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Toxicomanie au Nunavik et Centre de réadaptation régional Isuarsivik Brève présentation du Centre de réadaptation régional Isuarsivik Profil des services de lutte à la toxicomanie et aux dépendances au Nunavik Plan de développement Isuarsivik 2016-2036 1
Isuarsivik est une organisation communautaire inuite indépendante du réseau public, dirigée par un conseil d’administration bénévole composé des membres suivants : • David Forrest, président du conseil et représentant de la population • Mary Aitchison, vice-présidente du conseil et représentante de la population • Sammy Duncan, trésorier et représentant de la population • Martha Greig, représentante de la population et aînée désignée • Dre Charlotte Perret, représentante du Centre de Santé Tulattavik de l’Ungava • Steven Kelly, représentant du Centre de Santé Inuulitsivik • Shirley White-Dupuis, représentante du Village nordique de Kuujjuaq Notre directrice générale est Alicia Aragutak, aussi présidente du Comité régional de prévention du suicide et ancienne présidente du Conseil jeunesse Qarjuit. Depuis plus de 20 ans, Isuarsivik fournit des services institutionnalisés de toxicomanie de qualité et culturellement adaptés aux Inuits des 14 collectivités du Nunavik. Notre programme, d’une durée de 42 jours, est basé principalement sur le modèle Minnesota, inspiré du programme en 12 étapes des Alcooliques Anonymes (AA), auquel nous avons ajouté un volet de 2 semaines sur les traumatismes particuliers des Inuits. Notre mission est de fournir un programme de réadaptation axé sur la culture, dans le but de permettre aux Inuits de mener une vie saine, libre de dépendances. Isuarsivik est le seul centre de réadaptation en toxicomanie de tout l’Arctique canadien et le seul au Canada à fournir ses services en inuktitut. C’est pour nous une source de fierté. 2 Nos normes élevées nous ont valu l’agrément de base d’Agrément Canada.
État des installations actuelles d’Isuarsivik Le centre Isuarsivik occupe un immeuble construit dans les années 1940 par les Forces aériennes des États-Unis. L’âge, la taille et l’aménagement du bâtiment ne nous permettent pas de réaliser notre programme de façon optimale et d’offrir des services de réadaptation en établissement répondant aux besoins actuels de la population. Hébergement des participants • Nos neuf places ne suffisent pas aux besoins actuels et nous devons travailler par cycles, en accueillant des femmes et des hommes en alternance, ce qui retarde les admissions. • À chaque cycle, 10 demandeurs en moyenne se voient refuser l’admission, faute de place. • Il n’est pas possible d’héberger des partenaires ou des enfants qui souhaiteraient participer au programme de réadaptation. Espace pour les activités cliniques Les locaux ne permettent pas la tenue de thérapies de groupe ou d’activités traditionnelles et culturelles, comme la couture et la sculpture. Locaux à bureaux et hébergement du personnel L’espace pour les bureaux est insuffisant, tout comme l’hébergement des membres du personnel, ce qui pose un problème sérieux pour le recrutement et le maintien en poste des employés. 3
Conséquences de la toxicomanie au Nunavik L’étendue et la gravité des problèmes liés à la toxicomanie au Nunavik touchent toute la société inuite : • Taux de mortalité liés à l’alcool quatre fois supérieurs au Nunavik qu’ailleurs au Québec et au Canada • Prévalence préoccupante du trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF), selon les observations de professionnels et de communautés de la santé • Niveau alarmant des crimes déclarés et surreprésentation des Inuits dans les services correctionnels • Niveaux largement disproportionnés de signalements aux services de protection de l’enfance et de prise en charge d’enfants Une étude menée en 2015 par la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik (RRSSSN) conclut que, lorsqu’on y inclut les coûts d’incarcération, les troubles de santé, les services de police et la perte d’emploi et de productivité, l’alcoolisme représente des dépenses stupéfiantes de 72 millions de dollars par année. 5
Contexte de la toxicomanie et des dépendances au Nunavik Des processus historiques et sociaux expliquent en partie les problèmes d’alcool et de drogue au Nunavik : La colonisation et les changements subséquents, rapides et profonds, qu’ont connus les Inuits du Nunavik au cours des dernières décennies ont entraîné de graves conséquences. Ces effets se reflètent dans la vaste gamme de troubles psychosociaux et sanitaires qui affligent les Nunavimmiut, notamment l’abus d’alcool ou d’autres drogues (Parnasimautik, 2014). Des facteurs systémiques contribuent à la prévalence des dépendances : surpeuplement des logements et stress constant associé difficulté des services de santé mentale et de toxicomanie à répondre adéquatement aux besoins actuels Ces conditions historiques et systémiques favorisent souvent la transmission intergénérationnelle des traumatismes. 6
Consommation d’alcool problématique Adultes Jeunes Le nombre de consommateurs occasionnels ou réguliers est L’âge de la première consommation diminue depuis les passé de 17 % en 1992 à 77 % en 2004 – proportion années 1990. légèrement inférieure au reste du Québec. La proportion d’élèves se livrant régulièrement à des Ce qui caractérise la consommation d’alcool au Nunavik par épisodes d’hyperalcoolisation rapide en 2005 était de 10 fois rapport aux autres régions du Québec est le nombre élevé supérieure au Nunavik que dans le reste de la province. d’épisodes d’hyperalcoolisation rapide : • La proportion de buveurs se livrant chaque semaine à des épisodes d’hyperalcoolisation rapide est trois fois plus élevée au Nunavik que dans le reste du Québec et du L’hyperalcoolisation rapide est associée à Canada. certains comportements plus risqués, comme : Femmes enceintes actes criminels, négligence parentale, violence, exploitation En 2004, 44 % des femmes enceintes ont déclaré avoir sexuelle, gestes de suicide, accidents, conduite avec facultés consommé de l’alcool. affaiblies, trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale Les travailleuses et travailleurs de première ligne signalent qu’au Nunavik, le TSAF touche un nombre croissant de nouveau-nés et d’enfants. 7
Consommation de drogue problématique Adultes Jeunes Le pourcentage de consommateurs de drogues est Sondage du groupe RISQ sur les élèves de niveau passé de 36 à 60 % entre 1992 et 2004. secondaire (2005-2006) : Le cannabis a été de loin la drogue la plus consommée • 50 % ont consommé des drogues au moins une (60 %) en 2004, suivie de la cocaïne (7,5 %). fois au cours de l’année précédente (Plourde, Brunelle et al., 2007). Consommation régulière de cannabis • 60 % de ces jeunes usagers de drogues en 80 % des jeunes hommes consomment régulièrement consommaient régulièrement. du cannabis. La consommation régulière de cannabis chez les L’usage du cannabis est banalisé et le risque de jeunes dont le cerveau est encore en processus de dépendance ou de troubles de santé mentale est sous- développement augmente le risque de psychose et estimé. de troubles mentaux à long terme. Les effets de la légalisation du cannabis sont inconnus. 8
Offre actuelle de services de lutte contre la toxicomanie et les dépendances au Nunavik Prévention et sensibilisation du public : L’association inuite Nunalituguait Ikajuqatigiitut (NI) organise des activités d’information dans les collectivités et les écoles de la région. Régulièrement, le personnel du CLSC et les travailleuses et travailleurs de liaison pour le bien-être de la communauté prennent part à des activités communautaires de prévention et de sensibilisation, notamment au sujet du TSAF, soit à titre d’organisateurs ou de participants. Services de santé publique et services de planification et de programmation de la RRSSSN : événements/campagnes sporadiques de promotion de saines habitudes de vie et de sensibilisation du public Services de soutien communautaires : Les jeunes et les adultes ayant des problèmes de toxicomanie peuvent consulter les intervenants du CLSC (assistance, conseils, renvoi à des services de traitement). Cependant, il arrive rarement que l’intervenant local soit spécialisé dans les services de conseil en matière de dépendances. Manque de services spécialisés pour les patients externes et de services de suivi. Services spécialisés en établissement : Aucun service de désintoxication en établissement n’est offert dans la région. Isuarsivik est le seul centre de réadaptation offrant des services en établissement dans la région : Les neuf places du Centre ne permettent pas de répondre aux besoins actuels des adultes, des familles et des femmes enceintes. Les Inuits du Nunavik peuvent aussi se rendre à des centres de traitement dans le Sud du Québec ou dans centres financés par le Programme national de lutte contre l’abus de l’alcool et des drogues chez les Autochtones (PNLAADA). Il n’existe pas de service de toxicomanie en établissement pour les jeunes de la région. 9
Des questions sur le profil de la toxicomanie au Nunavik? 10
Plan de développement Isuarsivik Le renforcement du continuum des soins en matière de toxicomanie compte parmi les priorités régionales au Nunavik depuis 2010. En 2016, notre conseil d’administration a adopté le Plan de développement Isuarsivik 2016-2036, qui trace la voie à suivre pour soutenir les Inuits dans leur démarche vers le recouvrement de la santé et de leurs forces et la prise en main de leur avenir. Objectifs du Plan 1. Améliorer l’organisation et les services actuels Renforcer l’organisation et sa programmation pour assurer la qualité des services offerts aux clients, garantir un milieu de travail sain pour le personnel et atteindre les normes requises par le certificat de conformité du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). 2. Augmenter la capacité d’accueil Accroître le nombre de clients afin qu’Isuarsivik puisse accueillir chaque Nunavimmiut adulte désirant recevoir des services de réadaptation culturellement adaptés au Nunavik, aujourd’hui et en 2036. 3. Développer une approche familiale Concevoir et mettre en œuvre une approche familiale des services de réadaptation afin d’aider les couples, les familles avec enfants et les femmes enceintes à atténuer les effets de l’abus d’alcool ou d’autres drogues. 4. Appuyer la conception d’initiatives axées sur les préoccupations formulées par les Nunavimmiut Les processus consultatifs Parnasimautik, Ilusiliriniqmi Pigutjiutini Qimirruniq et Saqijuq ont révélé les priorités régionales en toxicomanie. Le centre Isuarsivik est résolu à contribuer de manière significative à une démarche transsectorielle concertée, axée sur les questions qui sous- tendent la toxicomanie, à déployer un réseau de conseillers inuits sur la toxicomanie œuvrant dans les collectivités et à mettre en place le Tribunal du mieux-être du Nunavik. 11
Le nouveau Centre de réadaptation régional Isuarsivik Le projet prévoit : • un établissement pouvant accueillir 22 adultes et jusqu’à 32 clients dans le cadre d’un programme familial • des locaux à bureaux pour plus de 40 employés • un service de garde et une aire d’enseignement scolaire pour les enfants des clients • 12 logements de 2 chambres pour le personnel Sont aussi prévues : • l’admission d’urgence de femmes enceintes comme mesure de prévention du TSAF • la consolidation de la composante culturelle, afin de renforcer les facteurs de protection • la création d’une unité de soins continus apte à fournir des services de consultation externe et de suivi dans tout le Nunavik • l’embauche de travailleurs spécialisés en santé mentale/personnel infirmier spécialisé en toxicomanie afin de mieux servir les clients en établissement 12
Le nouveau Centre de réadaptation régional Isuarsivik : financement du centre et des services Des partenaires régionaux, provinciaux et fédéraux ont soutenu le projet du centre Isuarsivik, y voyant un outil déterminant pour vaincre les causes profondes de la toxicomanie, de la violence et du suicide chez les Inuits du Nunavik. Financement de soutien Le budget annuel de 6,1 millions de dollars a été entièrement bouclé grâce au financement de l’enveloppe budgétaire de la RRSSSN consacrée aux organisations communautaires et au Programme Ungaluk pour des collectivités plus sûres, administré par la Société Makivik et l’Administration régionale Kativik (ARK). Projet de construction Pour une organisation communautaire, le financement du volet infrastructurel du projet a été une tâche ardue. Une fois la phase de conception achevée, le budget de construction est estimé à 37 millions de dollars. À ce jour, un financement de plus de 17,5 millions de dollars est fourni par Isuarsivik, l’ARK, la Société Makivik, la province de Québec (Société du Plan Nord) et le gouvernement du Canada (Services aux Autochtones). Les partenaires estiment que le reste du financement sera assuré par le nouveau programme des infrastructures des collectivités rurales et nordiques administré par Infrastructure Canada. Les travaux de construction débuteront à l’été de 2019. L’ouverture du Centre est prévue pour l’automne 2021. 13
Le nouveau Centre de réadaptation régional Isuarsivik Prospective Le nouveau Centre de réadaptation régional Isuarsivik symbolise la reprise en main de notre avenir et la protection de notre mode de vie par les collectivités de la région. Nous avons entrepris de recruter des leaders inuits forts et des professionnels pour guider la création du nouveau Centre. Nous avons lancé un processus de révision et d’amélioration de notre programme pour adultes et de création de services pour les familles. Avec nos partenaires du projet Saqijuq, nous avons entrepris d’embaucher un conseiller en toxicomanie inuit œuvrant en milieu communautaire à Puvirnituq et nous soutenons le projet pilote du Tribunal du mieux-être du Nunavik. La lutte contre les traumatismes et la toxicomanie, qui sont à la base même de la détresse sociale au Nunavik, contribue à renforcer les Nunavimmiut et leur permettra de participer pleinement à l’essor économique, culturel, social et politique de leur région. Pour en apprendre davantage sur le projet, veuillez écrire à : communications@Isuarsivik.ca et nous visiter à : www.isuarsivik.ca 14
Des questions sur le Plan de développement Isuarsivik? 15
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