Tolérance de l'hormonothérapie adjuvante
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante A. Lesur Introduction L’hormonothérapie adjuvante des cancers du sein recouvre une palette thérapeu- tique vaste : elle se décline en deux chapitres différents selon que la femme traitée est ou n’est pas ménopausée. – Après la ménopause, le tamoxifène a été prescrit sans concurrence pendant plus de trente ans, ce qui permet une appréciation fine de sa tolérance et une connais- sance détaillée de ses effets secondaires. Il est maintenant concurrencé par les anti- aromatases (AA), dont il est encore prématuré d’affirmer connaître la tolérance à long terme. – Avant la ménopause, la suppression ovarienne, reléguée depuis quelques années, voit son blason redoré grâce à la promotion commerciale des analogues de la LH- RH, beaucoup plus séduisants psychologiquement que la radiothérapie ovarienne définitive ou que la perspective d’une nouvelle intervention, même si elle se fait par cœlioscopie. La tolérance de ceux-ci a été étudiée, mais peut-être avec des outils manquant de spécificité. Le tamoxifène avec axe gonadotrope fonctionnel a sa place, sa tolérance dans cette situation a été plus particulièrement étudiée dans les essais de prévention ou de trai- tement des CCIS. Il inquiète les prescripteurs de par ses effets clomid like, mais son efficacité est démontrée (1-6). Il n’y a, pour l’heure, pas de données sur l’association anti-aromatases-ana- logues de la LH-RH en situation adjuvante. La notion de tolérance d’un traitement doit tenir compte, certes, des effets secondaires liés à la molécule, mais également du contexte dans lequel ce traitement est prescrit. Ainsi, il a été observé un taux d’abandon du tamoxifène pouvant aller jusqu’à 30 % dans les essais de prévention ou de traitement dans les CCIS, qui n’a jamais été rapporté en adjuvant (pas plus de 5 % d’arrêt). Les effets secondaires du
402 Cancer du sein tamoxifène en situation préventive n’ont forcément pas la même résonance qu’en situation métastatique. La tolérance d’une hormonothérapie au décours d’un parcours médical éprou- vant, ayant associé chirurgie (et notamment s’il s’agit de mastectomie totale), chi- miothérapie, radiothérapie, est forcément liée au parcours antérieur, à la présenta- tion qui en a été faite par le prescripteur et au vécu de la maladie. Enfin, la tolérance est très étroitement liée à l’information délivrée à la patiente avant le traitement, la compréhension du mode d’action et du niveau du bénéfice attendu. Ainsi, il est préférable qu’une patiente soit informée de vive-voix de cer- tains inconvénients, qui pourront être commentés par le médecin plutôt qu’elle les découvre en lisant la notice du médicament ou qu’elle soit confrontée à un effet secondaire inattendu. Beaucoup des signes climatériques et hormonaux, tels que les bouffées de chaleur, l’aménorrhée au décours de la chimiothérapie, la perte transi- toire de libido, l’asthénie liée aux insomnies, seront d’autant mieux vécus qu’ils auront été évoqués au préalable, permettant dialogue et réassurance ultérieure. Pour toute modalité thérapeutique, il faut que la patiente puisse se poser clairement la question : « Que puis-je accepter comme effets secondaires en fonction du bénéfice que j’attends du traitement ? » Cela nécessite, dans le cadre de l’information de la patiente, également une information en terme de bénéfice sur le plan cancérolo- gique… Chez la femme ménopausée Le tamoxifène Même si les standards s’orientent vers un remplacement progressif du tamoxifène par les anti-aromatases en situation adjuvante, nombre de patientes sont encore sous tamoxifène. Un historique complet de l’utilisation du tamoxifène a été effectué par H. Delozier lors des XXVes Journées de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire de Nancy (7). Ce traitement est responsable essentiellement d’une aggravation des bouffées de chaleur, d’une prise de poids et de pertes vagi- nales, liées à son action estrogénique sur l’épithélium vaginal. Par ailleurs, le recul de trois décennies dans sa prescription a permis de mettre en évidence la toxicité de la molécule, au rang desquelles on trouve le risque thrombo-embolique et le risque augmenté de cancers de l’endomètre. Tous ces effets secondaires, opposables à la molécule, sont largement détaillés, à la fois dans la notice du Vidal et sur différents sites Internet que les patientes consultent de plus en plus. Quoi qu’il en soit, le tamoxifène a la réputation d’être bien toléré, de ne pas engendrer d’inconvénients dans la plupart des cas, du moins c’est ce qui est écrit dans le document remis aux patientes « Comprendre le cancer du sein » (8).
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante 403 Risque thrombo-embolique Il est retrouvé dans toutes les études, à des degrés variables, il a fait l’objet d’une revue exhaustive de la littérature dans le Bulletin du cancer (9). Ce risque est égale- ment retrouvé dans les situations de prescription d’essais de prévention où le ter- rain cancéreux ne peut donc être mis en cause (4, 10). Cette augmentation du risque thrombo-embolique, du même ordre que celui observé avec les pilules de première génération, impose de veiller avant toute prescription aux contre-indications vascu- laires (phlébites antérieures), ainsi que d’informer la patiente et le médecin référent de celle-ci, ainsi que des circonstances dans lesquelles il faut être particulièrement prudent (immobilisation, alitement prolongé, long trajet en avion, etc.). Il est important de savoir que le risque augmente avec la durée du traitement et qu’il est à prendre en compte dans la balance risque/bénéfice au-delà d’un certain nombre d’années de prise (11). Enfin, on évitera d’associer le tamoxifène à la chi- miothérapie, en simultané, car le risque thrombo-embolique se voit alors majoré (12). Effets utérins De même que les effets sur l’épithélium vaginal, l’effet estrogénique sur l’endomètre a été rapidement mis en évidence (13-15). L’histologie la plus fréquente sous tamoxifène est néanmoins une atrophie glandulo-kystique qui correspond à une dilatation des glandes, avec un stroma fibreux. Le polype est la lésion endométriale la plus fréquente sous tamoxifène, constitué de glandes kystiques bordées par un épithélium atrophique avec un stroma œdémateux bien vascularisé. A noter que l’hyperplasie endométriale atypique, qui est la seule lésion précancéreuse directe, est extrêmement rare dans ce cas de figure (16). A noter qu’il existe également des effets sur le myomètre, avec plusieurs séries rapportant des cas de myomes utérins (17). L’effet carcinogène sur l’utérus est maintenant reconnu depuis la publication en 1996, dans une monographie du CIRC (18). Les premiers cas rapportés de cancers de l’utérus datent des années 85 (19). Il s’agissait de quelques cas isolés. Plusieurs articles ont ensuite été publiés, rassemblant les données collectées dans les essais thérapeutiques et les grandes études épidémiologiques. L’étude la plus importante est certainement celle de B. Fisher, NSABP B-14, qui confirme l’augmentation du risque du cancer de l’endomètre (20). De nombreux auteurs ont publié leurs données, mettant en évidence un risque de cancer de l’endomètre augmenté de trois à six fois (Anderson 1991), (Fornander, 1993) (Fisher 1994), (Mignotte 1998), (Bernstein 1999) (21). Ce risque serait a priori lié à la dose et à la durée d’exposition et ne répondrait pas à la même physio- pathologie que celle des cancers induits par les estrogènes seuls. Réputés de bon pronostic, ces cancers de l’endomètre peuvent cependant être responsables de certains décès (22, 23). Il a été démontré qu’une surveillance systématique par échographie pelvienne n’était pas suffisamment performante eu égard aux nombreux faux positifs des images, et seule une surveillance gynécologique standard est de mise, avec une
404 Cancer du sein information à la patiente imposant des investigations complémentaires de qualité (hystéroscopie) en cas de saignements non expliqués sous tamoxifène (24, 25). Une attention particulière sera évidemment apportée aux femmes ayant spontanément, avant la prise du tamoxifène, un profil épidémiologique les faisant considérer à risque de cancer de l’endomètre, même sans prise de tamoxifène (obèse, hyper- tendue, diabétique). Malgré cette augmentation du risque de cancer utérin, la prescription du tamoxifène chez une femme atteinte d’un cancer du sein reste bénéfique. Autres effets gynécologiques À noter que, sur le plan sexuel, une tendance à l’altération de la sexualité a été signalée par J. E. Mortimer (26). Ceci a été également retrouvé par R. Day dans l’étude de la qualité de vie de l’essai de prévention NSABP P1 (27). Sur le plan méta- bolique, on retrouve en général une baisse du cholestérol total et en particulier de la fraction LDL, baisse d’autant plus marquée que le taux initial avant traitement est élevé. En ce qui concerne les triglycérides, les résultats sont variables. Globalement, le tamoxifène est réputé comme ayant une activité protectrice sur l’athérome. Il réduit le risque de maladie coronaire (28, 29). Au titre des bénéfices du traitement, on rapporte une augmentation de la den- sité osseuse chez les femmes ménopausées. Cet effet sur l’ostéoporose serait parti- culièrement démontré au niveau de l’os spongieux (30-32). Effectivement, dans les études de prévention, on note une diminution de l’incidence des fractures (33). On a également décrit des effets oculaires du tamoxifène, tels que des neuropa- thies optiques, des rétinopathies et des kératopathies. Le taux de cataracte est signi- ficativement augmenté dans le groupe traité dans l’essai NSABP P-1. Enfin, si on a évoqué la possibilité de stéatose hépatique sous tamoxifène, géné- ralement bien tolérée et sans conséquence thérapeutique, la notion de cancer du foie chez la femme n’a pas été démontrée. Conclusion Globalement, le tamoxifène est un traitement qui a été bien supporté et pour lequel le rapport risque/bénéfice reste largement positif en situation adjuvante (34). Il n’en reste pas moins que la tolérance au long cours du traitement est liée à la durée de sa prise : en effet, au cours du temps, on note une progressive diminution d’obser- vance (35). Les anti-aromatases Les anti-aromatases sont connues depuis longtemps. Dans les années quatre-vingt, l’amino-eglutéthimide a été utilisé comme une hormonothérapie de deuxième et troisième ligne en situation métastatique. Elles n’avaient jamais été utilisées en situation adjuvante, compte tenu du manque de spécificité qui impliquait une cor- ticothérapie associée, hypothéquant par des effets secondaires importants leur indé-
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante 405 niable efficacité. Les inhibiteurs d’aromatases de troisième génération se sont peu à peu imposés comme hormonothérapie de référence en situation métastatique et l’anastrozole a obtenu l’autorisation de mise sur le marché en novembre 2003 au vu des résultats de l’essai ATAC, mettant en évidence une supériorité par rapport au tamoxifène avec une tolérance immédiate meilleure (36). La tolérance et les effets secondaires des anti-aromatases, non stéroïdiens comme l’anastrazole ou le létro- zole ou stéroïdiens comme l’exemestane, ont été étudiés à travers les essais en situa- tions métastatiques et adjuvantes, qu’ils soient pris en première intention ou qu’ils soient pris en relais, après une prescription de tamoxifène (37-39). En situation métastatique, la fréquence comparée des bouffées vasomotrices est assez semblable entre tamoxifène et anti-aromatases. L’augmentation du risque de cancer de l’endo- mètre disparaît et on observe deux fois moins de thrombo-phlébites qu’avec le tamoxifène. Par contre, il existe une toxicité musculo-squelettique en défaveur des anti-aromatases, sous forme d’arthralgies et de myalgies. Il existe également une tendance à l’ostéoporose avec augmentation du nombre des fractures. En terme de conséquence à long terme, et donc de tolérance globale, c’est-à-dire au-delà de cinq ans (sans aller jusqu’à trente ans d’observation du tamoxifène), les données sont très insuffisantes. On ne connaît notamment pas les conséquences d’une hypo-estrogénie prolongée et profonde sur l’ensemble de l’organisme (l’aro- matase étant distribuée de façon assez ubiquitaire). On ne connaît pas l’effet de cette carence à long terme sur le plan génito-urinaire, ni sur le plan cérébral. Sur ces deux sphères, les estrogènes ont fait la preuve de leur efficacité contre le vieillissement (40). On ne connaît pas non plus la tolérance cardio-vasculaire à long terme des anti-aromatases, ce d’autant qu’ils pourraient avoir une action athérogène. Il y a donc lieu de rester prudent en terme de conclusion sur la tolérance à long terme de ces molécules de troisième génération. Chez la femme non ménopausée Le tamoxifène avant la ménopause Depuis la méta-analyse de 1998 confirmée en 2000, le traitement adjuvant de la femme non ménopausée, avec récepteurs hormonaux positifs, associe chimiothé- rapie puis hormonothérapie, l’hormonothérapie étant jusqu’alors le tamoxifène (1, 45, 46). La chimiothérapie induit dans un certain nombre de cas une aménorrhée transitoire, voire définitive (47). L’aménorrhée chimio-induite est variable selon l’âge de la patiente, les produits utilisés et les doses, mais le taux d’irréversibilité devient important après 40 ans. L’induction de l’aménorrhée est bien connue avec le protocole le plus fréquemment utilisé en France (FEC 100). Il semblerait que celle-ci soit moins fréquente avec les taxanes (48). Dans le cas où l’aménorrhée est définitive, ou supposée telle, la prescription de tamoxifène répond aux mêmes critères de tolérance que lorsque la patiente est ménopausée, majorant les signes climatériques de bouffées vasomotrices, si elles existent. Il faut cependant souligner qu’il est très difficile d’avoir des données
406 Cancer du sein exactes sur cette situation dans la mesure où cette notion d’aménorrhée et de statut hormonal est rarement explorée dans les différentes publications. Seule la notion de l’âge est généralement retenue, et il est communément admis que, en-dessous de 50 ans, la patiente est possiblement non ménopausée. Il est donc très difficile de définir dans la population des 40-45 ans la tolérance exacte du tamoxifène en fonction de l’éventuelle aménorrhée (49, 50). Lorsque la patiente n’est pas en aménorrhée ou en aménorrhée très transitoire (âge jeune en-dessous de 40 ans, et aménorrhée survenue tardivement au cours de la chimiothérapie), se pose alors la question de la prescription du tamoxifène avec ou sans analogues de la LH-RH. Peu d’études font état de la prescription du tamoxifène chez la femme non ménopausée en adjuvant. L. Ryden et coll. (51) viennent de publier leurs résultats à long terme d’un essai randomisé chez des femmes non ménopausées. Entre 1986 et 1991, 564 Suédoises ont été randomisées entre tamoxifène (276) et pas de traite- ment (288). A dix ans, la survie sans récidive était significativement meilleure chez les femmes traitées (64,8 % contre 53,5 %). Or ces patientes porteuses de récepteurs hormonaux positifs n’étaient pas ménopausées au diagnostic et seules 9 d’entre elles avaient reçu une chimiothérapie ou un analogue de la LH-RH. Cependant, alors que les analogues de la LH-RH ont fait la preuve de leur effi- cacité dans divers essais, faut-il encore se poser la question de la prescription du tamoxifène seul ? Conséquences gynéco-endocriniennes liées à la prescription du tamoxifène seul Les partisans de l’association à une suppression ovarienne, quelles qu’en soient les modalités, évoquent le retentissement du tamoxifène sur les ovaires, conduisant à une estradiolémie fréquente pouvant atteindre des taux tels qu’ils peuvent faire sup- poser une perte d’efficacité du traitement dans le cadre d’un mécanisme compétitif (52-55). Certains auteurs ont même retrouvé une augmentation de risque de cancer bilatéral dans cette situation (56, 57). Si la notion d’hyper-estradiolémie circulante est connue, peu de données sont cependant disponibles concernant les taux, la durée et la fréquence, chez les patientes concernées (58-60). Associée ou non à cette augmentation du taux d’estradiol sanguin, l’apparition de kystes de l’ovaire, asymptomatiques ou compliqués, a été décrite, le plus souvent dans des petites séries, et leur incidence exacte n’est pas connue. Le mécanisme vrai- semblable serait une hyperstimulation ovarienne (61, 62). L’utilisation d’analogues de la LHRH pendant trois mois les fait généralement régresser, sans qu’il soit néces- saire d’envisager d’explorations invasives (63). Sur une série de 142 cancers du sein traités par tamoxifène et survenus chez des femmes ménopausées ou non, M. J. Mouritst et coll. (64) ont corrélé la survenue de kystes de l’ovaire au taux d’estradiol plasmatique ainsi qu’à l’âge. Les femmes réglées sous tamoxifène présentaient majo- ritairement des kystes de l’ovaire, ceux-ci étant la plupart du temps asymptoma- tiques (diagnostic échographique).
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante 407 Dans l’essai de prévention anglais rapporté par T. J. Powles en 1994 (65), l’exis- tence de kystes de l’ovaire est également rapportée, ainsi que d’autres signes gyné- cologiques (pertes vaginales, troubles de la libido, bouffées de chaleur, etc.). Qualité de vie À partir de l’essai NSABP P-1, R. Day et coll. (66) ont mené une étude de la qualité de vie des patientes sous tamoxifène. Même si celle-ci est globalement satisfaisante, des désordres, de type phénomènes vasomoteurs, perturbations des cycles, troubles de la sexualité, ont été mentionnés, notamment dans les groupes des femmes les plus jeunes de 35 à 49 ans. (Curieusement, cependant, le groupe des femmes de 35- 49 ans sous placebo présentait des bouffées de chaleur dans 66 % des cas, ce qui paraît élevé pour des femmes non ménopausées.) Même si la tolérance du tamoxifène n’est pas parfaite, elle doit être comparée à celle du tamoxifène associé aux analogues de la LH-RH. Dans les études les compa- rant à la chimiothérapie chez des femmes jeunes, la tolérance des analogues de la LH-RH est plutôt satisfaisante. Néanmoins, les effets de la carence hormonale induite par ceux-ci, se conjuguant à ceux du tamoxifène, semblent altérer davantage la qualité de vie que le tamoxifène seul (67-69). Cette notion est plus héritée d’une expérience clinique que des résultats de la littérature, car il existe peu d’essais théra- peutiques comparant le tamoxifène au tamoxifène associé aux analogues de la LH- RH en situation adjuvante (le vécu en situation métastatique est forcément diffé- rent). Cependant, l’étude de B. G. Berglund et coll. (70), ciblée sur la sexualité, semble être en faveur du tamoxifène seul. Analysées de façon comparative, après ou sans chimiothérapie par rapport à l’absence de traitement, les différentes modalités du traitement hormonal ne semblent pas équivalentes en terme d’effets secondaires : le vécu difficile de la chimiothérapie pendant et à distance (probablement par l’effet d’une aménorrhée induite persistante) est confirmé. Les analogues seuls induisent également des perturbations qui disparaissent à l’arrêt du traitement. Le tamoxifène seul dans cette étude n’occasionne pas d’effets secondaires. Les bouffées de chaleur sont majorées lorsque les analogues de la LH-RH sont prescrits avec le tamoxifène. Une étude récente préconise l’utilisation des analogues de la LH-RH dans cette situation (71). Les auteurs confirment, sur une série de 85 patientes d’âge moyen de 35 ans (25-43 ans), l’absence d’effets secondaires gynécologiques liés au tamoxifène lorsque les analogues de la LH-RH sont prescrits concomitamment. Après deux ans de suivi, aucune anomalie n’est notée. La densité osseuse reste inchangée. On sait cependant que la densité osseuse est élevée à cet âge (majorité des patientes < 40 ans) et que des variations minimes ne peuvent être mises en évidence sur un suivi court. Néanmoins, le tamoxifène a été montré dans des études de prévention (2) comme favorisant l’ostéoporose chez la femme non ménopausée, tout comme les analogues, ce qui va à l’encontre de ces résultats. Par ailleurs, les auteurs n’ont pas pris en compte le facteur qualité de vie, ne permettant pas de conclure sur ce point majeur concernant des femmes jeunes et déjà perturbées dans leur sexualité par la maladie et son traitement (72).
408 Cancer du sein La question reste donc d’actualité, même si la prescription d’analogues de la LH- RH bloquant l’effet ovarien du tamoxifène simplifie indéniablement la surveillance, ce d’autant qu’elle règle alors la question délicate de la contraception. Même si S. Aebi et coll. (73) démontrent l’utilité chez des patientes de moins de 35 ans, avec des récepteurs positifs, d’associer un versant hormonal à la chimiothé- rapie, rarement pourvoyeuse d’aménorrhée, à cet âge, il n’y a pas de preuve actuel- lement, en situation adjuvante, de la supériorité du tamoxifène associé aux ana- logues par rapport au tamoxifène seul (74). La réponse à cette question devrait être disponible dans les années à venir, suite aux résultats des essais en cours, randomi- sant chez des femmes pré-ménopausées, après la chimiothérapie, plusieurs moda- lités hormonales (tamoxifène seul, tamoxifène et analogues de la LH-RH, anti-aro- matases et analogues de la LH-RH (75). Protocole de suivi Tous ces arguments réunis, ainsi que l’incertitude sur l’efficacité comparable des deux propositions thérapeutiques (tamoxifène ou tamoxifène et blocage ovarien), nous ont incité à proposer un protocole de suivi, prospectif, de patientes non méno- pausées au diagnostic et soumises à un traitement par tamoxifène. Il s’agissait donc d’une étude d’enregistrement prospectif, de tolérance bio-clinique d’un traitement par tamoxifène 20 mg pendant cinq ans. L’objectif initial était d’évaluer les effets secondaires gynécologiques du traitement chez des patientes à axe gonadotrope conservé, ou en aménorrhée possiblement transitoire chimio-induite. L’objectif secondaire était l’évaluation de la tolérance fonctionnelle du traitement sur le cli- matère et en termes de qualité de vie. Le protocole a été ouvert en janvier 2001, après avoir reçu l’avis favorable du CCPRB en septembre 2000. Il a rassemblé 14 centres recruteurs et inclut 307 patientes en vingt-huit mois. Le protocole prévoyait une première consultation avant la mise en route du traitement par tamoxifène, afin de faire le point gynéco-endocrinien, avec notamment échographie pelvienne et dosages hormonaux au dixième jour du cycle (FSH-17 bêta-estradiol) et informa- tion. Ultérieurement, des visites étaient prévues à trois, six et douze mois, avec inter- rogatoire précis permettant de connaître les effets secondaires éventuels, la conser- vation ou non de cycles menstruels ou leur réapparition s’il existait une aménorrhée chimio-induite, les dosages au dixième jour du cycle, ainsi qu’une échographie pel- vienne. Cette étude est en cours d’analyse et se heurte aux difficultés de collecte des dif- férentes informations, avec notamment une perte importante de retour de données concernant les dosages hormonaux, et les renseignements purement gynécolo- giques. Cette constatation souligne la difficulté de réalisation d’études dans un pro- tocole non randomisé en double aveugle, imposant une méthodologie stricte et un contrôle régulier par l’intermédiaire des attachés de recherche clinique. Les résultats préliminaires permettent cependant certaines constatations :
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante 409 – au-delà de 45 ans, chez des patientes en aménorrhée chimio-induite, on ne met pas en évidence d’augmentation du taux des 17 bêta-estradiol, la FSH est élevée et l’échographie sans particularité ; – chez les patientes plus jeunes, on constate une variation du taux de 17 bêta-estra- diol, fluctuante au cours des mois de prise. Cette augmentation des estrogènes est en général en relation avec des kystes ovariens asymptomatiques, et peut être constatée alors qu’il n’y a pas de reprise des règles. Elle n’est curieusement pas liée à la présence ou l’absence de bouffées vasomotrices. Dans un petit pourcentage de cas (moins de 10 %), on constate des taux très élevés de 17 bêta-estradiol. Ils peu- vent alors être associés à des kystes qui peuvent devenir symptomatiques, nécessi- tant alors un blocage par les analogues de la LH-RH pendant trois mois. Même si ces taux de 17 bêta-estradiol peuvent atteindre ceux vus lors de stimulations ova- riennes pour fécondation in vitro, l’effet délétère n’a pas pu être mis en évidence. Ils ne sont notamment corrélés à aucune manifestation clinique particulière, générale ou gynécologique. Ces résultats nécessitent d’être affinés, l’analyse est en cours. L’incidence en augmentation du cancer du sein, tout âge confondu, laisse pré- voir un nombre important de femmes non ménopausées, porteuses de petites tumeurs au pronostic globalement favorable. L’utilisation du tamoxifène sans blo- cage ovarien nous paraît une bonne alternative, sous réserve qu’elle soit correcte- ment expliquée aux patientes et suivie avec des compétences gynéco-endocri- niennes. Au vu des résultats de l’étude précédemment citée, la qualité de vie est satisfaisante, les effets secondaires du tamoxifène étant quasi inexistants. Suppression ovarienne Celle-ci peut être envisagée dans trois situations : – dans le cadre de l’effet « castrateur » de la chimiothérapie (vu plus haut) : les effets secondaires se surajoutent alors à ceux de la chimiothérapie, mais persistent dans le temps. Ce sont ceux d’une ménopause précoce, avec son cortège de signes fonc- tionnels, variables en fonction des patientes ; – la suppression ovarienne peut être instaurée par administration d’analogues de la LH-RH après la chimiothérapie, s’il n’y a pas eu d’aménorrhée induite. Elle est rarement utilisée seule, et ses effets se surajoutent à ceux du tamoxifène, qui est associé ; – dans un certain nombre de cas, face à des tumeurs de petite taille avec des facteurs de pronostic favorables et des récepteurs hormonaux très positifs, la substitution d’une chimiothérapie classique par un traitement hormonal qui serait dans ce cas, soit des analogues de la LH-RH, soit du tamoxifène seul, soit du tamoxifène associé aux analogues, peut être proposée (76). En général, les analogues sont prescrits pour deux à trois ans, et les effets secondaires disparaissent habituelle- ment à l’arrêt du traitement. Un certain nombre d’études mettent en évidence un retour plus fréquent des menstruations à l’arrêt qu’après une chimiothérapie.
410 Cancer du sein Le vécu de ces situations hormonales de type ménopause précoce définitive ou non est intimement lié à la façon dont le prescripteur a présenté le traitement, et au contexte psychologique et psychosocial de la patiente (77). Conclusion La tolérance de l’hormonothérapie en situation adjuvante est une question impor- tante puisque celle-ci est prescrite de plus en plus souvent, pour une durée d’au moins cinq ans. Alors qu’elle est prescrite chez des patientes de bon pronostic, les conséquences à long terme de celle-ci sont particulièrement importantes en prendre en compte chez des femmes jeunes qui seront privées tôt d’estrogènes. Même si, depuis deux ans, la compensation de la ménopause par les estrogènes a été très débattue chez une femme n’ayant pas de contre-indication cancérologique à leur utilisation, il n’en reste pas moins que les traitements dits de la ménopause sont pourvoyeurs d’une qualité de vie incontestée, chez les patientes qui présentent des troubles. Cette notion est à garder à l’esprit, ce d’autant que la démographie médi- cale ne permettra pas aux prescripteurs de l’hormonothérapie de juger les consé- quences à long terme des patientes, qu’à distance ils ne suivront plus. Références 1. Early Breast Cancer Trialist’s Collaborative Group (1998) Tamoxifen for early breast cancer. An overview of the randomised trials. Lancet 351: 1451-67 2. Fisher B, Costantino J, Wickerham DL et al. (1998) Tamoxifen for prevention of breast cancer : report of the National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project P-1 Study. J Natl Cancer Inst 90: 1371-88 3. Powles TJ, Eeles R, Ashley SE et al. (1998) Interim analysis of the incidence of breast cancer in the Royal Marsden Hospital tamoxifen randomised chemo- prevention trial. Lancet 352: 98-101 4. IBIS investigators (2002) First results from the International Breast Cancer Intervention Study (IBIS): a randomized prevention trial. Lancet 360: 817-24 5. Veronesi U, Maisonneuve P, Sacchini V et al. (2002) Tamoxifen for breast cancer among hysterectomised women. Lancet 359: 1122-4 6. Cuzick J, Powles T, Veronesi U et al. (2003) Overview of the main outcomes in breast-cancer prevention trials Lancet 361: 296-300 7. Delozier H (2004) Le tamoxifène en situation adjuvante dans le cancer du sein ; Trente ans d’expérience. 26es Journées de la Société française et de pathologie mammaire. Sein, hormones et anti-hormones. Nancy, du 10 au 12 novembre: 308-16 8. SOR Patients. Comprendre le cancer du sein. Guide d’information et du dia- logue à l’usage des patients et de leurs proches. Mise à jour 2002. Fédération des centres de lutte contre le cancer. Fiche 17: le tamoxifène: p 144
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante 411 9. Cutuli B, Petit JC, Fricker JC et al. (1995) Thromboembolic accident in post- menopausal patients with adjuvant treatment by tamoxifen. Frequency, risk factors and prevention possibilities. Bull Cancer 82(1): 51-6 10. Duggam C, Marriott K, Edwards R et al. (2003) Inherited and acquired risk factors for venous thromboembolic disease among women taking tamoxifen to prevent breast cancer. J Clin Oncol 21 (19): 3588-93 11. Fisher B, Dignam J, Bryant J et al. (1996) Five versus more than five years of tamoxifen therapy for breast cancer patients with negative lymph nodes and estrogen receptor-positive tumors. J Natl Cancer Inst 88 (21): 1529-42 12. Pritchard KI, Paterson AH, Paul NA et al. (1996) Increased thromboembolic complications with concurrent tamoxifen and chemotherapy in a rando- mized trial of adjuvant therapy for women with breast cancer. National Cancer Institute Of Canada Clinical Trials Group Breast Cancer Site Group. J Clin Oncol 14 (10): 2731-7 13. Ferrazi E, Cartei G, Mattazaro R et al. (1977) Oestrogen-like effect on vaginal epithelium. Br Med J 21: 1351-2 14. Boccardo F, Bruzzi P, Rubagotti A et al. (1981) Estrogen_like action of tamoxifen on vaginal epithelium in breast cancer patients. Oncology 38: 281-5 15. Le Bouëdec G, De Latour M, Feillel V et al. (1990) Metrorragies et tamoxi- fène. J Gynecol Obstet Biol Reprod 19: 889-94 16. Bergeron C (1999) Action des anti-estrogènes sur l’endomètre : l’histologie. Chapitre 3 Supplément de références en gynécologie et obstétrique : tamoxi- fène et endomètre (numéro spécial): 13-15 17. Boudouris O, Ferrand S, Guillet JL et al. (1989) Effets paradoxaux du tamoxi- fène sur l’utérus de la femme. J Gynaecol Obstet Biol Reprod 18: 372-8 18. Sasco AJ, AH-Song R, Saez S et al. (1995) Effets secondaires médicaux d’une intervention de chimio-prévention: l’exemple du tamoxifène. Bull Cancer: 82(suppl3): 186s-206s 19. Killackey MA et al. (1985) Endometrial adenocarcinoma in breast cancer patient receiving antiestrogens. Cancer Treat Rep 69: 237-38 20. Fisher B, Costantino JP, Redmond CK et al. (1994) Endometrial cancer in tamoxifen-treated breast cancer patients: findings from the National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Project (NSABP) B-14. J Natl Cancer Inst 86: 527-37 21. SOR sein (2001) Cancer du sein infiltrant non métastatique. J. Libé Eurotext, 2e édition: 192 22. Bergman, Beven, Galet (2000) Risk et prognosis of endometrial cancer after tamoxifen for breast cancer. Lancet 356: 9233-8817 23. Mignotte H, Lasset C, Bonadona V, Lesur A et al. (1998) Iatrogenic risks of endometrial carcinoma after treatment for breast cancer in a large French case-control study. Int J Cancer 76: 325-30 24. Neven P, Vergote P (1998) Should tamoxifen users be screened for endome- trial lesions? Lancet 351: 155-7
412 Cancer du sein 25. Lhomme C, Pautier P, Zagame L et al. (2003) Endometrial surveillance of women on tamoxifen. Gynecol Obstet Fertil 31 (7-8): 647-56 26. Mortimer JE, Boucher I, Baty J (1999) Effect of tamoxifen on sexuel func- tionning in patients with breast cancer. J Clin Oncol 17: 1488-92 27. Day R, Ganté PA, Costantino P et al. (1999) Health-related quality of life and Tamoxifen in breast cance rprevention: a report form the National Surgical Adjuvant Breast and Bowel-Project P-1 Study. J Clin Oncol 17(9): 2659-66 28. Costantino JP, Kuller LH, Ives DG et al. (1997) Coronary heart disease mor- tality and adjuvant tamoxifen therapy. J Natl Cancer Inst 89(11): 776-82 29. Vrbanec D, Reiner Z, Belev R et al. (1998) Changes in serum lipid and lipo- protein levels in postmenopausal patients with node-positive breast cancer treated with tamoxifen. Tumori 84 (6): 687-90 30. Resch A, Biber E, Seifert M et al. (1998) Evidence that tamoxifen preserves bone density in late postmenopausal women with breast cancer. Acta Oncologica 37 (7-8): 661-4 31. Love RR, Barden HS, Mazess RB et al. (1994) Effect of tamoxifen on lumbar spine bone mineral density in postmenopausal women after 5 years. Arch Intern Med 154 (22): 2585-8 32. Kristensen B, Eljertsen B, Mouridsen HT et al. (1996) Femoral fractures in postmenopausal breast cancer patients treated with adjuvant tamoxifen. Breast Cancer Res Treat 39(3): 321-6 33. Fisher B, Costantino JP, Wickerham DL et al. (1998) Tamoxifen for preven- tion of breast cancer: report of the National Surgical Adjuvant Breast and Bowel Projetc P-1 Study. J Natl Cancer Inst 90(8): 1371-88 34. Ragaz J, Goldman A (1998) Survival impact of adjuvant tamoxifen on com- peting causes of mortality in breast cancer survivors, with analysis of morta- lity from contralateral breast cancer, cardiovascular events, endometrial cancer, and thromboembolic episodes. J Clin Oncol 16 (6): 2018-24 35. Patridge AH, Wang PS, Winer EP et al. (2003) Nonadherence to adjuvant tamoxifen therapy in women with primary breast cancer. J Clin Oncol 21 (4): 602-6 36. The ATAC Trialist Group (2003) Anastrozole alone or in combination with tamoxifen versus tamoxifen alone for adjuvant treatment of postmenopausal women with early breast cancer: results of the ATAC trial effacity and safety update analyses. Cancer 98: 1802-10 37. Goss PE, Ingle I, Martino S et al. (2003) A randomized trial of letrozole in postmenopausal women after five years of tamoxifen therapy for early-stage breast cancer. N Engl J Med 349: 1793-802 38. Coombes RC, Hall E, Gibson LJ et al. (20004) A randomized study of exe- mestane after two to three years of tamoxifen therapy in postmenopausal women with primary breast cancer. N Engl J Med 350: 1081-92 39. Boccardo F, Amoroso D, Mesiti M et al. (2004) Anastrozole appears to be superior to tamoxifen in women already receiving adjuvant tamoxifen treat- ment. Breast Cancer Res Treat 82 (suppl. 1): S6-S7(abstract 3)
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante 413 40. Ganz PA (2002) Ostroen, Tamoxifen and the brain. J Clin Oncol 94(8): 547-49 41. Hogervorst E, Williams J, Budge M et al. (2000) The nature of the efect of female gonadal hormone replacement therapy on cognitive function in post- menopausal women: a meta-analysis. Neuroscience 101 (3): 485-512 42. Leblanc ES, Janowsky J, Chan BKS et al. (2001) Hormone replacement the- rapy and cognition. Systematic review and meta-analysis. JAMA 285 (11): 1489-99 43. Barret-Connor E, Kritz-Silverstein D (1993) Estrogen replacement therapy and cognitive function in older women. JAMA 269: 2637-41 44. Yaffe K, Lui LY, Grady D et al. (2000) Cognitive decline in women in relation to non-protein-bound estradiol concentrations. Lancet 356: 708-12 45. Goldhirsch A, Glick JH, Gelber RD et al. (2001) Meeting highlights: International consensus panel on the treatment of primary breast cancer. J Clin Oncol 2001; 18: 3817-27 46. Kerbrat P, Roché H (2001) Traitement adjuvant du cancer du sein. 7e Conférence internationale Saint-Gallen, 21-24 février 2001. La Lettre du sénologue, numéro spécial: 7-11 47. Godwin P, Ennis M, Pritchard KI et al. (1999) Risk of menopause during the first year after breast cancer diagnosis. J Clin Oncol 178: 2365-70 48. Alton J, Jacobs L, Fox K et al. (2004) Chemotherapy-related amenorrhea (CRA) in breast cancer survivors: impact of taxanes on ovarian function. Abstract 1060. 27th Annual San Antonio Breast Cancer Symposium. Breast Cancer Research ant Treatment 88: S61 49. Lesur A, Gairard B (2004) Hormonothérapie par tamoxifène seul chez la femme non ménopausée en situation adjuvante. Sein, hormones et anti-hor- mones. 26es Journées de la Société de sénologie et de pathologie mammaire. Nancy 10-12 novembre 2004, DaTeBe Editions: 349-56 50. Lesur A, Maudelonde T, Kerbrat P et al. (2001) Tamoxifène en hormonothé- rapie adjuvante chez les femmes non ménopausées traitées pour cancer du sein. Conséquences endocriniennes et gynécologiques. Ref Gynecol Obstet 10: 21-6 51. Ryden L, Jönnsson PE, Chebil G et al. (2004) Two years of adjuvant tamoxifen in premenopausal patients with breast cancer: a randomised, controlled trial with long-term follow-up. Eur J Cancer, sous presse 52. Groom GV, Griffiths K (1976) Effect of antioestrogen tamoxifen on plasma levels of luteinizing hormone, follicle stimulating hormone, prolactin, oestra- diol and progesterone in normal premenopausal women. J Endocrinol 70: 421-8 53. Jordan VC, Fritz NF, Langan-Fahey S et al. (1991) Alteration of endocrine parameters in premenopausal women with breast cancer during long term adjuvant therapy with tamoxifen as a single agent. J. Natl Cancer Inst 83 (20): 1488-91
414 Cancer du sein 54. Ravdin PM, Fritz NF, Tormey DC et al. (1988) Endocrine status of premeno- pausal node positive breast cancer patients following adjuvant chemotherapy and long-term tamoxifen. Cancer Res 48 (4): 1026-9 55. 0Sherman BM, Chapler FK, Crekard K et al. (1979) Endocrine consequences of coninuous antiestrogen therapy with tamoxifene in premenopausal women. J Clin Invest 64 (2): 398-404 56. Baum M, Houghton J, Rirey D (1992) Results of the cancer research cam- paign adjuvant trial for preoperative cyclophosphamide and long-term TAM in early breast cancer, reported at the tenth year follow-up. Acta Oncol 31: 251-7 57. Borner MM, Bacchi M, Castiglione M (1996) Possible deterious effect of tamoxifen in premenopausal women with locoregional recurrence of breast cancer. Eur J Cancer 32A (12) 2173-6 58. Renaud R, André G, Gairard B (1982) Place du traitement des mastopathies bénignes dans la prophylaxie des cancers du sein. Traitement médical. 4es Journées de la Société française de sénologie et de pathologie mammaire. Sous la direction de J. Poulhes et P.S. Combes, 11 novembre 1982: 179-95 59. Jordan VC, Fritz NF, Tormey DC (1987) Endocrine effects of adjuant chemo- therapy and long-term tamoxifen administration on note-positive patients with breast cancer. Cancer Res 47: 624-30 60. Sasco AJ, Ah-Song R, Saez S et al. (1995) Effets secondaires médicaux d’une intervention de chimioprévention: l’exemple du tamoxifène. Bull Cancer 82 (suppl. 3): 186s-206s 61. Cohen I, Figer A (1999) Ovarian stimulation and cystic formation in prémé- nopausal tamoxifen exposure: comparison between tamoxifen-treated and non-treated breast cancer patients. Gyn Oncol 72 (2): 202-7 62. Hochner-Celnikier D, Anteby E, Yagel S (1995) Ovarian cysts in tamoxifen- treated premenopausal women with breast cancer: a management dilemma (letter). AM J Obstet Gynecol 172 (4Pt°: 1323-4) 63. Cohen I, Tepper R (1999) Successful co-treatment with LH-RH-agonist for ovarian overstimulation and cystic formation in premenopausal tamoxifen exposure. Breast Cancer Res Treat 55 (2): 119-22 64. Mourits MJ, De Vries EG, Willemse PH et al. (1999) Ovarian cysts in women receiving tamoxifen for breast cancer. Br J Cancer 79 (11-12): 1761-4 65. Powles TJ, Jones AL, Ashley SE et al. (1994) The Royal Marsden Hospital pilot tamoxifen chemoprevention trial. Breast Cancer Res Treat 31(1): 73-82 66. Day R, Gantz PA, Costantino JP et al. (1999) Health-related quality of life and Tamoxifen in breast cancer prevention: a report form the National Surgical Adjuvant Breast and Bowel-Project P-1 Study. J Clin Oncol 17(9): 2659-69 67. De Haes H, Olschewski M, Kaufmann M et al. (2003) Quality of life in Goserelin-treated versus cyclophosphamide + méthotrexate + fluoro-uracil- treated preménopausal and perimenopausal patients with node-positive, early-breast cancer: the Zoladex Early Breast Cancer Research Association Trialists Group. J Clin Oncol 21 (24): 1-7
Tolérance de l’hormonothérapie adjuvante 415 68. Goodwin PJ (2003) Reversible ovarian ablation of chemotherapy: are we ready for quality of life to guide adjuvant treatment decisions in breast cancer? J Clin Oncol 21 (24): 1-2 69. Nystedt M, Berglund G, Bolund C et al. (2004) Side effects of adjuvant endo- crine treatment in premenopausal breast cancer patients: a prospective ran- domized study. J Clin Oncol 21(9): 1836-44 70. Berglung BG, Nystedt MN, Bolund C (2001) Effect of endocrine treatment on sexuality in premenopausal breast cancer patients: a prospective rando- mised study. J Clin Oncol 19: 2786-96 71. Berlière M, Galant C, Marques G et al. (2004 Aug) LH-RH agonists offer very good protetion against the adver gynaecological effects induced by tamoxifen. Eur J Cancer 40 (12): 1855-61 72. Ganz PA, Rowland JH, Meyerowitz BE et al. (1998) Impact of different adju- vant therapy strategies on quality of life on breast cancer survivors. Recent Results Cancer Res 152: 396-411 73. Aebi S, Gelber S, Castiglione Gertsch M (2000) Is chemotherapy alone ade- quate for young women with oestrogen receptor hormonal positive breast cancer? Lancet 355: 1869-74 74. Fumoleau P (2004) Should LH-RH analogues bu used in all RH + young women ? Synthesis. Sein, hormones et anti-hormones. 26es Journées de la Société de sénologie et de pathologie mammaire. Nancy 10-12 novembre 2004: 304-6 75. Pritchard KI (2000) Should tamoxifen be used to treat premenopausal women with breast caner ? Cancer Invest 18 (7): 685-6 76. Goodwin PJ (2004) Reversible ovarian ablation of chemotherapy: are we ready for quality of live to guide adjuvant treatment decisions in breast Cancer ? J Clin Oncol 21 (24): 1-2 77. Lindley C, Vasa S, Sawyer WT et al. (1998) Quality of life and preferences for treatment following systemic adjuvant therapy for early-breast-stage breast cancer. J Clin Oncol 16 (4): 1380-7
Vous pouvez aussi lire