Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR

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Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
25.08.2021
Star
PROG   n° 196             28.09.2021
       PROGRAMME
       DES CINÉMAS STAR
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
LES GRANDS HORO-SCOPES

BECKETT
                                       DE CARMEN DIAS*.

                      Bélier : C'est sur un coup de tête que vous
                      êtes allé·es voir Les amours d’Anaïs. Comme

ZONZON
                      d’habitude n’avez pas réfléchi avant de
                      choisir mais là aussi vous ne le regrettez pas !
                      Taureau : La révolution ce n’est pas vous
                      qui la ferez. Encore raté pour l’avant-garde

LA CHATTE
                      ami·es Taureau, mais prenez place et
                      dégustez ce Délicieux film de rentrée.
                      Gémeau : Pour ne manquer aucune information

À MA MÈRE             France est votre bible d’actualités de la rentrée.
                      Bingo c’est plus branché que BFM TV.
                      Cancer : Skate, sororité, originalité… Plus
                      qu’un film, Je m’appelle Bagdad est votre

ANAÏS
                      nouveau hashtag.
                      Lion : Le sort des autres ne vous intéresse
                      pas d’habitude, mais prêt.es à tout pour Un
                      triomphe vous vous passionnez pour une fois
                      devant un film social.
DÉMOUSTIFIÉE          Vierge : Jamais le premier soir ! Vous
                      prenez toujours le temps pour Une histoire
                      d’amour et de désir.
LE MYSTÈRE MALLAURY   Balance : Choral, gracieux et pop à souhait,
                      Summertime est la poursuite de votre été.

L.A. X 25             Scorpion : Après quelques incantations de
                      circonstance, vous vous laissez envoûter par

                                                                           * Pour affiner vos choix cinéma n’oubliez pas de consulter votre ascendant.
                      Les sorcières d’Akelarre pour compléter votre
                      arbre généalogique avant la reprise.
BIPOLAIRE SOLAIRE     Sagittaire : À peine rentré.es de vadrouille

SEXY
                      vous arrêtez votre choix sur Notturno.
                      Toujours en quête d’humanisme et de
                      voyage, sacré·es Sagittaire.
                      Capricorne : : Si c’est l’occasion de visiter la
                      Suisse, vous n’hésiteriez pas à accompagner

SORGIN
                      votre père grabataire. En plus comme Tout s’est
                      bien passé, votre goût de l’efficacité est servi.
                      Verseau : Encarté·es depuis l'enfance, c'est
                      avec une conviction sans faille que vous
                      rejoignez vos Chers camarades !

#BAGDAD               Poissons : Empathique au possible, votre
                      pôticoeur si Fragile pleurniche même pour ce
                      râteau que vous n’avez pas pris.
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ÉDITO   13.08.2021

        Rarement un été aura été aussi tendu. Alors que justement la saison est
        calendairement prévue pour prendre du recul, retrouver une certaine
        allégresse, boire frais et rester calme. Mais non, un bel été nuageux et pourri
        dans un contexte qui divise. Mais quand même quoi, ce n’est pas si compliqué
        de comprendre qu’on peut ne pas être vraiment d’accord les uns les autres
        mais que malgré tout, les choses sont très souvent entendables. Ben non,
        l’impression que beaucoup d’entre nous restent liés à leurs certitudes, qui
        trouvent des échos ravageurs en quelques clics, a primé. Au Star, comme
        dans beaucoup d’autres lieux de notre espèce, on a un peu absorbé tout
        ça en caisse (de résonnance) et sur notre facebook. Des mécontentements,
        quelques agressions, des moralisateurs, ceux qui s’en foutent mais qui le
        disent haut et fort, ceux enfin qui nous protègent du bouillonnant… bref la
        pluralité de ce que nous sommes. Rien de grave, ça fait partie du job, malgré
        un système qui permettait avant le neuf août, les jauges ET le Pass Sanitaire.
        Oui c’était juste de le faire ainsi.

        Alors bravo, merci, hallelujah à vous qui venez chez nous avec ce désir
        monstrueux de voir du cinéma et que du cinéma. D’avoir trouvé dans ce tohu-
        bohu, la force suprême de venir slalomer entre les violences médiatiques et
        les accros physiques. Vous avez maintenu, par rapport à d'autres, le plaisir
        d’un quotidien ; plaisir nécessaire à faire fonctionner notre boutique. Pour
        toutes les salles de cinéma, l’essentiel est de ne pas se diriger vers une
        troisième fermeture et que les mesures sanitaires actuelles sont peut-être
        une condition sine qua non pour justement ne pas fermer.

        Aujourd’hui, pour nous qui mettons en place une rentrée de cinéma qui-
        veut-tout-casser, nous savons qu’elle demandera une fois de plus, votre
        engagement et votre curiosité. C’est un moment important et nos regards
        sont suspendus. L’équipe des cinémas Star va bien, nous pouvons être
        un point d’ancrage (parmi tant d’autres) pour nous construire une reprise
        un peu moins sérieuse, avec l’audace et l’énergie de la première scéne
        d’Annette et aussi un peu de connerie, cette décontraction de l’intelligence.
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SOMMAIRE
A/B                                                        R/S
Amours d’Anaïs (Les) ( p. 40 )                             Rashômon ( p. 12 )
Blue Bayou ( p. 38 )                                       Respect ( p. 52 )
Blumen von gestern (Die) ( p. 47 )                         Sans signe particulier ( p. 45 )
                                                           Serre-moi fort ( p. 8 )
C/D                                                        Simple messieurs ( p. 13 )
                                                           Summertime ( p. 38 )
Chers camarades ! ( p. 20 )                                Sorcières d’Akellare (Les) ( p.10 )
Délicieux ( p. 26 )                                        Sommet des dieux (Le) ( p. 44 )
Double messieurs ( p. 13 )                                 Supernova ( p. 26 )
Dune ( p. 52 )

F/G                                                        T/U/V
                                                           Terre des hommes (La) ( p. 15 )
Fils de l’épicière, le maire, le village… (Le) ( p. 22 )
                                                           Tout s’est bien passé ( p. 41 )
Fragile ( p. 10 )
                                                           Triomphe (Un) ( p. 24 )
France ( p.14 )
                                                           Troisième guerre (La) ( p. 45 )
Genou d’Ahed (Le) ( p. 36 )
                                                           Une fois que tu sais ( p. 42 )
                                                           Vie de château (La) ( p. 48 )
H /I / J
Histoire à soi (Une) ( p. 24 )
Histoire d’amour et de désir (Une) ( p. 23 )
                                                           FESTIVALS
                                                           Ciné-Cool ( p. 12-13 )
I am Greta ( p. 47 )
                                                           Shalom Europa ( p. 18-19 )
Intranquilles (Les) ( p. 35 )
                                                           FEFFS ( p. 30-34 )
Je m’appelle Bagdad ( p. 46 )

L/M/N                                                      Jeune Public ( p. 48 et 49 )
Laïla in Haïfa ( p .22 )
Ma mère est un gorille et alors ? ( p. 49 )                Séances spéciales
Même les souris vont au paradis ( p .49 )                  ( p. 8, 12, 24, 35, 44, 47 )
Mush mush et… ( p. 49 )
Nuit des rois (La) ( p. 25 )
Notturno ( p. 44 )

O/P
Origine du monde (L’) ( p. 39 )
Peaux de vaches ( p. 14 )
Petites danseuses ( p.16 )
Pingu ( p. 48 )
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
8

                                           08.09                                                FILM DU MOIS
                                                                                                               LES SHADOKS                                                                25.08
                                                                                            + AVANT-PREMIÈRE
                                                                                                               CONTAMINENT LES CINÉMAS STAR
                                      Serre-moi fort
                                                                                                 + RENCONTRE                                                                              28.09
                                        MATHIEU AMALRIC                                                        « Pas besoin de Pass Sanitaire pour voir les épisodes des Shadoks, votre
                                     ( FR + DE ) - 2020 - 1h37                                                 passeport vaccinal européen suffira. » S. Libs, gérant des cinémas Star.
                             avec Vicky Krieps, Arieh Worthalter...
                      d'après la pièce Je reviens de loin de Claudine Galea

                        Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va.

                                                                                                               Du 25.08 au 07.09
                                                                                                               En première partie de UN TRIOMPHE et TERRE DES
                                                                                                               HOMMES.

                                                                                                               ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 7
                                                                                                               Première diffusion le 9 mai 1968 à 20h32 sur la 1ère Chaîne
                                                                                                               (ORTF) - 2'22
                                                                                                               Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs pla-
                                                                                                               nètes respectives ont décidé d'aller sur la Terre. En
                                                                                                               attendant que les Shadoks se fatiguent de pomper,
                                                                                                               les Gibis se reposent à la campagne.

    Très peu de temps après avoir vu un film je ne suis souvent plus capable d’en raconter l’his-
    toire, mon souvenir des films et des livres est plutôt sensitif. Et bien en sortant de Serre-moi           Du 08.09 au 21.09 :
    fort, la gorge serrée et les larmes aux yeux, cette incapacité fût immédiate, mais ce n’est pas            En première partie de SERRE MOI FORT, SUMMER-
    moi qui ai écrit la ligne laconique du synopsis, c’est Amalric. Rien de plus à se mettre sous              TIME et LES AMOURS D’ANAÏS.
    la dent sur Allociné. Probablement parce que Serre-moi fort parle de la mémoire. Ou plutôt,
    qu’il en fait l’expérience même dans son écriture. Mathieu Amalric tente un essai cinématogra-             ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 8
    phique sur le souvenir et ne s’embarrassera pas à clarifier son histoire, par ailleurs magnifique.         Première diffusion le 13 mai 1968 à 20h29 sur la 1ère Chaîne
    Sans le trahir, ce souvenir sera celui de la puissance fulgurante d’une histoire d’amour. Ce sera          (ORTF) - 2'26
    aussi le portrait à contre-courant de la maternité, si juste. Ce sera encore la sensation d’une            Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs pla-
    rupture écrite comme celle d’un deuil familial. D’une séparation qui hante comme un mort                   nètes respectives ont décidé d'aller sur la Terre. La
    (auquel on ne retirera plus jamais sa tendresse). Du souvenir, le film se rappelle la fugacité qui         planète des Shadoks se déforme continuellement
    nous dérobe en substance nos instants vécus mais nous hante d’échos, comme des flashs qui                  et cela leur cause énormément de problèmes.
    nous animent encore d’une sensation brûlante à l’endroit même de leur disparition. Serre-moi
    fort est un grand vertige qui parle de cette absence et de cette présence. Plein et vide à la fois,
    comme ce qui reste et ce qui part, à ceux qui partent comme ceux qui restent. Le temps est
                                                                                                               Du 22.09 au 28.09
                                                                                                               En première partie de JE M’APPELLE BAGDAD et
    passé mais on ne lâche pas son étreinte, comme le dit ce titre terriblement beau.
                                                                                                               SANS SIGNE PARTICULIER.
    Quand on rencontre Mathieu Amalric, il y a un truc perturbant. Son regard est aussi distant
    qu’habité. Ça crée quelque chose d’insaisissable et de totalement magnétique, quelque
                                                                                                               ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 9
    chose qui s’enfuit en même temps qu’il vous attrape. Et bien Serre-moi fort ressemble à ces
                                                                                                               Première diffusion le 14 mai 1968 à 20h46 sur la 1ère Chaîne
    yeux-là.
                                                                                                               (ORTF) - 2'13
                                                                                                               Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs planètes
                             AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                                                                                               respectives ont décidé d'aller sur la Terre. À force de
                              ven. 03.09 ~ 20h15 ~ St-Ex
                                                                                                               pomper sans résultat, les Shadoks s'épuisent. En
       en présence du réalisateur Mathieu Amalric et de l'autrice Claudine Galéa,
                                                                                                               conséquence, le professeur Shadoko est envoyé au
                                artiste associée du TNS
                                                                                                               Goulp et les Gibis reprennent leurs préparatifs.
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
10                                                                                                                          11

                                                         25.08
          Les sorcières d’Akellare                                                    Fragile
                      PABLO AGUERO                                               EMMA BANESTAN
              ( FR + SP ) - 2020 - VOST - 1h32                                   ( FR ) - 2019 - 1h40
           avec Amaia Aberasturi, Daniel Fanego,                        avec Yasin Houicha, Oulaya Amamra,
                     Alex Brendemühl…                                            Raphaël Quenard…

     Pays basque, 1609. Six jeunes femmes sont arrêtées          Az travaille chez un ostréiculteur à Sète. Les huîtres
        et accusées d’avoir participé à une cérémonie              il connaît ça par cœur, il les ouvre par centaines.
       diabolique, le Sabbat. Quoi qu’elles disent, quoi          Dans l’une d’elle, Az décide de cacher une bague,
      qu’elles fassent, elles seront considérées comme              pour demander sa petite amie Jess en mariage.
      des sorcières. Il ne leur reste plus qu’à le devenir…      Elle ne dit pas oui. Heureusement, sa bande d’amis
                                                                 est prête à tout pour l’aider à sortir la tête de l’eau.

     Les sorcières d’Akellare n’est pas seulement le meil-
     leur film fantastique espagnol de 2020, mais le meil-       Attention denrée rare. Un film hautement sympa-
     leur film espagnol (tout court). Tourné en langue           thique, aux dialogues et situations bien enlevés et qui
     basque, il raconte l’histoire véridique de la chasse aux    nous fait aimer des personnages touchants et drôles.
     sorcières (ici des jeunes filles) pendant l’inquisition.    Alors on ne va surtout pas sortir l’étendard du positi-
     Avant d’être un film de genre, Les sorcières d’Akellare     visme des banlieues. Non seulement nous ne sommes
     veut rester authentique et précis sur le territoire et      pas en banlieue mais sur les plages et villages de l’Hé-
     l’époque définie ; grand bien lui fasse. Au final le film   rault, quelque part entre Sète et le Grau-du-Roi, mais
     est assez proche de Virgin Suicides de Sofia Coppola        surtout l’important ici est dans la tendresse accordée
     dans sa manière de faire exister un groupe de filles        et la maladresse des grands ados. Oui Fragile comme
     comme noyau résistant à la folie des hommes. Tout au        ce film qui a le courage d’imposer une tonalité nou-
     long de leur jugement, elles luttent contre ce pouvoir      velle avec des acteurs d’une fraîcheur inédite. Ici on
     patriarcal et misogyne avec bruit et fureur.                ose : on proclame sa flamme, on apprend à danser,
     Mais là où le film l’emporte c’est dans sa beauté           on accepte les différences bref on vit dans un monde
     formelle. Celle des paysages basques, entre forêts          pas facile certes, mais avec la légèreté de ceux qui
     magnifiées et falaises, celle des clairs-obscurs qui se     surmontent (sans se plaindre). La légèreté pour nous
     combattent, celle des corps de femmes qui luttent,          réconcilier donc, l’absence de cynisme pour entrevoir
     dansent, prennent du plaisir…chaque minute du film          de belles choses. Ce petit film de rien du tout, nous
     émerveille (ce qui justifie pleinement son passage sur      montre la voie d’un cinéma débarrassé de clichés : Az
     le grand écran) et n’étouffe en aucun cas son propos.       le héros du film est un jeune mec romantique, aimant,
     Un film historique revigorant !                             solidaire, camarade et courageux. Un mec qui pleure
                                                                 quand il est triste !
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CINÉ-COOL                                                                     21.08            sam. 28.08 ~ dès 17h30 ~                                 19h30
                                                                                               Star                                                     SIMPLE MESSIEURS
                                                                              28.08            Soirée hommage                                           ( FR ) - 2020 - 0h59

                                                                                               à Jean-François Stévenin                                 Auteur de trois long-métrages cultes, Jean-François
                                                                                                                                                        Stévenin sait se faire désirer : Laurent Achard ouvre le

DU 21 AU 28 AOÛT 2021                                                                          On a beaucoup de raisons assez intimes pour vous
                                                                                               proposer cet hommage à Stévenin : une soirée
                                                                                                                                                        portrait qui lui est dédié au sein de la mythique série
                                                                                                                                                        Cinéastes de notre temps par une attente. Derrière
                                                                                               épique avec l’homme lors de sa venue sur Mishka,         la caméra, dans le miroir à la Manet qui occupe le
4,50 euros la place pour tou·te·s et à toutes les séances                                      une rencontre avec Romain Sublon (cher collabo-          mur du café où est attendu l’acteur-réalisateur, sont
                                                                                               rateur de ce programme) qui l’a écouté, côtoyé,          visibles tous les fans venus l’écouter ce jour-là.
                                                                                               chez lui, au milieu de son clan ou avec ses amis
                                                                                               pour des projets parfois aboutis ou en suspend.
                                                                                               Et puis surtout pour le cinéaste, oui quel putain

sam. 21.08 ~ 20h15                    mer. 25.08 ~ 19h30 ~ St-Ex                               de cinéaste !
                                                                                               À moins que ce ne soit pour la grande scène finale
Avant-première + Rencontre            Avant-première + Rencontre                               et utopiste de L’argent de poche de Truffaut : « (…)
                                                                                               la vie est dure mais elle est belle, puisqu’on y tient
LA TERRE DES HOMMES                   TOUT S’EST BIEN PASSÉ                                    tellement ! ».
cf. page 15                           cf. page 40

dim. 22.08 ~ 11h ~ Star               jeu. 26.08 ~ 20h15 ~ St-Ex                               17h30
Avant-première/Jeune public           Avant-première + Rencontre
                                                                                               PEAUX DE VACHES
MA MÈRE EST UN GORILLE (ET ALORS ?)   LE GENOU D’AHED                                          cf. page 14
                                                                                                                                                        20h45
cf. page 49                           cf. page 36
                                                                                                                                                        DOUBLE MESSIEURS
                                                                                                                                                        J.-F. STÉVENIN - ( FR ) - 1986 - 1h28
dim. 22.08 ~ 20h15 ~ Star             ven. 27.08 ~ 20h ~ Star                                                                                           avec Jean-François Stévenin, Carole Bouquet, Yves Afonso…

Avant-première + Rencontre            Avant-première / Ressortie                                                                                        François, un cadre sans histoire, mène une existence
                                                                                                                                                        paisible, entouré de sa femme et de ses enfants. Un
UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR      RASHOMON                                                                                                          jour, il découvre sur la couverture d'un roman policier
cf. page 23                           AKIRA KUROSAWA - ( JP ) - 1952 - VOST - 1h28                                                                      le portrait de son vieux complice Léo, qu'il n'a pas
                                      Avec Toshirô Mifune, Masayuki Mori (I), Machiko Kyô…                                                              vu depuis 25 ans et qu'il connut jadis en colonie de

lun. 23.08 ~ 20h15 ~ St-Ex            Au Xe siècle, un bandit reconnaît avoir tué un
                                      samouraï. La femme du défunt s'accuse du meurtre
                                                                                                                                                        vacances.
                                                                                                                                                        Deuxième long-métrage de Stévenin, road-movie
Avant-première + Rencontre            et un bûcheron contredit ces deux affirmations.                                                                   oblique qui prend vite la tangente vers de l’humour
                                      L'esprit du samouraï déclare, quant à lui, qu'il s'est                                                            grotesque et la beauté poétique.
UNE FOIS QUE TU SAIS                  tout simplement suicidé...
cf. page 42

                                      sam. 28.08 ~ 15h30 ~ Star
mar. 24.08 ~ 20h30 ~ St-Ex            Avant-première/Jeune public
Avant-première + Rencontre
                                      MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS
L’ORIGINE DU MONDE                    cf. page 49
cf. page 39
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
14                                                                                                                                                                                                                                    15

                                                         25.08                                                                 AVANT-PREMIÈRE                                25.08
                                                                                                                               + RENCONTRE
                 Peaux de vaches                                                       France
                      PATRICIA MAZUY                                              BRUNO DUMONT
                     ( FR ) - 1989 - 1h30                                        ( FR ) - 2020 - 2h14
      avec Jean-François Stévenin, Sandrine Bonnaire,                    avec Léa Seydoux, Blanche Gardin,
                                                                                                                                                                  La terre des hommes
                                                                                                                                                                              NAËL MARADIN
                    Salomé Stévenin…                                             Benjamin Biolay…
                                                                                                                                                                            ( FR ) - 2020 - 1h36
                                                                                                                                                                     avec Diane Rouxel, Jalil Lespert,
     Dans le nord de la France, au cours d'une beuverie          France De Meurs est la présentatrice vedette d’une
                                                                                                                                                                           Finnegan Oldfield…
          avec son frère, Gérard met le feu à la ferme             grande chaine d’info en continu. Elle en est la
     familiale. Dix ans plus tard son frère sort de prison       figure de proue, celle qui va au devant des grands
                                                                                                                                           Constance est fille d’agriculteur. Avec son fiancé, elle veut reprendre l’exploitation
     et le retrouve marié, père de famille et propriétaire       reportages et des débats sulfureux, elle est France
                                                                                                                                              de son père et la sauver de la faillite. Pour cela, il faut s’agrandir, investir et
        de la ferme. Il lui demande des comptes mais                  de Meurs, l’icône d’un pays qui se meurt.
                                                                                                                                             s’imposer face aux grands exploitants qui se partagent la terre et le pouvoir.
                  Gérard panique et s'enfuit.
                                                                                                                                            Battante, Constance obtient le soutien de l’un d’eux. Influent et charismatique,
                                                                                                                                                  il tient leur avenir entre ses mains. Mais quand il impose son désir
                                                                                                                                            au milieu des négociations, Constance doit faire face à cette nouvelle violence.

                                                                 Dans la sinueuse lignée d’une filmographie zinzin (La
     « Le film de Patricia Mazuy est très fort, très éton-       vie de Jésus, Twentynine Palms, Hors Satan, Ma Loute,
     nant, parce qu'on y sent, captée par des détails quo-       Jeannette) Bruno Dumont nous envoie France. Bam,
     tidiens, des nuances, l'influence de ce milieu rural,       pavé dans la marre, et pavé bien lourd hein, chargé
     aujourd'hui, dans ce paysage-là, sur les mentalités         même, jusqu’à la lie. L’egotrip, la Société des médias,
     et les comportements. Sur la façon de parler ou de ne       le cynisme, l’ignorance, la bêtise, tout y passe, sans
     rien dire. Des personnages apparaissent, pris sur le vif,   aucun compromis ni concessions. A tel point qu’on ne
     jamais utilisés de façon pittoresque, utiles seulement      se pose même plus la question de la caricature, le trop
     pour mieux cerner les rapports de Roland le revenant,       faisant ici l’oeuvre du plein. Mais là où le film tournoie,
                                                                                                                                          Le cinéma surfe depuis quelques temps sur les films paysans, les « produits à la ferme »
     de Gérard et d'Annie, femme agacée par la complicité        c’est dans son immense fragilité esthétique. Triple
                                                                                                                                          garantissant fraîcheur et consommation de proximité. Au nom de la terre, le bien nommé
     sournoise des deux frères (quand ils se battent dans        mise en scène ; trois sources d’images, aseptisée à
                                                                                                                                          Petit Paysan et quelques autres ont ainsi revitalisé un territoire campagnard tout en
     la boue, c'est un jeu violent, une étreinte charnelle)      souhait parce que la télé, abîmée parce que sur le ter-
                                                                                                                                          dénonçant les conditions économiques précaires et les difficultés des nouvelles géné-
     et bien décidée à préserver son ordre familial. En elle,    rain, et léchée à triple tours dans la vie. Et c’est dans
                                                                                                                                          rations. Dans La terre des hommes, Constance, jeune agricultrice, coche les cases citées
     pourtant, quelque chose change. C'est une affaire de        cette vie que tout bascule. France De Meurs (Léa Sey-
                                                                                                                                          du genre tout en étant fille, chose peu vue au cinéma (et rare dans le domaine agricole).
     sentiments. Patricia Mazuy a réussi le tiercé : scénario,   doux) est filmée en son âme et conscience, dépourvue
                                                                                                                                          Le film s’il parle de transmission, se concentre sur Constance comme héroïne battante
     réalisation, direction d'acteurs (…) ».                     de tout jugement car elle en est affranchie, désincar-
                                                                                                                                          embarquée dans une mauvaise histoire (que nous tairons). Elle permet de transcender un
     ( Le Monde, mai 1989 )                                      née. Avant d’être habitée par un sentiment si puissant.
                                                                                                                                          film et son sujet tout en insérant des séquences quasi documentaires – comme les ventes
                                                                 A cet endroit, précis comme une incise, France/France
                                                                                                                                          massives de bovins – qui enracinent le film. Même si les autres personnages deviennent
                                                                 est bouleversant·e.
                                                                                                                                          vite des seconds couteaux, même si le social rural passe un peu au second plan, le film
                                                                                                                                          tend un suspense autour de son héroïne, fragile et forte Diane Rouxel que nous espérons
                                                                                                                                          déjà revoir sur nos écrans.

                                                                                                                                                                     AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                                                                                                                                                      sam. 21.08 ~ 20h15 ~ St-Ex
                                                                                                                                                               en présence du réalisateur Naël Marandin
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
16                                                                              17

                                         25.08
               Petites danseuses
                                                                  Parce que
                     ANNE-CLAIRE DOLIVET
            ( FR ) - 1h31 - EN FAMILLE - dès 7 ans

                                                               nous sommes
     À quoi ressemble la vie de petites filles qui rêvent
             de devenir des danseuses étoiles ?
      Elles ont entre 6 et 10 ans. À la maison, à l'école

                                                                  plusieurs
     ou dans la rue, elles vivent la danse avec passion.
           Mais comment grandir dans un monde
              de travail intensif, d'exigence et

                                                                 célibataires
          de compétitions quand on est si petite ?

                                                                     sans
                                                                autre contact
     Face aux premières scènes, on pourrait se sentir en
     colère. Exigeante et dure, la prof prend pas de gants
                                                               avec le monde
     quand il s’agit d’être impeccables dans ses chaus-
     sons. Et puis il y a aussi ces parents, ou plutôt cette
     mère qui voudrait augmenter les performances de
     son enfant de 6 ans. On sent que les gamines se
     mettent la pression. Elles ont parfois l’air épuisées,
     leurs journées sont plus remplies que les nôtres et
     elles sont déjà bien trop à la pointe question régime.
     Mais cette mise en place et ces scènes révoltantes
     font parties du décor des jeunes danseuses. Indis-
     pensables au film, elles font le point sur la frontière
     mince avec une exigence de mise. Et puis la rigueur
     dévoile bientôt toute sa tendresse. D’espoirs en
     échecs, de répétitions en récompenses, on se pas-
     sionne vite pour elles, avec elles. D’autant que le
     film a l’intelligence d’aller filmer l’intime. Au plus
     près, au plus juste et au plus touchant.
     Assurément beaucoup de jeunes passionné.es
     apprécieront de découvrir ce film que l’on vous
     recommande de voir en famille !
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
SHALOM                                                                                            29.08
                                                                                                  31.08
EUROPA 2021
DU 29 AU 31 AOÛT 2021

Avant-première
OÙ EST ANNE FRANK !                                       MY KID
ARI FOLMAN - ( IL + BE + FR )- VOST - 1h39 - dès 10 ans   NIR BREGMANN - ( IL ) - 2020 - VOST - 1h34
                                                          avec Shai Avivi, Noam Imber…
Kitty, l’amie imaginaire d’Anne Frank à qui était
dédié le célèbre journal, a mystérieusement pris          Aharon a consacré sa vie à élever son fils Uri. Ils
vie de nos jours dans la maison où s’était réfu-          vivent ensemble dans une routine coupée du monde
giée Anne avec sa famille, à Amsterdam, devenue           réel. Mais Uri, autiste, est à présent un jeune adulte
depuis un lieu emblématique recevant des visiteurs        et il serait peut-être temps pour lui d'aller vivre dans
du monde entier.                                          une institution spécialisée.
Ari Folman nous livre une adaptation lumineuse et         En refusant de rompre la bulle protectrice dont il
actualisée de la tragique histoire d’Anne Frank.          entoure son fils Uri, Aharon nous entraine dans un
                                                          voyage chaotique à travers Israël.
   dim. 29.08 ~ 17h30
                                                             lun. 30.08 ~ 13h45
Sélection                                                    mar. 31.08 ~ 19h30

CRESCENDO                                                 INCITEMENT
DROR ZAHAVI - ( DE + IT + IL ) - 2019 - VOST - 1h51       YARON ZILBERMAN - ( IL ) - 2019 - VOST - 2h03
avec Peter Simonischek, Bibiana Beglau…                   avec Yehuda Nahari, Amitay Yaish Benuosilio…

Eduard Sporck, chef d'orchestre de renommée mon-          En septembre 1993, le premier ministre israélien
diale, accepte de fonder un orchestre de jeunes           Yitzhak Rabin annonce les accords d'Oslo, qui visent
israélo-palestiniens. Il est rapidement confronté à       à parvenir à une paix durable entre les Israéliens et
des jeunes musiciens qui ont grandi dans un état de       les Palestiniens après des décennies de conflit. Yigal
guerre et de répression et loin d'être en harmonie.       Amir, étudiant en droit, passe du statut de militant
L’espoir d’un début de dialogue et d’entente entre de     politique à celui d’extrémiste dangereux.
jeunes virtuoses israéliens et palestiniens porté par     Itinéraire glaçant d’un jeune militant politique
une musique splendide et sous la houlette d’un chef       devenu un extrémiste meurtrier.
d’orchestre charismatique.
                                                             lun. 30.08 ~ 19h30
   dim. 29.08 ~ 19h30
en présence du réalisateur Dror Zahavi
   mar. 31.08 ~ 13h45
20                                                                                                                 21

                                            01.09                                                           FILM
                                                                                                   COUP DE CŒUR

                                   Chers camarades!
                                   ANDREI KONTCHALOVSKI
                                   ( RU ) - 2020 - VOST - 1h56
                    avec Loulia Vysotskaya, Yuliya Burova, Andreï Goussev…

     Une ville de province dans le sud de l’URSS en 1962. Lioudmila est une fonctionnaire
           farouchement dévouée au Parti Communiste. Sa fille décide de participer
       à la grève d’une usine locale et les événements prennent une tournure tragique.
                     Les autorités dissimulent la violence de la répression.
     Lioudmila se lance alors dans une quête éperdue à la recherche de sa fille disparue.

     Image carrée, noir et blanc magnifié. On rentre dans Chers Camarades ! par une petite
     lucarne mais sur une profondeur de champs vaste et prometteuse. D’emblée l’image
     donne envie. Et puis une femme, belle et communiste convaincue. Tellement convaincue
     que toute sa vie quotidienne tourne autour de sa fonction de petite fonctionnaire du parti.
     Nous sommes en 1962 et la petite ville de Novotcherkassk va bientôt s’enflammer pour ce
     qui allait devenir le « Bloody Sunday » russe.
     La première partie du film, l’avant-manifestation, nous présente la communauté de la
     ville. Tout est ici, fin et vivant. Et puis la menace gronde, éclate et tout part en morceau
     dans des scènes d’action (fuite, manifestations, intervention de l’armée, recherche de
     l’être aimée) haletantes. Lioudmila est alors partagée entre la réalité nouvelle de sa fonc-
     tion et la recherche désespérée de sa fille. Héroïne en pleine contradiction et immense
     rôle pour Ioulia Vysotskaya.
     On oublie parfois la force cinématographique des grandes histoires de l’Histoire, ici révé-
     lées en 1992, soit 30 ans après les faits. Mais quand un grand réalisateur revient en grâce
     depuis quelques années dans son pays de naissance, après 20 années de carrière améri-
     caine réussie (Tango et Cash c’est lui !), il faut le célébrer car à 84 ans, Andreï Konchalovski
     nous donne un de ses plus beaux films et un éclairage inédit et passionné sur son pays.
22                                                                                                                                                                                                                                    23

                                                         01.09                                                              AVANT-PREMIÈRE                                 01.09
                                                                                                                            + RENCONTRE
         Le Fils de l’épicière,                                                Laila in Haifa
                                                                                       AMOS GITAÏ
     le maire, le village et le monde                                        ( IL ) - 2020 - VOST - 1h39
                         CLAIRE SIMON
                                                                   avec Tsahi Halevi, Amir Khoury, Clara Khouri…
                                                                                                                                                     Une histoire d’amour et de désir
                       ( FR ) - 2021 - 1h51                                                                                                                                LEYLA BOUZID
                                                                                                                                                                        ( FR ) - 2021 - 1h42
                                                                      Une nuit, dans la zone portuaire qui longe
          C’est l’hiver dans le petit village de Lussas,                                                                                                     avec Sami Outalbali, Zbeida Belhajamor…
                                                                   la voie ferrée à Haifa, une ville du nord d’Israël.
      en Ardèche, et les agriculteurs sont tout entier à la
                                                                  C’est là, entre le Mont Carmel et la Méditerranée,
       taille des vignes. Soutenu par le maire Jean-Paul                                                                                  Ahmed, 18 ans, français d’origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne.
                                                                        qu’est installé le Club, un lieu qui attire
          Roux, son ancien camarade de classe Jean-                                                                                           Sur les bancs de la Sorbonne, il rencontre Farah, une jeune tunisienne
                                                                      chaque soir tout ce que Haifa et sa région
        Marie Barbe se lance dans une entreprise toute                                                                                  pleine d’énergie fraîchement débarquée à Paris. Tout en découvrant un corpus de
                                                                    comptent de noctambules. Dans cette région
     singulière : la création d’une plateforme numérique                                                                                     littérature sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l’existence,
                                                                        contaminée par la haine et la violence,
         par abonnements, dédiée aux documentaires                                                                                                             Ahmed tombe très amoureux d'elle…
                                                                 le club est un refuge pour tous ceux qui n’ont pas
     d’auteur. Aux côtés de Jean-Marie, l’équipe va-t-elle
                                                                           envie de se laisser enfermer dans
       gagner le pari de cette entreprise économique ?
                                                                 des catégories toutes faites, qu’ils soient hommes
                                                                            ou femmes, homos ou hétéros,
                                                                      juifs ou arabes, palestiniens ou israéliens.

     « Changer le regard, c’est changer le monde » explique
     Jean-Marie en introduction du film. Pour cela il faut
     aussi changer le paysage Ardéchois, en construisant
                                                                 La filmographie d’Amos Gitaï est dense, hétéroclite
     un gigantesque bâtiment capable d’être à la hauteur                                                                               Une histoire d’amour et de désir est bien plus que son titre. Bien sûr, la découverte des
                                                                 et riche tout comme son œuvre entière (art, théâtre,
     des ambitions du projet. Et donc convaincre les habi-                                                                             sentiments d’Ahmed et de Farah est le cœur battant du récit mais c’est autre chose de
                                                                 écriture…), mais elle est traversée par des sujets
     tant.es, les élu.es, les investisseur.ses. On aime voir                                                                           bien plus fin qui se révèle dans les veines du film. Car il y avait une image manquante, ou
                                                                 récurent qui l’ont façonné : comme les liens entre les
     ainsi réunis des enjeux tellement éloignés, et des                                                                                peut-être un regard manquant, dans la représentation au cinéma de la génération issue
                                                                 personnes. Dans ces films, les destins individuels se
     dialogues entre personnages qui ne devraient pas se                                                                               de l’immigration en France et la voici comblée. Le contexte de l’université choisi par Leyla
                                                                 croisent pour parfois se rejoindre, parfois juste pour
     parler. Il faut faire un pot pour la venue de la ministre                                                                         Bouzid distingue d’emblée son film et offre un cadre propice à la réflexion. La réalisatrice
                                                                 se regarder et parfois sans même se voir. Dans Laila
     de la Culture ? Allons voir le jeune viticulteur du coin,                                                                         confronte ainsi les idées reçues de ses protagonistes comme celles des spectateur.rice.s
                                                                 in Haifa, le personnage principal est sans aucun doute
     qui essaye de s’en sortir en tirant de sa petite parcelle                                                                         et trace les contours d’une jeunesse d’origine maghrébine loin des clichés. L’amour nais-
                                                                 Le Club, ce lieu singulier, qui ouvre ses portent à tout
     du vin naturel.                                                                                                                   sant est le terreau de la recherche plus fondamentale autour de l’individu, de son histoire,
                                                                 le monde sans jugement. Un lieu pluriel, à l’image des
     Le Fils de l’épicière… est un film de notre époque. Avec                                                                          de ses croyances. On aurait pu souhaiter un peu plus d’ardeur ou de fougue pour nous
                                                                 personnes qui le côtoient. Encore une fois, chez Amos
     ses thèmes : le retour à la terre, à une économie plus                                                                            emporter mais à l’instar de la personnalité réservée d’Ahmed, on retiendra la sensibilité
                                                                 Gitaï, en une unité de lieu (le Club) et de temps (une
     durable, un rythme plus lent, une vie qui a du sens…                                                                              et la justesse du film. Une histoire d’amour et de désir est plus qu’une énième histoire
                                                                 nuit), plusieurs destins vont se mélanger.
     Et ça fait du bien, l’enthousiasme de Jean-Marie nous                                                                             d’amour et de désir puisqu’elle donne confiance dans la jeunesse, dans l’émancipation
     emporte. Mais attention, car il n’y a pas d’utopie. Plus                                                                          et dans les lendemains.
     le projet avance, plus il y a de désaccords, et plus il
     faut faire de concessions. Les employés frôlent le                                                                                                           AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
     burn-out, même en Ardèche !                                                                                                                                    dim. 22.08 ~ 20h15 ~ Star
                                                                                                                                                            en présence de la réalisatrice Leyla Bouzid
24                                                                                                                                                                                         25

                                           01.09                   05.09                                                                                             08.09
                    Un Triomphe                                                                                                             La nuit des rois
                 EMMANUEL COURCOL
                   ( FR ) - 2019 - 1h46
                                                                   PROJECTION                                                                  PHILIPPE LACÔTE
                                                                                                                                               ( FR ) - 2020 - 2h14

                                                                   + RENCONTRE
     avec Kad Merad, David Ayala, Lamine Cissokho…                                                                                     avec Bakary Koné, Steve Tientcheu,
                                                                                                                                             Rasmané Ouédraogo…
      Un acteur en galère accepte pour boucler ses fins
       de mois d’animer un atelier théâtre en prison.                                                                            Vieillissant et malade, Barbe Noire est un caïd de
      Surpris par les talents de comédien des détenus,                                                                            plus en plus contesté au sein de la prison où il
       il se met en tête de monter avec eux une pièce
                                                                   DIM. 05.09 ~ 18h ~ STAR                                     séjourne, l’une des plus surpeuplées d’Afrique. Pour
       sur la scène d’un vrai théâtre. Commence alors                                                                          conserver son pouvoir, il renoue avec le rituel appelé
      une formidable aventure humaine. Inspiré d’une                                                                             “Roman”, qui consiste à obliger un prisonnier à
                         histoire vraie.
                                                                   UNE HISTOIRE À SOI                                              raconter des histoires durant toute une nuit.
                                                                   AMANDINE GAY - ( FR ) - 2020 - 1h40
                                                                   Iels s’appellent, Anne-Charlotte, Joohee, Céline,
                                                                   Niyongira, Mathieu. Iels ont entre 25 et 52 ans, sont
                                                                   originaires du Brésil, du Sri Lanka, du Rwanda, de
                                                                   Corée du Sud ou d’Australie. Ces cinq personnes par-
                                                                   tagent une identité : celle de personnes adoptées.
                                                                   Séparé.e.s dès l’enfance de leurs familles et pays
                                                                   d’origine, ils ont grandi dans des familles françaises.

     Certainement le film le plus facile à faire passer : un                                                                   De bruit, de fureur et de sueur, La nuit des rois déploie
     feel-good movie ample et réussi. On devrait s’arrêter                                                                     une narration aérienne se mêlant à une mise en scène
     là car justifier un film bien balisé, lui ôter ses quelques                                                               ancrée dans la terre, c’est un grand écart vertical de
     mystères n’a pas de sens. Sauf qu’il faut bien recon-                                                                     la psyché et une expérience physique ascensionnelle.
     naître que la montée crescendo de l’entreprise du film,                                                                   Oui voilà, une sorte de trip.
     est accomplie. Sauf que la gueule de chien battu de                                                                       Le film n’est, évidemment, pas commode. Et c’est sa
     Kad Merad n’a jamais aussi bien fonctionné. Que les                                                                       bénédiction. Quelque chose à voir avec L’indomptable
     seconds (qui sont les vrais curseurs de la réussite du                                                                    feu du printemps, sorti il y a quelques semaines de
     film) sont – que ce soit les comédiens confirmés ou les                                                                   cela, quelque chose à voir avec la foi mais surtout pas
     nouveaux venus (ici les prisonniers) – parfaits et qu’en                                                                  avec les dieux. La nuit des rois ne se désengage pas de
                                                                   Nous avions déjà reçu Amandine Gay pour son précé-
     deux lignes de texte, ils existent. Et que cette histoire                                                                 sa teneur sociale, le film traite de front le problème de
                                                                   dent film Ouvrir la voix, dans lequel elle avait donné la
     est tout bonnement incroyable (mais vrai ! bien sûr                                                                       la surpopulation dans les prisons, mais aux analyses
                                                                   parole à 24 femmes sur leur identité noire en France.
     cher Jacques Martin).                                                                                                     data il préfère s’en remettre à l’épreuve des sensa-
                                                                   Le film avait connu un beau succès et avait marqué
     Mais sous son aspect limpide, Un Triomphe nous                                                                            tions, c’est à cet endroit même qu’il en devient saisis-
                                                                   la pensée afroféministe française. Avec Une histoire
     met sous le nez un texte étrange et un peu obscur :                                                                       sant. Il ne transige pas avec la brutalité des murs.
                                                                   à soi, Amandine Gay aborde un autre sujet autobio-
     En attendant Godot. Faire se confronter le spectateur
                                                                   graphique : l’adoption. À travers cinq témoignages
     à cette œuvre n’est pas chose facile mais c’est juste-
                                                                   intimes, Amandine Gay réussit à dresser un film fort,
     ment parce qu’on va l’appréhender en même temps
                                                                   juste et qui soulèvent des questionnements très rare-
     que les prisonniers, que le l’expérience est au final
                                                                   ment abordés comme l’impact du déracinement pour
     partagée entre les spectateurs et les personnages. En
                                                                   les adoptions transnationales et transraciales. Ce type
     face à face.
                                                                   d’adoption pose des limites dans la construction de
                                                                   l’identité des adoptés mais également dans au sein
                                                                   des familles adoptantes. Un film important.

                                                                      en présence de la réalisatrice Amandine Gay
26

                                                         08.09
                        Délicieux                                                 Supernova
                      ERIC BESNARD                                               HARRY MACQUEEN
                    ( FR ) - 2019 - 1h52                                     ( GB ) - 2020 - VOST - 1h35
           avec Grégory Gadebois, Isabelle Carré,                avec Colin Firth, Stanley Tucci, Sarah Woodward…
                   Benjamin Lavernhe…
                                                                   Sam et Tusker s’aiment depuis 20 ans. À bord de
              À l’aube de la Révolution Française,                  leur vieux camping-car, ils rendent visite à leurs
          Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais                 amis et famille et retournent sur les lieux de leur
       orgueilleux, est limogé par son maître le duc de          jeunesse. Depuis que Tusker est atteint d’une grave
      Chamfort. La rencontre d’une femme étonnante,               maladie, tous leurs projets ont été suspendus. Le
          qui souhaite apprendre l’art culinaire à ses            temps est compté et être ensemble est désormais
      côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à           la chose la plus précieuse. Cependant, ce dernier
      s’émanciper de sa condition de domestique pour                  voyage va mettre leur amour à rude épreuve.
      entreprendre sa propre révolution. Ensemble, ils
     vont inventer un lieu de plaisir et de partage ouvert
       à tous : le premier restaurant. Une idée qui leur
                   vaudra clients… et ennemis.

                                                                 Colin Firth, en gay dandy, dans un camping-car, sur les
                                                                 routes de la campagne anglaise, vous aussi ça vous
                                                                 fait rêver ? La première moitié du film va vous réjouir.
                                                                 Ça s’annonce comme un road movie à 50 kms/h :
     Avertissement : certaines scènes de ce film sont sus-       l’atmosphère est très douce, la nature est automnale,
     ceptibles de donner faim aux spectateurs de tout âge ;      le film prend son temps mais on patiente avec le plai-
     alors prévoyez le nécessaire. Délicieux c’est un conte      sir contemplatif d’un trajet sur une départementale.
     gourmand, une recette qui ne vous étonnera pas mais         Les discussions ne sont pas plus intenses que néces-
     qui vous satisfera puisqu’il y aura dans votre assiette,    saires, les silences sont bienvenus, bref le film assume
     de quoi faire : une injustice, un retour de flamme, une     sa temporalité et son espace. D’autant que c’est un
     (petite) histoire d’amour, une invention…le tout raconté    huis-clos aussi intéressant que surprenant pour abor-
     sous la vérité historique de la création des restaurants    der un thème de fond douloureux dans les dialogues :
     (ici une pièce où des gens différents pouvaient se nour-    la maladie, la fin de vie, quid du couple dans tout ça,
     rir de plats divers moyennant quelques piécettes).          etc. Malheureusement le film rate un peu sa sortie de
     Mais Délicieux est également un film d’acteurs tout en      route quand le camping-car fait escale et ne redécolle
     bonhommie, tout en rondeur version Comédie Fran-            pas. Alors que la belle-famille remplace les paysages,
     çaise. Ils régalent dans des dialogues malicieux et des     le traitement dramatique du sujet devient trop banal.
     énervements majeurs. Le théâtre classique n’est pas         A voir pour la tentative ou par goût du mélo (ou par
     très loin et ce n’est certainement pas la réalisation qui   amour inconditionnel pour Colin Firth).
     va altérer cette pièce montée de toute pièce.
AG
EN
DA

                     ÉVÉNEMENTS                                                                               SORTIES HEBDOMADAIRES

                                                                                                 mer.25.08   Les sorcières d'Akelarre ( p. 10 )
sam.21.08            Du 21.08 au 28.08 ~ CINÉ-COOL ( p. 12 )
                                                                                                             Fragile ( p. 10 )
                     20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : LA TERRE DES HOMMES ( p. 15 )                                  France ( p. 14 )
                                                                                                             Petites danseuses ( p. 16 )
dim.22.08            11h ~ AVANT-PREMIÈRE : MA MÈRE EST UN GORILLE… ( p. 49 )
                                                                                                             Peaux de vaches ( p. 14 )
                     20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : UNE HISTOIRE D'AMOUR ET… ( p. 23 )                             La terre des Hommes ( p. 15 )
lun.23.08            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : UNE FOIS QUE TU SAIS ( p. 42 )                     mer.01.09   Une histoire d'amour et de désir ( p. 23 )
                                                                                                             Chers camarades ! ( p. 20 )
mar.24.08            20h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : L'ORIGINE DU MONDE ( p. 39 )
                                                                                                             Le fils de l'épicier, le maire, le village et le monde ( p. 22 )
mer.25.08            19h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : TOUT S'EST BIEN PASSÉ ( p. 41 )                                Laïla in Haïfa ( p. 22 )
                                                                                                             Un triomphe ( p. 24 )
jeu.26.08            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : LE GENOU D'AHED ( p. 36 )
                                                                                                 mer.08.09   La nuit des rois ( p. 25 )
ven.27.08            20h ~ AVANT-PREMIÈRE : RASHOMON ( p. 12 )
                                                                                                             Serre-moi fort ( p. 8 )
sam.28.08            15h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : MÊME LES SOURIS VONT… ( p. 49 )                                Délicieux ( p. 26 )
                                                                                                             Supernova ( p. 26 )
                     DÈS 17h30 ~ SOIRÉE HOMMAGE JEAN-FRANÇOIS STÉVENIN ( p. 13 )
                                                                                                             Respect ( p. 52 )
                     17h30 ~ PEAUX DE VACHES ( p. 14 )                                                       Pingu ( p. 48 )
                                                                                                             La vie de château ( p. 48 )
                     19h30 ~ SIMPLE MESSIEURS ( p. 13 )
                                                                                                 mer.15.09   Dune ( p. 52 )
                     20h45 ~ DOUBLE MESSIEURS ( p. 13 )
                                                                                                             Les amours d'Anaïs ( p. 40 )
lun.30.08            Du 30.08 au 31.08 ~ SHALOM EUROPA ( p. 18-19 )                                          Le genou d'Ahed ( p. 36 )
                                                                                                             Blue Bayou( p. 38 )
ven.03.09            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : SERRE-MOI FORT ( p. 8 )
                                                                                                             Summertime( p. 38 )
dim.05.09            18h ~ SÉANCE SPÉCIALE : UNE HISTOIRE À SOI ( p. 24 )                                    L'origine du monde( p. 39 )
                                                                                                             Mush Mush et le petit monde de la forêt ( p. 48 )
lun.06.09            19h45 ~ AVANT-PREMIÈRE : LES AMOURS D'ANAÏS ( p. 40 )
                                                                                                 mer.22.09   Tout s'est bien passé ( p. 41 )
jeu.09.09            19h45 ~ AVANT-PREMIÈRE : LES INTRANQUILLES ( p. 35 )
                                                                                                             Une fois que tu sais ( p. 42 )
ven.10.09            Du 10.09 au 19.09 ~ FEFFS ( p. 30-34 )                                                  Ma mère est un gorille (et alors ?) ( p. 49 )
                                                                                                             Notturno ( p. 44 )
ven.24.09            19h45 ~ SÉANCE SPÉCIALE : NOTTURNO ( p. 44 )
                                                                                                             Je m'appelle Bagdad ( p. 46 )
dim.26.09            11h ~ AVANT-PREMIÈRE : I AM GRETA ( p. 47 )                                             Sans signe particulier ( p. 45 )
                                                                                                             La troisième guerre (p. 45 )
mar.28.09            11h ~ SÉANCE SPÉCIALE : DIE BLUMEN VON GESTERN ( p. 47 )
                                                                                                             Le sommet des Dieux (p. 44 )

 Jeune public                      Film du mois                Venue

 Film coup de cœur                 Patrimoine                  Avant-première/ séance spéciale
30   31
32   33
34                                                                                                                  35

     AVANT-PREMIÈRE                                   09.09
     + RENCONTRE

                                               Les intranquilles
                                                  JOAQUIM LAFOSSE
                                                   ( FR ) - 2021 - 1h58
                            avec Leïla Bekhti, Damien Bonnard, Gabriel Merz Chammah…
                                        Sortie nationale le 29 septembre 2021

                     Damien est artiste-peintre. Inspiré par fulgurances, hyperactif toujours en
                  mouvement, il vit avec sa femme Leïla et leur jeune fils Amine. Le couple s’aime
                  profondément. Malgré sa bipolarité, ils tentent de poursuivre leur vie commune.

                Joaquim Lafosse a définitivement sa patte et impose un style et des thèmes qui lui sont
                propres. Avec Les intranquilles le réalisateur belge ne fait pas « l’économie du couple »
                quand celui-ci vient « à perdre la raison ». Cette petite boutade autour des titres de ses
                précédents films pour joindre les sujets d’obsession du cinéaste qui s’immisce à nouveau
                ici au cœur d’une cellule familiale en dérive. Film scrutateur des effets pervers sur une
                famille d’une maladie que l’on ne cite pas, comme une pensée magique de ce que l’on ne
                nomme pas pour qu’elle n’existe pas, la bipolarité est pourtant un personnage en soi qui
                occupe l’espace et le temps. Le cinéaste nous met d’emblée sur le qui-vive pour nous
                rendre aussi intranquilles que ses protagonistes. Quelque chose d’inexorable est sur le
                point d’arriver mais quoi ? Effets pervers et sentiment d’impuissance infusent. Si le réali-
                sateur sait saisir la proximité, l’amour et la vitalité de ses sujets pour nous fixer à eux c’est
                pour mieux révéler les digues qui sont sur le point de céder. La caméra colle, nerveuse,
                lasse ou en tension, à un Damien Bonard, une Leila Bekti et un surprenant petit Gabriel
                Merz Chammah, chacun impeccable dans leur partition.

                                             AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                              jeu. 09.09 ~ 19h45 ~ St-Ex
                                      en présence du réalisateur Joaquim Lafosse
36                                                                                                               37

     AVANT-PREMIÈRE                                  15.09
     + RENCONTRE

                                              Le genou d’Ahed
                                                        NADAV LAPID
                                                ( IL ) - 2021 - VOST - 1h49
                                           avec Avshalom Pollak, Nur Fibak…
                                                  Prix du Jury - Cannes 2021

                    Y., cinéaste israélien, arrive dans un village reculé au bout du désert pour la
                    projection de l’un de ses films. Il y rencontre Yahalom, une fonctionnaire du
                 ministère de la culture, et se jette désespérément dans deux combats perdus : l’un
                    contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère.

                Le genou d’Ahed n’est certainement pas à terre, aussi peu que celui de Nadav Lapid qui
                signe ici une mise en abyme incommodante et puissante autour du geste du cinéaste à
                pouvoir dénoncer, critiquer, secouer. A l’image de son personnage principal, peu aimable
                voire arrogant, le film ne cherche pas la complaisance. Nadav Lapid gratte la poussière
                du désert pour dissiper les mirages de bienveillance et ouvrir les yeux citoyens, tant pis si
                cela pique nos consciences ou nos habitudes de récit polissé. S’il nous perd qu’importe,
                si on le suit on en sort saisi. Complexe, âpre mais aussi libre et fulgurant, Le genou d’Ahed
                est un film de solitaire rageux qui nous donne à voir autant qu’à penser. La critique acerbe
                qu’il fait du contrôle et de la manipulation d’état trouve d’ailleurs une troublante réson-
                nance aux tensions que nous traversons... Nous en discuterons avec lui le 26 août. (PS :
                pourvu que la réalité ne rejoigne pas la fiction lors de sa venue le 26 août où celui ou celle
                qui animera la rencontre en prendra pour son grade… Mais qu’importe, on est prêt à tout
                pour vous le faire rencontrer !).

                                             AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                               jeu. 26.08 ~ 20h15 ~ St-Ex
                                              En présence de Nadav Lapid
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                                                        15.09                                                             AVANT-PREMIÈRE                                   15.09
                                                                                                                          + RENCONTRE
                    Summertime                                                  Blue Bayou
                  CARLOS LOPEZ ESTRADA                                            JUSTIN CHON
                  (US) - 2021 - VOST - 1h35                                 (US) - 2021 - VOST - 1h59
                avec Sun Park, Gihee Hong...                    avec Justin Chon, Alicia Vikander, Mark O’Brien...
                                                                                                                                                                L’Origine du monde
                                                                                                                                                                         LAURENT LAFITTE
                                                                                                                                                                         ( FR ) - 2020 - 1h38
       Les vies de 25 jeunes habitants de Los Angeles            Antonio LeBlanc, d’origine américano-coréenne,
                                                                                                                                                                  avec Laurent Lafitte, Karin Viard,
     s’entrecroisent pendant une chaude journée d’été.             a été adopté et a passé sa vie en Louisiane.
                                                                                                                                                                        Vincent Macaigne…
                                                                  Aujourd’hui marié à Katy, ils élèvent ensemble
                                                                  Jessie, la fille de cette dernière. Il va pourtant
                                                                                                                                         Jean-Louis réalise en rentrant chez lui que son coeur s’est arrêté. Plus un seul
                                                                  devoir affronter les fantômes de son passé en
                                                                                                                                        battement dans sa poitrine, aucun pouls, rien. Pourtant, il est conscient, il parle,
                                                                apprenant qu’il risque d’être expulsé du seul pays
                                                                                                                                        se déplace. Est-il encore vivant ? Est-il déjà mort ? Ni son ami vétérinaire Michel,
                                                                     qu’il ait jamais considéré comme le sien.
                                                                                                                                            ni sa femme Valérie ne trouvent d’explication à cet étrange phénomène.
                                                                                                                                         Alors que Jean-Louis panique, Valérie se tourne vers Margaux, sa coach de vie,
                                                                                                                                       un peu gourou, pas tout à fait marabout, mais très connectée aux forces occultes.
                                                                                                                                              Et elle a une solution qui va mettre Jean-Louis face au tabou ultime...

     Summertime est pétillant, coloré, actuel, enthousias-
     mant! Nous y trouvons différentes parcelles de vie se
     croisant dans la ville de Los Angeles, berceau d’Hol-
     lywood, où l’on ne parle pas moins de 224 langues.
     Inspiré de lycéens slameurs et de la Cité des anges,
     Carlos Lopez Estrada nous montre la génération Z           Une enfant qui crie « Papa ne m’abandonne pas »
     qui, contrairement à ce qui semble lui être souvent        ça tire mes larmes aussi efficacement qu’un oignon,
     reprochée, est loin d’une certaine passivité halluci-      c’est donc humidifiées que commencent ces quelques
     née et embarrassée. Los Angeles est l’endroit parfait      lignes, vous êtes prévenu·es. C’est sûr la réalité que
     pour montrer ce qu’il se passe réellement dans cette       cache cette fiction est terrible et dramatique. Aux
     psyché particulière de la mise en scène. Une mise en       Etats-Unis, un trou juridique aussi absurde que sa
     scène individuelle parfois extravagante qui a cessé        bureaucratie permet d’expulser des personnes nées
     d’être cadrée, polie et invisible. Dans ce film on parle   à l’étranger et adoptées par des américain·es – si à
     beaucoup, parfois pour pas grand-chose, mais on n’a        un moment de leur vie elles croisent la justice et cela
                                                                                                                                     L’Origine du monde pourrait être vulgaire, mais comme il est dit dans le film : « On va pas
     pas honte car on « se sait » et on s’assume avec ses       même pour une broutille. Alors certes, Blue Bayou est
                                                                                                                                     tout déballer comme ça, c’est impudique ! On n’est pas américains ! ». Effectivement ici,
     rêves et ses déceptions, chacune empreintes d’espoir.      une machine bien huilée, mais pas autant que l’admi-
                                                                                                                                     nous sommes plus du côté des anglais, qui marient si bien posture bourgeoise et répliques
     On vous sent déjà sceptiques à l’idée d’une révolution     nistration. Sûrement que son esthétique qui tente
                                                                                                                                     atroces délivrées sans sourciller. Il en résulte un rire libérateur, celui qui nous fait même
     qui peut sembler profondément narcissique et désin-        l’indépendance sauve le film de trop d’emphase. Hol-
                                                                                                                                     douter de ce qu’on vient de voir. Le rire du « Il a pas osé quand-même ? ». Au-delà d’une
     volte. Pourtant une génération qui choisit l’expression    lywood aurait fait naufrage. Amen. La lumière de la
                                                                                                                                     comédie, le film a aussi quelque chose du drame social ; dans son rapport au couple, à la
     de soi et l’acceptation de l’Autre comme porte de sor-     Louisiane pose sa grâce sur cette tragédie et soulage
                                                                                                                                     dépression, à nos ainé.es, à la mobilité sociale.
     tie, mais surtout d’entrée, a quelque chose de vibrant.    un peu par sa moiteur la dureté des faits représentés,
                                                                                                                                     Laurent Lafitte trouve le bon équilibre entre la pièce de théâtre qu’il adapte et un film
     Et cela nous laisse en joie !                              jusqu’à ce dernier cri qui noue dans le récit plusieurs
                                                                                                                                     de cinéma. Il utilise les possibilités offertes par la caméra, la musique, le montage à bon
                                                                histoires d’abandon et qui pourrait aussi vous choura-
                                                                                                                                     escient tout en évitant l’overdose d’effet de style et de scène en extérieur inutiles. On a hâte
                                                                ver, facilement c’est vrai, des larmes contenues.
                                                                                                                                     de voir la suite de cette nouvelle carrière !

                                                                                                                                                                AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                                                                                                                                                 mar. 24.08 ~ 20h30 ~ St-Ex
                                                                                                                                                    en présence du réalisateur et comédien Laurent Lafitte
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