Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR

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26.08.2020
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PROG   n° 191             29.09.2020
       PROGRAMME
       DES CINÉMAS STAR
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LES SHADOCKS              HORO-SCOPE
CONTAMINENT                  Le grand horoscope de la rentrée
                            de Romy Schneck et Jeanne Morue*.

PATRICK,                Bélier : Ami·e·s des défis de taille, du haut
                        de ses 15 ans vous serez inspiré·e·s par la

ÂNE BÂTÉ
                        détermination de la jeune Rocks.
                        Taureau : Accros à la chair comme à la bonne
                        chère, vous vous retrouverez dans deux films
                        ce mois-ci : Énorme, Eléonore.
MINI FEFFS/ MAXI PEUR   Gémeaux : Apprenez tous les rouages pour

LONDON
                        garder votre Tinder toujours allumé,
                        même au bureau ou en couple, en regar-
                        dant Effacer l’historique.
                        Cancer : Tout comme les vôtres, les réunions
ON THE ROCKS            de famille de Blackbird se vivent dans les
                        larmes. Emotions garanties.

DUO D’ADOS              Lion : Tenet doit sauver le cinéma. C’est votre
                        chance de devenir un héros, prenez un billet !

BRANCHER JOUER
                        Vierge : Vous serez chamboulé·e·s par Virgi-
                        nie Effira dans Police. Ps : N’oubliez pas le gel
                        hydro-alcoolique.

TENET                                                                       * Pour affiner vos choix de sorties ciné n’oubliez pas de consulter régulièrement votre ascendant
                        Balance : Votre bon goût bourgeois sera
                        ravi par le décor viennois autant que par les
                        badinages des Apparences.
                        Scorpion : Véritable Tenet underground, La
OU T’ES PAS NET ?       Daronne est là pour vous ami·e·s Scorpion.
                        Sagittaire : Tel le héros d’Ailleurs, votre
                        soif d’aventures est la plus forte. Enfour-
MÈRE HUPPERT            chez votre moto en direction du cinéma.

NEO
                        Capricorne : Faites une pause dans votre té-
                        létravail pour vous divertir devant la Rétro Ozu.
                        Petit bémol pour vous, elle est en couleurs.
                        Verseau : Subversif·ve·s dans l’âme,
                        les jeunes footballeuses de Les joueuses
                        #Paslàpourdanser marqueront des points
                        dans votre cœur.

TETSUO                  Poissons : Détruit·e·s par votre dernière
                        peine de cœur, vous plongez telle Ondine
                        dans les profondeurs du mysticisme. Plan B
                        vous allez voir PoissonSexe.
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ÉDITO   19.08.2020

        On a jamais autant entendu parler des salles de cinéma que cet été. Et pour
        cause, nous sommes pour un certain nombre d’entre nous, en train de dispa-
        raitre. À la crise économique, se cumule une crise identitaire profonde qui scinde
        deux types de salles. Celles qui sont les porte-avions des blockbusters et qui,
        quand Disney éternue, vacillent en accordance avec le marché mondial. Celles
        qui comme les nôtres, par la diversité des films proposés et l’incessant travail
        sur la chose cinéphilique, doutent de leur capacité à capter un public suffisant.
        On a beau être sympa, faire beaucoup d’entrées, mettre en place un rapport de
        proximité avec le public, faire un travail de fond sur les jeunes générations et
        avoir quelques opinions fondées sur le cinéma, peut-être ne sommes-nous pas
        si indispensable que ça ( ? ).

        Cette crise identitaire, est donc profonde. Peut-être même peut-on la taxer
        d’idéologique, voire de spirituelle. Bon nombre d’entre nous sommes « né·e·s »
        par le cinéma et à cet égard, nous lui devons beaucoup. Des naissances di-
        verses, incertaines ou même déviantes qui, avec le temps qui passe, fonde des
        convictions, un rapport à l’autre, à la vie et à la société. Dire les choses comme
        telles, peut paraître un peu prétentieux. Mais non, le cinéma est tout simplement
        immense : d’actes de bravoures, de travellings amoureux, de dialogues éternels,
        de fulgurances esthétiques, de la beauté de Gene Tierney au corps improbable
        de Will Ferrel… le cinéma nous a toujours rendu meilleur·e·s et plus vivant·e·s.
        Sans renier mon éducation parentale, je suis né en trois temps : lors du « God
        bless America » final de The Deer Hunter, par les dialogues de Jean-Loup Daba-
        die ( chez Yves Robert et Claude Sautet en particulier ) et la première fois que j’ai
        vu un film de Nanni Moretti ( La messe est finie ). Il y aura d’autres bouleverse-
        ments par la suite, mais la chose fondée par ces trois moments est aujourd’hui
        intacte.

        La salle de cinéma n’est ainsi pas le lieu des émotions communes (comme c’est
        régulièrement dit) mais celui de la somme d’émotions individuelles dans un
        même temps et lieu. C’est un panthéon qui, contrairement aux églises, ne peut
        se vider, commerce oblige. En ces temps difficiles, à nous d’entretenir notre foi et
        celle des autres, sans peur aucune mais avec la conviction profonde que dans le
        domaine du cinéma, seule la salle est à la hauteur de l’intensité et la multiplicité
        des émotions qu’un être humain peut ressentir.
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SOMMAIRE

A                                               J
Adolescentes ( p. 8 )                           ( La ) Jeune fille à l’écho ( p. 21 )
Africa Mia ( p. 32 )                            Josep ( p. 46 )
Ailleurs ( p. 47 )                              ( Les ) Joueuses #paslapourdanser ( p. 26 )
Akira ( p. 15 )
Antigone ( p. 21 )
Antoinette dans les Cévennes ( p. 40 )
                                                M/N
                                                Madame ( p. 18 )
( Les ) Apparences ( p. 45 )
                                                Ne vous retournez pas ( p. 33 )

B                                               O/P
Blackbird ( p. 44 )
                                                Ondine ( p. 41 )
                                                Poissonsexe ( p. 22 )
C                                               Police ( p. 24 )
(Les) Choses qu’on dit… ( p. 31 )               Pompéi ( p. 18 )
Citoyens du monde ( p. 15 )
                                                R/S/T
D                                               Rocks ( p. 26 )
Dans un jardin qu’on dirait éternel ( p. 19 )   Sing Me a Song ( p. 42 )
( La ) Daronne ( p. 24 )                        ( Un ) Soupçon d’amour ( p. 25 )
                                                Sole ( p. 25 )
E                                               Tenet ( p. 19 )
Effacer l’historique ( p. 14 )
Éléonore ( p. 45 )                              Rétrospectives
Ema ( p. 20 )                                   2 films de A. Lattuada ( p. 16 )
Énorme ( p. 20 )
Epicentro ( p. 12 )
                                                Jeune Public ( p. 21, 47, 50-51 )
G/H                                             Salle des profs ( p. 52 )
Grand frère ( p. 32 )
Honeyland ( p. 33 )
                                                Séances spéciales
                                                ( p. 10, 11, 12, 14, 15, 22, 31, 36, 37, 38, 39, 40,
                                                42, 46, 48, 49 )
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                                         09.09                                                      FILM DU MOIS
                                                                                                                   LES SHADOKS                                                                  26.08
                                                                                                                   CONTAMINENT LES CINÉMAS STAR
                                     Adolescentes                                                                                                                                               29.09
                                       SEBASTIEN LIFSHITZ                                                          « Dans très peu de temps, les Shadoks seront aussi éduqués et intelligents
                                 ( FR ) - 2019 - 2h15 - dès 13 ans                                                 que vous et moi » – Stéphane Libs, gérant des cinémas Star.
                                       avec Emma et Anaïs...

      Adolescentes suit le parcours d’Emma et Anaïs, depuis leur 13 ans jusqu’à leur
    majorité, cinq ans de vie où se bousculent les transformations et les premières fois.                          Du 26.08 au 08.09
                                                                                                                   En première partie des films EFFACER L’HISTORIQUE,
                                                                                                                   CITOYENS DU MONDE, POISSONSEXE et ÉNORME

                                                                                                                   ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 1
                                                                                                                   Première diffusion le 29 avril 1968 sur la 1ère Chaîne (ORTF) - 2'26
                                                                                                                   Sur la planète Gibi vivent les Gibis. Sur la planète
                                                                                                                   Shadok vivent les Shadoks. Les deux peuples ont
                                                                                                                   des difficultés à vivre sur leurs planètes respec-
                                                                                                                   tives et décident d’aller sur la Terre.

                                                                                                                   Du 09.09 au 22.09
                                                                                                                   En première partie des films ROCKS, SOLE,
    Dans la famille «Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur… sans jamais oser le                          ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES et HONEYLAND
    demander », je demande l’adolescence. Bonne pioche ! Sébastien Lifshitz, dont il serait
    temps de prendre la mesure de sa vertigineuse filmographie ( Les corps ouverts 1997,                           ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 2
    Wild Side 2004, Les invisibles 2012, Bambi 2013… sélection arbitraire parmi ses 11 docu-                       Première diffusion le 30 avril 1968 à 20h30 sur la 1ère Chaîne
    mentaires et fictions à ce jour ), propose un film monstre. Suivre la courbe adolescente                       (ORTF) - 2'03
    de deux jeunes femmes que tout, socialement, oppose, mais que tout, affectivement,                             Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs pla-
    lie. Il les suit pendant plus de quatre ans, partant à leur rencontre une fois par mois, en                    nètes respectives ont décidé d’aller sur la Terre. Les
    immersion dans ces univers insondables.                                                                        Shadoks ressemblent à des oiseaux : ils pondent
    Enfant, on craint cet âge, adulte on est persuadé de précisément s’en souvenir. On a tou-                      des oeufs mais ont des ailes ridiculement petites.
    jours tout faux ; l’adolescence c’est le présent, furieux et incertain, chassé par l’inquié-
    tude à venir et la jouissance de l’inconnu qui prospère. L’adolescence n’appartient qu’à
    ceux et celles qui la traversent ; Sébastien Lifshitz filme cela, et c’est bouleversant. Quel
                                                                                                                   Du 23.09 au 29.09
                                                                                                                   En première partie des films ONDINE et ELEONORE
    autre cinéaste contemporain a une si juste capacité d’abstraction ?
    Aux premières images de ce projet fou, Emma et Anaïs ont 13 ans et se préparent au
                                                                                                                   ET VOILÀ LE SHADOK : ÉPISODE 3
    brevet, le premier mouvement vers leur avenir, aux derniers plans de ce projet débordant,
                                                                                                                   Première diffusion le 2 mai 1968 à 20h30 sur la 1ère Chaîne
    elles ont 18 ans et se préparent pour le BAC, leur à venir. Le tout accompagné, soutenu,
                                                                                                                   (ORTF) - 2'06
    par la musique-perçante de Stuart Staples ( Tindersticks, mentor musical de Claire Denis,
                                                                                                                   Les Shadoks et les Gibis qui vivent sur leurs planètes
    elle-même figure tutélaire de Sébastien Lifshitz ) : champ ouvert à tous les vents.
                                                                                                                   respectives ont décidé d’aller sur la Terre. Les Gibis
    Mais alors, documentaire ou fiction ? On s’en cogne, m’sieur l’agent du genre. C’est infi-
                                                                                                                   portent des chapeaux, sont très intelligents et pro-
    niment délicat et bienveillant, ça met au tapis tous ces films se voulant «miroir de l’âme
                                                                                                                   duisent du cosmogol 999 pour alimenter leur fusée
    humaine», c’est le regard sur un monde qui bouge à travers ceux et celles qui le font
                                                                                                                   en carburant.
    vibrer ; les adolescent·e·s. On dressera volontiers un pont avec l’oeuvre récente de Riad
    Sattouf, qui suit Esther depuis ses 9 ans (Les cahiers d’Esther, roman graphique en 4
    volumes parus à ce jour). On y gambade, joyeusement, effrontément. Adolescentes est le
    film du mois parce qu’il est celui de l’année.
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
10                                                                                                                                                                                                                               11

            ÉVÉNEMENT                                                                   22.08        Avant-première                                                Avant-première
                                                                                                     + Rencontre                                                   + Rencontre
                                                                                        29.08
     CINÉ-COOL                                                                                       mar. 25.08 ~ 20h15 ~ St-Ex                                    jeu. 27.08 ~ 20h15 ~ St-Ex
                                                                                                     À CŒUR BATTANT                                                UN PAYS QUI SE TIENT SAGE
     8 avant-premières / 6 rencontres /                                                              KEREN BEN RAFAEL - ( IS + FR ) - 2019 - 1h30                  DAVID DUFRESNE - ( FR ) - 2020 - 1h26
     1 avant-première jeune public / 1 pot de l’amitié                                               avec Judith Chemla, Arieh Worthalter, Noémie Lvovsky...
                                                                                                                                                                   Alors que s’accroissent la colère et le mécontentement
     4,50 euros la place pour tou·te·s et à toutes les séances                                       Julie et Yuval s’aiment et vivent à Paris. Du jour au len-    devant les injustices sociales, de nombreuses mani-
                                                                                                     demain, ce couple fusionnel doit faire face à une sépa-       festations citoyennes sont l’objet d’une répression
                                                                                                     ration forcée. Lui à Tel Aviv, dans sa ville natale, elle à   de plus en plus violente. « Un pays qui se tient sage »
                                                                                                     Paris avec leur bébé, ils continuent à vivre ensemble         invite des citoyens à approfondir, interroger et confron-

     Avant-première                                  Séance spéciale                                 mais par écrans interposés. Cette vie par procuration
                                                                                                     va vite connaître ses limites. La distance mettra leur
                                                                                                                                                                   ter leurs points de vue sur l’ordre social et la légitimité
                                                                                                                                                                   de l’usage de la violence par l’Etat.
     + Rencontre                                     + Rencontre                                     amour à rude épreuve...
                                                                                                                                                                      en présence du réalisateur David Dufresne et

     sam. 22.08 ~ 20h30 ~ St-Ex                      dim. 23.08 ~ 19h45 ~ St-Ex                         Suivie d’une rencontre Skype avec la
                                                                                                     réalisatrice Keren Ben Rafael
                                                                                                                                                                   du sociologue Fabien Jobard

     EFFACER L’HISTORIQUE                            EPICENTRO                                                                                                     Avant-première
     Cf. page 14                                     Cf. page 12
                                                                                                                                                                   ven. 28.08 ~ 20h15 ~ Star
        En présence du réalisateur Gustave Kervern      En présence du réalisateur Hubert Sauper

                                                                                                                                                                   MICHEL-ANGE
     Avant-première                                  Avant-première                                                                                                ANDREÏ KONTCHALOVSKI - ( IT + RU ) - 2020 - VOST - 2h14

     Jeune public                                    + Rencontre                                                                                                   Michel Ange à travers les moments d’angoisse et
                                                                                                                                                                   d’extase de son génie créatif, tandis que deux familles

     dim. 23.08 ~ 11h ~ Star                         lun. 24.08 ~ 20h15 ~ St-Ex                                                                                    nobles rivales se disputent sa loyauté.

     CHIEN POURRI, LA VIE À PARIS !                  LES CHOSES QU’ON DIT,                                                                                         Avant-première
     Cf. page 51                                     LES CHOSES QU’ON FAIT                                                                                         + Apéro clôture
                                                     Cf. page 31

                                                        en présence du réalisateur Emmanuel Mouret
                                                                                                                                                                   sam. 29.08 ~ 20h30 ~ St-Ex
                                                                                                     Avant-première                                                ADIEU LES CONS
                                                                                                     + Rencontre                                                   ALBERT DUPONTEL - ( FR ) - 2020 -
                                                                                                                                                                   avec Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié...

                                                                                                     mer. 26.08 ~ 20h15 ~ Star                                     Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle
                                                                                                                                                                   est sérieusement malade, elle décide de partir à la
                                                                                                                                                                   recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandon-
                                                                                                     POISSONSEXE                                                   ner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va
                                                                                                     Cf. page 22                                                   lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et
                                                                                                                                                                   M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impres-
                                                                                                        En présence du réalisateur Olivier Babinet
                                                                                                                                                                   sionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête
                                                                                                                                                                   aussi spectaculaire qu’improbable.
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12

     SÉANCE SPÉCIALE                                  23.08
     + RENCONTRE

                                                      Épicentro
                                                     HUBERT SAUPER
                                            ( FR + US + AT ) - 2017 - VOST - 1h47

                  Le cinéaste Hubert Sauper — réalisateur de Nous venons en amis et du Cauchemar de
                 Darwin, nommé aux Oscars — a réalisé Épicentro, portrait immersif et métaphorique de
                  Cuba, utopiste et postcolonial, où résonne encore l’explosion de l’USS Maine en 1898.
                   Ce Big Bang a mis fin à la domination coloniale espagnole sur le continent américain
                    et inauguré l’ère de l’Empire américain. Au même endroit et au même moment est
                   né un puissant outil de conquête : le cinéma de propagande. Dans Épicentro, Hubert
                 Sauper explore un siècle d’interventionnisme et de fabrication de mythes avec le peuple
                    extraordinaire de La Havane — en particulier ses enfants, qu’il appelle “ les jeunes
                       prophètes ” — pour interroger le temps, l’impérialisme et le cinéma lui-même.

                 L’épicentre, c’est Cuba, île au large de laquelle l’USS Maine explose en 1898. Les causes en
                 sont encore discutées. Sonne alors la fin d’un règne pour l’Espagne et l’avènement d’une
                 très longue ère pour la domination nord-américaine. L’épicentre, c’est aussi l’époque où
                 l’on voit naitre ça et là des caméras, des cinémas. Les images s’animent, les gouvernements
                 s’en emparent.
                 Peu d’îles peuvent représenter à tel point les affrontements idéologiques et militaires de ce
                 dernier siècle. Cuba fascine, et Hubert Sauper nous donne à rencontrer sa jeunesse, avec sa
                 fraîcheur, son humour, son intelligence. Car l’épicentre ce sont également ces enfants, qui
                 n’ont pas peur de nommer les choses, de pointer du doigt cette hégémonie écrasante des
                 états-uniens. Ce sont les « jeunes prophètes » du sous-titre du film, lucides, éveillé·e·s, qui
                 sont aussi notre avenir.
                 Épicentro est un film très touchant, un grand documentaire sur l’impérialisme et le cinéma.
                 C’est une vague qui nous submerge, nous donne envie de partir loin, de danser, de lutter.

                                             AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                         dim. 23.08 ~ 19h45 ~ Star St-Exupéry
                                       en présence du réalisateur Hubert Sauper
Star PROGRAMME DES CINÉMAS STAR
14                                                                                                                                                                                                                                          15

     AVANT-PREMIÈRE                                  26.08                                                                                                           26.08
     + RENCONTRE
                                                                                                                                        Akira                                          Citoyens du monde
                                                                                                                                  KATSUHIRO ÔTOMO                                           GIANNI DI GREGORIO
                                                                                                                               ( JP ) - 1988 - VOST - 2h04                                ( IT ) - 2019 - VOST - 1h31
                                           Effacer l’historique                                                                                                                  avec Gianni Di Gregorio, Ennio Fantastichini,
                                      GUSTAVE KERVERN & BENOIT DELÉPINE
                                                                                                                                 Néo-Tokyo, an 2019.                                          Giorgio Colangeli…
                                                ( FR ) - 2020 - 1h45
                                                                                                                   Détruite trente ans plus tôt par une mystérieuse
                              avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero…
                                                                                                                      explosion, la mégalopole japonaise renaît                    Il n’est jamais trop tard pour changer de vie.
                                                                                                                   de ses cendres et se prépare à héberger les Jeux                           Deux retraités, le Professeur,
                              Dans un lotissement en province, trois voisins sont en prise
                                                                                                                    olympiques. Les oubliés de la reconstruction                 qui a enseigné le latin toute sa vie, et Giorgetto,
                    avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux.Il y a Marie, victime de
                                                                                                                 manifestent chaque jour contre le pouvoir en place,           Romain pur jus qui touche une pension de misère,
                       chantage avec une sextape, Bertrand, dont la fille est harcelée au lycée,
                                                                                                                 tandis que les plus jeunes trouvent refuge dans la                   se disent qu’ailleurs, dans un autre pays,
                   et Christine, chauffeur VTC dépitée de voir que les notes de ses clients refusent
                                                                                                                  drogue et la baston. Parmi eux, Kaneda et Tetsuo,            l’herbe sera plus verte et leur pouvoir d’achat plus
                                 de décoller.Ensemble, ils décident de partir en guerre
                                                                                                                 amis d’enfance et membres d’un gang de motards.                 conséquent. Ils sont rejoints dans leur projet de
                        contre les géants d’internet. Une bataille foutue d’avance, quoique...
                                                                                                                                                                                 départ par Attilio, antiquaire bohême et grande
                                                                                                                                                                                             gueule. Déménager, mais où ?
                                                                                                                                                                                   C’est la première question, et peut-être déjà
                                                                                                                                                                               celle de trop. Tant bien que mal, le trio s’organise.
                                                                                                                                                                                                  Il faut faire ses adieux,
                                                                                                                                                                                 retirer ses économies, etc. Mais le plus dur dans
                                                                                                                                                                                          l’exil, c’est quand même de partir.

                                                                                                                 Quand on repense à Akira même d’un souvenir loin-
                                                                                                                 tain, on se souvient de sa musique unique, mélan-
                                                                                                                 geant sonorités japonaises et balinaises, chœur et
                                                                                                                 musique classique, de son univers cyberpunk, de ses
                                                                                                                 lumières et couleurs, de la scène d’ouverture et cette
                                                                                                                 sensation de vitesse à dévaler à moto Néo-Tokyo. Tous
                Comme à leur habitude Kervern et Delepine ont des choses à dire ! Ils nous ont habitués à
                                                                                                                 ces éléments qui ont fait du film le chef d’œuvre d’ani-
                des films bavards et celui-ci n’y manque pas ! Après l’esprit start-up nation dans I feel good
                                                                                                                 mation japonaise qui a marqué un véritable tournant          Il y a les road-movies (  vous avez aimé notre rétrospec-
                (2018) le duo s’attaquent à un autre syndrome de notre époque : nos vies « sur-connec-
                                                                                                                 dans son histoire. Plus cher film d’animation à sa sor-      tive Sur la route cet été ?  ), et il y a les histoires sur
                tées  ». Smartphones en main, continuellement reliés à internet, le contact humain y perd
                                                                                                                 tie et très vite devenu culte, il a été le premier à faire   celles et ceux qui n’arrivent pas à partir. Citoyens du
                et nos données finissent par ne plus nous appartenir… Tant de sujets qui font surface dans
                                                                                                                 tourner les regards vers les productions nippones et         monde, vous l’aurez compris, est de cette deuxième
                ce long métrage d’1h46 où nous suivons nos trois protagonistes, anciens gilets jaunes et
                                                                                                                 à amplifier l’essor de la culture manga. Si vous ne          catégorie. Nos trois protagonistes sont fatigués de
                déjà nostalgiques de leur occupation de rond-point, qui chacun à leurs manières vont devoir
                                                                                                                 connaissez pas encore cette œuvre majeure c’est l’oc-        leur vie en Italie, et veulent profiter de leurs vieux
                régler leur problème avec le monde 2.0. Ces trois personnages installent une triple trame
                                                                                                                 casion de la découvrir dans les meilleures conditions        jours. Le mot « profit » est la clé du film, tout tourne
                scénaristique dans laquelle le duo de réalisateurs s’en donne à cœur joie pour nous balan-
                                                                                                                 avec cette version remasterisée 4k !                         ( à l’image de cette caméra qui ne cesse de réaliser
                cer un maximum de situations comiques. La technique n’est pas en reste puisqu’on assiste
                                                                                                                                                                              des cercles ) autour du profit. Il faut profiter de ces
                à un des films les plus esthétiques des réalisateurs, les couleurs sont chaudes, les cadres
                                                                                                                                  SÉANCE SPÉCIALE                             dernières années, profiter du système de santé, pro-
                marquent les coupures entre les gens et le film va même jusqu’à frôler le fantastique. Un
                                                                                                                       mer. 26.08 ~ 20h30 ~ Star St-Exupéry                   fiter des bières moins chères ailleurs… Cela en devient
                film hilarant jusqu’au-bout qui déclare la guerre aux écrans.
                                                                                                                                                                              presque indécent, et l’affection que nous avons au
                                                                                                                                                                              départ pour ces personnages se réduit petit à petit.
                                            AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                                                                                                                                                              Jusqu’à l’apparition d’un dernier élément, qui fait bas-
                                       sam. 22.08 ~ 20h30 ~ Star St-Exupéry
                                                                                                                                                                              culer le film et lui donne une toute autre dimension…
                                     en présence du réalisateur Gustave Kervern
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              DEUX FILMS D’ALBERTO LATTUADA

         Alberto Lattuada a touché à tous les styles avec brio et a fait tourner les
        grands acteurs italiens de ces années là. Moins connu que certains de ses
       collègues, il se permet des films plus personnels et se révèle dans Guenda-
      lina et Les adolescentes, comme peintre subtil des émois amoureux chez les
                 jeunes filles. Un cinéma sensuel et d’une grande beauté.

                      Guendalina                                              Les adolescentes
                  ( IT ) - 1957 - VOST - 1h40                                 ( IT ) - 1961 - VOST - 1h30
            avec Jacqueline Sassard, Raf Valone,                     avec Catherine Spaak, Christian Marquand,
                         Sylva Koscina…                                                Jean  Sorel…

       À Viareggio, en Toscane, l’été touche à sa fin :                Une jeune fille de bonne famille, Francesca,
     Guendalina, jeune adolescente de quinze ans, flirte               dix-sept ans, se réveille un matin consciente
           avec Oberdan, le fils du maître-nageur,                      de son attirance pour Enrico, un architecte
     sans grande conviction et surtout pour dissiper son                      qui a vingt ans de plus qu’elle.
        ennui. Ses parents milliardaires s’apprêtent,                 Une attirance qui va hanter cette journée d’été
                  quant à eux, à divorcer...                                 au cours de laquelle la jeune fille,
                                                                               de rencontres en rencontres,
                                                                  va décider de ne pas résister à l’appel de la vie adulte.

     En des temps plus insouciants, dans un pays qui
     brûlait la vie, une jeune fille belle à croquer (et très
     riche) passe son temps avec des garçons. Et puis elle        Les adolescentes parle du moment « d’avant l’acte »,
     s’attache à Oberdan. Tout pourrait se dérouler comme         de l’éveil charnel chez une jeune fille. Les corps et
     dans un téléfilm à l’eau de rose si une noirceur inat-       les postures sont montrés et le film, s’il érotise, n’est
     tendue ne venait contrarier ce bel été. La petite fille va   pour autant jamais vulgaire. La mise en scène de Lat-
     devoir faire tomber son insouciance et s’approcher de        tuada est élégante et suit ce parcours initiatique sur
     la tristesse et la mélancolie.                               une journée où Francesca comprendra l’attrait qu’elle
                                                                  exerce sur les hommes. En quelques heures, un siècle
                                                                  est passé.
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                         Pompéi                                                       Madame                                                              Tenet                                             Dans un jardin
            ANNA FALGUÈRES & JOHN SHANK                                         STÉPHANE RIETHAUSER                                            (ou comment sauver                                         qu’on dirait éternel
                    ( FR ) - 2020 - 1h27                                          ( CH ) - 2019 - 1h33                                         les salles de cinéma)                                                TATSUSHI OMORI
         avec Garance Marillier, Aliocha Schneider,                                                                                            CHRISTOPHER NOLAN                                               ( JP ) - 2019 - VOST - 1h32
                    Vincent Rottiers…                                    Madame, c’est Caroline, la grand-mère de                            ( US ) - 2019 - VOST - 2h30                             avec Kiki Kirin, Haru Kuroki, Mikako Kabe…
                                                                                      Stéphane Riethauser.                         avec John David Washington, Robert Pattinson,
     Dans une région désertée, Victor et son petit frère             Une vieille dame dont on devine dès les premières                           Elizabeth Debicki…                                  Dans une maison traditionnelle à Yokohama,
                 Jimmy sont livrés à eux-mêmes.                    images qu’elle cache, derrière sa coquette mise en pli                                                                               Noriko et sa cousine Michiko s’initient
     Dans la chaleur de l’été, ils tuent le temps comme          et ses manières bourgeoises, une rare force de caractère.                    Muni d’un seul mot – Tenet –                        à la cérémonie du thé. D’abord concentrée sur sa
         ils peuvent avec d’autres jeunes de leur âge.                        Leur relation est au cœur du film :                     et décidé à se battre pour sauver le monde,                carrière dans l’édition, Noriko se laisse finalement
      Ils forment une bande soudée qui s’est inventée                 un double autoportrait dans lequel la matriarche                    notre protagoniste sillonne l’univers                            séduire par les gestes ancestraux
              ses propres codes. Mais quand Billie,               et son petit-fils cinéaste et gay se confient l’un à l’autre.       crépusculaire de l’espionnage international.                de Madame Takeda, son exigeante professeure.
     une jeune fille révoltée, entre dans la vie de Victor,
        l’équilibre du groupe va peu à peu se rompre
            et la vie de Jimmy radicalement changer.

                                                                 Madame est une grande. De la trempe de celles qui                Tenet est un miracle. Devant le retrait de nombreux films      C’est un film limpide et sage, un récit d’apprentissage
                                                                 au XXe siècle ont arraché les corsets aux corps et aux           (dont une bonne partie du line-up de Disney), le chemin        précis qui fait indiscutablement de Dans un jardin
                                                                 destins des femmes. De la génération de celles qui ont           pris par d’autres vers des plateformes aux garanties           qu’on dirait éternel ( quel beau titre ! ), LE film zen de
     Un accord de guitare, le désert plongé dans la nuit, un     lutté pour leurs droits. La virilité a la peau dure et deux      moins risquées, le matraquage médiatique qui nous rap-         la rentrée. Ici règnent la patience et la lenteur, deux
     lampadaire qui s’éveille péniblement. Toute la force de     générations plus loin Madame est une fouille militante           pelle bien que «il n’y pas de films en salles de cinéma» et    conditions pour pouvoir transmettre l’art du thé. Il y
     Pompéi réside dans son habilité à poser une ambiance        et poétique de 93 minutes d’archives familiales, un              nos habitudes sécuritaires qui nous font se sentir bien à      a bien sûr les gestes spécifiques qui techniquement
     crépusculaire avec deux ou trois riens. Dans un monde       mélange de films amateurs et personnels aux cou-                 domicile, Tenet est présenté comme un sauveur. Le film         doivent être parfaits, mais l’enseignement passe éga-
     volontairement dépouillé de marqueurs temporels ou          leurs surannées, où se réécrivent en écho les trajec-            de Christopher Nolan a du boulot puisqu’il lui faudra à la     lement par un apprentissage plus profond. Il faut ainsi
     spatiaux, tel un Mad Max mélancolique, l’aridité des        toires individuelles et collectives contre les normes            fois palier à un été aux entrées catastrophiques, dynami-      savoir écouter un ruisseau qui coule, connaitre les
     grandes étendues semble avoir tout emporté. Ne              de genre avec les impératifs de chaque époque. Sur               ser une rentrée qui s’annonce mollassone et nous assu-         oiseaux et les insectes et les intimes variations de ces
     reste que quelques habitants dont cette bande d’en-         trois générations d’images Stéphane Riethauser                   rer un avenir très incertain. C’est donc mission impos-        derniers, comme des indices sur le temps qui passe et
     fants sauvages qui voit sa routine bouleversée par          déconstruit et construit un double récit d’émancipa-             sible. Le secteur de l’exploitation cinématographique          le rythme des saisons. C’est donc avant tout un par-
     l’arrivée de Billie ( Garance Marillier, découverte dans    tion contre le patriarcat, celui de sa grand-mère et en          français se rend compte qu’il dépend d’un marché               cours intérieur que vont devoir faire Noriko et Michiko,
     le très cru Grave, de Julia Ducournau en 2016 ). Pompéi     miroir le sien, avec la narration de son coming-out en           mondial qui vacille. Il s’agite (à juste titre), demande des   ceci sur des années.
     devient alors le théâtre d’une passion sulfureuse, une      milieu bourgeois hostile et machiste. A la croisée des           aides directes dans des plans de relance économique,           Et comme le film n’est pas réalisé par Gaspar Noé, la
     fuite en avant – en moto à travers les collines rouges      chemins, il y a des points de rencontre : la force de la         repousse encore un peu plus les charges tout en réem-          mise en scène reste pudique et appliquée, ne rompant
     – pour oublier tout le reste jusqu’à rupture. Premier       tendresse et la puissance de la liberté.                         pruntant pour injecter de la trésorerie. Le constat est        jamais la douceur de cet enseignement. « Chaque jour
     long métrage d’une chef décoratrice française et d’un                                                                        terrible : après une année 2019 qui battait des records        est un bonjour » nous dit-on ici, maxime qui d’emblée
     réalisateur américaino-belge – Pompéi interroge la                                                                           d’entrées, certaines salles fermeront avant fin 2020.          ne nous permet pas d’attendre des jours meilleurs
     masculinité aujourd’hui et met à l’honneur ce moment                                                                         Tenet lui sortira sur 1200 copies, un record. Si Nolan a       mais de simplement vivre le moment présent.
     quand les sentiments l’emportent sur la raison. Un bel                                                                       réussi un grand film et que Tenet trouve son public, l’arri-
     essai et une bande originale envoûtante.                                                                                     mage à une rentrée cinématographique pas si dégueu-
                                                                                                                                  lasse que ça, pourra se faire. Pour l’heure, nous sommes
                                                                                                                                  toujours bien là, même si notre avenir ne tient plus qu’à
                                                                                                                                  un film.
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                                                        02.09                                                                                                             02.09
                            Ema                                                    Énorme                                       La jeune fille à l’écho                                              Antigone
                       PABLO LARRAÍN                                         SOPHIE LETOURNEUR                                           ARÙNAS ZEBRIÙNAS -                                        SOPHIE DERASPE
                 ( CL ) - 2019 - VOST - 1h42                                   ( FR ) - 2020 - 1h41                            ( LT ) - 1965 - VOST - 1h05 - dès 9 ans                      ( CA + QU ) - 2019 - 1h49 - VOST
       avec Gael García Bernal, Mariana Di Girolamo,                   avec Marina Foïs, Jonathan Cohen…                       avec Lina Braknyté, Valeri Zoubarev...                   avec Nahéma Ricci, Rachida Oussaada,
                     Santiago Cabrera…                                                                                                                                                              Nour Belkhiria...
                                                                          Ça lui prend d’un coup à 40 ans :                  C’est le dernier jour des vacances pour Vika.
       Ema, jeune danseuse mariée à un chorégraphe                Frédéric veut un bébé, Claire, elle n’en a jamais         Vêtue de sa robe ample, les cheveux au vent,          Antigone est une adolescente brillante au parcours
                   de renom, est hantée par                         voulu et ils étaient bien d’accord là-dessus.               elle arpente le littoral déjà maintes fois                  sans accroc. En aidant son frère
     les conséquences d’une adoption qui a mal tourné.                       Il commet l’impardonnable                   foulé par ses pieds nus au cours de l’été. Libre de     à s’évader de prison, elle agit au nom de sa propre
              Elle décide de transformer sa vie.                     et lui fait un enfant dans le dos. Claire se         ses mouvements et de la présence des adultes,                  justice, celle de l’amour et la solidarité.
                                                                 transforme en baleine et Fred devient gnangnan.                 cette petite fille hardie, cor de chasse         Désormais en marge de la loi des hommes, Antigone
                                                                                                                         autour du cou, laisse son innocence et sa curiosité       devient l’héroïne de toute une génération et pour
                                                                                                                             la guider, sans crainte. De nature farouche,         les autorités, le symbole d’une rébellion à canaliser...
                                                                                                                         elle ne se laisse pourtant pas impressionner par le
                                                                                                                                  groupe de garçons, autres résidents
                                                                                                                             de cette plage hors du monde et du temps.

     Le Reggaeton, d’après Gaston ( Gael García Bernal,
     excellent ) met le cerveau en pause. On ne pourrait        Inspirée par sa seconde grossesse interminable,
     plus penser, et le corps bougerait tout seul, sans y       Sophie Letourneur signe ici un film jubilatoire.
     réfléchir. C’est effectivement ce qu’il se passe pour      Comme chez Apatow où le drame est d’autant plus                                                                   L’histoire d’Antigone c’est aussi celle de sa soeur
     Ema ( Mariana Di Girolamo, démentielle ), qui, inca-       réaliste qu’il est souligné de comédie, le film suit                                                              Ismène et de ses deux frères, Polynice et Eneocle. Ils et
     pable de discourir sur son traumatisme laisse son          sous un angle volontairement burlesque les pas-                                                                   elles sont Kabyles, exilées au Québec suite au meurtre
     corps s’exprimer pour elle. Ema veut voir son fils et      sages obligés de la grossesse d’un couple vraiment       Avec un noir et blanc salé aux reflets d’argent,         de leurs parents par les Habibis. Convenons-en, c’est
     danser, c’est un besoin vital. Elle veut crier, elle en    pas comme les autres. À noter que l’excellent duo        une histoire de vagabondages et de jeux entre les        pas le synopsis de tout l’monde. Alors certes, j’entends
     veut à Gaston, elle en veut à sa mère. Elle veut de        Foïs/Cohen est accompagné de personnages qui             rochers, La jeune fille à l’écho est un film court       déjà les hellénistes hurler au plagiat comme quoi ce
     l’amour. Alors elle part en guerre, une guerre à 90        jouent tous leur propre rôle à l’écran et apportent      qui arpente le temps évanescent des grandes              serait une variation du mythe d’Antigone. Ben oui. Mais
     BPM. Une guerre sublime, passionnée. Une guerre            un cadre vraisemblable à des scènes dignes du            vacances où les enfants s’enhardissent, s’affran-        bon en appelant ses personnages Polynice et Eneocle
     qui se lève et qui se barre. Une guerre qui se cherche     guide « Accoucher pour les Nuls ». Ce mélange de         chissent et expérimentent la forme fugace de la          plutôt que Jules et Jim, la réalisatrice n’avance pas mas-
     également, qui fait quelques pas en arrière. Ema –         réalisme quasi-documentaire et de fantaisie révèle       rencontre. Le film dans sa forme, son montage            quée. Sophie Deraspe en propose une lecture moderne,
     le film – est alors très froid, comme inaccessible,        un film drôle, poétique et politique. Car sous ses       ou sa lumière a toujours la beauté rare, la beauté       très moderne. Et très mythologique. Incarnée.
     mais en même temps nous donne envie de rentrer             airs légers, le film pose des questions sérieuses :      libre, de cette jeunesse. Une pépite émergée de la       Tout y est désarçonnant au point que l’on ne sait plus
     dans la danse, de se frotter à ces corps que Pablo         Qui a le pouvoir dans le couple et comment cela          Nouvelle Vague lituanienne, dans la lignée de ces        son sentiment. Les cartes sont brouillées, redistri-
     Larraín nous montre, de les embrasser. Cette flui-         évolue à l’approche d’une naissance ? Comment            films sixties sur l’enfance insubordonnée ( Le Petit     buées, les questions de justice, d’adolescence, de
     dité entre le rejet et le désir est entrainante car elle   aborder son corps quand celui-ci change contre           Fugitif, Les 400 Coups, etc ), à partager aussi avec     politique, d’exil, de famille, tout y est traité pour une
     nous questionne, nous interroge sur ce que nous            notre volonté ? En somme, Énorme est un film où          les plus jeunes pour leur inspirer le goût de l’aven-    tragédie greco-canado-kabyle à vous serrer le coeur. Si
     pouvons, ce que nous voulons accepter, ce à quoi           on se bidonne ( désolé ). Sans se revendiquer fémi-      ture, sur la plage et dans les salles.                   tu résistes aux larmes absentes d’Antigone, tu crains.
     nous nous attachons, si nous sommes séduit·e·s             niste, le film interroge les rapports de force dans le
     par ces belles lumières et ces chorégraphies entraî-       couple jusqu’à dépasser les clichés sur lesquels il
     nantes ou intrigué·e·s par l’ambiguïté morale repré-       joue. Un gros film.
     sentée. Et la pression monte, pas à pas, scène après
     scène, jusqu’à l’embrasement.
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     AVANT-PREMIÈRE                                  02.09
     + RENCONTRE

                                                   Poissonsexe
                                                  OLIVIER BABINET
                                                  ( FR ) - 2019 - 1h29
                                           avec Gustave Kervern, India Hair…

                       Alors que Miranda, la dernière baleine au monde, fait la une des journaux,
                      Daniel, physicien obstiné, tente de redonner aux poissons l’envie de copuler.
                           Célibataire désabusé, il est lui-même hanté par le désir d’être père
                  et compte bien traiter ce problème scientifiquement. Le hic c’est qu’à Bellerose il y a
                         seulement 3 femmes en âge de procréer, soit une chance sur 6232,33
                        de rencontrer la mère de ses futurs enfants. Pourtant un jour, en sauvant
                 de la noyade un étrange poisson à pattes, Daniel va réapprendre à tomber amoureux.

                Poissonsexe c’est le GPS qui déconne et qui t’envoie à Béthune quand tu pensais avoir
                rentré Megève dans ton itinéraire. Rien qu’à lui seul, le film déroute. Mais quand en plus
                on jette un oeil à la filmographie d’Olivier Babinet, là on se dit que le type c’est un peu la
                personne aux deux personnes. Minimum. De Robert Mitchum est mort à Swagger, Olivier
                Babinet est impossible à déchiffrer sauf peut-être pour Daniel (Gustave Kervern), scien-
                tifique aussi brillant que nonchalant livré à ses obsessions dans une Société dont il ne
                partage pas le cynisme.
                Poissonsexe prend le risque de l’onirisme. Désireux d’avoir un enfant et de permettre la
                reproduction des poissons, absents de la mer, Daniel espère une femme mais il y en a
                peu dans sa bourgade. Un jour il trouve un poisson à pattes. Ce jour-là, il n’est pas seul.
                Superstition ?

                                            AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                              mer. 26.08 ~ 20h15 ~ Star
                                      en présence du réalisateur Olivier Babinet
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                                           02.09                   09.09                                                                                                             09.09
                            Police                                                 La Daronne                                          Un soupçon d’amour                                                               Sole
                      ANNE FONTAINE                                               JEAN-PAUL SALOME                                                PAUL VECCHIALI                                                CARLO SIRONI
                     ( FR ) - 2019 - 1h39                                          ( FR ) - 2019 - 1h46                                         ( FR ) - 2020 - 1h32                                   ( IT + PL ) - 2019 - VOST - 1h40
     avec Virginie Efira, Omar Sy, Grégory Gadebois...                 avec Isabelle Huppert, Hippolyte Girardot,                     avec Fabienne Babe, Marianne Basler,                      avec Sandra Dryzmalska, Claudio Segaluscio,
                                                                                     Liliane Rovère…                                        Jean-Philippe Puymartin…                                           Barbara Ronchi…
         Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens,
          se voient obligés d’accepter une mission                       Patience Portefeux est interprète judiciaire            Geneviève Garland, une célèbre comédienne,                     Le jeune Ermanno vit dans une Italie sans futur.
     inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière.                     franco-arabe, spécialisée dans                           répète « Andromaque » de Racine,                      Lena, 22 ans, enceinte, arrive tout juste de Pologne.
       Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend              les écoutes téléphoniques pour la brigade des Stups.               avec pour partenaire, son mari André.                         Elle porte l’enfant que l’oncle d’Ermanno
      que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans              Lors d’une enquête, elle découvre que l’un des           Elle ressent un malaise profond à interpréter ce               et sa femme adopteront à la naissance. Alors qu’il
            son pays. Face à cet insoutenable cas                      trafiquants n’est autre que le fils de l’infirmière      personnage et cède son rôle à son amie Isabelle                            est chargé de veiller sur elle,
                  de conscience, elle cherche                                 dévouée qui s’occupe de sa mère.                      qui est aussi la maîtresse de son époux.                             Ermanno commence à s’attacher
     à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper.           Elle décide alors de le couvrir et se retrouve à la tête    Geneviève s’en va avec son fils malade dans son                  à Lena et à s’imaginer père de ce futur enfant.
                                                                     d’un immense trafic ; cette nouvelle venue dans le                      village natal. Elle semble
                                                                               milieu du deal est surnommée                        fuir certaines réalités difficiles à admettre.
                                                                          par ses collègues policiers «La Daronne».

     Marvin ou la belle éducation, Les innocentes, Gemma                                                                                                                                      Ethéré, clinique, dramatique mais pas ( trop ) glauque,
     Bovary pour n’en citer que trois, Anne Fontaine est une                                                                                                                                  se reposant sur deux comédiens « extraordinaires vus
     réalisatrice que nous pouvons qualifier de prolifique                                                                     À 90 ans, Paul Vecchiali entame avec Un soupçon                pour la première fois à l’écran », Sole raconte l’histoire
     dans le paysage français actuel. Et autant dire que sa        Une comédie bien de chez nous qui ose l’énorme tout         d’amour sa sixième décennie à travailler derrière la           d’une mère porteuse dont le neveu des futurs parents
     filmographie est hétéroclite, elle sait à la fois passer de   en ne délaissant jamais l’attachant. C’est un peu ça La     caméra. Qui dit mieux ? Évidemment, c’est l’amour              ( stériles ) sera le gardien veillant à ce que tout se
     la comédie au drame en passant par le film d’époque.          Daronne, une twingo conduite par Sébastien Loeb –           qu’il filme. Le triangle amoureux, d’abord. L’amour            passe bien jusqu’à ce que lui-même succombe un peu
     Avec Police, elle étonne encore une fois, en réalisant        alias Isabelle Huppert – qui s’en donne ici à cœur joie.    maternel, ensuite. Et l’affection, surtout. Chez Vec-          aux charmes de sa protégée… Bref, il s’agit là d’une
     un film à suspens dans le milieu policier. Pour ce faire,     Alors on marche aux grosses ficelles, on se laisse sur-     chiali c’est un peu austère de prime abord, les cadres         chronique sociale où tout n’est ni rose ni limpide. Oui
     Anne Fontaine, a décidé d’adapter le livre éponyme            prendre par la tendresse d’un Hippolyte Girardot en         sont fixes, le phrasé très théâtral, nous sommes loin du       un air de « déjà-vu » plane sur ce premier film.
     d’Hugo Boris. Film tendu dont l’histoire se déroule           flic un peu « à la rue », on se laisse charmer par cette    cinéma naturaliste de ces dernières décennies. Mais            À vouloir trop bien faire, trop faire juste, surtout, le film
     sur 24h, Anne Fontaine a découpé cette même jour-             cinquantenaire multiple et qui assure aussi bien dans       en une scène, au détour d’un plan, on voit apparaître          oublie d’être soi ; les personnages y sont des pantins.
     née sous forme de chapitre, chacun vu sous l’angle            son métier qu’avec sa famille ou bien sûr avec son          des registres différents. Ici la comédie, là le drame, ou      On les regarde bouger, évoluer, non pas pour ce qu’ils
     d’un des personnages. Cela permet d’appréhender de            personnage de Daronne. Tout en ayant l’air de rien.         même la comédie musicale. C’est dans ces scènes-là             sont mais ce qu’ils doivent être. Un jour, à Noémie
     manière intime les difficultés quotidiennes et la vio-        Toujours drôle ( le film ne perd jamais le fil ), parfois   que les personnages prennent une autre dimension.              Lvovsky qui écrivait un scénario dans lequel un per-
     lence auxquelles chacun va se retrouver confronté. Au         étonnant, La Daronne est parfait pour enclencher un         Là où l’on pourrait imaginer une grande rivalité, en           sonnage mourait, Claude Berri avait donné ce conseil
     cours de cette mission pour laquelle ils n’ont jamais         désir instinctif de cinéma quelque peu enfoui ces der-      amour comme au travail, on trouve une belle compli-            quant à l’emprise du démiurge sur ses ouailles : « Ce
     été formés, ces trois policiers vont être face à leurs        niers temps…si vous voyez ce que je veux dire.              cité. Elles s’assument, s’amusent. Pour la danse et le         n’est pas le personnage qui meurt, c’est toi qui veut le
     propres questionnements intérieurs et leurs limites :                                                                     chant, on pourra repasser, mais ces acteur·rice·s-là           tuer ». À méditer.
     à quel moment décide-t-on de désobéir ? La grande                                                                         ont envie de jouer, finalement. Iels peuvent commu-
     force du film est de laisser la place aux spectateurs                                                                     niquer, iels aiment parler, bien parler, et puis fuir. Faire
     d’être dans les mêmes questionnements, sans jamais                                                                        de la dialectique ? Un peu, un soupçon, alors…
     les influencer vers un jugement de l’un ou l’autre des
     personnages.
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                                                        09.09
                    Les joueuses                                                     Rocks
                   #paslàpourdanser                                                SARAH GAVRON
                     STEPHANIE GILLARD                                       ( GB ) - 2019 - VOST - 1h33
                  ( FR ) - 2020 - VOST - 1h27                              avec Bukky Bakray, Kosar Ali,
                                                                            D’angelou Osei Kissiedu…
         L’équipe féminine de L’Olympique Lyonnais s’est
                     imposée au fil des années                         Rocks, 15 ans, vit à Londres avec sa mère
        comme une des meilleures équipes de football au          et son petit frère. Quand du jour au lendemain leur
            monde. D’entraînements en compétitions,                  mère disparait, une nouvelle vie s’organise
     de doutes en victoires, ce film plonge pour la première     avec l’aide de ses meilleures amies. Rocks va devoir
     fois au cœur du quotidien de ces joueuses d’exception.                      tout mettre en oeuvre
            Une invitation à porter un nouveau regard                     pour échapper aux services sociaux.
     sur la place faite aux femmes dans le sport : un univers
              où les valeurs de respect et d’ouverture
           seront les piliers de l’évolution vers l’égalité.

                                                                Enfin sur les écrans, cette pépite du cinéma anglais
                                                                va vous faire passer par de grosses émotions. Tout
                                                                d’abord libre et jubilatoire (on aimerait vivre dans la
     Le sous-titre du film #paslàpourdanser fait écho à         bande de Rocks), le film prend une tournure inexpli-
     une tribune éponyme de la joueuse norvégienne              cable et Rocks se retrouve en face d’un grand vide. Le
     Ada Hegerberg. En 2018, elle est la première femme         film se tend mais garde toute son humanité dans la
     à remporter le Ballon d’Or ( récompensant le meil-         quête de Rocks pour échapper au pire et la tonalité
     leur joueur mondial de l’année ). Alors que le foot-       reste toujours légère et dynamique.
     ball féminin vit un moment historique, elle se voit        Rocks c’est Bukky Bakray, actrice noire bien en chair
     accueillir sur scène par la question « Est-ce que tu       qui brille par son appétit pour la vie. Dans tout les
     sais twerker ? »... Non, ces joueuses ne sont #paslà-      plans, elle resplendit, solarise, bouge son corps
     pourdanser, Stéphanie Gillard nous offre une plon-         comme personne, crie véritablement sa joie de vivre
     gée au coeur de l’Olympique Lyonnais Féminin, qui          le moment présent. Elle occupe le terrain. Et quand
     affiche l’un des plus beaux palmarès au monde avec         les choses se gâtent, elle met les bouchées doubles
     six Champions League depuis 2011 et 14 titres consé-       et prend en charge son petit frère. On en sort tout
     cutifs de championnes de France.                           retourné de cette histoire de tous les jours car le
     À travers les entraînements, vestiaires, conférences       cinéma l’a rendue bigger than life. Et c’est la moindre
     de presse, le film dresse le portrait de ces compé-        des choses.
     titrices acharnées mais reste attentif à ne jamais
     déborder dans leur sphère privée. Une sororité qui
     passe par une transmission intergénérationnelle, un
     respect et un amour tenace du ballon rond.
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DA

                     ÉVÉNEMENTS                                                                              SORTIES HEBDOMADAIRES

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sam.22.08            Du 22.08 au 29.08 ~ CINÉ-COOL ( p. 10-11 )                                 mer.26.08
                                                                                                            Les adolescentes ( p. 16 )
                     20h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : EFFACER L’HISTORIQUE ( p. 10 + 14 )                           Akira ( p. 15 )
                                                                                                            Citoyens du monde ( p. 15 )
dim.23.08            11h ~ AVANT-PREMIÈRE : CHIEN POURRI… ( p. 10 + 51 )
                                                                                                            Effacer l’historique ( p. 14 )
                     19h45 ~ SÉANCE SPÉCIALE : EPICENTRO ( p. 10 + 12 )                                     Madame ( p. 18 )
                                                                                                            Pompéï ( p. 18 )
lun.24.08            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : LES CHOSES QU’ON DIT… ( p. 10 + 31 )
                                                                                                            Tenet ( p. 19 )
mar.25.08            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : À CŒUR BATTANT ( p. 11  )                                     Dans un jardin qu’on dirait éternel ( p. 19 )
mer.26.08            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : POISSONSEXE ( p. 11 + 22 )                                    Ema ( p. 20 )
                                                                                                mer.02.09
                                                                                                            Poissonsexe ( p. 22 )
                     20h30 ~ SÉANCE SPÉCIALE : AKIRA ( p. 15 )
                                                                                                            Énorme ( p. 20 )
jeu.27.08            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : UN PAYS QUI SE TIENT SAGE ( p. 11 )                           La jeune fille à l’echo ( p. 21 + 50 )
                                                                                                            Antigone ( p. 21 )
ven.28.08            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : MICHEL ANGE ( p. 11  )
                                                                                                            Police ( p. 24 )
sam.29.08            19h30 ~ AVANT-PREMIÈRE + APÉRO : ADIEU LES CONS ( p. 11 )
                                                                                                            La daronne ( p. 24 )
                                                                                                mer.09.09
ven.04.09            19h30 ~ AVANT-PREMIÈRE : ANTOINETTE DANS LES… ( p. 40 )                                Un soupçon d’amour ( p. 25 )
                                                                                                            Sole ( p. 25 )
lun.14.09            20h15 ~ AVANT-PREMIÈRE : SING ME A SONG ( p. 42 )
                                                                                                            Les joueuses #paslàpourdanser ( p. 26 )
jeu.17.09            17h15 ~ SÉANCE SPÉCIALE : PETIT JO, ENFANT DES RUES                                    Adolescentes ( p. 8 )
                                                                                                            Rocks ( p. 26 )
ven.18.09            Du 18.09 au 20.09 ~ WEEK-END FANTASTIQUE FEFFS ( p. 36-39 )
                                                                                                            Les nouvelles aventures de Rita et Machin ( p. 50 )
ven.25.09            20h ~ AVANT-PREMIÈRE : JOSEP ( p. 46 )
                                                                                                            Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait ( p. 31 )
                                                                                                mer.16.09
sam.26.09            10h ~ LA SÉANCE DE L’INVITÉ : EN ÉQUILIBRE ( p. 47 )                                   Africa mia ( p. 32 )
                                                                                                            Antoinette dans les Cévennes ( p. 40 )
                     14h ~ LA SÉANCE DE L’INVITÉ : LES GAMINS DE… ( p. 47 )
                                                                                                            Grand frère ( p. 32 )
                     à partir de 14h ~ PLUG’N’PLAY ( p. 48-49 )                                             Honeyland ( p. 33 )
                                                                                                            Ne vous retournez pas ( p. 33 )
                                                                                                            Les Mal aimés ( p. 50 )
                                                                                                            Les apparences ( p. 45 )
                                                                                                mer.23.09
                                                                                                            Ondine ( p. 41 )
 Jeune public                      Film du mois               Venue
                                                                                                            Éléonore ( p. 45 )
 Film coup de cœur                 Patrimoine                 Avant-première/ séance spéciale               Ailleurs ( p. 47 )
                                                                                                            Blackbird ( p. 44 )
                                                                                                            Sing Me a Song ( p. 42 )
                                                                                                            Balades sous les étoiles ( p. 51 )
                                                                                                            Youpi ! C’est mercredi ( p. 51 )
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AVANT-PREMIÈRE                                   16.09
+ RENCONTRE

                 Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait
                                          EMMANUEL MOURET
                                           ( FR ) - 2019 - 2h02
                 avec Niels Schneider, Camélia Jordana, Vincent Macaigne, Jenna Thiam,
                                  Emilie Dequenne, Guillaume Gouix…

                      Daphné, enceinte de trois mois, est en vacances à la campagne
            avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve
                 seule pour accueillir Maxime, son cousin qu’elle n’avait jamais rencontré.

           Depuis Mademoiselle de Joncquières, le cinéma d’Emmanuel Mouret prend de l’ampleur.
           Un développement narratif plus large, des dialogues qui s’affirment et une beauté ( esthé-
           tique mais aussi des sentiments ) qui scintille. C’est un compliment, d’autant plus qu’en
           aucun cas et malgré toutes ces affirmations, son dernier film ne perd la fraîcheur qui carac-
           térisait les précédents films de Mouret.
           Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, tout contemporain qu’il est, ressemble à un film
           en costumes tendance Jane Austen. La modernité n’est ici pas liée à la connectique mais aux
           personnages qui croient éperdument en l’amour. Comme une obsession, comme si c’était
           la seule raison qui justifierait d’exister. Autrement dit, le film échappe immédiatement à une
           certaine réalité et à presque tout repère social. Bon débarras ! Le film badine, avance en
           circonvolution, fixe un regard, injecte du tragique, fait naître sans arrêt de nouveaux senti-
           ments, remet une dose de légèreté…tout ça dans une temporalité où le spectateur a soit de
           l’avance, soit du retard sur la scène en train de se jouer. Quelle joie, quel plaisir aérien qui
           nous fera mieux retomber sur le présent. Sur la vérité des sentiments, le moment où tout se
           joue, là où la vie ne tient plus qu’à un fil. Atteindre ce moment d’une beauté lacrymale au
           cinéma est rare et dans ces temps « compliqués », salvateur.

                                       AVANT-PREMIÈRE + RENCONTRE
                                      lun. 24.08 ~ 20h15 ~ Star St-Ex
                               en présence du réalisateur Emmanuel Mouret
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