Faits saillants de la recension d'écrits sur l'approche du No wrong door - Association des intervenants en ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Faits saillants de la recension d’écrits sur l’approche du No wrong door Par Karine Bertrand Programmes d’études et de recherche en toxicomanie Université de Sherbrooke www.usherbrooke.ca/toxicomanie Révision scientifique: Jean-Marc Ménard, co-directeur du RISQ Marie-Josée Fleury, Université McGill Soutien professionnel: Kristelle Alunni Menichini et Valérie Aubut, U. Sherbrooke Colloque de l’AIDQ- Chaque porte est la bonne! 22 septembre 2016
Problématique Préoccupations « terrain »: demande de l’AIDQ Accessibilité aux services Première demande d’aide en dépendance: plusieurs années après le début de la consommation problématique Quelles Problèmes stratégies les complexes: acteurs du plusieurs réseau obstacles à la doivent-ils demande mettre en d’aide place?
Projet ARUC Problématique mené par Brochu: Papier virtuel*** Préoccupations « terrain »: demande de l’AIDQ Concernant la collaboration entre les services + - Efficacité de la prise en charge Difficulté à gérer tous les services offerts Services spécialisés reçus en Difficulté à partager son vécu fonction des différents besoins douloureux avec plusieurs professionnels Sentiment d’être soutenus, bien Confusion au niveau des rôles de encadrés chacun, désorientation dans les services et méfiance *** http://www.myvirtualpaper.com/doc/crdm/croisee-des-chemins/2015042001/#0 Bertrand et al., 2014
Problématique Préoccupations « terrain »: demande de l’AIDQ Question ayant guidé cette recension: Quelle est la pertinence d’appliquer le principe « Chaque porte est la bonne» , ou « no wrong door » (NWD), pour favoriser l’accès à des services adéquats en dépendance?
Problématique Sur le plan de la littérature Études épidémiologiques: majorité des personnes ayant une consommation problématique d’alcool et de drogues n’ont jamais consulté de services en dépendance (Rush, 2010). Certains s’engageront dans une démarche de rétablissement sans service (Acier, Nadeau et Landry, 2008). Pour les usagers qui s’engageront dans une trajectoire de soins, ceux-ci se retrouveront souvent à utiliser largement et de façon répétitive divers soins de santé et de services sociaux, sans nécessairement recevoir de soins adaptés pour leurs problèmes d’alcool et de drogues (Bertrand, Nadeau & Flores-Aranda, 2012; Patenaude et al., 2014).
Problématique La revue de Chauvet et coll. (2015)*** montre que l’utilisation de services varie selon divers facteurs individuels, notamment… Troubles concomitants: utilisation de services accrue Toutefois…Les déterminants de l’utilisation des services chez les personnes qui sont aux prises avec une consommation problématique de substances sont peu étudiés ***http://dependancemontreal.ca/wp- content/uploads/2015/04/Rapport-TUS_CRDM-IU-vf.pdf
Cadre théorique: Modèle d’accès aux soins de Lévesque et coll. (2013) Perception des Utilisation Besoins Demande Aide Consé- besoins de de de soins d’aide reçue quences soins/aide services
Méthode Revue narrative critique Facteurs facilitant et obstacles à la demande d’aide Principe du « no wrong door » Littérature qui permet de répondre à la question: hétérogène, repose sur des devis variés
Méthode Internet, expert et boule de neige Base de données: « EBSCO », soit « Academic search complete, CINALH, ERIC, FRANCIS, MEDLINE, PASCAL, PsycINFO, SocINDEX »: juillet 2014 Exemples de mots-clés (1) Principe « no wrong door » : « no wrong door OR doorways OR entry points OR tiered model OR every door OR right door »; (2) une consommation problématique d’alcool et/ou de drogues illicites : « (drug OR substance OR chemical OR alcohol OR marijuana OR cocaine OR heroin) AND (addiction OR use OR abuse OR misuse OR disorder OR problematic) ».
Méthode Critères d’inclusion Population adulte (18 et plus) Sous-groupes cliniques spécifiques : itinérance, troubles concomitants, parents toxicomanes 2004+ Occident Articles scientifiques, littérature grise (documents d’orientation) Validation en équipe
Résultats: Faits saillants Facilitateurs et barrières à la demande d’aide
Facilitateurs et barrières: individu 1) les vulnérabilités personnelles: problèmes de santé mentale, l’instabilité psychosociale et la motivation 2) Les croyances personnelles concernant les traitements offerts et les cliniciens concernant le stigma auquel les usagers peuvent faire face lorsqu’ils consultent des services 3) l’entourage du consommateur
Facilitateurs et barrières: Organisations 1) la disponibilité (ou non) des services; 2) l’identification (ou non) des troubles liés aux substances; 3) la formation des cliniciens sur les troubles liés aux substances; 4) les caractéristiques de l’offre de services lors de la demande d’aide et de la phase pré-traitement les listes d’attente, les critères d’entrée et la manière d’intervenir pour orienter l’usager; 5) la qualité de la relation avec les professionnels consultés.
Résultats: Faits saillants Principe du « no wrong door »
Résultats 27 documents retenus pour cette revue de littérature (voir liste de réf.) 3 grands thèmes : 1) les enjeux de définition du principe du « no wrong door », en lien avec les différents documents d’orientation et modèles de services publiés 2) les données qui appuient la pertinence du principe: consensus d’experts, études épidémiologiques, études qualitatives centrées sur les perspectives d’usagers 3) les défis de l’implantation du principe du « no wrong door ».
Le principe du « no wrong door » (NWD): le rationnel Le principe du NWD se veut une solution à la fragmentation des services qui compromet la réponse adéquate aux besoins complexes des usagers de substances Le principe du NWD se veut également une solution à la faible détection des problèmes de toxicomanie par les différents acteurs des réseaux impliqués
Le principe du « no wrong door » (NWD): le rationnel Ce principe repose sur une vision systémique du traitement Le NWD s’intéresse particulièrement: À ceux qui ne manifestent pas de besoin d’aide et ceux qui ne reconnaissent pas leurs difficultés À ceux qui présentent des problèmes complexes et qui ont des besoins de soutien particuliers lors du processus de demande d’aide
NWD: définition « Les personnes devraient pouvoir recevoir de l’aide adéquate pour leur problèmes liés à leur consommation de substances (i.e. des services et du soutien qui correspondent à leurs besoins et attentes), peu importe la porte d’entrée (le niveau de soins) par laquelle ils sont entrés dans le système. Pour y arriver, cela nécessite un système de soins multisectoriels qui offre un soutien à ces personnes tout au long de leurs transitions entre les différents secteurs et niveaux de soins (traduction libre, National Treatment Strategy Working Group, 2009, p.12).
Figure 1. Illustration d’un modèle de soins systémique de la dépendance TIRÉ DE: MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SOINS DE LONGUE DURÉE DE L’ONTARIO. Stratégie de santé mentale et de lutte contre les dépendances de l’Ontario. Document thématique sur la conception des systèmes, 2010, p.31
NWD: définition Définitions variées, comme la terminologie: No wrong door, Every door is the right door ou integrated care pathways Difficultés pour bien cerner et opérationnaliser ce concept
Figure 2. Le principe du « no wrong door » : basé sur une diversité de portes d’entrée aux services en dépendance Soins Services primaires en santé Internet mentale Services Système liés à socio- l'alcool judicaire au volant Services École en P.A.E. dépendance: 5 niveaux de soins O. comm.: Aide à réduction l’emploi, des réinsertion méfaits/ crise Figure inspirée de celle de Babor et al. Médecin Groupes (2008), intégrant des de famille entraide ajouts découlant de Urgences cette revue critique de littérature réalisée pour l’AIDQ
NWD: pertinence? Cette pertinence s’appuie principalement sur un large consensus des experts en recherche et des milieux concernés qui ont été consultés. Ils recommandent ce principe via des guides de meilleures pratiques et des documents d’orientation nationaux sur l’offre de services en dépendance au Canada et dans plusieurs autres pays (ex.: États-Unis, Royaume-Unis, Australie)
NWD: pertinence? Selon 25 des 27 sources consultées, le principe du NWD est recommandé comme une bonne pratique par les auteurs. documents d’orientation nationaux, provenant de diverses provinces au Canada et de divers pays, qui concluent à la pertinence de guider le déploiement de l’offre de services en dépendance sur le principe du NWD. Surtout basés sur une recension des écrits des enjeux de l’accessibilité en plus d’une démarche de consultation d’experts reconnus sur le sujet.
NWD: pertinence?
NWD: pertinence? Les stratégies pour opérationnaliser le NWD sont peu décrites, très diversifiées et peu évaluées Pratiques prometteuses SBIRT (Babor et al., 2008) Mécanismes ou guichet d’accès (ex.: MAJT (Tremblay et al., 2014) Communautés de pratique, comme InterseXion (Dumas et al., 2016) Intervention en ligne comme Mon Buzz (Goyette, Flores-Aranda et al., 2016)
NWD: pertinence? Diverses stratégies pour opérationnaliser le NWD NIATx 1) Détecter/évaluer, référer et planifier les traitements par l’entremise de tous les services susceptibles d’être une porte d’entrée 2) créer des stratégies « outreach » pour rejoindre ces personnes et les encourager à s’engager dans un traitement; 3) Changer les exigences des programmes et du personnel pour permettre d’engager plus facilement la clientèle peu motivée et réticente;
NWD: pertinence? Diverses stratégies pour opérationnaliser le NWD 4) Planifier des traitements sur la base des besoins des individus et les modifier lorsqu’ils progressent dans leur démarche (SAMHSA, 2005; TIP 42) 5) Favoriser la continuité des soins à travers un continuum de services, notamment via la mise en place de processus clairs (SAMHSA, 2005; TIP 42 – Guide for administrators; CSAT- SAMHSA, 2000).
Conclusion La revue de littérature permet de conclure à la pertinence du NWD pour guider l’offre de services en dépendance, en cohérence avec le principe de hiérarchisation des soins, notamment en : consolidant et élargissant les arrimages existants entre diverses portes d’entrées et les services en dépendance (ex. : urgence et Cour Criminelle); et en développant de nouveaux arrimages avec diverses autres portes d’entrée, tout en maintenant un accès direct aux services en dépendance pour les personnes qui demandent de l’aide seules, sans référence, pour ne pas ajouter un obstacle à la personne qui recherche de l’aide.
Conclusion Tout de même, le NWD est un concept encore imprécis et insuffisamment opérationnalisé: pas une panacée, plutôt un principe qui peut guider le choix de modèles et stratégies pour améliorer l’accessibilité à des services adaptés, en plaçant l’usager au centre, le système devant s’adapter aux besoins spécifiques de la personne et non l’inverse.
Références
Acier, D., Nadeau, L. et Landry, M. (2008). La rémission sans traitement : état de la question pour une consommation problématique d’alcool. Annales médico-psychologiques, 166(9), 727-734. American Psychiatric Association (1994). Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. Washington, DC: American Psychiatric Association. Bertrand, K., Nadeau, L. et Flores-Aranda, J. (2012). Femmes, toxicomanie et inadaptation sociale grave : l’intégration des services au long cours. Dans M. Landry, S. Brochu et C. Patenaude (dir.), L’intégration des services en toxicomanie (p. 131-158). Québec : Presses de l’Université Laval. Brochu, S., Patenaude, C., Landry, M., Bertrand, K. (2014). La toxicomanie – une problématique alambiquée; un traitement complexe. Dans S. Brochu, M. Landry, K. Bertrand, N. Brunelle & C. Patenaude (Eds.) À la croisée des chemins : trajectoires addictives et trajectoires de services. La perspective des personnes toxicomanes. Québec : Presses de l'Université Laval. Butler, K., Kane, R. L., McAlpine, D., Kathol, R. G., Fu, S. S., Hagedorn, H. et Wilt, T. J. (2008). Integration of mental health/substance abuse and primary care. Rockville (MD) : Agency for healthcare research and Quality. Repéré à http://www.ahrq.gov/research/findings/evidence- based-reports/mhsapc-evidence-report.pdf. Kessler, R.C., McGonagle, K.A., Zhao S., Nelson, C.B., Hughes, M. Eshleman, S., Wittchen. H.U., & Kendler, K.S. (1994). Lifetime and 12-month prevalence of DSM-III-R psychiatric disorders in the United States. Results from the National Comorbidity Survey. Archives of General Psychiatry, 51(1), 8-19. MSSS (2006). Plan d’action interministériel en toxicomanie 2006-2011. Québec : Gouvernement du Québec. MSSS (2007). Unis dans l’action. Orientations relatives aux standards d’accès, de continuité, de qualité, d’efficacité et d’efficience. Programmes-services dépendances. Offre de services. Québec : Gouverement du Québec. Mueser, K.T., Noordsy, D.L., Drake,R.E. & Fox, L. (2003). Integrated Treatment for dual disorders. A guide to effective practice. New York: Guilford Press. Rehm, J., Gnam, W., Popova, S., Baliunas, D., Brochu, S., Fischer, B., Patra, J., Sarnocinska-Hart, A., Taylor, B. (2007). The costs of alcohol, illegal drugs, and tobacco in Canada, 2002. Journal of Studies on Alcohol and Drugs, 68, 886-895. Tremblay, J. et al. (2014). Évaluation des Mécanismes d’accès jeunesse en toxicomanie (MAJT). Rapport remis au FRQ-SC.
Vous pouvez aussi lire