VIEILLESSE ET LANGAGE - Martine DEGAND Logopède Site J.BRACOPS

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VIEILLESSE ET LANGAGE - Martine DEGAND Logopède Site J.BRACOPS
VIEILLESSE ET
LANGAGE
Martine DEGAND
Logopède
Site J.BRACOPS
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Le VIEILLISSEMENT
NORMAL

 LANGAGE
* Expression / Compréhension
* Langage Oral / Ecrit

 VOIX
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Modifications du langage

 Nombreuses études >1991
 Beaucoup d’incertitudes en raison de
 méthodologies différentes
 Faible degré de scolarité des P.A.
 Les tests de langage sont peu validés
 pour les > 75 A
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Troubles sensoriels et moteurs
symptômes psychiatriques (ex: dépression)

population hétérogène avec une grande
variabilité inter-individuelle
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1. Le langage des 90 +
Etude comparative d’Andrée Girolami-Boulinier,
Paris

  Comparaison entre 3 groupes de 60
  personnes
          Etudes supérieures (ENA), en plein
          essor intellectuel
          Ouvriers spécialisés (industrie)
          Personnes âgées de 90 à 100 ans
          (MR, hôpital, domicile)
 Girolami-Boulinier Andrée. Le langage.. des 90 ans. In: Communication et langages. N°58, 4ème trimestre 1983. pp. 29-37.
 doi : 10.3406/colan.1983.3565
 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/colan_0336-1500_1983_num_58_1_3565
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Matériel : BD - 4 images

 Analyse de l’expression et de la
 compréhension
 Récits oraux (LO) et écrits (LE)
 Une seule consigne: « Racontez ! »
 Peur de l’écrit chez les + 90 ans
 (orthographe, confusions lettres ou
 mots, …) : un grand nombre ne peut
 ou ne veut plus écrire
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Réponses des 90 +

 Les ¾ évoquent la pluie
 Le 1/3 dit que le personnage prend la
 table comme parapluie
 La ½ constate qu’il prend son propre
 parapluie
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Réponses des 90+

 3% (2 personnes) disent que la caisse
 est trop pleine
 ½ disent que l’homme reçoit la pierre
 1/3 admettent que la pierre a été mise
 par celui qui ferme la caisse
 Certains ont même vu une pomme,
 sans tenir compte du volume relatif
Analyse globale des
résultats
Conclusions
 Moyenne du nombre de mots des 90+ :
 112 à l’oral et 62 à l’écrit
 LO: Ena 189 / ouvriers 123
 LE: ENA 156/ ouvriers 99

 Beaucoup moins de groupes-verbes
 (3,5 à l’oral et 2 à l’écrit)
 Dysharmonie entre l’expression
 (préservée) et la compréhension
 (altérée)
 Retour au stade descriptif. Expriment
 les faits sans lien entre eux
 Absence de narration
2.Le manque du mot

 Définition: impossibilité ou difficulté
 momentanée à « récupérer » un mot
 connu que la personne est certaine de
 connaître
 Situation du « mot sur le bout de la
 langue »
 Se produit plus souvent chez les P.A
 Se retrouve dans toutes les langues,
 même dans la langue des sourds
Les difficultés rencontrées et
l’effort fourni pour les résoudre
 Motrice : « Alors vraiment là il était un peu aé# //
 aéré//… arriéré// mais enfin bon… » (difficulté articulatoire
 ou phonologique)

 Lexicale: « voyez ma pendule, on a du la mettre sur le
 /v/ le…# // parce qu’on peut pas la pendre » (difficulté à
 trouver le mot exact), Utilisation de termes génériques
 « truc, machin,… »

 Pause, soupir, claquement de langue /
 « comment est-ce qu’on dit ? », répétition de la syllabe
 initiale, délai, expression de sa difficulté

 Aide de l’interlocuteur, acceptée ou pas, efficace
 ou pas
La résolution du manque du
mot
 Dépend des ressources linguistiques et
 cognitives de la personne
 Varie selon la qualité de
 l’interaction(neutralité ou coopération de
 l’interlocuteur)
 3 types de résolution:
   Spontanée, le mot apparaît sans stratégie
   (jeunes 56% - P.A 78%)
   Recherche active (ex: 1ère lettre du mot)
   Consultation (interlocuteur, dictionnaire…)
3. L’anomie
ou difficulté de dénomination

  Difficulté modérée. Performances
  inférieures de 2,5% à 10% à celles des
  sujets jeunes
  Les facilitations sont presque toujours
  efficaces
  La majorité des erreurs sont de nature
  visuelle
  Pas de diagnostic d’aphasie, si d’autres
  troubles ne sont pas associés
Le vocabulaire      La fluence
Le raisonnement     verbale surtout
verbal              catégorielle

  Restent stables     Baisse de façon
                      significative avec
                      l’âge
                      Prédit la survenue
                      d’une démence
4. Bilan de langage
 Repérer le manque du mot
 Caractère aisé ou non de la production
 Déformations
 Respect des règles (conjugaison, grammaire, syntaxe,…)
 Caractère informatif
 Prosodie, articulation
 Compréhension
 Capacité de répétition

        si difficultés, contactez la LOGOPEDE

 pour un examen plus long et plus analytique
 du langage oral et du langage écrit
Les modifications de la voix
La PRESBYPHONIE ou modification de la voix
   avec l’âge >60 ans

  S'explique par une atrophie des cordes vocales, une
  altération des vibrations de la muqueuse vocale, ainsi qu'un
  dessèchement du larynx, fréquent à la ménopause
  Diminution de la force, des hautes fréquences et de
  l’amplitude vocale
  Tremblement
  une fatigabilité vocale, une voix qui monte dans les aigus en
  fin de conversation et, enfin, une voix progressivement
  "soufflée" (avec des sortes de "trous d'air" lors de
  l'élocution).
  Besoin « physiologique » de parler 2 à 3h/jour
C'est aussi l'oreille qui pilote la voix.
Charles Aznavour, a retrouvé sa voix dès lors que
son audition a été corrigée.
LE
VIEILLISSEMENT
PATHOLOGIQUE
 Pathologies vasculaires cérébrales
 Affections neuro-dégénératives
 Autres: traumatiques, tumorales,
 infectieuses, inflammatoires (non
 traitées dans cet exposé)
DISTINCTION
LANGAGE-PAROLE
ATTEINTES DU   ATTEINTES DE LA
  LANGAGE        PAROLE

 APHASIE        DYSARTHRIE
 LANGAGE        DYSPHONIE
 DEMENTIEL
1.L’APHASIE

 Définition:
 Trouble acquis du langage oral
 et/ou écrit, affectant l’expression ou
 la compréhension et lié à une
 atteinte cérébrale localisée (AVC)
 ou diffuse
HEMISPHERE GAUCHE

APHASIE DE BROCA, non fluente
(lésion frontale)

APHASIE DE WERNICKE, fluente
(lésion au niveau du carrefour temporo-pariéto-occipital)
Symptômes fréquents
 Déformations
 (troubles arthriques
 paraphasies, jargon
 stéréotypie,
 agrammatisme,…)

 Manque du mot

 Troubles de la
 compréhension
 ex: « posez le verre
 derrière la fourchette »
Le langage écrit (lecture, écriture) est altéré de
la même façon que le langage oral
Chez les sujets plus âgés

 Prévalence des aphasies fluentes
 (type Wernicke) alors que les plus
 jeunes présentent souvent des
 aphasies de Broca avec
 agrammatisme.

 Evolution vers un syndrome démentiel
 dans les 3 ans
Le vécu de l’aphasique

L’aphasique devient emmuré en lui-même.
« Comme un iceberg, avec toute une partie
immergée, invisible »
ANGOISSE PERMANENTE – SOLITUDE – DEPRESSION
CONCLUSION
 L’aphasie est un trouble fréquent chez le sujet
 âgé.
 Les symptômes des aphasies vasculaires
 classiques sont différents de ceux des maladies
 neuro-dégénératives.
 Les tableaux sont atypiques, en raison de
 l’intrication avec d’autres symptômes,
 linguistiques ou non.

 Une prise en charge logopédique doit être
 proposée même si elle souvent limitée par les
 symptômes associés.
2.LA DEMENCE

Jacques Chirac n'a "plus l'entière
capacité de participer" à son procès,
selon ses avocats et ses proches. On a
fait état des "pertes de mémoire" de
l'ex-chef de l'Etat, en évoquant aussi
"une parole mal maîtrisée". (afp)
Description clinique de la maladie
              d’Alzheimer
Délai entre le début maladie et le diagnostic : 32 mois en moyenne.

    Différents champs doivent être atteints pour poser le diagnostic
    La mémoire et un autre trouble au moins, parmi :

             Troubles du langage (aphasie)

             Troubles des gestes (apraxies)

             Troubles de reconnaissance (agnosies)

             Méconnaissance des troubles en particulier (anosognosie)

             Troubles de la planification et du jugement
Une évolution de la maladie en trois phases

      Forme légère                  Forme modérée                Forme sévère

    Troubles mnésiques             Troubles mnésiques
         constants                     invalidants             Mémoire très altérée

Atteinte des autres fonctions   Retentissement orientation
          observée                  temporo-spatiale            Langage très réduit

                                    Troubles du langage
Dépression souvent associée        (aphasie), des gestes     Apraxie induit dépendance
                                     (apraxies), et des
                                reconnaissances (agnosies)

  Autonomie peu touchée             Autonomie altérée        Troubles du comportement
                                                              prennent le devant de la
                                                                       scène
Au stade initial

 Le manque du mot (en dénomination
 ou en fluence) est la première plainte
 En conversation, on relève des
 périphrases et des paraphasies
 L’expression écrite est altérée
 (ex: virement bancaire)
 La lecture et la répétition sont
 préservées
Au stade modéré

 Manque du mot important
 Paraphasies, mots vides (« truc »), jargon
 Persévérations d’idées et discours déstructuré
 Mauvais usage des pronoms
 Narration, conversation et intention du discours
 sont perturbées
 Le langage émis déroute l’entourage et l’aide
 par la « réparation » devient obligatoire
 La compréhension en LO/LE est fortement
 perturbée
 Le handicap communicationnel est majeur
Au stade avancé

 Le langage est effondré
 La communication verbale n’est plus
 possible
 Maintien d’une communication non-verbale
 (gestes, expressions faciales, regard…)
 Mutisme, écholalie ou palilalie
 Subsiste l’expression d’humeurs (= contenu
 émotionnel)
 Certains automatismes peuvent subsister
 (ex: formules de politesse)
Caractéristiques de l’aphasie
dans le cadre d’une démence
 Détérioration rapide des habiletés de
 communication
 L’ incapacité à exprimer sa détresse
 engendre de mauvaises relations avec
 l’entourage
 Au début, l’expression (LO/LE) est plus
 altérée que la compréhension
 Le contenu (sens) est plus atteint que la
 forme
 Hétérogénéité des troubles: les tr. du lg ne
 sont pas proportionnels aux autres déficits.
 L’évolution des troubles varie d’un individu
 à l’autre
Comment réagir ?
Lui laisser le temps nécessaire, cela permet de maintenir son
autonomie le plus longtemps possible.
"L'interroger sur son ressenti est également très
important, explique Thierry Rousseau.
"Tu es content aujourd'hui ? " "Cela te ferait plaisir de
     faire une promenade ?".
Susciter les questions lorsque la personne ne parvient pas à
trouver le bon mot,
par exemple un stylo: "A quoi ça sert, c'est pour écrire ?«
Détecter et comprendre les comportements non-verbaux (soins)
Attitude non-verbale positive du soignant; communication
empathique
3. Les troubles de la parole
   chez la personne âgée

LA DYSARTHRIE

 Paralytique ou flasque (SLA)
 Spastique (syndrome pseudo-bulbaire)
 Cérébelleuse ou ataxique
 Extra-pyramidale (Parkinson)
LA STIMULATION

Nécessité d’une prévention et d’une
 consolidation des facultés résiduelles:
 Solitude de la P.A. en MR/MRS qui
 « subit » les événements
 Vitesse de compréhension réduite
 (TV, radio)
 Atrophie des mécanismes intellectuels
Groupes de langage

 Se présenter
 Se replacer dans le temps et dans
 l’espace actuel
 lecture indirecte, apprentissage d’un
 poème ou d’un texte court
 Raisonnement à partir d’un récit sur
 images
 Enrichissement du vocabulaire
 Musique et chant
MERCI DE VOTRE
ATTENTION
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