Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
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LES GRANDS HORO-SCOPES BECKETT DE CARMEN DIAS*. Bélier : C'est sur un coup de tête que vous êtes allé·es voir Les amours d’Anaïs. Comme ZONZON d’habitude n’avez pas réfléchi avant de choisir mais là aussi vous ne le regrettez pas ! Taureau : La révolution ce n’est pas vous qui la ferez. Encore raté pour l’avant-garde LA CHATTE ami·es Taureau, mais prenez place et dégustez ce Délicieux film de rentrée. Gémeau : Pour ne manquer aucune information À MA MÈRE France est votre bible d’actualités de la rentrée. Bingo c’est plus branché que BFM TV. Cancer : Skate, sororité, originalité… Plus qu’un film, Je m’appelle Bagdad est votre ANAÏS nouveau hashtag. Lion : Le sort des autres ne vous intéresse pas d’habitude, mais prêt.es à tout pour Un triomphe vous vous passionnez pour une fois devant un film social. DÉMOUSTIFIÉE Vierge : Jamais le premier soir ! Vous prenez toujours le temps pour Une histoire d’amour et de désir. LE MYSTÈRE MALLAURY Balance : Choral, gracieux et pop à souhait, Summertime est la poursuite de votre été. L.A. X 25 Scorpion : Après quelques incantations de circonstance, vous vous laissez envoûter par * Pour affiner vos choix cinéma n’oubliez pas de consulter votre ascendant. Les sorcières d’Akelarre pour compléter votre arbre généalogique avant la reprise. BIPOLAIRE SOLAIRE Sagittaire : À peine rentré.es de vadrouille SEXY vous arrêtez votre choix sur Notturno. Toujours en quête d’humanisme et de voyage, sacré·es Sagittaire. Capricorne : : Si c’est l’occasion de visiter la Suisse, vous n’hésiteriez pas à accompagner SORGIN votre père grabataire. En plus comme Tout s’est bien passé, votre goût de l’efficacité est servi. Verseau : Encarté·es depuis l'enfance, c'est avec une conviction sans faille que vous rejoignez vos Chers camarades ! #BAGDAD Poissons : Empathique au possible, votre pôticoeur si Fragile pleurniche même pour ce râteau que vous n’avez pas pris.
ÉDITO 13.08.2021 Rarement un été aura été aussi tendu. Alors que justement la saison est calendairement prévue pour prendre du recul, retrouver une certaine allégresse, boire frais et rester calme. Mais non, un bel été nuageux et pourri dans un contexte qui divise. Mais quand même quoi, ce n’est pas si compliqué de comprendre qu’on peut ne pas être vraiment d’accord les uns les autres mais que malgré tout, les choses sont très souvent entendables. Ben non, l’impression que beaucoup d’entre nous restent liés à leurs certitudes, qui trouvent des échos ravageurs en quelques clics, a primé. Au Star, comme dans beaucoup d’autres lieux de notre espèce, on a un peu absorbé tout ça en caisse (de résonnance) et sur notre facebook. Des mécontentements, quelques agressions, des moralisateurs, ceux qui s’en foutent mais qui le disent haut et fort, ceux enfin qui nous protègent du bouillonnant… bref la pluralité de ce que nous sommes. Rien de grave, ça fait partie du job, malgré un système qui permettait avant le neuf août, les jauges ET le Pass Sanitaire. Oui c’était juste de le faire ainsi. Alors bravo, merci, hallelujah à vous qui venez chez nous avec ce désir monstrueux de voir du cinéma et que du cinéma. D’avoir trouvé dans ce tohu- bohu, la force suprême de venir slalomer entre les violences médiatiques et les accros physiques. Vous avez maintenu, par rapport à d'autres, le plaisir d’un quotidien ; plaisir nécessaire à faire fonctionner notre boutique. Pour toutes les salles de cinéma, l’essentiel est de ne pas se diriger vers une troisième fermeture et que les mesures sanitaires actuelles sont peut-être une condition sine qua non pour justement ne pas fermer. Aujourd’hui, pour nous qui mettons en place une rentrée de cinéma qui- veut-tout-casser, nous savons qu’elle demandera une fois de plus, votre engagement et votre curiosité. C’est un moment important et nos regards sont suspendus. L’équipe des cinémas Star va bien, nous pouvons être un point d’ancrage (parmi tant d’autres) pour nous construire une reprise un peu moins sérieuse, avec l’audace et l’énergie de la première scéne d’Annette et aussi un peu de connerie, cette décontraction de l’intelligence.
SOMMAIRE A/B R/S Amours d’Anaïs (Les) ( p. 40 ) Rashômon ( p. 12 ) Blue Bayou ( p. 38 ) Respect ( p. 52 ) Blumen von gestern (Die) ( p. 47 ) Sans signe particulier ( p. 45 ) Serre-moi fort ( p. 8 ) C/D Simple messieurs ( p. 13 ) Summertime ( p. 38 ) Chers camarades ! ( p. 20 ) Sorcières d’Akellare (Les) ( p.10 ) Délicieux ( p. 26 ) Sommet des dieux (Le) ( p. 44 ) Double messieurs ( p. 13 ) Supernova ( p. 26 ) Dune ( p. 52 ) F/G T/U/V Terre des hommes (La) ( p. 15 ) Fils de l’épicière, le maire, le village… (Le) ( p. 22 ) Tout s’est bien passé ( p. 41 ) Fragile ( p. 10 ) Triomphe (Un) ( p. 24 ) France ( p.14 ) Troisième guerre (La) ( p. 45 ) Genou d’Ahed (Le) ( p. 36 ) Une fois que tu sais ( p. 42 ) Vie de château (La) ( p. 48 ) H /I / J Histoire à soi (Une) ( p. 24 ) Histoire d’amour et de désir (Une) ( p. 23 ) FESTIVALS Ciné-Cool ( p. 12-13 ) I am Greta ( p. 47 ) Shalom Europa ( p. 18-19 ) Intranquilles (Les) ( p. 35 ) FEFFS ( p. 30-34 ) Je m’appelle Bagdad ( p. 46 ) L/M/N Jeune Public ( p. 48 et 49 ) Laïla in Haïfa ( p .22 ) Ma mère est un gorille et alors ? ( p. 49 ) Séances spéciales Même les souris vont au paradis ( p .49 ) ( p. 8, 12, 24, 35, 44, 47 ) Mush mush et… ( p. 49 ) Nuit des rois (La) ( p. 25 ) Notturno ( p. 44 ) O/P Origine du monde (L’) ( p. 39 ) Peaux de vaches ( p. 14 ) Petites danseuses ( p.16 ) Pingu ( p. 48 )
8 08.09 FILM DU MOIS LES SHADOKS 25.08 + AVANT-PREMIÈRE CONTAMINENT LES CINÉMAS STAR Serre-moi fort + RENCONTRE 28.09 MATHIEU AMALRIC « Pas besoin de Pass Sanitaire pour voir les épisodes des Shadoks, votre ( FR + DE ) - 2020 - 1h37 passeport vaccinal européen suffira. » S. Libs, gérant des cinémas Star. avec Vicky Krieps, Arieh Worthalter... d'après la pièce Je reviens de loin de Claudine Galea Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va. Du 25.08 au 07.09 En première partie de UN TRIOMPHE et TERRE DES HOMMES. ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 7 Première diffusion le 9 mai 1968 à 20h32 sur la 1ère Chaîne (ORTF) - 2'22 Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs pla- nètes respectives ont décidé d'aller sur la Terre. En attendant que les Shadoks se fatiguent de pomper, les Gibis se reposent à la campagne. Très peu de temps après avoir vu un film je ne suis souvent plus capable d’en raconter l’his- toire, mon souvenir des films et des livres est plutôt sensitif. Et bien en sortant de Serre-moi Du 08.09 au 21.09 : fort, la gorge serrée et les larmes aux yeux, cette incapacité fût immédiate, mais ce n’est pas En première partie de SERRE MOI FORT, SUMMER- moi qui ai écrit la ligne laconique du synopsis, c’est Amalric. Rien de plus à se mettre sous TIME et LES AMOURS D’ANAÏS. la dent sur Allociné. Probablement parce que Serre-moi fort parle de la mémoire. Ou plutôt, qu’il en fait l’expérience même dans son écriture. Mathieu Amalric tente un essai cinématogra- ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 8 phique sur le souvenir et ne s’embarrassera pas à clarifier son histoire, par ailleurs magnifique. Première diffusion le 13 mai 1968 à 20h29 sur la 1ère Chaîne Sans le trahir, ce souvenir sera celui de la puissance fulgurante d’une histoire d’amour. Ce sera (ORTF) - 2'26 aussi le portrait à contre-courant de la maternité, si juste. Ce sera encore la sensation d’une Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs pla- rupture écrite comme celle d’un deuil familial. D’une séparation qui hante comme un mort nètes respectives ont décidé d'aller sur la Terre. La (auquel on ne retirera plus jamais sa tendresse). Du souvenir, le film se rappelle la fugacité qui planète des Shadoks se déforme continuellement nous dérobe en substance nos instants vécus mais nous hante d’échos, comme des flashs qui et cela leur cause énormément de problèmes. nous animent encore d’une sensation brûlante à l’endroit même de leur disparition. Serre-moi fort est un grand vertige qui parle de cette absence et de cette présence. Plein et vide à la fois, comme ce qui reste et ce qui part, à ceux qui partent comme ceux qui restent. Le temps est Du 22.09 au 28.09 En première partie de JE M’APPELLE BAGDAD et passé mais on ne lâche pas son étreinte, comme le dit ce titre terriblement beau. SANS SIGNE PARTICULIER. Quand on rencontre Mathieu Amalric, il y a un truc perturbant. Son regard est aussi distant qu’habité. Ça crée quelque chose d’insaisissable et de totalement magnétique, quelque ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 9 chose qui s’enfuit en même temps qu’il vous attrape. Et bien Serre-moi fort ressemble à ces Première diffusion le 14 mai 1968 à 20h46 sur la 1ère Chaîne yeux-là. (ORTF) - 2'13 Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs planètes AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE respectives ont décidé d'aller sur la Terre. À force de ven. 03.09 ~ 20h15 ~ St-Ex pomper sans résultat, les Shadoks s'épuisent. En en présence du réalisateur Mathieu Amalric et de l'autrice Claudine Galéa, conséquence, le professeur Shadoko est envoyé au artiste associée du TNS Goulp et les Gibis reprennent leurs préparatifs.
10 11 25.08 Les sorcières d’Akellare Fragile PABLO AGUERO EMMA BANESTAN ( FR + SP ) - 2020 - VOST - 1h32 ( FR ) - 2019 - 1h40 avec Amaia Aberasturi, Daniel Fanego, avec Yasin Houicha, Oulaya Amamra, Alex Brendemühl… Raphaël Quenard… Pays basque, 1609. Six jeunes femmes sont arrêtées Az travaille chez un ostréiculteur à Sète. Les huîtres et accusées d’avoir participé à une cérémonie il connaît ça par cœur, il les ouvre par centaines. diabolique, le Sabbat. Quoi qu’elles disent, quoi Dans l’une d’elle, Az décide de cacher une bague, qu’elles fassent, elles seront considérées comme pour demander sa petite amie Jess en mariage. des sorcières. Il ne leur reste plus qu’à le devenir… Elle ne dit pas oui. Heureusement, sa bande d’amis est prête à tout pour l’aider à sortir la tête de l’eau. Les sorcières d’Akellare n’est pas seulement le meil- leur film fantastique espagnol de 2020, mais le meil- Attention denrée rare. Un film hautement sympa- leur film espagnol (tout court). Tourné en langue thique, aux dialogues et situations bien enlevés et qui basque, il raconte l’histoire véridique de la chasse aux nous fait aimer des personnages touchants et drôles. sorcières (ici des jeunes filles) pendant l’inquisition. Alors on ne va surtout pas sortir l’étendard du positi- Avant d’être un film de genre, Les sorcières d’Akellare visme des banlieues. Non seulement nous ne sommes veut rester authentique et précis sur le territoire et pas en banlieue mais sur les plages et villages de l’Hé- l’époque définie ; grand bien lui fasse. Au final le film rault, quelque part entre Sète et le Grau-du-Roi, mais est assez proche de Virgin Suicides de Sofia Coppola surtout l’important ici est dans la tendresse accordée dans sa manière de faire exister un groupe de filles et la maladresse des grands ados. Oui Fragile comme comme noyau résistant à la folie des hommes. Tout au ce film qui a le courage d’imposer une tonalité nou- long de leur jugement, elles luttent contre ce pouvoir velle avec des acteurs d’une fraîcheur inédite. Ici on patriarcal et misogyne avec bruit et fureur. ose : on proclame sa flamme, on apprend à danser, Mais là où le film l’emporte c’est dans sa beauté on accepte les différences bref on vit dans un monde formelle. Celle des paysages basques, entre forêts pas facile certes, mais avec la légèreté de ceux qui magnifiées et falaises, celle des clairs-obscurs qui se surmontent (sans se plaindre). La légèreté pour nous combattent, celle des corps de femmes qui luttent, réconcilier donc, l’absence de cynisme pour entrevoir dansent, prennent du plaisir…chaque minute du film de belles choses. Ce petit film de rien du tout, nous émerveille (ce qui justifie pleinement son passage sur montre la voie d’un cinéma débarrassé de clichés : Az le grand écran) et n’étouffe en aucun cas son propos. le héros du film est un jeune mec romantique, aimant, Un film historique revigorant ! solidaire, camarade et courageux. Un mec qui pleure quand il est triste !
CINÉ-COOL 21.08 sam. 28.08 ~ dès 17h30 ~ 19h30 Star SIMPLE MESSIEURS 28.08 Soirée hommage ( FR ) - 2020 - 0h59 à Jean-François Stévenin Auteur de trois long-métrages cultes, Jean-François Stévenin sait se faire désirer : Laurent Achard ouvre le DU 21 AU 28 AOÛT 2021 On a beaucoup de raisons assez intimes pour vous proposer cet hommage à Stévenin : une soirée portrait qui lui est dédié au sein de la mythique série Cinéastes de notre temps par une attente. Derrière épique avec l’homme lors de sa venue sur Mishka, la caméra, dans le miroir à la Manet qui occupe le 4,50 euros la place pour tou·te·s et à toutes les séances une rencontre avec Romain Sublon (cher collabo- mur du café où est attendu l’acteur-réalisateur, sont rateur de ce programme) qui l’a écouté, côtoyé, visibles tous les fans venus l’écouter ce jour-là. chez lui, au milieu de son clan ou avec ses amis pour des projets parfois aboutis ou en suspend. Et puis surtout pour le cinéaste, oui quel putain sam. 21.08 ~ 20h15 mer. 25.08 ~ 19h30 ~ St-Ex de cinéaste ! À moins que ce ne soit pour la grande scène finale Avant-première + Rencontre Avant-première + Rencontre et utopiste de L’argent de poche de Truffaut : « (…) la vie est dure mais elle est belle, puisqu’on y tient LA TERRE DES HOMMES TOUT S’EST BIEN PASSÉ tellement ! ». cf. page 15 cf. page 40 dim. 22.08 ~ 11h ~ Star jeu. 26.08 ~ 20h15 ~ St-Ex 17h30 Avant-première/Jeune public Avant-première + Rencontre PEAUX DE VACHES MA MÈRE EST UN GORILLE (ET ALORS ?) LE GENOU D’AHED cf. page 14 20h45 cf. page 49 cf. page 36 DOUBLE MESSIEURS J.-F. STÉVENIN - ( FR ) - 1986 - 1h28 dim. 22.08 ~ 20h15 ~ Star ven. 27.08 ~ 20h ~ Star avec Jean-François Stévenin, Carole Bouquet, Yves Afonso… Avant-première + Rencontre Avant-première / Ressortie François, un cadre sans histoire, mène une existence paisible, entouré de sa femme et de ses enfants. Un UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE DÉSIR RASHOMON jour, il découvre sur la couverture d'un roman policier cf. page 23 AKIRA KUROSAWA - ( JP ) - 1952 - VOST - 1h28 le portrait de son vieux complice Léo, qu'il n'a pas Avec Toshirô Mifune, Masayuki Mori (I), Machiko Kyô… vu depuis 25 ans et qu'il connut jadis en colonie de lun. 23.08 ~ 20h15 ~ St-Ex Au Xe siècle, un bandit reconnaît avoir tué un samouraï. La femme du défunt s'accuse du meurtre vacances. Deuxième long-métrage de Stévenin, road-movie Avant-première + Rencontre et un bûcheron contredit ces deux affirmations. oblique qui prend vite la tangente vers de l’humour L'esprit du samouraï déclare, quant à lui, qu'il s'est grotesque et la beauté poétique. UNE FOIS QUE TU SAIS tout simplement suicidé... cf. page 42 sam. 28.08 ~ 15h30 ~ Star mar. 24.08 ~ 20h30 ~ St-Ex Avant-première/Jeune public Avant-première + Rencontre MÊME LES SOURIS VONT AU PARADIS L’ORIGINE DU MONDE cf. page 49 cf. page 39
14 15 25.08 AVANT-PREMIÈRE 25.08 + RENCONTRE Peaux de vaches France PATRICIA MAZUY BRUNO DUMONT ( FR ) - 1989 - 1h30 ( FR ) - 2020 - 2h14 avec Jean-François Stévenin, Sandrine Bonnaire, avec Léa Seydoux, Blanche Gardin, La terre des hommes NAËL MARADIN Salomé Stévenin… Benjamin Biolay… ( FR ) - 2020 - 1h36 avec Diane Rouxel, Jalil Lespert, Dans le nord de la France, au cours d'une beuverie France De Meurs est la présentatrice vedette d’une Finnegan Oldfield… avec son frère, Gérard met le feu à la ferme grande chaine d’info en continu. Elle en est la familiale. Dix ans plus tard son frère sort de prison figure de proue, celle qui va au devant des grands Constance est fille d’agriculteur. Avec son fiancé, elle veut reprendre l’exploitation et le retrouve marié, père de famille et propriétaire reportages et des débats sulfureux, elle est France de son père et la sauver de la faillite. Pour cela, il faut s’agrandir, investir et de la ferme. Il lui demande des comptes mais de Meurs, l’icône d’un pays qui se meurt. s’imposer face aux grands exploitants qui se partagent la terre et le pouvoir. Gérard panique et s'enfuit. Battante, Constance obtient le soutien de l’un d’eux. Influent et charismatique, il tient leur avenir entre ses mains. Mais quand il impose son désir au milieu des négociations, Constance doit faire face à cette nouvelle violence. Dans la sinueuse lignée d’une filmographie zinzin (La « Le film de Patricia Mazuy est très fort, très éton- vie de Jésus, Twentynine Palms, Hors Satan, Ma Loute, nant, parce qu'on y sent, captée par des détails quo- Jeannette) Bruno Dumont nous envoie France. Bam, tidiens, des nuances, l'influence de ce milieu rural, pavé dans la marre, et pavé bien lourd hein, chargé aujourd'hui, dans ce paysage-là, sur les mentalités même, jusqu’à la lie. L’egotrip, la Société des médias, et les comportements. Sur la façon de parler ou de ne le cynisme, l’ignorance, la bêtise, tout y passe, sans rien dire. Des personnages apparaissent, pris sur le vif, aucun compromis ni concessions. A tel point qu’on ne jamais utilisés de façon pittoresque, utiles seulement se pose même plus la question de la caricature, le trop pour mieux cerner les rapports de Roland le revenant, faisant ici l’oeuvre du plein. Mais là où le film tournoie, Le cinéma surfe depuis quelques temps sur les films paysans, les « produits à la ferme » de Gérard et d'Annie, femme agacée par la complicité c’est dans son immense fragilité esthétique. Triple garantissant fraîcheur et consommation de proximité. Au nom de la terre, le bien nommé sournoise des deux frères (quand ils se battent dans mise en scène ; trois sources d’images, aseptisée à Petit Paysan et quelques autres ont ainsi revitalisé un territoire campagnard tout en la boue, c'est un jeu violent, une étreinte charnelle) souhait parce que la télé, abîmée parce que sur le ter- dénonçant les conditions économiques précaires et les difficultés des nouvelles géné- et bien décidée à préserver son ordre familial. En elle, rain, et léchée à triple tours dans la vie. Et c’est dans rations. Dans La terre des hommes, Constance, jeune agricultrice, coche les cases citées pourtant, quelque chose change. C'est une affaire de cette vie que tout bascule. France De Meurs (Léa Sey- du genre tout en étant fille, chose peu vue au cinéma (et rare dans le domaine agricole). sentiments. Patricia Mazuy a réussi le tiercé : scénario, doux) est filmée en son âme et conscience, dépourvue Le film s’il parle de transmission, se concentre sur Constance comme héroïne battante réalisation, direction d'acteurs (…) ». de tout jugement car elle en est affranchie, désincar- embarquée dans une mauvaise histoire (que nous tairons). Elle permet de transcender un ( Le Monde, mai 1989 ) née. Avant d’être habitée par un sentiment si puissant. film et son sujet tout en insérant des séquences quasi documentaires – comme les ventes A cet endroit, précis comme une incise, France/France massives de bovins – qui enracinent le film. Même si les autres personnages deviennent est bouleversant·e. vite des seconds couteaux, même si le social rural passe un peu au second plan, le film tend un suspense autour de son héroïne, fragile et forte Diane Rouxel que nous espérons déjà revoir sur nos écrans. AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE sam. 21.08 ~ 20h15 ~ St-Ex en présence du réalisateur Naël Marandin
16 17 25.08 Petites danseuses Parce que ANNE-CLAIRE DOLIVET ( FR ) - 1h31 - EN FAMILLE - dès 7 ans nous sommes À quoi ressemble la vie de petites filles qui rêvent de devenir des danseuses étoiles ? Elles ont entre 6 et 10 ans. À la maison, à l'école plusieurs ou dans la rue, elles vivent la danse avec passion. Mais comment grandir dans un monde de travail intensif, d'exigence et célibataires de compétitions quand on est si petite ? sans autre contact Face aux premières scènes, on pourrait se sentir en colère. Exigeante et dure, la prof prend pas de gants avec le monde quand il s’agit d’être impeccables dans ses chaus- sons. Et puis il y a aussi ces parents, ou plutôt cette mère qui voudrait augmenter les performances de son enfant de 6 ans. On sent que les gamines se mettent la pression. Elles ont parfois l’air épuisées, leurs journées sont plus remplies que les nôtres et elles sont déjà bien trop à la pointe question régime. Mais cette mise en place et ces scènes révoltantes font parties du décor des jeunes danseuses. Indis- pensables au film, elles font le point sur la frontière mince avec une exigence de mise. Et puis la rigueur dévoile bientôt toute sa tendresse. D’espoirs en échecs, de répétitions en récompenses, on se pas- sionne vite pour elles, avec elles. D’autant que le film a l’intelligence d’aller filmer l’intime. Au plus près, au plus juste et au plus touchant. Assurément beaucoup de jeunes passionné.es apprécieront de découvrir ce film que l’on vous recommande de voir en famille !
SHALOM 29.08 31.08 EUROPA 2021 DU 29 AU 31 AOÛT 2021 Avant-première OÙ EST ANNE FRANK ! MY KID ARI FOLMAN - ( IL + BE + FR )- VOST - 1h39 - dès 10 ans NIR BREGMANN - ( IL ) - 2020 - VOST - 1h34 avec Shai Avivi, Noam Imber… Kitty, l’amie imaginaire d’Anne Frank à qui était dédié le célèbre journal, a mystérieusement pris Aharon a consacré sa vie à élever son fils Uri. Ils vie de nos jours dans la maison où s’était réfu- vivent ensemble dans une routine coupée du monde giée Anne avec sa famille, à Amsterdam, devenue réel. Mais Uri, autiste, est à présent un jeune adulte depuis un lieu emblématique recevant des visiteurs et il serait peut-être temps pour lui d'aller vivre dans du monde entier. une institution spécialisée. Ari Folman nous livre une adaptation lumineuse et En refusant de rompre la bulle protectrice dont il actualisée de la tragique histoire d’Anne Frank. entoure son fils Uri, Aharon nous entraine dans un voyage chaotique à travers Israël. dim. 29.08 ~ 17h30 lun. 30.08 ~ 13h45 Sélection mar. 31.08 ~ 19h30 CRESCENDO INCITEMENT DROR ZAHAVI - ( DE + IT + IL ) - 2019 - VOST - 1h51 YARON ZILBERMAN - ( IL ) - 2019 - VOST - 2h03 avec Peter Simonischek, Bibiana Beglau… avec Yehuda Nahari, Amitay Yaish Benuosilio… Eduard Sporck, chef d'orchestre de renommée mon- En septembre 1993, le premier ministre israélien diale, accepte de fonder un orchestre de jeunes Yitzhak Rabin annonce les accords d'Oslo, qui visent israélo-palestiniens. Il est rapidement confronté à à parvenir à une paix durable entre les Israéliens et des jeunes musiciens qui ont grandi dans un état de les Palestiniens après des décennies de conflit. Yigal guerre et de répression et loin d'être en harmonie. Amir, étudiant en droit, passe du statut de militant L’espoir d’un début de dialogue et d’entente entre de politique à celui d’extrémiste dangereux. jeunes virtuoses israéliens et palestiniens porté par Itinéraire glaçant d’un jeune militant politique une musique splendide et sous la houlette d’un chef devenu un extrémiste meurtrier. d’orchestre charismatique. lun. 30.08 ~ 19h30 dim. 29.08 ~ 19h30 en présence du réalisateur Dror Zahavi mar. 31.08 ~ 13h45
20 21 01.09 FILM COUP DE CŒUR Chers camarades! ANDREI KONTCHALOVSKI ( RU ) - 2020 - VOST - 1h56 avec Loulia Vysotskaya, Yuliya Burova, Andreï Goussev… Une ville de province dans le sud de l’URSS en 1962. Lioudmila est une fonctionnaire farouchement dévouée au Parti Communiste. Sa fille décide de participer à la grève d’une usine locale et les événements prennent une tournure tragique. Les autorités dissimulent la violence de la répression. Lioudmila se lance alors dans une quête éperdue à la recherche de sa fille disparue. Image carrée, noir et blanc magnifié. On rentre dans Chers Camarades ! par une petite lucarne mais sur une profondeur de champs vaste et prometteuse. D’emblée l’image donne envie. Et puis une femme, belle et communiste convaincue. Tellement convaincue que toute sa vie quotidienne tourne autour de sa fonction de petite fonctionnaire du parti. Nous sommes en 1962 et la petite ville de Novotcherkassk va bientôt s’enflammer pour ce qui allait devenir le « Bloody Sunday » russe. La première partie du film, l’avant-manifestation, nous présente la communauté de la ville. Tout est ici, fin et vivant. Et puis la menace gronde, éclate et tout part en morceau dans des scènes d’action (fuite, manifestations, intervention de l’armée, recherche de l’être aimée) haletantes. Lioudmila est alors partagée entre la réalité nouvelle de sa fonc- tion et la recherche désespérée de sa fille. Héroïne en pleine contradiction et immense rôle pour Ioulia Vysotskaya. On oublie parfois la force cinématographique des grandes histoires de l’Histoire, ici révé- lées en 1992, soit 30 ans après les faits. Mais quand un grand réalisateur revient en grâce depuis quelques années dans son pays de naissance, après 20 années de carrière améri- caine réussie (Tango et Cash c’est lui !), il faut le célébrer car à 84 ans, Andreï Konchalovski nous donne un de ses plus beaux films et un éclairage inédit et passionné sur son pays.
22 23 01.09 AVANT-PREMIÈRE 01.09 + RENCONTRE Le Fils de l’épicière, Laila in Haifa AMOS GITAÏ le maire, le village et le monde ( IL ) - 2020 - VOST - 1h39 CLAIRE SIMON avec Tsahi Halevi, Amir Khoury, Clara Khouri… Une histoire d’amour et de désir ( FR ) - 2021 - 1h51 LEYLA BOUZID ( FR ) - 2021 - 1h42 Une nuit, dans la zone portuaire qui longe C’est l’hiver dans le petit village de Lussas, avec Sami Outalbali, Zbeida Belhajamor… la voie ferrée à Haifa, une ville du nord d’Israël. en Ardèche, et les agriculteurs sont tout entier à la C’est là, entre le Mont Carmel et la Méditerranée, taille des vignes. Soutenu par le maire Jean-Paul Ahmed, 18 ans, français d’origine algérienne, a grandi en banlieue parisienne. qu’est installé le Club, un lieu qui attire Roux, son ancien camarade de classe Jean- Sur les bancs de la Sorbonne, il rencontre Farah, une jeune tunisienne chaque soir tout ce que Haifa et sa région Marie Barbe se lance dans une entreprise toute pleine d’énergie fraîchement débarquée à Paris. Tout en découvrant un corpus de comptent de noctambules. Dans cette région singulière : la création d’une plateforme numérique littérature sensuelle et érotique dont il ne soupçonnait pas l’existence, contaminée par la haine et la violence, par abonnements, dédiée aux documentaires Ahmed tombe très amoureux d'elle… le club est un refuge pour tous ceux qui n’ont pas d’auteur. Aux côtés de Jean-Marie, l’équipe va-t-elle envie de se laisser enfermer dans gagner le pari de cette entreprise économique ? des catégories toutes faites, qu’ils soient hommes ou femmes, homos ou hétéros, juifs ou arabes, palestiniens ou israéliens. « Changer le regard, c’est changer le monde » explique Jean-Marie en introduction du film. Pour cela il faut aussi changer le paysage Ardéchois, en construisant La filmographie d’Amos Gitaï est dense, hétéroclite un gigantesque bâtiment capable d’être à la hauteur Une histoire d’amour et de désir est bien plus que son titre. Bien sûr, la découverte des et riche tout comme son œuvre entière (art, théâtre, des ambitions du projet. Et donc convaincre les habi- sentiments d’Ahmed et de Farah est le cœur battant du récit mais c’est autre chose de écriture…), mais elle est traversée par des sujets tant.es, les élu.es, les investisseur.ses. On aime voir bien plus fin qui se révèle dans les veines du film. Car il y avait une image manquante, ou récurent qui l’ont façonné : comme les liens entre les ainsi réunis des enjeux tellement éloignés, et des peut-être un regard manquant, dans la représentation au cinéma de la génération issue personnes. Dans ces films, les destins individuels se dialogues entre personnages qui ne devraient pas se de l’immigration en France et la voici comblée. Le contexte de l’université choisi par Leyla croisent pour parfois se rejoindre, parfois juste pour parler. Il faut faire un pot pour la venue de la ministre Bouzid distingue d’emblée son film et offre un cadre propice à la réflexion. La réalisatrice se regarder et parfois sans même se voir. Dans Laila de la Culture ? Allons voir le jeune viticulteur du coin, confronte ainsi les idées reçues de ses protagonistes comme celles des spectateur.rice.s in Haifa, le personnage principal est sans aucun doute qui essaye de s’en sortir en tirant de sa petite parcelle et trace les contours d’une jeunesse d’origine maghrébine loin des clichés. L’amour nais- Le Club, ce lieu singulier, qui ouvre ses portent à tout du vin naturel. sant est le terreau de la recherche plus fondamentale autour de l’individu, de son histoire, le monde sans jugement. Un lieu pluriel, à l’image des Le Fils de l’épicière… est un film de notre époque. Avec de ses croyances. On aurait pu souhaiter un peu plus d’ardeur ou de fougue pour nous personnes qui le côtoient. Encore une fois, chez Amos ses thèmes : le retour à la terre, à une économie plus emporter mais à l’instar de la personnalité réservée d’Ahmed, on retiendra la sensibilité Gitaï, en une unité de lieu (le Club) et de temps (une durable, un rythme plus lent, une vie qui a du sens… et la justesse du film. Une histoire d’amour et de désir est plus qu’une énième histoire nuit), plusieurs destins vont se mélanger. Et ça fait du bien, l’enthousiasme de Jean-Marie nous d’amour et de désir puisqu’elle donne confiance dans la jeunesse, dans l’émancipation emporte. Mais attention, car il n’y a pas d’utopie. Plus et dans les lendemains. le projet avance, plus il y a de désaccords, et plus il faut faire de concessions. Les employés frôlent le AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE burn-out, même en Ardèche ! dim. 22.08 ~ 20h15 ~ Star en présence de la réalisatrice Leyla Bouzid
24 25 01.09 05.09 08.09 Un Triomphe La nuit des rois EMMANUEL COURCOL ( FR ) - 2019 - 1h46 PROJECTION PHILIPPE LACÔTE ( FR ) - 2020 - 2h14 + RENCONTRE avec Kad Merad, David Ayala, Lamine Cissokho… avec Bakary Koné, Steve Tientcheu, Rasmané Ouédraogo… Un acteur en galère accepte pour boucler ses fins de mois d’animer un atelier théâtre en prison. Vieillissant et malade, Barbe Noire est un caïd de Surpris par les talents de comédien des détenus, plus en plus contesté au sein de la prison où il il se met en tête de monter avec eux une pièce DIM. 05.09 ~ 18h ~ STAR séjourne, l’une des plus surpeuplées d’Afrique. Pour sur la scène d’un vrai théâtre. Commence alors conserver son pouvoir, il renoue avec le rituel appelé une formidable aventure humaine. Inspiré d’une “Roman”, qui consiste à obliger un prisonnier à histoire vraie. UNE HISTOIRE À SOI raconter des histoires durant toute une nuit. AMANDINE GAY - ( FR ) - 2020 - 1h40 Iels s’appellent, Anne-Charlotte, Joohee, Céline, Niyongira, Mathieu. Iels ont entre 25 et 52 ans, sont originaires du Brésil, du Sri Lanka, du Rwanda, de Corée du Sud ou d’Australie. Ces cinq personnes par- tagent une identité : celle de personnes adoptées. Séparé.e.s dès l’enfance de leurs familles et pays d’origine, ils ont grandi dans des familles françaises. Certainement le film le plus facile à faire passer : un De bruit, de fureur et de sueur, La nuit des rois déploie feel-good movie ample et réussi. On devrait s’arrêter une narration aérienne se mêlant à une mise en scène là car justifier un film bien balisé, lui ôter ses quelques ancrée dans la terre, c’est un grand écart vertical de mystères n’a pas de sens. Sauf qu’il faut bien recon- la psyché et une expérience physique ascensionnelle. naître que la montée crescendo de l’entreprise du film, Oui voilà, une sorte de trip. est accomplie. Sauf que la gueule de chien battu de Le film n’est, évidemment, pas commode. Et c’est sa Kad Merad n’a jamais aussi bien fonctionné. Que les bénédiction. Quelque chose à voir avec L’indomptable seconds (qui sont les vrais curseurs de la réussite du feu du printemps, sorti il y a quelques semaines de film) sont – que ce soit les comédiens confirmés ou les cela, quelque chose à voir avec la foi mais surtout pas nouveaux venus (ici les prisonniers) – parfaits et qu’en avec les dieux. La nuit des rois ne se désengage pas de Nous avions déjà reçu Amandine Gay pour son précé- deux lignes de texte, ils existent. Et que cette histoire sa teneur sociale, le film traite de front le problème de dent film Ouvrir la voix, dans lequel elle avait donné la est tout bonnement incroyable (mais vrai ! bien sûr la surpopulation dans les prisons, mais aux analyses parole à 24 femmes sur leur identité noire en France. cher Jacques Martin). data il préfère s’en remettre à l’épreuve des sensa- Le film avait connu un beau succès et avait marqué Mais sous son aspect limpide, Un Triomphe nous tions, c’est à cet endroit même qu’il en devient saisis- la pensée afroféministe française. Avec Une histoire met sous le nez un texte étrange et un peu obscur : sant. Il ne transige pas avec la brutalité des murs. à soi, Amandine Gay aborde un autre sujet autobio- En attendant Godot. Faire se confronter le spectateur graphique : l’adoption. À travers cinq témoignages à cette œuvre n’est pas chose facile mais c’est juste- intimes, Amandine Gay réussit à dresser un film fort, ment parce qu’on va l’appréhender en même temps juste et qui soulèvent des questionnements très rare- que les prisonniers, que le l’expérience est au final ment abordés comme l’impact du déracinement pour partagée entre les spectateurs et les personnages. En les adoptions transnationales et transraciales. Ce type face à face. d’adoption pose des limites dans la construction de l’identité des adoptés mais également dans au sein des familles adoptantes. Un film important. en présence de la réalisatrice Amandine Gay
26 08.09 Délicieux Supernova ERIC BESNARD HARRY MACQUEEN ( FR ) - 2019 - 1h52 ( GB ) - 2020 - VOST - 1h35 avec Grégory Gadebois, Isabelle Carré, avec Colin Firth, Stanley Tucci, Sarah Woodward… Benjamin Lavernhe… Sam et Tusker s’aiment depuis 20 ans. À bord de À l’aube de la Révolution Française, leur vieux camping-car, ils rendent visite à leurs Pierre Manceron, cuisinier audacieux mais amis et famille et retournent sur les lieux de leur orgueilleux, est limogé par son maître le duc de jeunesse. Depuis que Tusker est atteint d’une grave Chamfort. La rencontre d’une femme étonnante, maladie, tous leurs projets ont été suspendus. Le qui souhaite apprendre l’art culinaire à ses temps est compté et être ensemble est désormais côtés, lui redonne confiance en lui et le pousse à la chose la plus précieuse. Cependant, ce dernier s’émanciper de sa condition de domestique pour voyage va mettre leur amour à rude épreuve. entreprendre sa propre révolution. Ensemble, ils vont inventer un lieu de plaisir et de partage ouvert à tous : le premier restaurant. Une idée qui leur vaudra clients… et ennemis. Colin Firth, en gay dandy, dans un camping-car, sur les routes de la campagne anglaise, vous aussi ça vous fait rêver ? La première moitié du film va vous réjouir. Ça s’annonce comme un road movie à 50 kms/h : Avertissement : certaines scènes de ce film sont sus- l’atmosphère est très douce, la nature est automnale, ceptibles de donner faim aux spectateurs de tout âge ; le film prend son temps mais on patiente avec le plai- alors prévoyez le nécessaire. Délicieux c’est un conte sir contemplatif d’un trajet sur une départementale. gourmand, une recette qui ne vous étonnera pas mais Les discussions ne sont pas plus intenses que néces- qui vous satisfera puisqu’il y aura dans votre assiette, saires, les silences sont bienvenus, bref le film assume de quoi faire : une injustice, un retour de flamme, une sa temporalité et son espace. D’autant que c’est un (petite) histoire d’amour, une invention…le tout raconté huis-clos aussi intéressant que surprenant pour abor- sous la vérité historique de la création des restaurants der un thème de fond douloureux dans les dialogues : (ici une pièce où des gens différents pouvaient se nour- la maladie, la fin de vie, quid du couple dans tout ça, rir de plats divers moyennant quelques piécettes). etc. Malheureusement le film rate un peu sa sortie de Mais Délicieux est également un film d’acteurs tout en route quand le camping-car fait escale et ne redécolle bonhommie, tout en rondeur version Comédie Fran- pas. Alors que la belle-famille remplace les paysages, çaise. Ils régalent dans des dialogues malicieux et des le traitement dramatique du sujet devient trop banal. énervements majeurs. Le théâtre classique n’est pas A voir pour la tentative ou par goût du mélo (ou par très loin et ce n’est certainement pas la réalisation qui amour inconditionnel pour Colin Firth). va altérer cette pièce montée de toute pièce.
AG EN DA ÉVÉNEMENTS SORTIES HEBDOMADAIRES mer.25.08 Les sorcières d'Akelarre ( p. 10 ) sam.21.08 Du 21.08 au 28.08 ~ CINÉ-COOL ( p. 12 ) Fragile ( p. 10 ) 20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : LA TERRE DES HOMMES ( p. 15 ) France ( p. 14 ) Petites danseuses ( p. 16 ) dim.22.08 11h ~ AVANT-PREMIÈRE : MA MÈRE EST UN GORILLE… ( p. 49 ) Peaux de vaches ( p. 14 ) 20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : UNE HISTOIRE D'AMOUR ET… ( p. 23 ) La terre des Hommes ( p. 15 ) lun.23.08 20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : UNE FOIS QUE TU SAIS ( p. 42 ) mer.01.09 Une histoire d'amour et de désir ( p. 23 ) Chers camarades ! ( p. 20 ) mar.24.08 20h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : L'ORIGINE DU MONDE ( p. 39 ) Le fils de l'épicier, le maire, le village et le monde ( p. 22 ) mer.25.08 19h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : TOUT S'EST BIEN PASSÉ ( p. 41 ) Laïla in Haïfa ( p. 22 ) Un triomphe ( p. 24 ) jeu.26.08 20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : LE GENOU D'AHED ( p. 36 ) mer.08.09 La nuit des rois ( p. 25 ) ven.27.08 20h ~ AVANT-PREMIÈRE : RASHOMON ( p. 12 ) Serre-moi fort ( p. 8 ) sam.28.08 15h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : MÊME LES SOURIS VONT… ( p. 49 ) Délicieux ( p. 26 ) Supernova ( p. 26 ) DÈS 17h30 ~ SOIRÉE HOMMAGE JEAN-FRANÇOIS STÉVENIN ( p. 13 ) Respect ( p. 52 ) 17h30 ~ PEAUX DE VACHES ( p. 14 ) Pingu ( p. 48 ) La vie de château ( p. 48 ) 19h30 ~ SIMPLE MESSIEURS ( p. 13 ) mer.15.09 Dune ( p. 52 ) 20h45 ~ DOUBLE MESSIEURS ( p. 13 ) Les amours d'Anaïs ( p. 40 ) lun.30.08 Du 30.08 au 31.08 ~ SHALOM EUROPA ( p. 18-19 ) Le genou d'Ahed ( p. 36 ) Blue Bayou( p. 38 ) ven.03.09 20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : SERRE-MOI FORT ( p. 8 ) Summertime( p. 38 ) dim.05.09 18h ~ SÉANCE SPÉCIALE : UNE HISTOIRE À SOI ( p. 24 ) L'origine du monde( p. 39 ) Mush Mush et le petit monde de la forêt ( p. 48 ) lun.06.09 19h45 ~ AVANT-PREMIÈRE : LES AMOURS D'ANAÏS ( p. 40 ) mer.22.09 Tout s'est bien passé ( p. 41 ) jeu.09.09 19h45 ~ AVANT-PREMIÈRE : LES INTRANQUILLES ( p. 35 ) Une fois que tu sais ( p. 42 ) ven.10.09 Du 10.09 au 19.09 ~ FEFFS ( p. 30-34 ) Ma mère est un gorille (et alors ?) ( p. 49 ) Notturno ( p. 44 ) ven.24.09 19h45 ~ SÉANCE SPÉCIALE : NOTTURNO ( p. 44 ) Je m'appelle Bagdad ( p. 46 ) dim.26.09 11h ~ AVANT-PREMIÈRE : I AM GRETA ( p. 47 ) Sans signe particulier ( p. 45 ) La troisième guerre (p. 45 ) mar.28.09 11h ~ SÉANCE SPÉCIALE : DIE BLUMEN VON GESTERN ( p. 47 ) Le sommet des Dieux (p. 44 ) Jeune public Film du mois Venue Film coup de cœur Patrimoine Avant-première/ séance spéciale
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34 35 AVANT-PREMIÈRE 09.09 + RENCONTRE Les intranquilles JOAQUIM LAFOSSE ( FR ) - 2021 - 1h58 avec Leïla Bekhti, Damien Bonnard, Gabriel Merz Chammah… Sortie nationale le 29 septembre 2021 Damien est artiste-peintre. Inspiré par fulgurances, hyperactif toujours en mouvement, il vit avec sa femme Leïla et leur jeune fils Amine. Le couple s’aime profondément. Malgré sa bipolarité, ils tentent de poursuivre leur vie commune. Joaquim Lafosse a définitivement sa patte et impose un style et des thèmes qui lui sont propres. Avec Les intranquilles le réalisateur belge ne fait pas « l’économie du couple » quand celui-ci vient « à perdre la raison ». Cette petite boutade autour des titres de ses précédents films pour joindre les sujets d’obsession du cinéaste qui s’immisce à nouveau ici au cœur d’une cellule familiale en dérive. Film scrutateur des effets pervers sur une famille d’une maladie que l’on ne cite pas, comme une pensée magique de ce que l’on ne nomme pas pour qu’elle n’existe pas, la bipolarité est pourtant un personnage en soi qui occupe l’espace et le temps. Le cinéaste nous met d’emblée sur le qui-vive pour nous rendre aussi intranquilles que ses protagonistes. Quelque chose d’inexorable est sur le point d’arriver mais quoi ? Effets pervers et sentiment d’impuissance infusent. Si le réali- sateur sait saisir la proximité, l’amour et la vitalité de ses sujets pour nous fixer à eux c’est pour mieux révéler les digues qui sont sur le point de céder. La caméra colle, nerveuse, lasse ou en tension, à un Damien Bonard, une Leila Bekti et un surprenant petit Gabriel Merz Chammah, chacun impeccable dans leur partition. AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE jeu. 09.09 ~ 19h45 ~ St-Ex en présence du réalisateur Joaquim Lafosse
36 37 AVANT-PREMIÈRE 15.09 + RENCONTRE Le genou d’Ahed NADAV LAPID ( IL ) - 2021 - VOST - 1h49 avec Avshalom Pollak, Nur Fibak… Prix du Jury - Cannes 2021 Y., cinéaste israélien, arrive dans un village reculé au bout du désert pour la projection de l’un de ses films. Il y rencontre Yahalom, une fonctionnaire du ministère de la culture, et se jette désespérément dans deux combats perdus : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère. Le genou d’Ahed n’est certainement pas à terre, aussi peu que celui de Nadav Lapid qui signe ici une mise en abyme incommodante et puissante autour du geste du cinéaste à pouvoir dénoncer, critiquer, secouer. A l’image de son personnage principal, peu aimable voire arrogant, le film ne cherche pas la complaisance. Nadav Lapid gratte la poussière du désert pour dissiper les mirages de bienveillance et ouvrir les yeux citoyens, tant pis si cela pique nos consciences ou nos habitudes de récit polissé. S’il nous perd qu’importe, si on le suit on en sort saisi. Complexe, âpre mais aussi libre et fulgurant, Le genou d’Ahed est un film de solitaire rageux qui nous donne à voir autant qu’à penser. La critique acerbe qu’il fait du contrôle et de la manipulation d’état trouve d’ailleurs une troublante réson- nance aux tensions que nous traversons... Nous en discuterons avec lui le 26 août. (PS : pourvu que la réalité ne rejoigne pas la fiction lors de sa venue le 26 août où celui ou celle qui animera la rencontre en prendra pour son grade… Mais qu’importe, on est prêt à tout pour vous le faire rencontrer !). AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE jeu. 26.08 ~ 20h15 ~ St-Ex En présence de Nadav Lapid
38 39 15.09 AVANT-PREMIÈRE 15.09 + RENCONTRE Summertime Blue Bayou CARLOS LOPEZ ESTRADA JUSTIN CHON (US) - 2021 - VOST - 1h35 (US) - 2021 - VOST - 1h59 avec Sun Park, Gihee Hong... avec Justin Chon, Alicia Vikander, Mark O’Brien... L’Origine du monde LAURENT LAFITTE ( FR ) - 2020 - 1h38 Les vies de 25 jeunes habitants de Los Angeles Antonio LeBlanc, d’origine américano-coréenne, avec Laurent Lafitte, Karin Viard, s’entrecroisent pendant une chaude journée d’été. a été adopté et a passé sa vie en Louisiane. Vincent Macaigne… Aujourd’hui marié à Katy, ils élèvent ensemble Jessie, la fille de cette dernière. Il va pourtant Jean-Louis réalise en rentrant chez lui que son coeur s’est arrêté. Plus un seul devoir affronter les fantômes de son passé en battement dans sa poitrine, aucun pouls, rien. Pourtant, il est conscient, il parle, apprenant qu’il risque d’être expulsé du seul pays se déplace. Est-il encore vivant ? Est-il déjà mort ? Ni son ami vétérinaire Michel, qu’il ait jamais considéré comme le sien. ni sa femme Valérie ne trouvent d’explication à cet étrange phénomène. Alors que Jean-Louis panique, Valérie se tourne vers Margaux, sa coach de vie, un peu gourou, pas tout à fait marabout, mais très connectée aux forces occultes. Et elle a une solution qui va mettre Jean-Louis face au tabou ultime... Summertime est pétillant, coloré, actuel, enthousias- mant! Nous y trouvons différentes parcelles de vie se croisant dans la ville de Los Angeles, berceau d’Hol- lywood, où l’on ne parle pas moins de 224 langues. Inspiré de lycéens slameurs et de la Cité des anges, Carlos Lopez Estrada nous montre la génération Z Une enfant qui crie « Papa ne m’abandonne pas » qui, contrairement à ce qui semble lui être souvent ça tire mes larmes aussi efficacement qu’un oignon, reprochée, est loin d’une certaine passivité halluci- c’est donc humidifiées que commencent ces quelques née et embarrassée. Los Angeles est l’endroit parfait lignes, vous êtes prévenu·es. C’est sûr la réalité que pour montrer ce qu’il se passe réellement dans cette cache cette fiction est terrible et dramatique. Aux psyché particulière de la mise en scène. Une mise en Etats-Unis, un trou juridique aussi absurde que sa scène individuelle parfois extravagante qui a cessé bureaucratie permet d’expulser des personnes nées d’être cadrée, polie et invisible. Dans ce film on parle à l’étranger et adoptées par des américain·es – si à beaucoup, parfois pour pas grand-chose, mais on n’a un moment de leur vie elles croisent la justice et cela L’Origine du monde pourrait être vulgaire, mais comme il est dit dans le film : « On va pas pas honte car on « se sait » et on s’assume avec ses même pour une broutille. Alors certes, Blue Bayou est tout déballer comme ça, c’est impudique ! On n’est pas américains ! ». Effectivement ici, rêves et ses déceptions, chacune empreintes d’espoir. une machine bien huilée, mais pas autant que l’admi- nous sommes plus du côté des anglais, qui marient si bien posture bourgeoise et répliques On vous sent déjà sceptiques à l’idée d’une révolution nistration. Sûrement que son esthétique qui tente atroces délivrées sans sourciller. Il en résulte un rire libérateur, celui qui nous fait même qui peut sembler profondément narcissique et désin- l’indépendance sauve le film de trop d’emphase. Hol- douter de ce qu’on vient de voir. Le rire du « Il a pas osé quand-même ? ». Au-delà d’une volte. Pourtant une génération qui choisit l’expression lywood aurait fait naufrage. Amen. La lumière de la comédie, le film a aussi quelque chose du drame social ; dans son rapport au couple, à la de soi et l’acceptation de l’Autre comme porte de sor- Louisiane pose sa grâce sur cette tragédie et soulage dépression, à nos ainé.es, à la mobilité sociale. tie, mais surtout d’entrée, a quelque chose de vibrant. un peu par sa moiteur la dureté des faits représentés, Laurent Lafitte trouve le bon équilibre entre la pièce de théâtre qu’il adapte et un film Et cela nous laisse en joie ! jusqu’à ce dernier cri qui noue dans le récit plusieurs de cinéma. Il utilise les possibilités offertes par la caméra, la musique, le montage à bon histoires d’abandon et qui pourrait aussi vous choura- escient tout en évitant l’overdose d’effet de style et de scène en extérieur inutiles. On a hâte ver, facilement c’est vrai, des larmes contenues. de voir la suite de cette nouvelle carrière ! AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE mar. 24.08 ~ 20h30 ~ St-Ex en présence du réalisateur et comédien Laurent Lafitte
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