théâtre Impérial de Compiègne. Parmi ses projets lyriques, citons Eugène Onéguine de Tchaïkovski au Théâtre du Capitole de Toulouse, La Beauté du Monde de Michel Marc Bouchard à l’Opéra de Montréal et Lohengrin de Wagner à l’Opéra national du Rhin. À partir de la saison 2018, une résidence d’artiste associé au Théâtre Impérial de Compiègne sur plusieurs années lui permet de poursuivre son travail parallèle au théâtre et à l’opéra. Ancien élève de la section théâtre de l’École normale supérieure de Lyon et agrégé de lettres modernes, Florent Siaud est titulaire d’un doctorat en études théâtrales en France et au Québec. Il a été dramaturge ou assistant à la mise en scène en France (Opéra national de Paris, Théâtre des Champs-Elysées, Théâtre de la Ville, Opéra Comique, Opéra national de Lorraine etc.), en Autriche (Mozartwoche de Salzbourg, Staatsoper de Vienne), en Allemagne (Musikfest de Brême), en Suède (Opéra royal de Drottningholm) ou au Canada (Usine C, Espace Go, Centre national des Arts d’Ottawa etc.). L’Académie du Festival d’Aix-en-Provence l’a sélectionné en 2014 pour suivre un workshop dirigé par le dramaturge britannique Martin Crimp. La quasi-totalité des spectacles de théâtre qu’il a coproduit avec sa compagnie ont été finalistes ou lauréats aux prix de la critique du Québec. 12
LES SONGES TURBULENTS, LA COMPAGNIE À travers des objets scéniques où le réel cohabite avec l’irrationnel, Les songes turbulents scrutent les mécanismes inconscients de nos comportements quotidiens et s’intéressent aux désirs inavoués ainsi qu’aux normes sociales influençant nos actions. En montant des auteurs comme Müller, Kane ou Viripaev, ils font résonner des réflexions existentielles à travers des écritures puissamment maîtrisées, où le politique est lié au poétique et où l’humanité est peinte dans sa complexité et ses contradictions. Avec son siège social installé à Beauvais, La compagnie Les songes turbulents s’est récemment implantée dans les Hauts-de-France. Elle entend favoriser un dialogue entre des langages artistiques issus des deux continents, de façon à créer des productions singulières. La compagnie a coproduit Quartett de Müller à La Chapelle (2013) puis la fantasmagorie baroque Combattimento de Monteverdi, (2013-2015, en Île-de-France, à l’Opéra d’Auvergne, au Stadttheater de Sterzing en Italie). Après avoir proposé 4.48 Psychose de Kane (2016, en reprise au Théâtre Paris-Villette en 2018), elle développe ses coproductions en 2017, en présentant Nina, c’est autre chose de Vinaver en France, au Luxembourg et au Québec, puis Toccate et fugue d'Étienne Lepage au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, Britannicus de Racine, avec le Théâtre du Nouveau Monde et Pacific Palisades de Guillaume Corbeil. La démarche artistique de la compagnie a fait l’objet d’un dossier de 28 pages dans la revue L’Annuaire théâtral (n°59, 2017) : ce dossier a remporté le prix Jean-Cléo Godin 2018 de l’Association canadienne de recherche théâtrale, qui récompense le meilleur article de l’année en études théâtrales. La quasi-totalité des spectacles produits ou coproduits par la compagnie ont été finalistes ou lauréats aux prix de la critique du Québec (AQCT) dans les catégories meilleur spectacle, meilleure mise en scène, meilleure interprétation féminine ou meilleure interprétation masculine. 13
VI. L ES AUTRICES ET AUTEURS DU PROJET CÉLINE DELBECQ [BELGIQUE] Issue du Conservatoire Royal de Mons, Céline Delbecq est comédienne, autrice et metteuse en scène. Tiraillée entre le milieu social et le milieu artistique, elle fonde la Compagnie de la Bête Noire en mars 2009 pour laquelle elle écrit et met en scène des pièces de théâtre s’inscrivant dans un contexte social occidental. Depuis 2009, elle a écrit et mis en scène 6 spectacles à partir de la question : qu’est-il nécessaire de dire aujourd’hui ? Titulaire de nombreux prix, éditée chez Lansman, traduite en anglais et en espagnol, diffusée sur France Culture, Céline Delbecq a reçu des bourses qui lui ont permis des résidences d‘écriture et de création en Belgique, en France et au Canada. Elle a également eu l’opportunité de travailler au Burkina Faso, au Bénin, en Tunisie, à Haïti, au Mexique,… Depuis janvier 2016, elle est artiste associée au Centre Dramatique National de Montluçon (Auvergne/France), dirigé par Carole Thibaut. Récemment, elle a écrit et mis en scène Le vent souffle sur Erzebeth dans une coproduction entre le Théâtre du Rideau de Bruxelles, le Manège de Mons, le CDN de Montluçon, le Théâtre de Liège, l’Atelier Théâtre Jean Vilar, le Théâtre de l’Ancre, la Maison de la culture de Tournai, l’Eden Charleroi. Elle est artiste associée au Théâtre du Rideau de Bruxelles. ÉTIENNE LEPAGE [QUÉBEC] Avec Etienne Lepage, nous entretenons une relation privilégiée puisque notre équipe a créé, en avril 2017, son dernier texte Toccate et fugue, dans le cadre d’une coproduction présentée au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, pour vingt et une représentations à Montréal. Ce spectacle a été finaliste pour les Prix de la critique, catégorie « meilleur spectacle » de la saison 16-17. Étienne Lepage s’impose en tant qu’auteur dramatique dès sa sortie de l’École nationale de théâtre du Canada avec Rouge gueule. Créée en 2009, la pièce marque les esprits par son ton féroce et sa langue impitoyablement précise. Suivront plusieurs textes qui, par leur étonnante diversité de genre (L’Enclos de l’éléphant, FTA 2011 ; Robin et Marion, CTDA, 2012 ; Toccate et fugue, CTDA 2017), confirme son talent. Par ailleurs, il s’adonne au théâtre jeune public. Récemment, à la Maison Théâtre, il réinvente pour marionnettes le conte La reine des neiges qui devient Le cœur en hiver (prix Louise Lahaye 2016). Également scénariste, traducteur et créateur transdisciplinaire, il propose notamment Ainsi parlait... (FTA, 2013) et Logique du pire (FTA, 2016) avec le chorégraphe Frédérick Gravel, deux objets radicaux et engagés qui sont présentés un peu partout au Canada et en Europe. Il a fait son entrée au Théâtre du Nouveau Monde en mars 2018 avec une réécriture de L’Idiot de Dostoïevski, spectacle créé en collaboration avec la metteure en scène Catherine Vidal. 14
GIOVANNI HOUANSOU [BÉNIN] Sedjro Giovanni Houansou est né à Cotonou en 1987. A seize ans, il débute comme acteur et metteur en scène au sein de l’Ensemble Artistique et Culturel des Étudiants de l’université d’Abomey Calavi. Le grand saut vers l’écriture se fait en 2012 avec son premier texte « 7 milliards de voisins », publié aux éditions plurielles, aujourd’hui l’un des plus joués au Benin. Les années suivantes, ses pièces « Courses au Soleil », (2015) et « La rue Bleue » (2016) sont remarquées dans la présélection du « Prix RFI Théâtre ». En 2016, lauréat de « Textes en scènes », il est accueilli en résidence au CNES – La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, puis bénéficie en 2018, du dispositif Visas pour la création de l’Institut français. Il se définit comme un auteur très engagé à « écrire l’Afrique socio-culturelle et politique ». Avec l’association Sudcrea, il organise « Les Embuscades de la Scène » pour donner une première chance de diffusion aux jeunes metteurs en scène au Bénin, et « Les didascalies du monde » où chaque mois des lectures publiques de textes d’auteurs francophones sont organisées. Il vient de créer la plateforme benincrea.net pour favoriser la diffusion des opportunités artistiques sur le continent; HALA MOUGHANIE [LIBAN] Hala Moughanie est née au Liban en 1980. Elle a vécu une quinzaine d’années à Paris où, après deux années de Classes préparatoires aux grandes écoles, elle suit des cours de littérature et de philosophie à la Sorbonne. En 2003, elle s'installe au Liban et y exerce en tant qu'enseignante et journaliste, contribuant aux sections socio-politique et culture de divers journaux, notamment l'Agenda Culturel, l'Hebdo Magazine et le Los Angeles Times. Durant cette période, elle se passionne pour le travail de mémoire dans un pays en reconstruction mais où les stigmates de la guerre sont encore visibles, et collabore avec diverses associations dédiées à cela. En parallèle, elle publie nouvelles et articles personnels dans des revues telles que Confluences Méditerranée et La Pensée de Midi. Durant le conflit de juillet 2006, qui a opposé le Liban et Israël, Hala Moughanie s'engage dans l'humanitaire et se spécialisera par la suite dans le domaine de la coopération internationale, appuyant les instituions libanaises dans la conception et la mise en œuvre de stratégies publiques. Elle dirige désormais sa propre structure, Madina. Pour le théâtre, elle a écrit les pièces Tais-toi et creuse, La mer est ma nation, Memento Mori. JEAN-LUC RAHARIMANANA [FRANCE, MADAGASCAR] Jean-Luc Raharimanana est né le 26 juin 1967 à Madagascar où il réside jusqu’à l’âge de 22 ans. Grâce à une bourse d’études, il arrive en France en 1989 pour suivre des cours à la Sorbonne et à l’INALCO. Professeur et journaliste pigiste, il collabore à de nombreuses manifestations littéraires et pédagogiques. En 2002, il laisse l’enseignement, notamment pour défendre son père qui a été arrêté et torturé à Madagascar. Il ressent alors l’extrême nécessité de consacrer la majeure partie de son temps à l’écriture, à la recherche, à la restitution de cette mémoire trahie par des récits où se confondent « mythe et réalité ». 15
Il est l’auteur de Lucarne, 1996 ; Rêves sous le linceul, 1998 et Nour, 1947, 2001 publiés au Serpent à plumes. Remarqués par la critique et salués par des prix, tous les livres de cet auteur ont été repris en poche. Homme de théâtre, il a reçu avec sa pièce Le prophète et le président le Prix du Théâtre interafricain Tchicaya U’Tamsi (RFI) en 1990, pièce qu’il reprendra et mettra en scène en mai 2005 au théâtre des Déchargeurs, Paris. Sa pièce une farce, La femme, la dinde, les deux compères et la bouteille est jouée prochainement à La Réunion et en France en août-Octobre 2004. Il vient de faire paraître le roman Revenir. PAULINE PEYRADE [FRANCE] Régulièrement publiées aux Solitaires Intempestifs, la jeune dramaturge française Pauline Peyrade étudie la mise en scène à la Royal Academy of Dramatic Art (Londres) puis intègre le département Écriture Dramatique de l’ENSATT en 2012. La même année, elle crée la revue Le bruit du monde. Elle est l’autrice de plusieurs textes, dont 0615, mis en ondes sur France Culture, et Vingt centimètres, lu à la Mousson d’hiver 2014 et au Théâtre National de Toulouse. En 2015, elle présente EST aux Sujets à Vif du Festival d’Avignon, avec Justine Berthillot. L’année suivante, elles fondent ensemble la #CiE, compagnie cirque/texte, dont la première création, POINGS, sera présentée au Festival SPRING 2018. En 2016, elle publie aux Solitaires Intempestifs Ctrl-X, mis en scène par Cyril Teste, et Bois Impériaux, présenté à la Comédie-Française, à Théâtre Ouvert et au Théâtre National de Strasbourg en 2016, et en production par le collectif Das Plateau. Autrice associée au CDN de Montluçon-Auvergne, dirigé par Carole Thibaut, et dramaturge de la saison 16-17 du Théâtre POCHE/GVE, dirigé par Mathieu Bertholet, elle enseigne par ailleurs au sein des départements d’écriture dramatique de l’ENSATT (Lyon) et de l’École du Nord (Lille). MARINE BACHELOT NGUYEN [FRANCE, VIETNAM] Marine Bachelot Nguyen est autrice-metteuse en scène au sein de Lumière d’août, collectif fondé en 2004 à Rennes. Dans ses textes et mises en scène, elle explore l’alliance de la fiction et du document, les croisements du corps et du politique, les questions féministes et postcoloniales. Lauréate de plusieurs bourses d’écriture (CnT, Beaumarchais-SACD, CNL), ses pièces sont jouées en Bretagne, France, Suisse, Afrique, créées par elle ou d’autres metteures en scène. Histoires de femmes et de lessives et La place du chien (texte finalisé à la Chartreuse en 2009) sont publiées aux Éditions des Deux Corps. À la racine (2011) et La place du chien (2014) sont ses dernières créations. 16
IAN DE TOFFOLI [LUXEMBOURG] Ian De Toffoli est né en 1981, à Luxembourg, dans une famille italo- luxembourgeoise. À 19 ans, il s’installe à Paris pour faire des études de Lettres. Douze ans plus tard, il soutient une thèse de doctorat sur la réception du latin et de la culture antique dans la littérature contemporaine. Il a publié deux romans aux éditions Les Cahiers Luxembourgeois, ainsi que de nombreux articles ou textes courts dans des anthologies, revues et ouvrages collectifs en France et au Luxembourg. Sa première pièce de théâtre, L’Annonce, créée au Centre des Arts Pluriels d’Ettelbrück en 2009, a été montrée au Nowy Teatr de Varsovie. Pendant la saison 2011/2012, il est auteur en résidence au Théâtre National du Luxembourg. Il vit aujourd’hui entre Bruxelles et Luxembourg. Parmi ses œuvres, mentionnons L'Homme qui ne retrouvait plus son pays, suivi de Microdrames. Il a également participé aux recueils Fabula Rasa, Fragment 3793, Migrant et Impossible Readings. Durant l’automne 2018, il bénéficie d’une résidence d'auteur au Literarisches Colloquium Berlin. GUY RÉGIS JR [HAÏTI] Né en Haïti en avril 1974, Guy Régis Jr est écrivain, metteur en scène de théâtre, comédien et réalisateur. En 200, il fonde la compagnie NOUS Théâtre qui va bousculer les codes du théâtre contemporain, notamment en créant Service Violence Série en 2005, véritable acte politique et dramaturgique fondateur de son travail. Son théâtre est représenté en Haïti et à l’international, en France (Paris, au Festival des francophonies de Limoges, au Festival d’Avignon, en Belgique, en Hongrie, aux États-Unis, au Brésil, en Italie, au Togo, au Congo, etc…). En plus de son rôle de créateur, il travaille activement au développement des arts vivants en Haïti. Il a dirigé en 2012/2013 le projet « Migrants » dont l’objectif était d’organiser des formations et workshops artistiques dans différentes villes d’Haïti avec des créateurs internationaux. De 2012 à 2014, Guy Régis dirige la section théâtre de l’École Nationale des Arts d’Haïti. Depuis Janvier 2014 il est le Directeur artistique de l’Association Quatre Chemins qui gère le festival des arts vivants du même nom, moment phare de la vie de Port-au-Prince depuis maintenant 14 ans. Le Festival Quatre Chemins était l’invité du Festival des Francophonies en Limousin en 2016. Guy Régis a reçu plusieurs bourses d’écriture et distinctions (prix ETC Beaumarchais, lauréat du prix Jean-Brierre de poésie, Dakar-Port-au-Prince). Il anime des ateliers d’écriture et de théâtre un peu partout dans le monde (Liège, RDC, Washington, etc.). GUILLAUME POIX [FRANCE] En 2014, le jeune auteur français Guillaume Poix publie un premier texte de théâtre aux éditions Théâtrales, Straight, sélectionné au festival Regards croisés, lauréat de l’aide à la création des textes dramatiques du CNT et prix des Journées de Lyon des auteurs de théâtre en 2014, prix Godot des lycéens et prix Sony Labou Tansi des lycéens en 2016. Il est aussi l’auteur de Wave (commande de l’Institut français de Cotonou où le texte est joué en 2015), Waste (coup de cœur du comité de lecture de L’Apostrophe - Scène nationale de Cergy-Pontoise et créé par Johanny Bert au Poche/GVE en 2016), Et le ciel est par terre (lauréat de l’aide à la création des textes dramatiques du CNT, 17
sélectionné par le bureau des lecteurs de la Comédie-Française et lu à la Mousson d’été en 2016, lauréat de Scenic Youth - prix des lycéens pour les nouvelles écritures de théâtre de la Comédie de Béthune - Centre dramatique national des Hauts-de-France et retenu par France Culture en 2017) et Tout entière(qu’il met en scène en 2016 au Préau - Centre dramatique régional de Normandie-Vire). Il est dramaturge associé du théâtre genevois Poche/GVE en 2015- 2016. Il travaille avec Christian et François Ben Aïm et Ibrahim Maalouf à l’écriture d’une partition chorégraphique, Brûlent nos cœurs insoumis, créée en 2017 à La Garance - Scène nationale de Cavaillon. La même année, il met en scène avec Pauline Sales WIP (quatre textes écrits par Roland Schimmelpfennig, Vincent Farasse, Pauline Peyrade et lui-même) à la Comédie de Saint-Étienne - Centre dramatique national. Son premier roman, Les Fils conducteurs, paraît en août 2017 aux éditions Verticales. ÉMILIE MONNET [QUÉBEC, PREMIÈRES NATIONS] Au croisement entre le théâtre, la performance et les arts médiatiques, la pratique artistique d’Émilie Monnet s’articule autour des questions d’identité, de mémoire, d’histoire et de transformation. Ses spectacles puisent dans la symbolique des rêves et des mythologies – personnelles et collectives – pour raconter des histoires qui interrogent le monde d’aujourd’hui. En 2011, elle fonde ONISHKA dans le but de créer des spectacles nés de collaborations uniques entre artistes de différentes cultures et disciplines ; puis en 2016, Scène contemporaine autochtone (SCA), une manifestation artistique et critique faisant place à la création autochtone en arts vivants. Une version réduite de SCA était présentée à Buenos Aires en mars 2017 et réunissait des artistes autochtones du Québec et de l’Argentine. De mère anishnaabe et de père français, Émilie vit à Montréal. Son engagement artistique s’inspire de nombreuses années d’activisme auprès d’organisations autochtones (Canada et Amérique Latine), et de sa participation à des projets artistiques avec des femmes judiciarisées et jeunes autochtones. ALEXANDRA BOURSE [FRANCE] Agrégée en lettres modernes et docteure en littérature comparée (2012), Alexandra Bourse publie Le Métis, une identité hybride ? aux éditions Classiques Garnier. Dans cet essai, elle s'intéresse à la façon dont, incarnation d'une identité jugée problématique, le personnage métis est interprété par un entourage qui tente de le subsumer à des catégories - raciales et sexuelles - prédéfinies. Elle étudie le piano pendant 12 ans puis découvre l’univers du jazz et pratique le chant alors qu’elle est à l‘École Normale Supérieure. Elle entre dans différents groupes et chante avec puissance et émotion les classiques du répertoire jazz et soul ainsi que ses propres compositions. Référente culture du lycée Anna Judic, où elle enseigne les lettres modernes, le théâtre et le français langue étrangère, elle cherche à développer le domaine musical dans son établissement pour que les élèves le découvrent ou s’y expriment. Elle vient de monter un atelier gospel dans lequel se mêlent les générations. 18
VII. L ES INTERPRÈTES YACINE SIF EL ISLAM [FRANCE] Avant d’entrer à l’École supérieure de théâtre Bordeaux Aquitaine (EstBA), Yacine Sif El Islam passe un Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques arts du spectacle à l'Université de Besançon. Il multiplie les expériences en jouant notamment dans Haute Autriche mis en scène par Benoît Lambert, Pre Paradise Sorry Now de Fassbinder mis en scène par Guillaume Vincent, Roberto Zucco de Bernard-Marie Koltès et Hamlet de Shakespeare, mis en scène Sharif Andoura. Il joue aussi dans un spectacle de marionnettes, L’Araignée dans la plaie de Matéi Visniec, dans une mise en scène de Catherine Hugo. Une fois admis à l'EstBA, il crée sa Carte Blanche, Lettre de Baudelaire à sa mère. Il forme le Groupe Apache en 2013 avec ses camarades de promotion et met en scène le Projet Molière, un spectacle inspiré du Misanthrope, de Dom Juan et de Tartuffe de Molière. Il joue dans La Barbe Bleue de Julien Duval. Au sein de la Compagnie du Réfectoire, il a joué en 2016 dans Ils se marièrent et eurent beaucoup, mise en scène du texte de Philippe Dorin par Adeline Détée. Il joue régulièrement pour Catherine Marnas et le Théâtre National de Bordeaux. JASMINE BOUZIANI [FRANCE] Artiste plurielle depuis petite elle commence le violon et le chant à l'âge de 5 ans. Elle débute sa formation théâtrale en 2019 au conservatoire à rayonnement régional de Grenoble en 2019 en parallèle de sa licence d'Arts du spectacle à l'Université Grenoble Alpes. Elle joue en 2021 dans Gens du Pays de Marc-Antoine Cyr mis en scène par Sylvie Jobert à l'Espace 600 de Grenoble et à Lons-le- Sonier à Scènes du Jura - Scène nationale. Elle participe également au festival Regards Croisés au TMG-Théâtre 145 produit par Troisième Bureau en lecture de Cinq dans le nid de Cordelia Lynn/traduit de l'anglais par Blandine Pélissier et mis en voix par Thierry Blanc. Elle joue dans J'aimerais beaucoup vous voir samedi ou dimanche prochain mis en scène par Pascale Henry au TMG - Théâtre 145 de Grenoble. Elle monte le collectif Les Bonbons Poivre aux côté de Maessane Hemada-Saugey ou elle aura l'occasion de mettre en scène et jouer dans Poupées, issu de la pièce Les Petits Bonnets de Pascaline Herveet. Actuellement, elle poursuit sa formation au Conservatoire Royal de Mons / École Supérieure des Arts - ARTS² (Mons, Belgique). 19
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