Until the Lions Akram Khan Company - Dossier pédagogique - saison 2016 ...

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Until the Lions Akram Khan Company - Dossier pédagogique - saison 2016 ...
Saison 2016-2017

                        Dossier pédagogique
                             Until the Lions
                               Akram Khan Company

                                Dates de représentation :
                                Mardi 21 février à 20h30
                                Mercredi 22 février à 19h

                                 Durée estimée : 1h

M. Gilles GOUPIL
Enseignant missionné Arts du mouvement
Ser vice Educatif : Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
Courriel : ser viceeducatif@theatredesete.com
gilles.goupil@ac-montpellier.fr
Tél : 06.50.57.77.02
Until the Lions Akram Khan Company - Dossier pédagogique - saison 2016 ...
Sommaire

    1. Avant de voir le spectacle
               A.      Le chorégraphe
               B.      Aux origines du spectacle : le Mahâbhâr ata
               C.      La pièce

    2. Pendant et après le spectacle

    3. Bibliographie

    1. Avant de voir le spectacle :

Il est indispensable de préparer la sortie au spectacle. En effet, ce dernier n’est pas à considérer comme
un divertissement, mais comme une œuvre d’art à rencontrer. Il ne s’agit donc pas de le promouvoir,
d’affirmer sa réussite, de chercher à susciter d’avance une adhésion qui risque d’être déçue. En
revanche, il faut rendre les élèves conscients que le spectacle auquel ils vont assister est le résultat du
travail conjugué de nombreux professionnels qui y ont investi des mois de travail et d’énergie. Ainsi, le
travail en amont de la représentation, et dont on propose ci-dessous quelques modestes pistes
pédagogiques, a plusieurs objectifs :

                Préparer les élèves à leur rôle de spectateur.
                Créer les conditions d’une bonne écoute.
                Susciter leur curiosité à l’égard du spectacle.
                Créer des horizons d’attente.
                Favoriser une optique d’observation curieuse.

    A. Le chorégraphe :

Toutes les œuvres d’Akram Khan sont en quelque sorte une quête identitaire inachevée. Dans Desh, il
y a quatre ans, le chorégraphe partait ainsi en quête du Bangladesh mythique de ses parents, où il n’a
jamais vécu : « Quand je suis en Inde, je me sens anglais, et quand je suis en Angleterre, je me sens
bangladais. Je ne me sens jamais entier nulle part. » (Extrait d’interview du chorégraphe in
http://www.lavant-seine.com/lire-un-portrait-du-choregraphe-akram-khan/).

En français, en classe de terminale Bac Pro, le programme interroge l’identité et la diversité,
notamment au travers de la problématique suivante :
Comment transmettre son histoire, son passé, sa culture ?

Le travail d’Akram Khan, comme beaucoup d’œuvres artistiques d’ailleurs, est en effet un travail
de transmission qui interroge les racines, l’identité, la culture. On peut demander aux élèves
d’effectuer un travail de recherche sur internet avec la consigne suivante : « Retrouvez dans les
différentes œuvres du chorégraphe la trace de son passé ».
http://o.nouvelobs.com/art-design/20160413.OBS8446/repetition-interieure-avec-le-danseur-et-choregraphe-akram-khan.html

Maître de kathak (danse classique indienne) et chorégraphe contemporain, Akram Khan est loué pour
la vitalité et l’innovation qu’il apporte à l’expression interculturelle et interdisciplinaire, questionnant les
idées conventionnelles sur la danse traditionnelle ou contemporaine, entre tradition et innovation, entre
Orient et Occident. Son langage chorégraphique, dont les sources d’inspiration traversent les frontières,
se distingue par son style narratif, sans faire pour autant de compromis artistiques. Chaque production
puise ses racines dans le kathak classique et la danse moderne, pour les faire évoluer de concert.

Un travail au CDI avec les élèves pourrait consister en des recherches sur cette danse
traditionnelle indienne et ses mouvements si particuliers.
On trouvera des extraits vidéo de cette danse sur les liens suivants :
https://www.youtube.com/watch?v=VNRu4cuMGHs
https://www.youtube.com/watch?v=PAaw4Tm4QOI

En croisant leurs recherches avec ces extraits, les élèves devraient pouvoir faire émerger les
principaux mouvements de cette danse : Un mélange subtil de frappes de pied au sol, de
pirouettes rapides et d’un langage gestuel des mains.

Le mot « Kathak » signifie conteur et trouve son origine dans le mot sanscrit « katha » : histoire, ou art
de raconter une histoire. Le Nord de l’Inde connaissait autrefois de nombreuses communautés de
conteurs. Celle des Kathak ou Kathakars incorpora peu à peu danse, mime et musique dans ses
représentations. L’expression « Katha Kahe so Kathak » signifie que quiconque raconte une histoire, en
dansant et chantant est un Kathak.

     B. Aux origines du spectacle : Le Mahâbhârata :

Cette création est une adaptation partielle du recueil Until the Lions : Echoes from the Mahabharata,
une réécriture en vers du Mahâbhârata par Karthika Naïr (éditions HarperCollins India, 201/ Arc
Publications – Royaume-Uni, 2016).
Le Mahâbhârata, la « grande histoire des Bhârata » (mahâ =grand) est l’une des deux grandes épopées
de l’Inde ancienne, avec le Râmâyana (la « marche de Râmâ », composée par Vâlmîhî, qui raconte les
pérégrinations de Râmâ pour reprendre sa femme enlevée par un démon).
Le Mahâbhârata est attribué traditionnellement à un poète de génie nommé Vyâsa. La « grande histoire
des Bhârata », c’est l’histoire politique de l’Inde ancienne, la guerre fratricide entre les Pandava et les
Kaurava, membres de la même famille royale et descendants des dieux, pour le trône de l’Inde, c’est-
à-dire du monde. L’épopée, immense, compte plus de 100 000 vers. C’est l’un des fondements de la
culture indienne, et sa mémoire est toujours vivante dans l’Inde actuelle, en particulier en Inde du Sud,
où les conteurs populaires en récitent toujours des passages en public.

En français, en classe de 6ème, si le professeur étudie les épopées d’Homère, un travail
intéressant de comparaison peut être mené entre la mythologie grecque et romaine, et cette
épopée indienne. Au passage cela permet de rappeler que l’Inde, à l’instar de notre civilisation,
est aussi une grande civilisation et que ses mythes ont traversé les siècles pour venir jusqu’à
nous.
Toujours en classe de 6ème, en histoire géographie, les mythes de l’Inde ancienne peuvent être
étudiés. On trouvera ici (http://www.pedagogie.ac-nantes.fr/histoire-geographie-
citoyennete/enseignement/sequences/l-inde-classique-les-avatars-de-vishnu-
2--680821.kjsp?RH=PEDA) diverses propositions d’activités qui permettront aux élèves de
se familiariser avec quelques personnages mythiques du Mahâbhârata.

    C. La pièce :

Akram Khan a choisi de valoriser un épisode du Mahâbhârata, celui d’une jeune fille nommée Amba,
fille du roi Kashi. Abusée par Bheeshma, elle finira par punir celui-ci dans une autre vie, selon la
prophétie de Shiva.
Trahison et vengeance sont au menu : sur le plateau il reste en fait assez peu du récit si ce n'est des
confrontations entre Amba (Ching-Ying Chien) et Bheeshma (Akram Khan). Un troisième personnage
vient narguer le fautif : Skikhandi, en fait la réincarnation en mâle de Amba. (Christine Joy Ritter). Elle
est animale dans sa gestuelle, genoux pliés ou prête à dévorer l'ennemi. Ce jeu entre les genres -qui
est femme, qui est homme?- donne lieu aux passages les plus intenses.
« En s’attachant à cet imbroglio tragique, Akram Khan rivalise d’invention dans l’écriture
chorégraphique. Course-poursuite de mouvements qui claquent, d’élans et d’étreintes chassées par la
mort et les coups de tambour des chanteurs-musiciens, ce spectacle total parie sur la force de
l’imaginaire du spectateur emporté au triple galop par la danse ». Jeanne Liger
(http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-UntiltheLions-1074)

En français dans les classes de troisième au collège, les classes de seconde et terminales au
lycée, il peut être intéressant de faire un focus sur le dilemme dans la tragédie, et de proposer,
même si l’exercice est difficile, de faire retrouver aux élèves comment le chorégraphe met en
jeu      le     dilemme      tragique.     On      pourra     utiliser   le    trailer     suivant
https://www.youtube.com/watch?v=6xtrmMwNABU qui montre comment le
chorégraphe exprime la douleur, la vengeance, par le mouvement des corps, les visages tendus
et grimaçants, les doigts tendus, la violence de certains gestes, marqués par des frappes au sol,
…
Toujours en français, on peut conduire un travail sur la critique d’un spectacle, en utilisant par
exemple celle publiée dans Télérama : http://www.telerama.fr/scenes/until-the-
lions,141216.php.
Au niveau collège, quelques questions simples peuvent les aider dans cet exercice, qu’on pourra
leur proposer après avoir vu le spectacle :
    •   quels sont les moments de la danse qu'ils ont le plus aimés;
    •   ce que certains moments de la danse leur ont fait ressentir;
    •   s'il y avait un danseur ou une danseuse qu'ils préféraient;
    •   ont-ils ou non aimé les costumes ?
    •   quels sentiments la musique a fait naître en eux ?
Il est évidemment important de leur rappeler qu'il n'existe pas de mauvaise réponse à ces
questions, et que leurs réponses fourniront la trame de leur critique, nécessairement subjective,
du spectacle.

    2. Pendant et après le spectacle :

La préparation au spectacle est censée susciter la curiosité des élèves. Il faut aussi créer les meilleures
conditions possibles pour sa réception, et exploiter également leurs impressions lors du retour en
classe. On peut ainsi :

        Procéder à un partage des tâches d’observation entre les élèves, pendant le spectacle :
        chaque groupe d’élèves peut relever et noter des informations concernant : la scène, le
        décor, les moments forts, les danseurs, les musiciens, la réaction des autres
        spectateurs...

        Regrouper et mutualiser les comptes rendus en classe. Cette phase de regroupement
        des observations peut donner lieu à des croquis du décor, des costumes et de l’espace
        de danse.

        Demander aux élèves de griffonner des mots informels à la fin du spectacle sans faire
        appel à une écriture structurée. Ces mots peuvent être exploités en classe ensuite,
        notamment s’ils en rédigent une critique.

        Donner un temps de parole et d’échanges aux élèves pour leur permettre d’exprimer
        sentiments, opinions, réactions, voire émotions face au spectacle qu’ils ont vu. Utiliser
        ces moments pour relever les éléments cités, organiser un vrai débat sur le spectacle et
        approfondir la réflexion.

        Procéder à un travail sur le goût, le jugement, l’esprit critique (cf « développement de la
        faculté de juger et de l'esprit critique », un des objectifs du parcours d’éducation
artistique et culturel de l’élève, http://eduscol.education.fr/cid74945/le-parcours-d-
        education-artistique-et-culturelle.html) lors du retour en classe : en groupe ou
        individuellement, les élèves choisissent un des tableaux du spectacle, leur préféré, et
        expriment pourquoi ils ont fait ce choix, dans un exposé où ils peuvent s’appuyer sur la
        vidéo du spectacle.

    3. Bibliographie :

– Le Mahâbhârata, version abrégée, extraits traduits du sanscrit par Jean-Michel Péterfalvi, introduction
et commentaire par Madeleine Biardeau, Paris, Flammarion, 2 volumes, 1988-1986.

– Serge Demetrian, Le Mahâbhârata conté selon la tradition orale, Paris, Albin Michel, 2006 (version
abrégée en prose avec passages en vers libres et des illustrations de M.T.V. Acharya).

– Le Mahâbhârata, larges extraits par groupement thématique, Presses universitaires de Laval (Québec,
Canada), 3 volumes, 2004-2006.
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