Vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et autisme?
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Formation continue / Fortbildung Vol. 13 No. 6 2002 36 Vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et autisme? De la genèse de l’hypothèse à son rejet sur la base des évidences disponibles Introduction jours et 1–2 semaines) la vaccination teurs environnementaux qui seraient re- ROR2). Cela rappelle au médecin son hy- sponsables. Par exemple, des données de L’évocation d’une association causale pothèse antérieure d’un lien entre in- Californie sont utilisées par le Dr Wake- éventuelle entre vaccination ROR et au- flammation digestive (maladie de Crohn) et field pour démontrer que l’augmentation tisme, longtemps restée sur territoire bri- infection virale persistante3). Même si sa des cas d’autisme date précisément de tannique, a fini par traverser les frontières, description de virus de la rougeole dans l’introduction du vaccin ROR6). Pourtant, les soutenue par un espoir fou: qu’il suffise l’intestin de sujets avec une maladie de auteurs à l’origine de ces données con- de ne plus vacciner avec un vaccin triva- Crohn a été invalidée par de nombreux tra- cluent eux-mêmes qu’elles ne suggèrent lent, mais avec 3 vaccins séparés, pour fai- vaux (résumés par S. Gosh4), cela lui suf- pas une association entre ROR et autis- re reculer l’autisme! Au cours des 5 der- fit pour lancer une cascade d’hypothèses me7). Il s’agit pourtant bien des mêmes nières années, les travaux se sont multi- (tableau 1) liant la vaccination ROR à un données, mais présentées de manière (in- pliés et des résultats contrastés ont été nouveau type d’autisme associant des tentionnellement?) erronée8) par le Dr Wa- rapportés, augmentant l’incertitude des troubles digestifs puis un autisme régres- kefield, sans tenir compte des change- parents d’enfants autistes puis de leurs sif. Malgré la présence de biais potentiels ments démographiques! En fait, l’inci- voisins, au point d’aboutir en Angleterre à évidents dans cette série de cas (petit dence d’autisme est bien passé de 44 à une diminution notable de la couverture nombre de cas, biais de sélection vers un 208 /100.000 entre 1980 et 1994 en vaccinale et à une augmentation des cas seul médecin, absence de groupe contrôle Californie, mais si le nombre d’enfants de rougeole. En 2001–2002, les comités et apparition des troubles régressifs avant vaccinés à augmenté, le taux de vacci- d’experts indépendamment constitués les troubles digestifs (la conséquence nation ROR est resté stable au cours de en Angleterre, aux Etats-Unis ou à l’O.M.S. avant la cause?) chez au moins 4/12 en- cette même période. Il n’y a donc aucun pour évaluer l’ensemble des données dis- fants, l’espoir d’avoir identifié une cause parallélisme entre les 2 courbes. La ponibles ont tous conclus qu’il y avait suf- de l’autisme susceptible d’être évitée est même hypothèse est soulevée en Angle- fisamment de données disponibles pour tellement attractive que les accusations terre, où la généralisation de la vaccina- rejeter l’hypothèse d’une association cau- sont vite lancées. tion ROR en 1988 serait responsable de sale entre vaccination ROR et autisme1). l’augmentation des cas d’autisme. Mais Reste encore à rassurer les parents qui Quels éléments ont pu sembler ici non plus, l’hypothèse d’un lien causal ont été inquiétés par plusieurs années de renforcer cette hypothèse causale? entre vaccination ROR et prévalence de rumeurs diverses. troubles autistiques n’est pas soutenu par Une graine unique ne pousse pas sur un l’augmentation considérable (> 4x) des Pourquoi cette suspicion initiale d’un sol stérile, et d’autres éléments ont pu pa- diagnostics d’autisme entre 1988 et lien entre vaccination ROR et autisme? raître soutenir cette hypothèse. D’abord, 1999, alors que la couverture vaccinale il y a cette perception d’une augmentation reste stable > 95%9). A l’origine de l’interrogation devenue po- considérable du nombre d’enfants autis- lémique, on trouve la description d’une sé- tes au cours des 20 dernières années, Quelle serait la plausabilité biologique rie de 12 enfants adressés à un gas- augmentation à laquelle on voudrait bien d’une association entre vaccination troentérologue londonien (le Dr Wakefield) trouver des explications. Certaines études ROR et autisme? pour investigation de symptômes gastro- suggèrent bien que l’essentiel de cette intestinaux avec syndrome neurologique augmentation reflète des changements L’hypothèse biologique (tableau 1) serait régressif. Selon l’anamnèse rétrospective dans les critères diagnostic et dans la ca- que la vaccination ROR induirait des ré- des parents de 9/12 enfants, les troubles pacité d’identifier ces enfants5), mais ponses antivirales suboptimales, permet- auraient commencé peu après (entre 1–2 d’autres cherchent à identifier des fac- tant l’établissement d’une infection virale
Formation continue / Fortbildung Vol. 13 No. 6 2002 37 Tableau 1: La cascade des hypothèses qui relierait la vaccination tention préférentielle de particules virales ROR à l’autisme au lieu du contraire13). L’analyse ne permet pas non plus de distinguer virus sauvage 1) La vaccination ROR, par sa nature trivalente, modifierait les réponses immunes anti- ou vaccinal, et il n’y a aucun contrôle pour virales normalement induites contre le virus de la rougeole rencontré à l’état sauvage. déterminer la présence éventuelle d’autres 2) Cette réponse immune inappropriée conduirait à une infection virale persistan- te par la souche vaccinale contre la rougeole. virus qui pourraient avoir laissé des traces 3) Cette infection persistante déclencherait des troubles inflammatoires digestifs de matériel génétique dans les cellules fol- chroniques. liculaires dentritiques. Dans ses confé- 4) Ces troubles digestifs modifieraient la perméabilité intestinale, permettant rences les plus récentes, le Dr Wakefield à des substances neurotoxiques de passer de la lumière intestinale jusque énonce des données non publiées selon dans le sang. lesquelles de l’ARN viral, de la souche vac- 5) Ce passage de substances toxiques suffirait à provoquer des lésions neuronales et cinale Schwartz, serait présent chez 96% un arrêt du développement neurologique chez des jeunes enfants de 15–24 mois. des enfants avec troubles digestifs et ré- gressifs et seulement chez 6% des con- persistante par le virus vaccinal contre la que… Une collaboration avec un groupe ja- trôles. La revue de ces données par plu- rougeole. Si tel était le cas, du virus vac- ponais aboutit à la description de la pré- sieurs panels d’experts indépendants, en cinal devrait se répliquer activement et être sence de matériel génétique du virus de la Angleterre et aux Etats-Unis, aurait conclu retrouvé dans des échantillons biologiques rougeole par RT-PCR dans les monocytes à des problèmes méthodologiques ma- des enfants autistes, et en particulier chez de ces patients11). Mais aucun autre la- jeurs. ceux avec troubles digestifs suivis d’un boratoire ne parvient à reproduire ces ob- syndrome régressif. Le Dr Wakefield décrit servations, qui restent considérées com- En attendant de pouvoir examiner ces don- effectivement la mise en évidence, par im- me non validées. Plus récemment, une au- nées non publiées, prêtons-leur crédit un munohistochimie, de particules antigéni- tre collaboration décrit la mise en évidence bref instant pour faire l’hypothèse sui- ques reconnues par des anticorps anti-rou- de matériel génétique par RT-PCR ultra- vante: si la vaccination ROR déclenchait geole dans la paroi de biopsies intestina- sensible et hybridation in situ dans l’iléon une infection virale persistante (chez cer- les de certains patients10). Ces particules terminal de 75/91 enfants avec troubles tains enfants avec une prédisposition gé- semblent même particulièrement abon- digestifs et autisme régressif, comparé à nétique X) et résultait en troubles digestifs dantes, si bien que les experts s’étonnent 5/70 enfants sains12). et régressifs, provoquant les 10% des cas de ne pouvoir pourtant détecter de virus d’autisme estimés par le Dr Wakefield, le ni par culture, ni par RT-PCR classique1. Cette dernière observation indique que du risque d’induire ces troubles par la vacci- S’agit-il d’une réaction immunologique croi- matériel génétique viral est plus fré- nation serait tellement considérable sée? Ou de la présence de particules vi- quemment retrouvé chez les enfants (1/1,500 enfants vaccinés?) qu’il devrait rales incomplètes, donc non infectieuses? avec des troubles digestifs associés à un être facilement mis en évidence par des Ce qui ne soutiendrait naturellement pas autisme. Mais elle ne fournit aucune in- études épidémiologiques contrôlées. l’hypothèse d’une infection virale chroni- dication sur la nature et la séquence de Qu’en est-il? cette association: les cellules folliculaires 1 RT-PCR est l’abréviation de Reverse Transcriptase-PCR, dendritiques (FDC), au sein desquelles le La preuve par l’épidémiologie soit la technique qui permet de transformer un brin d’ARN en ADN (= RT) avant d’amplifier ce brin en de matériel génétique viral est identifié, ayant multiples copies pour pouvoir le détecter (PCR). Cette technique est nécessaire pour mettre en évidence pour fonction de retenir les antigènes Répondant à l’angoisse et à la polémique, le matériel génétique de type ARN (nombreux virus), la étrangers, les troubles digestifs pourraient plusieurs études ont été consacrées à PCR classique mettant en évidence le matériel géné- tique de type ADN. tout aussi bien être à l’origine d’une ré- l’analyse d’une association éventuelle
Formation continue / Fortbildung Vol. 13 No. 6 2002 38 entre vaccination ROR et autisme. Aucune 3. la fréquence d’apparition des voquer en prenant une décision de vacci- n’a mis en évidence le moindre élément troubles est similaire dans les nation ROR. Pour que l’inquiétude ne se susceptible d’indiquer une telle associa- mois précédant (18.4%) et suivant propage pas aux parents des enfants en- tion (revues en 1). Parmi les études con- (15.6%) la vaccination ROR16). core non vaccinés, diminuant la protection trôlées, une première étude contrôlée contre la rougeole, dont il est clairement identifie 498 enfants anglais avec un syn- Cette étude, très solide, ajoute à l’éviden- démontré qu’elle est effectivement re- drome autistique nés entre 1979 et ce épidémiologique permettant de rejeter sponsable d’atteinte neurologique grave 199814). L’analyse détaillée des dos- l’hypothèse d’une association entre la vac- chez un enfant sur mille. Malheureuse- siers ne montre aucune augmentation des cination ROR et l’autisme en général. ment, les notions épidémiologiques sont diagnostics d’autisme dans les mois complexes, moins «parlantes» que la co- suivant la vaccination ROR, l’âge au mo- Le rejet de l’hypothèse causale ïncidence temporelle apparente, et diffi- ment du diagnostic étant le même chez ciles à transmettre en quelques minutes les enfants vaccinés avant 18 mois, vac- Ainsi, quelles que soient les hypothèses de consultation pédiatrique. A moins, peut- cinés après 18 mois ou jamais vaccinés. biologiques et les éléments en faveur ou être, de disposer d’un bref résumé des ré- Une analyse ultérieure se concentre sur en défaveur des hypothèses du Dr Wake- ponses simples aux questions les plus fré- les enfants avec troubles régressifs et di- field, les études épidémiologiques abou- quentes (voir p. 40). gestifs, aboutissant aux mêmes conclu- tissent de façon consistante à l’absence sions de l’absence d’une influence de la d’association, autre que fortuite, entre la Références 1) Institute of Medicine Report, vaccination sur la présentation de ce syn- vaccination ROR et l’incidence de l’autis- http://books.nap.edu/html/mmr/report.pdf. 2) Wakefield AJ, Murch SH, Anthony A, Linnell J, Casson drome clinique15). me. C’est ainsi que l’Institute of Medeci- DM, Malik M, Berelowitz M, Dhillon AP, Thomson MA, ne (IOM), connu pour la modération de Harvey P, Valentine A, Davies SE, Walker-Smith JA. Ileal-lymphoid-nodular hyperplasia, non-specific coli- Autre type d’étude: si la vaccination ROR ses évaluations dont on peut suivre le dé- tis, and pervasive developmental disorder in children. était responsable d’un nouveau type tail (69 pages sans les annexes!) sur Lancet. 1998 Feb. 28; 351(9103): 637–41. 3) Wakefield AJ, Pittilo RM, Sim R, Cosby SL, Stephen- d’autisme représenté par des troubles di- internet1, conclut au rejet de l’hypothèse son JR, Dhillon AP, Pounder RE. Evidence of per- sistent measles virus infection in Crohn’s disease. gestifs et régressifs, au point d’être à d’une relation causale entre vaccination J Med Virol. 1993 Apr. 39(4): 345–53. l’origine d’une augmentation détectable de ROR et autisme. Notons que bien que si 4) Ghosh S, Armitage E, Wilson D, Minor PD, Afzal MA. Detection of persistent measles virus infection l’autisme, on devrait identifier une pro- l’épidémiologie ne permet jamais d’ana- in Crohn’s disease: current status of experimental work. Gut. 2001 Jun. 48(6): 748–52. portion significative de ces cas parmi les lyser la causalité d’une association, mais 5) Wing L, Potter D. The epidemiology of autistic spec- enfants vaccinés. seulement son existence éventuelle, l’ab- trum disorders: is the prevalence rising? Ment Retard Dev Disabil Res Rev. 2002; 8(3): 151–61. sence d’association entre 2 éléments per- 6) Wakefield A MMR vaccination and autism. Lancet 1999; 354: 949–950. Pourtant: met naturellement de rejeter l’hypothèse 7) Dales L, Hammer SJ, Smith NJ. Time trends in autism 1. la prévalence d’enfants avec troubles qu’ils soient liés par un lien causal! Ainsi, and in MMR immunization coverage in California. JAMA. 2001 Mar 7; 285(9): 1183–5. digestifs et régressifs chez les en- il est devenu absurde d’accuser la vaccina- 8) Fombonne E. Is there an epidemic of autism? Pedia- trics. 2001 Feb. 107(2): 411–2. fants vaccinés par ROR (0.6/10.000) tion ROR d’être responsable d’une augmen- 9) Kaye JA, del Mar Melero-Montes M, Jick H. Mumps, est extrêmement faible par rapport tation des cas d’autisme ou d’autisme ré- measles, and rubella vaccine and the incidence of autism recorded by general practitioners: a time trend celle de l’autisme en général. gressif avec troubles digestifs. analysis. BMJ. 2001 Feb. 24; 322(7284): 460–3. 10) Wakefield AJ, Montgomery SM. Immunohistochemi- 2. on ne note aucune différence cal analysis of measles related antigen in IBD. Gut. dans l’âge des premiers troubles Le défi, maintenant, est de rassurer les 2001 Jan. 48(1): 136–7. 11) Kawashima H, Mori T, Kashiwagi Y, Takekuma K, (19–20 mois) chez les enfants parents. Pour qu’au drame d’un enfant Hoshika A, Wakefield A. Detection and sequencing of vaccinés ou non, ou avec autisme autiste ne se rajoute pas la culpabilité measles virus from peripheral mononuclear cells from patients with inflammatory bowel disease and autism. régressif ou non régressif. d’avoir involontairement contribué à le pro- Dig Dis Sci. 2000 Apr. 45(4): 723–9.
Formation continue / Fortbildung Vol. 13 No. 6 2002 39 12) Uhlmann V, Martin CM, Sheils O, Pilkington L, Silva I, Killalea A, Murch SB, Walker-Smith J, Thomson M, Wakefield AJ, O’Leary JJ. Potential viral pathogenic mechanism for new variant inflammatory bowel di- sease. Mol Pathol. 2002 Apr. 55(2): 84–90. 13) Morris A, Aldulaimi D. New evidence for a viral pa- thogenic mechanism for new variant inflammatory bo- wel disease and development disorder? Mol Pathol. 2002 Apr; 55(2): 83. 14) Taylor B, Miller E, Farrington CP, Petropoulos MC, Fa- vot-Mayaud I, Li J, Waight PA. Autism and measles, mumps, and rubella vaccine: no epidemiological evi- dence for a causal association. Lancet. 1999 Jun. 12; 353(9169): 2026–9. 15) Taylor B, Miller E, Lingam R, Andrews N, Simmons A, Stowe J. Measles, mumps, and rubella vaccination and bowel problems or developmental regression in children with autism: population study. BMJ. 2002 Feb. 16; 324(7334): 393–6. 16) Fombonne E, Chakrabarti S. No evidence for a new variant of measles-mumps-rubella-induced autism. Pediatrics. 2001 Oct. 108(4): E58. Claire-Anne Siegrist, Genève Adresse de l’auteure: Prof. Dr Claire-Anne Siegrist Centre de Vaccinologie Département de Pédiatrie Faculté de Médecine Université de Genève 1206 Genève e-mail: claire-anne.siegrist@medicine.unige.ch
Formation continue / Fortbildung Vol. 13 No. 6 2002 40 La vaccination rougeole-oreillons-rubéole peut-elle déclencher l’autisme? Réponses aux questions les plus fréquentes – Qu’est-ce que l’autisme? vaccination. Ainsi, il y a environ 10% des pa- thèse que l’augmentation des cas d’autisme L’autisme est un trouble du développement rents d’un enfant autiste qui ont remarqué les observée au cours des 15 dernières années neurologique caractérisé par des difficultés troubles de comportement de leur enfant peu pourrait découler de la vaccination combinée de communication et d’interaction avec les après une vaccination ROR. La question impor- rougeole-oreillons-rubéole, qui provoquerait autres, accompagné par des comportements tante est de savoir si c’est la vaccination qui un type particulier d’autisme régressif asso- répétitifs stéréotypés, parfois avec un retard a déclenché le développement de l’autisme, cié à des troubles digestifs. Il a donc fallu mental ou une épilepsie. L’autisme est gé- ou s’il s’agit d’une simple coïncidence. Les faire des études contrôlées en vérifiant tous néralement diagnostiqué au cours de la 2e études ont conclu à une simple coïncidence. les cas pour vérifier ou contredire cette hypo- année de vie, au moment où les interactions thèse, ce qui a nécessité plusieurs années. avec les autres augmentent. Mais des tests – Est-ce que la vaccination ROR Mais les données médicales sont mainte- spécialisés permettent souvent de suspec- augmente le risque d’autisme? nant suffisantes pour que tous les comités ter déjà plus tôt un trouble du développement Non, pas du tout. Le risque d’autisme est le d’experts indépendants aient conclu que la de type autiste. Chez certains enfants autis- même chez les enfants qui ont été vaccinés vaccination ROR ne provoquait pas d’autis- tes, le développement semble normal pen- avec le vaccin ROR avant qu’apparaissent me, et l’inquiétude est en train de diminuer dant de nombreux mois, avant d’être suivi l’autisme et chez ceux dont le diagnostic a progressivement, même en Angleterre! d’une régression, parfois assez soudaine, été posé avant qu’ils soient vaccinés. L’âge au dans le langage, les jeux, le comportement. moment de l’apparition des premiers troubles – S’il n’y a aucun risque, pourquoi On parle alors d’autisme régressif. du comportement (19-–20 mois) est aussi a-t-on accusé le vaccin ROR de pouvoir exactement le même chez les enfants déjà provoquer l’autisme? – Qu’est-ce qui cause l’autisme? vaccinés avec le ROR ou pas encore vaccinés. Il y a plusieurs raisons qui ont contribué à Les causes précises de l’autisme ne sont Enfin, il y a autant d’enfants chez lesquels cette accusation. L’autisme est une maladie pas encore toutes identifiées. Les facteurs le diagnostic d’autisme est posé juste avant terrible qui conduit naturellement à chercher génétiques semblent jouer un rôle essentiel, une vaccination ROR que juste après cette tout facteur déclenchant qui pourrait être éli- déterminant sans doute plus de 90% des ris- vaccination. Ces données ont été récoltées miné. Comme l’autisme est généralement ques. Il ne s’agit pas d’un seul gène, mais dans plusieurs études contrôlées réalisées diagnostiqué dans la 2e année de vie, et que sans doute d’une dizaine de gènes dont les en Angleterre et ont établi la preuve que la le vaccin ROR est le vaccin le plus souvent effets peuvent s’additionner. Le rôle de fac- vaccination ROR ne provoque pas l’autisme. donné à cet âge, cela a pu faire croire à une teurs non génétiques, comme l’exposition Que les troubles du comportement apparais- relation entre les deux. Mais il est mainte- avant ou après la naissance à des virus ou sent juste avant ou juste après une vaccina- nant démontré qu’il s’agit d’une simple asso- des substances toxiques pour le cerveau en tion ROR dépend donc seulement du hasard… ciation due au hasard. développement est activement recherché, dans l’espoir d’éviter tout facteur aggravant – Pourquoi est-ce que c’est surtout – Il y a un enfant autiste dans ma famille: potentiel. A ce jour, les études n’ont pas en- en Angleterre que les parents ont été est-ce que je devrais ne pas vacciner mon core identifié de facteurs non génétiques inquiets d’une association éventuelle enfant avec le ROR? étant responsables de l’autisme. entre vaccination ROR et autisme? Si, c’est important qu’il soit protégé par la L’inquiétude a surtout été vive en Angleterre vaccination. Le fait d’avoir un enfant autiste – Est-il vrai qu’il y a des enfants qui ont parce que c’est un médecin anglais qui a le dans une famille augmente malheureuse- présenté les premiers signes d’autisme premier alerté l’opinion publique en 1998. Il ment le risque génétique d’autisme. Mais juste après leur vaccination rougeole- avait vu à sa consultation une douzaine d’en- personne ne pense que la vaccination ROR oreillons-rubéole? fants avec un autisme de type régressif et augmenterait le risque d’autisme des enfants Oui, c’est vrai. Il faut du temps pour que les des troubles digestifs, dont certains avaient dont un membre de la famille est malade. signes typique d’un autisme deviennent vi- commencé juste après une vaccination ROR. Par contre, la rougeole attaque le cerveau sibles, et c’est en moyenne vers 18–20 mois Il a donc craint que la vaccination combinée (encéphalite) dans un cas sur mille et peut que les parents notent les premiers troubles aie pu être la cause des troubles de ces en- provoquer des troubles neurologiques graves, du comportement. Comme plus de 95% des fants. En étudiant les biopsies intestinales voire mortels, chez des enfants tout à fait enfants reçoivent une vaccination rougeole- de ces enfants, ce médecin a trouvé ce qui sains auparavant. Il est donc important d’en rubéole-oreillons (ROR) entre 12 et 24 mois, lui semblait être des particules virales de protéger les enfants dès l’âge de 12 mois, il n’est pas étonnant que des signes d’autisme type rougeole plus fréquemment que chez en même temps que la protection contre les puissent parfois apparaître juste après une des enfants contrôles. Il a donc fait l’hypo- oreillons et la rubéole.
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