Vent de nouveauté sur les jeux TV - Insight NPA

 
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Vent de nouveauté sur les jeux TV

Positionné sur des cases stratégiques et d’une longévité impressionnante pour les
grandes marques, le jeu TV tente toujours de se renouveler afin de surprendre et
de séduire, tout en s’appuyant largement sur des mécaniques éprouvées.
Aujourd’hui, peu de formats de jeux sont développés à l’international. Les chaînes
françaises testent donc de nouvelles créations nationales.

Les grands classiques du jeu TV gardent le cap

Directement inspirée des modèles de jeux ancestraux, la forme « primitive » du jeu télévisé
(compétition intellectuelle en plateau) demeure la plus appréciée du public. Elle génère de
bonnes audiences et jouit d’une longévité notable pour certains. Les six jeux les plus
anciens du paysage audiovisuel français, encore à l’antenne, sont tous diffusés sur les
chaînes du groupe France Télévisions. En termes d’audiences, malgré les années, Fort
Boyard et N’oubliez pas les paroles ont su se renouveler leur formule pour attirer de
nouveaux téléspectateurs. En effet, ce sont les deux seuls jeux parmi les six analysés qui
progressent largement depuis 2010 : +3,9 pts de PdA 4+ pour Fort Boyard et +3,3 pts pour
N’oubliez pas les paroles[1].

De manière plus globale, les grilles de programmes indiquent clairement la place
prépondérante de l’adaptation de formats de flux étrangers : The Voice, La France a un
incroyable talent, Koh Lanta, Danse avec les Stars, N’oubliez pas les paroles, Top Chef, Les
12 Coups de midi, Affaire conclue, Les Reines du Shopping, etc. Le jeu, la téléréalité et les
talents shows font en effet partie des formats de divertissement qui s’exportent le plus. Au
1er semestre 2018, les cinq formats qui ont le mieux fonctionné selon The Wit étaient The
Wall (EndemolShine), This Time Next Year (TwoFour), Masterchef (EndemolShine), Ex On
The Beach (Viacom) et The Four (Armoza)[2].

Néanmoins, le renouvellement international des formats de jeux est moins prolifique
qu’auparavant. Toujours stratégique dans la guerre de l’access, cette saison, les chaînes
publiques et privées françaises semblent donc expérimenter avec plus ou moins de succès
de nouvelles formules, à l’instar des formats originaux Beauty Match, Premier de cordée ou
encore C’est déjà Noël. A noter que ces deux dernières créations originales sont produites
par le groupe Newen.

           Les nouveaux jeux diffusés entre septembre et décembre 2018

                                          Source audiences : NPA sur données Médiamétrie
EndemolShine accélère sa présence

Les prochains nouveaux jeux, imaginés en France ou à l’étranger, tentent tous d’apporter
une mécanique originale, différenciante du jeu TV classique de plateau. De plus en plus
spectaculaire, et permettant d’obtenir des gains toujours plus importants, le jeu actuel est
ainsi à la fois fondé sur les bases qui ont fait son succès tout en ayant pour objectif de
renouveler le genre. Une des tendances actuelles est le jeu d’aventure et de découverte.
M6 diffusera par exemple en prime time The Bridge : le trésor de Patagonie
(EndemolShine) : 16 candidats devront construire un pont en 17 jours pour retrouver un
trésor sur une île. Un concept qui s’appuie également sur l’entraide et l’esprit d’équipe.
TMC confirme cette appétence pour la découverte avec Cuisine Impossible
(EndemolShine), un programme dans lequel Juan Arbelaez et Julien Duboué, deux chefs
culinaires s’affronteront à travers le monde en reproduisant des plats de cuisine
traditionnelle. A noter, la tendance précédemment observée à l’affrontement, à l’angoisse
et au jugement[3] (The Wall, Divided, Ejector Seat, etc.) laisse place aujourd’hui à un esprit
bon enfant, chaleureux ou « feel good ». Les jeux TV gardent leur fonction principale : être
un moment de détente et d’évasion.

EndemolShine, déjà à l’origine de nombreux jeux à l’antenne (Les 12 Coups de Midi,
Personne n’y avait pensé, Prodiges, etc.), sera également largement présent en 2019 en
termes de programmation de nouveaux jeux : Big Bounce Battle (TF1), Together : tous avec
moi (M6), The Bridge : le trésor de Patagonie (M6), Cuisine impossible (TMC).

Les prochains jeux TV

                                                                        Source : NPA Conseil

The Greatest Dancer, nouveau concours de danse, devrait arriver en janvier 2019 sur BBC
One. Produit par la société de Simon Cowell, SyCo (filiale de Fremantle UK), qui produit
également The X-Factor et Britain’s got talent pour ITV, le nouveau talent show révélera les
talents de la danse, tout comme The Voice révèle les chanteurs. En termes de mécanique,
le programme n’apporte rien d’original, si ce n’est l’authenticité de la réalisation par
l’absence de lien avec la production avant la prestation des danseurs, tout comme
n’importe quelle audition.

[1] Source : NPA sur données Médiamétrie

[2] Voir l’article « Le Mipcom au cœur des tendances éditoriales »
                                                             er
[3] Article Insight « Le jeu TV en quête de renouveau » du 1 mars 2017
35% des films diffusés à la TV en 2017
étaient disponibles en SVoD

Le dernier rapport du CNC sur la place du cinéma à la télévision fait état d’une
baisse de 1,6% du volume de films diffusés sur les chaînes de télévision françaises
en 2017 par rapport à l’année précédente (- 34 films). 35% des films diffusés
étaient également disponibles à un moment de l’année sur un service de SVoD.

Une offre de films relativement similaire
2 073 films ont été diffusés sur les chaînes gratuites, publiques (FTV, Arte, LCP-AN), et
privées (TF1, M6, et TNT) en 2017 pour un total de 3 752 diffusions. En comparaison, sur
les douze mois cumulés de l’année, 9 138 films différents ont été proposés en streaming sur
les 9 plateformes qui faisaient partie à l’époque du périmètre du baromètre NPA, soit un
volume plus de quatre fois plus important.

Outre la question du volume, la comparaison de la structure respective des deux offres
montre peu de différence en ce qui concerne l’âge des films diffusés à la TV ou disponibles
en SVoD et ce, malgré la chronologie des médias. Netflix, le leader du marché présente
néanmoins des particularités. Alors que les films de moins de 10 ans représentaient
respectivement 45% et 50% de l’offre de films en TV et en SVoD globale, ils pèsent par
contre pour 64% du catalogue cinéma de Netflix en 2017. De plus, seulement 12% du
catalogue cinéma de Netflix était composé de films sortis il y a plus de 20 ans. Cette part
représentait 30% des films diffusés à la télévision et 28% des films disponibles en SVoD.

Concernant la nationalité, on note des différences importantes. Les films américains ne
représentaient que 42% du total des films diffusés à la télévision contre 51% des films
proposés en SVoD et même 61% sur Netflix. Les films français sont les plus diffusés à la
télévision avec 42% du global 2017. A contrario, ils ne comptent en 2017 que pour 29% des
catalogues SVoD (14% du catalogue Netflix).

  Répartition par origine des films de cinéma diffusés à la télévision gratuite en
               2017 et de ceux disponibles en SVoD la même année

                     Source : NPA Conseil, Baromètre de l’offre SVoD

Un film sur 3 diffusé à la TV était également disponible en
SVoD
Parmi les plus de 9 000 titres disponibles en 2017, plus de 700 ont également été diffusés à
la télévision la même année sur les différentes chaînes gratuites. Cela représente plus d’un
film sur trois diffusé sur la télévision. Si on zoom sur le catalogue Netflix, 279 films
proposés en streaming l’année dernière étaient dans ce cas de figure – soit 13% des films
diffusés à la TV également disponible sur la plateforme américaine.

Malgré cette large part de films disponibles en SVoD en même temps qu’à la télévision,
force est de constater que les films les plus regardés ne sont pas ceux qui figurent sur les
catalogues des plateformes. Aucune des cinq meilleures audiences de l’année 2017 n’était
par exemple disponible en SVoD.

                        Source : NPA Conseil, Baromètre de l’offre SVoD

Dans la course aux Oscars, Netflix sort trois de ses films en avant-première au cinéma
Pour permettre à trois de ses productions cinématographiques de concourir aux Oscars, Netflix a
décidé de réaliser pour la première fois de son histoire des sorties sur grand écran en amont de
leur mise en ligne mondiale sur son service de streaming. Alors que Beasts of No Nation (octobre
2015) – première œuvre de cinéma du géant américain – avait fait l’objet d’une sortie simultanée
dans une trentaine de salles aux États-Unis et en SVOD (91K$ de recettes en 2 semaines
d’exploitation salles ; 3 millions de streamers sur Netflix lors des 10 premiers jours de diffusion
sur la plateforme), ces trois longs-métrages bénéficient de plusieurs semaines d’exclusivité dans
les salles obscures.
Première œuvre concernée, La Ballade de Buster Scruggs (de Joel et Ethan Coen) est sortie le 8
novembre en exclusivité dans une poignée de salles aux États-Unis, au Mexique et au Royaume-
Uni. A son lancement mondial sur Netflix le 16 novembre, son circuit de distribution a été étendu
au Canada et à l’Europe (hors France). Mercredi dernier (21/11), c’était au tour de Roma, le film
d’Alfonso Cuaron récompensé du Lion d’Or à Venise, de bénéficier d’une exploitation exclusive
dans un total de trois salles américaines (circuit indépendant comme IFC, Landmark, Alamo…) et
au Mexique. Si les perspectives commerciales sont minces – l’objectif étant de jouir du prestige
d’une sortie sur grand écran et du coup de projecteur offert par une possible sélection aux Oscars
– les premiers chiffres rapportés par le site Deadline font état d’un cumul de 200 000 dollars de
recettes en cinq jours d’exploitation sur le sol américain, soit une moyenne de 67 000 dollars par
copie. Une performance supérieure à certains des meilleurs lancements de films en langue
étrangère outre-Atlantique : Lust, Caution (64K$ en moyenne), Battleship Island (59K$), Parle
avec Elle (52K$), Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (45K$)… La distribution en salles de Roma
sera étendue dès la semaine prochaine à de nouvelles villes américaines ainsi qu’à Londres et
Toronto (05/12). L’œuvre sera disponible sur grand écran dans plus de 30 pays le 14 décembre,
date à laquelle elle sera également accessible sur Netflix.
Dans la course aux récompenses, un autre long-métrage estampillé Netflix, Bird Box (avec Sandra
Bullock) profitera lui aussi d’une sortie en salles exclusive avant de faire son apparition dans le
catalogue de la plateforme de streaming. D’autres films en préparation et susceptibles de
prétendre aux plus hautes récompenses (The Irishman de Martin Scorsese avec Robert De Niro,
The Laundromat de Steven Soderbergh, The Last Thing He Wanted avec Willem Dafoe, Ben
Affleck et Anne Hathaway…) pourraient faire l’objet de sorties décalées entre salles et streaming.
Pour l’heure, cette nouvelle politique de lancement semble destinée aux seules œuvres
« oscarisables », Netflix n’a pas précisé si à terme elle pourrait être étendue aux productions
grand public comme 6 Underground, long-métrage à venir de Michael Bay avec Ryan Reynolds.
Quand les téléfilms font de l’ombre aux films
de cinéma

Avant que le mois de décembre n’entame sa salve de diffusions de téléfilms de
Noël, avec généralement un large succès à la clef, NPA s’interroge sur l’évolution
du genre en télévision au regard des chiffres du cinéma à la télévision.

Le téléfilm événementiel a le vent en poupe

L’année 2018 est riche en téléfilms français. Avec 22 heures de plus qu’en 2017, ce sous-
genre de la fiction ne faiblit pas et suit la tendance tangible des séries françaises, que ce
soit en termes de volume ou d’audience. En effet, la rentrée de la saison 2018/2019 est
florissante en téléfilms événementiels et réalise de nombreuses bonnes audiences : 14
téléfilms ont une audience supérieure à 20% de PdA 4+ (audience consolidée) vs 5 téléfilms
pour 2017 sur la période du 1er janvier au 25 novembre.

En termes de thématiques éditoriales, les grands classiques de la fiction demeurent : les
téléfilms policiers sont toujours largement majoritaires dans les grilles de programmes des
chaînes historiques en 2018, suivies des téléfilms dramatiques. Mais aujourd’hui, aux
antipodes de la fiction « feel good » (Joséphine Ange Gardien, Dix pour Cent, etc.) et des
comédies romantiques (Coup de foudre à Bora Bora par exemple), la fiction sociétale,
inspirée d’histoires vraies prend toute sa place. Tous les sujets sont abordés (meurtre,
harcèlement, maladie, disparition, maternité) et permettent aux téléspectateurs de
s’identifier ou d’être davantage en empathie avec les personnages puisque l’histoire est
véritable. Anne Viaud, Directrice artistique de la fiction française de TF1 indiquait en
septembre 2018 : « nous voulons surtout raconter des histoires qui ont eu un écho dans la
société et qui ont fait débat, comme Jacqueline Sauvage par exemple »[1]. En effet, le
succès d’audience de Jacqueline Sauvage : c’était lui ou moi (UGC) devrait inciter les
producteurs à s’attacher à d’autres grandes affaires judiciaires. Ainsi, par exemple, M6
diffusera le 3 décembre 2018 à 21h un docu-fiction sur l’affaire Dupont de Ligonnès alors
que TF1 prévoit prochainement un téléfilm inspiré de cette même affaire (avec Kad Merad
dans le rôle principal).

Moins de grands succès d’audience pour les films de cinéma

En prime time, de manière similaire aux téléfilms, le volume de films de cinéma diffusés sur
                 er
la période du 1 janvier au 20 novembre 2018 sur les chaînes nationales gratuites
augmente[2] en comparaison avec la même période en 2017 soit +58 films (dont +26 films
pour les chaînes historiques). En termes d’audience, le top 20 des meilleures audiences des
films en prime time pour la période analysée est composé en 2018 à 100% de films diffusés
sur la chaîne TF1, principalement sur la case cinéma du dimanche, alors que côté téléfilms,
la chaîne n’a pas l’apanage des meilleures audiences, laissant France 3 (principalement)
rentrer dans le haut du classement. De plus, même si le nombre de films dont l’audience
est supérieure à 20% est stable, ceux qui dépassent les 30% (4 en 2017) sont inexistants en
2018. En comparaison, le téléfilm Jacqueline Sauvage : c’était lui ou moi atteint la cime des
audiences avec 33,5% de PdA sur les 4+ le 1er octobre 2018.

La diffusion des films à la télévision en 2017 : une offre en recul et moins d’inédits

Le CNC vient de publier son étude sur la diffusion des films à la télévision. Les points clés
de l’étude :

     Diminution de l’offre globale de films à la télévision (-1,6%) due au recul sur les
     chaînes nationales publiques. Plus de films sont diffusés sur les chaines nationales
     privées que sur les nationales publiques
     Diminution de l’offre de films inédits sur les chaines nationales gratuites. 21,6% sont
     des films inédits (contre 22,1% en 2016). La TNT rediffuse le plus : W9 en tête avec
     52,1% de films déjà diffusés.
     Cases différemment exploitées selon les chaines historiques ou TNT : M6 n’a plus de
     case cinéma régulière depuis 2016 ; France 2 et TF1 n’ont qu’une case régulière en
     première partie de soirée en 2017. France 3 a deux cases dont une la nuit. Toutes les
     chaines TNT (sauf W9) ont au moins deux cases cinéma régulières par semaine
     (NRJ12 a 4 cases).
     Offre de films la plus basse depuis 2005 sur FTV (451 œuvres diffusées contre 487 en
     2015, baisse du nb de films américains).
     Arte a l’offre cinéma la plus riche avec le taux le plus bas de rediffusion de films
     (4,2%).
     TF1 a réduit son offre : 133 films proposés contre 145 en 2016 (baisse de 8,3%) et M6
     l’a élargi de 2 titres. Canal+ fait reculer son offre de 35 titres mais augmente la
     multidiffusion.

[1] Source : Pure Médias

[2] Hors films d’animation, hors films diffusés sur Canal+ et France Ô. Analyse sur la
période du 1er janvier au 20 novembre 2017 et 2018. 21h-22h.
OCS fête ses 10 ans d’existence

Mis en service le 13 novembre 2008, le bouquet de chaînes OCS célèbre ses 10 ans
avec un nombre d’abonnés proche des 3 millions et une offre de contenus en
majorité américaine.

Presque 3 millions d’abonnés

A une période où Orange diversifiait son activité dans plusieurs secteurs, notamment dans
le football avec Orange Foot et la musique avec Musique Max, l’opérateur s’invita dans le
secteur audiovisuel en créant une offre de télévision premium. Le 13 novembre 2008, le
bouquet Orange Cinéma Séries était lancé uniquement sur la TV d’Orange au tarif de 12€
par mois pour un engagement d’un an. L’offre payante était alors composée de 5
chaînes[1], chacune étant consacrée à une thématique diffusant des séries et films issus
des catalogues de Warner Bros, MGM, HBO, Gaumont, BAC Films, Wild Side Films et
Fidélité Films : Orange Cinemax pour les séries HBO et les films en première exclusivité,
Orange CineHappy pour les programmes grand public, Orange Cinechoc pour le cinéma
d’action, Orange Cinenovo dédié au cinéma d’auteur et Orange Cinégéants pour les films
de légende. Les programmes diffusés sur les 5 chaînes étaient disponibles en direct, mais
aussi pendant 30 jours après leur diffusion sur quatre écrans[2] : TV, PC, mobile et
baladeurs vidéo, premier dispositif multi-écrans en France.

Avec la popularité grandissante des séries, notamment américaines, Orange Cinéma Séries
prend de l’ampleur en diffusant certaines séries de renom encore inédites à la télévision
française comme Breaking Bad ou Game of Thrones seulement quelques mois après leur
première diffusion américaine lors des premières années, puis pour les proposer seulement
24h après leur diffusion aux Etats-Unis[3]. En parallèle, OCS développe une politique de
préachats de longs métrages français de première et seconde fenêtre.

A partir de la signature d’un accord capitalistique avec le groupe Canal, celui-ci entrant au
capital d’Orange Cinéma Séries à hauteur de 33,33% en 2011, le bouquet change d’identité
devenant OCS pour être distribué auprès des autres opérateurs, ainsi qu’en Suisse et à
Monaco l’année suivante. La première offre OTT est proposée dès 2015 sur Playstation
avant de proposer son auto-distribution via son site Internet, celle-ci s’appuyant sur OCS
Go, service hybride mélangeant replay et SVoD et accessible via tout écran connecté à
Internet et/ou application.

Il faudra attendre 4 ans pour que OCS atteigne le million d’abonnés et juillet 2014 les 2
millions. En 2018, fort de ses 2,9 millions d’abonnés dix ans après sa création, OCS est
devenu l’un des acteurs majeurs du secteur. En effet, selon le dernier Indice Théma de NPA
Conseil analysant l’attractivité des chaînes thématiques et services SVoD sur la période
mars-juillet 2018, le bouquet de chaînes d’Orange se place en deuxième position sur les
139 chaînes et services analysés, notamment grâce à son très grand nombre de
programmes disponibles sur OCS Go, la signature de partenariats prestigieux, ou encore
une très forte curiosité suscitée par OCS sur les moteurs de recherche.
Une offre de séries en très grande majorité issues du catalogue HBO

OCS est aujourd’hui le diffuseur exclusif des nouveaux contenus HBO toutes fenêtres
confondues ainsi que de ses anciennes séries, téléfilms et documentaires, regroupés dans
un corner « tout l’univers HBO » sur son service OCS Go. Au mois d’octobre 2018, sur les
96 titres de séries présentes sur le service, 78% sont des programmes mentionnés en tant
que création HBO. A noter que 98% des séries présentes sur la plateforme sont des
exclusivités c’est-à-dire qu’elles ne sont pas présentes sur d’autres services de SVoD
disponibles en France. En parallèle, OCS a développé une politique de mise en avant de la
création française en finançant et/ou diffusant des fictions sous le label OCS Signature,
politique renforcée par la création d’Orange Content l’année passée dont les premières
séries arriveront en 2019. Les créations originales du bouquet sont au nombre de dix
aujourd’hui dans le catalogue, notamment Irresponsable ou Les Grands toutes deux
récompensées dans différents festivals. Enfin, les autres séries présentes au catalogue sont
le fruit d’accords d’exclusivité de diffusion pour la première fenêtre française. Ainsi l’on
retrouve 3 séries diffusées originairement sur Hulu (The Handmaid’s Tale, The First et
Future Man), une sur FX (Atlanta), une sur Starz (Counterpart) et The Walking Dead
diffusé sur AMC.

Du point du cinéma, OCS a investi 326 millions d’euros sur 360 films français. Quant à leur
diffusion, le bouquet d’Orange est actuellement en accord avec Sony Pictures Television
depuis un output deal pluriannuel signé en 2015, accordant au bouquet la première fenêtre
payante[4] à tous les nouveaux films du studio. Un même type d’accord a également été
signé avec UGC Images en 2017. Sur les 422 films disponibles sur OCS Go en octobre
2018, 27% sont d’origine française et 54% sont américains.

                                   OCS en octobre 2018

[1] L’offre est composée de 4 chaînes aujourd’hui.

[2] Ce qui est toujours le cas aujourd’hui.

[3] Voire pour certaines en simultanée avec la diffusion américaine.

[4] Soit 10 mois après la sortie en salles selon l’actuelle chronologie des médias.

Détermination des chaînes TNT à réinventer
leurs services pour le jeune public

Dans l’objectif de conserver une bonne exposition auprès de la cible des enfants,
les groupes audiovisuels investissent massivement dans la transformation des
programmes dédiés aux plus jeunes. La BBC s’inscrit notamment dans ce
mouvement afin de suivre les usages de son public.

Les chiffres qui montrent la baisse des audiences TV chez les plus jeunes[1] ne sont pas
démentis par les chaînes de télévision. Elles s’adaptent en conséquence et ont compris le
challenge qui consiste à les attirer par une autre approche, le numérique notamment.

La BBC installe ses applications jeunesse

Au Royaume-Uni, la BBC avait précisé dans son plan annuel en mars 2018 que les enfants
passaient maintenant plus de temps à utiliser les services de streaming que la totalité des
émissions de télévision et de radio de la BBC[2]. Le groupe public avait ainsi admis
l’évolution très rapide de l’usage de la télévision par les enfants.

Dans un premier temps, le groupe BBC a lancé « Own it » en décembre 2017, une nouvelle
plateforme dédiée aux enfants de 9 à 12 ans. L’objectif affiché est d’aider les enfants à
« tirer le meilleur parti de leur vie numérique, de manière sécurisée, amusante et
créative ». Avec un investissement de 38 millions d’euros sur trois ans consacrés à la
plateforme, le groupe audiovisuel public anglais lancera cette fois-ci début 2019 son
application « Own it » qui aidera les enfants à faire leurs premiers pas en ligne et sur les
réseaux sociaux et leur permettra de vivre une expérience saine dans le monde numérique
(sujets de prévention, réponses aux problématiques numériques, etc.).

  Déjà, en octobre, la BBC avait lancé une nouvelle application pour sa chaîne pour enfants
(cible 3 à 5 ans), CBeebies. Intitulée « Get Creative », l’application propose quatre
expériences de créativité couvrant la peinture magique, la fabrication de jouets, le dessin
sonore et la narration. En avril 2018, la BBC a également lancé une application pour
enfants, cette fois-ci en lien avec le public de CBBC (6 à 12 ans) : « CBBC Buzz » permet
aux enfants de parcourir un flux de vidéos ultra-courtes, des fichiers GIF, des
questionnaires et des mèmes tirés des émissions et des sujets de la chaîne CBBC. Les
enfants peuvent également interagir en prenant part à des défis (avec la permission d’un
parent).

             Royaume-Uni : applications jeunesse des chaînes gratuites

                                    Source : NPA Conseil

Il ne s’agit donc plus pour les applications jeunesse d’être uniquement des « robinets à
vidéos » : les enfants peuvent se créer des profils individualisés, faire preuve de créativité
(création de jouets, possibilité de se créer des avatars, etc.). En effet, les créateurs de
contenus ne sont plus restreints à la diffusion du programme sur une case horaire, ils
peuvent également développer leur capacité créative en lien avec des contenus pour
enfants sur des plateformes en lignes.

A noter par ailleurs la demande de l’OFCOM faite aux chaînes commerciales gratuites, ITV,
Channel 4 et Channel 5, de revitaliser leur offre de programmes dédiée à la jeunesse d’ici
mars 2019 (seulement 47 heures de programmes jeunesse sur ITV en 2017), via notamment
des propositions innovantes sur le numérique.

La présence des chaînes françaises de la TNT malgré une concurrence
difficile

En France, en termes de visibilité, les chaînes gratuites font face à une concurrence accrue
de la part des services SVOD d’une part et des chaînes payantes spécialisés dans les
contenus jeunesse d’autre part. En effet, ces dernières sont largement présentes sur de
nombreux bouquets des opérateurs télécoms : Boing est présente sur 11 offres, Cartoon
Network sur 12, Tiji sur 13, Disney Channel sur 18, Nickelodeon sur 12, Boomerang sur 11,
Toonami sur 12[3]. Leur présence se double d’un aspect premium puisque ces chaînes, à
l’exception de Disney Channel, sont toutes majoritairement disponibles via une option
payante. Du côté des services SVoD, la variété des contenus jeunesse joue dans leur
attractivité : le genre représente, en nombre d’épisodes, un volume de 40% des vidéos
disponibles sur les plateformes. Début novembre, l’offre jeunesse représentait 3 700 heures
uniquement sur Netflix quand l’offre linéaire des chaînes gratuites représentait 870 heures
en octobre 2018[4]. Ainsi, les chaînes gratuites qui proposent des contenus jeunesse
doivent se démarquer sur ce segment encombré.

Gulli a lancé par exemple une nouvelle version de son application gratuite Gulli, sans
publicité, avec la possibilité d’accéder directement à GulliMax, l’offre SVoD de Gulli. Une
nouvelle plateforme consacrée à la jeunesse devrait également voir le jour en
remplacement de France 4. Mais qu’en sera-t-il des applications Ludo et Zouzous ? TF1
quant à elle se contente de TFou Max, une plateforme de SVoD consacrée aux contenus
jeunesse. Enfin, Canal+ a lancé le 23 juillet 2018, MyCanal Kids qui devrait permettre aux
enfants d’avoir, dans un espace sécurisé, un accès personnalisé : contrôle de la durée
d’écoute, recommandation de programmes et création de playlists personnalisées.

                 France : applications jeunesse des chaînes gratuites

                                   Source : NPA Conseil

[1] Insight NPA : Baisse significative de la Durée d’Ecoute Individuelle (DEI) en TV depuis
août 2018

[2] Source : BBC Media Center
                                                 ème
[3] Source : NPA Conseil – Relevé trimestriel du 3     trimestre 2018 des plans de service

[4] Source : NPA Conseil – Baromètre de l’offre SVoD
En Allemagne, la ZDF intègre la plateforme
7TV lancée par Discovery et ProSiebenSat.1

En joignant ses forces au service de streaming créé par ProSiebenSat.1 et
Discovery, le groupe public allemand confirme l’ambition initiale du projet, à
savoir la mise en place d’un « Hulu » germanique.

Un objectif de plateforme aux contenus élargis

En février 2017, ProSiebenSat.1 et Discovery unis en joint-venture, ont lancé un nouveau
service commun de télévision en OTT. Plutôt qu’un service entièrement nouveau, le
partenariat s’est appuyé sur 7TV le service de télévision en ligne de ProSiebenSat.1 créé en
2014 et complétement remanié pour l’occasion. Lancé en octobre 2017, le service s’est
rapidement positionné sur une « stratégie continue d’ouverture et l’ambition de créer une
plateforme numérique réunissant tout le contenu télévisé allemand » selon les termes
d’Alexander Vassilev, son PDG. Le modèle clairement affiché est celui du portail américain
Hulu avec un objectif de 10 millions d’utilisateurs dans le monde. P7S1 et Discovery ont
donc émis un vaste appel en direction des dirigeants des groupes audiovisuels publics ARD
et ZDF, ainsi qu’au groupe privé RTL afin de participer au projet.

Initialement, le site internet et l’appli de 7TV donnait un accès gratuit aux contenus live et
en rattrapage des 7 chaînes appartenant à P7S1 (ProSieben, SAT.1, Kabel Eins, SAT.1
Gold, ProSieben MAXX, Sixx et Kabel Eins Doku) et de 3 chaînes payantes de Discovery
(TLC, Dmax et Eurosport). Suivant l’optique d’élargissement, de nouveaux partenariats ont
été conclus permettant l’intégration de la chaîne sportive Sport1 (groupe Constantin
Medien AG), de la chaîne d’information WELT et de la chaîne documentaire N24 Doku (les
deux appartenant au groupe Axel Springer SE).

La ZDF est le premier groupe public à rejoindre la plateforme. Ainsi, en décembre prochain
et sous réserve de l’accord de l’Office fédéral de lutte contre les cartels, les chaînes
ZDFinfo et ZDFneo seront disponibles sur la plateforme. Pour rappel, des projets similaires
(Germany’s Gold par exemple entre la ZDF et l’ARD en 2013) avaient déjà été bloqués par
les autorités antitrust. Cependant, ces derniers posent désormais un regard plus favorable
au vu de « la croissance du marché de la vidéo à la demande payante et du positionnement
de puissants concurrents comme Amazon, Netflix ou Sky » comme le soulignait Andreas
Mundt, président du l’Autorité. Et de fait, l’Office fédéral a approuvé en juin dernier le
projet d’intégration totale des services de streaming Maxdome et Eurosport Player à 7TV
(qui ne seront plus proposés en stand-alone). Cette extension est prévue pour le premier
semestre 2019 et dans le même temps, la plateforme, jusqu’alors gratuite et financée par la
publicité, deviendra partiellement payante selon un modèle freemium.

Comme dans de nombreux autres pays européens, le but clairement affiché du projet est de
concurrencer la puissance des plateformes américaines en Allemagne par une alliance de
diffuseurs la plus large possible. Mais à cet égard, l’absence de RTL Deutschland qui est un
des deux groupes audiovisuels privés les plus puissants en Allemagne avec ses chaînes
gratuites RTL Television, Vox, N-TV et RTL Nitro et son service de streaming TV NOW,
constitue un point sombre.

Un environnement très favorable mais dominé par les plateformes
américaines

Les usages OTT sont de plus en plus installés dans les foyers allemands et leur réticence
traditionnelle à payer, enracinée dans la qualité et le volume de la télévision gratuite s’est
érodée. Selon une étude réalisée en juin 2018 par Goldmedia[1], près d’un ménage
allemand sur cinq (18%) est abonné à au moins un des 30 services de VOD payants
actuellement disponible en Allemagne. Les revenus des services SVoD représentent
désormais 74% du marché allemand de la vidéo à la demande, soit 1,1 milliard d’euros
(contre 12% pour la VOD transactionnelle et 14% pour la vente électronique). Le marché
de la VOD devant plus que doubler pour atteindre 2,5 milliards d’euros d’ici 2023, la part
de la SVOD devrait atteindre 80%.

Maxdome, qui va être intégré à 7TV, est malgré des résultats inégaux, en troisième position
des services SVoD en nombre d’abonnés, devant Sky Ticket (l’équivalent de Now TV Outre-
Rhin). Mais Amazon Prime, leader sur le marché allemand (en raison d’une présence plus
ancienne via LOVEFiLM sur le transactionnel) et le numéro deux Netflix dominent en
termes de nombre d’abonnés. Les deux services ont enregistré une forte croissance au
troisième trimestre 2018 (respectivement 700 000 et 400 000 nouveaux abonnés deuxième
trimestre 2018 selon les chiffres d’Ampere Analysis). L’Allemagne est ainsi l’un des
marchés à la croissance la plus rapide en Europe : en glissement annuel, Netflix a
augmenté sa base d’abonnés de 46% à 5,1 millions (vs 3,5 millions en T3 2017), tandis
qu’Amazon a augmenté son nombre d’abonnés de 24% à 9,9 millions (vs 8 millions en T3
2017). Une forte croissance qui devrait selon les analystes permettre à l’Allemagne de
devenir le premier marché européen de la SVOD d’ici à fin 2018, devançant même le
 Royaume-Uni.

Dans ce contexte de domination avérée et alors que les géants américains misent de plus
en plus les contenus originaux et locaux pour générer des gains d’abonnements, les
perspectives de 7TV sur son marché domestique restent incertaines. La plateforme peut
certes bénéficier de la croissance du marché mais elle doit surtout miser sur des services
complémentaires ou inédits et des contenus adaptés afin de séduire une audience SVoD qui
tend à se diversifier en lien avec une population allemande vieillissante.

[1]      Pay    VOD      en      Allemagne        –     Prévisions        2018-2023
https://www.goldmedia.com/en/product/study/pay-vod-in-germany-forecast-2016-2021/
Les contenus asiatiques, un potentiel
stratégique pour Netflix

Netflix, qui tente de développer sa présence en Asie, vient d’annoncer la
commande de 17 programmes originaux produits au Japon, à Taiwan, en
Thaïlande, en Inde et en Corée du Sud.

L’objectif asiatique de Netflix

Alors que le service de SVOD Netflix est arrivé en Asie il y a maintenant trois ans, la
croissance en termes de nombre d’abonnés n’a pas été aussi rapide que dans d’autres
territoires : aucun pays de cette zone ne dépasse les 2 millions d’abonnés. Une nouvelle
formule avec moins de fonctionnalités et un coût plus faible devrait être testée
prochainement[1] avec pour objectif d’attirer davantage d’utilisateurs (le potentiel en Inde
est estimé à 100 millions d’abonnés selon Reed Hastings). La puissance créative du
continent est également recherchée par la plateforme. Ted Sarandos, le responsable des
contenus, indique que « plus de la moitié des heures de contenus asiatiques visionnées sur
Netflix cette année l’est en-dehors de la région ». Ainsi, plus d’une centaine de contenus
devraient y être développés (en Inde, Corée, Japon, Thaïlande et Taïwan) d’ici 2019 et 17
programmes originaux ont déjà été commandés. Parmi ces 17 programmes, huit d’entre
eux ont été présentés :

                       Source : Netflix – Cagaster of an Insect Cage

Netflix étend donc son catalogue d’animation avec notamment cinq nouveaux anime
(mangas) pour une ambiance post apocalyptique, fantastique et surnaturel. Parmi eux, le
plus attendu est le spin-off de la franchise Pacific Rim en film d’animation, tout comme
celui d’Altered Carbon, série de science-fiction lancée en 2018 sur la plateforme. A noter
que parmi les séries proposées dans les catalogues de SVOD, les genres peu représentés en
télévision linéaire, comme la science-fiction, l’horreur et le fantastique, apparaissent
comme surconsommés en SVoD par rapport au reste de l’offre[2].

Le poids grandissant des « anime » japonais

L’animation asiatique, et plus précisément les anime japonais et coréens, est un genre de
plus en plus populaire et de plus en plus large. Il représente ainsi 16% de l’offre jeunesse
globale en SVoD (et 18% de l’offre d’animation) et compte pour 19% des actes de
consommation SVoD sur la catégorie des programmes d’animation (et 2,3% de la
consommation totale). Les séries et films d’animation japonais et coréens sont par ailleurs
largement plus présents sur Netflix (70% vs 18% pour Amazon Prime Video). Enfin, au sein
de l’offre d’animation globale, les deux premiers titres qui proposent le plus grand nombre
d’épisodes en octobre 2018 sont japonais : Naruto: Shippuden sur Netflix (458 épisodes) et
Pokémon sur Amazon (347 épisodes). Juste derrière suit Oggy et les cafards (France).

Amazon Prime Video développe également son catalogue sur le genre

Amazon Prime video vient d’annoncer l’ajout du service américain FunimationNow pour
son catalogue de chaînes en SVOD disponible sur la plateforme anglaise. Funimation
appartient à Sony Pictures Entertainment depuis octobre 2017 et produit et distribue des
anime aux Etats-Unis et sur les marchés internationaux (par exemple : My Hero Academia,
Dragon Ball Super, One Piece, Your Name). Auparavant disponible sur le service
Crunchyroll, Funimation est désormais disponible sur le service d’Amazon pour un coût de
4,99£ supplémentaires par mois. Quelques-uns de ses programmes sont disponibles le
lendemain de leur diffusion au Japon, avec des sous-titres anglais.

[1] Source : Bloomberg.com

[2] Source : Insight Market – « Appétence des SVoDistes pour la science-fiction et le
fantastique »

Etat de santé du cinéma US : une place de
plus en plus difficile à trouver pour le cinéma
indépendant

L’American Film Market consacré aux films indépendants se concluant ce 7
novembre, NPA Conseil revient sur la difficulté qu’éprouve le cinéma indépendant
américain face aux franchises produites par les principaux studios.

Un box-office réservé aux franchises et aux réalisateurs stars

Le marché du cinéma américain (Etats-Unis + Canada) se porte toujours aussi bien avec
une recette de 11,1 milliards de dollars enregistrée en 2017, en légère baisse de 2% par
rapport à 2016, année qui avait enregistré le record de 11,4 milliards. Ce marché reste le
leader mondial, devant la Chine (7,9 milliards $) et le Japon (2 milliards $). En parallèle, la
production de films américains à destination d’une sortie au cinéma est encore en hausse
de 7% en 2017 par rapport à l’année précédente et de +20% par rapport à 2013, soit 544
films au total[1].

En 2016, sur les dix films ayant généré les plus grosses recettes aux Etats-Unis, tous sont
des franchises ou des remakes. La première œuvre originale, Coco, apparait à la 13ème
place, suivie par Dunkerque (14 ème ) et Get out (15 ème ). L’année 2018 en cours prend
également la même tangente avec seulement un film original sur les 10 premiers au box-
                               ème
office avec A quiet place en 10 position. Il est suivi par un autre film indépendant Crazy
Rich Asians qui a cumulé 173 millions de dollars depuis sa sortie cet été.

                    Top 20 du box-office américain en 2017 et 2018

                     Source : NPA Conseil sur données Box-Office Mojo

Il est ainsi difficile pour le cinéma indépendant américain de se faire une place dans le box-
office actuel. Hors franchise, seuls les films de genre, tel l’horrifique, arrivent à engranger
                                                                                       ème
un box-office conséquent à l’image de Get out en 2017 ou En eaux troubles (15 ) ou La
            ème
nonne (19 ) cette année. Les films de réalisateurs renommés sont également présents
dans les 20 premières places comme Christopher Nolan avec Dunkerque (14ème) en 2017 ou
Steven Spielberg et Ready Player One cette année (17ème).

La SVoD de moins en moins salvatrice pour le cinéma indépendant

Après avoir boosté le marché de la série par la multiplication des productions originales,
les plateformes SVoD s’attaquent au domaine cinématographique. Cette politique avait
débuté ces dernières années au Festival du film indépendant de Sundance, où Netflix et
Amazon étaient parmi les plus gros acheteurs que ce soit en termes de volume ou de
budget. Le point d’orgue du festival reste l’année 2017, où Netflix avait réalisé 10
acquisitions dont la plus importante financièrement pour cette édition avec le film
Mudbound à 12,5 millions de dollars. Pour sa part, Amazon réalisait 5 acquisitions pour son
service Amazon Prime dont la deuxième plus importante en termes de montant avec le film
The Big Sick pour 12 millions de dollars. Les droits achetés sont pour partie des droits
monde et pour partie des droits limités au territoire américain.

Pour Amazon, il s’agit de rester proche du circuit traditionnel avec, pour la plupart de ses
acquisitions, des sorties d’abord en salles aux Etats-Unis[2] puis ensuite en SVoD, via sa
filiale de production et distribution Amazon Studios. C’est le cas par exemple du film
Manchester by the Sea[3] dont les droits ont été achetés par Amazon en 2016 mais qui a
tout de même d’abord connu une sortie en salles, notamment aux Etats-Unis, ce qui lui a
permis d’être récompensé de 2 Oscars en 2017. C’est également le cas pour les deux
derniers films de Woody Allen : Café Society et Wonder Wheel. Pour Netflix, ces
acquisitions étaient quasi-exclusivement destinées à l’exploitation des œuvres en première
fenêtre en SVOD avec l’exemple d’Icare acheté au Festival de Sundance, ou du film
français Divines récompensé par le prix Caméra d’or en mai 2016 au Festival de Cannes,
disponible partout dans le monde sur la plateforme sauf en France.

Cependant, au Festival de Sundance 2018, les services de streaming n’ont réalisé aucune
acquisition de droits. Certains observateurs traduisent cette absence d’investissement par
un réajustement de la stratégie cinématographique de Netflix et Amazon que l’on pourrait
corroborer par deux autres points :
La sortie de certains de leurs films en salles de cinéma, notamment pour s’assurer
     une nomination à la prochaine cérémonie des Oscars.

Trois films pour lesquels Netflix détient la distribution exclusive, ont ainsi été annoncés
pour une sortie en salles au moins aux Etats-Unis : Roma d’Alfonso Cuaron et lauréat du
dernier Lion d’Or à Venise, Bird Box de Susanne Bier et The Ballad of Buster Scruggs des
frères Coen[4].

En revanche, la plateforme n’a toujours pas communiqué sur une éventuelle sortie en salles
des prochains films de Martin Scorsese (The Irishamna) ou de Steven Soderbergh (The
Laundromat). Quant à Amazon, sa filiale Amazon Studios privilégie, la plupart du temps, le
circuit traditionnel par une sortie en salles aux Etats-Unis.

     Se concentrer sur une offre plus grand public à plus gros budget.

Selon une information Reuters[5] du début de l’année, Amazon réduirait son budget
consacré aux films indépendants pour se concentrer sur les productions à plus gros budget.
Ce à quoi répond Jason Ropell à l’époque à la tête d’Amazon Studios : « We are not
abandoning the indie space, we are increasing the potential size of the audience for our
films ; that in some cases involves higher budgets, but in others not. It’s about the potential
for the film not the cost »[6]. Quant à Netflix, la plateforme semble ouvrir la porte à la voie
de la franchise puisque la plateforme a commandé une suite au film Bright ce qui en fera la
première franchise cinéma distribuée exclusivement en SVoD.

[1] Dont le budget de production est supérieur ou égal à 1 million de dollars.

[2] Une distribution en salles limitée, en partenariat avec un distributeur indépendant.

[3] 47,7M de $ de recettes au box-office US.

[4] Aucune information pour une éventuelle sortie en salles en France n’a pour le moment
été donnée.

[5]
http://www.businessinsider.fr/us/amazon-studios-cuts-indie-movies-big-budget-film-2018-1

[6] http://www.businessinsider.fr/us/sundance-2018-amazon-netflix-buys-2018-2018-1

Intégration de Netflix à la plateforme Sky Q
au Royaume-Uni

Annoncé en mars dernier, l’accord multi-territorial entre Sky et Netflix a été
                er
concrétisé le 1 novembre pour les abonnés à l’offre premium Sky Q en Grande-
Bretagne. Contrairement à autres accords de distribution plus classiques, le
partenariat débouche sur une intégration beaucoup plus poussée de Netflix au
sein de la plateforme de l’opérateur.

L’intégration de Netflix au sein de Sky Q repose sur trois piliers : l’interface utilisateur, la
facturation et la commercialisation par l’opérateur d’un nouveau bouquet baptisé
« Ultimate On Demand ». Sur l’ensemble de ces points, le niveau d’intégration varie en
fonction du niveau d’abonnement à Sky Q. Le tronc commun des abonnements Sky Q (18
mois d’engagement au minimum) est constitué d’une offre de télévision et d’une box.
L’offre TV, Sky Entertainment, propose par défaut 376 chaînes et de la télévision de
rattrapage pendant 30 jours pour 65 d’entre elles, pour un prix d’appel de 20£ par mois. Il
est ensuite possible d’ajouter des options payantes comme la HD[1] (5£/mois), Sky Box
Sets, Sky Sports, Sky Kids ou Sky Cinema. Concernant les box, la location du matériel n’est
pas facturée mais des frais d’installation sont à prévoir. Ils sont de 20£ pour le boîtier Sky
Q 1TB avec un disque dur de 700GB pour les enregistrements, mais de 199£ pour la
version Sky Q 2TB avec un espace de stockage qui monte à 1,7TB et une compatibilité
UHD. Un abonné Sky Q, quel que soit sa box peut également souscrire à la « Sky Q
Experience » moyennant 12£ supplémentaires par mois. Cette offre donne accès au multi-
écran dans un foyer grâce aux boîtiers Sky Q Mini (20£ supplémentaires d’installation pour
le premier, puis 99£ par écran additionnel).

Ultimate On Demand : nouveau bouquet conjoint à Sky et Netflix

Une fois l’offre Sky Q constituée, et à condition bien sûr de posséder une connexion
internet à haut débit, Netflix est accessible de trois manières différentes, avec des
avantages différents en fonction de l’option choisie. Il est d’abord possible d’utiliser un
compte Netflix existant. Il est ensuite possible de souscrire directement à Netflix via
l’application hébergée dans l’interface Sky Q. Enfin, troisième option, il est possible (et
recommandé) de s’abonner au nouveau bouquet de l’opérateur « Ultimate On Demand ».
Ce nouveau bouquet, disponible pour les anciens comme pour les nouveaux abonnés Sky Q,
regroupe l’exhaustivité du catalogue Netflix ainsi qu’une sélection mensuelle de 500 séries
en intégralité à la demande (« Sky Box Sets »). Ces séries sur lesquelles Sky possède des
droits spécifiques sont issues de différentes chaînes distribuées ou éditées par Sky, dont
Fox et Sky Atlantic et ses prestigieux contenus HBO.

La différence est de taille puisque dans le cas de l’utilisation d’un compte Netflix
préexistant, il est nécessaire de passer par l’application Netflix, identique chez Sky en
termes de fonctionnement et d’expériences à toutes celles qui sont disponibles sur de
nombreuses autres plateformes. En revanche, l’abonnement au bouquet Ultimate On
Demand permet de profiter des contenus Netflix de manière totalement intégrée à
l’expérience globale de Sky Q. Certains programmes de Netflix trouvent alors leur place
sur l’écran d’accueil de Sky Q aux côtés d’autres « Top Picks » des chaînes distribuées par
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