Strasbourg, une série de 12 concerts au Temple Neuf - Reforme.net
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Par Cathy Gerig Strasbourg, une série de 12 concerts au Temple Neuf À compter du mercredi 6 juillet, le Festival du Temple Neuf propose une série de douze concerts de jazz, de musique classique ou du monde. Le Festival du Temple Neuf est de retour. Douze concerts sont annoncés dans le cadre de cette troisième édition qui débute ce mercredi 6 juillet, avec le Strasbourg Brass Band, un grand ensemble de cuivres et percussions. L’entrée à ce premier rendez-vous sera libre, comme pour la plupart des suivants. Située en plein cœur de la ville, l’église protestante propose des rendez-vous culturels tout au long de l’année. D’ailleurs, elle a confié leur programmation Arts et Cultures, son association. Lancée en 1977, elle avait alors pour objectif d’assurer la promotion de l’orgue Merklin-Toussaint du temple. Le programme : Strasbourg Brass Band, le mercredi 6 juillet à 19 h. Entrée libre. La fanfare dans la plus pure tradition britannique et alsacienne est composée de musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, de professeurs du conservatoire et d’anciens élèves de l’Académie supérieure de musique. Dirigé par Walter Demontrond, l’ensemble jazz a été créé en 2018 et, dès sa première année
d’existence, il a remporté la 3e place du championnat de France de Brass Band et le 1er Prix du jury. Au Temple Neuf, il jouera, notamment, Asturias de Isaac Albeniz, Cats Tales de Peter Graham ou encore des extraits de Star Wars. Souvenir d’Amour, récital de piano d’Amy Lin, le jeudi 7 juillet à 19h. Entrée libre. Le Temple Neuf inaugure, avec ce concert, son nouveau piano : un Steinway de 1911, fabriqué à Hambourg ou à New York, l’histoire ne permet pas de le savoir. La pianiste Amy Lin, professeur au Conservatoire et à l’Académie supérieure de musique de Strasbourg, ancienne élève de Leon Fleisher et concertiste internationale, interprétera trois pièces de Mozart, Schubert et Schumann, notamment les Scènes d’enfants opus 15. Franck Woltz & Matskat, vendredi 8 juillet à 19h. Entrée libre. Le jazz de Franck Wolf et de Matskat mélange des compositions originales et des reprises rafraîchissantes proposées ici par un quartet inédit grâce à la participation du pianiste strasbourgeois Erwin Siffer et du contrebassiste parisien William Brunard. Franck Wolf et Matskatt se connaissent depuis le début des années 2000. Depuis, les deux musiciens s’invitent ponctuellement dans leurs projets respectifs. Fado classique, musique traditionnelle du Portugal, samedi 9 juillet. 15 € / 10 € (demandeurs d’emploi, étudiants, moins de 18 ans et membres de l’AACTN). Le fado a été inscrit par l’Unesco au Patrimoine de l’Humanité. Lors de ce concert deux univers et deux répertoires s’entremêleront, en proposant des fados traditionnels arrangés pour voix et quatuor à cordes, l’arrangement d’un fado instrumental méconnu et des compositions de la chanteuse portugaise Rosete Caixinha. Di Mauro Swing – Francky Reinhardt, mercredi 13 juillet à 19 h. Entrée libre. Prodigieux soliste de jazz manouche, Francky Reinhardt à débuté la guitare vers 10 ans avec Mandino Reinhardt. Plus tard, il sera l’élève du maître Tchavolo Schmitt. En 1985, il est à la tête du Trio Reinhardt, fort d’un succès national et sur quelques grandes scènes internationales. Lors de la rencontre avec Claude Loeffler et Perry Lamielle, l’alchimie est évidente entre les trois surdoués qui lancent immédiatement une formation ouverte sur les musiques du monde en gardant le jazz manouche comme ciment de leur groupe. Maîtrise de la cathédrale de Saint-Brieux, jeudi 14 juillet, à 19h. Entrée
libre. Issue d’une longue tradition dont on trouve les origines en 1420, la Maîtrise de Saint-Brieuc regroupe aujourd’hui des jeunes chanteurs âgés de 11 à 15 ans. Placés sous la direction du chef de chœur Goulven Airault, ils interprètent des chants bretons. Accompagnés par le grand orgue du Temple Neuf, ils proposeront un répertoire varié avec des œuvres de compositeurs bretons, mais aussi, des chants marins et des traditionnels bretons. OB2 : Grégory Ott & Vincent Bidal, jazz à deux pianos, vendredi 15 juillet à 19h. Entrée libre. OB2 c’est plus qu’un duo, c’est un tandem ! Les deux pianistes dont la réputation n’est plus à faire, se racontent en musique au travers de sonorités uniques, de mélodies qui transportent et font naître le rêve en chacun. Après avoir fait ses preuves sur scène, OB2 se lance un nouveau défi, enregistrer sur album leurs compositions pour permettre à ses auditeurs de voyager au fil de leurs mélodies. By Moonlight on the Green, musiques irlandaises, gaéliques et celtes, samedi 16 juillet à 19h. 15 € / 10 € (demandeurs d’emploi, étudiants, moins de 18 ans et membres de l’AACTN). L’ensemble The Curious Bards puisera dans son répertoire constitué de chansons d’inspirations variées, de chansons à boire irlandaise, de parties de chasse ou encore de textes suggérant délicatement ce qui s’apparenterait à de joyeux ébats amoureux… La chanteuse Ilektra Platiopoulou interprètera aussi deux chansons en gaélique, dans lesquelles les textes sont des poésies irlandaises typiques du XVIIIe siècle. Saint-Germain, swing manouche et chanson française, mercredi 19 juillet à 19h. Entrée libre. Avec son accordéon, Marcel Loeffler distille un son aérien et limpide de Saint-Germain se double d’un sens aigu de l’improvisation. Dans ce concert, entouré d’autres musiciens et de la chanteuse Sandra Djoudi, il revisite les mélodies de la chanson française comme Revoir Paris, Pigalle ou encore La Belle vie au Moulin Rouge, en les imprégnant de couleurs manouches et de sons jazz, entre swing léger, élégance et lyrisme. Clair de lune, musique classique – récital de piano, jeudi 20 juillet à 20h. Entrée libre. La musicienne polonaise Lidia Ksiazkiewicz sera au nouveau piano Steinway du Temple Neuf. Elle a préparé un magnifique programme autour des plus belles pages pour le piano. Lauréate de nombreux prix internationaux, elle interprétera les fameux Clair de Lune de Beethoven et de Debussy, mais aussi la Ballade n°4 de Chopin et une Étude de Scriabine.
Roda de Choro, musique brésilienne, vendredi 21 juillet à 19h. Entrée libre. Le groupe Quero Quero Choro fait découvrir à ses auditeurs un visage méconnu du Brésil. Il les embarque pour un moment de plaisir et de détente qui ravit l’esprit. Il mélange des timbres d’instruments classiques et traditionnels, qu’il transforme en mélodies élégantes et subtiles, nonchalantes et chaloupées. Quero Quero Choro met aussi en avant une valeur essentielle de la musique brésilienne : le partage. Elles, musique classique, samedi 22 juillet à 20h. 15 € / 10 € (demandeurs d’emploi, étudiants, moins de 18 ans et membres de l’AACTN). Ce concert est donné en partenariat avec le Festival de musique d’Oberna et d’après le livre Mozart était une femme écrit par Aliette de Laleu. Ambroisine Bré, mezzo soprano, Geneviève Laurenceau, au violon, Tanguy de Williencourt au piano, Aurélien Pascal au violoncelle et Aliette de Laleu, récitante, se demandent ce que la musique classique doit aux femmes ? Derrière le célèbre personnage de la muse se cache en réalité d’autres existences bien plus actives. Compositrices, mécènes, instrumentistes, chanteuses, cheffes d’orchestre… grand nombre de créatrices ont participé à l’histoire de la musique, sans toujours être reconnues à leur juste valeur. Dans ce spectacle, la Comtesse de Die nous emmène au Moyen Âge découvrir les trobairitz (les femmes de troubadours), la claveciniste Élisabeth Jacquet de la Guerre nous plonge dans la période bénie de la musique française sous Louis XIV, etc. Pour lire le programme détaillé et réserver votre place, cliquez ici.
Par Cathy Gerig Un appel aux dons pour rouvrir la librairie féministe et LGBTQ+ Violette and Co Pour rouvrir ses portes sous la forme une coopérative avec un espace café, la librairie féministe et LGBTQ+ Violette and Co a encore besoin de 35 000 euros. Un appel aux dons soutenu par le comité de l’antenne inclusive de la paroisse luthérienne Saint-Guillaume de Strasbourg. Le 12 février, après dix-huit ans d’existence, la librairie parisienne Violette and Co a fermé ses portes à la suite du départ à la retraite de ses fondatrices. “Première librairie française spécialisée dans les questions féministes, lesbiennes et LGBTI+”, l’espace culturel est devenu “un lieu de circulation des savoirs et des récits et un espace de réflexion”, explique le communiqué qui accompagne la cagnotte mise en ligne. Il accueillait aussi bien des rencontres littéraires, des signatures, que des clubs de lecture, des ateliers d’écriture ou encore des expositions. Depuis le début de l’année, deux libraires sont prêtes à prendre la relève. Pour les aider à rouvrir Violette and Co, un appel aux dons de 150 000 euros a été lancé, pour racheter le fonds de commerce, payer le local, reconstituer le stock de livres. Et de quoi permettre d’ouvrir un coin café. Pour concrétiser leur projet, Olivia et Loïse doivent encore trouver 35 000 euros avant le 3 juin.
Un direct sur Facebook Pour le faire connaître, elles parleront de sa genèse, des avancées déjà réalisées lors d’un direct sur Facebook et Instagram, dimanche 29 mai à 18h. Elles répondront aussi aux questions des participants. Ce sera également l’occasion de dire pourquoi elles ont à cœur d’adopter le statut de coopérative. “Le programme culturel de la librairie ainsi que ses rayons de livres sont des lieux de ressource pour les personnes situées à l’intersection de deux causes de discriminations : être LGBTQ+ et être femme ou non-binaire”, souligne Clémence Sauty, au nom du comité de l’antenne inclusive de la paroisse luthérienne Saint-Guillaume de Strasbourg, qui soutient la réouverture de Violette and Co. Par Cathy Gerig Homosexualité : Roger et Philippe ont pu se marier à l’église… protestante Catholique pratiquant et engagé, Roger Roth souhaitait officialiser son amour avec Philippe Genitrini devant Dieu. C’est finalement le pasteur du temple de
Saint-Guillaume qui a accepté de les unir lors d’une vraie cérémonie. “Vous êtes en état de péché mortel.” La phrase lâchée par le curé résonne encore dans la tête de Roger Roth-Genitrini. Servant de messe jusqu’à l’âge de 21 ans et très engagé aux côtés des sœurs bénédictines, il a toujours éprouvé l’envie de se marier à l’église. “C’était très important pour moi”, confirme-t-il. Quand, avec Philippe Genitrini, ils ont souhaité s’unir, l’Alsacien s’est tout naturellement tourné vers le curé de la paroisse où il a grandi et fait sa petite et sa grande communion. “J’allais à la messe tous les dimanches et j’étais toujours actif, même si on m’avait mis de côté”, raconte-t-il. Se sentant indésirable, il a même pensé à l’apostasie. “Dans une autre paroisse où le prêtre était plus jeune”, il s’est heurté à un autre refus. “Je ne peux pas” lui a répondu le religieux, à qui il venait de raconter son parcours et son envie de se marier devant Dieu. Lors des funérailles d’un militant de SOS homophobie, Roger Roth-Genitrini entend la prédication de deux pasteurs. Celui de l’église protestante de Saint-Guillaume de Strasbourg et une consœur suisse. “Ça m’a étonné d’entendre autant de bien d’un homosexuel”, confie-t-il encore ému. Philippe Genitrini a été un peu moins surpris. “Il est baptisé catholique, mais il a toujours été plus proche des protestants”, précise celui qui est devenu son époux début mai. “Une vraie envie religieuse” S’empressant de demander au pasteur Daniel Boessenbacher s’il acceptait de les unir, il a enfin obtenu une réponse positive. “Si les gens viennent et me demandent de les marier, c’est qu’ils ont une vraie envie religieuse”, commente celui-ci. Quand il a postulé à l’église protestante Saint-Guillaume de Strasbourg, il savait à quoi s’attendre. “L’antenne inclusive fait partie du projet de la paroisse. Il s’agit d’un groupe qui milite pour une ouverture de l’Église aux LGBTQIA+”, précise le protestant. La préparation au mariage a eu lieu comme pour n’importe quel autre couple. “Le livre est très hétérocentré, nous travaillons à la rédaction d’un document plus ouvert”, annonce d’ailleurs Daniel Boessenbacher. Le mariage s’est, quant à lui, déroulé de manière assez classique. “J’ai l’habitude de faire selon les gens. Un mariage classique correspondait bien” à Roger Roth et Philippe Genitrini. “Il me
paraît important de ne pas les avoir traités différemment d’un couple hétérosexuel.” “Au bras de leur maman” Le jour J, “jusqu’au dernier moment, ils ne savaient pas comment ils allaient entrer dans l’église. Ils sont finalement arrivés au bras de leur maman”, raconte le pasteur. Si pour lui cette histoire est “aussi belle que toutes celles (qu’il) a accompagné”, il souligne que la cérémonie équivaut à “reconnaître que leur amour est aussi légitime que celui des autres couples.” En revanche, la mention “messe” inscrite sur les invitations a beaucoup surpris les invités. “Beaucoup ont appelé”, afin de s’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une erreur. “Et maman a d’abord eu peur qu’on ait embauché un comédien”, rapporte Roger Roth-Genitrini. Mais au bras de son fils, pour le conduire jusqu’au pasteur, “elle était fière, c’était magnifique”. Roger Roth et Philippe Genitrini au bras de leur maman. © DR
“J’ai fait la paix” Depuis ce jour, le jeune marié est “un peu apaisé”. “Quand le pasteur a apposé ses mains sur moi, il s’est passé quelque chose. Après toutes ces années de mépris, j’ai fait la paix avec Dieu”, confirme celui qui retourne à la messe. Aujourd’hui, il espère que son histoire pourra aider d’autres couples qui espèrent plus qu’une bénédiction accordée en cachette dans une chapelle. Mais d’une union à la sauvette, Roger Roth-Genitrini “n’en voulait pas”. Par Cathy Gerig Exposition : “30 personnalités queer de l’Antiquité jusqu’au XXe siècle” à Strasbourg L’église protestante Saint-Guillaume, à Strasbourg, accueille une exposition intitulée “30 personnalités queer de l’Antiquité jusqu’au XXe siècle”. Elle est visible jusqu’au 20 juin. À l’occasion du 60e anniversaire du jumelage entre Strasbourg et Stuttgart,
l’église protestante Saint-Guillaume s’est portée volontaire pour accueillir l’exposition “30 personnalités queer de l’Antiquité jusqu’au XXe siècle”. Elle est visible jusqu’au lundi 20 juin. Montée par l’association allemande 100 % Mensch, elle présente “30 personnalités ayant vraiment apporté quelque chose à la société et la culture et qui étaient queer”, c’est-à-dire des personnes dont l’orientation ou l’identité sexuelle ne correspond pas aux modèles dominants, explique le pasteur Daniel Boessenbacher. Une manière de rappeler qu’on peut être différent et faire bouger les choses. We are part of culture présente, notamment, les portraits de Greta Garbo, Simone de Beauvoir, Marlene Dietrich, Joséphine Baker, Hans Christian Andersen, Léonard de Vinci, Frédéric II de Prusse ou bien encore Alan Turing. Favoriser la diversité Depuis 2017, l’exposition est présentée dans des gares, des musées, des entreprises, des mairies et d’autres espaces publics, afin de favoriser la diversité, le respect et l’acceptation. Elle montre que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes ont toujours eu une influence déterminante sur la société, précise 100 % Mensch, sur son site. L’exposition est visible les vendredis de 14 h à 18 h et les samedis et dimanches de 11h à 18. Gratuit.
Par Louis Fraysse La faculté de médecine de l’université de Strasbourg se confronte à son passé nazi Alors professeur à l’université de Strasbourg, le médecin nazi August Hirt a fait gazer 86 Juifs en 1943. Il souhaitait constituer une collection anatomique pour garder une trace scientifique d’une « race » amenée à disparaître. Une commission indépendante vient de rendre son rapport sur cette période sombre de l’histoire. Regarder l’horreur en face. Après cinq ans de travail, 150 000 pages d’archives consultées, la commission historique pour l’histoire de la faculté de médecine de la Reichsuniversität de Strasbourg a publié son rapport le 3 mai dernier. Formée en septembre 2016 et composée de quinze chercheurs, elle visait à « éclairer l’histoire » de cette institution créée en 1941 par le IIIe Reich en Alsace annexée. La mise en place de cette commission faisait suite aux accusations portées contre l’université de Strasbourg, soupçonnée de détenir dans ses locaux des restes humains de victimes juives du nazisme. L’affaire avait alors soulevé une indignation nationale ; il fallait crever l’abcès. « Nous avons décidé de faire œuvre de vérité, tel un coup de projecteur sur le passé douloureux et sombre », résume Michel Deneken, l’actuel président de l’établissement d’enseignement supérieur, dans la préface du rapport. En Alsace, la fin d’un tabou Le sujet est sensible en Alsace, la région ayant été, avec la Moselle, le seul
territoire français annexé par l’Allemagne nazie. Strasbourg y occupe une place à part. « À partir de la création de la Reichsuniversität, Strasbourg est sans doute le lieu où la collaboration du corps médical avec le pouvoir nazi est la plus visible, souligne d’emblée l’historien des sciences de la vie et de la santé Christian Bonah, membre de la commission. Il y a encore trente ans, ce sujet était tabou en Alsace. Mais j’ai l’impression que nous avons franchi une étape, qu’il est désormais possible d’aborder de front ces questions, ce dont je me réjouis. Car refuser de regarder en face notre passé, c’est s’assurer qu’il finira par nous revenir en plein visage. » Le rapport de la commission historique pour l’histoire de la faculté de médecine a notamment permis d’établir que, si les professeurs de la faculté de médecine étaient tous allemands, les Alsaciens et Mosellans étaient nombreux – 92, soit près de 40 % du personnel médical – parmi les médecins. « Cela ne signifie pas bien sûr que tous ces médecins étaient d’ardents collaborateurs, mais cela relativise le “résistancialisme” national, soit l’idée que la grande majorité des Français auraient résisté lors de la Seconde Guerre mondiale, indique Christian Bonah. Certains ont franchement collaboré, d’autres se sont accommodés par opportunisme, quand d’autres encore sont entrés en résistance. » Une médecine nazie ? Le chercheur tient à insister sur un autre point, fondamental à ses yeux. « Il nous a semblé essentiel de nous garder de tout anachronisme, de reprendre à notre compte l’idée que les crimes médicaux nazis auraient été le seul fait de charlatans sadiques et fous à lier. Or c’est tout l’inverse ! Dans les années 1930 et 1940, les théories eugénistes d’“hygiène sociale” et d’“hygiène raciale” s’inscrivent dans un puissant mouvement international. Il s’agit d’“améliorer” volontairement l’espèce humaine, dans la lignée des thèses du darwinisme social en vogue à l’époque. Pour ne prendre qu’un exemple, les pays scandinaves et la Suisse entament alors les premières campagnes de stérilisation de malades mentaux. » En d’autres termes, les crimes médicaux de guerre commis par les professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg suivent une logique scientifique rationnelle, poussée à l’extrême par l’idéologie nazie. « Voilà pourquoi je ne parle jamais de “médecine nazie”, ce qui sous-entend que ce qu’il s’est passé n’avait rien à voir avec la médecine, note encore Christian Bonah. Je préfère utiliser l’expression
“médecine sous le national-socialisme”, qui montre bien ce qu’il peut advenir de la science ou de la technique dans un régime totalitaire, quand l’humain est nié et les espaces d’expérimentation dérégulés à l’extrême… » En conclusion de son rapport, la commission livre plusieurs recommandations mémorielles. Elle prône notamment la mise en place d’un lieu de commémoration central ouvert au public, indiquant le nom des 86 victimes juives d’August Hirt. Pour redonner leur humanité à ces personnes dont on a nié jusqu’à l’appartenance au genre humain. Ce que nous enseigne le rapport Depuis la parution en 2004 d’une enquête du journaliste allemand Hans- Joachim Lang, on connaît les noms des 86 Juifs assassinés en août 1943 dans la chambre à gaz du camp du Struthof, à Natzwiller, dans le Bas-Rhin – seul camp de concentration nazi situé sur l’actuel territoire français. Ces 86 personnes avaient été tuées à la demande du professeur August Hirt, qui souhaitait constituer une collection de squelettes juifs pour un musée. Les travaux de la commission historique ont permis d’affirmer qu’il ne s’agissait pas là d’un cas isolé. L’étude révèle notamment que les liens entre la faculté de médecine et le camp du Struthof entre 1941 et 1944 avaient été largement sous-estimés : « Ils sont si nombreux que l’on peut véritablement parler d’histoires croisées », notent les auteurs. Le Struthof et le camp de rééducation par le travail de Vorbruck-Schirmeck, dans le Bas-Rhin, ont ainsi servi de « sources d’approvisionnement » en êtres humains à trois professeurs de la Reichsuniversität à des fins d’expérimentations humaines. Outre August Hirt, le professeur de biologie Otto Bickenbach a utilisé la chambre à gaz du Struthof pour mener des recherches sur le phosgène, un gaz de combat, sur des détenus, en grande partie tziganes. Un autre professeur, le virologiste Eugen Haagen, a lui testé des modèles de vaccin contre le typhus et la fièvre jaune sur des détenus. Dans les deux cas, ces expériences ont causé la mort de « cobayes humains ». August Hirst s’est suicidé en 1945, mais Otto Bickenbach et Eugen Haagen, d’abord condamnés aux travaux forcés à perpétuité, ont été graciés en 1955. Ils ont pu reprendre leur activité de médecin et de chercheur.
Lire aussi : À Strasbourg, un dialogue sur le thème “Les protestants alsaciens face aux nazis” Par Cathy Gerig Conférence : le christianisme est-il une religion de la tristesse ? Denis Müller, professeur émérite de la Faculté de théologie protestante de Genève, donnera une conférence sur le thème “Le christianisme est-il une religion de la tristesse ?”, le mardi 17 mai à Strasbourg. Une triple invitation a été lancée à Denis Müller. Le professeur émérite de la Faculté de théologie protestante de Genève a répondu “oui” à la Médiathèque protestante, à la Bibliothèque des facultés de théologie de l’Unistra et au Temple
Neuf. Ainsi, il sera à Strasbourg le mardi 17 mai. Il y donnera une conférence sur le thème “Le christianisme est-il une religion de la tristesse ?”. L’auteur de Tristesse et métaphysique terrestre, paru aux Éditions du Cerf, rappelle que “les temps tristes que nous vivons, la pandémie, la crise climatique et la guerre, n’inclinent guère à la joie naïve”. “Comment espérer et aspirer à un monde nouveau ?”, s’interroge celui qui a également signé Virages, Confinement, désir de changement et monde de demain (éd. Olivétan). Si certains se demandent si le christianisme est une religion de la tristesse, lui ne le pense pas. “Nous pensons toutes et tous que, d’une certaine manière, Pâques a dépassé Vendredi-Saint. Mais est-ce si simple ? Bien sûr que non. Le christianisme est certes une métaphysique de la vie et de la beauté , mais c’est une métaphysique terrestre, comme j’aime à le penser, c’est-à-dire une métaphysique incarnée, passée à l’épreuve du mal, du tragique, de la souffrance et de la tristesse”, commente Denis Müller. “Il ne suffit pas de dire que la joie est l’antidote de la tristesse” Et d’illustrer ses propos en rappelant qu’“une des tristesses les plus douloureuses advient avec la mort des enfants, comme on le voit tragiquement en Ukraine. Je donne bien d’autres exemples, le meurtre, le suicide, le viol, les abus sexuels, comme lieux existentiels de la tristesse”. Car pour le professeur, le “questionnement sur les liens entre métaphysique et éthique passe bel et bien par la mise à l’épreuve, dans l’existence singulière de l’individu, de la tristesse, de la souffrance et du mal”. Ainsi, il estime qu’“il ne suffit pas de dire que la joie est l’antidote de la tristesse. Il faut, encore, que la métaphysique de la joie et de la beauté dépasse vraiment la métaphysique de la tristesse”. Le mardi 17 mai à 18h30 en l’église du Temple Neuf à Strasbourg. Entrée libre.
Par Martine Lecoq L’idolâtrie en débat à Strasbourg Un colloque européen et une exposition artistique mettent la ville de Strasbourg aux prises avec la question des idoles. Question religieuse, mais aussi humaniste, sociologique, à revisiter sous l’angle actuel. Les idoles, d’après la Bible, désignent des personnes, des images, des objets, voués à l’adoration et qui, de ce fait, empiètent sur l’autorité de Dieu, la contrarient en s’y substituant. Dans l’Ancien Testament, le terme, péjoratif, rime avec impiété, comme il est dit au livre de l’Exode : « Tu ne te feras pas d’idole, ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre ». Un commandement précédé d’un autre : « Tu n’auras pas d’autres dieux ». L’idolâtrie s’avère une des accusations majeures formulées contre les polythéismes par le monothéisme hébraïque dans l’Orient antique, où il a en effet valeur d’exception. On retrouve cette accusation dans le Nouveau Testament, mais de manière beaucoup moins récurrente. Le christianisme, dans les phases de son évolution, va pourtant s’octroyer de grandes libertés vis-à-vis des formes visuelles du sentiment religieux, sachant bien que les images, par leur immédiateté émotionnelle, permettent d’ouvrir et lubrifier les chemins invisibles de la foi. Car comment ressentir – et faire ressentir – sans leur médiation ? Mais, de même que le judaïsme avant lui, il insiste sur la distinction entre l’image-symbole, celle-là prise en bonne part, qui ne retient pas
l’adoration sur elle, et l’image-idole qui l’emprisonne. D’où l’iconographie importante qui continue d’habiller les églises catholiques ou orthodoxes. Un iconoclasme ambivalent Le protestantisme, quant à lui, noue dès son origine une relation tourmentée, ambivalente, avec l’image. Le Réformateur Martin Luther n’avait fondamentalement rien contre elle, seulement contre son abus et la dépendance superstitieuse qu’il entraîne. Jean Calvin est plus radical. Mais, si l’on y regarde de plus près, la suppression des images dans un lieu de culte protestant n’en demeure pas moins, elle aussi, une image (humanisée par la parole qu’on y reçoit, on sait comme elle a davantage de poids dans un lieu nu). « Même si Dieu est invisible, sa gloire est quand même visible », dit Calvin. Le colloque européen « Fin des idoles, actualité des images » ainsi que l’exposition « Sacrées idoles » qui l’accompagne approfondissent cette thématique en l’élargissant. Le théologien Jérôme Cottin, historien d’art, à la source de l’événement dans son intégralité en même temps que son coorganisateur, s’exprime à ce sujet : « C’est un bel exemple de collaboration entre des structures universitaires et des structures d’églises. Et à l’intérieur du monde universitaire lui-même, c’est un rare partage entre des partenaires qui n’ont pas souvent l’occasion de collaborer, ici la faculté de théologie protestante et la faculté des arts de l’université de Strasbourg et l’université catholique de Louvain ». Les questions soulevées par le colloque remettent en cause la légitimité de nos jugements de valeur : ce que les religions des siècles passés ont considéré comme de l’idolâtrie en était-elle vraiment ? N’ont-elles pas nié, au profit de leur propre cause, les multiples visages d’une foi authentique ? Les peuples rencontrés par les missionnaires lors de leurs voyages n’ont-ils pas été méprisés dans leurs croyances, comme s’ils avaient été incapables de sentir la différence entre le divin et sa représentation ? Enfin, la fascination de la beauté transforme-t-elle l’objet en idole ou nous en préserve-t-elle ?
Idolâtries contemporaines Dans nos sociétés, le flux constant des images a, en grande partie, quitté le domaine religieux pour servir des idolâtries peut-être plus sournoises que celles dénoncées autrefois : le pouvoir corrupteur de l’argent, la manipulation politique, celle des médias mal intentionnés qui cherchent à enfermer la pensée dans un seul son de cloche, la tentation du conformisme ambiant qui confond unanimité avec fraternité, solidarité « contre » avec solidarité « pour ». Bref, de quoi sommes-nous idolâtres aujourd’hui sans le savoir ? Pour ce débat, le colloque n’aurait pas suffi. D’où, dans deux autres lieux de la ville (le Temple-Neuf et la médiathèque protestante), l’exposition artistique qui le complète. À propos de cette dernière, initiée par la fondation Protestantisme et Images, Jérôme Cottin poursuit : « L’exposition a sauvé le colloque, car suite aux reports dus à la crise sanitaire, tout aurait pu finir en visioconférence, mais les objets d’art exigent d’être appréhendés dans leur espace, touchés par la vue directe et les sens. On note d’ailleurs, dans notre monde digitalisé, un regain d’intérêt pour les formes plastiques, même dans la liturgie, la catéchèse ». Informations utiles « Fin des idoles, actualité des images », colloque européen, 6 et 7 mai, palais universitaire de Strasbourg, salle Tauler. « Sacrées idoles », exposition d’art contemporain, du 6 au 29 mai, médiathèque protestante et église du Temple-Neuf.
Par Albert Huber Exposition : “Jean-Michel Folon, un rêveur engagé” à Strasbourg Le musée Tomi-Ungerer de Strasbourg consacre une rétrospective au travail de l’illustrateur Jean-Michel Folon. Il reste associé aux génériques TV d’Antenne 2 des années 1970-1980. Aquarelliste, peintre, graveur, sculpteur, Jean-Michel Folon (1934-2005) est reconnu comme un dessinateur aux multiples facettes. Au long d’un parcours réunissant 150 œuvres et documents originaux, cette large rétrospective retrace quarante ans d’une création centrée sur la place de l’humain dans la société, les causes politiques et sociales avec ses illustrations de presse pour The New Yorker, le Time, L’Express et ses affiches pour Amnesty International. Ardent défenseur des droits de l’homme contre la guerre, la menace nucléaire, la violence, les dictatures, son art, par-delà le temps, prend une résonnance particulière à l’heure du conflit en Ukraine. « Jean-Michel Folon, un rêveur engagé », au musée Tomi-Ungerer de Strasbourg, jusqu’au 3 juillet.
Par Cathy Gerig Strasbourg : un concert pour inaugurer l’orgue de l’église Saint- Guillaume Les travaux de relevage de l’orgue Silbermann-Koenig de l’église protestante Saint-Guillaume à Strasbourg sont terminés. Un concert inaugural aura lieu ce jeudi 7 avril à 20h30. Cyril Pallaud, organiste titulaire de l’église protestante Saint-Guillaume, à Strasbourg, est ravi. La fin des travaux de relevage de l’orgue Silbermann-Koenig va être célébrée lors d’un concert gratuit donné ce jeudi 7 avril à 20h30. Au programme, des extraits d’œuvres du répertoire baroque allemand, des chants dont les paroles seront imprimées sur le programme et une retransmission sur grand écran. L’occasion pour le public de voir jouer le musicien et de partager plus d’émotions. “Les organistes sont les seuls artistes que l’on ne peut pas voir. La retransmission permet d’être en contact avec le public, de lui montrer les gestes artistiques et comment fonctionne un orgue”, précise Cyril Pallaud. Unique orgue Bach de Strasbourg et l’un des rares d’Alsace, l’orgue Silbermann- Koenig de l’église Saint-Guillaume a fait l’objet de travaux de relevage. Il aura fallu cinq semaines pour démonter un à un ses 1 600 tuyaux, les nettoyer, les réinstaller. Une opération qui impose ensuite une série de réglages. “Avec les travaux réalisés dans l’église, une poussière grasse s’était accumulée sur l’orgue.” Son son avait fait les frais de cet encrassement. Désormais, il résonne comme autrefois. Une différence qui ne devrait pas échapper aux habitués des nombreux concerts donnés dans l’église.
Une autre particularité Lourd de quatre tonnes, l’orgue a une autre particularité. Il est le seul de France à être monté sur des rails. “Ça permet de le reculer de 12 mètres, afin de faire de la place pour qu’un orchestre puisse s’installer devant”, rappelle Cyril Pallaud. Une opération qui nécessite un peu de temps, en raison du poids de l’instrument, mais qui est simplifiée grâce à la motorisation du système. Par Philippe Bohlinger Le bronze d’Albert Schweitzer, phare dans un siècle d’airain Six mois après l’installation d’une statue de bronze à sa mémoire, à Strasbourg, Albert Schweitzer apparaît plus que jamais comme une figure d’actualité pour ses engagements humanitaire, écologique et antinucléaire. La capitale alsacienne n’avait aucun monument célébrant sa mémoire. Installé le 17 septembre 2021 en bordure de la place Saint-Thomas, au centre-ville de Strasbourg, Albert Schweitzer semble désormais attendre patiemment, assis sur
un muret. Cette représentation en bronze du célèbre médecin alsacien (1875-1965) prend une coloration plus que jamais actuelle, à l’heure de la guerre en Ukraine et du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), publié le 28 février. Le prix Nobel de la paix 1952 n’est-il pas considéré comme un précurseur de l’action humanitaire, de l’écologie et du désarmement nucléaire ? « J’ai lu beaucoup d’écrits d’Albert Schweitzer. D’une certaine manière, je l’ai rencontré », retrace Simone Mayor, l’artiste suisse lauréate du concours lancé par un collectif d’institutions, de personnalités du monde protestant et de la culture en Alsace. La sculptrice, qui vit dans la région de Lausanne, confie s’être attachée à traduire l’humanité et l’humilité de cette personnalité protestante. Formée notamment à l’Académie des arts de Berlin, elle a imaginé le théologien et musicien passionné de Bach, comme un vivant au milieu des vivants : « Je ne le voyais pas en gloire, sur un piédestal, et pas davantage trônant au milieu de la place Saint-Thomas. Très vite, j’ai eu l’idée d’asseoir sa statue sur un muret au même niveau que les passants. » Transcrire l’âme Sa sensibilité expressionniste a conduit l’artiste à mettre l’accent sur les mains et le visage, afin de transcrire l’esprit et l’âme d’Albert Schweitzer. Elle a choisi de le représenter un peu plus grand que nature, entre deux âges, bien qu’il ait passé ses années de jeunesse à Strasbourg, entre 1893 et 1913. « Il fallait qu’on puisse facilement le reconnaître », explique Simone Mayor. En effet, le grand public connaît davantage les photos de la seconde partie de sa vie, notamment celles consécutives au prix Nobel qui lui a été décerné à l’âge de 77 ans pour son engagement face au péril nucléaire. L’œuvre ne reproduit pas un portrait en particulier, mais constitue une synthèse de nombreux portraits, indique la sculptrice. Le regard tourné vers l’église Saint-Thomas, surnommée « la cathédrale des protestants », le personnage semble un phare tranquille au milieu des soubresauts du monde. L’artiste suisse avait exposé en 2005 dans ce lieu de culte des sculptures sur le thème de l’Annonce faite à Marie. Elle se remémore avoir conçu la statue d’Albert Schweitzer dans une période trouble, celle qui a vu de nombreux monuments honorant des figures de la traite négrière ou de ses
défenseurs déboulonnés, dans le sillage de manifestations antiracistes provoquées par le meurtre de George Floyd, le 25 mai 2020. Albert Schweitzer a lui-même été critiqué pour le regard condescendant qu’il aurait porté sur les populations africaines. « C’est un être humain qu’il faut davantage vénérer que déboulonner », juge la sculptrice. Une maxime en treize langues Le règlement du concours imposait d’associer une citation à la statue. Pour l’artiste, « Respect de la vie » s’est rapidement imposée. La célèbre maxime a été traduite en treize langues, dont deux langues du Gabon, pays où le médecin a construit son hôpital de Lambaréné. Sa déclinaison allemande Ehrfurcht vor dem Leben retient davantage l’attention de Simone Mayor. « En français, cette phrase a malheureusement aujourd’hui une connotation particulière, anti-avortement. En allemand, elle signifie à la fois honorer et craindre la vie. C’est l’essence même de la pensée d’Albert Schweitzer. » Les phrases ont été gravées sur le muret en grès rose des Vosges. Une fontaine coule dans l’espace ménagé à l’intérieur du muret, comme un écho au fleuve Ogooué qui glissait au bord de la station missionnaire de Lambaréné. L’eau suscite les jeux d’enfants l’été autour de l’œuvre, pour la plus grande joie de Simone Mayor. « Voir cette statue vivre, c’est ce qui me touche. Elle n’est jamais seule. Le petit train touristique s’y arrête désormais. C’est ce qui me plaît. Qu’on reparle d’Albert Schweitzer comme penseur humaniste, docteur, philosophe, spécialiste de Kant, théologien inscrit dans la lignée du protestantisme libéral, musicien et facteur d’orgue. Une personnalité impressionnante ! » Sensible au sort des exclus de la société – son exposition sur les boat people a touché le public en Suisse –, Simone Mayor travaille actuellement à la réalisation d’une trentaine de portraits tels que ceux de l’abbé Pierre, Stéphane Hessel, sœur Emmanuelle ou encore Maurice Béjart. Philippe Bohlinger, à Strasbourg Lire également :
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